En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
«Dostoïevski était entré en guerre contre l'athéisme qui gagnait la jeunesse de son époque»
18 février 2022
Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski en 1863. Licence CC
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans un essai sur le génial écrivain russe, Marguerite Souchon nous fait découvrir le rapport à Dieu du plus célèbre écrivain russe, essentiel à la compréhension de son œuvre.
Ancienne élève de l'École Normale Supérieure et agrégée de russe, Marguerite Souchon est enseignante en classes préparatoires. Elle publie Le Dieu de Dostoïevski aux éditions Première partie.
FIGAROVOX. - Vous avez publié Le Dieu de Dostoïevski aux éditions Première partie. Si Dostoïevski est l'écrivain russe le plus connu, est-il l'écrivain russe par excellence ?
Marguerite SOUCHON. - Absolument – ne serait-ce parce que tous les Européens qui referment un roman de Dostoïevski se disent que, décidément, il n'y a vraiment que les Russes pour écrire des choses pareilles ! Ce n'est pas pour rien que l'un de mes chapitres est intitulé : « Pourquoi les personnages sont-ils tous fous ? ».
Dostoïevski aurait sans doute été extrêmement marri d'apprendre que certains le considèrent comme un écrivain européen, alors que précisément il souhaitait éviter à la Russie le destin de l'Europe.
Marguerite Souchon
D'autre part, il était essentiellement préoccupé par l'avenir de la Russie et, du même coup, par les jeunes Russes – quasiment tous ses personnages principaux ont d'ailleurs entre dix-huit et vingt-huit ans – ce qui était typique de son époque : tout le milieu littéraire pétersbourgeois s'interrogeait sur la direction que devait prendre l'Empire russe, et voyait naître des courants de pensée nouveaux, importés d'Occident : le socialisme, le rationalisme, l'athéisme... Dostoïevski s'est justement battu contre ces courants, et aurait sans doute été extrêmement marri d'apprendre que certains le considèrent comme un écrivain européen, alors que précisément il souhaitait éviter à la Russie le destin de l'Europe. Pour ce qui est de son style, là aussi, je doute que l'on puisse faire plus russe : d'ailleurs, jusqu'à la fin du XXe siècle, nos traducteurs l'ont toujours « corrigé » et lissé, pour le rendre plus lisible aux Français.
Dostoïevski a connu la gloire assez tardivement, pourquoi ? Qui était-il avant d'être reconnu pour son art ?
Il a connu la gloire tôt… puis tard : il avait vingt-cinq ans lors de la publication de son premier roman, Les Pauvres gens, qui connut un succès immédiat. Un des plus grands critiques de l'époque a quand même débarqué chez lui en larmes à quatre heures du matin après l'avoir lu d'une traite ! Son séjour au bagne, puis son exil en Asie centrale l'éloignent dix ans durant de la vie littéraire de Saint-Pétersbourg. Il réussit quand même à se refaire un nom avec les Souvenirs de la maison morte, son récit de l'expérience pénitentiaire, mais il est vrai qu'à peine rentré à Saint-Pétersbourg, il se retrouve un peu sur le carreau : plus de quarante ans, ancien bagnard, militairement dégradé, veuf, orphelin, sans le sou, écrivain de l'ancienne génération en conflit avec les nouvelles idées. Les Souvenirs lui ont rouvert les premières portes : il a des colonnes dans les journaux, ouvre sa propre revue, donne des lectures publiques… Il publie dans des revues littéraires très lues, et ses œuvres sont accueillies tantôt avec enthousiasme (Crime et châtiment), tantôt de manière mitigée (L'Idiot). C'est ensuite le roman Les Démons qui vient pour de bon mettre le feu aux poudres dans la vie littéraire et intellectuelle de l'époque.
DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANCOIS AUX PARTICIPANTS DU SYMPOSIUM "POUR UNE THÉOLOGIE FONDAMENTALE DU SACERDOCE" PROMU PAR LA CONGRÉGATION POUR LES ÉVÊQUES
Je suis reconnaissant de l'occasion qui m'est donnée de partager avec vous cette réflexion, qui découle de ce que le Seigneur m'a fait connaître progressivement au cours de ces plus de 50 ans de sacerdoce. Je ne veux pas exclure de ce souvenir reconnaissant les prêtres qui, par leur vie et leur témoignage, m'ont montré depuis mon enfance ce que représente le visage du Bon Pasteur. J'ai médité sur ce que je pouvais partager sur la vie d'un prêtre aujourd'hui et je suis arrivé à la conclusion que le meilleur mot vient du témoignage que j'ai reçu de tant de prêtres au fil des ans. Ce que je vous propose est le fruit de l'exercice de réflexion sur eux, de reconnaissance et de contemplation des caractéristiques qui les ont distingués et leur ont donné une force, une joie et une espérance singulières dans leur mission pastorale.
En même temps, je dois dire la même chose de ces frères prêtres que j'ai dû accompagner parce qu'ils avaient perdu le feu du premier amour et que leur ministère était devenu stérile, répétitif et presque vide de sens. Le prêtre, dans sa vie, passe par différentes conditions et différents moments ; personnellement, j'ai traversé différentes conditions et différents moments, et en "ruminant" les mouvements de l'Esprit, j'ai constaté que dans certaines situations, y compris les moments d'épreuve, de difficulté et de désolation, lorsque je vivais et partageais la vie d'une certaine manière, la paix demeurait. Je suis conscient qu'il y a beaucoup de choses à dire et à théoriser sur le sacerdoce ; aujourd'hui, je souhaite partager avec vous cette "petite récolte" afin que le prêtre d'aujourd'hui, quel que soit le moment qu'il vit, puisse faire l'expérience de la paix et de la fécondité que l'Esprit veut lui donner. Je ne sais pas si ces réflexions sont le "chant du cygne" de ma vie de prêtre, mais je peux certainement vous assurer qu'elles proviennent de mon expérience. Il n'y a pas de théorie ici, je parle de ce que j'ai vécu.
L'époque que nous vivons est une époque qui nous demande non seulement d'intercepter le changement, mais de l'accueillir avec la conscience que nous sommes face à un changement d'époque - je l'ai déjà dit plusieurs fois. Si nous avions des doutes à ce sujet, Covid l'a rendu plus qu'évident : en fait, son irruption est bien plus qu'un problème de santé, bien plus qu'un rhume.
Le changement nous confronte toujours à différentes façons d'y faire face. Le problème est que de nombreuses actions et attitudes peuvent être utiles et bonnes, mais qu'elles n'ont pas toutes la saveur de l'Évangile. Et c'est là que réside le nœud du problème, le changement et l'action qui ont ou n'ont pas la saveur de l'Évangile, c'est de discerner cela. Par exemple, la recherche de formes codifiées, très souvent ancrées dans le passé et qui nous "garantissent" une sorte de protection contre les risques, en se réfugiant dans un monde ou une société qui n'existe plus (si elle a jamais existé), comme si cet ordre particulier était capable de mettre fin aux conflits que l'histoire nous présente. C'est la crise du retour en arrière pour se réfugier.
Une autre attitude peut être celle d'un optimisme exagéré - " tout ira bien " - ; aller trop loin sans discernement et sans prendre les décisions nécessaires. Cet optimisme finit par ignorer les blessures de cette transformation, n'accepte pas les tensions, les complexités et les ambiguïtés du temps présent, et "consacre" la dernière nouveauté comme ce qui est vraiment réel, méprisant ainsi la sagesse des années. (Il s'agit de deux types de fuite ; ce sont les attitudes du mercenaire qui voit arriver le loup et qui fuit : il fuit vers le passé ou il fuit vers l'avenir). Aucune de ces attitudes ne conduit à des solutions mûres. C'est là que nous devons nous arrêter, le caractère concret d'aujourd'hui.
Au contraire, j'aime l'attitude qui découle d'une prise en charge confiante de la réalité, ancrée dans la Tradition sage et vivante de l'Église, qui peut se permettre d'aller au large sans crainte. J'ai le sentiment que Jésus, en ce moment de l'histoire, nous invite une fois de plus à " avancer au large " (cf. Lc 5, 4) avec la confiance qu'il est le Seigneur de l'histoire et que, guidés par lui, nous saurons discerner l'horizon à parcourir. Notre salut n'est pas un salut aseptisé, de laboratoire, non, ou de spiritualismes désincarnés - il y a toujours la tentation du gnosticisme, qui est moderne, il est actuel - ; Discerner la volonté de Dieu signifie apprendre à interpréter la réalité avec les yeux du Seigneur, sans avoir besoin d'éluder ce qui arrive à notre peuple là où il vit, sans l'anxiété qui nous pousse à chercher une issue rapide et rassurante guidée par l'idéologie du moment ou par une réponse préfabriquée, toutes deux incapables d'assumer les moments les plus difficiles et même obscurs de notre histoire. Ces deux voies nous conduiraient à nier "notre histoire d'Église, qui est glorieuse dans la mesure où elle est une histoire de sacrifice, d'espérance, de lutte quotidienne, de vie consumée dans le service, de constance dans le travail" (Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, 96).
Suite à la fermeture du site français « Pro liturgia », l’Institut belge Docteur angélique a demandé à son fondateur, Denis Crouan, de donner les fruits de plus de 20 ans de travail à travers un cours complet de liturgie, posté sur Internet à l’usage de chacun.
Cette leçon introductive définit ce qu’est la liturgie et donne le plan général de ce cours.
Définition de théologie scientifique : « Une œuvre de beauté venant du peuple et tournée vers Dieu à travers des rites »
Définition en théologie mystique : « Le chant de l’épouse (l’Eglise) qui, portée par l’Esprit Saint, s’adresse à l’Epoux (Dieu) et reçoit en retour des grâces de Dieu ».
La liturgie est donc accompagnée et trouve sa valeur dans quatre qualités : « amour et respect, effacement de soi et transparence ». Sans ces valeurs inséparables, la liturgie est un chant mort.
Le nationalisme religieux de l’Inde s’est toujours méfié du Christianisme et, au lendemain même de l’indépendance (1947), les tracasseries administratives, - telles que l’organisation de quotas d’accès des Jésuites (florissants à l'époque) au sous-continent indien- n’ont pas manqué. Quoi d’étonnant à ce que, des années plus tard encore dans ce monde très identitaire, « depuis l’élection de Narendra Modi en 2014, les chrétiens subissent des pressions croissantes de la part de l’administration hindoue. Début 2022, les Missionnaires de la Charité, la Congrégation de Mère Teresa, en a fait les frais ». Point de la situation par Syvain Dorient dans le mensuel La Nef (février 2022) :
« Les Missionnaires de la Charité ont passé un triste Noël. Le gouvernement indien leur refusait le renouvellement de la licence qui leur permettait de recevoir des dons de l’étranger. Un coup dur pour cette Congrégation vieille de plus de 70 ans, comptant 5000 Sœurs, qui peut se mettre au service des plus pauvres grâce aux ressources financières apportées par les donateurs occidentaux. Le 24 décembre 2021, le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, affirma que la Congrégation ne remplissait plus les conditions pour que lui soit accordée la licence lui permettant de recevoir ces dons, la FCRA (Foreign Contributions Regulation Act).
La décision fut vivement critiquée internationalement en raison de la stature de sainte Teresa de Calcutta. Le gouvernement britannique s’est fendu d’une lettre demandant très diplomatiquement « de plus amples informations sur cette décision étonnante ». Lors d’un débat à la Chambre des Lords, Harries de Pentregarth s’étonnait : « Quelle raison pourrait invoquer le gouvernement pour entraver le travail des Missionnaires de la Charité, reconnu dans le monde entier ? […] Je crains qu’il ne répercute les pressions du nationalisme hindou, de peur que des gens n’entrent en contact avec des chrétiens et finissent par se convertir. »
Le 10 janvier 2022, les Missionnaires de la Charité retrouvaient leur licence, peut-être grâce aux pressions internationales. Mais près de 6000 autres Organisations non-gouvernementales (ONG) connaissent des difficultés comparables. L’administration indienne, puissante et tatillonne, exige que les ONG désirant recevoir des fonds de l’étranger renouvellent chaque année une demande de FCRA. Cette pratique, antérieure à l’élection de Narendra Modi, puisqu’elle a été instituée en 2010, s’est considérablement durcie en 2020. Le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, imposa un amendement qui permettait de surveiller les membres des ONG, en prenant leurs empreintes digitales, et en autorisant des enquêtes à leur sujet.
Lu sur le site web « Benoit et moi », cet article d’Andrea Gagliarducci(Vatican Reporting11 février 2022) ouvert sur un monde intérieur auquel le nôtre a perdu tout accès:
« Neuf ans après sa démission, Benoît XVI se comporte encore en Pape. Et il le fait précisément en ne voulant pas être Pape, en n’ayant jamais fait un pas en avant par rapport au rôle de Pape émérite qu’il s’est taillé, un rôle très original et unique dans l’histoire de l’Église, celui d’un Pierre qui reste sub umbra Petri, à l’ombre de Pierre, comme un sanctuaire qui a un lien particulier justement avec le Siège apostolique. Benoît XVI se comporte encore en Pape, car rien en lui n’est personnalisme, rien n’est désir de vengeance. Il y a l’Église, il y a le Pape, et il n’y a pas de vie ou de réputation personnelle qui tienne.
Il l’avait démontré il y a neuf ans, quand à l’improviste il avait déclaré la renunciatio à un groupe de cardinaux abasourdis réunis en consistoire dans un jour de célébration au Vatican (le 11 février est l’anniversaire des Accords du Latran) pour fixer des dates de canonisation. Et il l’a démontré dans les jours précédant l’anniversaire de sa démission, dans une lettre qui accompagnait la réponse des avocats qui l’avaient aidé à analyser les documents du rapport sur les abus commandés par l’archidiocèse de Munich et Freising, et à réfuter les accusations selon lesquelles il avait mal géré, voire délibérément ignoré, certaines situations.
Documents en main, déclarations des avocats examinées, il est clair que les accusations étaient fausses, que Ratzinger n’a rien sous-estimé ni négligé. Il ignorait simplement certaines choses et en déléguait d’autres. Et pourtant, il a suffi d’une erreur (pas du pape émérite) dans la rédaction de sa réponse pour le traiter de menteur, selon une campagne médiatique qui a toujours trouvé en lui une cible facile.
Il serait facile pour Benoît XVI de répondre uniquement sur la base du droit et des documents. Mais ce n’est pas ce que fait un homme d’Église. Et le pape émérite est un homme amoureux de Dieu et de l’Église. Tellement amoureux que tout dans sa vie est lu à travers les yeux de Dieu, à travers les mots d’un Évangile et d’une Bible qu’il a médités d’innombrables fois, jusqu’à en saisir la profondeur, comme un joaillier qui connaît chaque coin, chaque reflet, chaque lumière produite par le diamant qu’il a devant lui.
Benoît XVI n’a jamais séparé ses décisions de la réflexion sur l’Église, sur l’Évangile, sur Dieu. Il ne l’a pas fait, même maintenant, alors que les accusations se sont à nouveau élevées contre lui, entre autres sur des questions déjà éclaircies, sur des situations déjà exposées.
Ce n’est pas la première fois que Benoît XVI doit répondre à des accusations gratuites. Il a toujours choisi dans ses réponses une approche personnelle. Comme quand il a écrit une lettre pour expliquer sa décision de révoquer l’excommunication de quatre évêques lefevristes, au milieu de la controverse provoquée par l’un d’entre eux. C’était une lettre pastorale, une lettre qui stigmatisait le phénomène de « mordre et se dévorer » qui s’était créé parmi les frères eux-mêmes, et le comparait à une attitude que les apôtres avaient déjà. En pratique, Benoît XVI soulignait qu’il n’y avait rien de nouveau, que l’Eglise était imprégnée de ces attaques fratricides et immotivées, et que c’était la conversion nécessaire, pour se détacher de ce « mordre et se dévorer » .
Benoît XVI s’était également exprimé de manière pastorale lorsqu’il avait écrit aux catholiques d’Irlande après le scandale des abus. Le pape avait rencontré les évêques pour comprendre la situation, il avait décidé d’envoyer une visite apostolique en Irlande, mais il avait aussi décidé d’écrire, pour essayer de comprendre les causes du drame qui s’était produit dans ce pays qui avait toujours été catholique.
Les contraintes sanitaires étant levées les unes après les autres, les pèlerins de Pentecôte vont pouvoir marcher cette année de nouveau entre Paris et Chartres.
De Paris à Chartres, le pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté cheminera sur le thème du Sacré-Coeur, Espoir et salut des nations. Il est déjà possible de rejoindre une équipe soutiens en écrivant à responsable.rh@nd-chretiente.com
Dans ce monde où, comme le dit le père Calmel, le diable s’acharne à rendre les hommes vieux… Nous marcherons derrière la petite sainte Thérèse, sainte Jeanne d’Arc et Godefroy de Bouillon dans l’enthousiasme de la jeunesse.
Une fois de plus, nous ferons nôtre l’injonction de Charette : “On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ; faut rire ! Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créature humaine, la liberté de l’homme intérieur.”
Le Pape annonce le Jubilé de 2025, signe de renaissance après la pandémie
Après deux années marquées par la souffrance, la peur ou les restrictions de liberté dues au virus, un premier remède a été trouvé, et le Pape estime que «l’épidémie pourra être surmontée». Dans une lettre adressée au président du Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation, il souligne que le prochain jubilé favorisera grandement la recomposition d’un climat d’espérance et de confiance.
Le Pape annonce la tenue du Jubilé de 2025. Dans une lettre adressée au Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle évangélisation -l’organisateur de cette future Année Sainte- le Pape François appelle à mettre en œuvre une préparation qui permettra au peuple chrétien de vivre pleinement l’événement, dans toute sa force pastorale.
Après deux ans de pandémie, le Souverain Pontife espère que ce moment de grande importance spirituelle, ecclésiale et sociale, favorisera «la recomposition d’un climat d’espérance et de confiance».
Ces deux dernières années, il n’y a pas eu un seul pays qui n’ait été bouleversé par «l’épidémie soudaine qui, en plus d’avoir touché du doigt le drame de la mort dans la solitude, l’incertitude le caractère provisoire de l’existence, a modifié notre mode de vie».
Comme les écoles ou les usines, les églises ont été fermées. Comme leurs frères et sœurs, les chrétiens ont éprouvé la souffrance, la peur ou les restrictions de liberté.
Conjuger la dimension spirituelle du Jubilé avec la vie sociale
Mais aujourd’hui, un premier remède a été trouvé et «nous avons pleinement confiance», écrit François. «L’épidémie pourra être surmontée», et cela sera «plus facilement réalisable» si les populations les plus pauvres ne sont pas «négligées» et que les découvertes scientifiques sont partagées.
François souhaite que le Jubilé annoncé soit le signe d’une «renaissance renouvelée dont nous ressentons tous l’urgence», écrit-il. D’où le thème choisi pour l’année sainte: «Pèlerins d’espérance». L’espérance, une flamme donnée aux chrétiens et qu’ils doivent garder allumée «pour que chacun retrouve la force et la certitude de regarder l’avenir avec un esprit ouvert, un cœur confiant et une intelligence clairvoyante».
Mais, prévient François, tout cela ne sera possible que si nous sommes capables de retrouver le sens de la fraternité, notamment envers les migrants et les pauvres. Le Pape espère que leur voix sera entendue en ce temps de préparation du Jubilé.
Pour lui, «la dimension spirituelle du Jubilé, qui invite à la confession, doit être conjuguée avec les aspects fondamentaux de la vie sociale». François se félicite d’ailleurs que des jeunes voient dans la protection de la Création «une expression essentielle de la foi en Dieu et de l’obéissance à sa volonté».
«Une grande symphonie de prière»
Le Saint-Père espère que le dicastère organisateur de cette Année Sainte, qui se tiendra 725 ans après celle instituée par Boniface VIII en 1300, saura faire de ce «moment de grâce» une étape significative pour la pastorale des Églises particulières, latines et orientales, qui, au cours de ces années, sont «appelées à intensifier leur engagement synodal». Il souhaite que partout l’événement puisse être préparé et célébré avec «une foi intense, une vive espérance et une charité active.»
Enfin, avant la publication selon la coutume d’une Bulle d’indication qui contiendra les informations nécessaires à la célébration, le Pape rêve d’une «grande symphonie de prière» en 2024, pour remercier Dieu et lui ouvrir son cœur. Que le «Notre Père» soit pendant ce temps de préparation, «le programme de vie» de chacun des disciples du Christ.
Voici la lettre adressée par le Pape François au président du Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation
À mon cher frère,
Monseigneur Rino Fisichella
Président du Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation
Le Jubilé a toujours représenté dans la vie de l’Église un événement d’une grande importance spirituelle, ecclésiale et sociale. Depuis que Boniface VIII, en 1300, institua la première Année Sainte – avec une récurrence séculière qui devint alors, sur le modèle biblique, cinquantenaire puis fixée à tous les vingt-cinq ans –, le saint peuple fidèle de Dieu a vécu cette célébration comme un don spécial de grâce, caractérisé par le pardon des péchés et, en particulier, par l’indulgence qui est la pleine expression de la miséricorde de Dieu. Les fidèles, souvent au terme d’un long pèlerinage, puisent au trésor spirituel de l’Église en franchissant la Porte Sainte et en vénérant les reliques des Apôtres Pierre et Paul conservées dans les Basiliques romaines. Des millions et des millions de pèlerins, au cours des siècles, ont rejoint ces lieux saints en donnant un témoignage vivant de la foi de toujours.
Le grand Jubilé de l’An 2000 a introduit l’Église dans le troisième millénaire de son histoire. Saint Jean-Paul II l’avait longtemps attendu et désiré, dans l’espérance que tous les chrétiens, ayant surmonté les divisions historiques, puissent célébrer ensemble les deux mille ans de la naissance de Jésus-Christ le Sauveur de l’humanité. L’étape des vingt-cinq premières années du XXIe siècle est désormais proche, nous sommes appelés à mettre en œuvre une préparation qui permettra au peuple chrétien de vivre l’Année Sainte dans toute sa force pastorale. Une étape significative, en ce sens, a été celle du Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, qui nous a permis de redécouvrir toute la force et la tendresse de l’amour miséricordieux du Père, pour en être à notre tour témoins.
Au cours des deux dernières années, cependant, il n’y a pas eu un seul pays qui n’ait été bouleversé par l’épidémie soudaine qui, en plus d’avoir touché du doigt le drame de la mort dans la solitude, l’incertitude et le caractère provisoire de l’existence, a modifié notre mode de vie. En tant que chrétiens, nous avons éprouvé avec tous nos frères et sœurs les mêmes souffrances et les mêmes limites. Nos églises sont restées fermées, tout comme les écoles, les usines, les bureaux, les magasins et les lieux dédiés aux loisirs. Nous avons tous vu certaines libertés être limitées et la pandémie, outre la souffrance, a parfois suscité dans notre esprit le doute, la peur, le désarroi. Les hommes et les femmes de science, avec une grande rapidité, ont trouvé un premier remède qui progressivement permet de retourner à la vie quotidienne. Nous avons pleinement confiance que l’épidémie pourra être surmontée et que le monde redécouvrira ses rythmes de relations personnelles et de vie sociale. Cela sera plus facilement réalisable dans la mesure où l’on agira avec une solidarité effective, afin que les populations les plus pauvres ne soient pas négligées, mais que l’on puisse partager avec tout le monde les découvertes de la science et les médicaments nécessaires.
Nous devons garder allumée la flamme de l’espérance qui nous a été donnée, et tout faire pour que chacun retrouve la force et la certitude de regarder l’avenir avec un esprit ouvert, un cœur confiant et une intelligence clairvoyante. Le prochain Jubilé pourra favoriser grandement la recomposition d’un climat d’espérance et de confiance, comme signe d’une renaissance renouvelée dont nous ressentons tous l’urgence. C’est pourquoi j’ai choisi comme thème Pèlerins d’espérance. Tout cela, cependant, sera possible si nous sommes capables de retrouver le sens de la fraternité universelle, si nous ne fermons pas les yeux sur le drame de la pauvreté croissante qui empêche des millions d’hommes, de femmes, de jeunes et d’enfants de vivre d’une manière digne de l’homme. Je pense en particulier aux nombreux réfugiés contraints d’abandonner leurs terres. Que la voix des pauvres soit entendue en ce temps de préparation au Jubilé qui, selon le commandement biblique, rend à chacun 1’accès aux fruits de la terre : « Le sabbat même de la terre vous nourrira, toi, ton serviteur, ta servante, ton journalier, ton hôte, bref ceux qui résident chez toi. A ton bétail aussi et aux bêtes de ton pays tous ses produits serviront de nourriture. » (Lv 25, 6-7).
Par conséquent, la dimension spirituelle du Jubilé, qui invite à la conversion, doit être conjuguée avec ces aspects fondamentaux de la vie sociale, afin de constituer une unité cohérente. Nous sentant tous comme des pèlerins sur la terre où le Seigneur nous a placés pour que nous la cultivions et la gardions (cf. Gn 2, 15), ne manquons pas de contempler en chemin la beauté de la création tout en prenant soin de notre maison commune. J’espère que la prochaine Année jubilaire sera célébrée et vécue aussi avec cette intention. En fait, un nombre toujours croissant de personnes, parmi lesquelles beaucoup jeunes, et des plus jeunes encore, reconnaissent que le soin de la création est une expression essentielle de la foi en Dieu et de l’obéissance à sa volonté.
Je vous donne, cher Confrère, la responsabilité de trouver les formes appropriées pour que l’Année Sainte puisse être préparée et célébrée avec une foi intense, une vive espérance et une charité active. Le Dicastère qui promeut la nouvelle évangélisation saura faire de ce moment de grâce une étape significative pour la pastorale des Églises particulières, latines et orientales, qui, au cours de ces années, sont appelées à intensifier leur engagement synodal. Dans cette perspective, le pèlerinage vers le Jubilé pourra fortifier et exprimer le chemin commun que l’Église est appelée à faire afin d’être toujours plus et toujours mieux signe et instrument d’unité dans l’harmonie de la diversité. Il sera important d’aider à redécouvrir les exigences de l’appel universel à une participation responsable, dans la valorisation des charismes et des ministères que l’Esprit Saint ne cesse de donner sans réserve pour la construction de l’unique Église. Les quatre Constitutions du Concile œcuménique Vatican II, unies au magistère des dernières décennies, continueront à orienter et à guider le saint peuple de Dieu afin qu’il puisse progresser dans la mission de porter à tous la joyeuse annonce de l’Évangile.
Selon la coutume, la Bulle d’indiction, qui sera émise en temps voulu, contiendra les indications nécessaires pour célébrer le Jubilé de 2025. En ce temps de préparation, je me réjouis dès à présent de penser que l’année précédant l’événement jubilaire, 2024, pourra être consacrée à une grande “symphonie” de prière. Tout d’abord pour retrouver le désir d’être en présence du Seigneur, de l’écouter et de l’adorer. Une prière, aussi, pour remercier Dieu pour les nombreux dons de son amour pour nous et louer son œuvre dans la création, qui engage chacun au respect et à l’action concrète et responsable de sa préservation. La prière comme expression “d’un seul cœur et d’une seule âme” (cf. Ac 4, 32), qui se traduit par la solidarité et le partage du pain quotidien. La prière qui permet à chaque homme et à chaque femme de ce monde de se tourner vers le Dieu unique, pour lui dire ce qui est caché dans le secret du cœur. La prière comme voie royale vers la sainteté qui conduit à vivre la contemplation même au milieu de l’action. En bref, une année intense de prière, au cours de laquelle les cœurs s’ouvriront pour recevoir l’abondance de la grâce, faisant du “Notre Père”, la prière que Jésus nous a enseignée, le programme de vie pour chacun de ses disciples.
Je demande à la Vierge Marie d’accompagner l’Église sur le chemin de la préparation à l’événement de grâce du Jubilé et, avec gratitude, je vous envoie de tout cœur ma Bénédiction, ainsi qu’à vos collaborateurs.
Rome, Saint Jean-de-Latran, 11 février 2022, mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie de Lourdes.
En la fête de Notre-Dame de Lourdes, prions pour nos malades !
En ce vendredi 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes, l'Église invite à prier pour les malades et ceux qui les accompagnent, à leur apporter un soutien. KTO s'associe à cette fête par sa programmation spéciale :
21h40 : Diffusion du film documentaire « Mystères ! », une interprétation vidéo de Mystères (Première Partie), recueil de poèmes de Natalia Trouiller, illustrés par le peintre François-Xavier de Boissoudy. Une méditation, née de la souffrance d’une malade traversée par la Passion, qui met en lumière les mystères du rosaire. Une grâce qui pénètre nos douleurs.
Le 11 février est le jour anniversaire de la première apparition de Marie à Bernadette Soubirous, en 1858. À Lourdes, les malades et les souffrants sont accueillis avec beaucoup d’attention. « Même lorsqu’il n’est pas possible de guérir, il est toujours possible de soigner, il est toujours possible de consoler, il est toujours possible de faire sentir une proximité qui manifeste de l’intérêt davantage pour la personne que pour sa pathologie », écrit le pape François dans son message pour la XXXème Journée Mondiale du Malade.
Extraits d'une homélie prononcée par le Pape Jean-Paul II
(Le 11 février 1988, dans la Basilique Saint Pierre, pour célébrer la mémoire de la première apparition de la Vierge à Lourdes (source)
Aujourd'hui rappelons, chers Frères et Sœurs, une présence significative de cette nouvelle Femme dans notre histoire. Nous célébrons la mémoire liturgique de la première apparition de la Bienheureuse Vierge Marie à Bernadette Soubirous dans la grotte de Massabielle.
Rappelons ensuite que - comme je le disais dans mon encyclique Redemptoris Mater - “ Marie est présente dans la mission de l'Église, présente dans l'action de l'Église qui fait entrer dans le monde le Règne de son Fils ” (n. 28). Cette présence se manifeste aussi, entre autre, “ par la force d'attraction et de rayonnement des grands sanctuaires où non seulement les individus ou les groupes locaux, mais parfois des nations et des continents cherchent la rencontre avec la Mère du Seigneur ”.
Lourdes, comme tant d'autres lieux, est un signe particulier de cette action de Marie dans le cours de notre histoire. En effet -comme le dit Vatican II (Const. Dogm. Lumen Gentium, 62) - “ après son Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s'interrompt pas ; par son intercession répétée elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n'est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la patrie bienheureuse ”.
A Lourdes Marie accomplit une mission de soulagement de la souffrance et de réconciliation des âmes avec Dieu et avec le prochain.
Les grâces que cette Mère de Miséricorde obtient aux foules immenses d'une humanité endolorie et égarée, ont toutes le but de les conduire au Christ et de leur obtenir le don de son Esprit.
A Lourdes, Marie, par l'intermédiaire de Sainte Bernadette, s'est révélée, de façon éminente, comme “ porte-parole de la volonté du Fils ” (cf. Enc. Redemptoris Mater, n. 21).
Tout ce que la Madone dit à la Voyante, tout ce qu'elle l'exhorta à faire, tout ce qui ensuite est né, est arrivé et arrive, reflète, en un certain sens, la “ volonté ” de la Madone : mais au nom de qui a-t-Elle obtenu tout ceci, à la grâce de qui, si ce n'est de son Fils divin ? Donc, Lourdes, nous pouvons le dire, appartient au Christ encore plus qu'à sa Très Sainte Mère. A Lourdes, nous apprenons à connaître le Christ à travers Marie. Les miracles de Lourdes sont les miracles du Christ, obtenus par l'intercession de Marie.
Pour cela, Lourdes est un lieu privilégié d'expérience chrétienne. A Lourdes, on apprend à souffrir comme le Christ a souffert. On accepte la souffrance comme Il l'a acceptée.
A Lourdes la souffrance s'allège parce qu'on la vit avec le Christ. Pourvu qu'on la vive avec le Christ. Soutenus par Marie.
A Lourdes, on apprend que la foi soulage la souffrance, mais pas tellement dans le sens de la diminuer physiquement. C'est le devoir de la médecine, ou cela peut arriver exceptionnellement de façon miraculeuse.
A Lourdes, on apprend que la foi soulage la souffrance en ce qu'elle la rend acceptable comme moyen d'expiation et comme expression d'amour. A Lourdes, on apprend à s'offrir non seulement à la justice divine, mais aussi - comme le disait Sainte Thérèse de Lisieux - à l'Amour miséricordieux de Celui qui, comme je l'ai dit dans ma lettre apostoliqueSalvifici Doloris (n. 18), a souffert “ volontairement et innocemment ”.
Journée mondiale du malade: « Tous égaux », donc des soins de santé « pour tous » (traduction complète)
FÉVRIER 10, 2022
« Si nous ne sommes pas convaincus que nous sommes tous égaux », il ne sera pas « possible d’avoir des soins efficaces et pour tous », affirme le pape François à la veille de la XXXe Journée mondiale du malade.
Le pape François a enregistré un message vidéo, publié ce jeudi 10 février 2022, à l’occasion de la XXXe Journée mondiale du malade, célébrée chaque année le 11 février, en la fête de Notre Dame de Lourdes, depuis sa création par Jean-Paul II en 1992. Le thème de cette Journée est cette année : « “Soyez miséricordieux, comme votre père est miséricordieux“ Se tenir à côté de celui qui souffre sur le chemin de la charité ».
Le pape a dénoncé l’individualisme et l’indifférence à l’autre, « « pathologies“ qui menacent l’humanité et le monde ». Contre ce « virus social », « l’antidote est la culture de la fraternité, fondée sur la conscience que nous sommes tous égaux en tant que personnes humaines, tous égaux, enfants d’un unique Père ».
« La maladie impose une quête de sens », souligne le pape François, une quête d’une « nouvelle signification et d’une nouvelle direction à donner à l’existence et qui, parfois, peut ne pas trouver immédiatement de réponse ». C’est, explique-t-il, en reprenant les paroles de Jean-Paul II, « en découvrant par la foi la souffrance rédemptrice du Christ » que l’homme peut donner un « nouveau contenu » et une « nouvelle signification » à ce qu’il vit.
Voici notre traduction du texte du message vidéo du pape François prononcé en italien.
HFG
Message du pape François
Je vous adresse mes salutations à vous tous qui participez à ce webinaire : « Journée mondiale du malade : signification, objectifs et défis », organisé par le dicastère pour le Service du développement humain intégral, à l’occasion de la XXXe Journée mondiale du malade. Et ma pensée se tourne avec reconnaissance vers toutes les personnes qui, dans l’Eglise et dans la société, se tiennent avec amour aux côtés de ceux qui souffrent.
L’expérience de la maladie fait que nous nous sentons fragiles, nous sentons que nous avons besoin des autres. Mais pas uniquement. « La maladie impose une quête de sens qui, dans la foi, s’adresse à Dieu : une quête d’une nouvelle signification et d’une nouvelle direction à donner à l’existence et qui, parfois, peut ne pas trouver immédiatement de réponse ». (1)
Saint Jean-Paul II a indiqué, à partir de son expérience personnelle, le sentier de cette recherche. Il ne s’agit pas de se replier sur soi mais, au contraire, de s’ouvrir à un amour plus grand : « Si un homme devient participant des souffrances du Christ, cela se produit parce que le Christ a ouvert sa souffrance à l’homme, parce qu’il est devenu lui-même, dans sa souffrance rédemptrice, en un certain sens, participant de toutes les souffrances humaines – toutes, de toutes les souffrances humaines –. En découvrant par la foi la souffrance rédemptrice du Christ, l’homme y découvre également ses propres souffrances, il les retrouve, par la foi, enrichies d’un nouveau contenu et d’une nouvelle signification (Lettre apostolique Salvifici doloris, 11 février 1984, 20).
Il ne faut « jamais oublier la singularité de chaque malade, avec sa dignité et ses fragilités ». (2) C’est la personne dans son intégralité qui a besoin de soins : son corps, son esprit, ses sentiments, sa liberté et sa volonté, sa vie spirituelle… Les soins ne peuvent pas être sectionnés ; parce qu’on ne peut pas sectionner l’être humain. Nous pourrions, paradoxalement, sauver le corps et perdre l’humanité. Les saints qui ont pris en charge les malades ont toujours suivi l’enseignement du Maître : soigner les blessures du corps et de l’âme ; prier et agir pour la guérison physique et spirituelle ensemble.
Ce temps de pandémie nous apprend à avoir un regard sur la maladie en tant que phénomène mondial et pas seulement individuel, et nous invite à réfléchir sur d’autres types de « pathologies » qui menacent l’humanité et le monde. Individualisme et indifférence à l’autre sont des formes d’égoïsme qui, malheureusement, sont très amplifiées dans la société du bien-être de la consommation et du libéralisme économique ; et les inégalités qui en découlent se rencontrent également dans le domaine sanitaire, où certains jouissent des fameuses « excellences » et beaucoup d’autres peinent à accéder aux soins de base. Pour guérir de ce « virus » social, l’antidote est la culture de la fraternité, fondée sur la conscience que nous sommes tous égaux en tant que personnes humaines, tous égaux, enfants d’un unique Père (cf. Fratelli tutti, 272). Sur cette base, il sera possible d’avoir des soins efficaces et pour tous. Mais si nous ne sommes pas convaincus que nous sommes tous égaux, cela ne se passera pas bien.
En gardant toujours à l’esprit la parabole du bon Samaritain (cf. ibid., chap. II), souvenons-nous que nous ne devons être complices ni des bandits qui volent un homme et l’abandonnent, blessé, sur la route, ni des deux fonctionnaires du culte qui le voient et passent outre (cf. Lc 10, 30-32). En suivant Jésus, bon Samaritain de l’humanité, l’Eglise s’est toujours dépensée envers ceux qui souffrent, dévouant en particulier aux malades de grandes ressources personnelles et économiques. Je pense aux dispensaires et aux structures de soins de santé dans les pays en voie de développement ; je pense à toutes nos sœurs et tous nos frères missionnaires qui ont consacré leur vie à soigner les malades les plus indigents, parfois malades eux-mêmes parmi les malades. Et je pense aux nombreux saints et saintes qui ont lancé des œuvres sanitaires dans le monde entier, impliquant des compagnons et des compagnes et donnant ainsi naissance à des congrégations religieuses. Cette vocation et cette mission pour les soins humains intégraux doivent également aujourd’hui renouveler leurs charismes dans le domaine de la santé, afin que la proximité avec les personnes souffrantes ne fasse pas défaut.
J’adresse une pensée pleine de gratitude à toutes les personnes qui sont tous les jours auprès des malades, dans leur vie et dans leur travail : aux familles et aux amis, qui assistent leurs proches avec affection en partageant leurs joies et leurs espoirs, leurs souffrances et leurs angoisses ; aux médecins, aux infirmières et aux infirmiers, aux pharmaciens et à tous les professionnels des soins de santé, ainsi qu’aux chapelains des hôpitaux, aux religieuses et aux religieux des Instituts dédiés aux soins des malades, et à tous les bénévoles, ils sont nombreux, les bénévoles ! J’assure toutes ces personnes de mon souvenir dans la prière, afin que le Seigneur leur donne la capacité d’écouter les malades, d’avoir de la patience envers eux, de prendre soin d’eux intégralement, corps, esprit et relations.
Et je prie particulièrement pour tous les malades, dans tous les coins du monde, spécialement pour ceux qui sont davantage seuls et qui n’ont pas accès aux services de santé. Chers frères et sœurs, je vous confie à la protection maternelle de Marie, Santé des malades. Et je vous envoie de tout cœur ma bénédiction, à vous et aux personnes qui prennent soin de vous.
Lettre du Pape émérite Benoît XVI concernant le rapport sur les abus dans l’Archidiocèse de Munich et Freising
Cité du Vatican, 6 février 2022
Chères sœurs et chers frères !
À la suite de la présentation du rapport sur les abus dans l’archidiocèse de Munich et Freising, le 20 janvier 2022, je tiens à adresser à chacun une parole personnelle. En effet, même si je n’ai été archevêque de Munich et de Freising qu’un peu moins de cinq ans, au plus profond de moi subsiste cependant une profonde appartenance à l’archidiocèse de Munich comme à ma patrie.
Je voudrais avant tout exprimer un mot de sincères remerciements. Durant ces jours d’examen de conscience et de réflexion, j’ai reçu plus d’encouragement, d’amitié et de signes de confiance que je n’aurais imaginé.Je voudrais remercier en particulier le petit groupe d’amis qui, avec abnégation, a rédigé pour moi mon mémoire de 82 pages, pour le cabinet d’avocats de Munich, que je n’aurais pas pu écrire seul. Aux réponses aux questions posées par le cabinet d’avocats, s’ajoutait la lecture et l’analyse de près de 8.000 pages d’actes en format numérique. Ces collaborateurs m’ont ensuite aidé à étudier et à analyser l’expertise de près de 2000 pages. Le résultat sera publié ultérieurement en annexe de ma lettre.
Durant le travail gigantesque de ces jours-ci – l’élaboration de la prise de position – s’est produit un oubli concernant ma participation à la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980. Cette erreur, qui s’est malheureusement vérifiée, n’a pas été intentionnellement voulue et j’espère qu’elle est excusable. J’ai fait en sorte que l’archevêque Gänswein la signale dans la déclaration à la presse du 24 janvier 2022. Cela n’enlève rien au soin et au dévouement qui ont été et qui sont, pour ces amis, un impératif absolu. J’ai été profondément affecté par le fait que cette erreur ait été utilisée pour douter de mon honnêteté, voire même pour me présenter comme un menteur. J’ai été d’autant plus ému par les multiples expressions de confiance, les témoignages cordiaux et les émouvantes lettres d’encouragement qui me sont parvenues de la part de nombreuses personnes. Je suis particulièrement reconnaissant pour la confiance, l’appui et la prière que le Pape François m’a exprimés personnellement. Je voudrais enfin remercier la petite famille du monastère “Mater Ecclesiæ”, dont la communion de vie aux heures heureuses et difficiles me donne cette solidité intérieure qui me soutient.
Il est nécessaire qu’à ces paroles de remerciement suive maintenant une confession. Je suis à chaque fois plus profondément touché que jour après jour, l’Église mette au début de la célébration de la Sainte Messe – au cours de laquelle le Seigneur nous donne sa Parole ainsi que Lui-même – la confession de notre faute et la demande de pardon. Nous prions publiquement le Dieu vivant de pardonner notre faute, notre grande et très grande faute. Il est clair que les mots “très grande” ne s’appliquent pas de la même manière à chaque jour, à chaque jour particulier. Mais chaque jour me demande si, aujourd’hui, je ne devrais pas parler d’une très grande faute. Et il me dit d’une manière consolante que, aussi grande que puisse être ma faute aujourd’hui, le Seigneur me pardonne si je me laisse scruter par lui en toute sincérité et si je suis réellement disposé à me changer moi-même.
Dans toutes mes rencontres avec les victimes d’abus sexuels de la part de prêtres, surtout pendant mes nombreux voyages apostoliques j’ai regardé dans les yeux les conséquences d’une très grande faute et j’ai appris à comprendre que nous sommes nous-mêmes entraînés dans cette grande faute quand nous la négligeons ou quand nous ne l’affrontons pas avec la décision et la responsabilité nécessaires, comme il est trop souvent arrivé et qu’il arrive encore. Comme lors de ces rencontres, je ne peux qu’exprimer, une fois encore, à l’égard de toutes les victimes d’abus sexuels ma profonde honte, ma grande douleur et ma demande sincère de pardon. J’ai eu de grandes responsabilités dans l’Église catholique. Ma douleur est d’autant plus grande pour les abus et les erreurs qui se sont produits au cours de mon mandat en différents lieux. Chaque cas d’abus sexuel est terrible et irréparable. Aux victimes d’abus sexuels, j’exprime ma profonde compassion et mon regret pour chaque cas.
Je comprends de plus en plus la répugnance et la peur que le Christ a ressenti sur le Mont des Oliviers quand il a vu tout ce qu’il allait devoir surmonter intérieurement. Que les disciples dorment à ce moment-là, représente malheureusement la situation qui, aujourd’hui encore, se reproduit, et par laquelle je me sens aussi interpellé. Ainsi, je ne peux que prier le Seigneur, les anges et tous les saints et vous aussi, chères sœurs et frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
Bientôt, je serai face au juge ultime de ma vie. Bien que, regardant en arrière ma longue vie, je puisse avoir beaucoup de motifs de frayeur et de peur, mon cœur reste joyeux parce que je crois fermement que le Seigneur n’est pas seulement le juge juste mais, en même temps, l’ami et le frère qui a déjà souffert lui-même mes manquements et qui, en tant que juge, est en même temps mon avocat (Paraclet). À l’approche de l’heure du jugement, la grâce d’être chrétien me devient toujours plus claire. Être chrétien me donne la connaissance, bien plus, l’amitié avec le juge de ma vie et me permet de traverser avec confiance la porte obscure de la mort. À ce propos, me revient sans cesse à l’esprit ce que Jean rapporte au début de l’Apocalypse: il voit le Fils de l’homme dans toute sa grandeur et tombe à ses pieds comme mort. Mais Lui, posant sur lui sa main droite, lui dit: “Ne crains pas! C’est moi….” (cf. Ap 1, 12-17).
Chers amis, avec ces sentiments, je vous bénis tous.
Le documentaire nous plonge dans le quotidien des 35 chanoines réguliers de la communauté de la Mère de Dieu. Vivant dans l’abbaye millénaire Sainte-Marie de Lagrasse dans un des plus beaux villages de France à 30 km de Narbonne, ces hommes de prière et d’action sont soumis à la Règle de Saint Augustin. Leur exemple ? C’est la primitive Église des apôtres rassemblée autour du Christ. Située à la jonction du clergé régulier (soumis à une règle) et du clergé diocésain (obéissant à l’évêque) leur vocation est bien particulière. Pourquoi ont-ils choisi cette forme de vie ? Pour y répondre, le réalisateur Jean-Baptiste Farran s’attache à suivre en particulier quatre chanoines qui témoignent par leur parcours singulier des joies et des difficultés de leur engagement. UNE COPRODUCTION KTO/ZORN PRODUCTION 2021 - Réalisée par Jean-Baptiste Farran
La page facebook du diocèse de Versailles relaye des photos de la bénédiction abbatiale de Dom Louis Blanc, nouvel abbé de l’abbaye Notre-Dame de Triors (Drôme) ce 2 février, fête de la Présentation de Jésus au temple. La messe était concélébrée par différents évêques et pères abbés et présidée par Mgr Michel, évêque de Valence.
Agé de 35 ans, Dom Louis Blanc est originaire de Saint Germain du Chesnay (diocèse de Versailles) et a été scout du Chesnay. L’abbaye Notre-Dame de Triors a été fondé en 1984 par des moines de Fontgombault. Elle a été érigée en abbaye en 1994 avec Dom Hervé Coureau comme premier Père Abbé. Dom Hervé Coureau avait remis sa charge en novembre dernier. L’abbaye compte une quarantaine de moines.
Appartenant à la congrégation de Solesmes, l'abbaye a gardé les traditions liturgiques grégoriennes et dès 1984 a profité de l'indult envers le rite de Saint Pie V.