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BELGICATHO - Page 1857

  • Belgique francophone : trois constitutionnalistes donnent leur feu vert aux cours de philo

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    Lu sur l’ « Vers l’Avenir » de ce mercredi 13 mars

     « Les cours de philos pour les petits belges francophone c’est un vieux et épineux débat. Une sorte de monstre du Loch Ness de notre enseignement.

    Hier, trois constitutionnalistes ont bravé les tempêtes de neige pour venir expliquer en commission que ce projet n’était pourtant pas aussi mort-né qu’on le croyait. Christian Behrendt (ULg), Hugues Dumont (St Louis) et Marc Uyttendaele (ULB) ont estimé que la constitution permettait de créer un cours de « philosophie, citoyenneté et histoire culturelle des religions » dans l’enseignement secondaire. Ils ont même dit qu’il existait « une immense marge de manœuvre » et ont déclaré que le « Parlement devait dès lors prendre ses responsabilités ». Le professeur Dumont a encouragé les députés à agir. « La voie est ouverte, avancez, cessez de vous barricader sur vos piliers ».

    Le député MR, Richard Miller, n’est pas peu fier de voir ainsi validé «son» projet de cours de philos. «Mon projet est de réussir le vivre-ensemble de personnes de convictions différentes. Un enseignement obligatoire, dispensé à tous les enfants, et favorisant la connaissance et le respect mutuel est essentiel», souligne Miller. Mais il craint pourtant toujours que le débat n’aboutisse pas. Car la mise en œuvre de ce cours est complexe, eu égard à notre système d’enseignement organisé en réseaux et… désargenté.

    Pour Marc Uyttendaele, dans l’enseignement organisé par la Fédération, le législateur communautaire peut rendre facultatif le cours de religion. La Flandre a clairement choisi cette option, a-t-il fait observer.

    Pour l’enseignement libre subventionné, imposer un cours de philo en remplacement de celui de religion est cependant impossible, a indiqué Hugues Dumont, évoquant toutefois la possibilité de conditionner le subventionnement d’un établissement à l’introduction d’un tel cours.

    Évidemment, et hélas, les moyens budgétaires ne permettent pas de créer un nouveau cours au-delà de la grille horaire actuelle, regrette-t-on chez la ministre de l’enseignement Marie-Dominique Simonet (cdH). Celle-ci a proposé en 2012 que ce cours de philo soit donné par les professeurs de religion déjà en place, moyennant certains aménagements.

    Les avis restent divergents sur la possibilité pour un prof de religion de donner un cours de philosophie. Hugues Dumont n’y voit pas d’objection majeure et envisage un régime transitoire, le temps que l’enseignant acquière la formation et le titre adéquats. Marc Uyttendaele craint dans ce cas un manque d’apparence d’impartialité. »

    Réf. Trois constitutionnalistes donnent leur feu vert aux co... - lavenir.net

    Cette affaire n’en est pas à son premier rebondissement et celui-ci n’est sûrement pas le dernier.

    Il est exact que la Flandre a effectivement accepté que des parents de l’enseignement officiel puissent faire « objection de conscience » à l’ensemble des cours de religion et de morale, mais la raison en est que, en Flandre, on estime le cours de morale insuffisamment neutre : il ne s’agit donc pas de rendre ces cours facultatifs, contrairement à ce qu’on pourrait croire en lisant l’article, mais d’acter l’absence d’un cours subsidiaire réellement neutre. Reste alors la question du financement d’un tel cours.

    Dans l’enseignement libre catholique, la question de la neutralité ne se pose évidemment pas (ce serait plutôt celle du contenu du cours de religion et de la qualité catholique des maîtres) ; quant à y ajouter (et non substituer évidemment) un cours de « philosophie citoyenne », c’est là aussi une question de financement.

    La Communauté française de Belgique aurait-elle des subsides à jeter par portes et fenêtres ?  

    JPS

     

  • Fumées noires et potins romains pour tuer le temps

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    A Rome, ça papote ferme tandis que les trois premiers votes (celui d'hier soir et les deux de ce matin) ont abouti à des fumées noires...

    Frédéric Mounier s’en fait l’écho dans La Croix.  

    Il y est question d'une "grande incertitude" (quel scoop!) et d'un premier scrutin qui aurait été un « referendum pro ou anti-Scola ».

    Quant au pape émérite, il a suivi le début du conclave à la télévision (on imagine bien).

    Mais il y a les informations au conditionnel selon lesquelles "Un cardinal européen aurait expliqué, sous couvert d’anonymat, au « Wall Street journal », qu’il comptait bien, face au favori, le cardinal archevêque de Milan Angelo Scola, « soulever la question de ses liens avec le mouvement "Communion et Libération" ». Et notamment avec le gouverneur de la région lombarde, Roberto Formigoni, impliqué dans plusieurs scandales. « La Repubblica » qualifie le cardinal milanais de « favori que la Curie n’aime pas parce qu’il veut réformer l’Eglise ».

    Il y a aussi le cardinal de Budapest, Peter Erdö, qui verrait sa cote monter. "Il aurait dit à ses confrères, avant l’ « Extra Omnes » : « Ne votez pas pour moi ». Digne continuateur de la « ligne Ratzinger », il pourrait constituer un recours si le front anti-Scola arrivait à ses fins."

    Quant à la position du cardinal Marc Ouellet, jeudi matin, elle semblerait ferme. "Le regain de faveur dont il jouit parmi les très nombreux médias canadiens présents aux alentours de la place Saint-Pierre contraste singulièrement avec l’opprobre qui le caractérisait il y a peu, notamment en raison de la vigueur de ses positions morales lorsqu’il était archevêque de Québec."

    Le cardinal Dolan, archevêque de New-York, ferait figure "de « favori américain ». Il serait soutenu par le cardinal George, archevêque de Chicago. Selon « La Repubblica », le cardinal Scola pourrait, en cas de blocage, reporter « ses » voix sur lui."

    "En revanche, la « cote » du cardinal Odilo Scherer, archevêque brésilien de Sao Paulo, s’effriterait, son soutien à la Curie apparaissant trop manifeste durant les dernières heures des congrégations générales.

    Nouveau venu, comme un revenant, le cardinal jésuite Jorge Maria Bergoglio (76 ans), archevêque argentin de Buenos Aires. Modeste, réservé, silencieux, attentif aux pauvres, il aurait refusé, en 2005, de s’avancer plus avant sur le chemin du trône de Saint-Pierre."

    Et patati et patata.

  • Quand Philippe Nemo a les honneurs du Soir

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    Nous avions attiré l'attention de nos visiteurs sur la parution d'un livre libérateur publié par Philippe Nemo et intitulé "La belle mort de l'athéisme moderne" (P.U.F.). Aujourd'hui, le Soir (en page 13) publie une interview peu banale de ce philosophe qui soutient dans son livre que l'athéisme est en train de mourir philosophiquement, que l'illusion d'un savoir scientifique qui expliquerait tout est définitivement abandonnée, que le christianisme est "le seul à receler la vérité qui importe le plus à la vie humaine", que la laïcité militante est devenue une contre-religion qui a colonisé l'Etat… Nous en passons et des meilleures ! A ne pas manquer, en tout cas.

  • Manifestations religieuses, culturelles et artistiques

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    Ce blog est ouvert à vos annonces; il vous suffit de nous les communiquer, nous les mettrons en ligne très volontiers du moment qu'il s'agit de manifestations de qualité en harmonie avec les contenus habituels figurant ici.

  • Liège, 23 mars : la passion selon Péguy à la cathédrale

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    La Passion selon Charles Péguy

    Cathédrale Saint-Paul à Liège 
    Samedi 23 mars à 17h

    Récitant : Jacques Jonkers


    Improvisations à l’orgue : Thierry Chleide


    Une sélection d’extraits du Mystère de la charité de Jeanne d’Arc abordant plus précisément la Passion du Christ nous invite à rencontrer tant la richesse du style inimitable de Péguy que la vue aujourd'hui toujours aussi singulière qu'il nous propose de cet épisode capital des Évangiles.


    Cette singularité caractérisée non seulement par la présentation de l'homme crucifié par les doutes de son humanité, mais aussi par une approche des souffrances de sa mère, approche que tout coeur et que tout esprit ne sauraient que comprendre et que partager.


    En première partie: la chorale des Valeureux Liégeois, sous la direction de Christine Solhosse.
     


    Prix d’entrée : 7€.
    Au profit de la Cathédrale de Liège.

  • C'est le Seigneur ! Une très belle homélie du cardinal Tagle

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    Eglise d'Asie (EDA - MEP) a mis en ligne une homélie prononcée par le futur cardinal Tagle lorsqu'il est devenu archevêque de Manille. C'est un très beau texte de ce jeune cardinal (donné comme "papabile") et qui mérite d'être "partagé" :

    http://eglasie.mepasie.org/asie-du-sud-est/philippines/2013-03-12-pour-approfondir-ab-c2019est-le-seigneur-bb

  • Le Doyen du Collège des Cardinaux a-t-il raté l'occasion de dire l'essentiel ?

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    C'est ce que l'on suggère ICI :

    Robert Monyhan, bien qu’américain, est un gentleman outre le fait qu’il a créé et dirige un mensuel très apprécié : Inside the Vatican. Dans sa lettre d’information diffusée par internet, The Moynihan Reports, il commente cet après-midi l’homélie que le cardinal doyen Angelo Sodano a donnée ce matin au cours de sa célébration de la Messe Pro Eligendo Romano Pontifice devant tous les cardinaux et avant l’entrée en conclave des électeurs. Étant un gentleman, Robert Moynihan souligne les beaux moments de l’homélie de l’ancien secrétaire d’État, mais conclut sur une note de franche déception.

    « La vision que Sodano esquisse c’est le rôle du Pape et de l’Église comme partenaires des autres gouvernements et institutions pour apporter la paix et la justice dans le monde. Cette vision n’est pas fausse mais elle est partielle. Aucune homélie de quelques minutes ne saurait tout contenir. Mais dans une homélie prononcée à quelques heures du premier vote du conclave, l’absence d’insistance sur le rôle mystique de l’Église dans un processus menant ultimement (comme la théologie orthodoxe orientale le souligne particulièrement) par l’union au Christ à la “divinisation” même de l’homme, la participation même de l’homme à la vie divine, est un manque et une déception.

    Ce n’est pas que cette homélie contienne quoi que ce soit de faux, mais c’est plutôt que sa vision semble trop centrée sur la sphère temporelle, sur l’agir dans ce monde. 

    Dans ce sens, elle semble être une occasion manquée. »

    Par ailleurs, rapporte Frédéric Mounier dans La Croix, "Andrea Tornielli, vaticaniste réputé de « La Stampa », analyse rudement l’homélie, hier matin, du cardinal Angelo Sodano, doyen du collège des cardinaux, lors de la messe « Pro eligendo Pontefice ». Il y voit un appel à un « outsider », qui ne condamnerait ni la Curie romaine, ni la société sécularisée, mais plutôt l’image d’un pasteur tout entier dédié à l’annonce de l’Evangile et du Christ, à la charité et à la miséricorde envers tous."

  • Un demi-million de personnes ont adopté un cardinal

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    (Zenit.org) - Un simple site web, permettant aux utilisateurs d’adopter au hasard un cardinal à l’approche de l’élection papale, a attiré pratiquement un demi-million de participants à ce jour.

    La page d’accueil de www.adoptacardinal.org demande : « Êtes-vous infiniment reconnaissant envers Dieu qui nous a donné en Benoît XVI un pape aussi merveilleux, aussi sage et aussi bienveillant ? 

    Espérez-vous sincèrement que l’Église recevra un successeur digne : un roc dans la foi, un chef ouvert à l’Esprit-Saint, un homme de prière et un saint pape ?

    En tant que membre important du Corps du Christ, désirez-vous contribuer par la puissance de votre prière à ce que l’Esprit-Saint guide, protège et éclaire nos cardinaux dans le choix qu’ils vont faire du prochain successeur de saint Pierre ? »

    Les participants sont alors invités à adopter un cardinal, qui leur est assigné au hasard, et à offrir pour lui les prières et sacrifices de leur choix.

    Les cardinaux savent qu’ils ont été « adoptés ». Le directeur de la salle de presse du Vatican, le jésuite Federico Lombardi, a dit vendredi que les cardinaux avaient commenté cette initiative lors de leur réunion ce jour-là.

  • Ne deviens pas pape, mon garçon !

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    Céline Bavel, sur "7 sur 7", rapporte ce qui suit : 

    A quelques heures de l'élection du nouveau pape à Rome, la mère d'un cardinal a supplié les confrères de son fils de ne pas voter pour lui.

    Le cardinal autrichien Christoph Schönborn sera-t-il le successeur de Benoît XVI? On l'ignore encore à cette heure mais une chose est certaine en tout cas, ce n'est pas du tout ce que sa maman souhaite. Interrogée par le journal autrichien Kleine Zeitung, Eleonore Schönborn, âgée de 92 ans, avoue qu'elle ne souhaite pas que son fils devienne pape. "S'il est élu pape, c'est fini pour moi", lance-t-elle. "Je ne verrai plus Christoph parce que moi, je n'ai pas la force de me rendre à Rome". A 68 ans, l'archevêque de Vienne, est l'un des candidats à la fonction papale. Mais pour sa maman, "l'honneur que cela apporterait à sa famille, ne compensera jamais le chagrin enduré par l'absence de son fils".

  • André-Joseph a lâché le morceau

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    A Koekelberg, samedi dernier, s’est produit un non-évènement médiatique puisqu’il n’a guère été évoqué par les organes de presse mais qui devrait revêtir pour nous une importance capitale. En effet, avec la voix éraillée que lui laissait une méchante grippe, Mgr Léonard a déclaré aux 2000 "anawîm" (1) présents dans la basilique du Sacré-Cœur que l’imminence du retour du Christ devait être prise au sérieux.

    L’Eglise vit dans l’espérance eschatologique du retour du Christ depuis deux mille ans, mais l’archevêque a laissé entendre que cette perspective se réalise à présent et nous a incités à prier pour cela. Le mouvement initié lors de cette réunion ne s’intitule-t-il d’ailleurs pas : « Maranatha », locution araméenne qui signifie : « Notre Seigneur, viens ».

    Si l’on entend bien le message délivré par Mgr Léonard, nous sommes invités à chausser les lunettes de l’Evangile pour lire les signes des temps et oser les interpréter à sa lumière. Ainsi, le drame (au sens d’action) qui se joue aujourd’hui apparaîtra dans toute sa vérité et son caractère d’épreuve décisive. Non pas un ixième épisode vécu par une Eglise « qui en a vu d’autres », mais bien ce grand moment final où l’attente de ceux qui veillent depuis si longtemps sera comblée.

    Ce n’est donc pas un hasard si l’archevêque a fixé le prochain rendez-vous en Terre Sainte, durant l’été, pour recréer en nous la conscience d’être les disciples de Celui qui,  en ces lieux, a révélé le vrai visage de Dieu. Pas une escapade touristique donc mais bien un voyage à la rencontre de la lumière à l’heure où ce monde s’enfonce dans les ténèbres (péril écologique, crise économique, délabrement social, désenchantement du monde, et comme une odeur de mort).

    Mais, « en lâchant le morceau », Mgr Léonard s’est terriblement avancé. Comme nous le connaissons, nous pouvons penser que ces paroles ne sont pas des paroles en l’air et nous attendons donc avec beaucoup d’attention les invitations qui suivront et qui devraient nous engager sur un décisif chemin de conversion.

    Vivre aujourd’hui, c’est génial et passionnant.

    _____________________________

    (1)    Ainsi désignait-on, chez les Hébreux, les pauvres, les petits, qui vivaient dans l’attente du Messie en restant fidèles à l’Alliance. On peut considérer que Marie à Nazareth est en quelque sorte l’anawîm par excellence et que l’attente secrète de son cœur a été comblée de la façon que l’on sait.

  • Le pogrom des chrétiens de Lahore

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    Source : EDA - MEP

    Incendie du ghetto chrétien de Lahore : la police accusée d’avoir « laissé faire »

    Après l’invalidation lundi 11 mars par la Cour Suprême du Pakistan du rapport de la police du Pendjab sur l’incendie du quartier chrétien de Lahore par les islamistes, c’est au tour du Sénat et du Parlement de critiquer « les graves manquements » des forces de l’ordre dans l’affaire de Badami Bagh, tandis que chrétiens et musulmans s’unissent aux ONG pour demander l’abrogation de la loi anti-blasphème à l’origine du drame.

    Partout dans le pays, les manifestations de soutien aux chrétiens de Lahore se multiplient. Lundi 11 mars toutes les écoles tenues par les Eglises (catholiques comme protestantes) étaient fermées en signe de protestation. Les manifestations qui ont commencé le soir même de l’émeute, se poursuivent encore aujourd’hui dans presque toutes les villes importantes du Pakistan. Signe d’une indignation générale, elles réunissent côte à côte militants des droits de l’homme, responsables chrétiens et religieux musulmans, dans une même demande de « protection des minorités ».

    Trois jours après les faits, le bilan de l’attaque du ghetto chrétien le 9 mars dernier par une foule d’islamistes, a été revu à la hausse : près de 400 familles sans abri, des centaines de blessés, plus de 200 maisons brûlées, tous les véhicules incendiés, sans compter une vingtaine de boutiques, deux églises avec une chapelle et une école attenantes dont tout le matériel a disparu dans les flammes.On sait maintenant qu’il y a eu deux attaques successives de la Joseph Colony, l’un des quartiers chrétiens de Lahore situé à Badami Bagh. La police locale affirmait que l’émeute avait été déclenchée par les propos blasphématoires d’un chrétien du quartier, Sawan Masih, agent d’entretien, âgé d’une trentaine d’années. Dans la soirée de mercredi (ou mardi selon les sources), il se serait disputé avec un certain Shahid Imran, un barbier musulman, alors qu’ils étaient ivres tous les deux, et aurait tenu des propos « offensants » au sujet du prophète Mahomet, conduisant Shahid Imran à porter plainte contre lui au titre de l’article 295 C (loi anti-blasphème) (1).

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  • Conclave : les loups sont aux aguets

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    Comment ne pas être interpellé par le déploiement médiatique auquel nous assistons autour de l’évènement du conclave ? La salle de presse du Vatican n’en revient pas elle-même. Cinq milliers de journalistes sont présents sur place et commentent l’évènement en direct. C’est du jamais vu car l'emprise des moyens de communication atteint des sommets vertigineux, transmettant l’information à la minute même. Et s’il ne s’agissait que d’informer ! On sait aussi qu’aujourd’hui la gent journalistique se croit en charge non seulement de nous transmettre l’information mais aussi de nous dicter ce qu’il convient d’en penser. Dès lors on peut facilement se rendre compte que tous ceux qui sont là aux aguets attendent l'évènement pour nous le servir à leur façon.

    Il est vraiment difficile de ne pas éprouver un réel malaise devant cette couverture médiatique d’une ampleur inouïe autour d’une démarche multiséculaire quand celle-ci devrait se passer dans le calme et le recueillement pour permettre aux cardinaux, retirés du monde, de se mettre à l’écoute de l’Esprit. Mais pourquoi nos médias réservent-ils tant de place à une Eglise donnée comme moribonde ? Comment expliquer ce contraste entre une information quotidienne qui distille un antichristianisme devenu ordinaire et cette mobilisation frénétique qui guette les moindres faits et gestes des cardinaux ?

    Benoît XVI a très certainement provoqué une première frustration chez ceux qui usent et abusent du pouvoir d’informer (et de désinformer) en prenant la liberté d’annoncer son retrait, au moment  qu’il avait choisi, et cela « sans leur demander la permission » en quelque sorte. Il a ainsi pris de court tout l’establishment médiatique devenu le magistère suprême au sein de nos sociétés. Il a manifesté cette liberté alors que la presse croyait avoir pris l’Eglise en otage avec l’affaire du Vatileaks, une affaire où les médias ont considéré que tous les coups étaient permis. Le fait que l’Eglise les laisse à présent devant des portes closes en attendant la désignation du successeur constitue très certainement une deuxième source de frustration. Ces vantaux fermés agacent et excitent une presse avide de bruits et de rumeurs et qui aimerait tant qu’un trou de serrure oublié lui permette de forcer le secret. Alors, on s’excite, on commente, on suppute, on se livre à des commentaires sans fin sur tout et sur rien et il faut que nul n’en ignore sur les poêles, les urnes, les termes et les procédures.

    Cet intérêt badin ne doit pas nous abuser. Tout ce monde tapi autour de ces antiques murailles, qu’attend-il à présent ? Un regard rétrospectif sur l’attitude des médias durant les deux derniers pontificats le laisse aisément deviner. A peine le nom de l’élu sera-t-il connu que nous aurons droit à tous les commentaires les plus malveillants. Souvenons-nous de l’accueil réservé à Benoît XVI, « pape allemand », « panzerkardinal », « grand inquisiteur ». Et songeons à tous les traquenards tendus et à l’exploitation malhonnête de propos déformés et isolés de leur contexte. Et cette sourde hostilité qui s’exprime avec une virulence extrême s’explique facilement : l’Eglise n'est-elle pas le dernier rempart qu’il faut abattre pour que plus rien ne vienne entraver toutes les dérives auxquelles sont livrées nos sociétés finissantes, dérives que sanctionnent les lois les plus folles votées par nos parlements.

    Dès lors, celui qui est entré cardinal dans cette chapelle et qui en sortira pape sera, dès sa sortie, exposé à cette meute qui ne le lâchera pas et qui est déjà tapie aujourd’hui dans l’attente de sa proie. Comme nous le disions précédemment, un martyr de toute façon.