Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Société - Page 2

  • La chrétienté a largement participé au développement de la civilisation européenne

    IMPRIMER

    Un entretien avec Jean-François Chemain (propos recueillis par Côme de Bisschop) sur le site de la revue Conflits :

    Comment la chrétienté a façonné l’Europe.

    22 MAI 2023

    La chrétienté a largement participé au développement de notre civilisation : unité de l’Europe, primauté de la paix, laïcité ou encore droits de l’homme, sont autant de principes qui en découlent. À l’heure où le christianisme est en déclin en Europe, Jean-François Chemain fait le point sur ses apports civilisationnels et la légitimité de leur avenir. 

    Jean-François Chemain est docteur en histoire, écrivain et professeur à l’Ircom. Son dernier ouvrage, Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde, vient de paraître aux éditions Artège. 

    Vous écrivez que « toute la civilisation européenne est pétrie de christianisme ». Comment « Europe » et « chrétienté » sont-ils devenues synonymes ? 

    Le terme « Europe », dans son sens moderne, a été utilisé pour la première fois sous la plume de saint Colomban, un moine irlandais, dans deux lettres au pape (590 et 614), où il définissait celle-ci comme l’espace soumis à l’autorité spirituelle de ce dernier. Cela excluait l’islam naissant, et ses conquêtes futures au détriment de la chrétienté, mais aussi l’Empire byzantin, berceau de l’orthodoxie, dans lequel l’Église était soumise à l’Empereur.  Pour être plus précis, « Europe » est synonyme de « chrétienté d’Occident ».

    Pour le christianisme, la guerre n’est jamais souhaitable et doit rester un ultime recours. Si elle devient nécessaire, celle-ci doit être justifiée. Qu’est-ce qu’une « guerre juste » pour les chrétiens ? Ces deux mots ne sont-ils pas antinomiques ? 

    Le christianisme a très tôt défini une conception de la « guerre juste ». Saint Augustin a en effet adapté au christianisme une antique conception romaine, qui qualifie ainsi une guerre défensive, déclenchée par une autorité légitime, quand on a épuisé en vain tous les moyens pacifiques, et afin de réparer une injustice subie. Une pensée reprise et formalisée par saint Thomas d’Aquin. Cela exclut toute guerre de conquête, même soi-disant « sainte ».

    Le message évangélique de la religion chrétienne est un message de paix, comme le précise l’évangile selon Saint Matthieu : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ». À ce titre, comment les chrétiens justifient-ils l’épisode des croisades ou encore celui des guerres de religion et de ses violences ? 

    Les croisades, qu’on se plaît à présenter comme un triste prototype de guerre « sainte », n’ont de fait été vécues que comme une guerre « juste », destinée à protéger les pèlerins chrétiens empêchés de se rendre sur leurs Lieux Saints par les développements du djihâd musulman – qui est, lui, une authentique guerre sainte. Quant aux guerres de religion, l’Église catholique en porte, comme les autres Églises chrétiennes, une part de responsabilité. Mais elles doivent aussi beaucoup à la prétention des chefs d’État de se mêler de religion, et de vouloir que tous leurs sujets croient la même chose qu’eux. Et puis, enfin, ce n’est pas parce qu’on est chrétien qu’on se comporte comme un saint : au moins a-t-on conscience de son péché !

    La Révolution française n’a pas eu pour ambition de s’appliquer uniquement aux Français, mais bien à l’humanité tout entière. Existe-t-il un lien entre la vocation universelle de la Révolution et celui du catholicisme ? 

    Effectivement, « catholique » signifie « universel ». Et donc, moins paradoxalement que logiquement, si la France est « la fille aînée de l’Église » (catholique), alors ce qui est français est aussi universel. D’où la prétention de la Révolution d’être universelle (cf. la Déclaration des droits de l’Homme, valable pour l’Humanité entière, quand le Bill of rights anglais ne s’appliquait qu’au peuple anglais), mais aussi cette conception universaliste qu’a la République de la nation française : en ferait partie, si l’on en croit, par exemple, le sociologue « autorisé » Patrick Weil, toute personne, d’où qu’elle vienne, qui adhère à ses valeurs. Et ce bien plus qu’un Français « de souche », qui apparaît furieusement « local » et n’a en outre pas choisi de venir pour faire allégeance à des « valeurs ».

    L’imaginaire collectif considère souvent la démocratie comme étant la fille d’Athènes, qui serait réapparue  miraculeusement en 1789 en France. Cependant, si la démocratie a été utilisée par les Grecs, ils n’en faisaient pas un impératif, l’important était de diriger selon le bien commun. Ainsi, comment le christianisme, par son choix du mode électoral au sein des institutions religieuses, a-t-il permis de mettre en avant la démocratie, longtemps tombée en désuétude, comme une évidence morale ? 

    Le compendium de l’Église catholique présente la démocratie comme un système préférable aux autres. C’est contraire à une idée reçue, qui voudrait que celle-ci ait eu partie liée avec la monarchie, et que la démocratie ait été une conquête réalisée contre elle. On ne peut pas nier que cela ait été le cas au XIXesiècle, mais dans le contexte particulier du traumatisme post-révolutionnaire. 

    Lire la suite

  • Boulder (Colorado) : un boom des vocations ou la fécondité d'une communauté forte

    IMPRIMER

    De Jack Figge sur le National Catholic Register :

    Boom des vocations à Boulder

    Le Centre catholique du Colorado illustre comment la communauté favorise le discernement.

    Fathers Shaun Galvin (lower right) and Brian Larkin (upper right), shown being ordained, say their time at the University of Colorado-Boulder, with formation at St. Thomas Aquinas Catholic Center, aided their vocational discernment. The Catholic Center’s Masses call students to prayer amid their studies and mark liturgical feasts and graduation (shown above).

    Les pères Shaun Galvin (en bas à droite) et Brian Larkin (en haut à droite), que l'on voit en train d'être ordonnés, disent que leur séjour à l'Université du Colorado-Boulder, avec une formation au Centre catholique Saint-Thomas d'Aquin, les a aidés à discerner leur vocation. Les messes du centre catholique invitent les étudiants à la prière pendant leurs études et marquent les fêtes liturgiques et les remises de diplômes (voir ci-dessus). (photo ci-dessus) : Thomas Aquinas Catholic Center et Aaron Lambert/Archdiocese of Denver)

    23 mai 2023

    BOULDER, Colo. - Au milieu de la cohue de l'après-midi sur le campus de l'Université du Colorado-Boulder, à l'extérieur du Drogo's Coffee Bar, géré par le Centre catholique Saint-Thomas d'Aquin de l'Université du Colorado, le père Peter Mussett, directeur de la pastorale universitaire, était assis.

    Un groupe d'étudiants s'est rassemblé autour de lui, posant de profondes questions théologiques. Le père Mussett a répondu à chacune de leurs questions, puis a posé ses propres questions sur la manière dont ils pouvaient appliquer ce sujet à leur propre vie.

    Ce n'était pas la première fois que l'opération "Demandez à un prêtre" était organisée.

    Depuis 12 ans, le père Mussett est le pasteur du Centre catholique Saint-Thomas d'Aquin, où il s'occupe des étudiants pendant certaines des années les plus formatrices de leur vie.

    Ce qui distingue le Centre catholique de l'Université du Colorado des autres programmes de pastorale universitaire catholique, c'est le nombre de vocations qui ont émergé au Colorado. Actuellement, 22 prêtres actifs sont d'anciens étudiants de l'université du Colorado-Boulder, la majorité d'entre eux ayant fréquenté l'université au cours des 20 dernières années. L'année prochaine, trois étudiants de l'université du Colorado entreront au séminaire.

    Quel est le secret de la réussite du Centre catholique en matière de vocations ? Selon le père Mussett, cela commence par la promotion d'une communauté forte.

    "Lorsque vous vivez dans une communauté authentique, vous partagez votre vie avec les autres d'une manière très brute et vulnérable", a déclaré le père Mussett au Register. "Être capable de voir et de garder l'espace ouvert, en particulier pour ceux qui sont en train d'apprendre, puis d'encourager et d'inviter les étudiants à s'investir plus profondément dans leur foi, est essentiel à la pastorale universitaire. C'est tout simplement le meilleur moyen de développer la générosité et le discipulat, et une fois que c'est fait, la générosité engendre la générosité".

    Beaucoup d'anciens prêtres du Centre Catholique citent la communauté dynamique comme une aide majeure dans leur processus de discernement. Que ce soit par le biais d'une étude biblique dirigée par le Fellowship of Catholic University Students (FOCUS), de conversations nocturnes, de la retraite semestrielle "Buffalo Awakening" ou des conversations enrichissantes à l'intérieur de Drogo's, ce sens de la communauté a aidé de nombreux prêtres à reconnaître leur vocation.

    Lire la suite

  • Le pape François met en garde : les êtres humains non encore nés ont le droit d'exister

    IMPRIMER

    De kath.net/news :

    La copertina del libro

    Le pape François met en garde : les êtres humains non nés ont le droit d'exister

    24 mai 2023

    Le pape dans la préface d'un livre italien sur la protection de la vie : "on ne peut pas se contenter de la solution dramatique et définitive d'un avortement. - Les enfants à naître ont le droit de vivre dès le moment de leur conception"

    Rome (kath.net/KAP) Le pape François a réaffirmé le droit à l'existence des enfants à naître dès le moment de leur conception. La vie naissante est "porteuse du droit le plus élevé auquel chacun a droit - celui d'exister", a écrit le chef de l'Eglise catholique dans la préface d'un livre italien sur la conception, comme le rapporte le portail Vatican News. François y dénonce pour la énième fois l'"absence de droit" de fait de l'embryon, auquel on ne donne "aucun droit de regard" lors d'un avortement. Au lieu de considérer cette situation comme acquise, il faut "écouter la voix de l'embryon" et comprendre sa nature et son unicité.

    Le livre "Il miracolo della vita" (en français : "Le miracle de la vie") d'Arnoldo Mosca Mondadori, Luca Crippa et du prêtre et bioéthicien Gabriele Semprebon paraît cette semaine aux éditions Piemme. Selon leurs propres indications, cet ouvrage décrit de manière vulgarisée la "beauté" et l'"aventure" de la vie humaine, depuis le tout premier instant jusqu'à sa structuration en tant qu'organisme complexe dans le ventre de la mère. Selon les auteurs, ce ne sont pas les positions religieuses ou idéologiques, mais la science qui permet à l'homme de reconnaître "que l'embryon est dès le début un être humain unique et non répétable, qui "demande" la vie à chacun de ses actes".

    Dans sa préface, le pape François évoque le fait que le livre procure au lecteur "étonnement et joie" quant au processus de création de l'être humain. La vie à naître est guidée par des processus "que la nature a finement ajustés au cours de millénaires d'évolution". L'embryon est capable de "faire face à toute menace qui s'interpose entre lui et son existence", a déclaré François en s'enthousiasmant pour la pulsion de vie de l'homme primitif.

    Mais en même temps, le pape invite à réfléchir sur l'avortement. Il l'a déjà souvent condamné clairement - certes avec des "mots forts qui, en plusieurs occasions, ont suscité l'étonnement et même l'embarras", comme le reconnaît François. L'avortement est une "blessure qui a un prix très élevé pour la femme elle-même". Il est en outre lié "à la souffrance et à la confusion, souvent accompagnées d'ignorance". François lance un nouvel appel à "ne pas se contenter d'une solution dramatique et définitive comme l'avortement". Au contraire, la vie - la vie à naître comme la mère - "a besoin de l'aide d'une société qui s'engage enfin pour la dignité de tous, à commencer par les personnes les plus vulnérables". Les pauvres, les personnes âgées, les victimes de la guerre et les réfugiés font également partie de ces derniers, a déclaré le pape.

  • France : un catholicisme en chute constante

    IMPRIMER

    De Maximilien Bernard sur Riposte Catholique :

    La chute constante du catholicisme français

    23 mai 2023

  • Transcender le politique : un entretien avec David Engels

    IMPRIMER

    Du site "Academia Christiana" :

    David Engels (né le 27 août 1979 à Verviers) est un historien belge, professeur de recherche à l'Instytut Zachodni à Poznan après avoir été professeur à l'Université libre de Bruxelles.

    Dans cette vidéo, il est question du rôle de l'histoire dans notre déshérence contemporaine mais aussi de la question des écrans, de conseils de lecture, de personnages historiques inspirants et de la situation géopolitique de la Pologne.

    Retrouvez ici les conseils de lectures :

    - J.R.R. Tolkien - Le Seigneur de anneaux

    - Oswald Spengler - Le Déclin de l'Occident

    - Aldous Huxley - La Philosophie éternelle

  • 27 mai à l'abbaye de Brialmont (Tilff) : "Eclairage sur la fin de vie et son accompagnement" avec Constance du Bus (Institut Européen de Bioéthique)

    IMPRIMER

    Peut être un dessin de texte qui dit ’ÉCLAIRAGE SUR LA FIN DE VIE SON ACCOMPAGNEMENT Par Constance du Bus (Institut Européen de Bioéthique) TÉMOIGNAGES ÉCHANGES Déclaration anticipée Personne de confiance Soins palliatifs Acharnement thérapeutique Euthanasie... 12 11 10 2 9 3 8 4 5 6 Samedi 27 mai 2023 de 14h à 17h30 ABBAYE DE BRIALMONT (TILFF) Réservation obligatoire Mail l:pascal2lecocq@gmail.com Participation libre aux frais Tél. 0473 19 71 Vicariatde iocèse Liège couples familles Institut Européen de Bioéthique’

  • De l'évangélisation dans une société post-chrétienne

    IMPRIMER

    De Lauretta Brown sur le National Catholic Register :

    Mgr James Shea sur l'évangélisation dans une société post-chrétienne, la croyance en un monde invisible et les utopies

    Le président de l'Université de Mary (Bismarck - Dakota du Nord) évoque notre âge apostolique, l'Eucharistie et l'engagement de l'Église face aux idées néfastes.

    20 mai 2023

    BISMARCK, N.D. - Mgr James Shea, président de l'Université de Mary à Bismarck, dans le Dakota du Nord, a suscité de nombreuses discussions dans les milieux catholiques avec son livre From Christendom to Apostolic Mission (University of Mary Press), qui affirme que nous vivons dans une ère post-chrétienne et que nous sommes appelés à être des missionnaires dans cette nouvelle ère.

    Dans cet entretien accordé au Register sur le campus en avril, il évoque le message du livre, le réveil eucharistique national et la manière dont l'Église s'engage dans la lutte contre les idées néfastes.

    Parlez-moi de ce livre, From Christendom to Apostolic Mission, et dites-moi pourquoi vous pensez qu'il a trouvé un écho auprès de nombreux lecteurs.

    Ce livre est une grande surprise et un peu un embarras. Ce n'est pas quelque chose que j'ai écrit en m'asseyant. C'est le résultat d'une conversation qui s'est déroulée entre un groupe de bons amis pendant plusieurs années. Nous aimons l'Église et nous nous demandions ce qui se passait dans le monde dans lequel nous vivons.

    Il y a des moments dans l'histoire de l'humanité où l'on peut tracer une ligne de démarcation entre tout ce qui s'est passé avant et tout ce qui se passera après. Nous nous trouvons dans une telle période.

    Le livre De la chrétienté à la mission apostolique le caractérise ainsi : au cours des quelque 300 premières années du christianisme, nous vivions des temps apostoliques. Cela signifie que les premiers disciples, les apôtres et ceux qui ont suivi les apôtres, vivaient à une époque où ils essayaient de prêcher l'Évangile d'une manière très contre-culturelle parce qu'ils se heurtaient à une culture gréco-romaine très impressionnante qui avait une vision de la vie humaine différente du message de Jésus-Christ.

    Après environ 300 ans, après avoir versé beaucoup de sang et subi de nombreuses persécutions, la vision chrétienne est venue défier puis finalement vaincre la vision gréco-romaine de la personne humaine, en incorporant certains aspects de la vision classique dans sa propre vision.

    Depuis lors, la vie en Occident a été une série de ce que l'on pourrait appeler les cultures de la chrétienté. Une culture de chrétienté est une culture dans laquelle la société tire sa vision imaginative du message chrétien. Les vies humaines individuelles, les catégories de réussite et d'échec, les idées de bien et de mal, et même les institutions, les écoles et le gouvernement, sont fondés sur des principes profondément chrétiens.

    Au cours des deux cents dernières années, nous avons assisté à une civilisation qui s'est lentement, mais sûrement, débarrassée de sa base ou de ses fondements chrétiens, de sorte que nous nous trouvons aujourd'hui dans la première civilisation post-chrétienne de toute l'histoire.

    Cela a certaines implications, et ce que cela signifie pour nous, catholiques, c'est que nous nous trouvons dans un nouvel âge apostolique. L'Église a différentes stratégies qu'elle applique à différentes époques. Au cours des 300 premières années, l'Église a suivi une voie particulière dans le monde, qui était différente de la manière dont l'Église était dans le monde pendant les longues années de la chrétienté et différente, même dans la chrétienté, de la manière dont les choses se passaient dans les territoires de mission. L'ensemble de la civilisation est devenu un territoire de mission, mais ce n'est pas une grande nouvelle. C'est ce qui est si embarrassant dans ce livre. Le pape Paul VI parlait de cela - que toute la civilisation, la culture, est devenue un territoire de mission et que nous devons maintenant être des missionnaires.

    Lire la suite

  • Vatican : François envoie la « Constitution » de Jean-Paul II au grenier

    IMPRIMER

    Lu dans il sismografo ce 21 mai 2023, cet article de Nico Spuntoni :

    « En juin, la nouvelle Loi fondamentale de l'État de la Cité du Vatican entre en vigueur. Voici les nouveautés

    Samedi dernier, alors que l'attention de tous était concentrée sur l' audience de Volodymyr Zelensky , François a promulgué la nouvelle Loi fondamentale de l'État de la Cité du Vatican. Le texte règle l'organisation interne de l'État dont le Pape est souverain et remplace le précédent entré en vigueur le 22 février 2001 en lieu et place de la Loi fondamentale de 1929.

    Les nouvelles

    A la lecture du texte et en faisant une comparaison avec celui de 2001, l'emploi du terme « fonctions » plutôt que celui de « pouvoir » saute immédiatement aux yeux, réservé au seul pape pour souligner son plein pouvoir de gouvernement. Selon Maria D'Arienzo , professeur titulaire de droit ecclésiastique, droit canonique et droits confessionnels à l'Université de Naples Federico II consultée par IlGiornale.it, ce changement dénoterait la volonté de présenter la fonction législative, exécutive et judiciaire comme " expressions de puissance instrumentale à l'action du Pape " et serait une confirmation de la "nature instrumentale de la Cité du Vatican à la mission de l'Église catholique, étant un État qui a sa propre particularité et une souveraineté sui generis ».

    Le Pape au centre

    La centralité du Souverain Pontife dans le gouvernement de l'État soulignée par l'exclusivité du mot « pouvoir » va dans un sens légèrement différent par rapport au texte de 2001 qui, tout en maintenant l'exercice du pouvoir législatif, exécutif et judiciaire comme prérogative du le Pape, a admis diverses délégations et attributions aux commissions et tribunaux , donnant continuité à la démarcation du Successeur de Pierre du gouvernement ordinaire initiée en 1939 par Pie XII avec la création de la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican appelée à gouverner l'État en son nom. La nouvelle loi ne modifie pas cette structure et laisse intacte, par exemple, la Commission pontificale mentionné ci-dessus, mais ne continue pas sur cette voie d'alléger le Pape du fardeau d'exercer les pouvoirs qui lui sont attribués dans le gouvernement ordinaire, comme on peut le voir à partir de l'article 1.

    L'ouverture aux laïcs

    En ce qui concerne la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican, avec quatre mots ( "et par d'autres membres") dans l'article 8, la possibilité est admise que des non-cardinaux puissent également en faire partie . Et donc aussi des profanes. Le professeur D'Arienzo explique à IlGiornale.it que ce choix doit s'inscrire « dans une vision ecclésiologique différente de celle du passé » qui suppose « une ouverture à ce que nous appelons le Peuple de Dieu ».

    Une orientation que François a déjà manifestée dans d'autres actes législatifs, comme le Praedicate evangelium sur la Curie romaine et l' In ecclesiarum communione sur l'organisation du Vicariat de Rome. " Cette nouvelle Loi fondamentale - soutient D'Arienzo - fait partie du travail de réforme que le Pape mène, basé sur une plus grande implication des voix ecclésiales et, bien que concernant des entités différentes, elle a en commun avec les deux Constitutions apostoliques sur la Curie et Vicariat une tendance à la déclérisation ».

    Les critiques

    La publication du texte, qui entrera en vigueur le 7 juin, a également suscité des critiques parmi les initiés. Il Sismografo , un site spécialisé dans tout ce qui concerne l'Église catholique et le Vatican, a donné de l'espace à la note envoyée par un lecteur qui a détecté deux erreurs grammaticales dans les articles 6 et 10. « Peut-être y a-t-il un peu de légèreté » dans certains et des documents solennels du pape François. Peut-être faut-il plus d'attention ", a commenté le portail dirigé par Luis Badilla Morales.

    Silere non possum a également mis en exergue certains points critiques de la nouvelle Loi fondamentale, soulignant qu'il n'y a plus trace de ce qui est inscrit à l'article 18 du texte publié en 2000 et entré en vigueur en 2001 où pour les litiges relatifs aux relations de travail il attribué la compétence à l'ULSA, ou au bureau du travail du Siège Apostolique. " Afin de faire valoir leurs droits, les employés de l'Etat ne pourront saisir que la Cour, qui, par ailleurs, n'a pas de compétence particulière en matière de droit du travail ", écrit Silere non possum.

    La distinction

    A l'article 2, le législateur a ressenti le besoin de préciser dans un alinéa que « l'Etat et son système sont distincts de la Curie romaine et des autres institutions du Saint-Siège ». La clarification d'une distinction qui, si elle devait être tenue pour acquise dans le domaine juridique, a dû apparaître nécessaire au législateur au regard des malentendus continus qui se font jour sur cette question dans les domaines journalistiques et même politiques (...).

    La clarification de l'article 2 de la nouvelle loi, selon le professeur D'Arienzo , apparaît donc comme un rappel à « ceux qui ont tendance à synthétiser et à confondre, ce qui se produit également en ce qui concerne le droit canonique et le droit vatican ». Le professeur souligne à IlGiornale.it comment l'architecture institutionnelle sui generis de l' État de la Cité du Vatican « est simplifiée voire confuse, confondant quelles sont les références juridiques des différentes entités ».

    Test de réalité

    S'il avait fallu près de 70 ans pour remplacer la Loi fondamentale de 1929, François a décidé de « retirer » le texte de saint Jean-Paul II 23 ans plus tard. Hier comme aujourd'hui, la promulgation d'un nouveau texte doit répondre à la nécessité d'aborder les problèmes nouveaux et complexes du petit État en tenant compte des finalités institutionnelles de son existence, c'est-à-dire l'indépendance à garantir au Siège apostolique et au Pape dans l'exercice de la mission universelle. Pour Giovanni Terrano , professeur de doctrine de l'État à l'université Guglielmo Marconi, la nouvelle loi « confirme le caractère 'absolu' de l'État de la Cité du Vatican » et «et on est loin des constitutions libérales du XIXe siècle qui sont aujourd'hui considérées comme absolument archaïques et loin des principes de l'État-providence ».

    Mais en effet, comme l'a expliqué feu le professeur Giuseppe Dalla Torre , qui était président du Tribunal d'État, à propos de la loi de 2001 , bien qu'il existe dans le système vatican des dispositions sur les droits et devoirs fondamentaux, ces textes n'ont aucun caractère constitutionnel. Le célèbre juriste ancien recteur de la Lumsa a écrit : « Le cœur de la Constitution matérielle de l'État de la Cité du Vatican doit finalement être recherché parmi les éléments de la même Constitution de l'Église ; en particulier dans ce ministère pétrinien, providentiellement mis au service de l'Église de communion et de l'unité de toute l'Église, pour la liberté et l'indépendance desquelles cet État existe et a raison d'exister à l'égard de toute autorité séculière ».

  • Une Anglaise atteinte du syndrome de Down poursuit la loi sur l'avortement devant la Cour européenne des droits de l'homme

    IMPRIMER

    D'AC Wimmer sur Catholic News Agency :

    Une femme atteinte du syndrome de Down poursuit la loi sur l'avortement devant la Cour européenne des droits de l'homme
     
    Heidi Crowter speaks outside the High Court in London England, July 6, 2021.
    Heidi Crowter s'exprime devant la Haute Cour de Londres, le 6 juillet 2021. | Photo : Don't Screen Us Out via Flickr (CC BY-ND 2.0).

    20 mai 2023

    Une Anglaise atteinte du syndrome de Down porte son combat contre les lois britanniques sur l'avortement devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).  

    Heidi Crowter, originaire de Coventry au Royaume-Uni, affirme que la législation actuelle est discriminatoire à l'égard des personnes handicapées car elle autorise l'avortement jusqu'à la naissance si le fœtus est atteint d'une maladie telle que la trisomie 21. Cette mère de 27 ans, qui fait activement campagne sur les médias sociaux, a annoncé cette semaine sa décision de faire appel devant la CEDH après que la Cour suprême du pays a refusé d'entendre son cas. 

    Mme Crowter fait campagne pour une modification de la loi depuis 2018, date à laquelle elle s'est jointe à une action en justice intentée par une autre mère dont le fils est atteint du syndrome de Down.  

    Elle affirme que la loi envoie un message selon lequel les personnes handicapées n'ont pas la même valeur et qu'elle viole leurs droits humains. "En 2023, nous vivons dans une société où les personnes handicapées sont considérées comme égales après la naissance, mais pas dans le ventre de leur mère", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

    Le gouvernement britannique défend la loi comme un équilibre entre les droits des femmes et les droits de l'enfant à naître. Il affirme que l'avortement est un choix personnel et que les femmes doivent avoir accès à des services sûrs et légaux. La Cour d'appel a statué en novembre 2022 que la loi n'était pas illégale et qu'elle n'interférait pas avec les droits des personnes handicapées vivantes. 

    L'affaire Crowter a attiré le soutien de groupes de défense des droits des personnes handicapées et d'organisations pro-vie. Ross Hendry, directeur général de CARE, une organisation caritative chrétienne qui défend les questions liées à la vie, a déclaré : "Il est tout à fait erroné que le handicap soit considéré comme un obstacle à la vie : "Il est totalement erroné que le handicap soit un motif d'avortement jusqu'à la naissance. Accepterions-nous une loi autorisant l'avortement à terme des bébés en fonction de leur sexe ou de leur race ? L'approche actuelle envoie un message selon lequel la vie des personnes handicapées a moins de valeur que celle des autres". 

    Lynn Murray, porte-parole de l'association Don't Screen Us Out, dont la fille Rachel est atteinte du syndrome de Down, a déclaré : "Il est encourageant de voir qu'Heidi va maintenant porter son affaire historique jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg. En tant que mère d'une fille de 23 ans atteinte du syndrome de Down, je constate chaque jour la valeur unique qu'elle apporte à notre famille et l'impact positif qu'elle a sur les autres autour d'elle". 

    Actuellement, en Angleterre, au Pays de Galles et en Écosse, le délai général pour avorter est de 24 semaines, mais si le bébé est atteint d'un handicap, notamment du syndrome de Down, d'une fente labiale ou d'un pied bot, l'avortement est légal jusqu'à la naissance. Il y a eu 3 370 avortements sélectifs en fonction du handicap en 2021, soit une augmentation de 9 % par rapport aux 3 083 avortements pratiqués en 2020. Le nombre d'avortements tardifs à 24 semaines de gestation ou plus lorsque le bébé est handicapé a augmenté de 20 %, passant de 229 à 274.

    Si Mme Crowter obtient gain de cause devant la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg, cela pourrait avoir des conséquences pour les 46 pays membres du Conseil de l'Europe, qui sont liés par ses décisions. Mme Crowter espère que son cas incitera d'autres personnes à défendre leurs droits et leur dignité.

    "Je porte cette affaire devant Strasbourg parce que le fait que les personnes handicapées soient traitées différemment constitue une véritable discrimination", a-t-elle déclaré. 

    La décision de la CEDH devrait être rendue dans le courant de l'année 2023.

    AC Wimmer est le rédacteur en chef fondateur de CNA Deutsch. Ancien cadre supérieur de la chaîne publique SBS et diplômé de l'Université de Melbourne et de l'Université Monash (Australie), il a travaillé comme journaliste dans le monde entier. Avant de rejoindre EWTN News, cet Australien aux racines bavaroises était rédacteur en chef du journal de l'archidiocèse de Munich.

  • Des milliers de personnes participent à la "Manifestation pour la vie" en Italie

    IMPRIMER

    D'Hanna Brockhaus sur Catholic News Agency :

    Des milliers de personnes participent à la "Manifestation pour la vie" en Italie

    Italie 2023 Marche pour la vie

    Italy 2023 March for Life

    Des membres d'une organisation italienne pro-vie et pro-famille ont participé à la "Manifestation pour la vie" du 20 mai 2023, avec une banderole disant "Il y a une vie dans le ventre de la mère. Prenons-en soin. #stopabortion" | Daniel Ibanez/CNA

    Participants braved the rain to march in Italy's national "Demonstration for Life" in central Rome on May 20, 2023. Daniel Ibanez/CNA

    Les participants ont bravé la pluie pour participer à la "Manifestation pour la vie" dans le centre de Rome le 20 mai 2023. | Daniel Ibanez/CNA

    20 mai 2023

    Des milliers de personnes, de familles et de jeunes ont bravé le temps frais et pluvieux pour participer à la "Manifestation pour la vie" à Rome samedi après-midi.

    La marche du 20 mai est partie de la Piazza della Repubblica, près de la gare centrale de Termini, et a lentement passé devant la basilique Sainte-Marie-Majeure, en descendant la rue Merulana, jusqu'à la place située devant la basilique Saint-Jean-de-Latran. Le parcours était d'environ 1,2 miles.

    Anciennement appelée "Marche pour la vie", le nom a été modifié l'année dernière lorsque de nouveaux responsables ont pris en charge l'événement.

    Le président du groupe organisateur, Massimo Gandolfini, a déclaré à EWTN News au début du mois que la manifestation n'était pas associée à un parti politique spécifique.

    "Nous faisons de la politique avec un P majuscule", a déclaré le neurochirurgien et père adoptif de sept enfants. "C'est-à-dire la défense de la vie, la défense de la famille naturelle, la défense de la liberté d'éducation des parents. Telle est notre politique..."

    Selon lui, les objectifs de l'organisation comprennent la création d'une journée nationale pour la vie à naître et d'un fonds gouvernemental pour aider les femmes enceintes en difficulté. Ils espèrent également que la culture reconnaîtra davantage la beauté de la maternité.

    Gandolfini a ajouté que les organisateurs s'opposent à la légalisation en Italie de l'euthanasie, du suicide assisté et de la gestation pour autrui.

    "Nous sommes fermement opposés à tout cela parce qu'avant tout, il y a le droit de l'enfant", a-t-il déclaré.

    La manifestation s'est achevée par des orateurs et un rassemblement devant la basilique Saint-Jean-de-Latran.Young women hold signs saying "every child deserves a birthday" and "the unborn baby is one of us" at Italy's national "Demonstration for Life" in Rome May 20, 2023. Daniel Ibanez/CNA
    Des jeunes femmes tiennent des pancartes disant "chaque enfant mérite un anniversaire" et "le bébé à naître est l'un de nous" lors de la "Manifestation pour la vie" à Rome le 20 mai 2023. Daniel Ibanez/CNA

    A crowd of people participated in Italy's national "Demonstration for Life" in central Rome on May 20, 2023. Daniel Ibanez/CNA
    Une foule de personnes a participé à la "Manifestation pour la vie" dans le centre de Rome le 20 mai 2023. Daniel Ibanez/CNA

    Marchers in Italy's national "Demonstration for Life" in central Rome on May 20, 2023. Daniel Ibanez/CNA
    Des manifestants lors de la "Manifestation pour la vie" dans le centre de Rome le 20 mai 2023. Daniel Ibanez/CNA
    Young religious sisters attended Italy's national "Demonstration for Life" in central Rome on May 20, 2023. Daniel Ibanez/CNA
    De jeunes religieuses ont participé à la "Manifestation pour la vie" au centre de Rome le 20 mai 2023. Daniel Ibanez/CNA
    "We choose life" was the motto of Italy's national "Demonstration for Life," held in central Rome on May 20, 2023. Daniel Ibanez/CNA
    "Nous choisissons la vie" était la devise de la "Manifestation pour la vie" qui s'est tenue dans le centre de Rome le 20 mai 2023. Daniel Ibanez/CNA

  • Evangéliser ces lieux "virtuels" que sont les chatbots

    IMPRIMER

    D'Andrea Gagliarducci sur acistampa :

    Intelligence artificielle, Cardinal Eijk : "L'Église évangélise les chatbots".

    L'archevêque d'Utrecht en est convaincu : il y a matière à réflexion sur les possibilités offertes par l'intelligence artificielle. Du risque de transhumanisme à la fin des relations...

    Bucarest, jeudi 18 mai 2023 (ACI Press)

    Il y aura beaucoup de réflexion à mener sur l'impact que l'intelligence artificielle aura sur nos vies. Et l'Église devra le faire avant tout, mais en même temps elle sera appelée à commencer à évangéliser ces lieux "virtuels" que sont les chatbots, car dans un monde où le virtuel est réel, beaucoup dépend maintenant de la réponse donnée dans ces nouveaux lieux d'interaction. Le cardinal Wilhelm Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht, en est convaincu. Un sujet qui a également été abordé lors du débat sur l'enseignement de l'Église en matière de morale sexuelle et matrimoniale, provoqué par un rapport du cardinal lors de la dernière rencontre des responsables de la famille et de la vie des Conférences épiscopales d'Europe, qui s'est tenue à Bucarest du 6 au 10 mai.

    Quel impact l'intelligence artificielle peut-elle avoir sur nos vies ?

    Il est difficile d'avoir une vue d'ensemble de tout ce que l'intelligence artificielle peut faire pour nous, car c'est un domaine encore peu connu. Cependant, je pense que les technologies d'intelligence artificielle telles que les chatbots ont également le potentiel de dire quelque chose sur les questions religieuses. Par exemple, lors d'un sermon, j'ai donné un exemple que j'avais lu dans un livre et j'ai fait référence à Thomas d'Aquin. Un diacre de notre archidiocèse, professeur de dogmatique à la faculté de théologie d'Utrecht, ne se souvenait pas d'avoir entendu ce récit sur Thomas d'Aquin. Un jeune prêtre a donc interrogé un chat bot, qui lui a répondu qu'il s'agissait de saint Albert le Grand, et non de saint Thomas d'Aquin. Quelle est donc la vérité ? La réponse du chat bot est le résultat d'un calcul d'intelligence artificielle. Cependant, cela implique également que si nous ajoutons beaucoup d'informations religieuses aux robots de conversation, nous pouvons avoir une influence sur les réponses. Nous devons donc essayer d'être présents dans le domaine de l'intelligence artificielle.

    S'agit-il avant tout d'une tâche d'évangélisation ?

    L'Église est toujours prudente lorsqu'elle aborde un nouveau domaine. Mais si nous attendons trop longtemps, d'autres personnes auront introduit d'autres informations, ce qui déterminera les réponses. Nous ne devons donc pas attendre trop longtemps pour être actifs dans ce domaine. Nous ne connaissons pas les conséquences de l'utilisation généralisée des logiciels de "chat bots", mais nous pouvons d'ores et déjà prévoir un certain scénario. Aujourd'hui, nous disons que ces logiciels font des erreurs, mais qu'en sera-t-il dans 10, 20 ou même 5 ans ? Il y aura d'autres types d'intelligence artificielle, des calculateurs beaucoup plus puissants, capables de donner des réponses beaucoup plus précises. C'est maintenant que nous pouvons influencer les réponses.

    N'y a-t-il pas de crainte ?

    Il est compréhensible d'avoir peur des évolutions, car l'intelligence artificielle peut aussi avoir des conséquences très négatives sur notre société. Par exemple, l'intelligence artificielle est un pas vers la robotisation de notre société, ce qui pourrait entraîner la perte de nombreux emplois, surtout pour les personnes qui n'ont pas fait d'études spécifiques. Le robot, en fin de compte, est un type de personnel qui ne demande pas d'augmentation de revenu, qui travaille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et qui ne se fatigue pas. Cela peut changer radicalement notre société, et j'ai l'impression que ni l'Église ni la société ne se rendent compte des changements très profonds qui nous attendent dans les années à venir.

    Pensez-vous que l'intelligence artificielle comporte le risque d'un soi-disant transhumanisme 2.0 ?

    C'est un risque possible. Nous avons déjà des maisons de retraite où des robots distribuent de la nourriture. La distribution de nourriture aux malades était aussi un moment de contact humain avec les patients, et c'est déjà perdu. Mais lorsque nous décidons non seulement de distribuer la nourriture avec un robot, mais aussi d'utiliser un robot pour déplacer un patient de son lit et le mettre sous la douche, il y a un risque de perdre complètement le contact humain. En outre, il se peut que le robot soit mal programmé au départ, qu'il prenne le patient à 3 heures du matin et lui donne une douche froide, mais avec un logiciel amélioré et des erreurs réduites au minimum, rien ne s'opposera à ce que cela soit fait au maximum. Ce sont des changements et des développements qui se produisent très rapidement. Ce n'est pas une coïncidence si même des personnalités du monde de la haute technologie comme Elon Musk ont appelé à un moratoire sur le développement de l'intelligence artificielle. Nous devons mieux étudier les répercussions futures de ces technologies sur la société.

    On pourrait penser que même la décision d'une éventuelle euthanasie pourrait être plus facile à prendre si un robot évaluait les données. Car il n'y a plus d'humanité, et les êtres humains sont perçus comme des machines. S'il ne vaut pas la peine de les faire fonctionner, on les éteint.

    Les soins sont très coûteux et les gouvernements dépensent la majeure partie de l'argent qu'ils perçoivent des impôts pour soigner les gens, mais à un moment donné, cette situation sera difficilement soutenable. À ce moment-là, il y aura une pression sociale pour introduire ces robots, des machines automatiques pilotées par des logiciels très sophistiqués et capables de prodiguer les soins nécessaires. De nombreuses questions doivent être abordées. Par exemple, les personnes seront soignées à domicile et vivront peut-être dans des maisons isolées, dans la solitude. Elles perdront ainsi tout contact humain, ce qui entraîne d'autres répercussions. Il s'agit également d'une question très importante. C'est pourquoi nous devons bien réfléchir avant d'introduire toutes ces machines dans nos vies. Bien que ces machines puissent avoir un impact très positif sur les soins, nous devons trouver un équilibre entre l'élément humain et l'élément mécanique.

    Dans un tel monde, y a-t-il encore de la place pour la civilisation de l'amour prônée par le catholicisme ?

    Oui, aussi parce que dans l'Eglise, il ne sera pas possible de tout automatiser. Par exemple, un prêtre doit toujours célébrer la liturgie, il doit toujours entendre les confessions. Ce sont des activités qui ne peuvent pas être remplacées par l'intelligence artificielle. On peut, il est vrai, imaginer une catéchèse donnée par un robot. Mais le verbe catechezein, en grec, implique un contact personnel dans la manière de transmettre la foi du Christ. La foi du Christ se partage avec d'autres et il n'y a pas d'autre moyen. Je crois que l'Église sera l'un des lieux où l'élément humain demeurera à l'avenir, malgré tout.

    Vous avez demandé à plusieurs reprises une encyclique ou un document papal sur la question du genre. Pensez-vous qu'il faille également un document expliquant comment habiter ces nouveaux lieux de l'intelligence artificielle ?

    Il faudra un document, mais il faut qu'il soit bien pensé. L'Eglise a toujours eu besoin d'un temps de réflexion sur les nouvelles techniques et leurs développements. Parfois, ce temps de réflexion a pris de nombreuses années. Par exemple, le premier enfant conçu par fécondation in vitro est né en 1978, l'instruction de la Congrégation de la doctrine de la foi à ce sujet, Fidei Donum, n'est venue qu'en 1987, soit neuf ans plus tard. Le magistère de l'Église disposait déjà des réponses de Pie XII sur la question de l'insémination artificielle dans les années 1950, mais le débat est resté ouvert. Il est donc trop tôt pour demander un tel document aujourd'hui.

    Faut-il attendre et évangéliser ?

    Evangéliser, mais aussi discuter entre théologiens sur cette question, sensibiliser les gens aux nouvelles techniques. Cela prendra du temps.

  • Un médecin avorteur devient défenseur de la vie après qu'un bébé a survécu à un avortement

    IMPRIMER

    De kath.net/news :

    Un médecin avorteur devient défenseur de la vie après qu'un bébé a survécu à un avortement

    20 mai 2023

    Le Dr John Buchalski forme désormais du personnel médical pour travailler dans des centres de protection de la vie.

    Arlington (kath.net/LifeNews/jg)
    Le Dr John Bruchalski est un gynécologue qui pratiquait autrefois des avortements. Dans une interview avec Lila Rose, fondatrice et présidente de l'organisation de défense de la vie Live Action, il a témoigné de sa transformation en défenseur de la vie.

    A cette époque, il a mené une double vie, a déclaré Bruchalski. Il avait recommencé à aller à l'église et avait même aidé des femmes enceintes qui voulaient avoir leurs bébés dans un centre de protection de la vie. Mais dans son métier principal de gynécologue dans un hôpital de l'État de Virginie, il pratiquait aussi des avortements.

    Un jour, il a reçu deux patientes qui en étaient au même stade de leur grossesse, à 22 ou 23 semaines. L'une des mères voulait son bébé, l'autre non. Il avait retardé la naissance du premier bébé pour qu'il puisse continuer à se développer dans le ventre de sa mère afin d'avoir de meilleures chances de survie après l'accouchement.

    Pour l'autre patiente, il a pratiqué un avortement afin d'éliminer le "fœtus non désiré". Le bébé est toutefois venu au monde vivant, a rapporté Bruchalski. Il pleurait, haletait, faisait des bruits de grincement, s'est-il souvenu. Sa première réaction a été d'étouffer le bébé pour épargner à la mère d'éventuelles souffrances. Il ne l'a pas fait, mais a pesé le bébé, qui était plus grand qu'il ne le pensait, et a constaté qu'il pesait 505 grammes. C'était cinq grammes de plus que ce qui était nécessaire pour être considéré comme un être humain par la loi en Virginie.

    La loi de Virginie exigeait dans ce cas d'appeler l'unité de soins intensifs de néonatologie pour réanimer le bébé. Il ne s'agissait plus de savoir ce que la mère ou lui auraient voulu. Il devait suivre la loi, a déclaré M. Bruchalski.

    Le médecin du service de néonatologie aurait immédiatement saisi la situation et dit : "Hé, Bruchalski, arrête de traiter mes patients comme des petites tumeurs". Sa réaction a été un rappel à l'ordre pour lui, a déclaré Bruchalski. Ce jour-là, il a cessé de pratiquer des avortements. Dieu aurait changé sa vie, il se serait repenti, se serait converti et aurait fondé une organisation qui enseigne au personnel médical comment travailler dans des centres de protection de la vie.