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Société - Page 2

  • Pologne : "du passé faisons table rase"

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    De Priscille Kulczyk sur le site de l'ECLJ :

    Pologne : le nouveau gouvernement menace gravement les libertés

    16 avril 2024

    La presse française et internationale ne parle plus guère de la Pologne depuis le retour de Donald Tusk à la tête du gouvernement le 13 décembre 2023. À la suite des élections législatives d’octobre 2023 dont une coalition de gauche est sortie victorieuse, il a chassé le parti PiS (Droit et Justice) au pouvoir depuis 2015. Il y aurait pourtant beaucoup à dire depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement car un air de révolution flotte sur la « très catholique » Pologne.

    Ces derniers mois, la Pologne vit une sorte de guerre institutionnelle liée à un processus que l’on pourrait qualifier de « déPiSation ». Il correspond à la volonté expressément affichée de la coalition au pouvoir de « demander des comptes » aux gouvernements précédents. Comme l’a affirmé Donald Tusk, « ce ménage après le passage de nos prédécesseurs rappelle l’effort d’Hercule ». Cette détermination à vouloir faire d’une certaine manière table rase du passé se réalise parfois au moyen de procédés flirtant dangereusement avec les limites de la légalité. Il suffit de noter la prise de contrôle musclée sur les médias publics en décembre dernier qui a donné lieu à des purges de journalistes, l’interruption des programmes, le limogeage des présidents de la télévision, de la radio et de l’agence de presse polonaises, cela avec le concours des forces de police et sur la base d’une simple résolution votée par le Sejm. Pour certains, l’anarchie n’est pas loin : sur le ton du sarcasme, on dirait que l’on savait jusque-là l’état de droit menacé en Pologne, puisque cela a été si souvent martelé, mais on ne se doutait pas qu’il le soit à ce point. Pourtant, après des mois de bras de fer entre les institutions de l’Union européenne et la Pologne à ce sujet, c’est tout à coup silence radio du côté de Bruxelles : la mauvaise élève rentre enfin dans le rang, grâce à Donald Tusk qui, en tant qu’ancien président du Conseil européen, a ses amis parmi les puissants de Bruxelles et d’ailleurs.

    C’est dans ce contexte que s’inscrit la révolution culturelle libertaire actuellement en préparation et à laquelle un coup d’accélérateur ne manquera pas d’être donné à la suite des élections locales qui ont eu lieu ce dimanche 7 avril 2024. La Cour européenne des droits de l’homme en a sifflé le coup d’envoi en condamnant coup sur coup la Pologne en matière de reconnaissance des couples de même sexe le 12 décembre 2023, puis deux jours plus tard concernant la question de l’avortement. Le nouveau gouvernement ne manquera pas de se prévaloir d’une telle jurisprudence intervenue à point nommé au moment de son entrée en fonction. C’est ainsi qu’Anna Maria Żukowska, députée du parti Nouvelle Gauche, a assuré que la Gauche cherchera à introduire plusieurs mesures sociétales, au premier rang desquelles figurera l’annulation de l’arrêt du Tribunal Constitutionnel du 22 octobre 2020 qui avait déclarée inconstitutionnelle la disposition de la loi de 1993 autorisant l’avortement eugénique. Selon elle, il s’agira toutefois d’une première étape car la Gauche « ne s’arrêtera pas là ».

    Un gouvernement aux personnalités progressistes…

    Précisément, le parti Nouvelle Gauche envoie une solide équipe au gouvernement puisque Krzysztof Gawkowski est vice-premier ministre et chargé du Numérique, Dariusz Wieczorek est ministre des Sciences, Katarzyna Kotula est ministre déléguée à l’Egalité et Agnieszka Dziemianowicz-Bąk est à la tête du ministère du Travail, de la Famille et de la Politique sociale. Celles-ci s’étaient toutes deux activement impliquées dans les manifestations de ces dernières années en faveur de l’avortement. C’est également le cas de la nouvelle ministre de l’Education nationale Barbara Nowacka. Se disant athée, elle est surtout connue pour son militantisme en matière d’avortement puisqu’elle a été l’un des fers de lance des manifestations des femmes. La République française d’Emmanuel Macron a d’ailleurs cru bon de distinguer de tels engagements puisque Mme Nowacka a reçu l’insigne de chevalier dans l’Ordre national du Mérite en 2020 « pour son engagement social en faveur de l’égalité hommes-femmes, notamment en faveur des droits des femmes, et des relations avec la France. » L’ambassadeur de France en Pologne n’a pas mâché ses mots au moment de décorer ce « visage reconnu des actions progressistes » : « vous agissez pour protéger les droits acquis et lutter pour une plus grande libéralisation dans le domaine social. Je pense à l’introduction de l’éducation sexuelle, à des actions en faveur des droits reproductifs et à la revendication de l’égalité totale. […] on peut dire que vous agissez de façon exemplaire en promouvant les valeurs que la France défend et promeut dans le monde. » Ses premières mesures projetées ? Limitation des devoirs à la maison, allègement fort controversé des programmes, en particulier celui d’histoire, réduction de la liste des œuvres littéraires polonaises étudiées, ou encore limitation des cours de religion à l’école etc. En revanche, l’éducation sexuelle est à intégrer dans les programmes et il n’est pas anodin que la nouvelle ministre soit entrée en collaboration avec une fondation la promouvant et dont la fondatrice est elle aussi une habituée des marches pro-avortement. Tout cela fit dire à l’ancien Défenseur polonais des droits des enfants Mikołaj Pawlak qu’« Il y a des gens qui tiennent à ce que la société polonaise, les générations suivantes qui passent par les étapes de l'éducation, soient aussi peu développées que possible sur le plan intellectuel, mais le plus abîmées possible et imprégnées d’une pseudo-liberté, assouvissant les instincts les plus bas ».

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  • En Allemagne, à partir de 14 ans, il est désormais possible de changer de sexe une fois par an sur simple déclaration à l'état-civil

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    De sur le site du Figaro :

    Allemagne : le Bundestag vote en faveur de la loi sur l’autodétermination de genre

    Le parlement allemand s’est prononcé ce vendredi en faveur du projet de loi controversé, qui concerne principalement la simplification du processus de changement de nom et de mention de sexe.

    Ce vendredi, le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, a voté en faveur de la loi d’autodétermination de genre (Selbstbestimmungsgesetz), relate, entre autresle Tagesschau et le Stern. La loi entrera en vigueur le 1er novembre 2024.

    Elle vise principalement à faciliter la procédure administrative pour changer de mention de sexe et de nom. Cette loi remplacerait le Transsexuellengesetz, la loi sur les transsexuels, qui considère de facto la transidentité comme un trouble psychique.

    Jusqu'à présent, les personnes voulant changer de sexe devaient fournir un certificat médical et passer devant un tribunal afin d'expliquer leur décision. Cela sera rendu caduque à partir de la mise en vigueur de la loi d’autodétermination.

    Simple déclaration à l’état civil

    Désormais, il suffira de faire une déclaration à l’état civil pour modifier la mention de sexe ou son nom. La nouvelle loi inclut également les personnes non-binaires, ainsi que, partiellement, les personnes mineures à partir de 14 ans. Selon, la ministre de la famille Lisa Paus, 14 ans serait l’âge approprié pour choisir son sexe et son prénom car c’est l’âge à partir duquel on pourrait choisir sa religion : «C'est donc simplement conforme à la logique de la législation allemande».

    Le délégué ministériel chargé des droits LGBTQIA+ Sven Lehmann, du parti des Verts, assure que cette loi constituera un soulagement massif pour les personnes concernées. Selon lui, cette loi va «faciliter et améliorer considérablement la vie des personnes transgenres, intersexuées et non-binaires», relate-t-il au Redaktionsnetzwerk Deutschland. Selon lui, «la loi sur les transsexuels porte atteinte à la dignité humaine».

    De nombreuses critiques à l’égard de cette loi

    Cette loi ne fait pas l’unanimité, surtout ou sein de la droite allemande. Le parti nationaliste Afd (Alternative für Deutschland) a, à de multiples reprises, craint qu'à l'avenir, les mentions relatives au sexe puissent être modifiées de manière trop arbitraire. Selon un communiqué, l’AFD souhaiterait «maintenir la loi sur les transsexuels et améliorer la protection des personnes ayant une dysphorie de genre».

    La CDU a également exprimé ses doutes sur un risque sécuritaire. Andrea Lindholz, vice-présidente du groupe parlementaire de la CSU au Bundestag critique le fait qu’aucune mesure n’est prise pour éviter les abus: ««À partir de novembre, il sera possible de changer d'identité par une simple déclaration à l'état civil, sans en informer les services de sécurité. L'état civil n'effectuera aucune comparaison avec d'autres bases de données afin d'éviter tout abus.», déplore Lindholz.

    Sur kath.net/news, on évoque :

    « Le jour le plus noir pour les femmes de l’histoire allemande d’après-guerre »

    La loi sur l’autodétermination est « la victoire ultime des hommes sur les femmes », commente « Bild ».

    Berlin (kath.net/pk) Le 12 avril 2024 est « le jour le plus noir pour les femmes de l’histoire allemande d’après-guerre ». C’est ainsi que « Bild » a commenté l’entrée en vigueur de la loi sur l’autodétermination en Allemagne. Il est désormais possible de changer de sexe une fois par an sans bureaucratie.

    Des décennies de lutte pour les droits des femmes, des espaces sûrs et l'égalité des droits seraient « effacées d'un seul coup », indique le commentaire. « C’est la victoire ultime des hommes sur les femmes. » Car : « Quand les hommes définissent ce qui constitue être une femme et peuvent se déclarer femmes par des actes de parole, s’appropriant leurs droits et leurs espaces de protection, c’est exactement ce dont il s’agit. »

    Les quotas pour les femmes sont désormais « abolis de facto ». Et bien pire : « Obliger les femmes à partager leurs espaces sûrs, comme les vestiaires, avec des personnes qui se sont déclarées femmes mais ne veulent pas renoncer à leur barbe et à leur pénis. Forcer ensuite les femmes à percevoir les hommes comme des femmes dans leur vestiaire. Ce n’est rien d’autre qu’une soumission.

    Il existe de nombreux rapports en Suisse et à l'étranger sur des hommes qui ont attaqué des femmes habillées en femme dans des locaux réservés aux femmes. Personne ne s’oppose à l’amélioration des conditions de vie d’un très petit nombre de véritables transsexuels. "Mais pas au détriment de toutes les femmes et de toutes les filles. Cette loi ne rend pas le monde meilleur. C’est juste plus dangereux pour les femmes qu’elle ne l’est déjà."

  • Le Parlement polonais s'apprête à renverser la législation pro-vie

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    De Tristan Vanheuckelom sur The European Conservative :

    Le Parlement polonais s'apprête à renverser la législation pro-vie

    La tentative du gouvernement de tenir sa promesse électorale de légaliser l'avortement se heurte toujours à l'opposition.

    15 avril 2024

    Vendredi, la nouvelle majorité au pouvoir au parlement polonais a adopté des propositions visant à abroger les strictes lois polonaises sur l'avortement. Le président conservateur Andrej Duda peut non seulement opposer son veto aux projets de loi, mais aussi les soumettre à l'examen du Tribunal constitutionnel, qui est favorable aux conservateurs.

    Trois projets de loi du gouvernement dirigé par Donald Tusk ont été soumis à la Diète, la chambre basse du parlement polonais, dans le but exprès de renverser les restrictions existantes sur l'avortement, qui sont parmi les plus strictes de l'UE.

    L'avortement est illégal en Pologne depuis 1993, sauf en cas de viol, d'inceste, de menace pour la vie ou la santé physique de la mère, ou de diagnostic d'une anomalie du fœtus. Après une décision du Tribunal constitutionnel en 2020, l'exception pour les anomalies fœtales a été supprimée en 2021.

    Chacune de ces propositions de loi émane de l'un des trois principaux groupes de la coalition au pouvoir. La Coalition civique centriste (KO), dirigée par le Premier ministre Tusk, et la Gauche (Lewica) ont toutes deux présenté des projets de loi qui autoriseraient l'avortement sur demande jusqu'à la 12e semaine de grossesse. Le parti de centre-droit Troisième Voie (Trzecia Droga) a quant à lui prôné la modération et proposé un retour aux lois d'avant 2021.

    Un quatrième projet de loi, présenté par la Gauche, décriminaliserait partiellement le fait d'aider les femmes à obtenir un avortement, ce qui, en vertu de la loi actuelle, constitue un délit passible d'une peine d'emprisonnement.

    Lors des quatre votes, une majorité de députés a approuvé l'adoption de chaque projet de loi en vue d'une discussion au sein d'une commission spéciale, après quoi chacun des projets de loi nécessiterait un autre vote au Sejm pour aller de l'avant.

    Les députés de l'OC de M. Tusk ont voté en faveur des quatre projets de loi. Certains députés de la Troisième Voie, qui fait partie de la coalition gouvernementale de M. Tusk, se sont opposés à trois des quatre projets de loi.

    Les quatre projets de loi ont été rejetés par les députés conservateurs du parti Droit et Justice (PiS), qui est actuellement le principal parti d'opposition, et par la coalition socialement conservatrice de la Confédération (Konfederacja).

    Cependant, quatre des 189 députés du PiS ont voté pour le projet de loi de la troisième voie, tandis que 21 se sont abstenus, dont le président du PiS, Jarosław Kaczyński.

    S'adressant à la presse, M. Kaczyński a indiqué qu'il serait prêt à soutenir un assouplissement de l'interdiction quasi-totale de l'avortement en Pologne, mais a prévenu que cela ne pourrait se faire qu'en modifiant la constitution.

    Les quatre projets de loi sont maintenant soumis à une commission parlementaire spéciale chargée de les examiner. Ses 27 sièges sont répartis entre les groupes parlementaires en fonction de leur taille : 11 pour le PiS, 9 pour le KO, 2 pour le PSL, 2 pour Poland 2050, 2 pour la Gauche et 1 pour la Confédération.

    Compte tenu de la division entre les factions politiques sur la question, une fois que la commission aura terminé son examen, les projets de loi seront encore loin de devenir des lois.

    Si un projet de loi est approuvé par le Sejm, il est transmis au Sénat, où le gouvernement dispose d'une majorité encore plus large.

    En dernier ressort, c'est au président qu'il revient de signer les projets de loi, en l'occurrence le président Andrzej Duda, un allié conservateur du PiS qui a toujours fermement défendu la loi polonaise sur l'avortement.

    Outre son droit de veto sur les projets de loi, M. Duda peut également les soumettre à l'appréciation du Tribunal constitutionnel, connu pour sa forte présence conservatrice. Toute nouvelle loi sur l'avortement pourrait être déclarée inconstitutionnelle par le Tribunal.

    En réponse au vote de vendredi, des milliers de pro-vie sont descendus dans les rues de Varsovie pour une Marche nationale pour la vie, qui s'est déroulée sous le slogan "Vive la Pologne".

    Sa porte-parole, Lidia Sankowska-Grabczuk, a déclaré à Vatican News que leur marche était une affirmation de la vie, une affirmation de la famille, une affirmation de tous les droits fondamentaux de chaque être humain. Mais en même temps, face à cette révolution qui avance comme un bélier, qui veut limiter les droits des parents et les droits des personnes à la vie, nous marchons aussi en signe de défi pour contenir l'effondrement démographique et cette ruée sauvage vers l'Europe.

    Tristan Vanheuckelom est un journaliste belge, critique de livres et de films pour diverses publications néerlandophones et rédacteur pour The European Conservative. Il s'intéresse également à l'histoire, aux sciences politiques et à la théologie.

  • L'homme est plus que de la chair sensible

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    De Herman De Dijn sur le site du Morgen :

    L'homme est plus que de la chair sensible

    Herman De Dijn est professeur émérite de philosophie à la KU Leuven. Il est l'auteur de Het Rooms-katholicisme, een ongelooflijke godsdienst et répond aux idées radicales de Luc Van Gorp sur la fatigue de vie. 'Qu'il existe une perspective différente sur la vie humaine, y compris la vie des personnes qui, jeunes ou âgées, n'ont plus rien d'intéressant à en attendre, sont chroniquement malades ou démentes, est apparemment devenu totalement incompréhensible.'

    11 avril 2024

    Luc Van Gorp, président du CM, veut résoudre les problèmes prévisibles liés au vieillissement de la population en élargissant la possibilité d'euthanasie aux cas de lassitude de la vie ou de sentiment de vie achevée. Les critiques formulées à l'encontre de sa proposition "radicale" concernaient principalement le lien entre les deux questions, plutôt que son plaidoyer en faveur de l'élargissement de l'euthanasie. Je me concentrerai principalement sur sa vision sous-jacente de l'humanité.

    Mais d'abord, ceci. Pour mettre en évidence sa vision, M. Van Gorp a brossé un tableau complètement unilatéral des soins actuels aux personnes âgées : ils sont axés sur la quantité, sur le maintien de la vie le plus longtemps possible (en d'autres termes, sur l'intraitabilité thérapeutique) et sur le profit. Selon lui, les personnes âgées sont essentiellement considérées comme une "montagne de viande" que les médecins et les hôpitaux maintiennent en relative bonne santé aussi longtemps qu'ils le peuvent ; et lorsque cela n'est plus possible, la viande trop dégradée est jetée dans la fosse des wc. Il est déconcertant que le président d'une grande mutuelle de santé décrive ainsi ses partenaires en matière de soins de santé et leur vision.

    La solution proposée par Van Gorp repose sur quelques idées qui, elles-mêmes, ne sont pas nouvelles. 1. Ce n'est pas la quantité mais la qualité de la vie qui doit être au centre des préoccupations ; et lorsqu'elle n'est plus là, des formes douces d'euthanasie doivent apporter un soulagement. 2. Le choix de mourir ne doit pas être considéré comme un suicide mais, et c'est un euphémisme, comme un "retour à la vie".

    Ces idées sont largement répandues aujourd'hui et ont donc été accueillies favorablement par de nombreux commentateurs. Cependant, la vision humaine qui sous-tend ces idées est aussi réductrice que celle que Van Gorp trouve et critique chez ses opposants. La recherche et le respect de la quantité biologique (maintenir en vie une "montagne de viande" le plus longtemps possible) doivent être remplacés par la recherche et le respect de la qualité émotionnelle de la vie.

    CHAIR PARESSEUSE ET SENSIBLE

    Ici, l'homme n'est pas seulement de la viande, mais de la viande sensible. C'est également ainsi que l'organisation de défense des droits des animaux Gaia voit l'animal : comme une viande sensible qui peut être protégée. Le fait que Van Gorp fasse référence à Gaia dans son interview n'est pas un hasard. Ce qui donne de la valeur à la vie humaine, ce qui fait qu'elle vaut la peine d'être vécue, c'est le fait de se sentir bien. Lorsqu'il n'y a plus d'expériences intéressantes à attendre, lorsqu'il n'y a plus que le sentiment d'être un fardeau pour soi et pour les autres, la "chair" renonce au mieux à la vie.

    Qu'est-ce que cela signifie, sinon la réduction des humains (et des animaux) à de la chair sensible ou, exprimé différemment, à des machines d'expérience ? Qu'il existe une perspective différente sur la vie humaine, y compris la vie des personnes qui, jeunes ou âgées, n'ont plus rien d'intéressant à attendre, sont malades chroniques ou démentes, est apparemment devenu totalement incompréhensible.

    L'idée réductrice de Van Gorp sur la dignité humaine n'a plus rien de chrétien. Il ne semble même pas connaître l'idée originale

    C'était pourtant l'idée originelle de la dignité humaine : toute vie humaine, quelles que soient ses qualités ou ses réalisations, est digne de respect. C'était la base éthique des soins, qui visaient principalement à soulager la douleur et la souffrance, non pas de la chair sensible, mais de l'autre unique qui nous est confié. L'idée réductionniste de Van Gorp sur la dignité humaine n'a plus rien de chrétien. Il ne semble même pas connaître l'idée originale.

    Le fonds de santé chrétien d'antan s'appelle depuis quelques années CM Health Fund. Qu'est-ce qui se cache derrière ce changement de nom ? L'objectif de l'organisation n'est plus de fournir des soins aux malades ou aux handicapés dans une vision chrétienne de la dignité humaine. Il s'agit de prendre en charge de manière professionnelle l'ensemble de la vie d'une personne, malade ou en bonne santé, afin d'en améliorer la qualité. Un outil a même été conçu à cet effet : le plan CM bonheur, destiné à "augmenter votre forme mentale et votre bonheur". Cette vision tout à fait utopique a été et est encore propagée en fanfare par le nouveau CM.

    Van Gorp est le grand prêtre d'une nouvelle religion, purement laïque, dans laquelle le salut des êtres humains consiste à maximiser la qualité de la vie et à pouvoir y mettre fin, si on le souhaite, avec un soutien médical. L'euthanasie douce devient la dernière pièce de la politique de santé de la CM. Van Gorp ne sort pas des sentiers battus et ne va pas à l'encontre des idées reçues. Il se contente de suivre servilement la vision idéologique de l'homme et de sa dignité qui prévaut dans notre société actuelle.

    Entre-temps, Van Gorp a répondu à ses détracteurs ici mercredi. On l'a mal compris, il n'avait pas l'intention de gronder qui que ce soit, mais il ne retire rien. En outre, il répète encore une fois, avec beaucoup de bruit, le mantra populaire selon lequel tout tourne autour de l'expérience et de la recherche de la qualité de vie.

    Sa réflexion sur le sens et les valeurs est, comme nous l'avons déjà mentionné, tout simplement réductrice. Les expériences positives ou négatives ne constituent pas en elles-mêmes ce qui est vraiment significatif ou précieux et ce qui ne l'est pas. Une expérience de sens profond peut reposer sur une auto-illusion ; une expérience douloureuse (dans la culpabilité, par exemple) peut néanmoins révéler une valeur. Le service d'étude du CM doit y réfléchir de manière approfondie et radicale.

  • Le cardinal Brandmüller ne mâche pas ses mots

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    De FSSPX Actualités :

    Cardinal Brandmüller : « Des oasis dans le désert »

    11 avril 2024

    Le cardinal Walter Brandmüller, qui a fêté ses 95 ans au début de l’année, a publié un article sur le site de langue allemande Kath.net, dans lequel il ne mâche pas ses mots contre l’Eglise d’Allemagne – ce qui n’est pas la première fois – mais il développe une réflexion sur la conduite à tenir dans la situation actuelle, qui se tourne assez franchement vers la tradition.

    Le cardinal Brandmüller, qui a signé les deux lettres de dubia adressées au pape François, en 2016 et en 2023, a repris la plume pour déplorer l’état de l’Eglise et pour proposer des solutions aux prêtres et aux fidèles dans la situation de crise actuelle.

    Un constat désabusé sur le résultat du Chemin synodal

    Il note que « comme on pouvait s’y attendre, la “voie synodale” est depuis longtemps en train de se perdre dans l’inconnu ». Le bilan : des millions d’euros d’impôts ecclésiastiques dépensés et « la discorde sur des questions centrales de foi et de morale », même parmi les évêques, qui permettent de parler d’hérésie et de schisme.

    L’état du catholicisme en Allemagne est « une apostasie de masse ». Quant aux séminaires, quand ils ne sont pas fermés, ils sont presque vides. « Mais, constate le cardinal, les lieux de formation de certaines communautés – comme la Fraternité Saint-Pierre, l’Institut du Christ-Roi, la Communauté Saint-Martin, le couvent Heiligenkreuz – (…) jouissent d’une vie active et croissante. »

    Une période de chrétienté révolue

    Le cardinal historien rappelle que « la doctrine sociale catholique a été à la base de la reconstruction et du développement de la République fédérale d’Allemagne sous Konrad Adenauer ». Mais avec le succès du miracle économique allemand « les nuages de plus en plus épais de l’esprit matérialiste de l’époque ont commencé à bloquer la vue du ciel ».

    La vague de biens terrestres « a submergé le pays ». Il en est résulté « une société postchrétienne et athée, dans laquelle le christianisme, l’Eglise, n’a plus qu’une existence de niche. Elle est ignorée, méprisée, combattue. » Ainsi « dans la plupart des régions d’Allemagne, l’Eglise a dû troquer son ancienne place dans la tribune d’honneur contre le banc des accusés ».

    Une société dénaturée et apostate devant laquelle il faut réagir

    Le constat note encore que « la législation récente a fixé des normes dans le domaine du mariage, de la famille et de la santé, qui se moquent de la morale chrétienne et de la doctrine sociale, voire de l’anthropologie développée depuis l’Antiquité classique ». Ainsi « presque toutes les perversions imaginables, de la fécondation in vitro à l’euthanasie et au suicide assisté, ont été admises ».

    Il faut donc réagir : « le chrétien, le catholique doit trouver, créer des oasis dans ce désert humain, culturel, où il peut encore respirer librement et survivre ». Cela nécessitera de passer d’une « Eglise fortement présente à une Eglise de petites communautés ». Cette évolution, pour le cardinal, est inéluctable.

    Redonner sa place au prêtre…

    Pour accomplir cette évolution, le cardinal réclame « une accentuation plus décisive de l’image que les prêtres ont d’eux-mêmes ». Pour décrire cette image, le prélat fait appel à « l’ancien rite d’ordination » qui énumérait les devoirs du prêtre : « offrir le saint sacrifice, bénir, diriger la communauté, prêcher et baptiser ».

    Et il ajoute qu’il « n’est pas fait mention de la gestion du ministère paroissial, des comités ou de la gestion des biens et des institutions sociales ou d’autres “œuvres” ». Il note enfin que « cette liste d’obligations date du Moyen-Age, mais elle contient précisément les activités pour lesquelles le prêtre est aujourd’hui ordonné, comme il l’a toujours été ».

    Il enfonce nettement le clou : « le catholicisme de comité et de réunion, qui a fleuri depuis Vatican II, est de toute façon devenu un modèle en voie de disparition, sur lequel personne ou presque – à l’exception des “fonctionnaires” du Comité central – ne versera une larme ».

    Aussi, « cette distinction, qui ne réserve au prêtre que le “praeesse” – la présidence – la direction de la communauté, devrait être faite pour permettre au prêtre d’être libre d’accomplir sa véritable mission : la prédication, la liturgie, l’administration des sacrements et la pastorale ». Autrement dit, tout ce dont les novateurs veulent le dépouiller.

    … et aux laïcs la leur

    Quant aux laïcs, explique le cardinal Brandmüller, « tout comme les prêtres, ils répondent à une vocation propre. Leur domaine de responsabilité n’est pas la chaire et l’autel, mais, comme le souligne Vatican II, “le monde” dans lequel l’Eglise doit accomplir sa mission. »

    Ainsi, une saine répartition des tâches « à condition que les collaborateurs soient choisis avec soin et que la confiance mutuelle règne » permettrait au prêtre « de gagner le temps nécessaire à la préparation consciencieuse de la prédication, de la catéchèse, de l’entretien pastoral, et à sa propre vie spirituelle ».

    Le cardinal conclut sur ces mots : « des communautés vivantes, telles des îles dans la mer, pourraient offrir un havre de paix aux personnes désorientées qui dérivent sur les vagues de l’esprit du temps ».

    Quoique l’analyse cardinalice vise premièrement et principalement l’Allemagne, elle doit être étendue à tous les pays catholiques, qui subissent, peu ou prou, d’une manière ou d’une autre, cette « apostasie silencieuse » déjà dénoncée par Jean-Paul II. Le plan que le cardinal allemand envisage pour son pays, doit être réalisé dans toute la chrétienté. (...)

  • IVG : les députés européens ont voté un texte symbolique qui va loin dans l’ingérence

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    De Gènéthique magazine :

    IVG : les eurodéputés votent un texte symbolique qui va loin dans l’ingérence

    12 avril 2024

    Le 11 avril, les députés européens ont adopté une résolution non contraignante en faveur de l’inscription du « droit à l’avortement » dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (UE). Un vote avant tout symbolique, mais qui va loin dans l’ingérence.

    La résolution avait déjà été discutée le 7 juillet 2022, mais elle avait alors suscité l’opposition de plusieurs États membres (cf. L’avortement dans la Charte des droits fondamentaux : une simple déclaration symbolique ?). Le débat a été relancé après l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution française (cf. Inscrire l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ? Un débat au Parlement). Opportunisme politique ?

    La résolution a été présentée par les groupes Socialistes et démocrates (S&D), Renew Europe (centristes et libéraux), les Verts et The Left (gauche radicale). Elle a été approuvée, sans pour autant obtenir la majorité. En effet, le texte a été voté avec 336 voix pour, 163 contre et 39 abstentions, sur les 705 députés européens que compte le Parlement. Parmi les eurodéputés français, seuls 2 se sont opposés à la résolution, Nicola Bay (Reconquête) et Mathilde Androuet (RN).

    Atteinte à la souveraineté des Etats

    Le Parlement européen demande que l’article 3.2 de la Charte soit modifié comme suit : « toute personne a le droit à l’autonomie corporelle, et un accès libre, éclairé, complet et universel aux droits génésiques et sexuels ainsi qu’à tous les services de soins de santé connexes sans discrimination, notamment à un avortement sans risque et légal ». La résolution ne se limite toutefois pas à cela.

    Les députés condamnent « avec la plus grande fermeté le recul des droits des femmes et toutes les tentatives réactionnaires visant à restreindre ou à supprimer les garanties en matière de santé sexuelle et génésique et d’égalité des genres dans le monde ». Ils prient « instamment les États membres de dépénaliser pleinement l’avortement, conformément aux lignes directrices de l’OMS de 2022, et de supprimer et combattre les obstacles à l’avortement sûr et légal » (cf. Comment l’OMS est manipulé pour promouvoir l’avortement et le contrôle démographique). La Pologne et Malte sont ici directement visés, et exhortés d’« abroger leurs lois et autres mesures concernant les interdictions et restrictions à l’avortement » (cf. Avortement : Malte pointée du doigt par l’Europe). Outrepassant les traités de l’UE, le Parlement empiète sur la souveraineté des Etats membres. Conformément au principe de subsidiarité inscrit dans le traité de Lisbonne, la réglementation de l’avortement devrait pourtant être laissée à l’appréciation des pays membres de l’UE.

    Le 9 avril, la Commission des épiscopats de l’Union européenne (Comece) s’est opposée à la résolution, soulignant que la charte « ne peut inclure des droits qui ne sont pas reconnus par tous et qui sont source de division »[1]. Elle a enjoint l’Union européenne de « respecter les différentes cultures et traditions des États membres et leurs compétences nationales », de ne pas « imposer aux autres » « des positions idéologiques sur la personne humaine, la sexualité et le genre, le mariage et la famille » (cf. Avortement : vers un « droit universel et effectif » ?). Un appel qui ne semble pas avoir été entendu des députés.

    « Donner la priorité à des agendas politiques radicalisés au détriment des droits fondamentaux »

    La clause de conscience est également visée par la résolution qui « condamne le fait que, dans certains États membres, certains médecins, voire des établissements médicaux entiers, refusent de pratiquer des avortements, sur la base de la “clause de conscience” ». Encore une remise en cause de cette clause pourtant essentielle pour l’exercice des soignants (cf. IVG : « la disparition de la clause de conscience conduirait des soignants à démissionner »).

    Enfin, les députés invitent la Commission à mettre fin au financement européen « des organisations qui luttent contre l’égalité entre les hommes et les femmes et les droits des femmes, y compris les droits en matière de reproduction ». Il y a de quoi s’interroger sur les conséquences pour la liberté d’expression. L’existence d’un débat restera-t-il possible ? (cf. « Deuil caché » : « une réhabilitation de la souffrance » des femmes qui ont avorté) ou s’agit-il de réduire au silence les associations pro-vie ?

    « Il est profondément inquiétant de voir le Parlement européen donner la priorité à des agendas politiques radicalisés au détriment des droits fondamentaux et des droits de l’homme » a déclaré Marina Casini, présidente de la fédération européenne One of Us. Avec le vote de cette résolution, le Parlement européen s’écarte de manière significative des principes de respect de la vie et de la dignité humaine, qui sont pourtant à la base du projet européen et figurent dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne[2] (cf. « L’avortement n’est pas un droit. Il demeure une dérogation au respect de la vie. »). Pour plaire au lobby féministe, faut-il de violer les principes juridiques de l’Union européenne ?

    Comme le rappelait la COMECE dans sa déclaration, l’avortement « ne pourra jamais être un droit fondamental. Le droit à la vie est le pilier fondamental de tous les autres droits de l’homme » (cf. GPA, euthanasie, genre : « dénoncer ces violations de la dignité humaine est un devoir »). L’avortement va « à l’encontre d’une véritable promotion de la femme et de ses droits » (cf. Inscrire le « droit à l’avortement » dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE : une initiative politique qui ne sert pas les femmes). « L’être humain est une fin en soi et jamais un moyen pour résoudre d’autres problèmes. Si l’on perd cette conviction, on perd aussi la base solide et durable de la défense des droits de l’homme, qui seront toujours soumis aux caprices passagers des puissants ».

    Un texte qui n’aboutira pas

    La résolution va désormais être transmise au Conseil et à la Commission. Elle n’a toutefois aucune chance d’aboutir, toute révision de la charte nécessitant l’accord unanime des 27 pays membres de l’UE. Or, la manière de légiférer sur le « droit à l’avortement » diffère dans chaque pays. Certains Etats ne l’autorisent que dans des circonstances particulières.

    Ainsi, en Pologne, l’IVG n’est autorisée qu’en cas de viol ou d’inceste, ainsi que lorsque la vie de la mère est en danger (cf. Pologne : la loi sur l’avortement hors de cause dans le décès d’une femme enceinte). Les députés polonais ont toutefois ouvert le 11 avril des discussions visant à assouplir la législation sur l’avortement. La Coalition civique du Premier ministre Donald Tusk a en effet présenté un projet de loi destiné à légaliser l’avortement jusqu’à la 12e semaine de grossesse, et trois autres propositions similaires, émanant de ses partenaires dans la coalition gouvernementale, seront également débattues (cf. Pologne : deux propositions de loi pour légaliser l’avortement). Un premier vote aura lieu le 12 avril. Son issue est incertaine.

    A Malte, la législation a, elle, été assouplie en juin 2023, et l’avortement est autorisé si la vie de la mère est en danger, ou si le fœtus n’est pas viable (cf. Malte : Le Parlement adopte une loi sur l’avortement).

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    [1] Pour la Comece, l’avortement ne sera jamais un droit fondamental, Vatican news (09/04/2024)

    [2] L’article 1 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE stipule que : « La dignité humaine est inviolable. Eelle doit être respectée et protégée ». L’article 2 indique que « toute personne a droit à la vie » et que « nul ne peut être condamné à la peine de mort ni exécuté ».

  • La grande annonce de Trump sur l'avortement est une grande déception

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    Du National Catholic Register :

    La grande annonce de Trump sur l'avortement est une grande déception

    ÉDITORIAL : Alors que le document du Vatican "Dignitas Infinita" est moralement cohérent, l'annonce du candidat républicain à la présidence concernant l'avortement, publiée le même jour, est tout sauf cohérente.

    11avril 2024

    Le 8 avril, le Vatican et l'ancien président Donald Trump ont tous deux fait des déclarations importantes sur l'avortement et d'autres questions liées à la vie, ajoutant une dose supplémentaire de drame à la journée de l'éclipse solaire totale ici aux États-Unis.

    Il y avait beaucoup à digérer.

    La bonne nouvelle est que la déclaration du Vatican, intitulée Dignitas Infinita, réitère avec force l'enseignement constant de l'Église contre l'avortement, l'euthanasie, le suicide assisté, la maternité de substitution, la pauvreté, l'idéologie du genre et d'autres graves atteintes à la dignité humaine.

    La mauvaise nouvelle, de l'avis de nombreux membres du mouvement pro-vie, est que M. Trump a révélé qu'il n'était pas favorable à une interdiction fédérale de l'avortement, préférant que les États adoptent leurs propres lois.

    Marjorie Dannenfelser, de Susan B. Anthony Pro-Life America, et Lila Rose, de Live Action, ont fait partie des dirigeants pro-vie qui ont vivement critiqué l'ancien président, l'accusant d'avoir préféré le pragmatisme politique au leadership de principe dans la défense du droit à la vie.

    Deux jours plus tard, ils ont eu d'autres raisons d'être déçus lorsque M. Trump s'est joint aux partisans de l'avortement pour décrier une surprenante décision de justice en Arizona qui a rétabli l'interdiction quasi-totale de l'avortement dans cet État en 1864, qui était encore en vigueur en 1973, lorsque la décision historique Roe v. Wade a interdit de telles restrictions au niveau de l'État, en déclarant que la décision "allait trop loin". Il a également précisé que, s'il était élu, il ne signerait pas une loi fédérale limitant l'avortement à 15 semaines si le Congrès parvenait à l'adopter.

    La tentative de M. Trump de recentrer la politique du Parti républicain en matière d'avortement peut ou non s'avérer astucieuse sur le plan politique, puisque les sondages montrent que l'avortement est la seule question de premier plan sur laquelle il n'a pas d'avance sur le président Joe Biden dans sept États clés. Mais cela signifie que le mouvement pro-vie a perdu son porte-drapeau national (bien qu'inconstant) à l'approche des élections de novembre, qui comprendront une nouvelle série de mesures de vote sur l'avortement dans les États.

    C'est une étrange coïncidence que l'annonce de M. Trump et le document du Vatican soient tombés le même jour. Ce dernier ne contient aucune surprise majeure, mais il démontre de manière convaincante que les positions de l'Église sur une série de questions brûlantes apparemment disparates ont une racine commune : un profond respect pour la dignité inhérente, inaliénable et donnée par Dieu à l'homme.

    Mais si Dignitas est moralement cohérent, l'annonce de Trump est malheureusement tout sauf cela. À l'instar du document du Vatican, M. Trump a tenté de définir sa position à l'aide d'un thème général : la volonté du peuple.

    "Les États détermineront par le vote ou la législation, ou peut-être les deux, et ce qu'ils décideront devra être la loi du pays", a-t-il déclaré. "En fin de compte, a-t-il souligné, il s'agit de la volonté du peuple.

    Certes, M. Trump n'a pas toujours été le porte-parole le plus éloquent de la cause pro-vie. Et l'on peut se demander si une interdiction nationale de 15 semaines, qui n'empêcherait pas la plupart des avortements, est la politique la plus prudente à mettre en œuvre. Il n'en reste pas moins qu'il est affligeant d'entendre Trump parler de l'avortement comme il l'a fait.

    Et si la volonté du peuple était d'autoriser l'avortement à n'importe quel stade et pour n'importe quelle raison ? Si M. Trump estime que le droit à la vie est réellement inaliénable, comment peut-il se satisfaire que les enfants à naître soient protégés dans certains États et laissés sans défense dans d'autres ?

    Si M. Trump a encouragé les États à "faire ce qu'il faut", il n'a jamais précisé ce qu'était ce qu'il fallait faire. "Vous devez suivre votre cœur sur cette question. Mais n'oubliez pas, a-t-il souligné, que vous devez aussi gagner les élections pour restaurer notre culture et, en fait, pour sauver notre pays, qui est actuellement, et très tristement, une nation en déclin".

    Il est également affligeant de constater que M. Trump a profité de l'occasion pour exhorter les républicains à soutenir à fond la fécondation in vitro. Il semble ne pas être informé ou ne pas s'intéresser au fait que la FIV entraîne la destruction massive de vies humaines, ou que la loi de l'Alabama dont il a fait l'éloge lors de son annonce du 8 avril met les cliniques de FIV qui détruisent ou perdent la trace d'enfants embryonnaires par négligence totalement à l'abri des actions en responsabilité des parents. En quoi est-ce une position pro-famille ?

    Le mouvement pro-vie a une énorme dette de gratitude envers Trump pour avoir tenu sa promesse de renverser Roe grâce à ses trois nominations solides à la Cour suprême. Et il ne fait aucun doute que sa position recalibrée reste très éloignée de la promesse de Biden de restaurer Roe en tant que loi du pays.

    Mais cela ne signifie pas que Trump ne peut pas être critiqué lorsqu'il parle de manière aussi confuse du caractère sacré de la vie. À l'avenir, nous ne pouvons qu'espérer qu'il fera preuve de plus de clarté, de sagesse et de leadership sur cette question cruciale. Il serait utile qu'il trouve le temps de lire Dignitas Infinita.

  • Le pape François dénonce la façon dont "les enfants handicapés à naître sont avortés" dans la culture du jetable

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    De Courtney Mares sur CNA :

    Le pape François dénonce la façon dont "les enfants handicapés à naître sont avortés" dans la culture du jetable

    11 avril 2024

    Le pape François a dénoncé la façon dont "les enfants handicapés à naître sont avortés" dans un discours prononcé jeudi lors d'une conférence au Vatican sur l'inclusion des personnes handicapées.

    Le pape a mis en garde contre le fait que "la culture du jetable" se transforme en "culture de la mort" lorsque les gens "prétendent pouvoir établir, sur la base de critères utilitaires et fonctionnels, quand une vie a de la valeur et vaut la peine d'être vécue".

    Il a souligné que nous voyons cela aujourd'hui surtout aux deux extrêmes du spectre de la vie : "les enfants à naître handicapés sont avortés et les personnes âgées proches de la mort se voient administrer une "mort facile" par l'euthanasie".

    Selon l'Institut McGrath pour la vie ecclésiale de l'Université de Notre-Dame, on estime à 27 000 le nombre annuel d'avortements dus à un mauvais diagnostic prénatal aux États-Unis.

    "Chaque être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer intégralement. Même s'il est improductif, s'il est né avec des limitations ou s'il en développe, cela n'enlève rien à sa grande dignité de personne humaine, une dignité fondée non pas sur les circonstances mais sur la valeur intrinsèque de son être", a déclaré le pape François dans la salle Clémentine du Palais apostolique, le 11 avril.

    Le pape a adressé ce message à l'Académie pontificale des sciences sociales, qui est composée d'universitaires et de professionnels dans les domaines du droit, des sciences politiques, de l'économie et de la sociologie.

    L'académie se réunit au Vatican cette semaine pour sa session plénière sur l'inclusion des personnes handicapées.

    "La session plénière a l'intention de relever le défi et d'apporter sa propre contribution en identifiant ce qui représente les barrières qui augmentent le handicap d'une société et empêchent les personnes handicapées de participer pleinement à la vie sociale", indique le programme de la session plénière.

    La conférence de trois jours comprend des discussions sur les droits des personnes handicapées, les politiques pour une plus grande inclusion économique et les perspectives philosophiques sur le handicap et la condition humaine.

    Dans son discours à l'académie pontificale, le pape François a souligné que "la vulnérabilité et la fragilité font partie de la condition humaine et ne sont pas l'apanage des seules personnes handicapées".

    Il a déclaré que "la lutte contre la culture du jetable exige de promouvoir la culture de l'inclusion" en "forgeant et en consolidant les liens d'appartenance au sein de la société".

    Le pape a ajouté que "les liens d'appartenance deviennent encore plus forts lorsque les personnes handicapées ne sont pas simplement des récepteurs passifs, mais prennent une part active à la vie de la société en tant qu'agents de changement".

    Selon l'Académie pontificale des sciences sociales, il n'existe pas de chiffre exact concernant le nombre de personnes handicapées dans le monde, mais les organisations internationales estiment que 16 % de la population mondiale souffre d'un handicap important.

    Le "Premier rapport mondial sur le handicap" a révélé que les personnes souffrant d'une forme quelconque de déficience physique, sensorielle ou intellectuelle subissent de multiples désavantages par rapport au reste de la population, notamment des obstacles à l'accès aux services, des niveaux d'éducation inférieurs, la pauvreté et une moindre participation à la vie politique et culturelle.

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  • Les évêques de Belgique sont consternés par la proposition d’euthanasie des personnes « fatiguées de la vie »

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    UNE SOCIÉTÉ HUMAINE OPTE TOUJOURS POUR LA VIE

    05/02/2024

    – Les évêques de Belgique sont consternés par la proposition d’euthanasie des personnes « fatiguées de la vie ».

    C’est avec stupéfaction et déception que les évêques de Belgique ont pris connaissance de la proposition du président de la "christelijke mutualiteit" (MC) de rendre l’euthanasie possible pour les
    personnes lassées de la vie.

    Cete proposition va à l’encontre de ce qui relève du cœur même d’une société humaine et de l’histoire de la civilisation humaine, à savoir le respect fondamental de la vie humaine, et en premier lieu, celle des plus vulnérables. Que cete proposition qui met en cause ce fondement émane du président d’une grande organisation chrétienne de soins est à proprement parler incompréhensible.

    Le président de la mutualité chrétienne a aussi évoqué les coûts liés au vieillissement de la population et à la recherche du personnel soignant nécessaire. Les défis en la matière sont effectivement considérables, les moyens financiers ne sont pas illimités, et sans aucun doute, il y a des décisions difficiles à prendre.

    Cependant, dans une société véritablement humaine, ces choix ne peuvent être faits aux dépens de ceux qui ont besoin de soins, encore moins en y incluant l’option de l’euthanasie proposée comme solution. Les évêques de Belgique sont vraiment consternés par « cete solution » proposée par le président des mutualités chrétiennes.

    La dignité humaine est sacrée et constitue le pilier essentiel de toute société humaine digne de ce nom.

    Bruxelles, le 11 avril 2024

    Le Service de Presse des Evêques de Belgique – Tommy Scholtes sj GSM +32 475 67 04 27

  • France : vote d'une loi anti-sectes qui met gravement en danger la liberté de religion ou de croyance

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Contre l'opposition du Sénat, la France adopte une nouvelle loi anti-sectes

    04/11/2024

    La loi crée un nouveau délit de "sujétion psychologique", restreint la possibilité de critiquer les traitements médicaux traditionnels et met gravement en danger la liberté de religion ou de croyance.

    Le 9 avril, la France a finalement adopté sa nouvelle loi anti-sectes modifiée, après des mois de débats au cours desquels le gouvernement n'a pas réussi à convaincre le Sénat, qui, le 2 avril, a une nouvelle fois rejeté le texte dans son intégralité. Cependant, selon le système français particulier, si le Sénat et la Chambre expriment des positions inconciliables sur un projet de loi, c'est le vote de la Chambre qui prévaut. Alors que le gouvernement a exercé une forte pression sur les parlementaires en faveur du texte, l'opposition a été importante même à l'Assemblée, où la loi a été approuvée par 146 "oui" et 104 "non".

    Pourtant, la loi a été adoptée, bien que l'opposition importante qu'elle a rencontrée puisse peut-être influencer son application. Le nom de la loi fait référence au "renforcement de la lutte contre les déviances cultuelles". La raison invoquée pour justifier une nouvelle répression des "sectes" est que le nombre de "saisines" reçues par la MIVILUDES, l'agence gouvernementale de lutte contre les sectes, est en augmentation. Comme l'a montré "Bitter Winter", les "saisines" ne sont pas des rapports d'incidents réels, elles comprennent de simples questions envoyées à la MIVILUDES et peuvent facilement être fausses ou manipulées.

    Il est également allégué que des "sectes" se sont développées pendant le COVID et que certaines d'entre elles ont diffusé des idées anti-vaccination. Un nouveau délit est donc créé, celui de "provocation à abandonner ou à ne pas entreprendre un traitement médical ou prophylactique nécessaire", généralement recommandé par la communauté médicale, qui est puni d'une peine d'emprisonnement d'un an et d'une amende. Évidemment, les implications vont bien au-delà du COVID et des vaccins. A noter que le Conseil d'Etat, lors de l'examen du projet de loi, a recommandé de supprimer cet article comme dangereux pour la liberté d'expression et "la liberté des débats scientifiques". Cependant, le gouvernement a rejeté la recommandation du Conseil d'Etat et a maintenu l'article. La bataille au Sénat n'a abouti qu'à l'introduction d'un nouveau paragraphe protégeant les "lanceurs d'alerte" qui révèlent les pratiques douteuses des entreprises médicales.

    Les mesures anti-sectes sont également renforcées en permettant aux associations anti-sectes d'être présentes dans les procès contre les "sectes" en tant que parties civiles et en encourageant les juges et les procureurs à demander l'avis de la MIVILUDES sur les groupes qu'ils jugent ou poursuivent. Des amendements parlementaires ont également donné un statut nouveau et renforcé à la MIVILUDES.

    Le cœur du nouveau projet de loi est la création d'un nouveau délit de "sujétion psychologique". La loi prévoit que "Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende le fait de placer ou de maintenir une personne dans un état de sujétion psychologique ou physique résultant de l'exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement et ayant pour effet d'altérer gravement sa santé physique ou mentale ou de la conduire à un acte ou à une abstention qui lui est gravement préjudiciable".

    Toutefois, la peine encourue sera de "cinq ans d'emprisonnement et de 750 000 euros d'amende" lorsque la "sujétion psychologique" concerne un mineur ou "une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de l'auteur". La même aggravation de peine est appliquée "lorsque l'infraction est commise par le dirigeant de fait ou de droit d'un groupement exerçant des activités ayant pour objet ou pour effet de créer, de maintenir ou d'exploiter la sujétion psychologique ou physique des personnes participant à ces activités" (lire un dirigeant de "secte") ou "lorsque l'infraction est commise par l'utilisation d'un service de communication au public en ligne ou par le biais d'un support numérique ou électronique" (visant la propagande "sectaire" par le biais de sites internet et de médias sociaux).

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  • Au Parlement européen, un "vote qui n'est rien d'autre qu'une posture politique cynique avant les élections européennes"

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    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    Le vote sur l'avortement au Parlement européen est une " déclaration idéologique ", selon la FAFCE

    Aujourd'hui, le Parlement européen a voté sur l'inclusion du soi-disant " droit à l'avortement " dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE. 336 eurodéputés ont voté pour, 163 ont voté contre et 39 se sont abstenus. Ce vote intervient un mois après que le président Macron a inscrit le "droit" à l'avortement dans la constitution française.

    Bruxelles, 11 avril 2024

    Réagissant au vote, le président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, a commenté : "ce vote n'est rien d'autre qu'une posture politique cynique avant les élections européennes". La question de l'avortement n'est pas du ressort du Parlement européen. Les institutions au niveau de l'UE sont liées au principe de subsidiarité, qui protège les États membres afin qu'ils puissent légiférer dans le cadre de leurs compétences. Ce vote n'aura aucun effet matériel sur qui que ce soit, si ce n'est d'agiter un soutien idéologique lors d'une campagne électorale".

    La FAFCE rappelle que la réglementation de l'avortement relève de la compétence des Etats membres, conformément au principe de subsidiarité. Il s'agit d'un appel politique sans impact juridique. De plus, le droit à l'objection de conscience est un droit fondamental inscrit dans la Charte de l'UE, qui doit être protégé dans le contexte de l'avortement.

    La FAFCE précise que cette résolution n'a aucune répercussion juridique et que l'avortement ne peut être ajouté à la Charte de l'UE car il est contraire à l'esprit de la Charte ainsi qu'aux droits fondamentaux qu'elle reconnaît déjà. Il n'en reste pas moins que l'avortement n'est pas un droit fondamental - il n'existe pas de droit de mettre fin à une vie.

    Pour modifier réellement la Charte des droits fondamentaux de l'UE, les traités de l'Union européenne doivent adopter la modification avec l'approbation unanime de tous les États membres.

    Vincenzo Bassi, président de la FAFCE, a ajouté que "même la Cour européenne des droits de l'homme ne reconnaît pas le droit à l'avortement, pas plus qu'aucune cour internationale. Il s'agit en fait d'une simple motion manifeste à des fins idéologiques, sans aucun fondement juridique. Cela ne sert aucune femme ni aucun enfant dans l'Union européenne".

    Vincenzo Bassi, Président de la FAFCE, poursuit : "Ne soyez pas dupes, il ne s'agit pas d'accès à l'avortement ou de soutien aux femmes. Il s'agit d'utiliser les femmes comme un pion politique. Au lieu de laisser les femmes isolées dans des situations difficiles, il faut les soutenir. Les réseaux d'associations familiales devraient être valorisés en tant que protagonistes de la marche avec les femmes qui se sentent seules et anxieuses.

    "Nous devrions promouvoir le véritable choix de vie, en informant et en soutenant la famille qui sert le bien commun. Il est possible d'être en faveur de la vie et en faveur du choix également - le choix pour les femmes d'avoir des enfants et pour les communautés de se développer grâce à de nouvelles vies. Des politiques sociales concrètes qui soutiennent les femmes et les enfants iraient beaucoup plus loin que des déclarations idéologiques qui n'ont aucun impact sur la réalité".

    La Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) représente 32 associations nationales et locales : nous sommes la voix des familles d'un point de vue catholique au niveau européen. La FAFCE a un statut participatif auprès du Conseil de l'Europe depuis 2001 et est membre de la Plate-forme des droits fondamentaux de l'Union européenne.

  • Nigeria : les catholiques dénoncent les raisons religieuses des violences actuelles

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    De R. Cavanaugh sur le Catholic World Report :

    Les catholiques nigérians dénoncent les raisons religieuses des violences actuelles

    Les médias occidentaux rapportent continuellement des incidents violents au Nigeria, mais la plupart d'entre eux évitent de mentionner les aspects religieux de la violence.

    9 avril 2024

    Année après année, les extrémistes islamiques perpètrent des massacres au Nigeria. Et, année après année, les grands médias occidentaux ont tendance à présenter ces incidents comme des actes de banditisme ou des luttes foncières liées au changement climatique entre des éleveurs majoritairement musulmans et des agriculteurs majoritairement chrétiens.

    Cependant, une série d'attaques meurtrières contre des chrétiens nigérians pendant les vacances de Noël 2023 n'a laissé pratiquement aucun doute quant à la présence d'une motivation religieuse.

    Les violences entre chrétiens et musulmans au Nigeria remontent au début des années 1950, mais sont devenues plus fréquentes dans les années 1980.

    Dans la majeure partie du nord du Nigeria, le gouvernement est peu présent et la loi est pratiquement inexistante. Ceux qui disposent d'une puissance de feu suffisante sont largement libres de se livrer à leur guise. Ils peuvent commettre des actes de banditisme ou des enlèvements contre rançon. Ils peuvent aussi attaquer des gens au nom du djihad.

    Entre 2009 et 2023, plus de 50 000 chrétiens ont été assassinés par des extrémistes musulmans au Nigeria, où plusieurs milliers de musulmans modérés ont également été tués.

    Les violences actuelles ont entraîné le déplacement d'environ 5 millions de chrétiens nigérians.

    Il est sans doute encore plus frappant de constater que près de 90 % des chrétiens tués pour leur foi dans le monde sont nigérians.

    En raison de la violence au Nigeria, "les martyrs sont plus nombreux à notre époque qu'aux premiers siècles", comme l'a déclaré le pape François en 2023.

    Pourtant, en 2021, le département d'État américain a retiré le Nigeria de la liste des "pays particulièrement préoccupants" pour violation de la liberté religieuse. Le Nigeria ne figure pas non plus sur la liste la plus récente.

    Il semble qu'il y ait un décalage, à moins que l'actuelle administration américaine ne souhaite déclarer que les attaques en cours au Nigeria n'ont rien à voir avec la religion.

    "Je reconnais que le changement climatique et l'explosion démographique font partie des causes des crises, mais ces réalités n'affectent pas seulement le Nigeria", déclare Mgr John B. Bakeni, évêque auxiliaire du diocèse catholique de Maiduguri, situé dans l'État de Borno, au nord-est du Nigeria, où les attentats sont fréquents.

    Le père Bakeni cite d'autres pays des régions du lac Tchad et du Sahel qui sont également touchés par le changement climatique et la croissance démographique. Mais en termes de violence, ces autres pays "ne vivent pas ce que vit le Nigeria", affirme-t-il.

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