Dans son message pascal, Monseigneur Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron fait preuve d'une fermeté sans équivoque pour rappeler à ses ouailles les exigences de la foi dans le contexte électoral :
« Frères, vous qui êtes ressuscités avec le Christ … Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre » (Co 3, 1-2) : c’est le mot d’ordre de l’apôtre Paul à la Messe du matin de Pâques. Non pas pour nous démobiliser, en cette période tendue de campagne électorale, mais bien pour prendre de la hauteur et saisir les enjeux de ces élections avec plus de profondeur. Abreuvés de messages, souvent contradictoires, et saturés de sondages, comment se faire une opinion libre et sereine ? L’inquiétude gagne le peuple français, les impasses économiques et sociales s’imposent à tous, des lobbies s’activent, des candidats s’affrontent : où trouverons-nous le recul nécessaire ?
C’est dans la prière et l’écoute attentive de la Parole de Dieu qu’il nous faut résolument nous tenir : « C’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu » (Co 3, 2). « L’action déborde de la prière », disait Marthe Robin : à cette étape de notre histoire, comment discerner le grand dessein d’amour de Dieu sur nous et comment travailler à sa réalisation concrète dans le monde d’aujourd’hui ? C’est là la vraie question qui nous préoccupe en ces temps de réflexion et de participation par le vote à la vie politique de notre pays. Sans doute la foi est d’abord une rencontre avec le Dieu vivant, mais elle est aussi une force purificatrice pour la raison elle-même, appelée à discerner et à commander l’agir. « Bien sûr, le chrétien qui prie ne prétend pas changer les plans de Dieu ni corriger ce que Dieu a prévu. Il cherche plutôt à rencontrer le Père de Jésus Christ, lui demandant d’être présent en lui et dans son action par le secours de son Esprit » (Benoît XVI).