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Société - Page 2

  • 86 sénateurs français appellent à agir contre la recrudescence des attaques antichrétiennes dans le pays

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    De Solène Tadié sur CNA :

    Les sénateurs français appellent à agir contre la recrudescence des attaques antichrétiennes dans le paysbouton de partage sharethis

    20 octobre 2025

    Dans une initiative sans précédent, 86 sénateurs français ont signé un appel public dénonçant la montée alarmante des actes antichrétiens en France et exhortant le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour protéger les croyants et les lieux de culte.

    La déclaration, dirigée par la sénatrice Sylviane Noël de Haute-Savoie (sud-est de la France) et publiée sur le site conservateur « Boulevard Voltaire », dresse un tableau grave de la violence croissante contre les églises et les chrétiens à travers le pays — et de ce que les signataires décrivent comme une indifférence coupable des pouvoirs publics.

    « Il ne se passe pas une semaine sans que la presse quotidienne régionale ou les réseaux sociaux ne nous informent de ces attaques, allant de la profanation et de l’incendie criminel aux agressions physiques », prévient l’appel.

    Selon les données citées dans le texte, 322 actes antichrétiens ont été enregistrés au cours des cinq premiers mois de 2025 seulement, soit une augmentation de 13 % par rapport à la même période en 2024. Les vols d'objets liturgiques ont également augmenté de plus de 20 % en deux ans, avec 820 cas signalés en 2024 contre 633 en 2022.

    L'appel cite brièvement quelques incidents emblématiques pour illustrer cette tendance alarmante. Dans les Landes, au moins 27 églises ont été vandalisées ou profanées en quelques semaines, tandis qu'à Nice, la profanation d'une croix boulevard de la Madeleine a choqué la population locale.

    Le cas le plus emblématique de ces derniers mois a été le meurtre d'Ashur Sarnaya , un réfugié chrétien assyro-chaldéen de 45 ans originaire d'Irak et souffrant d'un handicap, alors qu'il était diffusé en direct sur les réseaux sociaux le 10 septembre. Son histoire est devenue un symbole à la fois de l'endurance chrétienne et de la vulnérabilité tragique des croyants dans la France d'aujourd'hui.

    « Il avait fui l'Irak et les persécutions pour trouver refuge dans notre pays », notent les sénateurs, soulignant le coût humain et l'urgence morale de ces actes de violence.

    Ils rappellent également le meurtre tragique, en 2016, du père Jacques Hamel, assassiné à l'autel par un musulman radicalisé alors qu'il célébrait la messe.

    Les sénateurs dénoncent l'indifférence des milieux politiques et médiatiques envers les chrétiens. Ils constatent que les incidents impliquant d'autres confessions suscitent souvent des réactions officielles immédiates et une large couverture médiatique, tandis que les attaques contre des sites chrétiens passent souvent inaperçues.

    Pour illustrer ce déséquilibre, ils comparent l'indignation publique provoquée par les têtes de porc abandonnées devant plusieurs mosquées parisiennes le mois dernier avec le quasi-silence qui a suivi l' incendie d'une statue de la Vierge Marie à Guingamp lors d'une messe pour la fête de la Nativité de Marie le 8 septembre. 

    Si la France a mis en place des plateformes de signalement et des systèmes de soutien pour les victimes d’actes antisémites et antimusulmans, aucun mécanisme équivalent n’existe pour les incidents antichrétiens.

    « Aujourd'hui, nous appelons solennellement le gouvernement à agir sans délai », déclarent les sénateurs dans leur déclaration. « Il est urgent de mettre en place un système national de signalement et de soutien aux victimes d'actes antichrétiens, accessible au grand public, clair et efficace. »

    « Cette disparité nourrit chez de nombreux croyants l'impression que certaines victimes de violences religieuses sont traitées comme moins dignes d'attention », poursuit l'appel. « Face à cette indéniable montée d'hostilité, de nombreux chrétiens en France se sentent de plus en plus abandonnés. »

    L'appel insiste sur le fait que la devise de la France — liberté, égalité et fraternité — doit être appliquée de manière égale à tous les croyants.

    « La liberté exige que chaque citoyen puisse pratiquer sa foi sans crainte de menaces ou de profanations », affirme-t-il. « L'égalité exige que l'État, au plus haut niveau, déploie les mêmes moyens de protection pour tous. La fraternité, enfin, nous oblige à considérer que lorsqu'un croyant est blessé, c'est toute la communauté nationale qui est touchée. »

    Sans chercher à monter les communautés les unes contre les autres, les sénateurs concluent que la protection des chrétiens s'inscrit dans un effort plus large de défense de l'unité de la France.

    « Lorsqu'une synagogue est profanée, lorsqu'une mosquée est prise pour cible, lorsqu'une église est vandalisée, c'est toujours la même liberté fondamentale qui est menacée », écrivent-ils. « Aucune haine ne sera jamais tolérée, aucune violence contre un croyant ne sera jamais relativisée. »

    Ce débat plus large sur le respect dû aux chrétiens en France a également été ravivé par la polémique autour du film « Sacré Cœur », qui raconte l'histoire de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus née il y a 350 ans à Paray-le-Monial. Avant sa sortie, les affiches promotionnelles du film ont été refusées par les compagnies ferroviaires nationales, invoquant la « laïcité » et l'opposition au « prosélytisme ».

    Cette décision a suscité une réaction générale et a mis en évidence ce que de nombreux observateurs décrivent comme une hostilité plus profonde envers le christianisme – une attitude qui cherche à marginaliser la présence et l’expression chrétiennes dans la sphère publique, alors même que la foi continue de façonner l’identité morale et culturelle de la France. 

  • Pourquoi les écoles catholiques ont besoin d'enseignants catholiques

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    De sur le CWR :

    Opinion : Pourquoi les écoles catholiques ont besoin d'enseignants catholiques

    Si les écoles catholiques ne forment pas les élèves à la conviction et à la clarté, les idéologies laïques sont prêtes à combler le vide.

    Si une école catholique prend au sérieux la formation des élèves catholiques, elle doit prendre au sérieux également le recrutement des enseignants catholiques.

    Cela ne devrait pas être sujet à controverse. Mais dans de nombreux cercles, parfois même au sein de l'éducation catholique, c'est le cas. Une étrange réticence persiste parmi certaines institutions catholiques à affirmer ce qui devrait être une évidence : l'identité catholique commence par les catholiques. On ne peut transmettre ce qu'on ne vit pas.

    Comme l’a écrit saint John Henry Newman, « en pratique », l’éducation se corrompt lorsqu’elle est séparée de la foi et ne parvient pas à fournir aux étudiants une formation morale et personnelle ; par conséquent, « l’Église est nécessaire à son intégrité ».

    Pour les écoles catholiques, cela signifie que des enseignants catholiques fidèles sont essentiels.

    Recruter un corps enseignant exclusivement catholique n'est pas une question de discrimination, mais une question de mission. Il s'agit de garantir que l'identité catholique d'une école ne soit pas un simple slogan, mais la culture même que respirent les étudiants.

    Le pape Benoît XVI a déclaré : « Le but de toute éducation, et en particulier de l'éducation catholique, est de former des hommes et des femmes engagés dans la vérité, des saints en devenir. » Il s'ensuit donc que les enseignants doivent être des modèles de sainteté, de fidélité et de joie. Ils doivent s'exprimer avec le cœur de l'Église et véhiculer une vision unifiée de la vérité.

    Cela ne signifie pas que les enseignants doivent être parfaits, mais qu'ils doivent être fidèles. L'idée que la foi personnelle d'un enseignant soit sans rapport avec sa matière n'a pas sa place dans une école catholique. Chaque discipline, de la théologie aux sciences, aborde les questions de vérité, de sens, de beauté et de nature de la personne humaine.

    Dans une école ancrée dans sa mission catholique, les élèves apprennent à voir le monde avec un regard sacramentel. Les mathématiques ne se résument pas à des chiffres ; elles sont la logique ordonnée du Créateur. L'histoire n'est pas une simple chronologie ; elle est le déploiement de la Divine Providence. Et l'enseignant n'est pas un simple instructeur, mais un témoin, et ce témoin doit être catholique.

    Les professeurs qui aiment l'Église et vivent leur foi avec joie ne se contentent pas de donner des cours magistraux ; ils témoignent. Leur présence renforce les enseignements dispensés en classe, les activités des élèves à la chapelle et la culture de l'établissement.

    Lorsque cette foi est absente (par exemple, lorsqu'un enseignant s'écarte des enseignements de l'Église ou les ignore tout simplement), une certaine dissonance théologique s'installe dans la classe. Les élèves le remarquent. Avec le temps, ils commencent à compartimenter : la théologie d'un côté, la « vie réelle » de l'autre.

    Nous ne pouvons pas nous permettre une telle séparation. Pas aujourd'hui.

    En 2025, l'Église continue de perdre des jeunes. La prochaine génération grandit dans une société submergée par la confusion morale, le bruit numérique et la solitude culturelle. Si les écoles catholiques ne forment pas les élèves à la conviction et à la clarté, les idéologies laïques sont prêtes à combler ce vide.

    Un corps professoral entièrement catholique n'est pas une solution miracle, mais une sorte de bouclier spirituel. Il contribue à créer les conditions propices à une formation authentique. Il envoie un message clair : ceux qui façonnent l'esprit et le cœur des étudiants croient en ce qu'ils enseignent. Ils le vivent. Ils l'aiment. Leur vie reflète la liberté et la joie de la vérité.

    Certains soutiennent qu'exiger que tous les enseignants soient catholiques limite le recrutement ou entrave la diversité de pensée. Mais l'éducation catholique n'est pas au service de la diversité ; elle existe au service de la vérité. La mission d'une école catholique n'est pas de refléter toutes les idéologies ou tendances culturelles. Elle est de former des hommes et des femmes de sainteté, de sagesse et de liberté authentique.

    Comme l'écrivait saint Jean-Paul II dans  Veritatis Splendor , « la liberté ne consiste pas à faire ce que l'on veut, mais à avoir le droit de faire ce que l'on doit ». Cette liberté exige la fidélité. Elle exige des enseignants orientés vers la vérité, non seulement intellectuellement, mais personnellement.

    Heureusement, certaines écoles incarnent parfaitement cette philosophie. Nombre des établissements recommandés par le Guide Newman de la Cardinal Newman Society défendent ces idéaux de manière remarquable. Certains exigent de chaque membre du corps enseignant qu'il signe un serment de fidélité au Magistère. D'autres construisent leur culture scolaire autour de la messe quotidienne, de la prière et de la formation continue.

    Ces écoles prospèrent, non seulement en termes de résultats scolaires, mais aussi de vitalité spirituelle. Leurs élèves ne se contentent pas de mémoriser les réponses du catéchisme ; ils les intériorisent. Et une fois diplômés, ils sont beaucoup plus susceptibles de rester catholiques grâce à leur formation catholique holistique.

    Alors oui, les écoles catholiques ne devraient embaucher que des enseignants catholiques. Non par peur, mais par amour : amour des élèves, qui méritent des enseignants qui disent la vérité sans compromis. Amour de l'Église, qui mérite des institutions qui lui appartiennent pleinement. Amour de la mission, car l'éducation catholique n'est pas, en fin de compte, une question de préparation à l'université ; elle concerne les âmes.

    Nous avons besoin d'éducateurs joyeux, audacieux et fidèles. Nous avons besoin de saints dans nos classes. Et ils doivent être catholiques.

  • One of us demande à l’Union Européenne de soutenir les mères

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    De Pauline Darrieus sur le site de Valeurs Actuelles (accès offert) :

    Avortement : One of us demande à l’Union européenne de soutenir les mères

    Ce 15 octobre, des associations pro-vie organisaient une conférence aux côtés de membres du Parlement européen, à Bruxelles. L’objectif ? Défendre les femmes vulnérables qui souhaitent poursuivre leur grossesse, quand une initiative citoyenne tente de contourner le droit national.

    « La maternité n’est pas seulement un choix personnel, c’est un sujet qui concerne toute la société », introduit Ségolène du Closel, déléguée générale de One of us, une fédération d’associations européennes unies pour la vie et la dignité humaine. Des associations telles que l’ECLJ, ou la Marche pour la vie étaient présentes ce jour à Bruxelles, pour soutenir et accompagner les femmes qui venaient témoigner de leur parcours devant les députés européens.

    Cette conférence se tenait en réponse à l’initiative citoyenne « My Voice, My Choice », reconnue valide par le Parlement européen le 1er septembre 2025. Cette requête déposée auprès des institutions européennes en avril 2024, après avoir reçu plus d’un million de signatures, explique que le manque d’accès à l’avortement dans de nombreuses parties de l’Europe expose les femmes à un risque de préjudice physique, économique et psychologique. Et demande donc à la Commission européenne de « présenter, dans un esprit de solidarité, une proposition de soutien financier aux États membres qui seraient en mesure de réaliser des interruptions de grossesse pour toute personne en Europe qui n’aurait toujours pas accès à un avortement sans danger et légal ». Concrètement, il s’agirait que l’Union européenne prenne en charge les frais de déplacements et de santé des personnes qui doivent aller dans un autre État membre pour recourir à l’IVG. 

    Une initiative « contraire au principe de subsidiarité »

    Une opération qui vise directement des pays comme Malte et la Pologne, qui ont restreint le droit à l’avortement, ou encore l’Italie, qui, grâce à un amendement adopté en 2024 par Giorgia Meloni, a autorisé l’accès aux centres d’IVG pour les groupes pro-vie. En effet, à écouter des associations telles qu’Oxfam, l’avortement serait « un droit menacé en Europe ». Alors même que le droit à l’avortement est rentré dans la Constitution française en mars 2024 et que la clause de conscience des médecins est encore contestée par certains. 

    « Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est que vous voulez créer une prise de conscience chez les Européens sur la beauté de la maternité », affirme Tonio Borg, le président de One of us. Cette initiative citoyenne suscite également un questionnement en termes légaux. « C’est contraire au principe de subsidiarité », souligne le président de la fédération pro-vie. Un principe selon lequel une action ne doit être réalisée au niveau de l’Union que si les objectifs de l’action ne peuvent être réalisés de manière suffisante par les États membres, et si l’Union est plus efficace à agir.

    « J’ai eu l’impression de me rendre à l’abattoir »… L’ECLJ veut mettre en lumière les angles morts du débat sur l’avortement

    L’UE veut imposer l’avortement à des pays qui le refusent

    De nombreux politiques européens étaient présents pour défendre le droit des femmes à choisir la vie, et pour demander à l’Union européenne de mieux aider celles qui se retrouvent seules face à ce choix. « Si les associations ‘pro-choix’ sont financées par l’UE, pourquoi ne pas financer aussi celles qui défendent la maternité ? », s’interroge Tonio Borg. Laurence Trochu, du parti Identités-Libertés, Peter Agius, député maltais, ou encore la députée Slovaque Myriam Lexmann, ont pris la parole en faveur de ces femmes souvent esseulées, qui pensent que l’avortement est la seule voie possible. 

    Nous recevons beaucoup de haine, mais cela importe peu, car nous savons que nous défendons le Bien.

    « Je suis très triste de voir les institutions européennes que j’aime, vouloir imposer l’avortement à des pays qui n’en veulent pas », déclare Peter Agius. « La dignité humaine est désormais protégée dans la Constitution slovaque : les lois bioéthiques appartiennent à la souveraineté nationale. Nous recevons beaucoup de haine, mais cela importe peu, car nous savons que nous défendons le Bien », ajoute la députée slovaque Myriam Lexmann. « Nous lançons un appel solennel à l’Union européenne pour défendre la vie, mieux protéger les femmes vulnérables et leur permettre de faire un choix éclairé », affirment-ils.

    Permettre un choix éclairé

    Parce que les partisans de l’avortement oublient généralement de consulter les premières concernées, One of us a souhaité donner la parole à plusieurs femmes, originaires de pays différents, qui ont subi des IVG, ou bien, ont été confrontées à ce choix. Charlène, 39 ans, française, raconte avoir avorté à 27 ans, alors qu’elle était dans une relation sérieuse, sous la pression de son conjoint. « Le planning familial m’a dit que ce n’était pas un bébé, mais un amas de cellule. Et lorsque j’ai fait part de mes doutes à propos de l’avortement au médecin, il m’a demandé si ça avait un rapport avec mes convictions religieuses », explique la jeune femme. « J’ai mis des années à comprendre ce que j’avais vécu », conclut celle qui souhaiterait que le personnel médical soit mieux former à déceler les pressions de l’entourage.

    Des années après, ces femmes demeurent bouleversées par cette étape de leur vie qu’elles qualifient toutes de « traumatisme ». Évoquer cette épreuve est toujours difficile. Nirvana, âgée 34 ans, est aujourd’hui mère de 4 enfants âgés de 15 à 2 ans. Elle tombe enceinte la première fois alors qu’elle n’a que 18 ans. Elle n’en parle pas à ses parents. Elle aussi est abandonnée par le père de l’enfant. Elle avorte, faute d’autres perspectives. Aujourd’hui, elle regrette que les femmes enceintes ne soient pas mieux accompagnées. « J’ai dû travailler pendant mes grossesses, j’ai élevé mes enfants seule. Mais j’aurais aimé être mieux accompagnée », parvient-elle à dire entre deux sanglots.

    La personne au téléphone m’a écoutée, sans jugement. Elle m’a redonné confiance en moi. Cet échange a joué un rôle crucial dans ma décision.

    Malgré tous les obstacles, Ana Mafalda, une portugaise, mère de triplés âgés de six ans, montre qu’un autre chemin est possible. Livrée à elle-même lorsqu’elle tombe enceinte, elle a la chance de trouver le contact d’une association alors qu’elle se trouve dans la salle d’attente d’un médecin qui la destinait probabelement à l’avortement. « La personne au téléphone m’a écoutée, sans jugement. Elle m’a redonné confiance en moi. Cet échange a joué un rôle crucial dans ma décision », raconte-t-elle. Le jour de l’avortement arrive, et alors qu’on lui tend le médicament : « J’ai réussi à dire ‘non’. Sans cette association, j’aurais surement pris une autre décision. » La jeune mère souhaiterait que de telles associations soient plus nombreuses pour épauler les mères en devenir : « Mes filles sont le plus grand cadeau de ma vie. »

  • Parce que mariage et parentalité vont généralement de pair...

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    De sur The Catholic Thing :

    Le pape Léon XIV, saint Jean-Paul II et la crise de fertilité

    16 octobre 2025

    Le pape Léon XIV s'est joint à ceux qui déplorent l'implosion des taux de fécondité mondiaux. S'exprimant après une visite au président italien, le pape a appelé à agir contre l'implosion de la fécondité et l'effondrement de la fécondité. Il a notamment prôné, de manière encourageante, l'attribution de prénoms genrés aux membres de la famille : « Père », « mère », « fils », « fille », « grand-père », « grand-mère »… Ce sont des mots qui, dans la tradition italienne, expriment et évoquent naturellement des sentiments d'amour, de respect et de dévouement – ​​parfois héroïques – pour le bien de la famille, de la communauté et, par conséquent, de la société tout entière. » Ils expriment également ce qui est nécessaire à la procréation – et son résultat –, ce que « parent un » et « parent deux », comme on désigne désormais les mères et les pères dans plusieurs pays, ne font pas.

    Les remèdes à cette situation se concentrent souvent sur les réformes sociales : congé parental, aides et allégements fiscaux pour les familles, garde d’enfants, etc. Il existe certes des éléments dans nos structures socio-économiques qui nuisent aux familles. C’est une bonne chose que le pape les ait soulignés. Mais il me semble qu’il pourrait se concentrer ailleurs.

    Comme l'a observé son prédécesseur, saint Jean-Paul II (élu il y a quarante-sept ans aujourd'hui), la culture se situe en amont de la politique et de l'économie. Et notre « bénie stérilité » est un problème culturel, tant dans la société au sens large qu'au sein de l'Église catholique. Comme il l'a dit dans Amour et Responsabilité :

    Ni chez l'homme ni chez la femme, l'affirmation de la valeur de la personne ne peut être dissociée de la conscience et de l'acceptation volontaire qu'il puisse devenir père et qu'elle puisse devenir mère. […] Si la possibilité de parentalité est délibérément exclue des relations conjugales, le caractère de la relation entre les partenaires change automatiquement. Ce changement s'opère au détriment de l'unification amoureuse et vers un « plaisir » mutuel, ou plutôt bilatéral.

    Les sociétés humaines ont toujours reconnu que le mariage et la parentalité, bien que distincts, vont généralement de pair. Autrement dit, dans le cours normal des choses – sauf maladie, âge avancé ou autres obstacles – les conjoints finissent par devenir parents. Il ne s'agit pas d'une doctrine catholique ésotérique, mais d'une réalité de droit naturel que les sociétés humaines reconnaissent depuis longtemps. C'est pourquoi la procréation était considérée comme normalement liée au mariage – du moins jusqu'à l'apparition du nouvel oxymore du « mariage homosexuel ».

    Ce fait de droit naturel est cependant élevé à un niveau plus significatif par l'enseignement théologique catholique. Vatican II a enseigné : « Les enfants sont véritablement le don suprême du mariage et contribuent de manière très substantielle au bien-être de leurs parents. » ( Gaudium et Spes, 50). Le Concile a également affirmé que la coopération des époux avec le Seigneur par la parentalité fait partie de l'œuvre divine de création et de salut. C'est pourquoi la bénédiction nuptiale du sacrement de mariage inclut une invocation pour que les époux en âge de procréer « aient la chance d'avoir des enfants et se montrent des parents vertueux, capables de vivre assez longtemps pour voir les enfants de leurs enfants. »

    Maintenant : Quand avez-vous entendu pour la dernière fois un prêtre – ou même un évêque – parler de ces choses ?

    Notre société laïque a brisé le lien entre le mariage et la parentalité, traitant cette dernière non pas tant comme un « choix » que comme ce que l'ancien archevêque de Paris, Michel Aupetit, appelle un « projet parental » – un élément optionnel du package identitaire de deux personnes, adapté à leurs désirs et réalisé par les moyens qu'ils jugent appropriés.

    La tolérance sociale générale à l’égard des grossesses hors mariage, de la maternité de substitution, de l’« adoption » homosexuelle et d’autres arrangements similaires témoigne d’une acceptation culturelle plus large de l’idée selon laquelle les enfants ne sont pas nécessairement liés au mariage, et encore moins qu’un enfant a le droit d’être conçu, de naître et d’être élevé dans le cadre d’un mariage permanent.

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  • Profanation de Saint-Pierre : un avertissement sur la sacralité perdue

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    De Stefano Chiappalone sur la NBQ :

    Profanation de Saint-Pierre : un avertissement sur la sacralité perdue

    L'attentat de vendredi contre l'autel papal est le troisième en deux ans. Ces actes portent atteinte au caractère sacré du site : une dimension presque oubliée dans le safari touristique qui envahit basiliques et cathédrales. 

    15_10_2025

    Lundi 13 octobre, le cardinal Mauro Gambetti, archiprêtre de la basilique vaticane, a célébré un rite de réparation pour la profanation survenue le vendredi 10 octobre. Un homme avait alors gravi les marches de la confession et, avant d'être arrêté par les forces de sécurité, avait eu le temps de baisser son pantalon et d'uriner contre l'autel papal sous le regard des personnes présentes. L'identité et la nationalité du profanateur, arrêté par la gendarmerie vaticane, restent inconnues. L'incident de vendredi est le troisième en un peu plus de deux ans. Le 1er juin 2023, un homme nu se tenait sur l'autel, arborant un slogan pro-ukrainien sur le dos ; deux jours plus tard, Gambetti a célébré le rite de réparation. Le 7 février de cette année, un autre homme est monté sur l'autel, renversant le candélabre. Ces graves incidents soulèvent une fois de plus la question de la sécurité, ainsi que l'indignation répétée au sein de l'Église catholique.

    D'après divers journaux, il semble que le Saint-Père se soit adressé au cardinal archiprêtre de manière assez pressante – on parle d'une rencontre « houleuse » –, déconcerté par l'acte du profanateur et par le retard pris dans la réparation nécessaire. Pourquoi une telle précipitation ? C'est le  Caeremoniale Episcoporum qui stipule qu'« un dommage causé à une église doit être réparé au plus vite par un rite pénitentiel ; tant que ce rite n'est pas accompli, ni l'Eucharistie, ni les autres sacrements ou rites liturgiques n'y seront célébrés » (1071). Tous les jours sont bons, « sauf pendant le Triduum pascal, les dimanches et les solennités » (1073). Le rite aurait donc pu être célébré le lendemain, samedi, qui avait été reporté au lundi.

    Si le malheureux événement s'était produit à Montecitorio ou au Quirinal – aussi élevé que soit le siège institutionnel et grave que soit l'offense – on ne parlerait pas de profanation (sauf au sens large et métaphorique). Le lieu majestueux aurait évidemment été nettoyé, le vandale arrêté, mais sans qu'aucune liturgie réparatrice ne soit nécessaire – ce qui est pourtant nécessaire non seulement à Saint-Pierre, mais aussi dans la paroisse la plus reculée de la campagne. Parce que, dans une église, un espace sacré est endommagé, « une atteinte grave est portée aux saints mystères » et – citant à nouveau le Caeremoniale – de tels actes « sont si graves et contraires à la sainteté du lieu qu'il n'est plus permis d'y exercer le culte jusqu'à ce que l'atteinte soit réparée par un rite pénitentiel » (1070).

    Pour rappeler à ceux qui s'apprêtaient à franchir le seuil de la « sainteté du lieu », une phrase récurrente figurait – et elle est toujours – sur les portails de nombreuses églises antiques : « Terribilis est locus iste ».« Ce lieu est terrible », extrait du livre de la Genèse (28:17), dans l'épisode du rêve de Jacob. Naturellement, ce « terrible » ne doit pas être compris au sens italien courant, comme si derrière l'inscription se trouvait une galerie d'horreurs ; les anglophones auraient peut-être mieux traduit par « impressionnant », qui englobe une gamme de significations, de l'exceptionnel à l'imposant, en passant par le majestueux. Mais il suffit de lire le reste de la phrase pour en saisir le sens : « C'est vraiment la maison de Dieu, c'est la porte du ciel. » La majesté divine y réside, et il va sans dire que l'outrage commis en ce lieu est infiniment plus grave que celui commis ailleurs.

    Paradoxalement, la « sainteté du lieu » semble un lointain souvenir dans les grandes basiliques et cathédrales, à la merci des safaris touristiques, où les smartphones prennent le pas sur l'émerveillement et où même la perception de ce « sacralité profane », due au moins au patrimoine artistique, disparaît. Même lorsque le Vicaire du Christ est présent, presque plus personne ne le voit directement, surtout lorsqu'il est très proche : ce n'est plus la distance qui agit comme un filtre, ni les écrans géants, mais plutôt les « mini-écrans ». Là où reposent les ossements de Pierre, où Michel-Ange et le Bernin (pour n'en citer que deux) ont travaillé, on déambule avec la même nonchalance désinvolte que ce touriste autrichien qui, en 2020, à la Gipsoteca di Possagno, dans la province de Trévise, a cassé les orteils (en plâtre, bien sûr) de Pauline Borghèse pour s'asseoir à côté d'elle et prendre un selfie .

    Qui sait, peut-être que pour une fois, le choc présumé des personnes présentes à la vue de cette urination sacrilège leur a soudain rappelé une réalité oubliée : « Terribilis est locus iste », ce n'est pas un lieu comme les autres. Si tel n’était pas le cas, des incidents similaires seraient destinés à se multiplier, car chacun se sentirait autorisé à le faire – dans ce cas littéralement – ​​en dehors du vase, même dans le lieu le plus saint de la chrétienté, d’une profanation à l’autre.

  • Une réponse catholique au débat sur l'immigration

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    Du

    Une réponse catholique au débat sur l'immigration

    COMMENTAIRE : Cette approche de l’immigration est moralement fondée, théologiquement saine et capable de favoriser un véritable dialogue.

    Peu de questions dans la vie publique sont aussi clivantes et émotionnellement chargées parmi les catholiques que l'immigration. Ce sujet suscite des convictions profondes et souvent contradictoires : compassion pour les migrants et les réfugiés, souci de la souveraineté nationale et de l'ordre juridique, aspiration à la justice et inquiétude face aux changements sociaux et économiques.

    Même parmi les croyants, les conversations sur ce sujet sont souvent marquées par la polarisation, les malentendus et la suspicion mutuelle, voire le silence mutuel.

    Cet article propose une meilleure approche : une approche catholique de l’immigration fondée sur la morale, solide sur le plan théologique et capable de favoriser un dialogue authentique. En retrouvant les principes de l’Église, en reconnaissant le rôle du jugement prudentiel et en affirmant la vocation particulière des laïcs dans la sphère politique, nous pouvons aborder cette question avec plus de clarté, de charité et de courage.

    Il ne s'agit pas d'un argument partisan ni d'une approbation d'une politique particulière. Il s'agit d'une invitation à une compréhension plus approfondie des enjeux de cette importante question de la vie publique.

    L'enseignement social de l'Église catholique fournit un cadre moral qui ne simplifie ni n'ignore la complexité de l'immigration. En examinant ce cadre, les catholiques peuvent s'exprimer avec conviction et compassion, tout en respectant la diversité légitime des opinions.

    Les 3 piliers de l'enseignement de l'Église

    L'Église ne propose pas de feuille de route détaillée pour la réforme de l'immigration. Elle propose plutôt des principes moraux tirés des Écritures, de la Tradition et du droit naturel, qui guident la réflexion et l'élaboration des politiques. Ces principes n'apportent pas de réponses simples, mais ils établissent les limites morales que les catholiques doivent respecter et respecter.

    1. La dignité de la personne humaine : Tout être humain, quel que soit son statut juridique, sa nationalité ou son origine, est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 27). Comme l'affirme une récente déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi : « Toute personne humaine possède une dignité infinie… qui prévaut en toute circonstance, état ou situation qu'elle peut rencontrer. Ce principe… sous-tend la primauté de la personne humaine et la protection des droits humains » ( Dignitas Infinita , 1).

    Cela vaut évidemment aussi pour les immigrés, quel que soit leur statut juridique, un fait que le pape Benoît XVI a souligné : « Tout migrant est une personne humaine qui, en tant que telle, possède des droits fondamentaux et inaliénables qui doivent être respectés par tous et en toutes circonstances » ( Caritas in Veritate , 62).

    Ces droits incluent non seulement la vie et la sécurité, mais aussi le travail, l'unité familiale et la liberté religieuse. Aucun système d'immigration ne peut être moralement juste s'il ne respecte pas la dignité personnelle des personnes concernées par ses politiques.

    Parallèlement, les droits d'une personne ne lui confèrent pas automatiquement l'accès à tous les avantages ou ressources d'un groupe ou d'une société. La manière dont nos droits et nos devoirs sont exercés est négociée par le consentement et les normes sociales. Nombre de ces normes sont ensuite formalisées dans des lois par le biais du processus politique.

    Le principe de dignité humaine nous invite à considérer les immigrants non pas comme des fardeaux ou des statistiques, mais comme des personnes à aimer, à protéger et à traiter avec justice.

    2. Le droit de migrer : L'Église affirme que les personnes ont un droit naturel à migrer lorsque cela est nécessaire pour protéger leur vie, leur dignité ou leurs moyens de subsistance. Le pape saint Jean XXIII a enseigné : « Lorsque de justes raisons le justifient, [tout être humain] doit être autorisé à émigrer vers d'autres pays et à y résider. Le fait d'être citoyen d'un État déterminé ne le prive pas de son appartenance à la famille humaine » ( Pacem in Terris , 25).

    Aujourd'hui, de nombreux immigrants ne migrent pas par simple commodité ou préférence, mais par nécessité, comme la guerre, la persécution, les troubles sociaux et politiques, la pauvreté systémique et les facteurs environnementaux. Dans ces cas, la migration n'est pas tant un choix qu'une question de survie.

    Pour autant, le droit de migrer n'est pas absolu. Il convient de faire preuve de prudence pour déterminer ce qui constitue une « juste raison » d'immigrer. Par exemple, tous ceux qui tireraient un avantage économique d'un déménagement dans un autre pays n'ont pas le droit moral de le faire. En revanche, lorsque le besoin est véritablement criant, les pays riches ont l'obligation morale – dans la limite du raisonnable – d'apporter leur aide.

    Il est important de noter que la décision de justifier l'immigration dans un cas particulier n'incombe pas uniquement au candidat à l'immigration ; il incombe également au pays d'accueil de le faire. Le désir d'émigrer, aussi fort et sincère soit-il, ne confère pas automatiquement le droit de le faire.

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  • Le discours du Pape Léon XIV lors de sa visite officielle au Président de la République italienne

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    VISITE OFFICIELLE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE, SERGIO MATTARELLA

    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV

    Palais du Quirinal
    mardi 14 octobre 2025

    Monsieur le Président ,

    Je vous remercie pour vos aimables paroles et pour l’invitation à venir ici, au Quirinal, un palais si étroitement lié à l’histoire de l’Église catholique et à la mémoire de nombreux papes.

    En tant qu’Évêque de Rome et Primat d’Italie, il est important pour moi de renouveler, par cette visite, le lien fort qui unit le Siège de Pierre au peuple italien que vous représentez, dans le cadre des relations bilatérales cordiales qui existent entre l’Italie et le Saint-Siège, profondément marquées par une amitié sincère et une collaboration mutuelle efficace.

    Il s'agit, après tout, d'une union heureuse, ancrée dans l'histoire de cette péninsule et dans la longue tradition religieuse et culturelle de ce pays. On en voit les signes, par exemple, dans les innombrables églises et clochers qui parsèment le paysage, souvent de véritables trésors d'art et de dévotion, où la créativité innée de ce peuple, alliée à sa foi authentique et solide, nous a laissé un témoignage d'une grande beauté : artistique, certes, mais surtout morale et humaine.

    Je saisis l'occasion de notre rencontre pour exprimer la profonde gratitude du Saint-Siège pour ce que les autorités italiennes ont fait et continuent de faire à l'occasion de divers événements ecclésiaux difficiles, centrés sur Rome et de résonance universelle.

    Je voudrais exprimer ma gratitude particulière pour les efforts déployés à différents niveaux après le décès de mon vénéré prédécesseur, le pape François.  Ici même, au Quirinal, il déclarait : « Mes racines sont dans ce pays » ( Discours lors de la visite officielle au Président de la République italienne, 10 juin 2017), et son amour pour la terre et le peuple italiens a certainement trouvé ces jours-là un écho touchant et chaleureux, qui s'est également manifesté dans l'engagement profond et réfléchi qu'il a pris lors du conclave qui a suivi pour l'élection du nouveau pontife.

    Je voudrais une fois de plus vous exprimer mes sincères remerciements, Monsieur le Président, ainsi qu'à tout le pays, pour le bel exemple d'hospitalité et d'organisation efficace que l'Italie offre depuis des mois durant l'Année jubilaire, sous divers aspects – logistique, sécurité, préparation et gestion des infrastructures et des services, et bien plus encore –, ouvrant les bras et montrant son visage hospitalier aux nombreux pèlerins qui affluent du monde entier. L'Église universelle célèbre le  Jubilé de l'espérance. Le pape  François , dans la bulle  Spes non confindit , par laquelle il l'a annoncé en mai 2024, a souligné l'importance de « prêter attention au grand bien présent dans le monde afin de ne pas céder à la tentation de se croire submergé par le mal et la violence » (n. 7). Je pense que la belle synergie et collaboration que nous vivons ces jours-ci constitue déjà un signe d’espérance pour tous ceux qui viennent avec foi franchir la Porte Sainte et prier sur les tombeaux de Pierre et des Apôtres.

    Dans quelques années, nous célébrerons le centenaire des  Accords du Latran. À cet égard, il me paraît d'autant plus opportun de réaffirmer l'importance de la distinction mutuelle entre ces domaines. C'est pourquoi, dans un climat de respect cordial, l'Église catholique et l'État italien collaborent pour le bien commun, au service de la personne humaine, dont la dignité inviolable doit toujours primer dans les processus de décision et dans l'action, à tous les niveaux, pour le développement social, en particulier pour la protection des plus vulnérables et des plus démunis. À cette fin, je salue et encourage l'engagement mutuel à fonder toute collaboration sur le  Concordat  de 1984 et dans son plein respect.

    Comme il est malheureusement évident, nous vivons une époque où, à côté de nombreux signes d’espoir, de nombreuses situations de grave souffrance affectent l’humanité dans le monde entier et nécessitent des réponses urgentes et clairvoyantes.

    Le premier engagement que je voudrais rappeler à ce propos est celui en faveur de la paix. De nombreuses guerres ravagent notre planète, et en regardant les images, en lisant les nouvelles, en écoutant les voix, en rencontrant les personnes qui en sont douloureusement affectées, les paroles de mes  prédécesseurs résonnent avec force et force. Comment oublier l'avertissement irréfutable, mais ignoré, de  Benoît XV pendant la Première Guerre mondiale (cf.  Lettre aux chefs des peuples belligérants, 1er août 1917) ? Et, à la veille de la Seconde, celui du vénérable  Pie XII  (cf.  Message radiophonique aux gouvernements et aux peuples en danger imminent de guerre, 24 août 1939) ? Regardons les visages de ceux qui sont bouleversés par la férocité irrationnelle de ceux qui planifient sans pitié la mort et la destruction. Écoutons leur cri et rappelons-nous, avec saint  Jean XXIII , que « tout être humain est une personne, c'est-à-dire une nature douée d'intelligence et de libre arbitre ; il est donc sujet de droits et de devoirs qui découlent immédiatement et simultanément de sa nature même : droits et devoirs qui sont donc universels, inviolables, inaliénables » (Lettre encyclique  Pacem in terris , 11 avril 1963, n. 5). Je renouvelle donc mon appel pressant à continuer d'œuvrer pour le rétablissement de la paix dans toutes les parties du monde et à cultiver et promouvoir toujours davantage les principes de justice, d'équité et de coopération entre les peuples, qui en sont le fondement indispensable (cf. saint Paul VI,  Message pour la célébration de la Première Journée mondiale de la paix, 1er janvier 1968).

    À cet égard, je tiens à exprimer ma gratitude au gouvernement italien pour son engagement à répondre aux nombreuses situations difficiles liées à la guerre et à la pauvreté, en particulier celles des enfants de Gaza, notamment en collaboration avec l'hôpital Bambino Gesù. Ces efforts constituent des contributions fortes et efficaces à la construction d'une coexistence digne, pacifique et prospère pour tous les membres de la famille humaine.

    À cette fin, l'engagement commun que l'État italien et le Saint-Siège ont toujours manifesté et continuent de manifester en faveur du multilatéralisme est certainement bénéfique. Il s'agit d'une valeur très importante. Les défis complexes de notre époque rendent en effet plus que jamais nécessaires la recherche et l'adoption de solutions communes. Il est donc essentiel de mettre en œuvre ces dynamiques et ces processus, en rappelant leurs objectifs initiaux, visant principalement à résoudre les conflits et à favoriser le développement (cf.  François , Lettre encyclique  Fratelli tutti , 3 octobre 2020, 172), en favorisant un langage transparent et en évitant les ambiguïtés susceptibles de provoquer des divisions (cf. Ibid.,  Discours aux membres du Corps diplomatique , 9 janvier 2025).

    Nous nous apprêtons à célébrer, l'année prochaine, un anniversaire important : le huitième centenaire de la mort de saint François d'Assise, saint patron de l'Italie, le 3 octobre 1226. Cet événement nous offre l'occasion de souligner l'urgence de prendre soin de notre « maison commune ». Saint François nous a appris à louer le Créateur dans le respect de toutes les créatures, lançant son message du « cœur géographique » de la Péninsule et le transmettant de génération en génération jusqu'à nous, à travers la beauté de ses écrits et le témoignage de lui-même et de ses frères. C'est pourquoi je crois que l'Italie a reçu de manière particulière la mission de transmettre à ses peuples une culture qui reconnaît la terre « comme une sœur avec laquelle nous partageons notre existence, et comme une belle mère qui nous accueille dans ses bras » ( François , Lettre encyclique  Laudato Si' , 1).

    Ces dernières décennies, comme nous le savons, l'Europe a connu une baisse significative de la natalité. Cela exige un engagement à promouvoir des choix favorables aux familles à différents niveaux, en soutenant leurs efforts, en promouvant leurs valeurs et en protégeant leurs besoins et leurs droits. « Père », « mère », « fils », « fille », « grand-père » et « grand-mère » sont, dans la tradition italienne, des mots qui expriment et évoquent naturellement des sentiments d'amour, de respect et de dévouement, parfois héroïque, pour le bien de la communauté familiale et, par conséquent, pour celui de la société dans son ensemble. Je voudrais en particulier souligner l'importance d'assurer à toutes les familles le soutien essentiel d'un emploi digne, dans des conditions équitables et en tenant compte des besoins de la maternité et de la paternité. Faisons tout notre possible pour redonner confiance aux familles, en particulier aux jeunes familles, afin qu'elles puissent envisager l'avenir avec sérénité et grandir en harmonie.

    Dans ce contexte, nous voyons l'importance fondamentale, à tous les niveaux, de respecter et de protéger la vie, à toutes ses étapes, de la conception à la vieillesse, jusqu'au moment de la mort (cf.  François,  Discours à l'Assemblée plénière de l'Académie pontificale pour la Vie, 27 septembre 2021). Je souhaite que cette conscience continue de croître, également en ce qui concerne l'accessibilité des soins médicaux et des médicaments, selon les besoins de chacun.

    Je remercie ce pays pour l'aide généreuse qu'il offre aux migrants, de plus en plus nombreux à frapper à sa porte, ainsi que pour son engagement dans la lutte contre la traite des êtres humains. Ce sont des défis complexes de notre époque, auxquels l'Italie n'a jamais renoncé. Je vous encourage à toujours maintenir une attitude dynamique d'ouverture et de solidarité. Je tiens également à souligner l'importance d'intégrer de manière constructive les nouveaux arrivants aux valeurs et aux traditions de la société italienne, afin que le don mutuel qui naît de cette rencontre entre les peuples soit véritablement enrichissant et bénéfique pour tous. À cet égard, je souligne combien il est précieux pour chacun d'entre nous d'aimer et de transmettre sa propre histoire et sa propre culture, avec ses signes et ses expressions : plus nous nous reconnaissons et nous aimons sereinement, plus il est facile de rencontrer et d'intégrer les autres, sans peur et avec un cœur ouvert.

    À cet égard, on observe aujourd'hui une certaine tendance à sous-estimer, à divers niveaux, les modèles et les valeurs qui se sont développés au fil des siècles et qui façonnent notre identité culturelle, tentant parfois même d'en effacer la pertinence historique et humaine. Ne dédaignons pas ce que nos ancêtres ont vécu et ce qu'ils nous ont transmis, même au prix de grands sacrifices. Ne nous laissons pas séduire par des modèles massifiants et fluides, qui ne favorisent qu'un semblant de liberté, mais qui rendent les personnes dépendantes de formes de contrôle telles que les modes passagères, les stratégies commerciales ou autres (voir Cardinal Joseph Ratzinger,  Homélie lors de la messe d'élection du Pontife romain, 18 avril 2005). Préserver la mémoire de ceux qui nous ont précédés, préserver les traditions qui ont fait de nous ce que nous sommes, est important pour envisager le présent et l'avenir avec conscience, sérénité, responsabilité et perspective.

    Monsieur le Président, pour conclure, je voudrais vous adresser mes vœux les plus chaleureux de réussite, à vous et, à travers vous, à tout le peuple italien. L'Italie est un pays d'une immense richesse, souvent humble et cachée, qui a donc parfois besoin d'être découverte et redécouverte. C'est dans cette merveilleuse aventure que j'encourage tous les Italiens à se lancer, à y puiser de l'espoir et à affronter avec confiance les défis présents et futurs. Merci.

  • Un entretien exclusif avec le cardinal Robert Sarah (Tribune Chrétienne)

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    Dans un entretien exclusif accordé à Tribune Chrétienne, réalisé à Rome le jeudi 9 octobre 2025, le cardinal Robert Sarah est revenu sur les grands défis spirituels et moraux de notre époque, rappelant avec force les fondements immuables de la doctrine catholique (13 octobre 2025).

  • L'Occident reste indifférent alors que des chrétiens sont massacrés et persécutés dans le monde entier

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    L'Occident reste indifférent alors que des chrétiens sont massacrés et persécutés dans le monde entier

    Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées au Nigeria depuis 2009, mais ce n'est même pas le pire endroit où être chrétien

    Un policier monte la garde à l'intérieur de l'église catholique Saint-François, au lendemain d'une attaque qui a visé des fidèles à Owo, au Nigeria, en 2022.

    Depuis le début du siècle, ce « massacre silencieux » aurait fait 62 000 victimes chrétiennes au Nigeria.

    En Corée du Nord, les personnes reconnues comme chrétiennes peuvent être tuées sur-le-champ par les forces gouvernementales ou envoyées dans des camps de travail.

    Au Pakistan, les lois sur le blasphème entraînent la peine de mort et environ 25 % de toutes les affaires de blasphème concernent des chrétiens, alors qu'ils représentent moins de 2 % de la population.

    Pour beaucoup, la persécution des chrétiens évoque les images anciennes des Romains jetant des gens aux lions, mais on assiste à une recrudescence mondiale des massacres et de l'oppression de ceux qui suivent Jésus-Christ.

    La tragédie croissante au Nigeria a récemment attiré l'attention, mais dans l'ensemble, l'Occident a ignoré le sort des chrétiens massacrés en masse.

    Et pourtant, l'Occident n'est pas à l'abri du fanatisme anti-chrétien. La situation n'est pas aussi grave que dans d'autres parties du monde, mais il existe une intolérance croissante à l'égard des chrétiens en Occident qui, si elle n'est pas maîtrisée, pourrait avoir des effets profonds sur notre société.

    Selon Michael Higgins dans le National Post, le Canada a besoin de faire un sérieux examen de conscience lorsque l'incendie de plus de 100 églises chrétiennes passe pratiquement inaperçu et que le musicien et pasteur chrétien Sean Feucht est banni de certaines salles parce que ses « opinions » soulèvent des questions de sécurité.

    Cependant, c'est le niveau effroyable de violence et de mort au Nigeria qui a commencé à éveiller les consciences.

    Fin septembre, l'humoriste et commentateur Bill Maher a condamné les médias pour ne pas avoir rendu compte de ce qu'il a qualifié de tentative de génocide au Nigeria.

    Des personnes en deuil pleurent lors d'un enterrement collectif près de l'église Saint-Sébastien à Negombo, au Sri Lanka, le 24 avril 2019, après que neuf kamikazes ont perpétré plusieurs attentats qui ont tué plus de 350 personnes le dimanche de Pâques.

    Des chrétiens coptes de la ville égyptienne de Minya se préparent à enterrer leurs morts le 3 novembre 2018, au lendemain d'une embuscade tendue par des terroristes contre trois bus transportant des pèlerins chrétiens en route vers un monastère isolé dans le désert, qui a fait plusieurs morts et blessés.

    « Si vous ne savez pas ce qui se passe au Nigeria, c'est que vos médias sont nuls. Vous vivez dans une bulle », a-t-il déclaré.

    « Je ne suis pas chrétien, mais ils tuent systématiquement les chrétiens au Nigeria. Ils en ont tué plus de 100 000 depuis 2009. Ils ont brûlé 18 000 églises.

    C'est bien plus qu'une tentative de génocide, contrairement à ce qui se passe à Gaza. Ils essaient littéralement d'exterminer la population chrétienne de tout un pays. Où sont-ils ceux qui protestent contre cela ? »

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  • BXL, 22 octobre : avant-première du film "Les chrétiens du Kérala"

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    KTO Belgique a la joie de vous inviter à l'avant-première du film documentaire

    LES CHRÉTIENS DU KERALA

    Un film de Richard Martin Jordan

    Coproduction KTO - Nomade Production

    le mercredi 22 octobre

    à 15h30 ou 19h (séance au choix, sur inscription sur ce lien

    Adresse du jour : Fondation N.A. Heusghem

    Rue de Livourne 129, 1000 Bruxelles

    Le film sera présenté par le père Vincent Kundukulam,

    vice-directeur du séminaire Saint-Joseph à Mangalapuzha, et suivi d’une réception.

    Une plongée dans le Kerala, État indien où le christianisme occupe une place unique, avec 18% de la population, et éclairage sur le dialogue interreligieux.

    Entrée gratuite, don libre.

    Réservation obligatoire sur ce lien

    ou par mail : contact.belgique@ktotv.com

    ou en appelant le 0485 71 83 79

  • Acharnement christianophobe en France : 322 actes antichrétiens enregistrés au premier semestre 2025

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    De sur le site du Figaro :

    « On a l’impression qu’aujourd’hui nos racines chrétiennes sont attaquées par différents moyens » : les églises plus que jamais prises pour cible

    11 octobre 2025

    ENQUÊTE - Au premier semestre 2025, 322 actes antichrétiens ont été enregistrés, un chiffre en hausse de 13 % par rapport à la même période l’an dernier. Les agressions contre les personnes ont presque doublé.

    Il en a fallu de la hargne antichrétienne pour tordre, découper, sans doute « à la disqueuse », puis arracher de son socle, dans le quartier de la Madeleine, à Nice, cette haute croix en fer forgé ! Le matin du 7 septembre, l’ouvrage a été retrouvé un peu plus loin, abandonné sur un trottoir, au milieu de détritus… Ce sont 322 actes antichrétiens qui ont été enregistrés au premier semestre 2025, un chiffre en hausse de 13 % par rapport à la même période, un an auparavant. « Les atteintes aux biens », comme la dégradation de cette croix à Nice, en représentent toujours « l’écrasante majorité », selon le ministère de l’Intérieur. Dans les 42 000 églises et chapelles qui constituent « le plus grand musée de France », les vols d’objets liturgiques ont également augmenté de 22,8 %, avec 820 cas signalés en 2024. Tandis que les agressions contre les personnes ont presque doublé en un an.

    À Lyon, il y a un mois, c’est Ashur Sarnaya, chrétien originaire du Kurdistan irakien, en fauteuil roulant, qui était assassiné, en plein « live » sur TikTok, où il avait pris l’habitude de témoigner de sa foi...

    Lire la suite (réservée aux abonnés) sur le site du Figaro

  • Matthieu Lavagna : comment réfuter les mauvais arguments pro-avortement

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    De Teresa Aguado Peña sur Omnes :

    Matthieu Lavagna : comment réfuter les mauvais arguments pro-avortement

    L'auteur de « La raison est pro-vie » remet en question les mythes sur le fœtus, démonte les arguments simplistes tels que « des amas de cellules » ou « mon corps, ma décision », et montre pourquoi le débat sur la vie n'est pas seulement religieux mais une question de raison.

    10 octobre 2025

    Matthieu Lavagna

    Matthieu Lavagna ©Avec l'aimable autorisation de l'auteur

    En rapport

    Matthieu Lavagna, diplômé en mathématiques, philosophie et théologie, dans son livre « La raison est pro-vie », analyse l'avortement d'un point de vue scientifique, philosophique et éthique, déconstruisant les mythes les plus répandus sur le fœtus et défendant la protection de la vie humaine dès la conception. Il y aborde les arguments concernant l'avortement, le statut moral du fœtus et l'urgence de défendre la vie humaine dès la conception.

    Pourquoi écrire un livre sur un sujet aussi tabou et sensible ?

    Parce que l'avortement est un acte banalisé dans la plupart des sociétés modernes. Le nombre d'avortements (IVG) est très élevé chaque année, et cette pratique est considérée comme de plus en plus banale. On constate également que nombre de nos contemporains sont très mal informés sur cette question. Les faits scientifiques et biologiques liés à l'avortement sont souvent mal expliqués au public, et en pratique, les arguments pro-vie sont rarement entendus. Ce livre vise à combler ce manque d'information et à éclairer objectivement le lecteur sur cette question, d'un point de vue scientifique et philosophique.

    En fin de compte, c'est le statut moral du fœtus qui est en jeu. Pourquoi ?

    En effet. Gregory Koukl résume parfaitement la situation avec cette phrase : « Si le fœtus n’est pas un être humain, il n’y a aucune raison de justifier la légalisation de l’avortement. Inversement, si le fœtus est un être humain, aucune justification à la légalisation de l’avortement n’est valable. »

    Dans le débat sur l'avortement, tout le monde admet que le fœtus est éliminé. Mais qu'est-ce qu'un fœtus ? S'il ne s'agit que d'un amas de cellules, l'avorter n'est pas plus immoral que de se couper les ongles ou d'aller chez le dentiste. Si le fœtus n'est pas un être humain, l'avortement devrait quand même être légal. Aucun problème. Mais si le fœtus est un être humain, et que tous les êtres humains ont droit à la vie, il y a de bonnes raisons de penser que l'avortement est immoral et devrait être interdit. J'explique cela en détail dans le livre.

    Du point de vue scientifique, vous montrez qu’il existe un consensus général sur le fait que le fœtus est un être humain.

    Oui. Le fœtus est biologiquement un être humain, car c'est un organisme vivant appartenant à l'espèce  Homo sapiens . Cet organisme génétiquement distinct se développe continuellement jusqu'à sa maturité. Dès la conception, il possède l'intégralité de son patrimoine génétique, qui le caractérise en tant qu'individu. Les manuels d'embryologie sont unanimes pour affirmer que la vie humaine commence dès la conception.

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