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Spiritualité - Page 158

  • Méditons l’évangile de ce 24e dimanche du temps ordinaire

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    Texte de l'Évangile (Lc 15,1-32): Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui: «Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux!». Alors Jésus leur dit cette parabole: «Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve? Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins; il leur dit: ‘Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue!’. Je vous le dis: C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.

    Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve? Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit: ‘Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue!’. De même, je vous le dis: Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit».

    Jésus dit encore: «Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: ‘Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient’. Et le père fit le partage de ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit: ‘Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai: Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers’. Il partit donc pour aller chez son père.

    »Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit: ‘Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...’. Mais le père dit à ses domestiques: ‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé’. Et ils commencèrent la fête.

    »Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait. Celui-ci répondit: ‘C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé’. Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait. Mais il répliqua: ‘Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras!’. Le père répondit: ‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé!’».

    Merci à notre ami Pierre Libert qui nous invite à méditer sous l’autre angle cette parabole extraite de l’Evangile de saint Luc :

    Le frère aîné

    On la nomme parabole « du fils prodigue » et parfois « du père miséricordieux », mais jamais parabole « du fils aîné ». Et pourtant…

    C’est un récit à trois personnages : un père et ses deux fils. Mais il se pourrait qu’il n’y en ait que deux : le Père et nous. Nous qui sommes à la fois le fils prodigue et le fils aîné. Comme le premier, nous revendiquons notre part d’héritage, c’est-à-dire notre liberté, le droit de faire ce que bon nous semble de la vie que nous avons reçue, sans comptes à rendre. Nous gaspillons nos jours avec des prostituées ou du moins avec ce que ce terme représente, l’idolâtrie. Nous mangeons une  nourriture plus vile que celle des porcs qui eux au moins mangent selon leur nature. Et quand monte en nous le dégoût de ces choses, nous ressentons le besoin de revenir sur nos pas. Mais dans l’aventure, nous avons perdu l’estime de soi, nous pensons que le Père nous recevra comme un de ses ouvriers et non comme un Père amoureux de son enfant. Nous nous condamnons nous-mêmes et avons perdu jusqu’à l’espérance. Et là, Dieu nous arrête et dit au fils aîné que nous sommes aussi : « Il ne t’appartient pas de te juger toi-même. C’est de l’orgueil. Le jugement appartient à moi seul qui suis le juste juge.» Et il ajoute : « Mon enfant, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi. » Nous l’avions oublié !

  • Le dernier testament spirituel de Mère Teresa, 25 ans après

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    D'Ines Angeli Murzaku sur The Catholic World Report :

    Le dernier testament spirituel de Mère Teresa, 25 ans après

    Mère Teresa s'attendait à donner des saints joyeux à l'Église mère, car pour elle, un missionnaire de la charité doit être un missionnaire de la joie.

    5 septembre 2022

    Vingt-cinq ans après sa mort en 1997, le 5 septembre 2022, les catholiques honorent l'héritage profond et durable de sainte Mère Teresa dans l'Église catholique. La meilleure façon de respecter les leaders - dans ce cas, l'une des femmes leaders religieuses les plus célèbres du 20e siècle - est de transmettre leurs messages et leurs actions. Comme le dit le dicton, laisser un message ne prend que quelques minutes, mais l'impact est éternel. Nous ne savons pas exactement combien de temps il a fallu à Mère Teresa pour écrire sa dernière lettre aux Missionnaires de la Charité, mais l'impact sera en effet éternel. Ce qui compte, c'est que Mère l'a écrite ; c'était son dernier testament spirituel.

    Les testaments spirituels ne sont pas rares chez les chefs religieux ; saint Paul a laissé son testament dans les deux lettres/épîtres pastorales adressées à Timothée et une à Tite, donnant des instructions spécifiques aux bergers sur la manière de maintenir la foi apostolique ; saint François d'Assise a écrit Le Testament à ses frères avant sa mort en 1226, les implorant d'observer ce qu'ils avaient promis dans La Règle. Plus récemment, le pape saint Jean XXIII a rédigé son Testament spirituel et ses dernières volontés en 1954, quelques années avant sa mort (1963), et saint Jean-Paul II a rédigé son dernier testament intitulé Totus Tuus ego sum (je suis entièrement entre Tes mains), qu'il a commencé en 1979 et terminé le 17 mars 2000, cinq ans avant sa mort.

    Le cas du dernier testament spirituel de Mère Teresa est peut-être légèrement différent en termes de calendrier, mais pas en termes de contenu. Elle l'a écrit le jour de sa mort et, comme saint François d'Assise, elle a imploré ses sœurs de respecter les constitutions de la société.

    La dernière lettre générale de Mère Teresa aux Missionnaires de la Charité a été écrite il y a 25 ans, le 5 septembre 1997, exactement le jour de sa mort, depuis la Maison Mère des Missionnaires de la Charité à Kolkata. Mère avait commencé son voyage de retour, elle n'a donc pas eu le temps de signer la lettre. Sœur Nirmala Joshi, d'origine indienne, qui a été élue pour remplacer Mère Teresa comme supérieure générale en mars 1997, a complété la lettre du 5 septembre par une note manuscrite en anglais :

    Chers Sœurs, Frères, Pères, Laïcs M.C., Collaborateurs,

    Ceci est la dernière lettre de notre Mère qui était prête pour sa signature. Mais Jésus est venu enlever notre Mère bien-aimée si soudainement, qu'elle [la lettre] est restée sans signature. Je vous l'envoie avec beaucoup d'amour. C'est le dernier message de notre Mère pour nous, prenons-le dans notre cœur. Avec beaucoup d'amour et de prière, ta sœur aimante. Ma sœur. Nirmala M.C. (signé) (1)

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  • Une femme enceinte atteinte d'un cancer en phase terminale survit et choisit la vie

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    De Francesca Pollio Fenton sur Catholic News Agency :

    Une femme enceinte atteinte d'un cancer en phase terminale survit et choisit la vie

    4 sept. 2022

    Jessica Hanna, mère de quatre enfants, a reçu un diagnostic de cancer du sein en phase terminale alors qu'elle était enceinte de 14 semaines. Plusieurs médecins lui ont conseillé d'avorter, mais elle a refusé, choisissant plutôt la vie. 

    Dans une interview accordée à EWTN Pro-Life Weekly le 1er septembre, elle a décrit comment cette grossesse était très différente des trois précédentes en disant : "C'était Dieu qui m'appelait à quelque chose de si grand."

    Avant de tomber enceinte, Hanna avait remarqué une bosse dans son sein. Les médecins l'ont mal diagnostiquée en disant qu'elle était bénigne. Deux semaines plus tard, elle a appris qu'elle était enceinte. Lors de son premier rendez-vous chez le gynécologue, elle a demandé aux médecins de l'examiner à nouveau. Il est alors devenu évident qu'elle avait un cancer du sein. Au départ, les médecins pensaient qu'il s'agissait d'une petite tumeur de stade 1. Mais après avoir été opérée, elle a appris que la tumeur mesurait 13 centimètres et qu'elle était au stade 4, ce qui signifie que le cancer était probablement en phase terminale.

    Passionnée par la défense de la vie et partageant ouvertement ses convictions en ligne et avec son entourage, Jessica Hanna a expliqué comment sa grossesse l'a poussée à vivre ses convictions profondes. C'était juste un voyage où l'on se disait : "Wow, maintenant tu as tenu le discours pro-vie. Maintenant, tu es devenue la femme que tout le monde utilise dans ses arguments - et si la vie de la femme est en danger ?" a-t-elle dit. "Et maintenant, il est temps pour moi de passer de la parole aux actes".

    Fervente catholique, Hanna s'est tournée vers sa foi pour l'aider à traverser les moments difficiles. Après chaque traitement de chimiothérapie, elle priait sur la tombe du bienheureux père Solanus Casey, un futur saint dont le corps est enterré à Détroit, sa ville natale. "J'ai prié sur sa tombe pour que je sois miraculeusement guérie et pour que mon fils soit beau et en bonne santé", se souvient-elle.

    Elle s'est également tournée vers sainte Gianna Beretta Molla. Cette dernière a également été atteinte d'une maladie mortelle alors qu'elle était enceinte. Hanna a expliqué que, comme Sainte Gianna, elle a choisi de suivre un traitement pendant sa grossesse qui ne mettrait pas son bébé en danger. "Beaucoup de gens ne savent pas que la chimiothérapie peut être tout à fait sûre pendant la grossesse", a expliqué Hanna. "J'ai choisi la voie médiane, c'est-à-dire de suivre une chimiothérapie avec quelques modifications, et elle a été une grande source d'inspiration pour moi."

    Après avoir été diagnostiquée, elle a senti que Dieu l'appelait à quelque chose. Incertaine de son propre avenir, elle a créé un compte sur les médias sociaux deux jours après son diagnostic pour partager son parcours avec d'autres personnes et créer une communauté de prière où elle pourrait prier avec ses adeptes et offrir sa souffrance à leurs intentions. "Je pensais qu'aucune souffrance ne devrait jamais être gaspillée", a déclaré Hanna. "Je ne sais pas où Dieu m'emmène. Va-t-il me conduire sur le chemin où je dois montrer aux gens comment mourir avec grâce, avec sa grâce et sa miséricorde ? Ou bien va-t-il faire un miracle ?" Elle poursuit : "J'ai décidé d'utiliser les médias sociaux pour dire que, peu importe ce que vous pensez qui va arriver, c'est la confiance en Dieu qui est la plus importante... Que vous allez abandonner vos propres désirs et désirs et que vous allez les laisser au pied de la Croix et le laisser s'en occuper."

    Hanna offre trois conseils aux femmes qui se trouvent dans des situations similaires. 

    Premièrement, étant pharmacienne, elle encourage les femmes à toujours demander plusieurs avis médicaux avant de prendre une décision. Elle a reçu huit à dix avis avant de poursuivre son traitement. Quelques médecins lui ont conseillé d'interrompre sa grossesse, mais elle a expliqué que "ce n'était pas du tout nécessaire. Mon pronostic n'a pas changé. Mon plan de traitement n'a pas changé - enceinte ou pas enceinte".

    Deuxièmement, allez voir la Vierge. 

    "La Sainte Vierge Marie est quelqu'un qui sait ce que c'est que d'avoir des chagrins quand il s'agit de votre enfant et la peur", a-t-elle souligné. "Ainsi, si vous allez la voir, elle prendra ces peurs, elle les apportera à son fils et elle vous suppliera afin qu'il vous délivre et qu'il apporte sa miséricorde sur vous et votre enfant."

    Enfin, unissez votre souffrance à la croix du Christ. 

    "Qu'il s'agisse d'une piqûre d'intraveineuse et que vous pensiez aux clous enfoncés dans ses mains et ses pieds, ou si vous êtes à l'agonie en attendant un scanner ou les résultats d'un test, pensez à son agonie dans le jardin", a-t-elle déclaré.

    Après l'accouchement, ses scanners étaient clairs : il n'y avait aucun signe de propagation du cancer à d'autres organes ou ganglions lymphatiques. Son diagnostic, autrefois définitif, était désormais guérissable. 

    Elle a appelé son fils Thomas Solanus. Son cas a été soumis pour la canonisation du bienheureux père Solanus Casey.

    Francesca Pollio Fenton est la responsable des médias sociaux de la Catholic News Agency. Elle a obtenu son diplôme en communication avec une spécialisation en médias numériques à l'Université du Colorado - Denver.

  • Liège, 24 septembre : "Canti e sospiri" par l'ensemble vocal Marignan

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    Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’L'ENSEMBLE VOCAL MARIGNAN sous la direction de Joël Hurard présente Canti e sospiri Motets sacrés italiens du 17e siècle Monteverdi, Gabrieli, Gesualdo, Carissimi... Samedi 24 septembre 2022 à 20h À L'église Sainte-Catherine Rue Neuvice 54, 4000 Liège S Réservations 0498 788 637 Entrée: 12 €/ étud. sans emploi: Province deuoge Avec collaboration la Province de Lièqe de enfant: gratuit Service Culture’

  • L'homélie du pape François pour la béatification de Jean-Paul Ier

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    SAINTE MESSE ET BÉATIFICATION DU SERVITEUR DE DIEU LE SOUVERAIN PONTIFE JEAN PAUL Ier

    HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

    Place Saint-Pierre
    XXIIIe dimanche du temps ordinaire, 4 septembre 2022

    Jésus est en chemin vers Jérusalem et l’Évangile d’aujourd’hui dit que « de grandes foules faisaient route avec lui » (Lc 14, 25). Faire route avec Lui signifie le suivre, c’est-à-dire devenir des disciples. Pourtant, le Seigneur fait à ces personnes un discours peu attrayant et très exigeant : celui qui ne l’aime pas plus que ses proches, celui qui ne porte pas sa croix, celui qui ne se détache pas des biens terrestres ne peut pas être son disciple (cf. vv. 26-27.33). Pourquoi Jésus adresse-t-il ces paroles à la foule ? Quelle est la signification de ses avertissements ? Essayons de répondre à ces questions.

    Tout d’abord, nous voyons une foule nombreuse, beaucoup de gens qui suivent Jésus. Nous pouvons imaginer que beaucoup ont été fascinés par ses paroles et émerveillés par les gestes qu’il a accomplis ; et donc, ils auront vu en Lui une espérance pour leur avenir. Qu’aurait fait tout maître de l’époque, ou – peut-on se demander – qu’aurait fait un leader rusé en voyant que ses paroles et son charisme attirent les foules et augmentent sa popularité ? Cela arrive encore aujourd’hui : en particulier dans les moments de crise, personnelle et sociale, lorsque nous sommes davantage portés à des sentiments de colère ou que nous avons peur d’une chose qui menace notre avenir, nous devenons plus vulnérables. Et alors, dans l’émotion du moment, nous faisons confiance à ceux qui savent manœuvrer avec dextérité et ruse, en profitant des peurs de la société et en nous promettant d’être notre “sauveur” qui résoudra les problèmes, alors qu’en réalité, ils veulent accroître leur popularité et leur pouvoir, leur image, leur capacité d’avoir les choses en main.

    L’Évangile nous dit que Jésus ne fait pas ainsi. Le style de Dieu est différent. Il est important de comprendre le style de Dieu, comment Dieu agit. Dieu agit avec un style et le style de Dieu est différent de celui de ces gens parce qu’Il n’instrumentalise pas nos besoins, il n’utilise jamais nos faiblesses pour grandir. Il ne veut pas nous séduire par la tromperie ni distribuer des joies à bon marché. Il n’est pas intéressé par la marée humaine. Il n’a pas le culte des chiffres, il ne cherche pas l’approbation, il n’est pas idolâtre du succès personnel. Au contraire, il semble s’inquiéter quand les gens le suivent avec euphorie et s’enthousiasment trop facilement. C’est pourquoi, au lieu de se laisser attirer par le charme de la popularité – parce que popularité séduit - , il demande à chacun de discerner avec attention les motivations pour lesquelles il le suit et les conséquences que cela comporte. En effet, beaucoup parmi cette foule suivaient peut-être Jésus parce qu’ils espéraient qu’il serait un chef qui les délivrerait des ennemis, quelqu’un qui prendrait le pouvoir et qui le partagerait avec eux ; ou bien quelqu’un qui, faisant des miracles, résoudrait les problèmes de la faim et des maladies. On peut suivre le Seigneur, en effet, pour diverses raisons et certaines, nous devons le reconnaître, sont mondaines : derrière une apparence religieuse impeccable peut se cacher la simple satisfaction de ses besoins, la recherche du prestige personnel, le désir d’avoir un rôle, de contrôler les choses, le désir de prendre la place et d’obtenir des privilèges, l’aspiration à recevoir de la reconnaissance et ainsi de suite. Cela arrive aujourd’hui entre chrétiens. Mais ce n’est pas le style de Jésus. Et cela ne peut pas être le style du disciple ni de l’Église. Si quelqu’un suit Jésus avec ses intérêts personnels, il fait fausse route.

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  • Le bienheureux pape Luciani et le scandale d'un salut à la portée de tous

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    VATICAN - Le bienheureux pape Luciani et le scandale d'un salut à la portée de tous

    3 septembre 2022  

    Albino Luciani devient bienheureux. Le dimanche 4 septembre, le Pape François célébrera la liturgie de béatification de son prédécesseur, qui n'est monté sur le trône de Pierre que pendant 34 jours, entre août et septembre 1978.

    Le "Pape de septembre" (comme l'a appelé une récente publication en langue anglaise) n'est pas proclamé bienheureux pour le bref moment où il a été le vicaire du Christ sur terre. Stefania Falasca, vice-postulatrice de la Cause de canonisation et aujourd'hui vice-présidente de la Fondation vaticane Jean-Paul Ier, a souligné avec force que l'on ne "béatifie" pas un pontificat. Il est plutôt proclamé devant le peuple de Dieu et devant le monde que le chrétien, le prêtre, Mgr Albino Luciani - qui, à la fin de sa vie, est devenu évêque de Rome et successeur de Pierre - a vécu une union intime avec Dieu, réalisée par la grâce du Christ, et qui s'est manifestée en lui par les vertus de la Fides Romana, exercées "à un degré héroïque" : les vertus théologales de foi, d'espérance et de charité, ainsi que les vertus cardinales de prudence, de justice, de force et de tempérance. Celles que le Pape Jean XXIII, dans le Journal de l'âme, a appelé "les sept lampes de la sanctification".

    Autour de ces sept vertus, les sept lampes de la vie chrétienne, se tisse l'ensemble du bref et incomparable magistère pontifical de Jean-Paul Ier. Ils étaient l'incipit auquel il voulait imprimer toute sa prédication. Il s'agissait des sept vertus, le " programme " à réaliser dans sa première catéchèse, précédée de celle consacrée à l'humilité. Il n'a réussi à réaliser que celles consacrées aux trois vertus théologales.

    Dans l'Aula Nervi, le Pape Luciani a fait briller la foi à l'aide de citations de Trilussa et de Saint Augustin, pour témoigner que la foi ne consiste pas à "croire que Dieu existe", mais à se confier à Lui ("C'est aussi croire en Dieu, ce qui est certainement plus que croire en Dieu"), et à reconnaître que celle du Christ "n'est pas notre doctrine", et que nous "devons seulement la garder, nous devons seulement la présenter". De l'espérance, "vertu enfantine", il a suggéré les contours avec des citations allant du Concile Vatican II à St François de Sales, d'Augustin à St Jean Bosco, de St Alphonse de Liguori à St Thomas, d'André Canergie à Friedrich Nietzsche. Il l'a définie comme la vertu qui tient la porte ouverte aux pécheurs. Et il a prononcé ses dernières paroles publiques dans la catéchèse consacrée à la charité.

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  • Le premier message radio "urbi et orbi" du pape Jean-Paul Ier, le dimanche 27 août 1978

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    PREMIER MESSAGE RADIO
    « URBI ET ORBI »
    DU PAPE JEAN-PAUL Ier

    Dimanche 27 août 1978

     

    Vénérables Frères !

    Chers Fils et Filles du monde catholique tout entier !

    Appelé par la miséricordieuse et paternelle bonté de Dieu à la très grave responsabilité du Souverain Pontificat, Nous vous adressons à tous notre salutation et immédiatement Nous la présentons à tous les hommes du monde qui nous écoutent en ce moment, et en qui, selon les enseignements de l'Evangile, il Nous plaît de voir uniquement des amis, des frères. A vous tous, santé, paix, miséricorde, amour : "La grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous" (2 Cor 13, 13).

    Notre âme est encore accablée à la pensée du terrible ministère pour lequel nous avons été choisi : comme Pierre, il Nous semble d'avoir posé le pied sur l'eau périlleuse, et, secouée par un vent impétueux. Nous avons crié avec lui vers le Seigneur: "Seigneur, sauve-moi" (Mt 14, 30). Mais Nous avons également senti que s'adressait à Nous la voix du Christ, encourageante et aimablement exhortatrice : "Homme, de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?" (Mt 14, 31). Si les forces humaines, à elles seules, ne sont pas adéquates à supporter un tel fardeau, l'aide de Dieu tout-puissant, qui guide son Eglise à travers les siècles au sein de tant de contradictions et de difficultés, ne Nous manquera certes pas moins, à Nous humble et dernier Serviteur des serviteurs de Dieu. Gardant Notre Main dans celle du Christ, Nous appuyant à Lui. Nous avons, Nous aussi accédé au timon de ce navire, qu'est l'Eglise. Elle est stable et sûre, même au milieu des tempêtes, parce que la présence réconfortante et dominatrice du Fils de Dieu l'accompagne. Selon la parole de St Augustin, qui reprend une image chère à l'ancienne Patristique, la barque de l'Eglise ne doit pas craindre, parce qu'elle est guidée par le Christ et par son Vicaire : "parce que même si la barque est secouée elle reste cependant une barque. Elle seule porte les disciples et reçoit le Christ. Elle est mise — péril dans la mer, mais sans elle tous périssent immédiatement" (Sermon 75, 3; PL 38, 475).

    En Elle seule se trouve le salut : "sine illa peritur" !

    C'est dans cette foi que Nous poursuivrons la route. L'aide de Dieu ne nous fera pas défaut, selon la promesse indéfectible : "Et moi je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28, 20). Votre réponse unanime et la collaboration pleine de bonne volonté de votre part à tous, Nous rendra plus léger le poids de notre devoir quotidien. Nous Nous préparons à cette terrible tâche avec la conscience que l'Eglise catholique est irremplaçable, cette Eglise dont l'immense force spirituelle est une garantie de paix et d'ordre, et comme telle, elle est présente dans le monde, comme telle, elle est reconnue dans le monde. L'écho que sa vie suscite chaque jour est le témoignage que, malgré tout, elle est vivante dans le cœur des hommes, également de ceux qui ne partagent pas sa vérité et n'acceptent pas son message. Comme l'a dit le Concile Vatican II, selon les enseignements duquel nous voulons orienter tout Notre ministère de prêtre, de maître et de pasteur, "l'Eglise, qui doit s'étendre à toute la terre, entre dans l'histoire des hommes, mais trascende également les temps et les confins des peuples. Parmi les tentations et les tribulations de son cheminement, l'Eglise est soutenue par la force de la grâce de Dieu, qui lui a été promise par le Seigneur, afin que, à cause de la faiblesse humaine, elle ne manque à la parfaite fidélité, mais qu'elle reste la digne épouse de son Seigneur et ne cesse pas de se rénover sous l'action de l'Esprit Saint, jusqu'à ce que, par la Croix, elle arrive à la lumière sans déclin" (Lumen Gentium, 9). Selon le plan de Dieu, qui "a rassemblé tous ceux qui regardent avec foi vers Jésus, auteur du salut et principe d'unité et de paix, l'Eglise a été voulue par Lui "afin qu'elle soit pour tous et pour chacun sacrement visible de cette unité salvifique" (ib.).

    Dans cette lumière, Nous Nous mettons entièrement, de toutes Nos forces physiques et spirituelles, au service de la mission universelle de l'Eglise, ce qui signifie pareillement : au service du monde, c'est-à-dire au service de la vérité, de la justice, de la paix, de la concorde, de la collaboration à l'intérieur des nations ainsi que dans les rapports entre les peuples.

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  • Albino Luciani, le pape qui se prenait pour le facteur de Dieu

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    Patricia Gooding-Williams, sur la Nuova Bussola Quotidiana, interviewe le neveu du pape Jean-Paul Ier que l'on béatifie aujourd'hui :

    INTERVIEW / GIOVANNI LUCIANI

    "Mon oncle Albino, le pape qui se prenait pour le facteur de Dieu".

    03-09-2022

    À la veille de sa béatification à Saint-Pierre, La Bussola a recueilli le témoignage du fils du frère du pape Jean-Paul Ier : "C'était une personne qui vivait entre ciel et terre, désireuse d'évangéliser, de communiquer le Christ à tous. C'est pourquoi il mettait en avant l'enseignement du catéchisme, il croyait que c'était la base de la foi". "Sa vie nous enseigne qu'il est possible de vivre en tant que chrétiens même dans les circonstances les plus difficiles".

    Giovanni Paolo I il giorno dell'elezione

    "C'était une personne qui vivait entre le ciel et la terre... Il avait des idées claires sur ce que signifie être pape, sur ce que signifie la papauté pour l'Église. Il a déclaré : "Le pape est le véritable représentant de Dieu sur terre, il doit connaître Dieu pour le faire connaître aux autres".

    À la veille de la cérémonie de béatification du pape Jean-Paul Ier, le 4 septembre sur la place Saint-Pierre, La Bussola Quotidiana s'est entretenue avec Giovanni Luciani, deuxième fils du frère du pape, Edoardo.

    "J'ai vécu dix mois avec le pape", dit-il fièrement. Il était étudiant à l'université de Padoue lorsque son oncle, alors patriarche de Venise, lui a demandé d'être son chauffeur et son assistant jusqu'à ce que son secrétaire personnel passe son permis de conduire. La conversation serpente joyeusement entre des réminiscences personnelles et des rires fréquents. Sa voix joyeuse mais vigoureuse est trompeuse ; il semble beaucoup plus jeune que ses 74 ans au téléphone. Il vit actuellement à Canale d'Agordo, dans la même modeste maison familiale où Albino Luciani est né et a grandi. Il décrit les événements passés comme s'ils étaient hier, donnant une image vivante de l'homme né pour être pape pendant seulement 33 jours.

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  • Mère Teresa : un nouveau film lui est consacré à l'occasion du 25e anniversaire de sa mort

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Un nouveau film documentaire pour marquer le 25e anniversaire de la mort de Mère Teresa

    Le 31 août, le nouveau film documentaire « Mère Teresa : Il n’y a pas de plus grand amour », qui marque 25 ans depuis la mort de sainte Teresa de Calcutta (le 5 septembre 1997), a été diffusé en avant-première au Vatican. « Ce documentaire sera une source d’inspiration, même pour ceux qui ne l’ont jamais rencontrée », confie sœur Myriam Thérèse, supérieure régionale des Missionnaires de la Charité. « Ce sera aussi une façon d’apporter au monde d’aujourd’hui la lumière et l’espérance. »

    Le film documentaire « Mère Teresa : Il n’y a pas de plus grand amour » marque le 25e anniversaire de la mort de la sainte de Calcutta.

    Un nouveau documentaire sur sainte Teresa de Calcutta a été inauguré lors d’une avant-première organisée le mercredi 31 août au Vatican. Intitulé « Mère Teresa : Il n’y a pas de plus grand amour », le film marque le 25e anniversaire de la mort de la sainte (le 5 septembre 1997). Produit par la confrérie des Chevaliers de Colomb – un mouvement catholique de bienfaisance –, le documentaire présente la vie de la religieuse, avec des interviews et des reportages réalisés dans différentes communautés où les Missionnaires de la Charité, la congrégation fondée par Mère Teresa, continuent de servir.

    Le film propose aussi des récits illustrant comment le charisme de la sainte continue d’œuvrer à travers le monde, des villages les plus reculés de l’Amazone au Bronx, des bidonvilles du Kenya à Cracolândia, un quartier du centre-ville de São Paulo, au Brésil, et littéralement surnommé le « pays du crack ». Réalisée par David Naglieri, la production de 115mn sera diffusée les 3 et 4 octobre dans plus de 900 cinémas aux États-Unis et au Canada. « L’objectif était avant tout de transmettre l’histoire de Mère Teresa à une génération qui est trop jeune pour l’avoir connue directement », explique Patrick Kelly, 14e Chevalier suprême des Chevaliers de Colomb.

    « Mère Teresa a passé sa vie à montrer le visage miséricordieux de Dieu »

    « Quelques jeunes religieuses ont enfin pu voir la Mère ‘en action’ durant l’avant-première », souligne le père Brian Kolodiejchuk, Missionnaire de la Charité et postulateur de la cause de canonisation de Mère Teresa. « À la fin du documentaire, Calcutta est partout ; tout le monde peut faire l’expérience de l’amour de Mère Teresa en faisant des choses extraordinaires dans toutes les petites choses du quotidien », ajoute-t-il. Le cardinal Sean O’Malley lui-même, archevêque de Boston, a confié ses propres souvenirs de Mère Teresa, qu’il a rencontrée alors qu’il était un jeune franciscain. « Mère Teresa a passé sa vie à montrer le visage miséricordieux de Dieu, à assurer aux gens qu’ils sont aimés, parce que ce n’est que quand les gens savent qu’ils sont aimés qu’ils peuvent croire en notre message », a-t-il rappelé.

    « Ce documentaire », a ajouté sœur Myriam Thérèse, supérieure régionale des Missionnaires de la Charité, « sera une source d’inspiration même pour ceux qui ne l’ont jamais rencontrée ». « C’est formidable de pouvoir voir ce que Dieu a fait en elle et ce qu’il continue de faire à travers ceux qui ont suivi ses traces », a-t-elle poursuivi. « La Mère croyait en notre petitesse, dans le fait que sans Dieu nous ne pouvons rien faire. Tout est né de l’attachement à la personne de Jésus, de l’union avec Dieu dans la prière, dans l’Eucharistie et auprès des pauvres », a souligné la religieuse. C’est pourquoi « je pense que Mère Teresa nous appelle tous à continuer d’être ouverts à l’amour de Dieu et à le transmettre dans notre service aux pauvres ». « Ce sera aussi une façon d’apporter au monde d’aujourd’hui la lumière et l’espérance. »

    « Pour une plus grande générosité d’esprit envers Dieu et envers les hommes »

    « Ce documentaire est un merveilleux cadeau fait à ceux qui n’ont pas eu la chance de rencontrer la Mère personnellement », a également réagi sœur Joseph Michael, supérieure générale de la congrégation, le 31 juillet dernier. « Il présente au monde Mère Teresa de Calcutta, dont le cœur était passionnément amoureux de Dieu et qui a embrassé les frères et sœurs souffrants avec la compassion même de Dieu, sans distinction de race, de couleur ou de religion. Mère Teresa a véritablement vécu le message de l’Évangile : ‘Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’ », a-t-elle souligné. « Ce film nous pousse à sortir de notre propre égocentrisme pour une plus grande générosité d’esprit, envers Dieu et envers les hommes. Que ce documentaire nous incite à ouvrir nos cœurs et nos mains aux souffrances de tous nos frères et sœurs. »

    Le pape François s’est également adressé à la confrérie des Chevaliers de Colomb en remerciant les producteurs du fil pour « tous les efforts que vous avez fait pour illustrer la vie de cette sainte dont la vie et le témoignage ont porté tant de fruits ».

    (Avec Asianews)

  • Le pontificat de Jean-Paul Ier : une bouffée d’oxygène dans la vie de l’Église

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    Jean-Paul Ier sera béatifié ce dimanche 4 septembre.

    Jean-Paul Ier © Vatican News

    De Laurène de Beaulaincourt sur le Messager de Saint-Antoine :

    Jean-Paul Ier, 33 jours d’humilité

    09 Janvier 2022

    « Je crois que son pontificat a été comme son pontificat a été comme une bouffée d’oxygène pour la vie de l’Église, comme l’aube d’une journée lumineuse ». Ces paroles du cardinal Aloisio Lorscheider, un franciscain ayant participé au Concile Vatican II, sont intenses et montrent l’importance du pontificat de Jean-Paul Ier. Sa simplicité, ses paroles de défense des plus petits et son sourire évangélique vont très vite marquer les esprits. Celui qui a pris le nom en hommage à ses deux prédécesseurs Jean XXIII et Paul VI, était un pasteur proche de son peuple. « Je vous dis en toute honnêteté », affirmait Jean-Paul Ier à son cardinal secrétaire d’État, « que je suis avant tout un prêtre, ensuite je suis aussi pape, mais je veux être un pasteur, pas un fonctionnaire de bureau… je suis d’abord évêque de Rome et ensuite le pape ». Au cours de la messe de sa prise de possession de la cathèdre, le 23 septembre 1978, le Pape avait eu la spontanéité de dire que c’était le Maître des cérémonies qui avait « choisi les trois lectures bibliques pour cette liturgie solennelle. Il a estimé qu’elles étaient bien adaptées et, moi, je cherche à vous les expliquer ». Non sans humour, il confia même que la deuxième lecture choisie par le Maître des cérémonies, « parlant d’obéissance, [le] met[tait] quelque peu dans l’embarras ». 2 homélies, 3 messages, 3 lettres apostoliques, 4 lettres dont une aux évêques d’Argentine (le pays d’où est originaire la petite fille guérie par l’intercession de Jean-Paul Ier), 4 audiences, 5 Angélus et 9 discours. Le compte est rapide et impressionne. Ce pontificat fut éclair mais lumineux.

    Simplicité

    Pour Benoît XVI (1), interrogé de manière exceptionnelle sur l’un de ses prédécesseurs, « l’humilité peut être considérée comme son testament spirituel ». « C’est justement grâce à cette vertu que 33 jours suffiront pour que le pape Luciani entre dans le cœur des gens », a confié Benoît XVI. « Sa simplicité, poursuit-il, véhiculait un enseignement solide et riche. Grâce à une mémoire exceptionnelle et à une vaste culture, il improvisait avec de nombreuses citations d’écrivains ». Soucieux de simplicité, il a abandonné l’usage du « nous de majesté » pour s’exprimer à la première personne du singulier et il a refusé la tiare préférant une mitre d’évêque. Selon sa nièce, Pia Luciani, l’héritage qu’il laisse pour l’Église est qu’ « il est nécessaire de faire le plus grand effort possible et de laisser le reste au Seigneur ». Le curé de son village natal aimait à rappeler que « le sourire de Jean-Paul Ier, sa sérénité continuelle n’étaient pas un don naturel : ils étaient le fruit de sa patience, de sa prière et de son intimité avec Dieu ». Pour Christophe Henning, auteur de la seule biographie en français de Jean-Paul Ier, c’était « un pasteur d’une foi profonde et simple ». Lorsqu’il a été élu pape, Albino Luciani aurait dit aux cardinaux : « Que Dieu pardonne ce que vous avez fait ». Aux yeux de Christophe Henning, le pontificat de Jean-Paul Ier a sans doute « facilité l’élection d’un Polonais, pasteur lui aussi ». Le pape François (mi-argentin, mi-italien) est sensible au visage de Jean-Paul Ier, même s’ils ne se sont pas connus, mais le lien est intéressant entre « ces deux Italiens de terroir ».

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  • Le "coming out" d'un jeune prêtre sorti du placard

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    De Bas Kulture (Lettre du Pays Basque) :

    J'ai fait mon coming-out : cette année, je suis sorti du placard ! 

    Un message posté sur les réseaux sociaux par un jeune prêtre :

    « Comme vous l'avez entendu, cette année j'ai décidé de faire mon coming-out. Après avoir vu tant de gens qui vantent leurs « diversités » et les applaudissent et leur disent « quel courage », etc. Je me suis posé la question et pourquoi pas moi ? Alors j'ai pris ma décision, cette année le Père Alvaro sortirait du placard !

    Je me suis décidé et j'ai sorti ma soutane du placard : à partir de janvier j'ai commencé à l'utiliser tous les jours du matin jusqu'à avant de dormir. Juste comme ça à la brava, pas d'annonces solennelles, pas d'explications préalables. Sans chercher des louanges pour cela et sans craindre les moqueries et les insultes ou les regards d'étrangeté.

    Quelle était ma surprise ? Beaucoup de choses.

    - Premièrement, je n'aurais jamais pensé que porter une soutane quotidienne pourrait me rendre aussi heureux en tant que prêtre. Cela m'a facilité dans la rue de faire autant de bien que je ne l'aurais jamais imaginé. J'ai béni, conseillé, aidé, confessé tant de gens avec qui la confiance a été donnée en me voyant en soutane.

    - Deuxièmement, à ma grande surprise, même en marchant dans des endroits très divers comme le centre commercial, le cinéma, les restaurants, les pachangas, les piñatas, les tianguis, la zone de tolérance du centre-ville, la foire du livre, etc. Et étant tombé sur toutes les tribus urbaines existantes et pour n’avoir, en cinq mois, reçu aucune insulte ou manque de respect de la part de qui que ce soit ; même des gens ouvertement anticatholiques. 
    Ce qui est triste dans tout ça, la seule moquerie sérieuse que j'ai reçue pour l'utiliser était de la part d'un prêtre.

    - Troisièmement, c'est malheureusement si inhabituel que le prêtre diocésain porte une soutane noire que j'ai généralement été confondu avec un religieux. Ces mois-ci, j'ai été confondu avec : un Franciscain, un Augustin, un moine, un missionnaire, un séminariste, et même un Karatéka... Cela me fait penser à quel degré nous avons été laïcisés pour que le prêtre diocésain ne soit plus associé à la soutane dans la vie quotidienne. 

    - Quatrièmement, pour une société « antireligieuse », le nombre de personnes qui me demandent ma bénédiction est remarquable, mais souvent, quand une personne me la demande, d’autres se trouvant dans l’environnement immédiat me la demandent aussi, spontanément.

    En conclusion, je suis très heureux d'avoir pris cette décision ; j'avais d’abord pensé le faire pendant un an, mais maintenant je peux affirmer que c'est quelque chose que je pratiquerai de manière habituelle. Cela m'aide, me rend heureux, aide les gens à trouver plus facilement un prêtre et la grâce. Cela rappelle encore aux éloignés que Dieu continue de rôder dans le monde; il me rappelle constamment que là où je marche, je représente Jésus et son épouse l'Église.

    Cela me rappelle que la méchanceté se déguise en « ange de lumière », c'est-à-dire que la haine ou le mépris, je l’ai surtout vu dans les yeux des Témoins de Jéhovah et de certains Chrétiens quand ils voient un prêtre. 
    Au contraire, beaucoup d'entre ceux (qui sont éloignés de l’Église, ndlr) j’ai pu mener des dialogues intéressants. Même les voyous du centre-ville sont venus avec respect pour me demander ma bénédiction. C'est drôle de voir d'où vient la haine. Celui qui a des oreilles comprend.

    De plus, ça me rappelle que je veux un jour devenir saint : imaginez-vous saint Jean Bosco, saint Ignace de Loyola, François-Xavier, saint Philippe de Neri, saint Thomas d'Aquin, saint François d'Assise, sans leur soutane ? Non ; je veux être un saint ? Oui, donc c'est bien de porter la soutane.

    L'utiliser m'a confirmé une vérité oubliée, la soutane est un sacramental, c'est-à-dire qu’elle suscite la grâce et prépare les gens à la recevoir. Le clergyman ne l'est pas.

    Enfin, je ne vais pas me donner des airs de grandeur en portant une soutane quotidienne. Cela ne me rend pas automatiquement ni plus grand ni plus saint que les autres prêtres. Mais ça m'aide énormément, j'invite les autres prêtres à être courageux, à sortir leur soutane du placard, à l'utiliser plus souvent et vous verrez le bien qu'ils se font à eux-mêmes et aux âmes. Vous ne le regretterez pas. 

  • 'Soyez rationnel devenez catholique' : une recension de Mgr Léonard

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    De Mgr André Léonard, Évêque émérite de Malines-Bruxelles, sur le site de la Nef :

    Soyez rationnel devenez catholique

    Matthieu Lavagna fait preuve d’une logique précise et convaincante dans son remarquable ouvrage (1), solidement documenté et très pédagogique, consacré à toutes les questions touchant la vérité du théisme, du christianisme et du catholicisme. J’en recommande vivement la lecture. Avec bonheur, il tord le cou à tous les poncifs d’un athéisme primaire cherchant à décrédibiliser la foi.

    Dans cette brève recension, j’évoque rapidement quelques pistes complémentaires. L’auteur (l’A.) reprend la démarche permettant d’affirmer l’existence d’un Dieu créateur à partir de certaines propriétés du cosmos, comme, par exemple, le très fin réglage de nombreuses constantes de l’univers, réglage qui suppose une création par une Pensée intelligente. Mais il omet de s’interroger sur le fait que cet Univers, en vertu de son entropie croissante, est voué finalement à la mort par extinction totale. Étrange Créateur, vouant sa création au silence d’un trépas définitif !

    Trois états de la Création

    L’auteur aurait gagné à se pencher sur le texte de saint Paul (Rm 8, 18-27), qui voit dans l’Univers présent une création déchue, livrée à la vanité, soumise à la servitude de la corruption, mais avec l’espérance d’avoir part à la gloire de la Résurrection. Ce texte nous invite clairement à penser trois états de la Création : d’abord celui que nous connaissons, où toute vie va vers la mort et où les vivants ne peuvent survivre, quelque temps, qu’en tuant d’autres vivants, animaux ou plantes ; ensuite les Cieux nouveaux et la Terre nouvelle, où il n’y aura plus « ni mort, ni pleur, ni cri, ni peine, car l’ancien monde s’en est allé » (Ap 21, 4) et qui sont le séjour de Jésus ressuscité et de Marie dans la gloire de son Assomption. Car je présume que l’A. ne situe pas ce monde nouveau quelque part dans une galaxie du cosmos présent. En tout cas, cette promesse de la recréation eschatologique du Cosmos nous aide à supporter et à endurer, présentement, les souffrances du monde d’aujourd’hui, à la fois splendide, à certains égards, mais monstrueusement tragique, à beaucoup d’autres, où la mort a toujours le dernier mot.

    Mais si l’A. est disposé, comme il le semble, à reconnaître qu’aucun voyage intersidéral ne nous permettra de rejoindre les corps glorieux de Jésus et de Marie, pourquoi ne fait-il pas de même concernant la chute originelle ? Pense-t-il que des fouilles en Asie ou en Afrique nous permettront de retrouver trace du Jardin d’Éden ?

    Plutôt que d’attribuer aux premiers « hominisés », venant tout juste de recevoir le souffle de l’âme, une chute entraînant – Dieu sait comment – la sauvagerie du monde présent, pourquoi ne pas situer plutôt ce péché d’orgueil dans une autre dimension de l’Univers créé ?

    Qu’on ne nous demande pas de décrire la Création originelle dans son état d’intégrité ! Notre langage de créatures pensantes, mais déchues, en est incapable. Il ne peut qu’évoquer de manière imagée une réalité qui dépasse notre entendement. De même que nous ne pouvons décrire adéquatement ni la Résurrection de Jésus, ni l’assomption de Marie, ni la beauté du monde nouveau, semblablement nous ne sommes pas en mesure de dessiner les contours de la Création originelle. Nous savons seulement que c’est par un péché d’orgueil qu’elle a perdu son innocence primordiale. L’humanité originelle (Adam et Ève, si vous y tenez) a préféré un monde à mesure simplement humaine à un Univers reçu de Dieu. Quant à la manière dont s’est produite cette déchéance, elle est tout aussi indescriptible que le scénario inverse par lequel, à la fin des temps, le Créateur restaurera, en mieux, sa Création originelle en faisant passer l’Univers présent de sa déchéance actuelle à ces cieux nouveaux et cette terre nouvelle où habitera la justice ou la sainteté de Dieu (cf. 2 P 3, 8-13).

    Dans la dédicace de l’exemplaire de son livre, envoyé en vue de la présente recension, l’A. a l’amabilité de rappeler que j’avais moi-même travaillé de nombreuses questions d’apologétique. Il évoque ainsi mon ouvrage Les raisons de croire (Sarment/Jubilé, 2010) dans les trois derniers chapitres duquel j’ai largement développé les questions qui concernent les trois états de la Création : son état originel, son état déchu et son état glorieux.

    De toute manière, les perspectives eschatologiques de l’A. tout comme les miennes sont de nature à nous mettre en garde contre l’espèce de religion écologique qui est en train de se développer au sein de l’Église. Certes, nous devons traiter avec soin et respect la planète Terre, car nous n’en avons pas d’autre ici-bas, mais celle-ci n’est pas « la » Création, car elle fait seulement partie d’un état de la Création, son état déchu.

    Mgr André Léonard
    Évêque émérite de Malines-Bruxelles

    (1) Matthieu Lavagna, Soyez rationnel devenez catholique !, MDN Productions/Marie de Nazareth, 2022, 430 pages, 24 €.

    Signalons sur ces thèmes le livre du Père François Euvé, La science l´épreuve de Dieu ? Réponses au livre « Dieu, la science, les preuves », Salvator, 2022, 186 pages, 18 €.