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Société - Page 3

  • De nouveaux actes de christianophobie en Europe

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    De l'Observatoire sur l'intolérance et la discrimination des chrétiens en Europe :

    ALLEMAGNE

    Un homme de 24 ans a été battu à Berlin cette semaine après s'être présenté comme chrétien. Cinq inconnus l'ont interrogé sur ses convictions religieuses. Lorsqu'il a répondu qu'il avait été baptisé chrétien, ils l'ont frappé à plusieurs reprises à la tête . Plus tard dans la soirée, des passants ont trouvé l'homme allongé sur la route et ont appelé une ambulance. Il a été transporté à l'hôpital avec des blessures au visage.

    Plus tôt ce mois-ci, un congrès chrétien pro-vie à Schönfeld a été victime d'une attaque à l'acide . Lors de ce rassemblement pacifique, qui visait à discuter des moyens de garantir une vie digne à chaque être humain, une femme a tenté de saboter les travaux en utilisant délibérément une substance corrosive. Cet incident fait suite à une série d'attaques choquantes contre des églises allemandes ces dernières semaines.

    À Mayence , un curé a donné l'alerte après avoir découvert des excréments dans l'eau bénite et la chapelle, ainsi qu'un confessionnal détruit. À Kraichgau , un cierge pascal et la Bible d'autel ont été retrouvés maculés d'excréments sur la chaire, tandis qu'un cierge d'autel a été retrouvé dans une flaque d'urine sur le sol de l'église. À Ebersbach , l'autel de l'église locale a été incendié à plusieurs reprises par des vandales, qui ont également peint la nappe d'autel, touché à l'orgue et cassé un œuf dans le bénitier.

    À Öhringen , le maître-autel en bois de la collégiale a été endommagé. À Gross-Gerau , une Bible posée sur l'autel a été incendiée . La police de Neuss-Erfttal enquête sur un incendie criminel survenu dans l'enceinte de l'église. À Salzgitter-Bad , une statue de la Vierge Marie a été arrachée de ses amarres et endommagée, et dans la région de l'Odenwald , plusieurs églises ont été vandalisées.
     
    AUTRICHE

    L'église paroissiale de Breitenfeld,  à Vienne, a vu son accès restreint suite à des agressions violentes et des actes de vandalisme. Une secrétaire a été agressée et un sacristain de 74 ans a été hospitalisé après avoir reçu des coups de pied. Des actes de vandalisme ont également été confirmés. L'église n'est désormais ouverte que pour la messe, et une présence policière est assurée.
     
    FRANCE

    Un groupe de jeunes a agressé le curé de Montfavet , à Avignon. Ils ont demandé à entrer dans l'église pour se « convertir au christianisme », mais ont ensuite insulté la foi chrétienne, crié « Allah Akbar » et menacé d'incendier l'église .

    Un acte de vandalisme particulièrement grave a eu lieu à l'église Saint-Martin de Colmar : des objets liturgiques ont été endommagés et des statues de Marie et du Christ ont été vandalisées, leurs bras et leurs mains ayant été volontairement brisés. Des bancs ont également été renversés, causant plus de 10 000 euros de dégâts.

    À Corancy , une croix en bois de deux mètres de haut, située au milieu d'une forêt, a été sciée et volée. Selon le maire, elle représentait le cœur de la chrétienté locale.
     
    ITALIE

    Les églises et sanctuaires d' Ascoli Piceno , de Dorgali et de Lonato del Garda ont été victimes à plusieurs reprises d'actes de vandalisme. Lors d'un incident, un crucifix en bois a été arraché du mur et jeté. Dans les Abruzzes , l'église locale a été la cible d'une tentative d'incendie criminel.

    SUÈDE

    L'église historique en bois d'Älvsbyn , en Suède, a été victime de deux incendies criminels présumés survenus en peu de temps. En réponse, la paroisse d'Älvsbyn a déplacé les services, notamment les funérailles, les cultes et les répétitions de la chorale.
     
    ROYAUME-UNI

    Une nouvelle enquête menée par la UK Countryside Alliance a révélé que plus de 9 000 crimes ont été signalés dans les églises britanniques entre 2022 et 2024.

    Parmi ceux-ci figuraient 3 237 incidents de dommages criminels, de vandalisme et d'incendie criminel, ainsi que 1 974 actes de violence .

    Le Vendredi saint, des vandales ont profané le bâtiment de l'église du Lancashire et au moins 40 pierres tombales dans le cimetière avec des déclarations offensantes , notamment du contenu sexuellement explicite, des blasphèmes explicites et des slogans tels que « Dieu est un mensonge ».

    Lire le rapport du Royaume-Uni

  • Comme Jésus avec les prostituées. Une activité fort peu connue de Léon XIV quand il était évêque au Pérou

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Comme Jésus avec les prostituées. Une activité fort peu connue de Léon XIV quand il était évêque au Pérou

    Le Pape Léon connaît bien le phénomène migratoire, non seulement aux États-Unis, où l’on sait son désaccord avec les solutions adoptées par Donald Trump, mais également au Pérou, où il a été évêque du diocèse de Chiclayo pendant huit ans (sur la photo de Julio Reano pour AP, pendant qu’il célèbre la fête du Corpus Domini, dans le stade de la ville).

    Le Pérou a connu une vague d’immigration massive en provenance du Venezuela, dont de nombreuses femmes contraintes à se prostituer. Et pour combattre cette situation, l’évêque de l’époque, Robert F. Prevost, a créé dans son diocèse une « Comisión de Movilidad Humana y Trata de Personas ».

    Pendant ses années d’activité, le centre d’accueil de San Vicente de Paul ouvert en périphérie de Chiclayo par cette Commission, en collaboration avec la famille de Saint-Vincent-de-Paul et Caritas, a temporairement hébergé et fourni de l’aide à plus de 5000 immigrants.

    Mais il y avait, en plus de cela, une activité visant spécifiquement les femmes forcées de se prostituer, pour les arracher aux bars et aux bordels et leur offrir des opportunités professionnelles, pour les aider à régulariser leur statut d’immigrées, pour leur fournir une assistance quand elles étaient malades et les aider à prendre en charge leurs enfants. Avec elles, Mgr Prevost organisait aussi des journées de retraite spirituelle, qui étaient très fréquentées. Il célébrait la messe et entendait les confessions.

    Le 17 mai dernier, le quotidien argentin « La Nación » a consacré un reportage à cette activité de celui qui était à l’époque évêque de Chiclayo, une activité jusqu’ici très peu connue en dehors de son diocèse. Il est signé María Nöllman, une journaliste qui s’est rendue dans la périphérie poussiéreuse de Chiclayo, dans une maison de terre au toit de tôle ondulée, à la rencontre d’une mère et de ses deux enfants, Silvia Teodolinda Vázquez, 52 ans, qui a partagé avec « padre Rober » — comme elle l’appelait affectueusement – cinq années d’engagement pour secourir les prostituées.

    « Le jour où j’ai rencontré ‘Padre Rober’ – raconte Silvia -, il m’a dit une chose très belle. C’était une réunion de travail. À la fin, il s’est approché de moi, et avec son ton chaleureux, il m’a dit : ‘Silvia, je comprends que cette activité soit très difficile pour toi, à cause de tout ce que tu as vécu quand tu étais jeune femme. Je te suis reconnaissant pour tout ce que tu es en train de faire pour ces filles et je te bénis’. J’ai ressenti une grande émotion ».

    En effet, Silvia également avait été victime de l’exploitation des femmes. Elle avait d’abord été abusée par un voisin quand elle n’avait que 11 ans. Après quoi, l’agresseur l’a obligée à déménager à Lima, puis à Piura, Trujillo et Olmos, où elle a été sexuellement exploitée pendant des années dans des bars et des bordels.

    « Ils m’ont pris mes papiers. Ils m’obligeaient à appeler ma famille pour dire que j’allais bien, que je faisais le nettoyage dans une maison, mais c’était un mensonge. Je ne pouvais pas partir. Ils me disaient que si je partais, ils auraient tué ma mère. Quand ma fille est née, ils ont commencé à me dire qu’ils l’auraient tuée elle aussi. Je vivais dans la peur », dit-elle à voix basse, pour que ses enfants ne l’entendent pas.

    À 22 ans, elle fait la connaissance d’une religieuse de Lima, Dora Fonseca. « Elle m’a demandé : ‘C’est toi Silvia ? Tu es une prostituée, n’est-ce pas ?’. ‘Oui’, ais-je répondu. Elle m’a demandé où je travaillais et je leur ai donné l’adresse. Je n’aurais jamais pensé qu’elle serait venue. J’ai été très surprise de la voir débarquer dans le bar, ce soir-là, revêtue de son habit. Elle m’a dit : ‘Ma fille, avec les Sœurs Adoratrices, nous avons une maison à Chiclayo pour enseigner différents métiers aux prostituées ».

    « J’ai mis pas mal de temps pour arrêter, j’avais peur. Mais je l’ai fait. Elles m’ont sauvée et je leur en serai éternellement reconnaissante. Elles m’ont donné des vêtements pour mes enfants, un travail et elles m’ont aidé à construire un toit pour ma maison. Je leur serai éternellement reconnaissante parce que grâce à elles, j’ai pu aller de l’avant et devenir la personne que je suis aujourd’hui. Elles ont été mes deuxièmes mamans ».

    Silvia a travaillé pendant plus de 15 ans avec les Sœurs Adoratrices, pour aider les prostituées. Et c’est dans le cadre de cette activité qu’elle a rencontré Mgr Prevost. C’était en 2017, et celui qui était encore évêque de Chiclayo a demandé aux sœurs, et à Silvia avec elles, de collaborer avec la « Comisión de Movilidad Humana y Trata de Personas » qu’il venait de créer dans le diocèse.

    « Je coordonnais tout avec lui. Il arrivait et nous parlions avec celui qui, pour nous à cette époque, était le ‘padrecito’, le petit père ».

    « C’est émouvant de voir combien de jeunes filles sont parvenues à changer de vie. Deux d’entre elles ont ouvert un salon de beauté juste ici derrière le coin et, chaque fois que je passe par là, je suis heureuse de les voir ». Elle dit qu’au moins trente femmes ont pu être libérées de l’esclavage sexuel, depuis que la commission a commencé à s’engager pour elles.

    Par ailleurs, cette commission ne s’est pas arrêtée avec le départ de Mgr Prevost pour Rome en 2023. « Nous travaillons toujours. Nous sommes en train de mettre sur pied des laboratoires de formation. Nous voudrions donner aux jeunes filles la possibilité de choisir d’autre types de travail, d’être enfin libres », dit-elle. « Quand j’ai appris ensuite que ‘padre Rober’ était devenu pape, j’ai pleuré de joie ».

    Nous ne savons pas si Léon XIV a visionné le reportage de « La Nacíon » sur son activité dans le diocèse de Chiclayo.

    Mais ce que connaissons très bien, ce sont ces paroles de Jésus : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu.  Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. » (Matthieu 21, 31–32).

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    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l’hebdomadaire L’Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.
    Ainsi que l’index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • Si Léon XIV était un nouveau PDG, il serait un génie, affirment les experts en leadership

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    De Zelda Caldwell sur le NCR :

    Si Léon XIV était un nouveau PDG, il serait un génie, disent les experts en leadership

    Les qualités d’humilité, de clarté et de leadership serviteur sont les premiers signes que le pape Léon trace une voie unificatrice.

    21 mai 2025

    Cela fait moins de deux semaines que le pape Léon XIV a été élu 267e pape, et en si peu de temps, il semble avoir réussi l'incroyable exploit de gagner la plupart des catholiques à une époque de profonde division au sein de l'Église.

    L’Église catholique est une « corporation » mondiale — non pas au sens commercial moderne, mais au sens originel du terme : un corpus , un corps, le Corps du Christ.

    Et alors que tous les regards sont tournés vers un nouveau PDG, le monde se tourne vers le pape Léon XIV pour trouver des signes indiquant qu’il est l’homme idéal pour succéder à saint Pierre — un rôle que le Catéchisme enseigne comme étant « la source perpétuelle et visible et le fondement de l’unité des évêques et de toute la communauté des fidèles ».

    Les premiers retours des experts en gestion d'entreprise ? Le Saint-Père est fracassant, offrant une sorte de « master class », pour ainsi dire, sur la manière d'accéder aux plus hautes fonctions.

    Les experts en leadership consultés par le Register pour cet article ont souligné plusieurs raisons spécifiques pour lesquelles le pape Léon connaît un si bon départ.

    Il adopte le rôle de « leader serviteur ». Le terme « leader serviteur », inventé en 1970 par Robert Greenleaf, dirigeant et chercheur en gestion chez AT&T, décrit une philosophie de leadership qui donne la priorité aux besoins et au bien-être des autres au sein de l'organisation.

    Dans le monde des affaires, le leadership serviteur peut se traduire par des salaires et des avantages sociaux plus élevés pour les travailleurs, par des investissements dans la formation et le développement de carrière, et par le traitement des travailleurs comme des collaborateurs dans une entreprise commune.

    Des experts comme Andreas Widmer, ancien garde suisse sous le pape Jean-Paul II et plus tard PDG d’une entreprise technologique, affirment que le nouveau pape est l’incarnation de cette approche de leadership.

    « Il étudie la situation et trouve un terrain d'entente avec tout le monde. Et c'est exactement ce que je conseillerais à quelqu'un qui accède à un poste de direction de faire en premier lieu », explique Widmer, directeur du Centre Arthur & Carlyse Ciocca pour l'entrepreneuriat raisonné de la Busch School of Business de l'Université catholique d'Amérique.

    « C’est le signe révélateur d’un leadership serviteur lorsque vous faites cela », a-t-il déclaré.

    Lors de sa messe inaugurale dimanche, il a explicitement souligné que le Vicaire du Christ devait être un « serviteur » plutôt qu'un « autocrate ». Le pape Léon XIV a déclaré :

    L'apôtre Pierre lui-même nous dit que Jésus « est la pierre rejetée par vous, les bâtisseurs, et devenue la principale de l'angle » (Actes 4, 11). De plus, si le roc est le Christ, Pierre doit paître le troupeau sans jamais céder à la tentation d'être un autocrate, de dominer sur ceux qui lui sont confiés (cf. 1 Pierre 5, 3).
    Au contraire, il est appelé à servir la foi de ses frères et à marcher à leurs côtés, car nous sommes tous des « pierres vivantes » (1 P 2, 5), appelés par notre baptême à construire la maison de Dieu dans la communion fraternelle, dans l’harmonie de l’Esprit, dans la coexistence des diversités.

     

    Il fait preuve d'humilité et d'authenticité. Rob Neal, cadre dans l'immobilier et président du conseil d'administration de l'Université catholique d'Amérique, estime que ces deux qualités sont essentielles à un leadership efficace.

    « Je pense que ces deux valeurs d'authenticité et d'humilité émanent facilement de lui, et c'est très important », a déclaré Neal au Register. « On ne peut pas feindre l'authenticité. On peut sentir l'authenticité inexacte, si vous voulez. »

    L'humilité du pape Léon, a déclaré Neal, était évidente lors de sa première messe papale le 9 mai, lorsqu'il s'est adressé directement au Collège des cardinaux et a reconnu son besoin de leur soutien.

    « Vous m'avez appelé à porter cette croix et à accomplir cette mission. Je sais que je peux compter sur chacun d'entre vous pour marcher à mes côtés, tandis que nous continuons, en tant qu'Église, en tant que communauté d'amis de Jésus, en tant que croyants, à annoncer la Bonne Nouvelle, à annoncer l'Évangile », a déclaré le pape.

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  • Un rapport (qui n'est plus) secret révèle une France favorable à la charia

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    De Lorenza Formicola sur la NBQ :

    Un rapport (qui n'est plus) secret révèle une France favorable à la charia

    La capitulation de la France face à l'islamisation : ce n'était pas exactement le résultat attendu par le gouvernement Attal qui a commandé l'enquête sur l'infiltration du croissant dans le pays. Un réseau tentaculaire lié à la « Confrérie » qui menace toute l’Europe.

    21_05_2025

    Le rapport désarmant du gouvernement Attal, Les Frères musulmans et l'islamisme politique en France, a été qualifié de « secret ». Le Figaro a réussi à l'obtenir en avant-première, ainsi qu'en exclusivité. Réseaux tentaculaires, organisation secrète, quartiers islamisés : le tableau dressé est le schéma détaillé de la  tentative de recrutement  visant à établir un État islamique sous le joug de la charia. 
    La version déclassifiée mais allégée sera présentée aujourd'hui, 21 mai, par Macron au Conseil de défense. La question de l'infiltration islamiste et des Frères musulmans agite le 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré. 

    Le document de défense hautement sensible, dont l'intégralité du contenu ne sera probablement jamais rendu public , et sur lequel un préfet et un ambassadeur ont travaillé avec l'aide d'un riche réseau diplomatique, n'était pas exactement ce que Macron espérait ajouter à la liste de ses déjà nombreuses contrariétés. Ce n'est que le 12 mai que l'Assemblée nationale, à l'initiative de la coalition de centre-droit, a présenté la  proposition de résolution  visant à créer une commission d'enquête sur les liens existant entre les représentants de mouvements, organisations et réseaux politiques qui soutiennent l'action terroriste ou propagent l'idéologie islamiste.

    Puis vint le rapport qui n'était plus « secret ». Il s'agissait d'une mission de plus d'un an , menée en France et dans plusieurs autres régions d'Europe, au cours de laquelle des dirigeants musulmans ont été rencontrés au niveau national et local, considérés comme une expression des Frères musulmans à Paris.
    Annoncée  il y a environ un an, l'enquête a révélé un contexte dans lequel la présence de l'islam lié aux Frères musulmans est enracinée dans au moins vingt départements. Le rapport confirme également que la toile de fond d’un phénomène qui semble s’amplifier est aussi l’impact de la guerre qui a éclaté après l’attentat terroriste perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023. Le mécanisme d’influence des Frères musulmans apparaît avec force : à travers des stratégies de séparatisme et de subversion, les Frères ont pu mener un processus d’islamisation du territoire français, contribuant à la déstabilisation de la République .

    Le rapport gouvernemental parle d'un cercle interne du mouvement des Frères musulmans, c'est-à-dire du noyau dur, qui compterait entre 400 et 1000 personnes, avec un budget d'environ 500 000 euros, et qui, en raison des tentatives du gouvernement pour contenir le phénomène, a diminué d'au moins la moitié au cours des cinq dernières années. Jusqu’en 2019, les Frères musulmans ont pu bénéficier de  financements étrangers, notamment du Qatar, entre autres.

    Ce qui en ressort, c’est une France qui est une porte d’entrée, plus qu’ouverte, grande ouverte à l’islamisme. Les 73 pages reçues en exclusivité par Le Figaro montrent qu'il existe environ 139 lieux de culte dépendant directement de la Confrérie et représentant la principale émanation du mouvement. Ils ont désormais redéfini le bien et le mal, selon un critère qui mélange réalisme politique et utilitarisme économique.

    Au fil des années, ils ont réussi à occuper le  secteur de l’éducation , devenu une priorité pour la branche française des Frères musulmans. Selon le rapport, il existe 21 instituts liés à la Confrérie et ils accueillent plus de  4 200 étudiants. On compte, en revanche, 815 écoles coraniques à travers le pays qui accueillent au total 66 050 élèves mineurs. Alors que le voile reste l'étendard de la préservation de l'islam dans la France de Macron.

    Les services secrets, encore, ont recensé dans la région lyonnaise pas moins d'"une cinquantaine d'associations musulmanes (...) qui manifestent plus généralement une inclinaison vers les Frères musulmans" et ce sont deux grandes mosquées, dont probablement celle de Villeurbanne, qui font office de piliers du système. Les figures religieuses, omniprésentes, exercent une influence tous azimuts « dans les domaines de la charité et de l’engagement humanitaire, de l’éducation religieuse, de la famille, du mariage, de l’insertion professionnelle, de l’entrepreneuriat musulman, de la protection des consommateurs, des services à la personne, de l’éducation des adultes » et, bien sûr, dans la « lutte contre l’islamophobie ». Ce contrôle total se traduit par une « pratique religieuse rigoureuse avec un nombre très élevé de filles portant l’ abaya et une augmentation massive et visible du nombre de filles portant le voile ». Même à l'âge de cinq ans. 

    Le rapport retrace l'histoire du mouvement en Europe, qui a débuté il y a au moins 70 ans, « en suivant les mouvements migratoires et la répression dont ils font l'objet dans le monde musulman depuis les années 1950 ». 
    Il y a quelques semaines, Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,  déplorait  la possibilité, selon lui, que les Frères musulmans puissent se présenter à l'élection présidentielle de 2027 avec leur propre parti ou avec un réseau capable de soutenir un candidat choisi parmi les forces déjà existantes dans le pays : « si vous nous emmenez avec vous, nous vous apporterons beaucoup de voix. » "Le but ultime est de mettre  toute la société française à genoux devant la charia  " , affirme le ministre Retailleau. 
    Et, pendant ce temps, au moment même où nous écrivons, Fondapol, le groupe de réflexion dirigé par  Dominique Reynié, a publié le  rapport Combattre l'islamisme sur le terrain  rédigé par le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, et avec une contribution du ministre de l'Intérieur Retailleau. Presque comme une confirmation du rapport choquant des services de renseignement sur les Frères musulmans.

    Concernant l'accélération de l'entrée de l'islam dans la société , selon le préfet Brugère, les islamistes progressent et ont infiltré « tous les domaines de notre vie collective ». Les prédicateurs sur les réseaux sociaux ; écoles islamiques privées n’ayant pas signé de contrat avec l’État ; des clubs sportifs qui mélangent effrontément sport et prière, séparent les femmes des hommes et promeuvent le voile dans les compétitions ; activités commerciales halal qui favorisent l’appartenance au groupe  – c’est-à-dire qu’elles sont nées pour renforcer le sentiment d’appartenance communautaire parmi les musulmans, pour transmettre des valeurs religieuses et alimenter une logique de séparation et d’isolement. 
    Quant aux lieux de culte, le préfet souligne la difficulté d'identifier les prêches liés au terrorisme car la stratégie de la dissimulation (la fameuse  taqîya ) est en place pour éviter d'être dénoncé.

    Pour contester tout ce qui est  occidental  en France, « les Frères musulmans misent sur le nombre, avec un puissant carburant : la victimisation face à la prétendue menace de  l'islamophobie. Chacun peut constater à quel point ce néologisme, utilisé à toutes les sauces, est devenu un argument marketing imparable pour inciter des millions de Français à se retirer de la communauté nationale », écrit le préfet  Brugère  dans son dossier.
    Les Frères musulmans partagent des éléments de certaines sectes, des méthodes d’entrée et d’infiltration comparables à une organisation mafieuse. Les Frères musulmans mènent une guerre de basse intensité que, malheureusement, nous percevons à travers le prisme déformant du  radicalisme.

    L’objectif est de réunir la oumma , la nation musulmane, la seule légitime à leurs yeux . Ils veulent établir une société islamique mondialisée conformément à une exigence divine. Dans les sociétés sans tradition musulmane, on veut rendre la société « conforme à la charia » jusqu’à ce qu’elle « se soumette » naturellement à l’islam. À l’heure où la France est rongée par un malaise existentiel, l’exécutif devra porter la réponse à un tout autre niveau. Ce n’est pas seulement la France qui est en danger, mais toute l’Europe. (et la Belgique en particulier, ndB)

  • Journée de commémoration de l’Holocauste au Cambodge; comment Pol Pot a aboli la famille, tirant les leçons de la Révolution française

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    De Valter Lazzari sur la NBQ :

    Comment Pol Pot a aboli la famille, tirant les leçons de la Révolution française

    Le 20 mai est la Journée de commémoration de l’Holocauste chaque année au Cambodge. Car ce jour-là, l’Angkar a imposé l’obligation de la vie collective et a détruit la famille. D’où vient cette idéologie mortelle ? De France, à partir de la Révolution française.
     
    20_05_2025

    Génocide des Khmers rouges, ossuaire de Siem Reap (La Presse)

    Cela fait cinquante ans. Le 20 mai est la Journée de commémoration de l’Holocauste chaque année au Cambodge. Car ce jour-là, l’Angkar a imposé l’obligation de la vie collective et a détruit la famille.

    Les « libérateurs » avaient des idées claires : une société pure, une véritable égalité , non pas le socialisme mais le communisme. La République démocratique du Kampuchea est née . Il y avait avant tout l' Angkar , qui n'était pas une personne, il n'y avait pas de leader charismatique, pas de césarisme, pas de culte de la personnalité. L’Angkar était une entité collective, une Commission, on peut la traduire par « l’Organisation ». Oui, il y avait Kieu Sampam mais il n'était pas au sommet, c'était Pol Pot, qui n'apparaissait même pas en public. La dévotion était due à l'Angkar .

    Une palingénésie, repartant de l'An Zéro, pour une Société nouvelle. Dans lequel il n'y avait de la place que pour deux grandes classes : Les paysans (collectivisés) sont le Peuple ancien ou simple Peuple des campagnes ou plutôt des territoires "libérés" dans les années et les mois précédant le 17 avril 1975. Ils devaient haïr tous les habitants des villes. Et ils l’ont bien enseigné aux enfants qui composaient leur armée (les enfants soldats n’ont pas été inventés en Afrique).

    Il y avait ensuite le Nouveau Peuple ou Peuple du 17 avril, car ils avaient été « libérés » après le 17 avril. Et tous étaient des ennemis potentiels, car corrompus par les modes de vie occidentaux. Ils représentaient une menace : les personnes instruites, les professionnels, les enseignants, les médecins, les avocats, les locuteurs de langues étrangères, les personnes portant des lunettes, les personnes faibles et handicapées, les moines, les nonnes et, en bref, tous les habitants de la ville. « Les nouveaux venus sont une plante parasite : ils ont perdu la guerre et sont prisonniers de guerre . » « Il n'y a aucun avantage à vous garder ici, il n'y a aucun inconvénient à vous perdre . »

    Il fallait les rééduquer : c'est pour cela qu'ils furent tous expulsés des villes. À la campagne, dans les fermes collectives, tout vêtement coloré était interdit, il fallait donc les teindre en noir, tout le monde s'habillait en noir. La religion est interdite, les origines et les croyances religieuses sont répudiées. Commerce interdit, éducation interdite, argent et propriété privée abolis. Les familles ont été divisées et les gens ont été déportés dans différentes parties du pays : hommes avec hommes, femmes avec femmes ; avec des mères seules ayant des enfants de moins de 6 ans. Résultat? Plus de 3 millions de Cambodgiens tués par les Cambodgiens eux-mêmes, soit un quart de la population : comme si 15 millions d'Italiens avaient été tués par d'autres Italiens.

    Demandons-nous comment il a pu se faire que ce pays ait connu la terreur (même ceux qui cueillaient simplement des fruits sauvages étaient punis de mort) et soit tombé dans la famine, allant même jusqu’au cannibalisme ? Comment la tragédie de la soi-disant République démocratique du Kampuchea, 1975-79, a-t-elle pu se produire ?

    Suong Sikoeun était un cadre de ce régime : il publia ses puissants mémoires en France ( Itinéraire d'un intellectuel khmer rouge éd. Cerf). Son apprentissage, comme celui de tous les autres, s'est déroulé à Paris, sanctuaire des étudiants cambodgiens, où une série de professeurs d'université les ont initiés aux concepts de la Révolution de 1789 combinés à l'expérience communiste. Suong confesse : « Mon processus a été lent et remonte aux années 1950, lorsque j’étais au lycée : je suis devenu passionné par la Révolution française. J'ai fait miens les idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité. Et encore plus quand je suis venu en France pour l'université. Au fil des années, je me suis lancé à corps perdu dans des activités et des débats politiques, en arrivant peu à peu à la conclusion que seule une révolution violente, menée par une poignée de militants dévoués et résolus, intimement liés aux masses, sous la direction du Parti marxiste-léniniste, pourrait mettre fin aux maux dont souffraient mon pays et mon peuple : la domination étrangère, l’oppression féodale et l’injustice sociale. (…) Je lisais avidement tout ce qui concernait la Révolution française, avec une préférence pour les Jacobins et leur chef, Robespierre, qui était mon héros, mon idole. Et je me suis décidé à l'idée d'une transformation de la société par la méthode révolutionnaire et à la nécessité d'une dictature prolétarienne."

    En bref, c'est ce que soutenait (bien que moqué) le cardinal archevêque de Paris Jean-Marie Lustiger, qui dans son livre-entretien (La Scelta di Dio, Longanesi) indiquait dans le mélange entre la Révolution de 1789 et le marxisme , dont était imprégnée une certaine culture française du XXe siècle, la responsabilité d'avoir « armé le canon » du génocide cambodgien.

    C'est une histoire qui commence il y a longtemps, la rédemption par Dieu est remplacée par l'idée d'auto-rédemption par l'homme. L'histoire antique et médiévale est marquée par la présence de sectes professant des hérésies manichéennes et gnostiques : les Cathares (XIe-XIIIe siècles), les Frères du Libre Esprit (XIIe-XIVe siècles) (Adamites, Béghards, Hussites, Taborites, ...), les Frères Apostoliques (XIIIe-XIVe siècles), Fra Dolcino : l'avènement d'un renouveau radical du genre humain et l'instauration d'un état définitif de perfection. Puis, au sein de la révolte protestante, des chefs se sont investis en prophètes : T. Műnzer : « que tous étaient égaux, que toutes choses étaient communes à tous les hommes, que chacun recevait selon ses besoins, mais... un impie n'a pas le droit de vivre s'il entrave les pieux... l'épée est nécessaire pour les exterminer ». La « Nouvelle Jérusalem » est Münster : là, pour la première fois, la terreur systématique est appliquée comme moyen de réaliser le rêve messianique de « refaire la création ». L’enthousiasme de F. Engels et de l’historiographie marxiste pour ce « prophète du communisme » est bien connu, car son esprit égalitaire se combinait avec l’action révolutionnaire. Les constantes de ces phénomènes révolutionnaires sont : la création d’un monde nouveau et parfait n’est possible qu’en faisant table rase de l’ancien monde ; toujours la pratique de la Terreur ; la subordination coercitive de tout et de tous au plan politique aujourd'hui pour parvenir demain à la liberté absolue .

    Démocratie totalitaire : son théoricien le plus éminent est Jean Jacques Rousseau . Il nie le péché originel, l'homme est intrinsèquement bon et a vécu heureux dans "l'état de nature" (le bon sauvage) mais l'évolution des rapports sociaux, la naissance de la propriété privée le corrompent. Il faut alors un contrat social : « Chacun de nous met en commun sa propre personne et toute sa propre puissance sous la direction suprême de la volonté générale . » Dans la douce contrainte de Rousseau, la guillotine et le Goulag apparaissent en filigrane . Car « Comment peut-on espérer qu'une multitude aveugle, souvent ignorante de ses propres désirs, exprime une volonté commune ? La sollicitude active d'un leader qui incarne la volonté générale jusqu'à ce que le peuple soit éduqué à la vouloir. »

    D'où vient l'homo ideologicus ? Dans les sociétés de pensée (salons philosophiques, groupements politiques, loges maçonniques et, plus tard, partis idéologiques). Ils parlent de tout, ils se basent sur des mots, pas sur la réalité ; c'est le domaine de l'opinion : il faut briser les obstacles à la liberté, qui sont l'expérience, la tradition, la foi. « Dans les révolutions, l’abstraction tente de s’élever contre le concret. C'est pour cela que l'échec est inhérent aux révolutions" (J. Ortega y Gasset, Masse e aristocrazia , Volpe). Selon A. Cochin ( Mechanics of Revolution , Rusconi) nous avons trois phases.

    Une première étape d'incubation idéologique (1750-1789) : où la Terreur domine déjà les lettres, une Terreur exsangue, dont l'Encyclopédie fut le Comité de Salut public et D'Alembert le Robespierre : avec l'instrument de la diffamation (infamie ) . Le réseau d'entreprises réparties sur toute la France adopte cette méthode.

    Ensuite, deuxième étape, la philosophie devient action politique pour la réalisation de la volonté générale. Cochin fournit la preuve des manipulations par lesquelles les « sociétés » parvenaient à faire adopter des résolutions avant le vote dans les assemblées et, par le biais du réseau corporatif, à les faire converger rapidement vers Paris. Les institutions représentant le peuple de Paris, la Commune et les Sections, finirent par être dominées par une petite minorité de révolutionnaires professionnels , eux-mêmes dirigés par des tireurs de ficelles, les chefs jacobins. Il fallait créer un produit maniable, le citoyen , c’est-à-dire un individu sans protections sociales. Et ainsi affaiblir les liens familiaux « Les enfants appartiennent à la République, avant leurs parents » (GJ Danton).

    Troisième phase (1793-94) : l'État révolutionnaire . Celui qui incarne la volonté générale a le devoir d'élargir le champ des ennemis du peuple et de « punir non seulement les traîtres mais aussi les indifférents » (Saint-Just, Terreur et liberté , Editori riuniti). Ennemis du peuple : le terme (sinistrement abondant dans le vocabulaire communiste) est né avec la Terreur jacobine. Elle est globale : par exemple, dans la loi du 22 prairial an II, la définition des « ennemis du peuple » est si vague que tout le monde peut y être inclus : puisqu'il suffit d'« inspirer le découragement », de chercher à « corrompre les mœurs » ou à « altérer la pureté et la puissance des principes révolutionnaires », rien n'étant défini sur ce que signifient ces termes très généraux. Le droit-devoir d’exercer la terreur : « La terreur n’est rien d’autre qu’une justice prompte, sévère, inflexible ; c'est donc une émanation de la vertu. » Et la machine de la Terreur se nourrit de dénonciation et se couvre de silence. Il faut alors trouver les « coupables » des échecs révolutionnaires (famine, effondrement de la production, défaites militaires, ...). Finalement, la Révolution dévore ses enfants.

    Voici les étapes de la démocratie totalitaire et voici le Kampuchea démocratique : contrairement à l'Occident, où ce trouble-fête de l'Église vous empêche de faire les choses exactement comme elles devraient être faites, à l'Est les étudiants étaient assidus et savaient appliquer les théories avec le plus grand zèle.

  • France : les députés adoptent le « droit à l’aide à mourir » : une « trajectoire vertigineuse »

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    De gènéthique.org :

    Les députés adoptent le « droit à l’aide à mourir » : une « trajectoire vertigineuse »

    19 mai 2025

    Samedi, les députés ont continué l’examen de la proposition de loi « relative au droit à l’aide à mourir ». Des séances ajoutées afin de tenir les délais d’examen du texte : le vote solennel est prévu le 27 mai.

    « Aide à mourir » : un oxymore, un euphémisme

    Alors qu’ils examinent l’article 2, les deux premières heures du débat ont été intégralement consacrées à des débats sémantiques, dans le prolongement de ceux de la veille. Christophe Bentz (Rassemblement National) souligne que le terme « aide à mourir » est en fait un oxymore, mêlant une notion positive (aide) et une notion négative (mourir). Ce qui donne une idée faussement positive de l’acte d’administrer une substance létale.

    C’est aussi un euphémisme qui engendre une confusion pointe Philippe Juvin (Droite Républicaine) : l’« aide à mourir » existe déjà dans les soins palliatifs où l’on accompagne le patient jusqu’à la mort. C’est « une offense faite aux soignants lesquels, précisément, aident les malades à mourir », abonde Annie Vidal (Ensemble pour la République).

    La députée comme Dominique Potier (Socialistes et apparentés) tente au moins d’insérer l’adjectif « active » pour dissiper un peu la confusion mais tous les amendements relatifs à la terminologie sont rejetés.

    Un « droit » affiché comme un « soin »

    Charles Rodwell (Ensemble pour la République) prévient : le terme de « droit » ouvre la voie à des élargissements inévitables. La ministre Catherine Vautrin, contrairement au rapporteur général Olivier Falorni (Les Démocrates), est très réservée sur l’usage de cette notion de « droit ». « Je suis en désaccord avec le vote de la commission sur la notion de droit à l’aide à mourir plutôt que d’aide à mourir, indique la ministre. Pour le gouvernement, il s’agit non pas d’un droit, mais d’une liberté encadrée par des conditions médicales strictes qui définissent l’éligibilité ; c’est ce qui était prévu dans le texte présenté l’année dernière et c’est pourquoi nous sommes défavorables à ce terme. »

    L’amendement 834 de Charles Sitzenstuhl (Ensemble pour la République) demande que le sujet de l’« aide à mourir » ne soit pas placé dans la première partie du Code de la Santé publique consacrée à la « Protection générale de la santé », mais dans une septième partie, à créer, pour éviter la confusion de l’administration d’une substance létale avec un soin. Son amendement est rejeté mais le débat sur cette question reviendra plus tard.

    L’euthanasie rétablie comme une « exception »

    Le rejet des amendements s’enchaine jusqu’à la proposition de rétablir l’euthanasie comme une exception et non plus une décision du patient. Ainsi, l’amendement 2650 du gouvernement qui est adopté prévoit que l’euthanasie ne sera pratiquée sur une personne que « lorsqu’elle n’est pas en mesure physiquement d’y procéder ». « La loi affirme que le dernier acte doit appartenir à l’individu. » Olivier Falorni plébiscitait, lui, le « libre choix ». Le rapporteur général « redoute » qu’un patient ne soit finalement pas en mesure de s’administrer une substance létale pour « des raisons diverses », telles que l’« angoisse » ou le « stress ».

    De multiples amendements dans les rangs de la droite et du centre allaient dans le même sens. Les amendements visant à introduire le volontariat du médecin ou le fait qu’il doive être en activité seront, eux, rejetés.

    Plus tard, des députés, nombreux, tenteront de supprimer complètement l’alternative euthanasique, « même si l’acte n’est pas moins grave sur le fond » souligne Christophe Bentz. « La légalisation de la mort provoquée n’est pas qu’une question individuelle », insiste de son côté Thibault Bazin quand Vincent Trébuchet (UDR) dénonce : « L’ouverture de l’euthanasie, ce serait revenir sur 2 500 ans de serment d’Hippocrate ». « Continuons à renouveler ces interdits qui sont porteurs d’une véritable fraternité, et qui sont des garde-fous indispensables à notre vivre ensemble » plaide-t-il. Tous ces amendements seront rejetés ; l’euthanasie demeurera une possibilité.

    Danielle Simonnet (Ecologiste et social) veut, quant à elle, que l’administration du produit létal puisse être effectuée par « un proche » (amendement 1858). Un « geste humaniste » pour Sandrine Rousseau du même groupe. Son amendement est rejeté mais Karen Erodi (LFI-NFP) lui succède en défendant l’amendement 2232 visant à autoriser cette fois une personne désignée par le patient. Philippe Juvin alerte contre les potentiels conflits d’intérêts mais pointe aussi la « charge psychologique », et parfois la « grande fatigue des aidants ». Les amendements sont rejetés.

    Une pratique supprimée du Code pénal

    Patrick Hetzel, entre autres députés, veut supprimer l’alinéa 7 de l’article 2 qui dispose : « Le droit à l’aide à mourir est un acte autorisé par la loi au sens de l’article 122‑4 du code pénal ». De nombreuses difficultés juridiques sont soulevées : comment distinguer de la non-assistance à personne en danger ? ou encore de l’incitation au suicide ?

    « Je considère que l’alinéa 7 de l’article 2 est la clé de voûte de ce texte. » Pour défendre son amendement Charles Sitzenstuhl emploie le terme d’« homicide », ce qui provoque un rappel au règlement de Nicolas Turquois (Les Démocrates). Le député refuse d’être placé dans une situation de complicité d’homicide.

    Le Code pénal est d’interprétation stricte, souligne Philippe Juvin, aussi souhaite-t-il que les termes de suicide assisté et euthanasie soient utilisés dans cet alinéa.

    Tous ces amendements sont rejetés.

    « Je suis convaincu que si ce texte reste solide et équilibré, il aura une majorité »

    La question des directives anticipées revient dans les échanges avec de nombreux amendements, issus des propositions de la MGEN (cf. « Aide à mourir » : une mutuelle propose des amendements aux députés) ou travaillés avec l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD). L’objectif est d’introduire la possibilité de formuler une demande d’« aide à mourir », y compris indirectement.

    Le rapporteur Olivier Falorni remercie tous les députés ayant présenté ces amendements, mais invite toutefois ses collègues à les retirer… au moins pour le moment. « Je suis convaincu que si ce texte reste solide et équilibré, il aura une majorité », martèle t-il. « Si ces amendements étaient adoptés, ils rompraient l’équilibre de ce texte », craint le rapporteur général.

    Nicolas Sansu (Gauche Démocrate et Républicaine, amendement 1364) et Emeline K/Bidi (Gauche Démocrate et Républicaine, amendement 1384) obtempèrent pour permettre le vote de « l’aide à mourir ». Ceux de Danielle Simonnet, d’Océane Godard (Socialistes et apparentés) et de Marie-Noëlle Battistel (Socialistes et apparentés) ne le sont pas ; ils seront rejetés.

    A l’inverse, Christophe Bentz insiste pour que la demande soit « répétée » afin de sécuriser la procédure et de prévenir toute survenue d’un contentieux (amendement 1251). « Nous souhaitons graver dans le marbre un certain nombre de garde-fous, même si nous savons qu’ils sauteront malheureusement un à un dans le temps », explique le député. Son amendement est également rejeté, comme celui de Charles Rodwell (756) qui visait à préciser que la demande ne doit pas être faite « sous pressions extérieures ».

    L’article 2 est adopté, consacrant un « droit à l’aide à mourir », et les discussions se poursuivent sur l’article 3 qui veut introduire l’« aide à mourir » dans le Code de la santé publique.

    « Ce n’est pas de la médecine, c’est un choix de société »

    « Il ne s’agit en aucun cas d’un soin, affirme Sandrine Dogor-Such (Rassemblement National). Ce n’est pas de la médecine, c’est un choix de société. »

    « J’ai l’impression que l’introduction de cette loi vient bousculer l’éthique du soin, change le regard que les soignants auront sur eux-mêmes », appréhende Dominique Potier face à cette « trajectoire vertigineuse ».

    Quand Charles Sitzenstuhl interroge sur l’absence de données relatives au nombre de personnes qui seront concernées par le texte, Christophe Bentz insiste sur le fait que 180.000 Français meurent chaque année sans avoir eu accès à des soins palliatifs. « Y-a-t-il une liberté lorsque le choix c’est souffrir ou mourir ? »

    « Réussir sa vie c’est aussi réussir sa mort », défend de son côté Michel Lauzzana (Ensemble pour la République), invoquant la notion de dignité, une « notion personnelle » (cf. Fin de vie : « Députés de gauche, nous vous demandons de faire barrage à cette proposition de loi, par fidélité à ce que la gauche a de plus précieux : la défense indiscutable de la solidarité et de la dignité humaine »). « Parce quand on part dans une situation où on est très dégradé, où on ne veut pas se voir, je crois qu’on rate un petit peu de sa vie aussi ». Des vies vaudraient-elles moins que d’autres ?

    Dominique Potier interpelle : « Tout a été dit sur cet article L110-5 [NDLR : qu’il s’agit de modifier avec l’article 3 de la proposition de loi] qui a été façonné par des personnes qui, depuis les années 80, je pense à Bernard Kouchner et jusqu’à Claeys-Leonetti, ont progressivement créé un continuum législatif qui s’arrête à la limite que vous critiquez. » « Je vous demande simplement, pour le respect du monde des soins palliatifs et de ceux qui ont bâti ce continuum législatif : ne touchez pas à cet article. ». « Cela ne change rien au reste de la loi », appuie l’élu. « Ou alors vous montrerez que vous êtes dans une logique de bataille culturelle contre tout ce qui peut faire société et faire commun au nom des libertés individuelles. » Plus tard dans la soirée, l’article 3 sera adopté, modifiant le Code de la santé publique. CQFD.

  • "Il y a une demande croissante de la Doctrine sociale de l'Église à laquelle nous devons répondre." (Léon XIV)

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    DISCOURS DU SAINT-PÈRE LEON XIV
    AUX MEMBRES DE LA FONDATION CENTESIMUS ANNUS PRO PONTIFICE

    Samedi 17 mai 2025

    Bonjour à tous ! Bonjour à tous !

    Chers frères et sœurs, soyez les bienvenus !

    Je remercie le Président et les membres de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice et je salue tous ceux d'entre vous qui participent à la Conférence internationale et à l'Assemblée générale annuelles.

    Le thème de votre conférence de cette année - « Surmonter les polarisations et reconstruire la gouvernance mondiale : les fondements éthiques » - touche au cœur de la signification et du rôle de la doctrine sociale de l'Église, un instrument de paix et de dialogue pour construire des ponts de fraternité universelle. En ce temps de Pâques, reconnaissons que le Seigneur ressuscité nous précède même là où l'injustice et la mort semblent avoir gagné. Aidons-nous les uns les autres, comme je l'ai demandé le soir de mon élection, « à construire des ponts, par le dialogue, par la rencontre, nous unissant tous pour être un seul peuple toujours en paix ». Cela ne s'improvise pas : c'est un entrelacement dynamique et continu de grâce et de liberté qui, aujourd'hui encore, alors que nous nous rencontrons, se renforce.

    Déjà le pape Léon XIII - qui a vécu une période historique de transformations radicales et perturbatrices - avait cherché à contribuer à la paix en stimulant le dialogue social entre le capital et le travail, entre les technologies et l'intelligence humaine, entre les différentes cultures politiques et entre les nations. Le pape François a utilisé le terme de « polycrise » pour évoquer la nature dramatique de la conjoncture historique que nous vivons, dans laquelle convergent les guerres, le changement climatique, les inégalités croissantes, les migrations forcées et contrariées, la pauvreté stigmatisée, les innovations technologiques perturbatrices et la précarité du travail et des droits [1]. Sur des questions aussi importantes, la Doctrine sociale de l'Église est appelée à fournir des clés d'interprétation qui mettent en dialogue la science et la conscience, apportant ainsi une contribution fondamentale à la connaissance, à l'espérance et à la paix.

    La Doctrine sociale, en effet, nous éduque à reconnaître que plus que les problèmes ou leurs réponses, c'est la manière dont nous les abordons qui est importante, avec des critères d'évaluation et des principes éthiques, et avec l'ouverture à la grâce de Dieu.

    Vous avez l'occasion de montrer que la Doctrine sociale de l'Église, avec sa propre vision anthropologique, entend promouvoir un véritable accès aux questions sociales : elle ne veut pas brandir l'étendard de la possession de la vérité, que ce soit dans l'analyse des problèmes ou dans leur résolution. Face à ces questions, il est plus important de savoir comment les aborder que de donner une réponse hâtive sur le pourquoi d'un événement ou sur la manière de le surmonter. Il s'agit d'apprendre à faire face aux problèmes, qui sont toujours différents, car chaque génération est nouvelle, avec de nouveaux défis, de nouveaux rêves, de nouvelles questions.

    Il s'agit là d'un aspect fondamental de la construction d'une « culture de la rencontre » à travers le dialogue et l'amitié sociale. Pour la sensibilité de beaucoup de nos contemporains, le mot « dialogue » et le mot « doctrine » sont opposés, incompatibles. Peut-être que lorsque nous entendons le mot « doctrine », la définition classique nous vient à l'esprit : un ensemble d'idées appartenant à une religion. Et avec cette définition, nous nous sentons peu libres de réfléchir, de questionner ou de chercher de nouvelles alternatives.

    Il devient donc urgent de montrer, à travers la Doctrine sociale de l'Église, qu'il existe un autre sens, prometteur, de l'expression « doctrine », sans lequel le dialogue devient lui aussi vide. Ses synonymes peuvent être « science », « discipline » ou « connaissance ». Ainsi comprise, toute doctrine est reconnue comme le résultat d'une recherche et donc d'hypothèses, de rumeurs, d'avancées et d'échecs, par lesquels elle cherche à transmettre une connaissance fiable, ordonnée et systématique sur une question donnée. Ainsi, une doctrine n'est pas une opinion, mais un cheminement commun, choral et même pluridisciplinaire vers la vérité.

    L'endoctrinement est immoral, il empêche le jugement critique, il porte atteinte à la liberté sacrée de respecter sa conscience - même si elle est erronée - et il est fermé à la pensée nouvelle parce qu'il refuse le mouvement, le changement ou l'évolution des idées face à de nouveaux problèmes. Au contraire, la doctrine en tant que réflexion sérieuse, sereine et rigoureuse a pour but de nous apprendre, avant tout, à savoir comment aborder les situations et, avant cela, les personnes. En outre, elle nous aide à formuler un jugement prudentiel. C'est le sérieux, la rigueur et la sérénité que nous devons apprendre de toute doctrine, y compris de la Doctrine sociale.

    Dans le contexte de la révolution numérique en cours, le mandat d'éduquer au sens critique doit être redécouvert, explicité et cultivé, en contrant les tentations opposées, qui peuvent également traverser le corps ecclésial. Il y a peu de dialogue autour de nous, et ce sont les mots criés qui prévalent, souvent des fake news et les thèses irrationnelles de quelques tyrans. L'approfondissement et l'étude sont donc fondamentaux, tout comme la rencontre et l'écoute des pauvres, trésors de l'Église et de l'humanité, porteurs de points de vue rejetés, mais indispensables pour voir le monde avec les yeux de Dieu. Ceux qui naissent et grandissent loin des centres de pouvoir ne doivent pas seulement être instruits de la Doctrine sociale de l'Église, mais reconnus comme ses continuateurs et ses actualisateurs : les témoins de l'engagement social, les mouvements populaires et les diverses organisations catholiques de travailleurs sont l'expression des périphéries existentielles où l'espérance résiste et germe toujours. Je vous exhorte à donner la parole aux pauvres.

    Chers amis, comme l'affirme le Concile Vatican II, « l'Église a le devoir permanent de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l'Évangile, afin de répondre, d'une manière adaptée à chaque génération, aux interrogations permanentes des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs rapports mutuels » (Constitution pastorale Gaudium et spes, n. 4).

    Je vous invite donc à participer de manière active et créative à cet exercice de discernement, en aidant à développer la Doctrine sociale de l'Église avec le Peuple de Dieu, en cette période historique de grands bouleversements sociaux, en écoutant et en dialoguant avec tous. Il existe aujourd'hui un besoin généralisé de justice, une demande de paternité et de maternité, un profond désir de spiritualité, en particulier de la part des jeunes et des marginaux, qui ne trouvent pas toujours de canaux efficaces pour s'exprimer. Il y a une demande croissante de la Doctrine sociale de l'Église à laquelle nous devons répondre.

    Je vous remercie de votre engagement et de vos prières pour mon ministère, et je vous bénis de tout cœur, vous, vos familles et votre travail. Je vous remercie !

     

    [1] Message aux participants à l'Assemblée générale de l'Académie pontificale pour la vie, 3 mars 2025.

  • Profanations, menaces et silence des médias : quand la violence anti-chrétienne s'empare de la France

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    De Gavin Mortimer sur le Catholic Herald :

    Profanations, menaces et silence : la violence anti-chrétienne s'empare de la France

    15 mai 2025

    Ce mois-ci, la France a été gravement secouée par ce que certains appellent la christianophobie, qui a déferlé sur le pays.

    Dans la ville bretonne de Rennes, l'église Saint Jean Marie Vianney a été profanée, et en Normandie, la salle paroissiale d'une église a été vandalisée. La salle paroissiale de l'église Saint-Laurent à Maurepas, au sud de Paris, a connu le même sort, tandis qu'au cœur de la capitale française, un homme armé d'un couteau est entré dans l'église Saint-Ambroise juste avant la messe. La police s'est rapidement rendue sur les lieux et l'incident n'a fait aucun blessé.

    Dans le sud de la France, une église de Saint-Aygulf a été prise pour cible dans la nuit du 4 au 5 mai. Le tabernacle a été arraché et l'eucharistie emportée. Dans un communiqué, Monseigneur François Touvet, du diocèse local, a déclaré : « Pour les chrétiens, cet acte est une atteinte à la dignité humaine : « Pour les chrétiens, cet acte est le signe d'une volonté de profaner ce qui est le plus cher aux chrétiens catholiques ».

    L'incident le plus troublant s'est produit le week-end dernier à Avignon, à 120 miles à l'ouest de Saint-Aygulf, à l'église Notre-Dame-de-Bon-Repos. Peu après que le père Laurent Milan ait célébré la messe du soir, il a été confronté à « une dizaine d'adolescents ou de jeunes adultes qui lui demandaient s'ils pouvaient entrer dans l'église ». Ils ont déclaré qu'ils étaient musulmans et qu'ils voulaient visiter une église.

    Le père Milan a accueilli les jeunes dans l'église et c'est alors que les troubles ont commencé. L'un des nombreux paroissiens ayant assisté au désordre a déclaré aux journalistes que « l'un d'entre eux a commencé à courir partout, d'autres se sont rassemblés autour du prêtre en criant des insultes ».

    Les invectives étaient dirigées contre Jésus et la religion catholique, et le père Milan a été prévenu : « Nous allons revenir et brûler votre église ». La foule est partie en criant « Allah akbar ! ».

    Cette menace ne doit pas être prise à la légère. Le nombre d'incendies criminels de lieux de culte chrétiens a augmenté de 30 % en 2024, passant de 38 en 2023 à 50 en 2024. Certains de ces incendies se sont produits dans le territoire français d'outre-mer de Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique, qui a connu plusieurs semaines de troubles civils au printemps 2024, mais la majorité d'entre eux se sont produits en France métropolitaine.

    En réponse à l'affrontement d'Avignon, l'archevêque de la ville, François Fonlupt, a déploré le « manque de respect » et l'a lié à la « pauvreté » du quartier. Certains ont estimé qu'il s'agissait d'une analyse fallacieuse et que la pauvreté ne devait pas servir d'excuse à de tels comportements.

    L'archevêque a également mis en garde contre tout « battage médiatique » susceptible d'attiser les tensions. Il n'a pas à s'inquiéter. Les médias français ont tendance à ignorer la multiplication des actes antichrétiens. Deux prêtres ont été agressés lors d'incidents distincts à Pâques, mais aucun de ces incidents n'a fait l'objet d'une grande couverture en dehors des médias conservateurs. 

    Un rapport des services de renseignement a révélé qu'en 2024, les actes classés comme antichrétiens représentaient 31 % des infractions à motivation religieuse en France. Cette proportion est passée à 62 % pour les incidents antisémites et est tombée à 7 % pour les actes antimusulmans.

    Toutefois, un crime odieux a été commis contre un musulman le mois dernier dans une mosquée près de Nîmes, sur la côte méditerranéenne. Un jeune homme de 20 ans, d'origine bosniaque, a poignardé mortellement un jeune homme en train de prier, filmant les derniers instants du mourant tout en insultant Allah.

    Le président Emmanuel Macron a réagi à ce meurtre en déclarant que : « Le racisme et la haine fondés sur la religion n'ont pas leur place en France. La liberté de culte ne peut être violée. »

    En réalité, cela fait des années que des personnes sont tuées en France en raison de leur religion. Un islamiste a abattu trois enfants juifs en 2012, et en 2016, le père Jacques Hamel a été assassiné dans son église par deux jeunes inspirés par l'État islamique.

    Il y a eu d'autres meurtres de juifs et, en 2020, trois fidèles ont été tués par un migrant tunisien à l'extérieur d'une église à Nice.

    C'est l'une des raisons pour lesquelles l'écrasante majorité des Français souhaitent que leurs frontières soient mieux contrôlées. Sous Macron, l'immigration légale et illégale a atteint des niveaux sans précédent et la plupart des arrivées proviennent d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne.

    Une enquête réalisée en 2021 a révélé que 65 % des lycéens musulmans de France accordaient plus d'importance à la loi islamique qu'à la loi républicaine. Cela n'augure rien de bon pour l'avenir.

    Les dirigeants politiques aiment chanter les louanges de l'« intégration », mais en France, comme en Grande-Bretagne, un nombre important d'immigrés ne souhaitent pas s'intégrer. En France, la crainte est que les tensions religieuses augmentent dans les années à venir, et que les incidents effroyables de ces dernières semaines deviennent monnaie courante.

    En relation : Le meurtre brutal d'une jeune femme de 19 ans a mis en lumière le conflit entre la « Nouvelle France » et la « Vieille France » catholique et conservatrice.

  • Le pape demande aux diplomates de respecter le mariage et les enfants à naître si l'on veut l'harmonie civile

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    DISCOURS DU PAPE LÉON XIV AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE

    Salle Clémentine
    Vendredi 16 mai 2025

    source

    Éminence,
    Excellences,
    Mesdames et Messieurs,
    Que la paix soit avec vous !

    Je remercie S.E. M. George Poulides, Ambassadeur de la République de Chypre et Doyen du Corps diplomatique, pour les paroles cordiales qu’il m'a adressées en votre nom à tous, et pour le travail inlassable qu’il poursuit avec la vigueur, la passion et l’amabilité qui le caractérisent. Ces qualités lui ont valu l’estime de tous mes prédécesseurs qu’il a rencontrés au cours de ces années de mission auprès du Saint-Siège, et en particulier du regretté Pape François.

    Je voudrais également vous exprimer ma gratitude pour les nombreux messages de vœux qui ont suivi mon élection, ainsi que pour les messages de condoléances au décès du Pape François provenant aussi de pays avec lesquels le Saint-Siège n’entretient pas de relations diplomatiques. Il s’agit là d’une marque d’estime significative qui encourage à approfondir les relations mutuelles.

    Dans notre dialogue, je voudrais que le sentiment d’appartenance à une famille prenne toujours le pas. En effet, la communauté diplomatique représente toute la famille des peuples, partageant les joies et les peines de la vie ainsi que les valeurs humaines et spirituelles qui l’animent. La diplomatie pontificale est, en effet, une expression de la catholicité même de l’Église et, dans son action diplomatique, le Saint-Siège est animé par une urgence pastorale qui le pousse non pas à rechercher des privilèges, mais à intensifier sa mission évangélique au service de l’humanité. Il combat toute indifférence et rappelle sans cesse les consciences, comme l’a fait inlassablement mon vénérable prédécesseur, toujours attentif au cri des pauvres, des nécessiteux et des marginalisés, mais aussi aux défis qui marquent notre temps, depuis la sauvegarde de la création jusqu’à l’intelligence artificielle.

    En plus d’être le signe concret de l’attention que vos pays accordent au Siège Apostolique, votre présence aujourd’hui est pour moi un don qui permet de renouveler l’aspiration de l’Église – et la mienne personnelle – à rejoindre et à étreindre tous les peuples et toutes les personnes de cette terre, désireux et en quête de vérité, de justice et de paix ! D’une certaine manière, mon expérience de vie, qui s’est déroulée entre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Europe, est représentative de cette aspiration à dépasser les frontières pour rencontrer des personnes et des cultures différentes.

    Grâce au travail constant et patient de la Secrétairerie d’État, j’entends consolider la connaissance et le dialogue avec vous et vos pays, dont j’ai déjà eu la grâce d’en visiter un bon nombre au cours de ma vie, en particulier lorsque j’étais prieur général des Augustins. Je suis convaincu que la Divine Providence m’accordera d’autres occasions de rencontres avec les réalités dont vous êtes issus, me permettant ainsi de saisir les opportunités qui se présenteront pour confirmer la foi de tant de frères et sœurs dispersés à travers le monde, et pour construire de nouveaux ponts avec toutes les personnes de bonne volonté.

    Dans notre dialogue, je voudrais que nous gardions à l’esprit trois mots clés qui constituent les piliers de l’action missionnaire de l’Église et du travail diplomatique du Saint-Siège.

    Le premier mot est paix. Trop souvent, nous considérons ce mot comme “négatif”, c’est-à-dire comme la simple absence de guerre et de conflit, car l’opposition fait partie de la nature humaine et nous accompagne toujours, nous poussant trop souvent à vivre dans un “état de conflit” permanent : à la maison, au travail, dans la société. La paix semble alors n’être qu’une simple trêve, une pause entre deux conflits, car, malgré tous nos efforts, les tensions sont toujours présentes, un peu comme des braises qui couvent sous la cendre, prêtes à se rallumer à tout moment.

    Dans la perspective chrétienne – comme dans d’autres expériences religieuses – la paix est avant tout un don le premier don du Christ : « Je vous donne ma paix » (Jn 14, 27). Elle est cependant un don actif, engageant, qui concerne et implique chacun de nous, indépendamment de notre origine culturelle et de notre appartenance religieuse, et qui exige avant tout un travail sur soi-même. La paix se construit dans le cœur et à partir du cœur, en déracinant l’orgueil et les revendications, et en mesurant son langage, car on peut blesser et tuer aussi par des mots, pas seulement par des armes.

    Dans cette optique, je considère que la contribution que les religions et le dialogue interreligieux peuvent apporter pour favoriser des contextes de paix est fondamentale. Cela exige naturellement le plein respect de la liberté religieuse dans chaque pays, car l’expérience religieuse est une dimension fondamentale de la personne humaine, sans laquelle il est difficile, voire impossible, d’accomplir cette purification du cœur nécessaire pour construire des relations de paix.

    À partir de ce travail, auquel nous sommes tous appelés, il est possible d’éradiquer les prémices de tout conflit et de toute volonté destructrice de conquête. Cela exige également une sincère volonté de dialogue, animée par le désir de se rencontrer plutôt que de s’affronter. Dans cette perspective, il est nécessaire de redonner un souffle à la diplomatie multilatérale et aux institutions internationales qui ont été voulues et conçues avant tout pour remédier aux conflits pouvant surgir au sein de la Communauté internationale. Bien sûr, il faut encore la volonté de cesser de produire des instruments de destruction et de mort, car, comme le rappelait le  pape François dans son dernier Message Urbi et Orbi, « aucune paix n’est possible sans véritable désarmement [et] le besoin de chaque peuple de pourvoir à sa propre défense ne peut se transformer en une course générale au réarmement » [1].

    Le deuxième mot est justice. Poursuivre la paix exige de pratiquer la justice. Comme je l’ai déjà évoqué, j’ai choisi mon nom en pensant avant tout à Léon XIII, le Pape de la première grande encyclique sociale, Rerum novarum. Dans le changement d’époque que nous vivons, le Saint-Siège ne peut s’empêcher de faire entendre sa voix face aux nombreux déséquilibres et injustices qui conduisent, entre autres, à des conditions de travail indignes et à des sociétés de plus en plus fragmentées et conflictuelles. Il faut également s’efforcer de remédier aux inégalités mondiales, qui voient l’opulence et la misère creuser des fossés profonds entre les continents, entre les pays et même au sein d’une même société.

    Il incombe à ceux qui ont des responsabilités gouvernementales de s’efforcer à construire des sociétés civiles harmonieuses et pacifiées. Cela peut être accompli avant tout en misant sur la famille fondée sur l’union stable entre un homme et une femme, « une société très petite sans doute, mais réelle et antérieure à toute société civile » [2]. En outre, personne ne peut se dispenser de promouvoir des contextes où la dignité de chaque personne soit protégée, en particulier celle des plus fragiles et des plus vulnérables, du nouveau-né à la personne âgée, du malade au chômeur, que celui-ci soit citoyen ou immigrant.

    Mon histoire est celle d’un citoyen, descendant d’immigrés, lui-même émigré. Au cours de la vie, chacun d’entre nous peut se retrouver en bonne santé ou malade, avec ou sans emploi, dans sa patrie ou en terre étrangère : cependant sa dignité reste toujours la même, celle d’une créature voulue et aimée de Dieu.

    Le troisième mot est vérité. On ne peut construire des relations véritablement pacifiques, même au sein de la Communauté internationale, sans vérité. Là où les mots revêtent des connotations ambiguës et ambivalentes ou le monde virtuel, avec sa perception altérée de la réalité, prend le dessus sans contrôle, il est difficile de construire des rapports authentiques, puisque les prémisses objectives et réelles de la communication font défaut.

    Pour sa part, l’Église ne peut jamais se soustraire à son devoir de dire la vérité sur l’homme et sur le monde, en recourant si nécessaire à un langage franc qui peut au début susciter une certaine incompréhension. Mais la vérité n’est jamais séparée de la charité qui, à la racine, a toujours le souci de la vie et du bien de tout homme et de toute femme. D’ailleurs, dans la perspective chrétienne, la vérité n’est pas l’affirmation de principes abstraits et désincarnés, mais la rencontre avec la personne même du Christ qui vit dans la communauté des croyants. Ainsi, la vérité ne nous éloigne pas, mais au contraire elle nous permet d’affronter avec plus de vigueur les défis de notre temps comme les migrations, l’utilisation éthique de l’intelligence artificielle et la sauvegarde de notre Terre bien-aimée. Ce sont des défis qui exigent l’engagement et la collaboration de tous, car personne ne peut penser les relever seul.

    Chers Ambassadeurs,

    mon ministère commence au cœur d’une année jubilaire, dédiée d’une façon particulière à l’espérance. C’est un temps de conversion et de renouveau, mais surtout l’occasion de laisser derrière nous les conflits et d’emprunter un nouveau chemin, animés par l’espérance de pouvoir construire, en travaillant ensemble, chacun selon ses sensibilités et ses responsabilités, un monde dans lequel chacun pourra réaliser son humanité dans la vérité, dans la justice et dans la paix. Je souhaite que cela puisse se réaliser dans tous les contextes, à commencer par les plus éprouvés, comme celui de l’Ukraine et de la Terre Sainte.

    Je vous remercie pour tout le travail que vous accomplissez afin de construire des ponts entre vos pays et le Saint-Siège, et de tout cœur je vous bénis, ainsi que vos familles et vos peuples. Merci !

    [Bénédiction]

    Et merci pour tout le travail que vous accomplissez !

    ___________________________________________________

    [1] Message Urbi et Orbi 20 avril 2025.

    [2] Léon XIII, Lett. enc. Rerum novarum, 15 mai 1891, n.9.

  • Le cardinal Müller salue le pèlerinage de Chartres comme un témoignage audacieux en des temps de culture post-chrétienne

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    Du Catholic Herald :

    Le cardinal Müller salue le pèlerinage de Chartres comme un témoignage audacieux à l'ère post-chrétienne

    14 mai 2025

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller a évoqué le célèbre pèlerinage de Paris à Chartres et sa popularité croissante, notamment parmi les jeunes catholiques.

    Dans une interview avec kath.net, le cardinal traditionaliste populaire décrit le « courage d’un jeune de professer publiquement Jésus-Christ et son Église devant ses pairs et devant un esprit du temps post-chrétien qui se targue de sa supériorité intellectuelle et morale sur la religion, qui est admirable ».

    Le cardinal allemand est bien placé pour commenter les conséquences de cette démonstration communautaire de foi, puisqu'il a été invité par les organisateurs du pèlerinage de 2024 de Paris à Chartres à célébrer la grand-messe de clôture dans la cathédrale de Chartres et à prononcer le sermon, rapporte le Catholic World Report dans un article qui présente l' interview de kath.net .

    On estime qu'environ 18 000 à 20 000 personnes ont passé trois jours l'année dernière à parcourir le parcours de plus de 96 kilomètres à travers la campagne printanière de la France, « remplies de foi en Jésus-Christ, heureuses des rencontres avec le Seigneur, avec la Sainte Mère et avec les nombreux autres pèlerins, pour la plupart jeunes », rapporte le Catholic World Report .

    Le pèlerinage de Chartres est un événement annuel reliant Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Chartres, généralement organisé autour de la Pentecôte. Il est organisé par Notre-Dame de Chrétienté, une association laïque catholique à but non lucratif basée à Versailles, en France. Né au XIIe siècle, il a repris au début des années 1980. Les pèlerins sont souvent organisés en groupes de 20 à 60 personnes, appelés « chapitres », chacun accompagné d'au moins un aumônier qui assure un accompagnement spirituel et entend les confessions. Cette année, le pèlerinage à pied de Paris à Chartres est prévu du 7 au 9 juin.

    Ci-dessous, une version éditée de l' interview de kath.net au cours de laquelle Lothar C. Rilinger, avocat spécialisé en droit du travail à la retraite et membre suppléant à la retraite de la Cour d'État de Basse-Saxe, a parlé au cardinal de ses expériences de pèlerinage.

    Lothar C. Rilinger : Le grand nombre de participants à ce pèlerinage peut-il être vu comme un signe que, à partir de la France, une mobilisation pour lutter contre la déchristianisation de nos sociétés est possible ?

    Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Il est surprenant de rencontrer autant de personnes ouvertes à la foi chrétienne dans d'autres régions de France également. Tout récemment, j'ai donné une conférence dans une simple paroisse parisienne à l'occasion du 1700e anniversaire du concile de Nicée en 325, qui défendit la divinité du Christ contre les ariens. Plusieurs centaines de catholiques y ont participé, pour la plupart des jeunes. Le nombre de baptêmes d'adultes dans la France officiellement laïque est également élevé, ce qui est encourageant.

    Soit dit en passant, la prétendue laïcité de l'État depuis la loi dite de séparation de 1905 n'est qu'un stratagème pour restreindre la liberté religieuse, droit fondamental de pratiquer sa foi en public, sous prétexte idéologique que la religion est une affaire privée. En réalité, un État démocratique fondé sur les droits humains universels doit rester à l'écart des décisions religieuses personnelles de ses citoyens et de leurs organisations sociales.

    Et la sphère publique est l’espace de tous les citoyens, où l’État ne doit pas favoriser les infidèles ou les ennemis de l’Église au détriment des chrétiens fidèles ou des personnes d’autres confessions, simplement parce que certains idéologues qui se considèrent éclairés accusent la religion d’être de l’opium, administré aux personnes superstitieuses par des prêtres trompeurs.

    L'État doit se limiter, dans ses institutions, à sa mission de servir le bien commun dans les affaires temporelles, en se tenant à l'écart des questions de conscience concernant la vérité et le but ultime de l'existence humaine. Tout État qui abuse de son pouvoir pour imposer à tous ses citoyens une certaine idéologie créée par l'homme dégénère en tyrannie et en dictature.

    Rilinger :  Le pèlerinage de Paris à Chartres peut-il être interprété comme une tentative de nouvelle évangélisation ?

    Cardinal Müller :  Oui, il s’agit de la grande tâche d’annoncer et de témoigner de « l’Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu » (Mc 1, 1) aux jeunes et donc aux générations futures.

    La confession citée ci-dessus se trouve au début de l'Évangile de Marc, qui a posé les bases de ce genre littéraire particulier que l'on retrouve sous quatre formes dans le Nouveau Testament. Mais en réalité, les apôtres avaient déjà proclamé « l'Évangile de Dieu » et « l'Évangile concernant son Fils » (Romains 1:1,3) à tous les peuples, c'est-à-dire « aux Juifs et aux Gentils », « comme puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1:16). Par sa nature même, l'Évangile n'est donc pas une vision du monde ni un programme psychologique de découverte de soi, mais la bonne nouvelle que, par la foi au Seigneur crucifié et ressuscité, nous trouvons le salut ultime et sommes libérés du pouvoir du mal et de la mort.

    Je crois que les jeunes de ce pèlerinage l'ont bien compris. Ce voyage ardu, dans le vent et les intempéries, est une contraction symbolique de tout le cheminement de la vie à la suite du Christ.

    Dans le chant et la prière, dans le partage mutuel de la catéchèse et de la discussion spirituelle, mais aussi dans la célébration du sacrement de pénitence – avec la confession personnelle et l’absolution – et dans les grandes célébrations de la messe avec des milliers de fidèles, ils font l’expérience que Jésus n’est pas une figure lointaine de l’histoire, dont nous pouvons seulement nous souvenir et prendre comme exemple moral, mais que le Christ ressuscité est réellement présent dans le cœur de chaque fidèle, et en même temps sacramentellement aussi proche de nous qu’il était autrefois physiquement visible avec les disciples – avant et après Pâques.

    Car le Christ vit et intercède pour nous auprès de son Père, et c'est lui-même qui baptise et confirme et qui, dans l'Eucharistie, comme chef de l'Église, avec tous les membres de son corps, les chrétiens, se donne au Père dans l'amour et se donne à nous dans son corps et son sang sacramentels comme nourriture pour la vie éternelle.

    Rilinger : En participant au pèlerinage, êtes-vous arrivé à la conclusion que les participants ont la force non seulement d'affronter les difficultés du voyage, mais aussi de montrer ensuite leur foi en public et d'essayer d'en convaincre les autres ?

    Cardinal Müller : Oui, les participants doivent supporter beaucoup de choses de la part de la presse libérale et marxiste, qui considère toute déclaration publique de foi en Dieu comme l'origine, le contenu et le but de la recherche humaine de la vérité et du bonheur inaliénable comme une régression à l'époque d'avant les Lumières (à la Voltaire), dans ce qu'ils appellent le « Moyen Âge ».

    Mais il existe aussi une certaine méfiance de la part de l'Église, surtout parce que la liturgie privilégiée est celle d'avant la réforme liturgique (vers 1970). Il s'agit d'une question distincte, mais tout catholique doit être conscient de la distinction entre le contenu dogmatique et la forme cérémonielle extérieure (il existe légitimement plus de vingt rites différents d'une même messe catholique ; il existe également quelques variantes en Occident latin).

    En tout cas, le courage d’un jeune de professer publiquement Jésus-Christ et son Église devant ses pairs et devant un zeitgeist post-chrétien qui se targue de sa supériorité intellectuelle et morale sur la religion est admirable.

    On peut se souvenir de saint Paul, qui écrivait à la petite minorité de chrétiens romains de la capitale mondiale du paganisme de l’époque, dans le but de les encourager : « Je n’ai pas honte de l’Évangile : […] Car en lui se révèle la justice de Dieu par la foi et pour la foi. » (Rom 1, 15.17).

    Rilinger : Le nombre impressionnant de participants pourrait-il à lui seul être un moteur pour montrer aux autres le chemin vers Dieu et les encourager à suivre son exemple ?

    Cardinal Müller : Lors d'une enquête menée auprès de jeunes et d'adultes candidats au baptême – c'est-à-dire non parmi les enfants de parents fidèles –, la réponse était souvent que le contact avec des personnes du même âge les incitait à rechercher le sens de la vie et donc Dieu. L'apôtre Paul disait aux philosophes athéniens (« à ceux qui aiment la sagesse ») qu'il était recommandé à tous de « chercher Dieu, dans l'espoir de le tâtonner et de le trouver » et qu'« il n'est pas loin de chacun de nous » (Actes 17, 27).

    Et qu'enfin, avec Jésus-Christ, le jour décisif de l'histoire du monde et l'heure de la décision pour chaque homme étaient arrivés, lorsque Dieu avait ressuscité son Fils, crucifié par les hommes, afin que, par lui, nous puissions passer de la mort à la vie, du mensonge et de l'ignorance à la connaissance de la vérité. C'est pourquoi beaucoup se moquaient de la résurrection corporelle des morts ; car, alors comme aujourd'hui, les hommes auraient aimé connaître la solution aux questions existentielles et le salut de la misère, mais selon leurs propres termes et modes de pensée.

    Le fait que Dieu nous a véritablement rachetés par l'incarnation de son Verbe éternel, qu'en son Fils Jésus-Christ, devenu homme, il a subi pour nous la mort honteuse d'un criminel sur la croix, et que nous ne pouvons participer à son salut que par la foi en sa résurrection d'entre les morts, interpelle – comme à l'Aréopage – seulement les hommes et les femmes qui réfléchissent plus profondément et font plus confiance à Dieu qu'aux hommes, qui, en réponse à la prédication de l'Évangile du Christ, se sont joints à Paul « et ont cru » (Actes 17, 34). Ils sont reçus dans l'Église apostolique par la confession du Christ et le baptême en son nom (Actes 2, 38-41).

    EN RELATION : Le cardinal Müller déclare que le prochain pape doit être « ferme sur la doctrine » et tenir tête au « lobby gay »

  • Léon XIV : un pape face aux défis de notre temps

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    D'Alberto M. Fernandez sur le NCR :

    Le nouveau pape et les 4 cavaliers de la révolution

    COMMENTAIRE : Une Église unie et en paix avec elle-même est puissante et possède des réponses éprouvées et éprouvées à toutes les questions qui seront soulevées par les bouleversements technologiques, sociaux, économiques et politiques déjà en cours.

    Prédire ce que fera ou ne fera pas un nouveau pape est une entreprise illusoire, même si cela n'a pas empêché de nombreuses personnes de lancer leurs critiques virulentes. Certains se sont concentrés sur les spéculations concernant les positions du Souverain Pontife à l'égard du président Donald Trump, tandis que d'autres ont exprimé leur « inquiétude » face aux déclarations passées du pape Léon XIII sur les questions LGBTQ+. 

    Nous sommes plus sûrs si nous nous appuyons sur les propres mots du pape concernant le choix de son nom pontifical : « Il y a plusieurs raisons à cela, mais principalement parce que le pape Léon XIII, dans son encyclique historique Rerum Novarum, a abordé la question sociale dans le contexte de la première grande révolution industrielle. De nos jours, l’Église offre à tous le trésor de sa doctrine sociale en réponse à une nouvelle révolution industrielle et aux développements de l’intelligence artificielle qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail. »

    Il est bon que notre Pape se concentre sur la prochaine révolution, car elle est imminente et promet d'être encore plus perturbatrice et destructrice que la révolution industrielle qui a conduit le pape Léon XIII à écrire sa célèbre encyclique. On pourrait dire que nous sommes à la veille non pas d'une, mais de quatre révolutions, ou de quatre aspects d'un même bouleversement : la révolution technologique de l'intelligence artificielle, explicitement mentionnée par le Pape , et les révolutions économiques, sociales et politiques qui suivront de près, comme les quatre cavaliers de l'Apocalypse.

    La révolution de l'IA a suscité le plus grand battage médiatique. Certains aspects sont peut-être exagérés, mais les signes avant-coureurs sont là. Une enquête menée en 2024 auprès des directeurs financiers a révélé que « plus de la moitié (61 %) des grandes entreprises prévoient d'utiliser l'IA d'ici un an » pour automatiser le travail humain. Une perturbation massive de l'emploi semble probable, mais elle ne se limitera pas au monde du travail. En 2023, en Belgique, un chatbot (relativement primitif) basé sur l'IA a convaincu un jeune homme, après six semaines de conversation, de se suicider pour la protection de l'environnement. Autre conséquence de la nouvelle révolution technologique : la dégradation du niveau d'éducation et même un déclin de la lecture, en particulier de la « lecture approfondie », qui nourrit l'esprit critique et l'introspection.

    La révolution économique qui en découlera ne sera pas seulement due aux perturbations de l'emploi dues aux nouvelles technologies – phénomène survenu lors de la dernière révolution industrielle – mais à d'autres facteurs. Un endettement massif menace de nombreuses économies, et pas seulement celles des États-Unis et de l'Europe. La dette publique mondiale devrait approcher les 100 % du PIB d'ici cinq ans. L'économie du futur proche promet non seulement d'être criblée de dettes, mais aussi de souffrir d'une pénurie de travailleurs et d'acheteurs, mettant en péril les systèmes de protection sociale et les services publics. Et plutôt que le vieux discours binaire d'un Occident riche exploitant un Sud pauvre, nous sommes confrontés au spectre bien plus déroutant d'un Occident de plus en plus appauvri dans un monde où la mondialisation ne fait plus – si elle l'a jamais fait – l'unanimité et où l'exploitation se fait tous azimuts, tandis que des entreprises chinoises impitoyables remplacent les entreprises occidentales paternalistes.

    La révolution sociale, qui touche également notre société, est liée à la fois à la technologie et à l'économie. Nous sommes non seulement confrontés à une pénurie mondiale de naissances d'une ampleur jamais vue dans l'histoire de l'humanité, mais aussi à une montée de l'euthanasie et de l'eugénisme avec une force jamais vue auparavant. Non seulement les familles seront soumises à une pression intense et sans précédent, mais il en sera de même pour des sujets aussi sacrés que la maternité, l'épanouissement humain et même la nature même de l'être humain. Alors que les anciennes coutumes semblent être balayées, nombreux sont ceux qui aspirent à vivre éternellement, à transcender l'humanité elle-même, écho inquiétant du plus ancien refrain diabolique : « Vous serez comme des dieux ».

    Si la technologie et les changements qui l'accompagnent bouleversent les économies et les sociétés dans les années à venir, les systèmes politiques seront eux aussi contraints d'évoluer vers autre chose. La révolution technologique semble annoncer l'avènement d'une élite managériale encore plus arrogante et retranchée que celle déjà au pouvoir. Les anciennes catégories de « droite » et de « gauche » semblent désespérément désuètes pour la décrire, mais il est fort probable qu'il s'agira d'une élite non chrétienne ou post-chrétienne. Le vieux dogme libéral du progrès et de la prospérité éternels semble presque épuisé . À sa place pourrait apparaître une bureaucratie permanente visant à distraire et à réprimer la dissidence – un populisme de droite et de gauche – à mesure que le fossé entre riches et pauvres se creuse, non pas entre les pays, mais au sein même de ceux-ci.

    Tel est le défi auquel le pape Léon XIV et l'Église universelle seront confrontés dans un avenir proche. L'attention est actuellement trop portée sur l'immédiat – Trump, les migrations ou l'éthique sexuelle, autant de questions d'actualité – plutôt que sur le proche avenir – ces crises massives qui se profilent. À ce propos, Léon XIII, dans Rerum Novarum, donne un guide : « Seule la religion […] peut détruire le mal à sa racine ; chacun doit être persuadé que l'essentiel est de rétablir la morale chrétienne, sans quoi tous les plans et stratagèmes des plus sages resteront de peu d'utilité. »

    Face à un scénario aussi désastreux, nous avons la Bonne Nouvelle du Christ et les paroles d'un nouveau pape qui a évoqué à plusieurs reprises la paix dans ses premières interventions. Pour moi, il s'agissait autant de paix au sein de l'Église et dans les cœurs que de paix mondiale. Car une Église unie et en paix avec elle-même est puissante et possède des réponses éprouvées à toutes les questions que soulèveront ces multiples nouvelles révolutions. C'est une Église qui a déjà converti des païens, réformé des libertins, inspiré les illettrés par sa beauté, qui offre dignité aux opprimés et sens à la vie aux perdus, qui sait que « le mystère est un antidote au spectacle ». Puisse le pape Léon être un pape guerrier – non pas en termes vulgaires ou terrestres – mais en combattant pour les choses durables dans un monde de plus en plus bâti sur des sables mouvants.  

  • "Scegliamo la Vita" : 10 000 personnes manifestent pour la défense de la vie à Rome

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    De Fabio Piemonte sur la NBQ :

    Marche pour la défense de la vie, grande participation et témoignages

     

    10 000 personnes manifestent pour la défense de la vie à Rome. Témoignages de mères, de prisonniers d'opinion et d'un patient atteint de SLA pour la défense d'un droit inviolable à chaque étape de l'existence humaine, dès la conception.

    12_05_2025
    Marche pour la vie à Rome (photo de Fabio Piemonte)

    De l’enfant dans le ventre de sa mère à la personne âgée en phase terminale : chaque vie a le droit d’être défendue et soignée du premier au dernier souffle, simplement parce qu’elle est humaine. C'est pour cette raison que 10 000 personnes se sont rassemblées le samedi 10 mai à 14 heures sur la Piazza della Repubblica pour réitérer leur oui à la vie sans compromis pour la quatrième édition de la Manifestation nationale « Choisissons la vie » 2025.

    Ce sont surtout de jeunes familles qui défilent dans les rues du centre de Rome, 110 associations y participent. Des hommes, des femmes et des enfants avec des ballons colorés, des drapeaux et des banderoles, heureux d'être « la génération pour la vie », comme le dit une carte qu'ils affichent. Aussi parce que « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir », dit une autre inscription.

    Sur la Piazza della Repubblica - avec les deux coordinateurs de l'événement Massimo Gandolfini et Maria Rachele Ruiu - sont également présents Teodora et Paul de la « Marche pour la vie de Bucarest » et Marie Gabrielle, Agathe et Emrik de la « Marche pour la vie de Paris » pour un bref salut, en témoignage de la nécessité de la coopération et de la mobilisation internationales pour la défense du droit à la vie de chaque homme. 

    Une jeune mère, Aurora, se souvient en larmes qu'elle a pu penser à l'idée d'avorter de son enfant. Mais en même temps, elle se souvient, notamment grâce au précieux soutien reçu de certains bénévoles des Centres pour la Vie, que « maintenant Edoardo a deux mois et il est ma vie, ma plus grande joie ». Livia Tossici-Bolt – condamnée en avril dernier au Royaume-Uni à payer 20 000 livres et deux ans de prison simplement pour être restée silencieuse dans la « zone tampon » d'une clinique d'avortement avec une pancarte dans les mains : « Ici pour parler si vous voulez » – témoigne de la façon dont au Royaume-Uni même la liberté de prier en silence et de s'exprimer est menacée.

    « Je ne suis pas un problème à résoudre, mais une personne à écouter. J’ai une maladie rare (SLA, ndlr), mais j’ai choisi de ne pas abandonner. Et cela s'appelle vivre. Il n’y a pas de niveau minimum de perfection pour mériter la vie. Quelqu'un a décidé que ça valait le coup et je ne peux pas le blâmer ! D'une voix déterminée, Emanuel Cosmin Stoica, jeune militant pour les droits des personnes handicapées et influenceur, nous raconte son amour de la vie depuis son fauteuil roulant. À la fin de son témoignage, il décide de demander sa petite amie en mariage depuis la scène de l'événement, au milieu des larmes de joie de sa part lorsqu'elle dit immédiatement oui et de l'émotion des spectateurs.

    Sur scène également Maurizio Marrone , conseiller aux politiques sociales et à la famille de la région Piémont, qui, grâce au Fondo Vita Nascente, mène des politiques de soutien aux naissances et aux familles. En effet, la Région, fière amie de la vie et de la famille, a versé 2,5 millions d'euros en trois ans, convertis en subventions concrètes pour soutenir les familles et les mères en difficulté face à un enfant inattendu ou non désiré, qui, malgré les difficultés, ont mené leur grossesse à terme, notamment grâce au précieux soutien des bénévoles des Centres pour la Vie. Le président de la Chambre, Lorenzo Fontana, a également adressé ses salutations aux participants à la manifestation, « car il est possible d'espérer, d'aimer et de garantir le droit à la vie pour tous ». D'autre part, les organisateurs eux-mêmes ont demandé à plusieurs reprises au gouvernement, depuis la tribune, de faire preuve de « plus de courage » dans les politiques nationales en faveur de la natalité, notamment pour enrayer le déclin démographique de notre pays qui semble inéluctable.

    Avec un court message vidéo, Eduardo Verastegui - le célèbre acteur et producteur mexicain qui a joué dans les films Bella , Cristiada et Le son de la liberté et le court métrage Il circo della farfalla - réitère la nécessité pour chacun de nous de faire sa part : « Nous défendons toujours la vie avec nos vies ».

    Au cours du cortège, quelques féministes apparaissent également et protestent contre la manifestation avec la banderole « Tôt ou tard, nous vous avorterons aussi. Rome vous dégoûte » et les chants « Les femmes pro-vie se ferment avec le feu », tandis qu'elles lèvent le majeur. Mais ils oublient que leurs propres mères sont pro-vie, puisqu’elles les ont portés dans leur ventre et les ont mis au monde.

    Le groupe de rock The Marcos accueille les gens de la vie aux Forums Impériaux avec les notes de Viva la mamma de Bennato pour un moment de musique live.

    « Nous sommes heureux que la manifestation « Choisissons la vie » ait lieu deux jours après l'élection du pape Léon XIV, qui, nous en sommes certains, élèvera la voix pour la dignité humaine à chaque étape de son existence et contre toutes les formes d'offense qui méprisent sa valeur innée, comme le démontre sa participation comme évêque à la Marche pour la vie au Pérou et en affirmant l'urgence de « défendre la vie humaine à tout moment » », déclarent enfin Gandolfini et Ruiu depuis la scène.  

    En fait, les « pro-vie » sont majoritaires dans le pays , même s’ils sont réduits au silence par les médias et l’idéologie dominante du « woke ». Il est donc essentiel qu’à travers « Choisissons la vie », au moins une fois par an, ils retournent dans la rue pour démontrer publiquement contre la « culture du jetable » la beauté du don de la vie de chaque être humain, surtout lorsqu’il est le plus sans défense et le plus fragile.