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BELGICATHO - Page 1009

  • Les doutes que suscite la position de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur l'hystérectomie

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    L’hystérectomie en vue d’éviter une conception peut être licite, affirme (bizarrement) la Congrégation pour la Doctrine de la foi

    La Congrégation pour la Doctrine de la foi a répondu le 3 janvier dernier à des dubia – des interrogations qualifiées de « doutes » – qui lui ont été soumis à propos de cas concrets « très spécifiques » concernant la licéité de l’ablation de l’utérus chez des femmes en âge de procréer. La réponse, signée du préfet de la Congrégation, le cardinal Luis Ladaria, et dont la publication a été approuvée par le pape François, affirme que lorsque l’utérus n’est certainement « plus » capable de mener une grossesse jusqu’au point de viabilité de l’enfant conçu, l’hystérectomie serait licite, car l’opération ne constituerait pas, selon la note, une « stérilisation ».

    Voilà qui soulève quelques doutes quant au raisonnement de la Congrégation pour la Doctrine de la foi à propos de ces dubia

    La note de la CDF intégralement publiée par le site press.vatican.va en plusieurs langues ne donne certes pas tous les détails des dubia soumis, mais assez pour comprendre de quoi il s’agit : déterminer si l’ablation de l’utérus sur une femme fertile et capable de concevoir un enfant est conforme à la morale catholique dès lors que celle-ci, en raison d’un problème médical clairement identifié, verrait certainement selon des médecins « experts » toute grossesse aboutir à une fausse couche, la mort de l’enfant conçu avant la viabilité se présentant comme l’issue inéluctable de la fécondation.

    La note commence par faire le lien avec les « Réponses » de la CDF à propos de dubia soulevés quant à l’hystérectomie en 1993, et en réaffirme la validité :

    « La Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait publié, le 31 juillet 1993, les Réponses à des doutes soulevés 0sur “l’isolement de l’utérus” et d’autres questions. Ces réponses, toujours valables, considèrent comme moralement licite l’ablation de l’utérus (hystérectomie), lorsqu’il constitue réellement un grave danger pour la vie ou la santé de la mère ; elles jugent au contraire illicites cette ablation ainsi que la ligature des trompes (isolement de l’utérus) comme moyen de stérilisation directe, en vue d’empêcher une éventuelle grossesse qui pourrait comporter un risque pour la mère. »

    Les cas examinés dans le cadre de ces nouveaux dubia de 2019 n’ont en réalité pas grand chose à voir avec ces cas déjà anciens, résolus de manières différentes selon qu’il est question d’un geste médical visant à soigner la femme gravement menacée dans sa santé ou d’un évitement systématique de la grossesse, même si celle-ci devait lui faire courir un risque mortel.

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  • Le discours du pape au Corps diplomatique (7 janvier 2019)

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    De zenit.org (Anita Bourdin) :

    Discours au Corps diplomatique: les priorités du Saint-Siège en 2019 (texte complet)

    La protection des enfants et la lutte contre la violence faite aux femmes

    Dans son traditionnel « tour du monde » de début d’année devant le Corps diplomatique, ce lundi 7 janvier 2019, au Vatican, le pape François a redit les priorités du Saint-Siège pour 2019, dont la protection des enfants et la lutte contre la violence contre les femmes. Le pape rappelle le principe de « la défense des plus faibles ».

    Le pape François rappelle le domaine de la responsabilité du Saint-Siège au service de la paix et du bien commun: « Le Saint-Siège n’entend pas s’ingérer dans la vie des États, mais il aspire à être un auditeur attentif et sensible aux problématiques qui concernent l’humanité, avec le désir humble et sincère de se placer au service du bien de tout être humain. »

    Voici la traduction officielle publiée par le Saint-Siège.

    AB

    Discours du pape François

    Excellences, Mesdames et Messieurs,

    le début d’une nouvelle année nous permet d’arrêter pour un instant la succession frénétique des activités quotidiennes pour tirer quelques considérations sur les évènements passés et réfléchir sur les défis qui nous attendent dans le proche avenir. Je vous remercie d’être présents nombreux à notre rencontre habituelle, qui entend être surtout l’occasion propice pour nous adresser des pensées cordiales et riches de bons vœux. A travers vous, que ma proximité rejoigne les peuples que vous représentez, unie au souhait que l’année qui vient de commencer apporte paix et bien-être à chaque membre de la famille humaine.

    J’exprime ma gratitude particulière à l’Ambassadeur de Chypre, Son Excellence Monsieur Georges Poulides, pour les aimables paroles qu’il m’a adressées pour la première fois au nom de vous tous, en qualité de Doyen du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. A chacun de vous je désire dire combien j’apprécie l’œuvre que vous accomplissez au quotidien pour consolider les relations entre vos respectifs Pays et Organisations et le Saint-Siège, renforcées encore par la signature ou la ratification de nouveaux accords.

    Je me réfère en particulier à la ratification de l’Accord Cadre entre le Saint-Siège et la République du Bénin sur le Statut juridique de l’Église catholique au Bénin, ainsi qu’à la signature et à la ratification de l’Accord entre le Saint-Siège et la République de San Marin pour l’Enseignement de la Religion catholique dans les écoles publiques.

     

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  • Le cardinal Barbarin devant les juges

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    De KTO :

    Après un classement sans suite par le procureur en 2016, plusieurs victimes du père Preynat ont décidé de relancer la procédure pénale contre six personnes du diocèse de Lyon, dont le cardinal Barbarin, par citation directe. La procédure, très technique, est qualifiée de « procès médiatique » par la défense. En revanche, les plaignants semblent y trouver déjà leur compte.

    De Vatican News :

    Le procès du cardinal Barbarin s'ouvre à Lyon

    Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, et cinq autres personnes, sont cités à comparaître ce lundi 7 janvier devant le tribunal, pour «non dénonciation d’agressions sexuelles commis sur mineurs» par le père Bernard Preynat, et pour «non-assistance à personnes en péril».
     
    Le procès devant le tribunal correctionnel de Lyon s’ouvre ce lundi et se tiendra jusqu’au 9 janvier. Dix victimes du père Preynat poursuivent le primat des Gaules et son entourage pour ne pas avoir dénoncé le prêtre à la justice et avoir tardé à l’écarter de ses charges pastorales. Aumônier scout dans les années 1970 et 1980 dans la banlieue lyonnaise, le prêtre aurait abusé de plus de 70 jeunes scouts, au sein d’une troupe qui n’était pas affiliée aux mouvements scouts officiels. L’ampleur du scandale a eu une onde de choc bien au-delà du diocèse lyonnais, et a secoué l’Église de France.L’affaire rebondit en juillet 2014 quand un ancien scout dénonce les agressions sexuelles qu’il a subies entre 9 et 12 ans, et demande au diocèse de Lyon d’écarter le père Preynat. Il a découvert que ce dernier faisait encore le catéchisme à des enfants. Une enquête interne est alors ouverte par le cardinal Barbarin qui relève de ses fonctions Bernard Preynat, le 31 août 2015. Entre-temps, les faits ont été signalés à la justice. Les suspicions avaient déjà été transmises à l’évêché longtemps auparavant. En 1991, le cardinal Albert Decourtray , alors archevêque de Lyon, avait déjà pris une mesure d’éloignement, mais le prêtre avait ensuite été réintégré dans des paroisses, dans le Beaujolais, puis près de Roanne.

    Une longue procédure

    Les faits s’accélèrent au mois de janvier 2016 quand le père Preynat est mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. Quelques semaines plus tard, dans un entretien au quotidien La Croix, le cardinal Barbarin, nommé à Lyon en 2002, reconnaît avoir été au courant des agissements du prêtre en 2007-2008, alors que l’évêché avait, dans un premier temps, affirmé n’être au courant des faits que depuis 2014. «Quand j’ai appris les faits, nous ne disposions alors d’aucune plainte», expliquait l’archevêque de Lyon. Le 4 mars 2016, une première plainte pour non-dénonciation d’atteintes sexuelles sur mineurs est déposée contre le cardinal par François Devaux, fondateur de l’association d’anciennes victimes du père Preynat, La Parole libérée.Ces faits ont d’abord fait l’objet d’un classement sans suite, au terme d’une enquête du parquet de Lyon pendant l’été 2016, après plusieurs mois d’innvestigations, de perquisitions et plusieurs dizaines d’heures d’audition, selon le diocèse. Mais l’association a ensuite décidé de recourir à la procédure de citation directe. C’est donc cette procédure qui s’ouvre ce lundi 7 janvier à Lyon.

    Transparence

    Ces deux dernières années, l’archevêque de Lyon a souhaité rappeler sa disponibilité à rencontrer les victimes «pour avancer ensemble dans ce combat contre la pédophilie», comme le mentionnait un communiqué du diocèse de Lyon en août 2016. Au-delà du procès d’un homme, «c’est bien une responsabilité collective qu’on veut voir reconnue», explique l’association La Parole Libérée.Le Pape François, lui-même, a été interpellé plusieurs fois par les journalistes sur le cas de l’archevêque de Lyon. Interrogé en mai 2016 par La Croix, suite aux demandes de démission visant le cardinal Barbarin, le Saint-Père expliquait qu'il s'agirait là d'«un contresens, une imprudence», précisant toutefois que la question pourrait éventuellement se poser «après le procès».
     
    Le témoignage d'Isabelle de Gaulmyn (La Croix)

  • « L'affaire Viganò » : une réponse et deux livres

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    Sources : Fsspx.news / La Porte Latine du 5 janvier 2019

    « L'affaire Viganò » : une réponse et deux livres

    Le 7 octobre 2018, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, avait répondu dans une lettre ouverte aux accusations portées par Mgr Carlo Maria Viganò, ancien nonce aux Etats-Unis, sur les complicités dont le cardinal Théodore McCarrick, ancien archevêque de Washington, et d’autres clercs poursuivis pour abus sur mineurs, ont bénéficié jusqu’à Rome, afin que leur comportement scandaleux ne soit pas révélé.

    Le 19 octobre, Mgr Viganò a répondu au cardinal Ouellet en maintenant ses accusations et en désignant le « fléau » à l’origine de ces scandales. Dans un préambule, il tient à rappeler les raisons qui l’ont poussé à porter ce terrible témoignage : « C’est la conspiration du silence qui a causé et qui continue de causer de grands dommages au sein de l’Eglise – des dommages frappant tant d’âmes innocentes, de vocations sacerdotales, et les fidèles en général. En ce qui concerne ma décision, que j’ai prise en conscience devant Dieu, j’accepte volontiers toute correction fraternelle, tout conseil, toute recommandation et invitation à progresser dans ma vie de foi et d’amour pour le Christ, l’Eglise et le pape. »

    Puis l’ancien nonce réplique au préfet de la Congrégation pour les évêques : « Le cardinal Ouellet reconnaît les affirmations importantes que j’ai exprimées et que j’exprime encore, et conteste des affirmations que je n’exprime pas et que je n’ai jamais exprimées. Sur un point, je dois absolument réfuter ce que le cardinal Ouellet a écrit. Le cardinal déclare que le Saint-Siège n’avait connaissance que de “rumeurs” qui étaient insuffisantes pour justifier des mesures disciplinaires à l’encontre de McCarrick. J’affirme au contraire que le Saint-Siège était conscient d’une série de faits concrets, et qu’il possède des preuves documentaires, et que les personnes responsables ont néanmoins choisi de ne pas intervenir ou qu’elles ont été empêchées de le faire. La compensation financière accordée par l’archidiocèse de Newark et le diocèse de Metuchen aux victimes des abus sexuels de McCarrick, les lettres du P. Ramsey, des nonces Montalvo en 2000 et Sambi en 2006, du Dr Sipeen 2008, mes deux notes aux supérieurs du secrétariat d’Etat, décrivant en détail des allégations concrètes à l’encontre de McCarrick, ne sont-ce donc là que des rumeurs ? Ce sont des correspondances officielles, et non des ragots de sacristie. Les crimes évoqués étaient très graves, y compris celui de tenter de donner l’absolution sacramentelle à ses complices d’actes pervers, avec célébration sacrilège de la messe par la suite. Ces documents précisent l’identité des auteurs et de leur protecteur, et la suite chronologique des faits. Ils sont conservés dans les archives adéquates ; il n’est nul besoin d’enquête extraordinaire pour les recouvrer.

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  • Alors que la sécularisation se poursuit, l'identité catholique se renforce

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    De William Bourton sur le site du journal Le Soir :

    La sécularisation se poursuit, l’identité catholique augmente

    Selon le rapport annuel de l’Église, la pratique religieuse continue à chuter. Mais une majorité de la population (ré)affirme son « identité catholique », note la chercheuse Caroline Sägesser.

    Les chiffres montrent que la baisse se poursuit tant dans la pratique régulière – la pratique dominicale – que dans la pratique des sacrements.

    la fin de l’année dernière, l’Église catholique belge a, pour la première fois, publié un rapport annuel. Élaboré à la demande de la Conférence épiscopale, ce document offre une foule de données chiffrées (arrêtées à 2016) sur la pratique du rite romain dans notre pays – des renseignements devenus largement inaccessibles depuis la fin de la publication de l’Annuaire catholique de Belgique, en 2006.

    Quelles sont les grandes tendances ? Nous avons posé la question à l’historienne et spécialiste des cultes Caroline Sägesser, qui a analysé et commenté le document pour le compte du Crisp (Centre de recherche et d’information socio-politiques), où elle est chercheuse.

    Le processus de sécularisation se poursuit-il en Belgique ?

    Oui. Les chiffres montrent que la baisse se poursuit tant dans la pratique régulière – la pratique dominicale – que dans la pratique des sacrements. Au niveau des baptêmes, on voit ainsi que la proportion de nouveaux-nés baptisés en Belgique a diminué de moitié ces quarante dernières années. Sur la même période, au niveau des mariages, on est passé de trois quarts des couples qui se mariaient à l’église à un peu plus de 17 %, soit moins d’un sur cinq. Ce sont des chiffres très parlants, même si on peut noter un ralentissement du rythme de la baisse de la pratique religieuse. On tend donc peut-être vers l’atteinte d’une sorte de pallier. 

    Les églises sont vides…

    L’Église catholique a trop de pierres et pas assez de bras. Il y a toujours encore énormément d’églises, notamment parce que notre principe de financement public des cultes, inchangé depuis l’origine du pays, impose aux communes de les financer. Il n’y a donc pas de pression financière pour désacraliser les églises, pour renoncer à un certain nombre d’édifices, alors qu’il n’y a plus assez de prêtres pour les animer et plus assez de fidèles pour les remplir. À mon avis, il n’y a pas nécessairement de mauvaise volonté de la part de l’Église : la réaffectation des édifices du culte est compliquée. Une commune n’a pas besoin de plusieurs salles de concerts ou de plusieurs bibliothèques ; quant à l’aménagement de logements, il s’avère extrêmement coûteux. Et puis on voit aussi que parfois, les gens se montrent très attachés à une église au moment où on souhaite la désacraliser et la réaffecter.

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  • Poto-poto électoral au Congo

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    Le scénario se confirme, point par point. Lu sur le site de la Libre Afrique :

    « C’est le temps de la « drôle de guerre » en République démocratique du Congo. Une période de conflit faite de mots, de manoeuvres, d’intimidations.

    Vendredi soir Barnabé Kikaya Bin Karubi, le conseiller de Kabila, confie à un média américain que les évêques congolais de la Conférence épiscopale nationale congolaise (Cenco) ont révélé le nom du vrai vainqueur des élections et, dans la foulée, il cite le nom de Martin Fayulu, le candidat de la plateforme Lamuka, présenté comme le grand favori de ce scrutin… Un diplomate occidentale aurait confirmé.

    La sortie de Kikaya est parfaitement étudiée, elle vise à incriminer les instances de la Cenco qui ont mis le régime Kabila et ses projets de conserver le pouvoir coûte que coûte dans les cordes en annonçant le 3 janvier qu’elles disposaient de suffisamment d’éléments chiffrés pour pouvoir connaître le nom du vainqueur.

    En réalité, les évêques n’ont jamais franchi cette ligne rouge. Ils répondront point par point aux accusations du pouvoir dans un texte de trois pages d’une précision chirurgicale.

    C’est le président de la Cenco qui avait été interpellé et c’est donc lui, Mgr Marcel Utembi, qui répond.

    Lui et ses collègues se disent « surpris » par les allégations « de violer systématiquement les lois » alors qu’ils n’ont jamais donné de tendances ou de résultats. Jamais ils n’ont donné un nom, jamais ils n’ont même précisé si le vainqueur était de la majorité ou  de l’opposition.

    L’Église catholique congolaise a repris la main

    Dans la foulée, Mgr Utembi rappelle que l’objectif du travail que son institution a mené autour du scrutin, est de « crédibiliser le processus électoral et de contribuer à la légitimation des institutions élues ». Et il poursuit en espérant que cet objectif est… partagé par la Ceni.

    Les évêques et le soulèvement populaire ?

    Le ton de la missive se fait sans concessions quand il s’agit de répondre aux accusations de la Ceni et du pouvoir en place qui affirment que les évêques par leurs déclarations et leur comportement préparent ni plus ni moins qu’un soulèvement. Les évêques réfutent en bloc et  écrivent : « ce sont les irrégularités qui irriteraient la population et la plus grave qui pourrait porter le peuple au soulèvement serait de publier les résultats, quoique provisoires, qui ne soient pas conformes à la vérité des urnes. »

    Le bras de fer est engagé et rappelle ce qu’avait déclaré un évêque à LaLibreafrique.be avant la réunion du 3 janvier : « l’heure est grave. La Cenco ne reculera pas devant les menaces et les intimidations. La vérité des urnes doit éclater. »

    Il démontre surtout que malgré les appels de la communauté internationale le régime Kabila ne semble pas disposer à accepter ce verdict des urnes.

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  • Houellebecq, un écrivain catholique ?

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    De Jules Germain sur le site aleteia.org :

    La conversion de Michel Houellebecq au catholicisme, sa plus grande tentation ?

    « Je reste persuadé que tout bonheur est d’essence religieuse », expliquait Michel Houellebecq en 1996 dans un entretien avec Sébastien Lapaque pour la revue Immédiatement. La sensation d’être en paix avec le monde, relié aux autres grâce à Dieu, est pour lui un idéal, quand bien même il lui semble impossible de l’atteindre. Aleteia vous en dit plus sur cet aspect méconnu de l’auteur qui sort le 4 janvier son nouveau roman, Sérotonine.

    Avec ses descriptions crues, Houellebecq est un auteur qui rebute de nombreux chrétiens. Il est vrai qu’il peut montrer certaines dimensions de notre époque plus propres à dégoûter qu’à donner envie d’espérer. Ce n’est pas pour autant qu’il faille croire qu’il soit anticatholique. C’est même le contraire, chez cet auteur qui se disait l’année dernière impressionné par le remarquable retour du catholicisme.

    Lire aussi : Michel Houellebecq : « À long terme, une société ne peut tenir sans religion »

    Houellebecq, écrivain catholique ?

    Houellebecq explique dans un entretien avec Agathe-Novak Lechevalier : « Je suis catholique dans le sens où je montre l’horreur d’un monde sans Dieu. » On retrouve ici le grand thème pascalien : la conscience de la misère de l’homme sans Dieu est un préalable à la découverte de la grandeur de l’homme avec Dieu. L’homme est grand dans la mesure où il reconnaît sa misère devant Dieu. Houellebecq précise d’ailleurs qu’il a été profondément marqué par Pascal, qui a constitué pour lui une révélation. Il parle à son sujet de « choc définitif ».

    On comprend mieux pourquoi sa prose peut révulser certains chrétiens : Houellebecq montre un monde dans lequel Dieu semble totalement absent, presque impensable. Pourtant, on y sent très présente la nostalgie d’une autre manière de vivre dans laquelle Dieu a toute sa place, donnant cette paix et cette harmonie face à l’existence. C’est particulièrement marqué dans sa poésie, par exemple avec ce poème qui va du dégoût du monde à la quête de Dieu :

    « Il est vrai que ce monde où nous respirons mal
    N’inspire plus en nous qu’un dégoût manifeste,
    Une envie de s’enfuir sans demander son reste,
    Et nous ne lisons plus les titres du journal.
    Nous voulons retourner dans l’ancienne demeure
    Où nos pères ont vécu sous l’aile d’un archange,
    Nous voulons retrouver cette morale étrange
    Qui sanctifiait la vie jusqu’à la dernière heure.
    Nous voulons quelque chose comme une fidélité,
    Comme un enlacement de douces dépendances,
    Quelque chose qui dépasse et contienne l’existence ;
    Nous ne pouvons plus vivre loin de l’éternité.»
    La Poursuite du Bonheur. Michel Houellebecq
    Lire la suite sur aleteia.org
  • Saint Edouard le Confesseur (5 janvier)

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    À Londres, en 1066, saint Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre, fut très aimé de son peuple, notamment des plus pauvres à cause de sa remarquable charité et sa grande piété (il n'aurait jamais consommé son mariage avec son épouse Édith de Wessex). Il assura paix et prospérité à son royaume et maintint avec soin la communion avec le Siège romain.

    http://monnier.jeanpierre.free.fr/pl/images/435.jpg 

    Édouard meurt sans descendance le 3 janvier 1066 à l'abbaye de Westminster, qu'il a lui-même fondée sur les ruines d'un ancien monastère.

    Son décès déclenchera une crise de succession au trône d'Angleterre entre son beau-frère Harold (qui s’empara aussitôt de la couronne après sa mort) et Guillaume de Normandie.

    Trente-six ans après la mort d'Edouard, en 1102 on aurait ouvert son tombeau sans constater la moindre trace de décomposition de son corps. Un parfum suave emplit l'église, le roi avait sa couronne sur la tête, son sceptre au côté, un anneau au doigt. 

    Sa couronne sera utilisée pour le couronnement de tous les souverains britanniques jusqu'à la destruction des joyaux par Cromwell, après l'exécution du roi Charles Ier en 1649.

    Édouard était connu pour sa générosité. Selon la légende attachée au "saphir d'Édouard le Confesseur", il fut un jour accosté par un mendiant alors qu'il se rendait à l'Abbaye de Westminster. Sa première réaction fut de chercher quelque argent pour le lui donner. Mais ses poches étant vides, il enlèva sans hésitation le saphir de son doigt et le donna au mendiant. Celui-ci remercia le monarque et s'en alla. Quelques années plus tard, deux pèlerins de Terre Sainte rapportèrent la bague au roi et lui dirent qu'ils rencontrèrent S. Jean l'Évangéliste. Ce dernier leur raconta que, sous les traits d'un mendiant, il reçut jadis cet anneau. Il félicita Édouard pour sa gentillesse et lui promit de le voir au ciel dans six mois. Exactement six mois plus tard, Édouard le Confesseur mourut.

    Edouard est canonisé en 1161.

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/86/BayeuxTapestryScene01.jpg

    Édouard le Confesseur (première scène de la tapisserie de Bayeux, broderie commandée par Odon de Bayeux, le demi-frère de Guillaume le Conquérant et décrit les faits relatifs à la conquête normande de l'Angleterre en 1066.)

    Sources1 Martyrologe Romain, 23

  • Quand un théologien et philosophe propose une alternative au libéralisme

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    D'Eugénie Bastié (Le Figaro Vox lefigaro.fr) :

    John Milbank : « Le libéralisme est une erreur anthropologique »

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans « La politique de la vertu », le théologien et philosophe britannique John Milbank, théoricien du « blue socialism » propose une alternative au libéralisme dans le retour d'une éthique des vertus et une économie sociale de marché fondée sur la coopération.


    John Milbank est un théologien chrétien anglican, professeur de religion, politique et éthique à l'université de Nottingham. Il a publié La politique de la vertu avec Adrian Pabst (Desclée de Brouwer, 537p, 24€).


    FIGAROVOX.- Dans votre livre «La politique de la vertu», vous critiquez abondement le «libéralisme» qui est selon vous dans une «métacrise». Qu'entendez-vous par là?

    John MILBANK.- Le libéralisme peut vouloir dire beaucoup de choses. C'est avant tout une erreur anthropologique: l'intuition d'Hobbes et de Locke de construire une théorie politique en partant des individus isolés, détachés de tous liens. L'individu est décrit comme une créature inquiète et désirante faisant preuve de volonté, et non plus comme un être constitué par ses liens aux autres ayant des finalités. Ce libéralisme pense de façon abstraite l'individu en dehors de tout contexte culturel, social ou historique. Il s'agit de déterminer ce qu'un système politique doit nécessairement être, en le déduisant d'un hypothétique état de nature, sans traits culturels. Alors que le libéralisme est souvent associé à l'optimisme, il fait preuve en réalité d'un pessimisme anthropologique radical, même s'il est censé être socialement amélioré par le miracle de la main invisible. Une autre forme d'anthropologie libérale est celle de Rousseau, qui pense lui aussi l'individu isolé de tout comme originellement bon. L'association a tendance à corrompre l'individu, en introduisant la rivalité, l'avidité. Cela implique un différent type d'ingénierie sociale pour produire une société qui minimise la rivalité. Ce sont deux formes de pessimisme: pessimisme au niveau de l'individu jugé intrinsèquement égoïste, ou pessimisme au niveau d'un processus culturel jugé intrinsèquement corrupteur. Dans les deux cas, cela repose sur une dualité instaurée entre nature et culture.

    Dans quelle anthropologie la «politique de la vertu» s'enracine-t-elle?

    Nous à l'inverse qui nous situons dans l'anthropologie aristotélico-thomiste, nous pensons que les hommes sont des animaux naturellement culturels. Les buts de la société humaine: avoir des bonnes relations, participer au processus politique, mettre en œuvre des amitiés, atteindre la connaissance, s'ils sont naturels, doivent être soumis à un soubassement métaphysique. Sans transcendance, je crains que le postlibéralisme ne prenne soit la voie d'un fascisme sanctifiant l'état nation soit la voie d'une sorte de progressisme qui ne reconnaît des droits individuels ou bien ne reconnaît que l'écologie comme projet collectif, qualifiant toutes les autres médiations culturelles comme des formules arbitraires. Les principaux rivaux du libéralisme: le socialisme de guilde non-étatiste (proudhonien), le personnalisme catholique ou le conservatisme tocquevillien ont été mis hors-jeu.

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  • Les avortements ont dépassé toutes les autres causes de décès dans le monde

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    Lu sur le Forum Catholique :

    Les avortements ont dépassé toutes les autres causes de décès dans le monde, à plus de 41 millions en 2018, selon le service de suivi de statistiques Worldometers.

    Cette estimation représenterait une diminution substantielle par rapport à l'estimation de l'OMS, qui estimait à 56 millions le nombre d'avortements dans le monde chaque année de 2010 à 2014, bien que Michael Spielman, de Abort73, prévienne que l'OMS s'appuie sur des estimations du Guttmacher Institute, favorable à l'avortement, qui, selon lui, a utilisé une méthodologie discutable. pour l'absence totale de données réelles dans de nombreux pays.

    «Selon les estimations de Guttmacher sur les 56,3 millions d'avortements dans le monde, 10% au maximum peuvent être officiellement comptabilisés et 23% seulement s'appuient sur des preuves empiriques», écrit Spielman. "Les 77% restants sont supposés basés sur un modèle statistique complexe qui estime" divers facteurs. De manière plus significative, Guttmacher "suppose [s] un taux d'avortement constant qui n'est pas affecté par la légalité de l'avortement", ce qui pourrait influencer les conclusions en faveur de l'affirmation du lobby des avortements selon laquelle les lois pro-vie sont inefficaces.

    Quoi qu'il en soit, Breitbart note que, selon l'estimation de Worldometers, l'avortement légal est plus mortel que "le cancer, le paludisme, le VIH / sida, le tabac, l'alcool et les accidents de la route combinés". En 2018, 8,2 millions de décès ont été causés par le cancer, 5 millions par le tabagisme et 1,7 million par le VIH. /SIDA.

    Au niveau national américain, les statistiques sur l'avortement ont montré des progrès mitigés cette année. Les centres américains de contrôle des maladies (CDC) ont rapporté en novembre que l'année 2015 (l'année la plus récente pour laquelle des statistiques officielles sont disponibles) avait enregistré moins d'avortements qu'en toute autre période depuis que Roe v. Wade avait forcé l'avortement légal dans les 50 États. Par ailleurs, le ministère britannique de la Santé a annoncé le mois dernier que le nombre d'avortements au Royaume-Uni avait atteint son plus haut niveau en dix ans en 2017.

    L’avortement eugénique a également augmenté, tandis que les avortements répétés ont atteint 74 204 personnes l’année dernière.

    Au Royaume-Uni, les avortements financés par les contribuables "ont atteint un record de 134 768", a déclaré Edward Pentin du National Catholic Register. Il a également observé qu '«il devrait y avoir, grosso modo, un million de naissances vivantes au Royaume-Uni chaque année, mais qu'environ 200 000 enfants à naître sont tués dans l'utérus, le nombre est donc d'environ 800 000», ce qui signifie qu'environ un cinquième des grossesses se terminer par un avortement au Royaume-Uni.

    Selon les estimations de Worldometers sur l’avortement, plus de 170 000 avortements auraient déjà eu lieu dans le monde en 2019 au 2 janvier.

    (D'après lifesitenews.com)

  • Abus : le pape adresse une longue lettre aux évêques américains

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    De Vatican News (Cyprien Viet) :

    Le Pape aux évêques américains: veiller et discerner en abandonnant les luttes internes

    Le Pape a écrit une longue lettre aux évêques américains actuellement réunis en retraite spirituelle. Dans le contexte du scandale des abus, il appelle à la «conversion» et à la «communion fraternelle», et à ne pas se contenter de logiques d’organisation.

    Dans cette lettre publiée sur le site de la conférence épiscopale américaine et remise en mains propres à chacun des participants, le Pape rappelle que lors de son entretien du 13 septembre à Rome avec la présidence de l’épiscopat américain, dans le contexte de la crise provoquée par la révélation de scandales d’abus concernant notamment l’ex-cardinal Theodore McCarrick, il avait suggéré l’organisation d’une retraite spirituelle, comme une étape fondamentale «dans le chemin pour affronter et répondre d’une façon évangélique à la crise de crédibilité» traversée par l’Église. Ces évènements exigent en effet «de nous, pasteurs, la capacité et surtout la sagesse de générer une parole fruit de l’écoute sincère, priante et communautaire de la Parole de Dieu et de la douleur de notre peuple. Une parole générée dans la prière du pasteur qui, comme Moïse, lutte et intercède pour son peuple.»

    Le Pape François révèle avoir eu le projet de participer personnellement à cette retraite spirituelle organisée dans un séminaire de l’archidiocèse de Chicago, au moins durant quelques jours, mais ce voyage n’a pas pu se concrétiser pour des raisons logistiques et pratiques. Il a donc envoyé le père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, pour guider les Exercices spirituels, et cette lettre vise à suppléer en quelque sorte à son absence. «Je désire vous être plus proche, et, comme frère, réfléchir et partager certains aspects que je considère importants, et aussi vous stimuler dans la prière et dans les pas que vous faites dans la lutte contre “la culture de l’abus” et dans la façon d’affronter la crise de la crédibilité», précise le Saint-Père.

    Vivre dans un esprit de serviteur

    Le Pape articule son message autour de ces paroles de Jésus dans l’Évangile de Marc : «Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous.» Dans cet extrait évangélique, Jésus ferme la discussion alors que Jacques et Jean demandent à s’asseoir à la droite et à la gauche du Maître et que l’indignation naît entre les disciples.

    «L’Évangile n’a pas peur de révéler et de mettre en évidence certaines tensions, contradictions et réactions qui existent dans la vie de la première communauté de disciples», avec tous les écueils inhérents à toute institution humaine : «recherche des premières places, jalousies, envies, arrangements et accommodements», souligne le Pape François. «Tout comme aussi les intrigues et les complots qui, parfois secrètement et aussi publiquement, s’organisaient autour du message et de la personne de Jésus de la part des autorités politiques, religieuses et des marchands de l’époque. Des conflits qui augmentaient au fur et à mesure que se rapprochait l’heure de Jésus dans son don de lui-même sur la croix, quand le prince de ce monde, le péché et la corruption semblaient avoir le dernier mot, en contaminant tout avec amertume, défiance et murmures.».

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  • "Filiation sans père" : un psychanalyste prend position

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    UN PSYCHANALYSTE PREND POSITION À PROPOS DE LA "FILIATION SANS PÈRE"

     

    Le psychanalyste Jean-Pierre Winter, auteur du livre L’avenir des pères[1], s’étend sur les raisons objectives qui lui font craindre la mise en place d’une filiation sans père.

    « Comme clinicien d’enfants notamment, je suis confronté depuis bientôt quarante ans aux dégâts imputables à l’effacement du père », déclare-t-il. « Ces dégâts se manifestent particulièrement à l’adolescence, parce que c’est l’âge du retour de ce qui avait été mal métabolisé dans la petite enfance ».

    Citant le psychanalyste Pierre Legendre, il explique que « l’humain se construit sur la prise en compte de l’altérité », aussi, les enfants privés accidentellement de père ne peuvent être assimilés à ceux qui en sont privés par la loi parce que « la décision légale agit directement au niveau symbolique, elle supprime non un être, mais une place ». Pour lui, cette situation engendre un risque de « ségrégation » entre ceux nés de parents de sexes opposés et ceux nés d’une femme et de « personne ». Car « ce n’est pas la même chose que d’être né de deux personnes différentes par nature », dit-il. « Avoir affaire à l’autre sexe occasionnellement et de l’extérieur n’a certainement pas les mêmes effets que d’être  toujours au contact de leur différence. » Et de « telles répercussions se mesurent sur plusieurs générations. » Avançant le principe de précaution,  Jean-Pierre Winter alerte sur l’importance de prendre connaissance des effets, avant d’ériger légalement la famille sans père au rang de la famille traditionnelle. 


    [1] Jean-Pierre Winter, L’avenir des pères, Albin Michel, 140 pages, 18 €.

     

    Sources: Valeurs Actuelles (3/01/18)