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Société - Page 5

  • L'usage immodéré du discours sur les droits

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    De George Weigel sur First Things :

    L'usage immodéré du discours sur les droits

    Dans son livre visionnaire Rights Talk: The Impoverishment of Political Discourse, Mary Ann Glendon, de la Harvard Law School, a averti ses compatriotes américains en 1993 que notre vie publique était dégradée par l’usage immodéré du langage des « droits » comme intensificateur rhétorique dans les campagnes visant à promouvoir ceci, cela ou autre chose : des choses que les fondateurs et les rédacteurs de la Constitution n’auraient jamais imaginées comme étant des « droits ». « Le discours sur les droits », a averti la professeure Glendon, oppose l’individu à la communauté, car il privilégie l’autonomie personnelle (« j’ai fait les choses à ma façon ») au détriment du bien commun. Et cela, a-t-elle conclu, allait être très mauvais pour l’expérience américaine de liberté ordonnée à long terme.

    Le temps est venu de passer à l’action. Et les résultats sont tout aussi désastreux que le professeur Glendon l’avait prédit.

    Nulle part cette dérive vers l’incontinence verbale n’a créé une odeur publique aussi nauséabonde que dans l’utilisation excessive de l’expression contradictoire « droits reproductifs ». Que peut bien vouloir dire ce terme si nous ne sommes pas au pays des merveilles d’Alice ? « Droits reproductifs » est un euphémisme pour l’avortement. L’avortement électif est la destruction volontaire d’un être humain à un stade précoce de son développement. Comment la destruction de cet être humain – dont l’humanité biologique est affirmée dans les manuels scolaires – peut-elle être une question d’exercice d’un droit reproductif lorsque le processus en question vise à mettre fin à la reproduction par l’expulsion de l’utérus ou le démembrement du fœtus ? 

    Pourtant, cette expression manifestement trompeuse – et même absurde – de « droits reproductifs » a récemment été adoptée par le candidat républicain à la présidence, peu après que la Convention nationale démocrate ait célébré l’avortement comme s’il s’agissait d’un sacrement civique – en fait, le sacrement civique, devant lequel tous doivent s’incliner en signe d’adoration. Il y a quelque chose de tout à fait malsain dans tout cela. Et les murmures sur le « moindre mal » ne sont guère réconfortants quand ce qui est adopté comme un « droit » par le prétendu moindre mécréant est, en réalité, la destruction délibérée d’une vie humaine innocente – ce qui est, en deçà du blasphème, à peu près le pire du mal. 

    La politique est généralement en aval de la culture, et si notre politique est devenue déformée au point de sacraliser l’autorisation d’avortement, alors il y a quelque chose de gravement défectueux dans notre culture morale publique. Comment, alors, reconstruire un espace public où la vérité l’emporte sur l’euphémisme, de sorte qu’un débat sérieux remplace les volées d’épithètes dans lesquelles chaque camp accuse l’autre de violer ses « droits » ?

    Une voie possible consiste à retrouver la notion catholique classique selon laquelle les « droits » sont toujours liés à des responsabilités. Dans son ouvrage de théorie politique catholique toujours d’actualité intitulé We Hold These Truths: Catholic Reflections on the American Proposition , John Courtney Murray, SJ, explique ce lien en ces termes, tout en explorant la signification plus profonde des droits à la liberté d’expression et à la liberté de la presse :

    Ces institutions ne reposent pas sur la théorie ténue propre au rationalisme individualiste du XVIIIe siècle, selon laquelle un homme a le droit de dire ce qu’il pense simplement parce qu’il le pense. . . . La prémisse appropriée de ces libertés réside dans le fait qu’elles sont des nécessités sociales . . . essentielles à la conduite d’un gouvernement libre, représentatif et responsable. Les personnes qui sont appelées à obéir ont le droit d’être les premières entendues. Les personnes qui doivent porter des fardeaux et faire des sacrifices ont le droit de se prononcer les premières sur les objectifs que servent leurs sacrifices. Les personnes qui sont appelées à contribuer au bien commun ont le droit de se prononcer les premières sur la question de savoir si le bien proposé est vraiment un bien, le bien du peuple, le bien commun.

    Lorsque les « droits » sont séparés des responsabilités, la place publique devient un cirque de gladiateurs dans lequel les revendications de droits de chacun se livrent à une lutte constante, souvent brutale, pour leur survie contre celles des autres. Ce n’est pas une délibération démocratique. C’est un chaos intellectuel et moral. Et le chaos peut conduire à l’autodestruction de la liberté. Ainsi, Murray a décrit le danger que représente pour une Amérique étouffée par des revendications de droits contradictoires en ces termes élégamment dramatiques : « Peut-être qu’un jour, « le noble manoir à plusieurs étages de la démocratie [pourrait] être démantelé, réduit aux dimensions d’un majoritarisme plat, qui n’est pas un manoir mais une grange, peut-être même une remise à outils dans laquelle les armes de la tyrannie pourraient être forgées. » 

    Le cardinal Joseph Ratzinger a tenu des propos très similaires lorsqu’il a sonné l’alarme à propos d’une « dictature du relativisme » la veille de son élection comme pape Benoît XVI. Nous n’en sommes pas encore là. Mais l’abus persistant et excessif de langage et de raison dont il fait preuve dans des termes comme « droits reproductifs » nous fait avancer vers l’heure des comptes.

    La chronique de George Weigel « La différence catholique » est syndiquée par le  Denver Catholic , la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel  est membre éminent du Centre d'éthique et de politique publique de Washington, DC, où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques.

  • Retour sur la cérémonie d'ouverture des JO : une volonté de "dégager les chrétiens"

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    De Louis Daufresne sur la Sélection du Jour :

    La cérémonie d'ouverture des JO manifestait « la volonté de dégager les chrétiens »

    Le temps des Jeux olympiques s'est achevé avec l'ultime parade des athlètes samedi dernier sur les Champs-Élysées. L'événement sportif unanimement salué contraste avec la cérémonie d'ouverture du 26 juillet qui a suscité bien des incompréhensions. Ni la France, ni le monde, ni les JO ne méritaient les outrages à la foi, à la famille, à la royauté, à l'élégance et à l'excellence française qu'on a subis.

    Jeudi dernier, Le Monde posa la question à Thomas Jolly, directeur artistique de Paris 2024  : « Certaines séquences, comme celles des drag-queens ou du chanteur Philippe Katerine nu en Bacchus, ont choquéCette cérémonie d'ouverture se voulait-elle politique ? » Thomas Jolly répondit : « Bien sûr que c'était politique. » Exit la trêve olympique ! Dix jours avant les JO, l'historien militant Patrick Boucheron, cerveau du spectacle, avait affiché une intention marquée : « La cérémonie d'ouverture de Pékin, en 2008, c'est exactement tout ce que nous ne voulions pas faire : une leçon d'histoire adressée au monde depuis le pays d'accueil, une ode à la grandeur et une manifestation de force. »

    Patrick Boucheron rejetait à la fois le lyrisme du Puy-du-Fou et le simplisme des défilés martiaux. Il entendait promouvoir « le contraire d'une histoire virile, héroïsée et providentielle ». Soit. Mais la créativité pouvait se garder de l'offense et de l'obscénité. Hélas, le spectacle sombra dans l'une et l'autre. La planète assista à une soirée privée dont l'esprit se situait à mi-chemin entre un bar interlope et une pride woke. Hormis la parade fluviale, on y chercha les valeurs de l'olympisme comme la beauté du geste ou le respect, l'amitié et la paix entre les peuples.

    Ignis News n'a que 132 abonnés et deux vidéos à son actif dont celle sur les passages les plus choquants de la cérémonie. Si l'image survole le sujet à cadence rapide, le propos à jet continu veut aller au fond des choses. « Le plus gros problème, note l'auteur, c'est que la plupart des gens n'ont même pas vu le problème. »

    Le premier passage, c'est la scène de la Cène sur Seine. Le dernier repas du Christ en mode queer. La peinture murale de Léonard de Vinci détournée au nom de l'inclusivité. Les exclus de l'Église, ou présumés tels, jouent à remplacer le Christ et ses apôtres. Le message peut vouloir dire « ne me rejetez pas » ou « vous n'avez plus votre place au banquet païen du bonheur postmoderne ». Pour le drag-queen Piche (BFM TV), « cela fait longtemps que la pop culture détourne la Cène. (...) Le problème, ce n'est pas le détournement. Ce que les gens voient comme une provocation, c'est la fluidité de genre mais, ajoute-t-il, ça, ce n'est pas une provocation, c'est juste eux qui le voient comme ça ». Mais des voix venues de partout s'indignèrent. « C'était extrêmement irrespectueux pour les Chrétiens », commenta Elon Musk sur X. « Je n'ai pas aimé les moqueries sur la Cène chrétienne, (…) fondatrice du culte dominical », écrivit Jean-Luc Mélenchon. La soirée consacra 25 minutes, soit 10 % de la cérémonie, à la transidentité, soit infiniment fois plus que la réalité du phénomène en France. Pourquoi cette sur-représentation permanente dans cette soirée ?

    Deuxième point : la vulgarité. On fait surgir « Aya Nakamura de l'Académie française pour mieux souligner combien ses borborygmes n'ont rien à envier au reste de notre littérature », dénonce Paul Sugy dans Le Figaro. La Garde républicaine pâtit de sa rencontre clownesque avec la chanteuse sur le pont des Arts - qui portait sans cesse la main sur son sexe. « On essaie de dire aux jeunes de bien se tenir, d'être bien élevé, de ne pas dire de gros mot, et ç'est ça qu'on montre », s'emporte l'auteur.

    Vient ensuite le trouple« Aucun amour à trois n'est durable », assène-t-il. Fondé sur le seul plaisir, la relation mène à l'échec. Question : « Pourquoi mettre ces images dans le crâne des enfants ? ».

    Également pointés : les portraits de femmes : Gisèle Halimi et Simone Veil. Il rappelle que « l'avortement tue directement les enfants dans le ventre de leur mère ». Et pourquoi pas sainte Geneviève, patronne de Paris ou sainte Jeanne d'Arc, patronne de France, héroïne de la nation ?

    La cinquième scène renvoie à 1793 qui, au lieu de déplorer la Terreur, la magnifie plutôt : la décapitation de Marie-Antoinette, le sang giclant sur la Conciergerie sur des éructations sataniques d'un groupe de heavy metal. Même les Soviétiques, pour célébrer 1917, ne scénarisaient pas le massacre de la famille impériale. Deux à trois millions de personnes périrent sous la Révolution dont 40 000 par guillotine. C'est « comme si on faisait un spectacle à Auschwitz pour se réjouir des morts qu'il y a eu », note l'auteur. Comment promouvoir la paix dans le monde après ça ?

    La sixième scène, la chanson Imagine de John Lennon, professe le vide existentiel : « imagine qu'il n'y ait pas de paradis, pas d'enfer, pas de religion ». L'auteur de la vidéo déplore que la croix des Invalides ait été retirée de l'affiche des JO.

    Cette « volonté de dégager les chrétiens » porte une signature que la vidéo décline ensuite sous divers indices : les livres Le diable au corps et Sexe et mensonges, le cheval de l'Apocalypse représentant la mort, la statue du taureau de Paul Jouve, symbole du sport érigé au rang de religion. Même la Tour Eiffel, « symbole maçonnique » voué à dépasser le Sacré-Cœur, ne trouve pas grâce à ses yeux. Mais après son illumination, la fin du spectacle à ses pieds était quand même d'une autre tenue, avec de très beaux moments dont on essaiera de se souvenir en oubliant le reste !

    Louis Daufresne
     

    La Cérémonie des JO est Allée Trop Loin…

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  • "Ils ne vont plus à la messe mais la visite du pape, ça leur parle”

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    L'occasion pour le pape d'inviter les jeunes à se convertir mais on sait qu'il a horreur du prosélytisme...

    De sur Moustique :

    "Ce pape est une star. Il passe super bien sur les réseaux sociaux et c'est un type hors du commun...”

    Les places ouvertes en ligne une première fois en août et une seconde fois il y a peu s’arrachent en quelques minutes, à peu près comme pour la dernière tournée des Rolling Stones. Sauf que les moyens n’ont pas l’air de suivre. La pelouse du stade Roi Baudouin devrait rester vide faute de planches trop coûteuses pour la protéger à deux semaines du match de nos dieux du football. Les Diables rouges sont prioritaires. Le groupe de Marie, comme 200 autres, est en attente pour savoir s’ils pourront venir. Celui qu’emmène Alix aussi: 5 cars réservés et 400 personnes qui viennent de Tournai. “On attend le feu vert. Les gens de mon coin aiment le pape parce qu’il est simple, abordable, il parle à tout le monde, il est tourné vers l’espérance. On a besoin de son message avec toutes les guerres, le réchauffement climatique. Et puis chez nous avec toute notre multiculturalité. On a besoin de fraternité. Les jeunes, comme mon fils, ne vont plus jamais à la messe. Mais pour un moment ponctuel comme cette rencontre, ils y vont à fond. Pour eux, le pape est une star qui passe super bien sur les réseaux sociaux mais aussi un type hors du commun. Et puis, ce sera comme un festival, avec du rock chrétien et des food trucks. Les jeunes adorent”, dit Alix avec une incroyable bonne humeur.

    Ils ne vont plus à la messe, mais...

    Isabelle et Osvaldo se lèveront au milieu de la nuit pour rejoindre le car de leur paroisse qui partira vers le Heysel à cinq heures du matin. Au départ, leurs deux plus jeunes enfants les accompagnaient mais depuis, un dispositif spécial pour les jeunes s’est mis en place tardivement, “Hope Happening”. “Ils dormiront sur un matelas la veille au Heysel puis iront au stade Roi Baudouin. Ils ne vont plus à la messe mais cet événement-là leur parle”, sourit Isabelle qui dit se sentir de plus en plus isolée comme chrétienne. “Il y a peu de monde dans les églises et personne n’est croyant dans notre cercle d’amis. Alors, c’est chouette de se dire qu’en fait on est nombreux. Moi j’y vais plus pour ça que pour le pape lui-même. Et puis, ce sera une fois dans notre vie et on a besoin d’espérance face à l’actualité si déprimante.”

    Osvaldo sera privilégié. La veille, à Louvain-la-Neuve, il sera au premier rang d’une assemblée triée sur le volet pour voir le pape autour des questions écologiques. Les cordes de son charango accompagneront Marcella, qui a écrit un poème pour François pour défendre la place des femmes et de l’écologie. “Ma maman voulait voir le pape aussi, mais elle est âgée. Elle a peur de la foule et du bruit. Elle le regardera à la télé.” Isabelle était “lutin” quand Jean-Paul II était venu dans notre pays. Elle se souvient surtout du foulard jaune qu’elle portait alors. François sera un peu sa madeleine de Proust. “Je suis curieuse de ce qu’il va nous dire”, dit-elle, enthousiaste.

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  • Libération s'inquiète : trop de jeunes se convertissent au catholicisme

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    De Paola Belletti sur Il Timone :

    “Libération” preoccupato: troppi giovani si convertono al Cattolicesimo

    Libération s'inquiète : trop de jeunes se convertissent au catholicisme

    La foi ne disparaît pas, l'Église ne meurt pas, le cœur de l'homme continue d'être fait comme Dieu l'a voulu : agité jusqu'à ce qu'il repose en Lui.

    «C'est chez les jeunes entre 18 et 25 ans que l'augmentation est la plus forte : 36% des baptisés ont entre 18 et 25 ans, une bonne raison de maintenir l'espérance contre toute espérance. Et preuve qu'il n'y a pas d'âge pour demander le baptême, certains catéchumènes ont plus de 80 ans ! », rapporte Boulevard Voltaire. Une tendance confirmée et en hausse : à Pâques 2024, 7 135 adultes ont été baptisés, soit une augmentation de plus de 30 % par rapport à 2023. « Nouvelle encourageante, à l'heure où notre société semble dévorée par un islamisme rampant, nos anciennes racines chrétiennes ne sont pas encore mortes et enterrées; pour mieux dire : elles connaissent un regain et une vitalité qui ne cesse de nous surprendre. Les baptêmes chez les adolescents ont même enregistré une augmentation de 50 %.

    La représentante du catéchuménat des adultes et des jeunes de Grenoble, ville aux pieds des Alpes célèbre pour son dynamisme culturel, ses universités et la pratique des sports d'hiver, n'en croit pas ses yeux : « Une de nos aumôneries étudiantes s'est inscrite ! 25 candidatures en septembre, contre trois ou quatre habituellement ! Ceux qui ont demandé à être accueillis dans l'Église catholique, selon le site, ont souvent été émus par la beauté de la liturgie, le silence d'une église ou le témoignage de la vie d'un ami. Il y a une soif de vérité, de sens et d’appartenance. Surtout, même s’il n’est pas connu, comme le rappelait saint Jean-Paul II aux jeunes, c’est le Christ que cherche le cœur de l’homme. Ce sont toutes des nouvelles encourageantes.

    Mais pas pour Libération (*), journal fondé, entre autres, par Sartre, qui confirmerait peut-être désormais : l'enfer, c'est les autres (qui se convertissent à la foi catholique). Une prise de conscience que la rédaction ne peut cependant pas abandonner, perdue dans les boucles intellectuelles habituelles selon lesquelles il n'est pas possible d'être rationnel et moderne et en même temps de croire en Dieu, surtout si c'est le Dieu de la révélation et de la tradition catholique. A cela s'ajoute que, pour ceux de *Libé*, la montagne de scandales et d'abus sexuels dans l'Église aurait dû dissuader même les jeunes les plus audacieux et les plus obtus. Cependant, ils demandent le baptême et veulent connaître les enseignements d'une foi qui se révèle de plus en plus capable de répondre à leur soif.

    D'abord, parce qu'ils la reconnaîssent et la prennent au sérieux, ils ne la rabaissent pas en la réduisant à un « mal-être de jeunesse », à ce type d'acné plus ou moins gênant selon la génétique et qui serait destiné tôt ou tard à disparaître. La foi ne disparaît pas, l'Église ne meurt pas, le cœur de l'homme continue à être fait comme Dieu l'a voulu : inquiet jusqu'à ce qu'il repose en Lui. Les éditorialistes de Libération feraient donc bien de reprendre leur souffle et de se remettre au travail pour laïciser encore plus radicalement une société qui leur avait procuré de nombreuses satisfactions : éducation religieuse réduite au minimum historique, ignorance de leurs propres racines, assimilation des principaux dogmes laïcs inculqués depuis la maternelle, vastes champs ouverts à la diffusion de l'islam.

    Et pourtant, la soif de transcendance ne s’apaise pas et ce n’est pas la société laïque qui comblera ce vide, car elle s’entête à répondre uniquement par le matérialisme et l’individualisme à un besoin qui les dépasse, provoquant même le dégoût chez les jeunes. Ils en ont marre du politiquement correct, ils n'en peuvent plus : « De plus en plus de jeunes ne veulent pas de ce monde wokiste et déconstructeur que créent les journalistes de Libération, ils ont confiance en l'avenir, mais pas en celui proposé par le gauche de Libé ", ajoute l'abbé Matthieu Raffray, professeur de philosophie et de théologie. Au fond, il vaut la peine d’espérer et de prier pour que les mêmes défenseurs de la laïcité la plus extrême, si zélés dans leur ressentiment anticatholique, éprouvent à leur tour une nausée enfin saine et bénéfique. Parce que même le cœur des adeptes de Libé , qu'ils le sachent ou non, est fait de la même manière que celui des jeunes qui demandent le baptême.


    (*) Libération est un journal français de gauche, fondé en 1973 par Jean-Paul Sartre et Serge July, entre autres, à la suite du mouvement social de mai 1968. Il s'est imposé comme un moyen de contre-culture, avec une forte tendance révolutionnaire et anti- orientation politique.

    Au fil du temps, Libération a évolué vers un journal plus conventionnel, tout en conservant une ligne éditoriale progressiste. Il aborde un large éventail de sujets, tels que la politique, la culture, l'économie et la société.

  • KUL : une visite du Pape avec le frein à main serré

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    Un ami nous communique cet article intéressant de Bart Maddens paru sur Doorbraak :

    La visite du Pape avec le frein à main serré

    17/9/2024

    Le pape vient en Belgique, mais cela ne se passe pas sans accroc. La KU Leuven tente même de balayer sa visite.

    Le pape François se rendra à la KU Leuven vendredi prochain.

    Rik Torfs a écrit précédemment que cette visite suscitait de l'embarras au sein de l'université. Apparemment, le pape a été invité avant la résurgence des scandales de pédophilie après le documentaire Godvergeten de la VRT, et beaucoup en sont maintenant quelque peu agacés.

    La visite du pape est déjà passée sous silence sur le site web de la KU Leuven. La page d'accueil ne contient aucune information à ce sujet et la rubrique « événements » couvre largement l'ouverture de l'année académique le 18 septembre et la célébration du 600e anniversaire de l'université.

    C'est pourtant à l'occasion de ce 600e anniversaire que le pape viendra en visite, mais même en cliquant sur « 600 ans de la KU Leuven », on ne trouve rien sur l'homme. L'université ne mentionne d'ailleurs pas le pape dans son calendrier des événements ou son agenda papier.

    Ce n'est qu'en tapant le terme « visite du pape » dans la barre de recherche du site que l'on tombe sur une page d'information. Il s'avère que le pape sera présent dans le Promotion Hall pour parler au « conseil d'administration et au personnel » de l'université des personnes les plus vulnérables de la société, en particulier les réfugiés.

    La participation à cette conversation se fait « sur invitation exclusive ». En d'autres termes, la rencontre du pape avec la communauté universitaire sera un événement relativement restreint et exclusif, bien qu'une retransmission en direct soit prévue.

    Quel contraste avec la précédente visite du pape à l'université, le 20 mai 1985. À l'époque, Jean-Paul II avait rencontré la communauté universitaire au stade de football de Louvain, Den Dreef.

    À l'époque, ce stade était peut-être plus petit qu'aujourd'hui, mais pour accueillir le plus grand nombre de personnes possible, la pelouse avait été remplie de bancs fabriqués à partir de bacs de bière. Selon les journaux, 22 000 personnes étaient présentes.

    On pourrait penser que la visite sera un peu moins importante aujourd'hui parce que le pape est plus controversé qu'en 1985. Mais ce n'est pas tout à fait exact, voire pas du tout. Dans les années 1980, à la fin de l'après-Mai 68, le pape était le diable barbu pour le grand groupe d'étudiants progressistes.

    Jean-Paul II était honni non seulement en raison de ses opinions éthiques conservatrices, mais aussi - et surtout - parce qu'il luttait contre le communisme et la théologie de la libération.

    Pendant des mois, la visite du pape a suscité de l'agitation à Louvain. Des manifestations ont même eu lieu et des bâtiments publics et des églises ont été couverts de graffitis agressifs. Pendant les vacances de Pâques, le comité du « Golden Pope » a mis le feu au secrétariat syndical du KVHV. Tout le rez-de-chaussée a brûlé.

    Les étudiants d'extrême gauche ont eu du mal à avaler que le KVHV (Union des étudiants catholiques flamands) était le moteur du « Comité flamand de la jeunesse pour la visite du pape ».

    Dans cette atmosphère tendue, l'Eglise et l'université ont tout de même osé organiser une rencontre ouverte et à grande échelle avec le pape. En effet, au lieu de tourner autour du pot, l'université a placé les questions les plus délicates et les plus sensibles au centre de la célébration. Courageux, en tout cas.

    Le recteur Pieter De Somer, qui devait mourir un mois plus tard, a prononcé son légendaire discours sur le « droit à l'erreur ». La KU Leuven considère qu'il est de son devoir de remettre perpétuellement en question les vérités établies et, si nécessaire, de les adapter au langage et à la pensée de l'époque », a-t-il déclaré. « Cela conduit inévitablement à des conflits entre l'erreur et l'orthodoxie, et parfois au passage de l'erreur à l'orthodoxie. (...) Les chercheurs universitaires devraient avoir la liberté de se tromper : c'est une condition essentielle pour qu'ils puissent, en tant que chercheurs, remplir leur mission - et l'université en tant qu'institution, la sienne ».

    Els Gryson, représentante des étudiants, a réussi à exprimer ses critiques à l'égard du pape de manière nuancée et respectueuse. Elle a salué le fait que le théologien de la libération et jésuite Jon Sobrino ait reçu un doctorat honorifique à la KU Leuven quelques mois plus tôt.

    En ce qui concerne la question éthique, elle a déclaré : « Nous recherchons également une morale qui libère les personnes et qui sort les relations de la sphère des commandements et des interdictions. La certitude avec laquelle notre Église pose certaines règles éthiques de comportement l'éloigne de la jeunesse. Cela ne nous laisse pas indifférents. » Quelques huées ont retenti dans le public à ce moment-là.

    Des sujets sensibles

    Jean-Paul II lui-même n'a pas hésité à aborder des thèmes sensibles. Sur la relation entre l'Église et l'université, il a déclaré : « Au sein d'une université catholique dynamique, les professeurs et les étudiants fidèles apprennent instinctivement, pour ainsi dire, ou plutôt par une grâce spéciale, à placer leurs connaissances et leurs recherches dans une perspective qui s'ouvre à toute vérité. »

    Et sur les positions éthiques : « Par définition, la théologie appartient au trésor de la foi tel qu'il est transmis, préservé et déclaré par le Magistère de l'Église, tant en termes de dogme que d'implications chrétiennes et éthiques ».

    Un événement curieux

    Dans l'ensemble, ce fut un événement remarquable : un échange d'idées de haut niveau intellectuel sur des questions de foi cruciales et controversées, et ce non pas dans l'intimité d'un auditorium ou d'une salle de doctorat, mais devant un public de 22 000 personnes.

    Pourquoi cela n'est-il plus possible aujourd'hui ?

    Ce sont peut-être les étudiants militants de gauche de l'époque qui sont aujourd'hui aux commandes de l'université. Le fait que près des deux tiers du personnel de la KU Leuven votent pour des partis de gauche, dont les positions sur les questions éthiques sont diamétralement opposées à celles du pape, n'arrange pas les choses.

    Il y a aussi, bien sûr, l'obsession de la diversité, qui se transforme en embarras autour de sa propre identité catholique. Mais surtout, il y a la logique commerciale et marketing qui prévaut aujourd'hui à l'université, la crainte que l'association avec l'institution ecclésiastique nuise à l'image, et donc au nombre d'inscriptions.

    Il subsiste un étrange paradoxe : pour voir comment une université peut être à la fois catholique sans complexe, critique et moderne, il faut revenir quarante ans en arrière.

  • Les « mouvements populaires » font leur retour au Vatican. Mais le Pape François ne les aime plus

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Les « mouvements populaires » font leur retour au Vatican. Mais le Pape François ne les aime plus

    Ce vendredi 20 septembre, les mouvements populaires organisent au Vatican un symposium « pour célébrer le dixième anniversaire de leur première rencontre avec le Pape François ».

    Mais curieusement, le Pape ne sera pas de la partie. Seul « un message est prévu » de sa part , peut-on lire dans l’annonce diffusée par le Dicastère pour le développement humain intégral présidé par le cardinal jésuite Michael Czerny. Nulle trace de ce symposium non plus dans l’agenda de la salle de presse du Saint-Siège.

    Cette mise au placard est surprenante quand on se rappelle le faste démesuré dont Jorge Mario Bergoglio entourait ses premières rencontres avec les mouvements populaires, pendant les premières années de son pontificat.

    La première de ces rencontres a justement eu lieu à Rome il y a dix ans, en octobre 2014. La seconde en Bolivie, à Santa Cruz de la Sierra, en juillet 2015. Et la troisième de nouveau à Rome, en novembre 2016.

    À chacune de ces occasions, François avait galvanisé les foules avec des discours interminables de près de trente pages chacun, posant les jalons d’une sorte de manifeste politique. Au premier rang pour l’applaudir, on retrouvait même le président « cocalero » de la Bolivie, Evo Morales, grand critique des évêques de son pays mais visiblement en confiance avec le Pape.

    Ces « mouvements populaires », comme le Pape les a appelés, n’étaient en fait pas de son fait, ils existaient déjà avant lui. Ce sont en partie les héritiers de ces mémorables rassemblements anticapitalistes et no-global du début des années 2000, à Seattle et Porto Alegre. Le Pape y a ajouté les « cartoneros », les « cocaleros », les vendeurs ambulants, les gens du voyage, les paysans sans terre et tous les parias à qui il confiait l’avenir de l’humanité grâce à leur montée au pouvoir espérée « qui dépasse les procédures logiques de la démocratie formelle » (c’est ce qu’il a dit textuellement). Le mot d’ordre lancé par le Pape était la triade « terre, toit, travail ». Pour tous et tout de suite.

    Mais ensuite, la mécanique s’est enrayée aux yeux de François. Principalement à cause des tensions avec un de ses compatriotes argentins, Juan Grabois (photo), qui était par ailleurs le grand organisateur de ces rassemblements et qui avait mis la machine en branle dès les premières mois de son pontificat, à l’occasion d’un séminaire au Vatican sur l’« urgence exclusion » organisé le 5 décembre 2013 avec quelques-uns des futurs leaders des rencontres avec les mouvements populaires.

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  • L’ONU pointe la Belgique pour le « taux élevé » d’avortements lié au test prénatal de trisomie

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    Du site de l'IEB :

    INFO IEB : L’ONU pointe la Belgique pour le « taux élevé » d’avortements lié au test prénatal de trisomie

    Dans son dernier rapport, le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU constate avec « préoccupation » que la « perception négative des personnes handicapées » au sein de la société belge contribue au « niveau élevé d’interruptions sélectives de grossesse ». 

    Publiées le 5 septembre dernier, les observations du CRPD (Committee on the Rights of Persons with Disabilities) s’inscrivent dans le cadre de l’examen périodique du respect par la Belgique des obligations contenues dans la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Adoptée en 2006, cette convention a été ratifiée en 2009 par la Belgique. 

    Pour effectuer son rapport d’observation, le CRPD, composé d’experts indépendants, tient compte des informations transmises par la Belgique et des contributions déposées par plusieurs organisations de la société civile s’agissant du respect des droits des personnes en situation de handicap ces dernières années sur le territoire belge. 

    Lien entre dépistage, avortement et rejet des personnes handicapées 

    Parmi les points soulevés par le Comité, figure la question du dépistage généralisé des trisomies (en particulier la trisomie 21, ou syndrome de Down) au stade prénatal en Belgique, par le biais du NIP-test. 

    Au point 16 du rapport, concernant le respect de l’article 8 de la Convention relatif à la sensibilisation à l’accueil des personnes handicapées, le Comité « note avec préoccupation […] que les perceptions sociétales selon lesquelles les personnes atteintes du syndrome de Down et d'autres déficiences ont moins de valeur que les autres personnes contribuent au niveau élevé d'interruptions sélectives de grossesse à la suite de diagnostics prénataux du syndrome de Down ou d'autres déficiences ». 

    Le fait que la perception négative des personnes handicapées entraîne un taux important d’avortements pour cause de trisomie est en pratique lié au recours généralisé au NIP-test comme méthode de dépistage en Belgique. Ce test sanguin, non invasif, est systématiquement proposé aux femmes enceintes, et par ailleurs entièrement remboursé par l’État belge. Si les soignants sont censés laisser le choix aux couples confrontés à l’annonce d’un handicap, plus de 95% des grossesses sont néanmoins avortées en cas de diagnostic de la trisomie 21 en Belgique (voy. IEB 25/02/2021).

    La nécessité d’une information « complète » et non orientée aux parents 

    Ce taux particulièrement élevé d’avortements pousse ainsi le Comité à établir une recommandation aux autorités belges concernant l’objectivité des informations qui accompagnent ce dépistage : la Belgique est invitée à « veiller à ce que les futurs parents soumis à un dépistage prénatal reçoivent des informations complètes et des conseils non directifs qui n'encouragent pas les stéréotypes sur les personnes handicapées ou les valeurs associées au modèle médical du handicap ». 

    Pour les soignants et les autorités, l’enjeu consiste ainsi non seulement à s’abstenir de fournir une information orientée qui encouragerait l’avortement en cas de dépistage de la trisomie, mais aussi et surtout à informer et soutenir les parents concernés de manière appropriée, afin que ceux-ci puissent véritablement, sur le plan matériel, médical, social et psychologique, accueillir un enfant trisomique dans de bonnes conditions. 

    D’autres pays mettant l’accent sur le dépistage systématique, tels que les Pays-Bas ou la Suède, ont également suscité les interrogations du comité onusien. À travers ce rapport, c’est la première fois que la Belgique voit sa politique de dépistage et d’accompagnement des futurs parents ainsi remise en question par une instance officielle au niveau international. 

    Culpabilisation des parents ou responsabilisation de la société ? 

    Paradoxalement, l'accueil de plus en plus positif réservé par nos sociétés aux personnes trisomiques contraste avec l'appréciation du caractère indésirable de la naissance de ces mêmes personnes. Le risque existe alors que, leur handicap ayant pu être dépisté et leur naissance ayant pu être évitée, les parents de ces enfants soient perçus ou présentés comme d’autant plus responsables de leur prise en charge, voire de leur situation. 

    Les observations et recommandations du comité onusien contribuent au contraire à dénoncer une telle culpabilisation individuelle des parents, en rappelant la responsabilité collective de la société, mais aussi des autorités politiques et des soignants, dans la promotion de l’accueil et de l’intégration des personnes porteuses de trisomie, dès le début de leur vie.

  • 600e anniversaire de l'UCL et de la KUL ; vous avez dit "catholiques" ?

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    Alors que le pape va venir commémorer le 600e anniversaire de ces institutions que l'on qualifie encore de catholiques, il serait grand temps de réajuster ses bésicles en rendant justice à la vérité qui est tout autre....

    Relisons ces excellentes analyses de notre ami Paul Vaute : 

    UCL: comment on dé-catholicise une université

    et

    UCL: le masque est tombé

    et encore :

    Un chercheur de la KUL licencié en raison de ses convictions religieuses

    mais aussi :

    Faux-semblant ou compromis de dupes ?

    On comprend d'autant mieux que la lettre ci-dessous ait été envoyée au Nonce apostolique :

    Le 5 septembre 2024

     

    Monseigneur,

     

    La nouvelle de la visite du Saint-Père en Belgique a été accueillie par de nombreux chrétiens avec joie, et nous, catholiques de différentes provinces, aimerions nous associer à cette joie.  C’est dans ce but que nous vous écrivons, peut-être un peu tard, mais en espérant néanmoins que nous serons entendus.  Voici notre souci.

    D’après les informations publiées, cinq thématiques seront abordées lors de cette visite :  l’éco-anxiété, les racines philosophiques des crises sociales et environnementales, les inégalités sociales, la place des femmes, le rôle de la sobriété et de la solidarité. Si ces sujets méritent une grande attention, nous regrettons toutefois qu’il y en a un qui n’est pas mentionné : le respect de la vie humaine depuis la conception jusqu’à la mort naturelle.  Peut-on imaginer une écologie chrétienne qui ne respecte pas la vie humaine dans ses états les plus fragiles ? Pouvons-nous parler de justice sociale et de solidarité si nous ne défendons pas de toutes nos forces le droit à la vie des enfants à naître ?

    Comme vous le savez, depuis des années les universités de Louvain et de Leuven défendent des positions et mènent des activités opposées à l’enseignement de l’Église dans le domaine bioéthique (contraception, avortement, euthanasie, fécondation artificielle, recherche sur les embryons…), avec des conséquences douloureuses.  Nombreux sont les catholiques qui estiment qu’elles ne méritent plus le qualificatif « catholique » et qui souhaiteraient aussi une prise de position plus claire de la part des évêques de Belgique.  Ils attendent que nos pasteurs expriment leur prise de distance et leur désaccord sur ces sujets avec les dirigeants de la KUL-UCL.  On constate également un malaise parmi le clergé : certains prêtres sont insuffisamment informés pour éclairer les consciences des chrétiens en ce domaine, avec des conséquences parfois très graves, d’autres préfèrent éviter ces sujets par crainte d’approfondir les tensions.

    Il est évident que ces divisions ne facilitent pas la vie et la mission de l’Église en Belgique, ni la fidélité de ses membres au magistère de l’Église universelle, et nous serions heureux si le Saint-Père pouvait redire clairement et sans ambages sa position sur ces sujets lors de sa visite aux universités de Louvain et Leuven.  Pourriez-vous lui en faire part dès qu’une opportunité s’offrira à vous ?

    Nous envoyons une lettre avec cette même demande à Mgr. Terlinden.  D’avance nous vous remercions et, en vous assurant de notre prière, nous vous prions de recevoir, Monseigneur, l’expression de nos sentiments dévoués en Notre-Seigneur.

  • Robert Bellarmin (fêté aujourd'hui) affirmait déjà le droit de résister à une loi injuste

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    Le droit de résistance passive et active à une loi injuste (source : missel.free.fr)

    L’encyclique Evangelium vitæ (25 mars 1995) relance le débat sur la résistance passive aux lois injustes (prudemment appelée objection de conscience) et la race des journalistes mondains qui parlent de tout sans en rien connaître, ont cru y découvrir une nouveauté. Il m’a semblé intéressant, puisque nous célébrons la fête de saint Robert Bellarmin[1], de nous rappeler ce qu’il enseignait du droit de résistance passive et active à une loi injuste.

    C’est la révolte des Vénitiens contre Paul V (1606)[2] qui força Robert Bellarmin à exposer ses idées sur la légitimité de la résistance à une loi injuste, quand les théologiens de la Sérénissime République qui affirmaient que L’homme n’est pas tenu d’obéir au pape quand ce que celui-ci commande est contraire à la loi de Dieu, et même dans quelques autres cas, et qui déclaraient coupables de péché mortel ceux qui avaient obéi à Paul V. Certes, Bellarmin souligne que lorsque le commandement d’un homme est manifestement contraire à la loi de Dieu, c’est un devoir de lui désobéir ; ainsi en va-t-il pour les princes séculiers qui commandent à tous leurs sujets de renier le Christ ou de sacrifier aux idoles, ainsi en va-t-il pour un pape, homme de mauvaise vie, comme l’ont été quelques-uns au temps passé (si les récits qui nous sont parvenus sont véridiques), et voulant user de fait d’une injuste violence (...) si, par exemple, un pape voulait ruiner l’église de Saint-Pierre, pour en bâtir un palais à ses parents, ou s’il voulait déposer tous les évêques, et par ce moyen mettre l’Eglise en trouble, ou s’il voulait faire la guerre sans occasion ni sujet, pour ôter les Élats à leurs vrais possesseurs, ou en gratifier ses proches, les docteurs indiquent les remèdes suivants : avoir recours à Dieu par l’oraison, admonester ledit pape avec tout respect et révérence, n’obéir point à ses commandements notoirement injustes, et enfin lui résister, et empêcher qu’il ne fasse le mal projeté. A Paolo Sarpi[3] qui objectait : Si le prince me commande quelque chose qui soit au détriment des biens temporels, je lui dois obéir, d’autant que le bien particulier doit céder au bien commun, Bellarmin répondait : Je dis que cette raison n’est de mise, d’autant qu’il peut arriver que le prince commande injustement la perte de biens temporels ; et si cette injustice est évidente, je ne lui dois pas obéir ; l’exemple de Naboth est trop clair qui refusa d’obéir au roi Achaz[4].

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  • Elles ont avorté et témoignent

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    Alors que la question de l'avortement revient dans les négociations préalables à la formation d'un nouveau gouvernement en Belgique, les témoignages réunis par l'ECLJ pourraient éclairer la lanterne des négociateurs :

    Ci-dessus, le témoignage de Valérie, le 4e témoignage et ci-dessous, les précédents témoignages.

    Cette page sera mise à jour progressivement, alors pour être sûr de ne manquer aucune vidéo:
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    Le 1er témoignage est uniquement disponible sur notre chaîne Spotify.

    Appel à une politique de prévention de l’avortement
    Lire le texte complet de la pétition
  • BXL, 15 octobre : grande conférence : Les nouvelles frontières du don d'organes

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    Don d'organes

    Je m'inscris à la conférence

    Les nouvelles frontières du don d'organes : 

    entre altruisme et tentation utilitariste

    Rejoignez la Grande conférence 2024 de l'Institut Européen de Bioéthique consacrée au don d'organes, le 15 octobre prochain à 20h00 à l'Hôtel Warwick (Bruxelles - Gare Centrale).

    Cette soirée sera l'occasion de réfléchir ensemble aux dernières évolutions scientifiques, politiques et éthiques concernant le don d'organes :

    Comment garantir la dimension éminemment altruiste de ce geste ?

    Quel regard porter sur le principe du consentement présumé pour le don d'organes post mortem ?

    Quels enjeux éthiques soulèvent les nouvelles techniques de transplantation ?

    Comment appréhender le don d'organes dans le contexte de l'euthanasie ?

    Les intervenants : 

    • Dr. Stefano Mastrobuoni, Chef de clinique en chirurgie cardiaque aux Cliniques Universitaires Saint-Luc - UCLouvain, Directeur de la European Homograft Bank et membre de la société belge de transplantation (BTS)
    • Dr. Timothy Devos, Hématologue à l'UZ Leuven et Professeur à la KULeuven, membre du comité éthique des soins de l'UZ Leuven
    • Dr. Antoine Buemi, Directeur du centre de Transplantation des cliniques Universitaires Saint-Luc

    Je m'inscris à la conférence

  • Une autopsie de l'EVRAS par trois spécialistes de la psychiatrie infantile

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    voir la video sur le site de Kairos

    Ceux qui ont osé mettre l’Evras et son idéologie en doute ont été directement qualifiés de « complotistes », « d’extrême droite », « transphobes »… Que diront-ils aux spécialistes de l’enfance que nous recevons ce jeudi 29 août, psychologues, psychanalystes, thérapeutes, spécialistes des traumas… qui ont analysé à la loupe le guide Evras et en tirent des conclusions implacables, compilées dans un livret critique à mettre entre toutes les mains de ceux qui travaillent dans le milieu de l’enfance?

    Invités:

    • Beryl Koenerpsychiatre infanto-juvénile, docteur en médecine à l’Université Catholique de Louvain, doctorat (PhD) en neuropsychopharmacologie à l’institut des neurosciences de l’UCL
    • Jean-Yves HAYEZ: pédopsychiatre, docteur en psychologie et professeur émérite à la Faculté de médecine de l’UCL
    • Jean-Pierre LEBRUNpsychiatre et psychanalyste

    Devez-vous continuer à vous taire face à ceux qui érigent la folie et l’illimité comme projet de civilisation?

    Analyse du guide EVRASEvras-2024Télécharger