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Société - Page 7

  • Belgique : la pratique religieuse connaît une baisse extrêmement rapide et vertigineuse

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    Du site de la RTBF :

    Où en est la religion catholique aujourd’hui dans notre pays ? "C’est la fin de la pratique religieuse institutionnelle"

    24 octobre 2025

    L’Église catholique belge vient de publier son huitième rapport annuel. On y constate une baisse importante des funérailles religieuses, des baptêmes, des premières communions, des mariages. A souligner aussi une hausse des baptêmes des adultes, la fréquentation de l’Église le troisième dimanche du mois d’octobre et le succès des retraites spirituelles. Où en est donc l’Église catholique en Belgique aujourd’hui ?

    Par  sur base d'un entretien de 
     
    Allez-vous encore souvent à l’église pour un baptême, un mariage, des funérailles, un office religieux ? Où en est la religion catholique aujourd’hui dans notre pays ? L’Église catholique belge vient de publier son huitième rapport annuel et apporte des réponses.

    Petite radioscopie de la pratique religieuse et de la place de l’Église catholique en 2025 dans notre société en Belgique avec Caroline Sägesser, historienne, chargée de recherches au CRISP (...)

    Pratique religieuse en baisse

    Un enterrement sur trois seulement a été célébré par l’Église catholique. C’est une baisse de plus de 26% depuis 2018. Pour Caroline Sägesser, c’est interpellant "parce que très longtemps, le taux de funérailles religieuses est resté élevé. C’est assez logiquement un indicateur qui a baissé plus tardivement que les autres".

    Ce qui frappe surtout cette historienne, c’est la baisse des baptêmes des nouveau-nés : "Ça dessine peut-être un peu l’avenir de la religion. Et donc, en 2008, il y avait encore plus d’un nouveau-né sur deux qui étaient baptisés. Aujourd’hui, nous sommes à un sur quatre. Donc, c’est ce chiffre-là, moi, qui me frappe".

    Ce rapport annuel de l’Église catholique témoigne, aux dires de Caroline Sägesser, d'"un bouleversement sociétal extrêmement profond, avec ce changement d’une société qui restait dominée par l’Église, par la foi catholique, vers une société sécularisée. C’est la foi, la pratique religieuse qui est en baisse extrêmement rapide et vertigineuse. Mais les structures que ce monde catholique avait mises en place, elles, elles restent bien vivaces comme l’enseignement catholique". La fréquentation des écoles catholiques est en hausse.

    Une quête de spiritualité

    Autre tendance qui frappe aussi bien Caroline Sägesser (...), c’est la baisse du nombre de prêtres, une diminution du clergé de 30% en 6 ans. Un tiers en moins. (...)

    Un rapport preuve de transparence de l’Église catholique de Belgique

    Ce rapport annuel de l’Église catholique belge est un vrai signe de transparence de cette institution où les ministres du culte sont payés par le ministère de la justice.

    Pour Caroline Sägesser, les autres religions ne font pas de même : "C’est extrêmement frustrant de ne pas disposer de semblables données pour les autres religions. Maintenant, il faut souligner qu’elles ne sont pas organisées de la même façon. Donc, cette capacité qu’a l’Église catholique de solliciter l’ensemble des paroisses pour demander la transmission des chiffres, dans les autres religions, on ne peut pas agir de la même façon. Donc, ce n’est pas forcément une volonté, une absence de transparence, mais c’est bien souvent simplement une impossibilité de communiquer des chiffres. Et donc, c’est bien dommage que du côté des études scientifiques, on n’ait pas des données un peu plus substantielles à se mettre sous la dent".

  • Italie : le document sur les homosexuels qui ébranle l'Église

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    D'Andrea Morigi sur Libero Quotidiano :

    Italie : le document sur les homosexuels qui ébranle l'Église

    24 octobre 2025

    La prière commune lors des Gay Pride est la dernière avancée franchie par les évêques italiens. Ils les qualifient de « bonnes pratiques pastorales » dans le document final de la Troisième Assemblée synodale des Églises d'Italie, à tel point qu'ils se fixent comme objectif d'initier « de nouveaux parcours de formation aux relations, à la corporéité, à l'affectivité et à la sexualité – prenant également en compte l'orientation sexuelle et l'identité de genre – en particulier pour les préadolescents, les adolescents, les jeunes et leurs éducateurs ». C'est une invitation aux Églises locales à « surmonter les attitudes discriminatoires parfois répandues dans les milieux ecclésiaux et dans la société, et à s'engager à promouvoir la reconnaissance et le soutien des personnes homosexuelles et transgenres, ainsi que de leurs parents, qui appartiennent déjà à la communauté chrétienne ». Quant aux hiérarchies, on espère que « la CEI soutiendra par la prière et la réflexion les journées promues par la société civile pour combattre toute forme de violence et témoigner sa solidarité avec ceux qui sont blessés et discriminés (Journées contre la violence et la discrimination de genre, la pédophilie, le harcèlement, le féminicide, l'homophobie et la transphobie, etc.). » C'est précisément ce « etc. » qui suscite les plus grandes inquiétudes parmi les croyants engagés.

    Si le pape François en avait assez de la « pédémania » généralisée dans le monde ecclésiastique (surtout dans le monde ecclésiastique), son successeur adopte une attitude encore plus déterminée : « En ces temps difficiles et confus, où l'on présente aux jeunes tant de contre-modèles d'unions, souvent éphémères, individualistes et égoïstes, aux fruits amers et décevants, la famille telle que le Créateur l'a voulue peut paraître dépassée et ennuyeuse », a déclaré le Saint-Père le 1er octobre dernier dans un message à l'évêque de Séez, en France, à l'occasion de la mémoire liturgique de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Saint-Face. Léon XIV citait en exemple Louis et Zélie Martin, parents de la sainte carmélite. L'écrivaine et journaliste Costanza Miriano, animatrice de Monastero Wi-fi, le cite également, s'adressant aux « évêques improbables qui s'apprêtent à signer un document synodal véritablement indigne de la grandeur de l'Église » car il « assume tous les dogmes d'une pensée unique sur l'identité sexuelle et l'affectivité, comme si la Parole de Dieu n'existait pas, ou pire, comme s'il s'agissait d'un produit culturel à actualiser, comme si le Catéchisme de l'Église catholique était une plaisanterie, comme si la Théologie du Corps était une erreur de parcours, Humanae Vitae une tache du passé… » Elle leur adresse donc un appel pour le 25 octobre, date à laquelle le document doit être approuvé : « Ne signez pas le document synodal contenant ces mensonges. Si vous ne voulez pas écouter mon appel, qui, j'en suis absolument certaine, est aussi celui d'un grand nombre de compagnons de route, écoutez votre pasteur, écoutez au moins les paroles que le pape Léon XIV a écrites à l'occasion du dixième anniversaire de la canonisation. Le Pape les a qualifiés de « couple exemplaire » qui « témoigne du bonheur ineffable et de la joie profonde que Dieu accorde, dès ici-bas et pour l'éternité, à ceux qui s'engagent sur ce chemin de fidélité et de fécondité ».

    Il a également conseillé aux familles de « persévérer avec courage sur le chemin, parfois difficile et compliqué, mais lumineux, que vous avez entrepris. Avant tout, placez Jésus au centre de vos familles, de vos activités et de vos choix. Aidez vos enfants à découvrir son amour et sa tendresse infinis, et efforcez-vous de lui faire aimer à son tour comme il le mérite. » Certains prêtres sont même prêts à des gestes spectaculaires, comme réciter publiquement le Rosaire devant le siège de la CEI. D'autres, comme le père Giuseppe Forlai, auteur d'un ouvrage au titre éloquent « Réflexions sur l'évaporation du christianisme », s'interrogent sur le processus qui a conduit à cette synthèse : « L'Église italienne a renoncé depuis plusieurs années à annoncer l'Évangile, même lorsque celui-ci semble dépassé ou laborieux. » Ainsi, « il semble presque qu'il faille plaire à tout prix. » On propose des solutions partielles, sans vision, répétant des slogans banals et éculés qui cachent une grave incapacité à réfléchir, à développer de véritables chemins de réconciliation et de catéchuménat pour ceux qui traversent des situations difficiles ou qui ne sont pas en harmonie avec la morale de l'Église. Mais « accueillir ne signifie pas justifier des modèles de vie incompatibles avec l'anthropologie chrétienne ».

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  • Le marchandage stupéfiant que Paul Magnette se propose d'imposer au monde politique belge

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    Dans le Soir de ce jour (p. 5), cette info stupéfiante sur le marchandage que Paul Magnette se propose d'imposer au monde politique belge : 

    Supprimer le Sénat ? Le PS est d’accord… si l’on inscrit le droit à l’IVG dans la Constitution

    Les voix du PS, dans l’opposition, sont nécessaires pour voter la suppression du Sénat voulue par la majorité Arizona. En échange de son soutien, le parti de Paul Magnette exige l’inscription dans la Constitution du droit à l’avortement.

    (...) « Je le pose en préalable car ils ont besoin de nos voix » « Nous posons une condition : nous soutiendrons la suppression du Sénat seulement si la majorité accepte de constitutionnaliser le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) », nous révèle en effet Paul Magnette. « Le but n’est pas de bloquer la suppression du Sénat, nous sommes d’accord sur le principe, je l’avais proposé moi­même. Ce n’est donc pas une manœuvre dilatoire, mais la majorité a besoin de nous. Que peut-­on demander en échange ? Dans la continuité de notre combat et dans un contexte où le droit à l’avortement est menacé de toutes parts – aux Etats­-Unis bien sûr, mais en Italie on rend les conditions de plus en plus difficiles, sans parler de la Pologne ou de la Hongrie –, réaffirmer que l’IVG est un droit fondamental est pour nous une déclaration de principe extrêmement importante. C’est un droit fondamental qui doit figurer dans la Constitution. C’est le moment de le constitutionnaliser. »

    Concrètement : « On n’entamera pas les travaux sur la suppression du Sénat tant qu’on n’a pas la garantie de l’inscription de ce droit fondamental dans la Constitution. Nous serions le deuxième pays d’Europe, voire du monde, à le faire, après la France. Nous voulons donc un accord politique et que l’on vote d’abord le droit à l’IVG avant de voter la suppression du Sénat. Je le pose en préalable car ils ont besoin de nos voix. »

    Que l’on comprenne bien : il s’agit de faire inscrire le principe du droit à l’avortement dans la Constitution, pas ses modalités. Ces modalités continueront, elles, à être débattues en commission, dans la foulée du rapport des experts préconisant l’autorisation de l’IVG jusqu’à 18 semaines (ce que refusent le CD&V et la N­VA), la suppression du délai d’attente, la dépénalisation complète… Comme en France, la Constitution prévoirait donc sobrement que l’IVG est un droit fondamental pour toutes les femmes et que la loi en fixe les modalités.

    « Dix chances sur dix »

    Et Paul Magnette se montre optimiste (question de stratégie toujours…) : « Certains partis ont des réticences sur le nombre de semaines durant lequel l’avortement est autorisé, mais personne ne semble remettre en cause l’IVG ellem-ême. » Il se donne donc « dix chances sur dix » d’arriver à la faire inscrire dans la Constitution, même s’il n’en a pas encore parlé aux autres formations. « A priori, aucun parti ne devrait refuser. » ...

  • Belgique : Siska (26 ans) sera bientôt euthanasiée pour trouble dépressif sévère

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    En Belgique, la jeune Siska sera bientôt euthanasiée à 26 ans pour trouble dépressif sévère

    22 octobre 2025

    Siska De Ruysscher, une jeune Belge de Flandre-Orientale, a eu 26 ans le 17 octobre. Suicidaire depuis ses 13 ans, elle a demandé à être euthanasiée. Avant l’injection qui mettra fin à ses jours, dans quelques semaines, elle raconte son histoire avec l’espoir d’une prise de conscience collective et d’une amélioration de la prise en charge des autres patients.

    Suicidaire depuis ses 13 ans, Siska a enchaîné les passages à l’acte

    Victime de harcèlement dès l’école maternelle, Siska souffre de profonde dépression depuis ses 13 ans. Elle a fait sa première tentative de suicide à 14 ans, et aura tenté une quarantaine de fois, au total, de mettre fin à ses jours (cf. Stimulation cérébrale profonde : trois Espagnols renoncent à l’euthanasie).

    Elle décrit les symptômes de la dépression profonde : « Mon corps, comme mon psychisme, n’en peut plus. Je suis épuisée. Travailler ne m’est plus possible, les plus petites choses du quotidien : se lever, s’habiller, ouvrir les volets… sont des obstacles insurmontables » (cf. Une adolescente qui voulait être euthanasiée traitée par neuromodulation).

    Siska dénonce les insuffisances du système de soins psychiatriques belge

    La jeune femme essaie de soigner ses troubles mentaux depuis ses 13 ans, aujourd’hui elle ne peut que déplorer les manquements dans la prise en charge des troubles psychiatriques en Belgique. De nombreux patients doivent attendre des mois avant de pouvoir commencer un suivi. Les hospitalisations de longue durée en psychiatrie présentent de nombreuses failles. La jeune femme a dû côtoyer des personnes souffrant de troubles dépressifs graves, de troubles du comportement, de toxicomanie ou qui sortaient de centres de détention pour mineurs. Elle explique que les patients « s’entraînent les uns les autres, et certains prennent un mauvais chemin ».

    A 17 ans, Siska a dû passer plusieurs semaines en cellule d’isolement. Il n’y a pas suffisamment de personnel pour veiller à la sécurité du patient, alors celui-ci doit dormir sans oreiller ni couverture. Siska y a terriblement souffert de la solitude, alors que justement, elle avait besoin de soutien. « La porte est verrouillée et tu dois attendre qu’on vienne te chercher (…) ils n’ont pas le temps de venir s’occuper de toi ».

    Peu avant son euthanasie, la jeune femme espère que son discours entraînera une prise de conscience

    Siska ne voit aucune issue. Elle a demandé une euthanasie qui lui a été accordée (cf. Belgique : une victime des attentats euthanasiée à 23 ans). La date est fixée, l’administration d’une substance létale aura lieu dans les prochaines semaines.

    D’ici là, Siska souhaite porter un message en faveur d’une meilleure prise en charge des patients atteints de maladies psychiatriques : « Indépendamment de mon parcours, beaucoup de choses peuvent être différentes et meilleures ».

    « C’est très difficile, surtout pour mon entourage. J’utilise le peu d’énergie et de force qui me restent pour encourager les autres à raconter leur histoire. J’espère ainsi que le mouvement prendra de l’ampleur et marquera le début d’un changement. »

    Sources de la synthèse de presse : VRT, Jens Van Reet et Joppe De Hert (15/10/2025) ; RTL info (18/10/2025)

  • "Dilexi te" : Léon XIV vs Léon XIII ?

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    De sur le Catholic Thing :

    Léon XIV contre Léon XIII

    23 octobre 2025

    Le pape Léon XIV a pris son nom pour signaler sa proximité avec Léon XIII, et pourtant dans sa récente exhortation apostolique, Dilexi te, ses déclarations semblent parfois en contradiction avec celles de son prédécesseur : sur la racine des maux sociaux, la remédiation à la pauvreté et la propriété privée.

    Pour Léon XIV, la racine des maux sociaux est l'inégalité. Réaffirmant François, il déclare : « Je ne peux qu'affirmer une fois de plus que l'inégalité est la racine des maux sociaux. » (n. 94). Mais pour Léon XIII, dans sa première encyclique, « Sur les maux de la société » ( Inscrutabili Dei consilio ), la racine des maux sociaux est plutôt le rejet du christianisme par les pouvoirs civils : « La source des maux [sociaux] réside principalement dans le fait que la sainte et vénérable autorité de l'Église, qui gouverne les hommes au nom de Dieu, soutenant et défendant toute autorité légitime, a été méprisée et mise de côté. » (n. 3)

    La différence n'est pas négligeable, car si le christianisme n'est pas nécessaire, pour éliminer les maux sociaux, il suffirait aux pouvoirs civils d'éradiquer les « structures du péché », c'est-à-dire les structures d'inégalité. Mais si le christianisme est nécessaire, alors la politique la plus importante pour un pouvoir civil serait clairement d'encourager, ou du moins de créer les conditions propices à la croyance et à la pratique chrétiennes (par exemple, en facilitant, et non en empêchant, l'inscription des enfants dans des écoles religieuses).

    Dans Rerum novarum, Léon XIII enseignait que la quête d'égalité est un rêve irréaliste du socialisme : « Il faut accepter la situation inhérente aux affaires humaines, car il est impossible de réduire la société civile à un niveau insignifiant. Il existe naturellement parmi les hommes de multiples différences, des plus importantes ; les individus diffèrent par leurs capacités, leurs compétences, leur santé, leur force ; et l'inégalité des fortunes est une conséquence inévitable de l'inégalité des conditions. » (n. 17)

    Si l'on répondait que l'inégalité visée par Léon XIV, à la suite de François, ne concerne pas les revenus et les biens, mais le statut juridique et le respect de la dignité humaine, alors la nature de la « pauvreté » changerait radicalement, et les plus pauvres de nos sociétés seraient les enfants à naître, car ce sont eux dont l'égale dignité humaine est le plus largement niée, partout dans le monde. Il s'ensuivrait que l'« option préférentielle pour les pauvres » de l'Église devrait se traduire par la primauté de la cause pro-vie.

    En ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, rappelons que Léon XIII était bien informé sur la science économique contemporaine par l'intermédiaire de son assistant, le Père Matteo Liberatore, SJ.

    L’œuvre d’Adam Smith commence précisément par le constat que certains pays parviennent à sortir de la pauvreté, et d’autres non, et qu’est-ce qui explique cette différence ?

    Aujourd'hui, les cours d'économie commencent souvent par une présentation du graphique en forme de crosse de hockey, qui illustre la croissance économique mondiale fulgurante des 300 dernières années, et posent la question : qu'est-ce qui l'explique ? La réponse, acceptée par le Père Liberatore et le pape Léon XIII, réside dans le respect du droit à la propriété privée par le pouvoir civil et dans la reconnaissance de la primauté des individus et des familles sur l'État dans leur activité économique, autrement dit dans un marché libre et une société libre. L'État a pour rôle de corriger les abus, tels que les horaires de travail excessivement longs, mais, en général, une bonne administration de l'État devrait suffire. (nn. 32-33)

    Mais la position de Léon XIV semble nier l'importance de ce graphique en forme de crosse de hockey : « L'affirmation selon laquelle le monde moderne a réduit la pauvreté est faite en mesurant la pauvreté avec des critères du passé qui ne correspondent pas aux réalités actuelles » (n. 13). La pauvreté doit être définie, insiste-t-il, non pas de manière absolue, mais par rapport au niveau de vie d'une nation particulière.

    Mais si les processus de marché créateurs de richesses n'ont pas réduit la pauvreté (selon cette conception), il s'ensuit que toute confiance dans leur capacité à continuer de le faire à l'avenir ne peut être que le produit de pures « idéologies ». Celles-ci sont présentées de manière fallacieuse, de sorte qu'elles ne correspondent à aucune position défendue par une personne responsable aujourd'hui : par exemple, la « défense de l'autonomie absolue du marché » (92) et l'idée selon laquelle « la pensée économique nous oblige à attendre que les forces invisibles du marché résolvent tout » (ibid.).

    Cette apparente fermeture au libre marché est d'autant plus déconcertante qu'à la fin de son exhortation, où Léon XIV appelle à l'aumône, il commence par dire qu'il vaut mieux trouver un travail pour un pauvre que de lui faire l'aumône (n. 115). Or, il est évident que nous ne pouvons trouver du travail aux pauvres sans que quelqu'un d'abord le crée. Ainsi, il semble que, pour servir les pauvres, l'esprit d'investissement et d'entreprise, à l'œuvre dans un marché bien régulé, serait encore meilleur que l'aumône.

    Léon XIV semble également différer de Léon XIII sur la centralité du droit naturel à la propriété privée. Léon XIII croyait que les pauvres comme les riches étaient rongés par la cupidité, et que, pour les pauvres, cette cupidité se manifestait souvent par un simple désir de prendre aux riches pour subvenir à leurs besoins, plutôt que de travailler pour acquérir un bien à échanger.

    En revanche, la lettre Dilexi te de Léon XIV contient ce qui suit : « C'est pourquoi chacun a le droit de posséder une quantité suffisante des biens de la terre pour lui-même et sa famille. [...] Les personnes en situation d'extrême nécessité ont le droit de prendre ce dont elles ont besoin dans les richesses des autres. » (ellipse dans l'original)

    La deuxième phrase est une citation de Gaudium et spes (n° 69), où une note de bas de page fournit toutes les précisions nécessaires, ainsi qu'une référence à Thomas d'Aquin, afin d'éviter toute interprétation malveillante. Aucune note de ce type n'est fournie ici. De plus, le langage des Pères conciliaires est subtil (sibi procuret) et ne signifie pas clairement « prendre ».

    Mais maintenant, combinez cette déclaration, sans réserve, avec l'idée qu'il n'existe pas de norme absolue de pauvreté, et donc pas de norme absolue d'extrême nécessité – et le résultat est pour le moins troublant.

    Sur les maux sociaux, la pauvreté et la propriété – si seulement les Léon rugissaient à l'unisson !

  • Les dirigeants de l'Église nigériane saluent les conclusions d'un nouveau rapport confirmant le génocide des chrétiens

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    N'en déplaise au cardinal Parolin qui considère qu'il s'agit d'un problème social et non religieux...

    De sur le CWR :

    Les dirigeants de l'Église nigériane saluent les conclusions confirmant le génocide des chrétiens

    Les conclusions d’un nouveau rapport, couvrant la période de 2010 au 10 octobre 2025, révèlent une campagne de dévastation qui a coûté la vie à 185 000 personnes, dont 125 000 chrétiens et 60 000 musulmans non violents, dans cette nation africaine.

    Les dirigeants de l'Église au Nigeria se disent heureux de la conclusion à laquelle est parvenu un enquêteur américain selon laquelle il existe un plan systématique visant à effacer le christianisme dans ce pays africain.

    Le 14 octobre, Mike Arnold a présenté ses conclusions sur une décennie de campagne de violence visant les chrétiens au Nigeria. L'ancien maire de Blanco City, au Texas, a déclaré qu'il recueillait ces informations depuis 2019.

    Lisant une déclaration préparée intitulée « Déclaration sur la violence généralisée et les déplacements au Nigéria », Arnold a déclaré que « les villages sont systématiquement rasés, les églises rasées et des dizaines de milliers de personnes sont mortes ».

    Il a rejeté l'affirmation selon laquelle la violence serait due à une lutte entre agriculteurs et éleveurs pour les ressources.

    « Il s'agit de terreur systématique, et non de conflits de pâturage », a-t-il déclaré. « … l'expression « affrontements entre agriculteurs et éleveurs », dans bien des cas aujourd'hui, relève d'un double langage cynique. Elle instrumentalise des conflits fonciers historiques pour masquer une conquête djihadiste. Pendant des siècles, éleveurs et agriculteurs ont coexisté dans des conflits rares, rarement mortels. »

    Citant l’article II de la Convention des Nations Unies sur le génocide, Arnold a affirmé que la situation au Nigéria répond au seuil juridique du génocide.

     « La campagne de violence et de déplacement dans le nord et le centre du Nigeria constitue bel et bien un génocide planifié, actuel et durable, contre les communautés chrétiennes et autres minorités religieuses, sans aucun doute raisonnable. Continuer à le nier revient à se rendre complice de ces atrocités », a-t-il affirmé.

    Il a déclaré que nier l’existence d’un génocide contre les chrétiens renforce la détermination des auteurs de ce crime à faire encore pire.

    « Continuer à nier cela, c’est se rendre complice de ces atrocités. Je ne le dis pas avec colère, mais avec vérité et tristesse. »

    « Je crois en l'harmonie entre chrétiens et musulmans. Je crois que les personnes de bien, toutes tribus, confessions et partis confondus, doivent s'opposer à ce fléau, mais il faut d'abord le nommer », a-t-il déclaré.

    C’est un rapport qui n’a probablement pas plu aux autorités nigérianes qui l’ont invité.

    Reno Omokri, ancien porte-parole présidentiel, a tenté de rejeter le rapport d'Arnold.

     « Cette affirmation est fausse. Alors, si vous me demandez s'il y a un génocide au Nigeria, bien sûr que non. Cependant, si vous pensez que des représentants de l'État nigérian facilitent le terrorisme, mentionnez-les, nommez-les. Aidez-nous à les nommer », a déclaré Omokri.

    Un rapport confirme les accusations de génocide

    Les dirigeants de l’Église et diverses entités au Nigéria ont accueilli les conclusions d’Arnold comme une justification de ce qu’ils ont dénoncé pendant si longtemps.

    « Il y a une joie particulière dans nos cœurs », a déclaré Emeka Umeagbalasi, directeur de l'ONG d'inspiration catholique et de la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit, Intersociety.

     Il insiste sur le fait que le gouvernement nigérian, qui a invité l'enquêteur américain, l'a fait dans l'intention de dissimuler les atrocités commises contre les chrétiens. Mais Arnold et son équipe avaient un autre plan.

    « Ce que le gouvernement nigérian attendait de ces personnes n'a jamais été concrétisé. L'équipe a dit le contraire de ce que le gouvernement souhaitait », a-t-il déclaré à CWR.

    Il a déclaré que lorsque Arnold a présenté ses conclusions lors de la conférence de presse, « toute la salle est tombée dans un silence de mort », car les responsables étaient déçus de voir la vérité documentée.

    Umeagbalasi a déclaré à CWR que le rapport confirmait les conclusions antérieures d'Intersociety sur la persécution des chrétiens au Nigéria.

    Dans son dernier rapport actualisé, l'ONG présente ce qu'Umeagbalasi qualifie de « statistiques profondément inquiétantes » illustrant l'ampleur de la violence au Nigeria. Les conclusions, qui couvrent la période de 2010 au 10 octobre 2025, révèlent une campagne de dévastation qui a fait 185 000 morts, dont 125 000 chrétiens et 60 000 musulmans non violents.

    Le paysage religieux a également été ravagé : 19 100 églises ont été incendiées et 1 100 communautés chrétiennes entières ont été saisies et occupées par des forces djihadistes prétendument soutenues ou protégées par le gouvernement. Selon Umeagbalasi, ces violences ont alimenté une crise humanitaire, forçant environ 15 millions de personnes, principalement des chrétiens, à quitter leur foyer.

    Le rapport met également en évidence un ciblage délibéré des chefs spirituels, avec 600 religieux enlevés et des dizaines d’autres tués ou disparus.

    Umeagbalasi a averti que la terreur était loin d'être terminée, avec 40 millions de chrétiens du Nord menacés et des millions de chrétiens du Sud confrontés à des « menaces génocidaires ». Il a ajouté que le danger était amplifié par une force de sécurité devenue « radicalisée sur le plan ethno-religieux et déséquilibrée sur le plan laïc ».

    Il a déclaré que si cette tendance n’est pas stoppée, « le christianisme pourrait disparaître du Nigeria dans les 50 prochaines années ».

    Il a ajouté que le gouvernement a toujours cherché à occulter la question et, au lieu de présenter des données crédibles et contre-statistiques pour réfuter les allégations, il a choisi de manipuler le récit. Cette stratégie est vouée à l'échec en raison de son manque de fondement factuel, et, par conséquent, les tactiques du gouvernement ont dégénéré en chantage, insultes et dénégations persistantes.

    Stan Chu Ilo, professeur de recherche en études africaines à l’Université DePaul, offre une perspective nuancée sur la situation actuelle au Nigéria.

    Décrivant la scène politique nigériane comme « alambiquée », il affirme que les chrétiens sont également complices de leur propre perte, citant le fait que certains postes clés au sein du gouvernement sont en réalité occupés par des chrétiens.

    « Ce gouvernement au niveau fédéral est composé à la fois de chrétiens et de musulmans, même si pour la première fois dans l'expérience politique démocratique du Nigeria, nous avons un président et un vice-président musulmans », a-t-il déclaré à CWR.

    On pourrait simplifier le problème du Nigeria actuel en le qualifiant de « chrétiens contre musulmans », ou de génocide contre les chrétiens. Je n'aime pas formuler cet argument de cette façon. Les chrétiens sont-ils tués, pris pour cible ? Oui. Le gouvernement nigérian est-il complice de cela ? Oui. Mais quel gouvernement, quels agents des forces de l'ordre ou quelle branche du gouvernement tenez-vous pour responsable ? C'est donc une réalité très complexe.

    Il a déclaré que l’architecture de la violence au Nigéria est liée au « gouvernement corrompu, insensible, irresponsable et destructeur que nous avons ».

    Les chrétiens font également partie de ce gouvernement. Ils sont ministres et législateurs. La responsabilité incombe donc, à mon avis, à la classe politique nigériane. Je pense que les élites politiques et religieuses du Nigeria sont largement responsables de l'effondrement de la nation.

    Le Nigeria est un État en faillite. Aujourd'hui, nous n'avons plus de gouvernement. Nous avons affaire à des individus qui ont en quelque sorte accaparé les ressources de ce pays et hypothéqué notre avenir en tant que peuple. Et dans cette compétition d'élites impitoyable, insensée et inconsciente, ils se moquent de la vie des gens. Et les chrétiens, malheureusement, en paient le prix fort.

    Le rapport de Mike Arnold confirme toutefois les précédents rapports d'Intersociety, qui reliaient la persécution des chrétiens à une tentative bien planifiée de transformer le Nigeria en califat. L'implication du gouvernement est apparue au grand jour avec l'accession au pouvoir (pour la deuxième fois) de l'ancien président Muhamadou Buhari en 2015.

    Selon Umeagbalasi, Buhari a placé ses compatriotes peuls à des postes clés au sein du gouvernement et de l'armée, et depuis, les massacres de chrétiens se sont intensifiés, le gouvernement détournant toujours le regard.

    Ce que le Nigéria doit faire pour endiguer les massacres

    Face aux preuves croissantes de persécution des chrétiens au Nigéria, le groupe de défense des droits de l’homme Intersociety a émis une demande en 21 points demandant au gouvernement de mettre fin à ce qu’il qualifie de « religicide ».

    Les revendications portent sur la restauration des fondements laïcs du Nigéria par l'application de la Constitution de 1999, qui garantit la liberté religieuse et interdit toute religion d'État. Le groupe appelle à la fin de toute forme de djihadisme d'État et au retour à une gouvernance fondée sur des principes laïcs.

    L'un des axes majeurs des propositions est la refonte radicale des forces de sécurité du pays. Intersociety exige la fin de ce qu'elle qualifie de « militarisme grossier, brutal et ethno-religieux », citant le cas de l'État d'Imo, où tous les postes clés de sécurité sont occupés par des officiers supérieurs musulmans du Nord, malgré une population chrétienne à 95 %. Le groupe exige également que les agences de sécurité rendent des comptes sur environ 5 000 habitants de l'Est, principalement des Igbos, qui auraient été secrètement enlevés et emprisonnés dans le Nord.

    En outre, les propositions appellent à une action décisive contre les groupes djihadistes, en désarmant les éléments nationaux et étrangers et en demandant des comptes à leurs dirigeants. Sur le plan politique, Intersociety exige la fin de la « présidence musulmane », un nouveau recensement national crédible et une conférence nationale pour aborder les profondes divisions ethniques et religieuses du pays.

    « Le Nigeria doit revenir à la laïcité », a déclaré Umeagbalasi à CWR. « Le Nigeria doit être gouverné de manière pluraliste, multiculturelle et multireligieuse. Les musulmans doivent être autorisés à pratiquer l'islam de manière pacifique et non violente. Les chrétiens doivent être autorisés à pratiquer le christianisme de manière pacifique et non violente. Il en va de même pour les adeptes de la religion traditionnelle, du judaïsme, etc. », a-t-il expliqué.

    Le père Ilo a ajouté sa voix aux propositions de solution, affirmant que pour que les chrétiens nigérians puissent lutter contre la persécution, ils doivent forger un front unifié et développer ce qu’il appelle une « ecclésiologie de protestation, de résistance, d’interruption ou de perturbation qui soit prophétique, courageuse et audacieuse ».

    Il a critiqué de nombreux prédicateurs pour avoir donné la priorité aux « dons monétaires » obtenus principalement auprès des puissants.

    Il a déclaré que cela crée une « relation client-patron » avec le gouvernement. « Je pense que nos propres responsables religieux nigérians doivent commencer à s'exprimer davantage, plutôt que d'exploiter la situation à leur avantage personnel », a-t-il déclaré à CWR.

    Ngala Killian Chimtom est un journaliste camerounais fort de onze ans d'expérience professionnelle. Il travaille actuellement comme reporter et présentateur de nouvelles pour la Radio Télévision Camerounaise (radio et télévision). Chimtom est également pigiste pour plusieurs organes de presse, dont IPS, Ooskanews, Free Speech Radio News, Christian Science Monitor, CAJNews Africa, CAJNews, CNN.com et Dpa.
  • Le rapport complet sur l'état de l'Eglise en Belgique

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    Pour accéder au rapport dans son intégralité et le télécharger, cliquez sur l'image ci-dessous :

     

  • La liberté religieuse est encore largement bafouée dans le monde

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    De Xavier Sartre sur Vatican News :

    Église de l'Assomption détruite par les combats à Kostyantynivka dans la région de Donetsk, en Ukraine.Église de l'Assomption détruite par les combats à Kostyantynivka dans la région de Donetsk, en Ukraine.
    La liberté religieuse encore largement bafouée dans le monde
    Deux-tiers des habitants de la planète ne peuvent exercer pleinement leur liberté religieuse quand ils ne sont pas tout simplement persécutés. Les données du dernier rapport sur la liberté religieuse d’Aide à l’Église en détresse pour la période 2023-2024 montre une aggravation de l’exercice de cette liberté garantie par l’article 18 de la déclaration universelle des droits de l’homme. Ce document met en évidence une nouveauté: certains régimes ont recours à l’IA pour persécuter les croyants.

    Cela fait 25 ans que l'AED suit de près et rend compte de la liberté de pensée, de conscience et de religion dans le monde. Au vu de son rapport 2025, et si l’on considère la liberté religieuse comme le baromètre de l’état du monde, alors deux-tiers de ce monde ne va pas bien. En effet, selon ce dense document couvrant la période 2023-2024, 5,4 milliards de personnes vivent dans des pays qui ne respectent pas cette liberté fondamentale. Sur les 196 États passés au crible, 24 persécutent ouvertement les croyants, quelle que soit leur confession, ce qui affectent 4,1 milliards de personnes. Et la situation s’est détériorée dans 75% d’entre eux. 38 autres pays discriminent religieusement leurs citoyens, soit 1,3 milliard de personnes.

    Voir aussi : https://fr.zenit.org/2025/10/21/rapport-aed-2025-la-liberte-religieuse-nest-pas-un-privilege/

    Les principales menaces qui pèsent sur la liberté religieuse sont représentées par les régimes autoritaires majoritairement. Viennent ensuite les violences jihadistes commises dans plusieurs pays d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient. Autre facteur, le nationalisme religieux pratiqué par les gouvernements, principalement en Inde et en Birmanie, l’un en faveur de l’hindouisme, l’autre du bouddhisme.

    Menaces multiples sur la liberté religieuse

    Mais la liberté religieuse est également menacée par des organisations criminelles, comme c’est le cas entre autres, au Mexique, en Haïti et au Nigeria, où les trafiquants de drogue notamment, n’hésitent pas à éliminer physiquement les prêtres ou les religieux qui dénoncent le crime organisé. Les guerres sont aussi un facteur aggravant. Le conflit dans la bande de Gaza a provoqué une explosion des actes antisémites et antimusulmans. Les actes antichrétiens -profanation de lieux de culte, agressions physiques contre des membres du clergé, objection de conscience restreinte- sont aussi en hausse, eux principalement dans les pays occidentaux. Dans plusieurs pays en guerre, des communautés religieuses sont attaquées, des églises fermées ou détruites. Ces persécutions ou ces discriminations sont un facteur d’émigration pour des millions de croyants qui les fuient.

    L'IA, outil de répression

    L’intelligence artificielle (IA) devient un outil de répression pour plusieurs régimes, dont la Corée du Nord ou le Pakistan. Le rapport souligne que les outils numériques permettent à l’État ou même à des acteurs non-étatiques de censurer, d’intimider ou de criminaliser les croyants, «transformant la foi religieuse en une menace perçue pour la sécurité». L’IA s’ajoute ainsi à la surveillance omniprésente, à la législation restrictive et à la répression des croyances dissidentes.

    Les femmes et les filles issues de minorités religieuses sont doublement vulnérables insiste le rapport d’AED qui relève qu’elles sont victimes dans certains pays comme le Pakistan, l’Égypte ou le Mozambique, d’enlèvements, de conversions forcées et de mariages forcés, le tout commis le plus souvent en toute impunité.

    La 17e édition depuis la première parution en 1999 de ce rapport sur la liberté religieuse dans le monde tient à donner une lueur d’espérance, celle de la résilience «indéfectible» dont font preuve les communautés religieuses en agissant comme artisans de paix. Des initiatives interreligieuses démontrent, estime le document, que la liberté religieuse peut servir de «fondement à l’unité et sauvegarder la dignité humaine».

    carte-ok.pngcliquer sur la carte pour l'agrandir

    L’appel à l’action de l’AED

    Face à ces drames, l’AED réaffirme que la liberté religieuse est un droit humain fondamental inscrit à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et non un privilège. Elle appelle à une action urgente pour soutenir les communautés religieuses qui font preuve d’une résilience indéfectible face à la persécution. Pour la première fois de son histoire, elle lance une pétition mondiale pour assurer la protection du droit à la liberté religieuse et invite chacun à la signer.

    Lien vers la pétition : https://acninternational.org/fr/petition/

    « La liberté religieuse n’est pas simplement un droit légal ou un privilège qui nous est accordé par les gouvernements (…). Lorsque cette liberté est niée, la personne humaine est privée de la capacité de répondre librement à l’appel de la vérité (…). Depuis plus de vingt-cinq ans, votre Rapport sur la liberté religieuse dans le monde a été un puissant instrument de sensibilisation. Ce rapport fait plus que fournir des informations. Il témoigne, donne la parole à ceux qui n’en ont pas et révèle la souffrance cachée de beaucoup. » – Pape Léon XIV – Audience à l’AED, Rome, 10 octobre 2025.

    Le rapport complet sur la Liberté Religieuse dans le monde qui couvre la période de janvier 2023 à décembre 2024 est disponible en français et dans 5 autres langues : Site web du Rapport : https://acninternational.org/religiousfreedomreport/

  • 86 sénateurs français appellent à agir contre la recrudescence des attaques antichrétiennes dans le pays

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    De Solène Tadié sur CNA :

    Les sénateurs français appellent à agir contre la recrudescence des attaques antichrétiennes dans le paysbouton de partage sharethis

    20 octobre 2025

    Dans une initiative sans précédent, 86 sénateurs français ont signé un appel public dénonçant la montée alarmante des actes antichrétiens en France et exhortant le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour protéger les croyants et les lieux de culte.

    La déclaration, dirigée par la sénatrice Sylviane Noël de Haute-Savoie (sud-est de la France) et publiée sur le site conservateur « Boulevard Voltaire », dresse un tableau grave de la violence croissante contre les églises et les chrétiens à travers le pays — et de ce que les signataires décrivent comme une indifférence coupable des pouvoirs publics.

    « Il ne se passe pas une semaine sans que la presse quotidienne régionale ou les réseaux sociaux ne nous informent de ces attaques, allant de la profanation et de l’incendie criminel aux agressions physiques », prévient l’appel.

    Selon les données citées dans le texte, 322 actes antichrétiens ont été enregistrés au cours des cinq premiers mois de 2025 seulement, soit une augmentation de 13 % par rapport à la même période en 2024. Les vols d'objets liturgiques ont également augmenté de plus de 20 % en deux ans, avec 820 cas signalés en 2024 contre 633 en 2022.

    L'appel cite brièvement quelques incidents emblématiques pour illustrer cette tendance alarmante. Dans les Landes, au moins 27 églises ont été vandalisées ou profanées en quelques semaines, tandis qu'à Nice, la profanation d'une croix boulevard de la Madeleine a choqué la population locale.

    Le cas le plus emblématique de ces derniers mois a été le meurtre d'Ashur Sarnaya , un réfugié chrétien assyro-chaldéen de 45 ans originaire d'Irak et souffrant d'un handicap, alors qu'il était diffusé en direct sur les réseaux sociaux le 10 septembre. Son histoire est devenue un symbole à la fois de l'endurance chrétienne et de la vulnérabilité tragique des croyants dans la France d'aujourd'hui.

    « Il avait fui l'Irak et les persécutions pour trouver refuge dans notre pays », notent les sénateurs, soulignant le coût humain et l'urgence morale de ces actes de violence.

    Ils rappellent également le meurtre tragique, en 2016, du père Jacques Hamel, assassiné à l'autel par un musulman radicalisé alors qu'il célébrait la messe.

    Les sénateurs dénoncent l'indifférence des milieux politiques et médiatiques envers les chrétiens. Ils constatent que les incidents impliquant d'autres confessions suscitent souvent des réactions officielles immédiates et une large couverture médiatique, tandis que les attaques contre des sites chrétiens passent souvent inaperçues.

    Pour illustrer ce déséquilibre, ils comparent l'indignation publique provoquée par les têtes de porc abandonnées devant plusieurs mosquées parisiennes le mois dernier avec le quasi-silence qui a suivi l' incendie d'une statue de la Vierge Marie à Guingamp lors d'une messe pour la fête de la Nativité de Marie le 8 septembre. 

    Si la France a mis en place des plateformes de signalement et des systèmes de soutien pour les victimes d’actes antisémites et antimusulmans, aucun mécanisme équivalent n’existe pour les incidents antichrétiens.

    « Aujourd'hui, nous appelons solennellement le gouvernement à agir sans délai », déclarent les sénateurs dans leur déclaration. « Il est urgent de mettre en place un système national de signalement et de soutien aux victimes d'actes antichrétiens, accessible au grand public, clair et efficace. »

    « Cette disparité nourrit chez de nombreux croyants l'impression que certaines victimes de violences religieuses sont traitées comme moins dignes d'attention », poursuit l'appel. « Face à cette indéniable montée d'hostilité, de nombreux chrétiens en France se sentent de plus en plus abandonnés. »

    L'appel insiste sur le fait que la devise de la France — liberté, égalité et fraternité — doit être appliquée de manière égale à tous les croyants.

    « La liberté exige que chaque citoyen puisse pratiquer sa foi sans crainte de menaces ou de profanations », affirme-t-il. « L'égalité exige que l'État, au plus haut niveau, déploie les mêmes moyens de protection pour tous. La fraternité, enfin, nous oblige à considérer que lorsqu'un croyant est blessé, c'est toute la communauté nationale qui est touchée. »

    Sans chercher à monter les communautés les unes contre les autres, les sénateurs concluent que la protection des chrétiens s'inscrit dans un effort plus large de défense de l'unité de la France.

    « Lorsqu'une synagogue est profanée, lorsqu'une mosquée est prise pour cible, lorsqu'une église est vandalisée, c'est toujours la même liberté fondamentale qui est menacée », écrivent-ils. « Aucune haine ne sera jamais tolérée, aucune violence contre un croyant ne sera jamais relativisée. »

    Ce débat plus large sur le respect dû aux chrétiens en France a également été ravivé par la polémique autour du film « Sacré Cœur », qui raconte l'histoire de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus née il y a 350 ans à Paray-le-Monial. Avant sa sortie, les affiches promotionnelles du film ont été refusées par les compagnies ferroviaires nationales, invoquant la « laïcité » et l'opposition au « prosélytisme ».

    Cette décision a suscité une réaction générale et a mis en évidence ce que de nombreux observateurs décrivent comme une hostilité plus profonde envers le christianisme – une attitude qui cherche à marginaliser la présence et l’expression chrétiennes dans la sphère publique, alors même que la foi continue de façonner l’identité morale et culturelle de la France. 

  • Pourquoi les écoles catholiques ont besoin d'enseignants catholiques

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    De sur le CWR :

    Opinion : Pourquoi les écoles catholiques ont besoin d'enseignants catholiques

    Si les écoles catholiques ne forment pas les élèves à la conviction et à la clarté, les idéologies laïques sont prêtes à combler le vide.

    Si une école catholique prend au sérieux la formation des élèves catholiques, elle doit prendre au sérieux également le recrutement des enseignants catholiques.

    Cela ne devrait pas être sujet à controverse. Mais dans de nombreux cercles, parfois même au sein de l'éducation catholique, c'est le cas. Une étrange réticence persiste parmi certaines institutions catholiques à affirmer ce qui devrait être une évidence : l'identité catholique commence par les catholiques. On ne peut transmettre ce qu'on ne vit pas.

    Comme l’a écrit saint John Henry Newman, « en pratique », l’éducation se corrompt lorsqu’elle est séparée de la foi et ne parvient pas à fournir aux étudiants une formation morale et personnelle ; par conséquent, « l’Église est nécessaire à son intégrité ».

    Pour les écoles catholiques, cela signifie que des enseignants catholiques fidèles sont essentiels.

    Recruter un corps enseignant exclusivement catholique n'est pas une question de discrimination, mais une question de mission. Il s'agit de garantir que l'identité catholique d'une école ne soit pas un simple slogan, mais la culture même que respirent les étudiants.

    Le pape Benoît XVI a déclaré : « Le but de toute éducation, et en particulier de l'éducation catholique, est de former des hommes et des femmes engagés dans la vérité, des saints en devenir. » Il s'ensuit donc que les enseignants doivent être des modèles de sainteté, de fidélité et de joie. Ils doivent s'exprimer avec le cœur de l'Église et véhiculer une vision unifiée de la vérité.

    Cela ne signifie pas que les enseignants doivent être parfaits, mais qu'ils doivent être fidèles. L'idée que la foi personnelle d'un enseignant soit sans rapport avec sa matière n'a pas sa place dans une école catholique. Chaque discipline, de la théologie aux sciences, aborde les questions de vérité, de sens, de beauté et de nature de la personne humaine.

    Dans une école ancrée dans sa mission catholique, les élèves apprennent à voir le monde avec un regard sacramentel. Les mathématiques ne se résument pas à des chiffres ; elles sont la logique ordonnée du Créateur. L'histoire n'est pas une simple chronologie ; elle est le déploiement de la Divine Providence. Et l'enseignant n'est pas un simple instructeur, mais un témoin, et ce témoin doit être catholique.

    Les professeurs qui aiment l'Église et vivent leur foi avec joie ne se contentent pas de donner des cours magistraux ; ils témoignent. Leur présence renforce les enseignements dispensés en classe, les activités des élèves à la chapelle et la culture de l'établissement.

    Lorsque cette foi est absente (par exemple, lorsqu'un enseignant s'écarte des enseignements de l'Église ou les ignore tout simplement), une certaine dissonance théologique s'installe dans la classe. Les élèves le remarquent. Avec le temps, ils commencent à compartimenter : la théologie d'un côté, la « vie réelle » de l'autre.

    Nous ne pouvons pas nous permettre une telle séparation. Pas aujourd'hui.

    En 2025, l'Église continue de perdre des jeunes. La prochaine génération grandit dans une société submergée par la confusion morale, le bruit numérique et la solitude culturelle. Si les écoles catholiques ne forment pas les élèves à la conviction et à la clarté, les idéologies laïques sont prêtes à combler ce vide.

    Un corps professoral entièrement catholique n'est pas une solution miracle, mais une sorte de bouclier spirituel. Il contribue à créer les conditions propices à une formation authentique. Il envoie un message clair : ceux qui façonnent l'esprit et le cœur des étudiants croient en ce qu'ils enseignent. Ils le vivent. Ils l'aiment. Leur vie reflète la liberté et la joie de la vérité.

    Certains soutiennent qu'exiger que tous les enseignants soient catholiques limite le recrutement ou entrave la diversité de pensée. Mais l'éducation catholique n'est pas au service de la diversité ; elle existe au service de la vérité. La mission d'une école catholique n'est pas de refléter toutes les idéologies ou tendances culturelles. Elle est de former des hommes et des femmes de sainteté, de sagesse et de liberté authentique.

    Comme l'écrivait saint Jean-Paul II dans  Veritatis Splendor , « la liberté ne consiste pas à faire ce que l'on veut, mais à avoir le droit de faire ce que l'on doit ». Cette liberté exige la fidélité. Elle exige des enseignants orientés vers la vérité, non seulement intellectuellement, mais personnellement.

    Heureusement, certaines écoles incarnent parfaitement cette philosophie. Nombre des établissements recommandés par le Guide Newman de la Cardinal Newman Society défendent ces idéaux de manière remarquable. Certains exigent de chaque membre du corps enseignant qu'il signe un serment de fidélité au Magistère. D'autres construisent leur culture scolaire autour de la messe quotidienne, de la prière et de la formation continue.

    Ces écoles prospèrent, non seulement en termes de résultats scolaires, mais aussi de vitalité spirituelle. Leurs élèves ne se contentent pas de mémoriser les réponses du catéchisme ; ils les intériorisent. Et une fois diplômés, ils sont beaucoup plus susceptibles de rester catholiques grâce à leur formation catholique holistique.

    Alors oui, les écoles catholiques ne devraient embaucher que des enseignants catholiques. Non par peur, mais par amour : amour des élèves, qui méritent des enseignants qui disent la vérité sans compromis. Amour de l'Église, qui mérite des institutions qui lui appartiennent pleinement. Amour de la mission, car l'éducation catholique n'est pas, en fin de compte, une question de préparation à l'université ; elle concerne les âmes.

    Nous avons besoin d'éducateurs joyeux, audacieux et fidèles. Nous avons besoin de saints dans nos classes. Et ils doivent être catholiques.

  • One of us demande à l’Union Européenne de soutenir les mères

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    De Pauline Darrieus sur le site de Valeurs Actuelles (accès offert) :

    Avortement : One of us demande à l’Union européenne de soutenir les mères

    Ce 15 octobre, des associations pro-vie organisaient une conférence aux côtés de membres du Parlement européen, à Bruxelles. L’objectif ? Défendre les femmes vulnérables qui souhaitent poursuivre leur grossesse, quand une initiative citoyenne tente de contourner le droit national.

    « La maternité n’est pas seulement un choix personnel, c’est un sujet qui concerne toute la société », introduit Ségolène du Closel, déléguée générale de One of us, une fédération d’associations européennes unies pour la vie et la dignité humaine. Des associations telles que l’ECLJ, ou la Marche pour la vie étaient présentes ce jour à Bruxelles, pour soutenir et accompagner les femmes qui venaient témoigner de leur parcours devant les députés européens.

    Cette conférence se tenait en réponse à l’initiative citoyenne « My Voice, My Choice », reconnue valide par le Parlement européen le 1er septembre 2025. Cette requête déposée auprès des institutions européennes en avril 2024, après avoir reçu plus d’un million de signatures, explique que le manque d’accès à l’avortement dans de nombreuses parties de l’Europe expose les femmes à un risque de préjudice physique, économique et psychologique. Et demande donc à la Commission européenne de « présenter, dans un esprit de solidarité, une proposition de soutien financier aux États membres qui seraient en mesure de réaliser des interruptions de grossesse pour toute personne en Europe qui n’aurait toujours pas accès à un avortement sans danger et légal ». Concrètement, il s’agirait que l’Union européenne prenne en charge les frais de déplacements et de santé des personnes qui doivent aller dans un autre État membre pour recourir à l’IVG. 

    Une initiative « contraire au principe de subsidiarité »

    Une opération qui vise directement des pays comme Malte et la Pologne, qui ont restreint le droit à l’avortement, ou encore l’Italie, qui, grâce à un amendement adopté en 2024 par Giorgia Meloni, a autorisé l’accès aux centres d’IVG pour les groupes pro-vie. En effet, à écouter des associations telles qu’Oxfam, l’avortement serait « un droit menacé en Europe ». Alors même que le droit à l’avortement est rentré dans la Constitution française en mars 2024 et que la clause de conscience des médecins est encore contestée par certains. 

    « Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est que vous voulez créer une prise de conscience chez les Européens sur la beauté de la maternité », affirme Tonio Borg, le président de One of us. Cette initiative citoyenne suscite également un questionnement en termes légaux. « C’est contraire au principe de subsidiarité », souligne le président de la fédération pro-vie. Un principe selon lequel une action ne doit être réalisée au niveau de l’Union que si les objectifs de l’action ne peuvent être réalisés de manière suffisante par les États membres, et si l’Union est plus efficace à agir.

    « J’ai eu l’impression de me rendre à l’abattoir »… L’ECLJ veut mettre en lumière les angles morts du débat sur l’avortement

    L’UE veut imposer l’avortement à des pays qui le refusent

    De nombreux politiques européens étaient présents pour défendre le droit des femmes à choisir la vie, et pour demander à l’Union européenne de mieux aider celles qui se retrouvent seules face à ce choix. « Si les associations ‘pro-choix’ sont financées par l’UE, pourquoi ne pas financer aussi celles qui défendent la maternité ? », s’interroge Tonio Borg. Laurence Trochu, du parti Identités-Libertés, Peter Agius, député maltais, ou encore la députée Slovaque Myriam Lexmann, ont pris la parole en faveur de ces femmes souvent esseulées, qui pensent que l’avortement est la seule voie possible. 

    Nous recevons beaucoup de haine, mais cela importe peu, car nous savons que nous défendons le Bien.

    « Je suis très triste de voir les institutions européennes que j’aime, vouloir imposer l’avortement à des pays qui n’en veulent pas », déclare Peter Agius. « La dignité humaine est désormais protégée dans la Constitution slovaque : les lois bioéthiques appartiennent à la souveraineté nationale. Nous recevons beaucoup de haine, mais cela importe peu, car nous savons que nous défendons le Bien », ajoute la députée slovaque Myriam Lexmann. « Nous lançons un appel solennel à l’Union européenne pour défendre la vie, mieux protéger les femmes vulnérables et leur permettre de faire un choix éclairé », affirment-ils.

    Permettre un choix éclairé

    Parce que les partisans de l’avortement oublient généralement de consulter les premières concernées, One of us a souhaité donner la parole à plusieurs femmes, originaires de pays différents, qui ont subi des IVG, ou bien, ont été confrontées à ce choix. Charlène, 39 ans, française, raconte avoir avorté à 27 ans, alors qu’elle était dans une relation sérieuse, sous la pression de son conjoint. « Le planning familial m’a dit que ce n’était pas un bébé, mais un amas de cellule. Et lorsque j’ai fait part de mes doutes à propos de l’avortement au médecin, il m’a demandé si ça avait un rapport avec mes convictions religieuses », explique la jeune femme. « J’ai mis des années à comprendre ce que j’avais vécu », conclut celle qui souhaiterait que le personnel médical soit mieux former à déceler les pressions de l’entourage.

    Des années après, ces femmes demeurent bouleversées par cette étape de leur vie qu’elles qualifient toutes de « traumatisme ». Évoquer cette épreuve est toujours difficile. Nirvana, âgée 34 ans, est aujourd’hui mère de 4 enfants âgés de 15 à 2 ans. Elle tombe enceinte la première fois alors qu’elle n’a que 18 ans. Elle n’en parle pas à ses parents. Elle aussi est abandonnée par le père de l’enfant. Elle avorte, faute d’autres perspectives. Aujourd’hui, elle regrette que les femmes enceintes ne soient pas mieux accompagnées. « J’ai dû travailler pendant mes grossesses, j’ai élevé mes enfants seule. Mais j’aurais aimé être mieux accompagnée », parvient-elle à dire entre deux sanglots.

    La personne au téléphone m’a écoutée, sans jugement. Elle m’a redonné confiance en moi. Cet échange a joué un rôle crucial dans ma décision.

    Malgré tous les obstacles, Ana Mafalda, une portugaise, mère de triplés âgés de six ans, montre qu’un autre chemin est possible. Livrée à elle-même lorsqu’elle tombe enceinte, elle a la chance de trouver le contact d’une association alors qu’elle se trouve dans la salle d’attente d’un médecin qui la destinait probabelement à l’avortement. « La personne au téléphone m’a écoutée, sans jugement. Elle m’a redonné confiance en moi. Cet échange a joué un rôle crucial dans ma décision », raconte-t-elle. Le jour de l’avortement arrive, et alors qu’on lui tend le médicament : « J’ai réussi à dire ‘non’. Sans cette association, j’aurais surement pris une autre décision. » La jeune mère souhaiterait que de telles associations soient plus nombreuses pour épauler les mères en devenir : « Mes filles sont le plus grand cadeau de ma vie. »

  • Parce que mariage et parentalité vont généralement de pair...

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    De sur The Catholic Thing :

    Le pape Léon XIV, saint Jean-Paul II et la crise de fertilité

    16 octobre 2025

    Le pape Léon XIV s'est joint à ceux qui déplorent l'implosion des taux de fécondité mondiaux. S'exprimant après une visite au président italien, le pape a appelé à agir contre l'implosion de la fécondité et l'effondrement de la fécondité. Il a notamment prôné, de manière encourageante, l'attribution de prénoms genrés aux membres de la famille : « Père », « mère », « fils », « fille », « grand-père », « grand-mère »… Ce sont des mots qui, dans la tradition italienne, expriment et évoquent naturellement des sentiments d'amour, de respect et de dévouement – ​​parfois héroïques – pour le bien de la famille, de la communauté et, par conséquent, de la société tout entière. » Ils expriment également ce qui est nécessaire à la procréation – et son résultat –, ce que « parent un » et « parent deux », comme on désigne désormais les mères et les pères dans plusieurs pays, ne font pas.

    Les remèdes à cette situation se concentrent souvent sur les réformes sociales : congé parental, aides et allégements fiscaux pour les familles, garde d’enfants, etc. Il existe certes des éléments dans nos structures socio-économiques qui nuisent aux familles. C’est une bonne chose que le pape les ait soulignés. Mais il me semble qu’il pourrait se concentrer ailleurs.

    Comme l'a observé son prédécesseur, saint Jean-Paul II (élu il y a quarante-sept ans aujourd'hui), la culture se situe en amont de la politique et de l'économie. Et notre « bénie stérilité » est un problème culturel, tant dans la société au sens large qu'au sein de l'Église catholique. Comme il l'a dit dans Amour et Responsabilité :

    Ni chez l'homme ni chez la femme, l'affirmation de la valeur de la personne ne peut être dissociée de la conscience et de l'acceptation volontaire qu'il puisse devenir père et qu'elle puisse devenir mère. […] Si la possibilité de parentalité est délibérément exclue des relations conjugales, le caractère de la relation entre les partenaires change automatiquement. Ce changement s'opère au détriment de l'unification amoureuse et vers un « plaisir » mutuel, ou plutôt bilatéral.

    Les sociétés humaines ont toujours reconnu que le mariage et la parentalité, bien que distincts, vont généralement de pair. Autrement dit, dans le cours normal des choses – sauf maladie, âge avancé ou autres obstacles – les conjoints finissent par devenir parents. Il ne s'agit pas d'une doctrine catholique ésotérique, mais d'une réalité de droit naturel que les sociétés humaines reconnaissent depuis longtemps. C'est pourquoi la procréation était considérée comme normalement liée au mariage – du moins jusqu'à l'apparition du nouvel oxymore du « mariage homosexuel ».

    Ce fait de droit naturel est cependant élevé à un niveau plus significatif par l'enseignement théologique catholique. Vatican II a enseigné : « Les enfants sont véritablement le don suprême du mariage et contribuent de manière très substantielle au bien-être de leurs parents. » ( Gaudium et Spes, 50). Le Concile a également affirmé que la coopération des époux avec le Seigneur par la parentalité fait partie de l'œuvre divine de création et de salut. C'est pourquoi la bénédiction nuptiale du sacrement de mariage inclut une invocation pour que les époux en âge de procréer « aient la chance d'avoir des enfants et se montrent des parents vertueux, capables de vivre assez longtemps pour voir les enfants de leurs enfants. »

    Maintenant : Quand avez-vous entendu pour la dernière fois un prêtre – ou même un évêque – parler de ces choses ?

    Notre société laïque a brisé le lien entre le mariage et la parentalité, traitant cette dernière non pas tant comme un « choix » que comme ce que l'ancien archevêque de Paris, Michel Aupetit, appelle un « projet parental » – un élément optionnel du package identitaire de deux personnes, adapté à leurs désirs et réalisé par les moyens qu'ils jugent appropriés.

    La tolérance sociale générale à l’égard des grossesses hors mariage, de la maternité de substitution, de l’« adoption » homosexuelle et d’autres arrangements similaires témoigne d’une acceptation culturelle plus large de l’idée selon laquelle les enfants ne sont pas nécessairement liés au mariage, et encore moins qu’un enfant a le droit d’être conçu, de naître et d’être élevé dans le cadre d’un mariage permanent.

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