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  • Le sort des églises en Flandre : des dérives prévisibles

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    De John Allen Jr sur Crux :

    10 septembre 2021

    "... commençons par la Flandre, c'est-à-dire la partie nord néerlandophone de la Belgique, où l'État est traditionnellement propriétaire des bâtiments d'église et des biens immobiliers environnants. Au total, 1 768 églises appartiennent à l'État et, au cours des dernières décennies, 181 d'entre elles, qui n'étaient plus utilisées régulièrement comme lieux de culte, ont été converties à des fins civiques telles que des bibliothèques, des centres de jeunesse, des salles de concert, etc.

    Beaucoup d'autres de ces églises pourraient être converties à d'autres usages, 700 seulement étant considérées comme hors limites parce qu'elles sont encore nécessaires à des fins liturgiques et pastorales. Les maires de Flandre se sont apparemment plaints du fait que le processus d'approbation de la conversion de ces structures est trop long et trop limité, et qu'entre-temps, les villes doivent payer pour l'entretien et la maintenance.

    Aujourd'hui, le gouvernement flamand, malgré les objections de l'Église catholique locale, a approuvé un nouveau plan qui autorise la conversion à des fins commerciales, de sorte que ces anciennes églises pourraient devenir des supermarchés, des boîtes de nuit, des immeubles de bureaux ou tout ce que le marché local demande.

    L'évêque Johan Bonny d'Anvers, qui a fait des vagues pendant les synodes sur la famille pour ses positions progressistes sur l'homosexualité et le divorce, a protesté vivement contre cette décision, qui rompt avec les engagements antérieurs du gouvernement de régler ces questions par le dialogue avec l'Église.

    "Ce que les juifs jugent inacceptable pour une synagogue, les musulmans pour une mosquée et les maçons pour une loge, les chrétiens ne peuvent pas non plus le tolérer pour une église", a déclaré Mgr Bonny, en se demandant à voix haute où tout cela va s'arrêter.

    "Et pourquoi pas un refuge pour animaux, ou un magasin de vêtements, ou un théâtre, ou, pourquoi pas, un bordel ?" se demande Bonny.  Rien n'indique cependant que les autorités flamandes aient été particulièrement émues par ces protestations."

  • Le gouverneur du Dakota du Sud signe un décret limitant l’accès à l’avortement

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Dakota du Sud: le gouverneur signe un décret limitant l’accès à l’avortement

    9 Sep, 2021

    Aux Etats-Unis, le gouverneur du Dakota du Sud, Kristi Noem, a publié un décret pour limiter l’accès à l’avortement dans son État. Cette mesure suit l’entrée en vigueur d’une loi interdisant les avortements au-delà de six semaines de grossesse, au Texas. (Cf. Avortement au Texas : une loi restrictive entre en vigueur Avortement au Texas : la Cour suprême laisse la loi en vigueur )

    Ce décret « interdit aux médecins non autorisés dans le Dakota du Sud de prescrire des substances provoquant l’avortement ». De même, il prévoit l’interdiction de la livraison de ces produits par courrier. Tout recours à la télémédecine dans le processus d’IVG devient illégal. Enfin, la délivrance ou la fourniture dans les écoles de substances provoquant l’avortement seront interdites.

    Concernant les avortements médicamenteux, le gouverneur ordonne « au département de la santé de collecter des données sur le nombre d’avortements pratiqués » et de renforcer « les exigences de déclaration pour les complications dans les salles d’urgence ».

    Aujourd’hui, la loi de cet État interdit les avortements au-delà de vingt-deux semaines de grossesse.

    Pour Kristi Noem, « l’administration Biden continue d’outrepasser son autorité et de réprimer les législatures qui défendent les enfants à naître pour adopter des lois pro-vie fortes. Ils travaillent actuellement pour faciliter la fin de la vie d’un enfant à naître via l’avortement par télémédecine. Cela ne se produira pas dans le Dakota du Sud ». Elle a ajouté : « Je continuerai à travailler avec l’Assemblée législative et mon défenseur des enfants à naître (Miller) pour faire en sorte que le Dakota du Sud reste un État pro-vie fort ».

    Source : USA Today, Joe Sneve et Nicole Ki (08/09/2021)

  • Revirement historique au Mexique : la Cour suprême annule la législation sur le droit à la vie

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    De Matthew Cullinan Hoffman sur le Catholic World Report :

    La Cour suprême mexicaine annule la législation sur le droit à la vie dans un revirement historique

    La décision reflète une tendance à long terme d'agendas idéologiques imposés par les tribunaux, auxquels s'oppose la majorité des Mexicains.

    8 septembre 2021

    Alors que les Mexicains priaient et protestaient à l'extérieur, la Cour suprême du Mexique a voté hier pour annuler les lois des États qui protègent la vie des enfants à naître dès le moment de la conception, éliminant de fait toutes les sanctions pénales pour l'avortement au cours du premier trimestre de la grossesse, faisant du Mexique le plus grand pays d'Amérique latine à ce jour à légaliser l'avortement sur demande.

    Le décret du tribunal représente un revirement profond et surprenant par rapport aux décisions répétées affirmant le droit des États à légiférer sur l'avortement, et va à l'encontre des sentiments majoritairement pro-vie du public mexicain.

    Dans l'arrêt d'hier, dix ministres de la Cour suprême ont accepté d'annuler deux paragraphes cruciaux du code pénal de l'État mexicain de Coahuila : l'article 196, qui prévoit entre un et trois ans d'emprisonnement pour la femme qui demande un avortement et la personne qui le pratique, et l'article 198, qui ajoute jusqu'à six ans de suspension de l'exercice de la médecine pour les médecins ou les infirmières impliqués dans un avortement.

    La décision est considérée comme applicable à toutes les lois de nature similaire et devrait entraîner leur annulation dans des affaires futures.

    On ne sait pas encore si la Cour éliminera le droit des prestataires de soins de santé de ne pas pratiquer d'avortement pour des raisons de conscience, une question qui est également devant la Cour.

    L'avortement comme un "droit"

    Le président du tribunal, Arturo Zaldívar, a clairement indiqué qu'il considérait cet arrêt comme une consécration du "droit" des femmes à se faire avorter dans le pays.

    "Il s'agit d'un message que nous voulons envoyer. Il s'agit de la Constitution", a déclaré M. Zaldívar aux ministres réunis au sein du tribunal.

    Affirmant que l'avortement est un "droit constitutionnel, un droit fondamental, un droit de l'homme" - une affirmation qui est vigoureusement contestée au sein du système juridique mexicain depuis des décennies - Zaldivar a conclu que la Cour ne pouvait pas permettre qu'il soit poursuivi comme un crime.

    Il a également reproché à la loi de Coahuila de "stigmatiser les femmes et les gestatrices", un langage qui, pour les analystes, semble être un clin d'œil explicite aux idéologues du genre qui souhaitent inclure les "hommes" parmi ceux qui peuvent être enceintes. Au moins un autre ministre de la Cour a également utilisé le mot "gestatrice" ("gestante") en référence à l'arrêt.

    Bien que l'arrêt ne concerne directement que certaines lois du code de l'État de Coahuila, les principes qu'il cite sont considérés comme applicables à toutes les lois des États pénalisant l'avortement dans le pays.

    Si la décision n'est pas annulée, les analystes pensent qu'elle conduira à des procès qui annuleront même les nombreux amendements constitutionnels adoptés ces dernières années pour protéger les enfants à naître, établissant l'avortement à la demande dans tout le pays, au moins pendant le premier trimestre de la grossesse. L'effet sera d'instituer l'équivalent de la loi sur l'avortement de Mexico, qui a entraîné la mort de centaines de milliers d'enfants à naître depuis son adoption en 2006.

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  • Belmondo ou le panache à la française...

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    De Laurent Dandrieu sur le site de Valeurs Actuelles :

    Le dernier panache de Jean-Paul Belmondo

    Décédé ce lundi 6 septembre à 88 ans, Jean-Paul Belmondo était, avec Delon et Bardot, la dernière légende de notre cinéma. Avec lui, ce n'est pas seulement un âge d'or du grand écran qui s'éloigne, mais aussi le symbole d'un certain esprit mousquetaire, terriblement français.

    Jean-Paul Belmondo, en mai 1960. Le choix de l'allégresse comme règle de vie. Photo © BLONCOURT / BRIDGEMAN IMAGES

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  • Le rapport Puppinck sur le financement opaque des “experts de l’ONU” a l’effet d’une bombe aux Nations Unies

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  • Procès Becciu : le pape, seul juge suprême aux commandes ?

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Procès Becciu. Triomphe ou défaite des pouvoirs absolus du Pape ?

    Parmi le chapelet d’énormités proférées par le Pape François dans sa dernière interview avec Cope – dont la plus colossale n’est pas tant d’avoir attribué à Angela Merkel une phrase qui est en fait de Vladimir Poutine, mais bien le principe illibéral exprimé dans la citation elle-même et qu’un Pape François enthousiaste a fait sienne, en vertu de laquelle il ne faut même pas essayer de « construire la démocratie » là où elle n’est pas – on trouve notamment l’invention d’une nouvelle figure juridique : la « manière affective de la présomption d’innocence ».

    Le malheureux sur lequel le Pape François l’a appliqué, c’est le cardinal Giovanni Angelo Becciu (photo), 73 ans, qui comparaît avec neuf autres inculpés dans un procès dont la seconde audience a été fixée ce 5 octobre au Vatican, concernant principalement l’achat somptuaire et désastreux d’un immeuble de luxe à Londres par la Secrétairerie d’État.

    Le cardinal Becciu est accusé de détournement de fonds, d’abus de pouvoir et d’incitation à faux témoignage. Mais le 24 septembre 2020, plus de neuf mois avant que ces chefs d’accusations ne soient formulés et ne conduisent au renvoi du cardinal devant les tribunaux, le Pape l’avait déjà personnellement jugé et condamné, déposé de ses fonctions, dépouillé de ses « droits » de cardinal, exposé à l’opprobre publique, le tout sans lui laisser la moindre chance de se défendre et sans un mot pour expliquer les raisons d’une telle dégradation publique. Et pourtant, malgré cela, dans l’interview à Cope, François a osé affirmer : « j’espère de tout mon cœur qu’il est innocent », parce que « c’est une personne que j’estime, il a été l’un de mes collaborateurs et il m’a beaucoup aidé » ; bref, le Pape a déclaré éprouver pour Becciu « une manière affective de la présomption d’innocence ».

    Déjà avant François, tous les papes concentraient en leur personne, sans pouvoir être jugé par personne, les trois pouvoir législatifs, exécutifs et judiciaires qui sont rigoureusement séparés dans toute démocratie moderne. Mais les derniers papes n’ont utilisé ce pouvoir qu’avec une modération extrême. Ce n’est qu’avec l’arrivée de Jorge Mario Bergoglio que cet absolutisme monarchique allait être exercé habituellement et apparaître au grand jour dans toutes ses contradictions. « L’État c’est moi ! », pourrait dire aujourd’hui le Pape Bergoglio, comme le Roi-Soleil au XVIIe siècle. Le procès du cardinal Becciu et des neufs autres inculpés en est la preuve flagrante.

    Settimo Cielo a déjà passé en revue les incidents judiciaires qui ont émaillé les différentes étapes préparatoires du procès qui est sur le point de s’ouvrir au Vatican. Le plus retentissant aura été la relaxe par un tribunal de Londres en 2021 d’un financier, Gianluigi Torzi, auquel il était reproché d’avoir extorqué au Vatican 15 millions d’euros alors que, selon les juges londoniens, il n’aurait fait que percevoir son « salaire », et qui plus est avec la bénédiction du Pape :

    > La justice du Vatican, ou la saga des déboires judiciaires

    Mais à présent que le procès s’apprête à entrer dans le vif du sujet, on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas d’un simple incident de parcours. Le mal est à la racine, il est ancré au cœur même du système judiciaire du Vatican, qui est dépourvu de tous les organes constitutifs d’un État de droit moderne, comme l’a notamment dénoncé un important quotidien allemand qu’on ne pourra accuser de prendre parti pour l’un ou l’autre camp ecclésiastique, le « Frankfurter Allgemeine Zeitung », dans un éditorial du 24 août de son spécialiste politique, Thomas Jansen, que l’on peut également consulter en version anglaise :

    > Ein Prozess in einen absolutistischen Staat

    Dans son interview avec Cope, le Pape François a même été jusqu’à dire que la plainte qui a déclenché le procès avait été prise en compte parce que lui-même, le pape, avait « apposé sa signature » en-dessous de celles des dénonciateurs, ordonnant de fait aux magistrats du Vatican de procéder aux perquisitions et aux arrestations.

    Mais tout cela n’est rien par rapport à ce qui s’est passé ensuite. La défense des inculpés reproche à François d’être intervenu au cours de l’enquête – après que les délits présumés aient été commis – avec pas moins de quatre décrets qui ont changé les règles de procédure judiciaire, au gré de ses désirs du moment. L’un de ces décrets autorisait les juges d’instruction à procéder à des perquisitions et à des arrestations « même en dérogeant aux règles en vigueur, si nécessaire ». Une autre ordonnait de soumettre à un procès ordinaire les cardinaux aussi – alors qu’ils relevaient jusque là de la compétence exclusive du tribunal suprême de la Signature apostolique -, exposant ainsi non seulement le cardinal Becciu mais également, si quelqu’un devait le mettre en cause, le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin.

    Gian Pier Milano, l’un des deux promoteurs de justice de ce procès, a répliqué que les décrets contestés sont en réalité « la plus haute expression du pouvoir papal » et qu’il n’est pas vrai que le Vatican n’est pas un État de droit pour autant.

    Mais surtout, M. Milano et son collègue Alessandro Diddi agissent avec la certitude d’avoir le tout-puissant Pape François de leur côté, vu le zèle sans précédent avec lequel ils ont rejeté en août dernier l’ordre du président du tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone, de remettre à la défense des inculpés l’enregistrement de la déposition de leur principal accusateur, Mgr Alberto Perlasca, ancien chef de la section administrative de la Secrétairerie d’État de 2009 à 2019, licencié de ses fonctions mais qui s’était tout de suite mis à table avec les enquêteurs, ce qui lui permis de ne pas finir aussi sur le banc des accusés.

    Certains rappellent à juste titre que le différend entre Pignatone et Diddi remonte au spectaculaire procès de « mafia capitale » qui s’était tenu à Rome il y a quelques années, et où le premier tenait le rôle de l’accusation en tant que procureur en chef tandis que le second était avocat de la défense de l’un des principaux accusés, une affaire qui s’était conclue par un jugement puis une sentence de la Cour de cassation italienne qui avait exclu de la condamnation la circonstance aggravante d’association mafieuse.

    Mais à présent, au Vatican, la question est plus importante. Le refus opposé par les promoteurs de justice à un ordre du président de leur propre tribunal constitue une autre preuve qu’en réalité, il n’y a qu’un seul juge suprême qui commande, au mépris de toute règle de droit : le Pape.

    Vu la manière dont les choses se présentent, et puisque les dix inculpés sont tous des citoyens italiens ou suisses, on peut se demande si l’Italie et la Suisse accepteront d’exécuter d’éventuelles condamnations à des peines de prison de l’un ou l’autre d’entre eux, ou s’ils refuseront en revanche de le faire, étant donné les lacunes de système judiciaire pontifical en matière de respect de l’habeas corpus, c’est-à-dire du principe élémentaire qui garantit la liberté et l’inviolabilité de l’accusé.

    En fin de compte, ce procès menace de battre en brèche ce mythe populiste qui voit en François un chevalier blanc, toujours du côté du « pueblo santo y fiel de Dios », qui serait occupé à faire le nettoyage et à remettre de l’ordre dans cette institution corrompue que serait la Curie romaine. En effet, qu’est-ce qu’un inculpé tel que le cardinal Becciu pourra dire pour sa défense, sinon que le Pape savait, approuvait, et qu’il était informé à chaque instant de toutes les démarches effectuées par ses subalternes ?

  • Synode : à l'écoute, mais de qui ? Des mots "bulles de savon"

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    A l’écoute, mais de qui ? Les mots-bulles de savon du Synode

    téléchargement.png9 septembre 2021

    traduction de "Benoît et moi"

    Les deux documents fondamentaux de la prochaine phase synodale sur la synodalité ont été publiés. À partir des mots clés qui parsèment le vade-mecum (écoute, inclusion, participation, rêve, espoir, nouveauté, changement, stéréotypes, préjugés, dialogue, réconciliation, partage, périphéries, discernement, accessibilité, équité, coresponsabilité), on peut parler de mots bulles de savon, tellement ils sont vides de sens spécifique et peuvent être remplis de n’importe quel sens. L’inclusion et le dialogue concernent-ils aussi les hérésies ? Le partage est-il une valeur en soi, indépendamment du contenu partagé ? Les stéréotypes et les préjugés concernent-ils aussi des aspects de la doctrine ?

    Le Secrétariat général du Synode des évêques, dirigé par le cardinal maltais Mario Grech, a publié les deux documents fondamentaux de la prochaine phase synodale qui concernera l’Église universelle et les Églises locales dans les années à venir. Le premier est le document préparatoire (en français sur Zenit) intitulé « Pour une Église synodale : communion, participation et mission » et le second est le Vademecum, autrement dit un ensemble de lignes directrices et d’outils opérationnels à utiliser notamment dans les Églises locales. Comme nous le savons, le thème du synode sera la synodalité. La phase dite de consultation est sur le point de commencer. Elle sera ouverte à Rome les 9 et 10 octobre, puis le 17 octobre dans les Eglises locales. Pendant un an, les Églises locales poursuivront ce travail de consultation selon les indications du vade-mecum et, enfin, en octobre 2023, se tiendra à Rome la XVIe assemblée de tous les évêques du monde.

    Il s’agit évidemment d’un processus long, complexe et très lourd – on pense que le Comité central du Synode devra même rédiger deux Instrumenta Laboris – et il est facile de penser combien l’évangélisation gagnerait si toutes ces énergies lui étaient directement consacrées, les soustrayant aux réunions et aux documents. Malgré le fait que le Vademecum indique que l’instrument du Synode n’est pas de « produire des documents » et que l’Église synodale ne doit pas être « autoréférentielle ».

    Une première lecture des deux longs textes et, surtout, une interrogation sur l’étrangeté et la portée réelle d’un synode qui parle de lui-même – un synode, précisément, sur la synodalité – conduit immédiatement à penser qu’il faut se préparer à une période longue et risquée. L’inquiétude concernant le chemin qui s’annonce repose sur les deux interprétations que l’on peut en donner, toutes deux peu rassurantes. Le fait regrettable est qu’on n’en entrevoit pas de troisième. D’un côté, le chemin synodal est présenté comme fluide, voire liquide, ouvert au nouveau d’où qu’il vienne, prêt à partir à l’aventure. De l’autre, il pourrait au contraire être déjà prédéfini dans ses résultats, et le long parcours synodal pourrait n’être qu’une occasion de faire ressortir les aspects d’une nouvelle Église qui ont déjà été décidés. Une période synodale molle et plastique, aux contours indéfinis, qui pourrait produire des nouveautés perturbatrices (et lacérantes), ou aux contours rigides dans ses résultats. Toutefois, il ne faut pas penser que les deux possibilités sont nécessairement antithétiques.

    Des deux documents, le plus important s’avérera être le Vademecum car il nous dit comment nous devons penser et ce que nous devons faire, tandis que le Document préparatoire sera probablement négligé car il est essentiellement doctrinal.

    Voici maintenant une brève liste des mots clés qui parsèment le Vademecum : écoute, inclusion, participation, rêve, espoir, nouveauté, changement, stéréotypes (à abandonner), préjugés (à abandonner aussi), dialogue, réconciliation, partage, périphéries, discernement, accessibilité, équité, coresponsabilité. Je pense que l’on peut parler de mots « bulles de savon » dans la mesure où ils sont vides de sens spécifique et dans la mesure où, pour la même raison, ils peuvent être remplis de n’importe quel sens. L’inclusion et le dialogue concernent-ils aussi les hérésies ? Le partage est-il une valeur en soi, indépendamment du contenu partagé ? Les stéréotypes et les préjugés concernent-ils aussi des aspects de la doctrine ? Les rêves, la nouveauté et le changement sont-ils qualifiés comme tels, ou dépendent-ils de ce dont on rêve, de la nouveauté à laquelle on est confronté et du type de changement auquel on est confronté ?

    Les expressions les plus ambiguës des deux documents – il peut sembler étrange de le dire – sont les plus centrales : la synodalité est un « marcher ensemble » [mot magique du vocabulaire bergoglien depuis toujours, ndt], nous devons « nous mettre à l’écoute de l’Esprit ». Ces expressions devraient servir de guide à toutes les autres, mais elles s’avèrent au contraire confuses. La marche en tant que telle n’a pas de sens et le fait de la faire ensemble ne l’enrichit en rien. L’Esprit doit certainement être écouté et il parle certainement aujourd’hui aussi, mais nous ne pouvons pas penser qu’il dit des choses contraires à celles qui ont été dites au cours des deux mille ans précédents. Que l’Esprit souffle où il veut est également certain, mais cela ne signifie pas qu’il souffle partout et que pour mieux l’écouter il faille accepter tout ce que le monde produit.

    De ces considérations émerge le danger d’une dérive possible vers des changements privés de vérité. Mais, dira-t-on, il s’agit d’une phase consultative. Certes, mais une Église qui écoute avant de dire ce qu’elle pense est beaucoup plus dangereuse qu’une Église qui dit ce qu’elle pense puis écoute. Si nous regardons les expériences récentes, l’écoute a été un moyen d’amener les gens à dire des choses qui n’auraient pas pu être dites autrement. Et nous en revenons donc à la deuxième interprétation. On veut que la situation soit liquide, ouverte, disponible à la nouveauté, aux contours peu définis [poco perimetrata], parce qu’on veut que de cette phase synodale émergent des nouveautés pyrotechniques, pas seulement et pas tellement dans les documents finaux, qui en fin de compte resteront toujours des documents que personne ne lit, mais dans les input au nouveau que produira la pratique synodale, ou plutôt la « conversion synodale ». Des nouveautés qui sont déjà planifiées et incubées aujourd’hui.

  • Défense de la vie et de la Pologne : l'ECLJ a besoin de vous

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    Logo ECLJ
    L’ European Centre for Law and Justice (ECLJ) a l’honneur de solliciter le soutien de juristes et d’ONG pour plusieurs affaires importantes introduites à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Ces affaires ont été montées de toutes pièces pour attaquer l’interdiction de l’avortement eugénique en Pologne. Nous avions déjà évoqué ces affaires dans un article : nous vous donnons aujourd’hui davantage de détails et nous vous indiquons comment vous pouvez soutenir concrètement notre action, avant le 27 septembre 2021.

    Le 1er juillet 2021, la CEDH a communiqué une série de 12 requêtes contre la Pologne (voir les liens : K.B.K.C. et A.L. - B. ainsi que le communiqué de presse de la Cour). Toutes ont été déposées par des femmes polonaises considérant que l’interdiction de l’avortement eugénique viole leur droit au respect de leur vie privée (article 8) et est assimilable à une torture mentale (interdite par l’article 3). Les requérantes ont entre 27 et 40 ans et se disent très « inquiètes » et « stressées » par le fait de ne pas pouvoir éliminer un potentiel enfant handicapé. Cette pratique a en effet été reconnue comme inconstitutionnelle, car contraire à la dignité humaine, dans un jugement du Tribunal constitutionnel polonais du 22 octobre 2020 (affaire K 1/20, dans laquelle l’ECLJ est intervenu).

    Plusieurs requérantes prétendent hésiter ou avoir renoncé à fonder une famille du fait de l’interdiction de l’avortement eugénique. D’autres, enceintes au moment du dépôt de la requête, auraient voulu ressentir du « bonheur » et non une « anxiété » à l’idée de ne pas pouvoir avorter leur enfant en cas de découverte d’un handicap potentiel. Enfin, pour certaines requêtes, il est difficile de comprendre le lien entre les désirs de ces femmes et l’avortement eugénique. Par exemple l’une est sous contraception et ne souhaite pas être enceinte du tout, ce qui ne l’empêche pas de se déclarer « très inquiète ». Une autre, qui a 40 ans, se dit infertile, a déjà tenté sans succès trois fécondations in vitro (FIV), ne souhaite plus avoir d’enfant, mais se plaint tout de même de vivre une « torture mentale » du fait de l’interdiction de l’avortement eugénique.

    Étonnamment, toutes ces requêtes ont été jugées suffisamment sérieuses par la CEDH pour que celle-ci les sélectionne parmi les 5% de requêtes qu’elle accepte de juger, et comme suffisamment urgentes pour qu’elle les traite de façon manifestement prioritaire.

    La CEDH aurait pourtant pu, et dû, rejeter d’emblée de telles requêtes car :

    • La Convention européenne garantit le « droit à la vie », et non un droit à l’avortement, moins encore à l’avortement eugénique qui discrimine les personnes handicapées ;
    • Aucune des requérantes n’a été victime de l’interdiction de l’avortement eugénique, au sens de l’article 34 de la Convention européenne. En effet, un tel avortement n’a été demandé par aucune de ces douze femmes, qui ne sont, tout au plus, que des victimes hypothétiques, potentielles ;
    • Les requérantes saisissent directement la Cour européenne, sans épuisement des voies de recours internes, en violation de l’article 35 de la Convention et du principe de subsidiarité ;
    • La Cour rejette en principe les « actio popularis », c’est-à-dire les recours judiciaires introduits par des personnes qui ne sont pas victimes dans le seul but de changer la loi.

    En outre, on peut douter que la Convention européenne offre une garantie juridique contre l’anxiété ou le stress provoqués par l’idée de la grossesse, mais aussi que cette anxiété puisse atteindre un degré d’intensité suffisant pour être qualifiable de « torture » au sens de la Convention, à supposer même que la réalité de cet état psychique hypothétique soit prouvé, et qu’il soit imputable à l’État. Ces requêtes impliquent aussi que la grossesse serait une fatalité dont l’État aurait l’obligation de protéger les femmes.

    En fait, s’il ne s’agissait pas de la question de l’avortement et de la Pologne, ces requêtes auraient été rejetées d’emblée, par un juge unique. Malheureusement, par ces affaires, la Cour accepte une nouvelle fois d’être instrumentalisée à des fins purement politiques, dans le but de « faire tomber » la législation polonaise protectrice de la vie humaine avant la naissance, comme elle contribua précédemment à faire tomber la législation irlandaise.

    Une treizième requête contre la Pologne, introduite par Jolanta Anna Zawadzka, a également été communiquée, le 29 juin 2021. Cette militante féministe conteste, au nom de sa liberté d’expression, le fait d’avoir été condamnée à une amende pour avoir perturbé une messe à Varsovie en 2016 dans le but de protester contre la position de l’Église sur l’avortement. Ses deux avocats inscrivent cette affaire dans la revendication d’un droit à l’avortement en Pologne.

    Nous constatons une multiplication des requêtes contre la Pologne en matière d’avortement. Comme nous l’avions déjà expliqué, l’ECLJ était intervenu en septembre 2020 dans l’affaire B.B. contre Pologne, toujours pendante à la Cour, dans laquelle la loi polonaise sur l’avortement et sur l’objection de conscience est contestée.

    Par le passé, la CEDH a déjà condamné la Pologne à trois reprises en matière avortement, dans les arrêts Tysiąc (2007), R.R. (2011) et P. et S. (2012)[1]. Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a la charge de la surveillance de l’exécution de ces trois arrêts. L’ECLJ est récemment intervenu dans cette procédure de surveillance toujours ouverte et abusive, entre 9 et 14 ans après ces arrêts.

    Toutes ces affaires sont de la plus haute importance : elles sont un combat décisif pour la protection de la vie et de la souveraineté face à l’activisme judiciaire supranational.

    L’ECLJ a été autorisé à intervenir dans les 12 requêtes pendantes pour y défendre la vie et s’opposer à l’instrumentalisation de la Convention européenne des droits de l’homme. Nous invitons les professeurs, magistrats, avocats et ONG qui souhaiteraient soutenir notre intervention à la Cour européenne à nous écrire (secretariat@eclj.org). Nous devons recevoir ce soutien avant le 27 septembre 2021. C’est une démarche gratuite et sans risque judiciaire personnel. Contactez-nous pour les informations pratiques.

    Pour tous, en tant que citoyens, vous pouvez nous soutenir en signant la pétition suivante :

    Pour la protection de toute vie humaine

    L’ECLJ intervient fréquemment devant la CEDH[2]. Il également été tierce-partie auprès du Tribunal constitutionnel polonais dans l’affaire K 1/20 et la presse avait noté l’influence importante de notre intervention dans cette affaire (voir EuronewsFrance ou encore Wiadomości, Pologne). L’ECLJ intervient également devant d’autres juridictions ou instances[3]. L’ensemble de nos observations écrites peuvent être retrouvées ici.

    Il est intéressant de remarquer que, autant à la CEDH qu’au Comité des Ministres, mais aussi dans les manifestations pro-avortement en Pologne, c’est la question de l’avortement eugénique qui est au cœur de la bataille. Avant leur interdiction en Pologne, ces avortements visaient principalement les enfants porteurs de la trisomie 21. Or, les personnes trisomiques ne souffrent pas et sont globalement heureuses.

    Cette revendication de l’avortement eugénique est faite au nom des droits des femmes. Pourtant, contrairement aux motifs généralement invoqués pour justifier l’avortement – viol, danger pour la santé ou la vie de la mère, ou tout simplement choix de la mère –, l’avortement eugénique est fondé sur une caractéristique du bébé, sans lien avec la mère. Avorter n’est alors pas une tentative de planification familiale ou de réponse à un besoin sanitaire ou social de la mère, c’est un tri assumé entre des enfants « sains » et des enfants malades, handicapés, trisomiques. Ce n’est pas un refus général du droit de naître, c’est un rejet des personnes malades, handicapées, trisomiques. Cela s’appelle de l’eugénisme et ce n’est pas moins choquant avant la naissance qu’après.

    Nous comptons aujourd’hui sur vous pour défendre la vie de ces enfants à naître.

    Un grand merci pour votre soutien !

    [1] Tysiąc c. Pologne, n° 5410/03, 20 mars 2007 ; R.R. c. Pologne, n° 27617/04, 26 mai 2011 ; P. et S. c. Pologne, n° 57375/08, 30 octobre 2012.
    [2] Voir par exemple, sur l’avortement : A., B. et C. c. Irlande (n° 25579/5), P. et S. c. Pologne (n° 57375/08) Adelina Parrillo c. Italie (n° 46470/11), M. P. et autres c. Roumanie (n° 39974/10), Costa et Pavan c. Italie (n° 54270/10), Schlittner-Hay c. Pologne (nos 56846/15 et 56849/15), B. B. c. Pologne (n° 67171/17).
    [3] Contribution au Comité des droits de l’homme des Nations unies à l’occasion de la révision de l’observation générale n° 36 relative au droit à la vie (octobre 2018) ; amicus brief dans l’affaire Manuela et autres c. Salvador à la Cour interaméricaine des droits de l’homme (n° 13.069) ; amicus brief dans l’affaire n° III/01838/2020 devant la Cour constitutionnelle hongroise ; amicus brief dans l’affaire Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization à la Cour suprême des États-Unis (n° 19-1392).

  • Pour faire face au totalitarisme qui vient...

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register

    Rod Dreher sur la résistance à l'idéologie laïque : "N'oubliez pas la valeur de la souffrance"

    L'auteur à succès discute de la montée du totalitarisme mou en Occident lors d'une interview du 31 août.

    Interview
    7 septembre 2021

    ROME - Alors que le "totalitarisme mou" coïncide avec une érosion des libertés civiles, et qu'une "cancel culture" alimentée par les "woke" conduit de nombreuses personnes religieuses et conservatrices sociales à s'autocensurer, l'auteur à succès Rod Dreher, offre ses propres idées et solutions, tirées des expériences de ceux qui ont souffert sous le communisme dans le bloc soviétique. Dans son livre Live Not By Lies (Ne vivez pas de mensonges) - A Manual For Christian Dissidents, publié en septembre 2020, il note comment ces citoyens ont reconnu les graines de la tyrannie en Occident il y a longtemps, et ont essayé d'avertir les Occidentaux depuis lors.  

    S'adressant au Register à Rome le 31 août, M. Dreher explique comment le totalitarisme croissant d'aujourd'hui ressemble, mais diffère aussi de la vie sous le communisme soviétique, ce que les fidèles peuvent apprendre de ceux qui ont souffert sous ces régimes lorsqu'il s'agit d'y résister, et pourquoi il vaut mieux éviter de se fier aux dirigeants de l'Église d'aujourd'hui.

    Auteur de l'ouvrage The Benedict Option (L'option bénédictine), qui appelle les chrétiens à s'exiler de la culture dominante pour construire une contre-culture résistante, M. Dreher écrit une chronique régulière pour le American Conservative et s'est converti à l'orthodoxie.

    Si nous commençons par le moment de la publication de votre livre Live Not by Lies, qu'avez-vous observé qui vous a incité à l'écrire ? Quelles preuves aviez-vous vues de cette tyrannie croissante qui vous ont incité à l'écrire ?

    En 2015, je crois, j'ai reçu un appel téléphonique d'un éminent médecin catholique aux États-Unis. Nous avions un ami commun, et il m'a dit : "Écoutez, je dois juste dire ceci à quelqu'un. Ma mère est assez âgée, elle vit avec moi et ma femme, elle est née en Tchécoslovaquie et a passé quatre ans dans un camp de prisonniers. ... Maintenant qu'elle est très âgée, elle nous dit, à ma femme et à moi, que les choses qu'elle voit se produire en Amérique aujourd'hui lui rappellent ce que c'était en Tchécoslovaquie lorsque le communisme est arrivé au pouvoir."

    Ainsi, lorsque je me rends à une conférence et que je rencontre quelqu'un qui a grandi dans le bloc soviétique et qui est venu en Amérique pour échapper au communisme, je lui demande simplement : "Est-ce que les choses que vous voyez se produire en Amérique aujourd'hui, avec la cancel culture, des choses comme ça, vous rappellent ce que vous avez laissé derrière vous ?" Chacun d'entre eux a répondu oui, catégoriquement oui. Si vous leur parliez suffisamment longtemps, ils exprimaient une profonde colère à l'idée que les Américains ne les prennent pas au sérieux. Alors, j'ai réalisé que j'avais un livre ici et c'est ce qui l'a motivé. Les avertissements spécifiques de ces personnes, ces émigrés, la cohérence de ce qu'ils avaient à dire et la profondeur de la colère que personne ne les écoutait.

    À qui avez-vous parlé pour ce livre, et comment les avez-vous trouvés ?

    J'ai dédié le livre à la mémoire du père Tomislav Kolakovic, dont je n'avais jamais entendu parler avant de me rendre à Bratislava, et j'ai été tellement impressionné par son histoire. [Lorsqu'il s'est enfui] en Slovaquie en 43, il a dit à ses étudiants : "La bonne nouvelle, c'est que les Allemands vont perdre cette guerre ; la mauvaise, c'est que les Soviétiques vont diriger ce pays à la fin. La première chose qu'ils vont faire, c'est s'en prendre à l'Église, nous devons être prêts."

    Il le savait et pouvait dire instantanément que le catholicisme slovaque, très clérical et passif, ne ferait pas le poids face à ce qui allait arriver. Il a donc commencé à préparer ses étudiants. Il réunissait ces groupes, composés principalement d'étudiants, pour prier, discuter et analyser intensément ce qui se passait, et ils décidaient.

    En l'espace de deux ans, un réseau de ces groupes s'est étendu à toute la Slovaquie, et certains prêtres les accompagnaient.

    Ils sont devenus la colonne vertébrale de l'Église clandestine. J'ai donc réalisé que nous vivions un moment à la Kolakovic en Occident. Nous devons profiter de la liberté dont nous disposons maintenant, la liberté de temps et la liberté de religion, telles qu'elles sont, pour nous préparer.

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  • Lettre aux catholiques du monde entier

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    Lettre aux catholiques du monde entier

    Lettre aux catholiques du monde entier

    Quarante-deux personnalités laïcs lancent un appel pour expliquer leur incompréhension et leur souffrance devant le motu proprio Tradionis custodes du pape François qui abolit les dispositions de Summorum Pontificum de Benoît XVI, qui avait permis le retour à la paix liturgique dans l'Église, favorisant ainsi la mission et l'évangélisation.

    Quel père, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ? (Mt 7, 9)

    Chers Frères et Sœurs dans le Christ,

    C’est avec une immense tristesse que nous avons appris la décision du pape François d’abroger les principales dispositions du Motu Proprio Summorum Pontificum promulgué par le pape Benoît XVI, le 7 juillet 2007. Après des décennies de divisions et de querelles, ce Motu Proprio fut, pour tous les fidèles catholiques, une œuvre de paix et de réconciliation.

    Rome viole la parole donnée par le pape Benoi?t XVI, avec brutaliteé et intransigeance, bien loin de l’accueil fraternel tant vanté.

    La volonté affirmée du pape François, dans le Motu Proprio Traditionis Custodes du 16 juillet 2021 est de voir disparaître la célèbration de la messe de la Tradition de l’Eglise. Cette décision nous plonge dans la consternation. Comment comprendre cette rupture avec le Missel traditionnel, réalisation « vénérable et antique » de la « loi de la foi », qui a fécondé tant de peuples, tant de missionnaires et tant de saints ? Quel mal font les fidèles qui souhaitent, simplement, prier comme le firent leurs pères depuis des siècles ? Peut-on ignorer que la messe tridentine convertit de nombreuses âmes, qu’elle attire des assemblées jeunes et ferventes, qu’elle suscite de nombreuses vocations, qu’elle a fait surgir des séminaires, des communautés religieuses, des monastères, qu’elle est la colonne vertèbrale de nombreuses écoles, œuvres de jeunesse, catéchismes, retraites spirituelles et pèlerinages ?

    Beaucoup d’entre vous, frères catholiques, prêtres, évêques, nous avez fait part de votre incompréhension et de votre profonde douleur : merci pour vos nombreux témoignages de soutien.

    Favoriser la paix de l’Église afin de construire l’unité dans la charité, mais aussi amener les catholiques à renouer avec leur propre héritage en faisant découvrir au plus grand nombre les richesses de la tradition liturgique, trésor de l’Eglise, tels étaient les buts poursuivis par Summorum Pontificum. Le pape émérite Benoît XVI voit son œuvre de réconciliation détruite de son vivant.

    Dans une époque imprégnée de matérialisme et déchirée par les divisions sociales et culturelles, la paix liturgique nous apparaît comme une nécessité absolue pour la foi et la vie spirituelle des catholiques dans un monde qui meurt de soif. La restriction drastique de l’autorisation de célébrer la Messe selon sa forme traditionnelle fera resurgir la méfiance, le doute et annonce le retour d’une querelle liturgique déchirante pour le peuple chrétien.

    Nous l’affirmons solennellement, devant Dieu et devant les hommes : nous ne laisserons personne priver les fidèles de ce trésor qui est d’abord celui de l’Église. Nous ne resterons pas inactifs devant l’étouffement spirituel des vocations que prépare le Motu proprio Traditionis Custodes. Nous ne priverons pas nos enfants de ce moyen privilégié de transmission de la foi qu’est la fidélité à la liturgie traditionnelle.

    Comme des fils à leur père, nous demandons au pape François de revenir sur sa décision, en abrogeant Traditionis Custodes et en rétablissant la pleine liberté de célébration de la messe tridentine, pour la gloire de Dieu et le bien des fidèles. Du pain plutôt que des pierres.

                              Le 8 septembre 2021, en la fête de la Nativité de la Très sainte Vierge Marie        

    Jeanne Smits, journaliste - directrice de Blog

    Jean-Pierre Maugendre, Renaissance Catholique

    Philippe Maxence, journaliste et écrivain, rédacteur en Chef de L'Homme Nouveau

    Jean de Tauriers, Président de ND de Chrétienté 

    Guillaume de Thieulloy, éditeur de presse 

    Charles de Meyer, Président de SOS Chrétiens d'Orient

    Benjamin Blanchard, DG de SOS Chrétiens d'Orient

    Christian Marquant, Président de Paix Liturgique 

    Michel De Jaeghere, journaliste et essayiste

    Hervé Rolland, Vice-Président de ND de Chrétienté

    Maike Hickson, écrivain, LifeSiteNews

    Robert Hickson, écrivain 

    Roberto de Mattei, professeur

    Michael Matt, Editor in chief The Remnant

    Marie-Pauline Deswarte, professeur

    Jean-Baptiste  Pierchon, Maitre de conférences, Docteur en Droit

    Hugues Petit, professeur, Docteur en Droit

    Jean Sévillia, journaliste, historien, écrivain

    Xavier  Arnaud, directeur du Forum catholique

    Laurent Dandrieu, journaliste

    Henri Sire, écrivain     

    Jacques Charles-Gaffiot, historien d'art 

    Victor Aubert, Président d’Academia Christiana

    Bernard Antony, Président de l’AGRIF

    Reynald  Seycher, professeur d'université

    François Billot de Lochner, Président de Fondation de Service politique

    Anne Brassié, journaliste et écrivain

    Jérôme Triomphe, avocat

    Cyrille  Dounot, professeur et avocat ecclésiastique

    Thibaud Collin, philosophe et professeur

    Alvino-Mario Fantini, Editor in chief The European Conservative

    Pawe? Milcarek, Dir. Rédaction Christianitas

    Marek Jurek, ancien Président de la Diète de Pologne

    Philippe Pichot-Bravard, Maître de conférence

    Philippe Lauvaux, professeur à ULB Paris Assas

    Claude Goyard, professeur à Paris Assas

    Philippe de Villiers, ancien ministre, écrivain

    Max Guazzini  

    Pierre  de Lauzun, Haut fonctionnaire, écrivain

    Yves Daoudal, journaliste - Directeur de Blog

    Jean-Marie Molitor, journaliste

    Michael Hageböck, Président de Summorum Pontificum Freiburg

    Stéphane Deswarte

  • France : les confidences inattendues d'Edouard Philippe sur l'Eglise

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    Dans le nouveau livre « La vérité sur Edouard Philippe » du rédacteur adjoint de Valeurs Actuelles Tugdual Denis, l’ancien Premier ministre livre quelques remarques sur l’Eglise catholique actuelle… dont certaines sont plutôt déroutantes. Lu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :

    « Édouard Philippe ne croit pas en Dieu. Il l’a écrit, répété », démine dès le début Tugdual Denis dans l’un des chapitres de son nouveau livre : « La vérité sur Edouard Philippe », paru ce mercredi 9 septembre. Dressant un portrait de l’ex Premier ministre sous toutes ses coutures au fil d’innombrables échanges avec lui et son entourage, le directeur adjoint de Valeurs Actuelles ne fait pas l’impasse de la relation d’Edouard Philippe avec les « choses d’en Haut »… et plus précisément avec l’Eglise catholique.

    « J’aime aller dans les églises »

    Partant de son absence de foi en Dieu, « qu’est ce qui le dépasse ? » s’interroge Tugdual Denis au sujet d’Edouard Philippe. « Plein de choses, répond ce dernier. Dans le coeur de l’humanité, je crois qu’il y a une notion d’absolu et d’éternité. C’est pour ça que j’aime aller dans les églises. C’est pour cela que j’aime le sacré. Mon principe d’explication n’est pas divin. Je ne crois pas en Dieu – ça viendra peut-être –, mais je crois au sacré. Je crois même au fait que ce soit l’homme qui ait créé Dieu, puisque le sacré existe depuis le début de l’humanité. Ce qui ne signifie aucunement de l’irrespect. »

    Et le maire du Havre à la barbe grisonnante de poursuivre : « Je ne suis pas mal à l’aise à la messe. Quand j’y suis, à la traditionnelle cérémonie de la Mer au Havre, ou aux enterrements, ou aux mariages, j’essaie d’écouter ce qu’on me dit. Certains curés sont passionnants […] D’autres sermons n’ont aucun intérêt. D’une manière générale, moi, durant les messes, je pense aux morts. Et parfois à la mienne : la seule chose qui m’angoisse, ce serait de mourir après mes enfants. »

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    Décidé à titiller davantage Edouard Philippe sur son rapport avec les catholiques, Tugdual Denis raconte : « Initialement, j’avais noté chez lui quelques remarques faciles sur la nullité de l’Église catholique et son rigorisme. J’ai compris après qu’on a connu dans son univers familial élargi des comportements déviants de prêtres. Et que cela avait été mal géré par la hiérarchie ecclésiastique. Sans savoir cela, je lui ai fait remarquer que je le trouvais anticlérical. ‘’Moi ? Anticlérical ? Au Havre, j’ai des relations très respectueuses avec l’évêque ! Je ne suis pas du tout anticlérical, mais je ne suis pas béat d’admiration devant ce que le clergé a fait de l’Église catholique. Le niveau du clergé français a globalement baissé, je trouve.’’ »

    Une dernière remarque d’Edouard Philippe en surprendra sans doute plus d’un. Tugdual Denis lui-même fait part de sa surprise dans son récit : « Mon frère, prêtre portant la soutane et célébrant ses messes en latin, serait comblé d’aise en entendant la suite, inattendue : ‘’Je trouve qu’il y a depuis quelques années une forme de désinvolture liturgique. Qui me choque. La guitare à la messe, je n’ai jamais compris. Pour moi le sacré est soit très sobre, tel le dénuement que l’on retrouve dans les monastères, soit très pompeux.’’ » Dès lors on a presque envie de lire la réponse à cette question : comment Edouard Philippe a-t-il perçu le récent Motu Proprio du Pape François restreignant l’usage de la messe tridentine, souvent considérée comme plus solennelle ? Les échanges de l’auteur avec l’ex Premier ministre s’étant échelonnés entre l’automne 2020 et la fin du printemps 2021, inutile de chercher entre les lignes une allusion à cet événement…

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    Inutile, en effet, de chercher entre les lignes une allusion au motu proprio « Traditionis custodes » : mais les considérations  émises par l’ancien premier ministre laissent deviner ce qu’eût été sa réponse si l’interview avait eu lieu quelques mois plus tard : comme celle de Michel Onfray. Décidément les « périphéries » des uns ne sont pas celles des autres…

    JPSC

  • Le Document préparatoire du Synode des évêques de 2023 a été publié

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    De Vatican News :

    7 septembre 2021

    Le Document préparatoire du Synode des évêques de 2023 a été publié

    Le Secrétariat Général du Synode des évêques a rendu public ce mardi 7 septembre le Document préparatoire et le Vademecum qui accompagneront le prochain Synode sur la synodalité. Celui-ci sera ouvert les 9-10 octobre à Rome et le 17 octobre dans les Églises particulières, et se conclura par l'assemblée générale au Vatican en 2023.

    Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican

    Écouter, «sans préjugés». Prendre la parole, «avec courage et parresia». Dialoguer avec l'Église, la société et les autres confessions chrétiennes. Le Secrétariat général du Synode a publié le Document préparatoire et le Vademecum, textes essentiels indiquant les lignes directrices du prochain chemin synodal.

    Une boussole et non «un livre de règles»

    Le Document préparatoire se veut avant tout «un outil» pour faciliter la première phase d'écoute et de consultation du Peuple de Dieu dans les Églises particulières, qui débutera en octobre 2021 et se terminera en avril 2022. Le Vademecum est quant à lui conçu comme «un manuel» offrant un «soutien pratique» aux référents diocésains pour préparer le peuple de Dieu. Il comprend des prières en ligne, des exemples de synodes récents, un glossaire des termes relatifs au processus synodal. Ce n’est «pas un livre de règles», mais «un guide pour soutenir les efforts de chaque Église locale».

    Une question fondamentale sous-tend ces deux publications: «Comment se réalise aujourd'hui, à différents niveaux (du local à l'universel), ce "marcher ensemble" qui permet à l'Église d'annoncer l'Évangile, conformément à la mission qui lui a été confiée, et quels pas l'Esprit nous invite-t-il à faire pour grandir en tant qu'Église synodale ?»

    Inclure tous les baptisés

    Pour répondre à cette question, le Secrétariat du Synode souligne la nécessité de «vivre un processus ecclésial participatif et inclusif» qui offre à chaque personne, en particulier à celles qui sont en marge, la possibilité de s'exprimer et d'être entendues; puis de reconnaître et d'apprécier la variété des charismes et d'examiner «comment la responsabilité et le pouvoir sont vécus dans l'Église». Il s’agit aussi d'«accréditer la communauté chrétienne en tant que sujet crédible et partenaire fiable» sur les voies du dialogue, de la réconciliation, de l'inclusion et de la participation. Et aussi de «régénérer les relations» avec les représentants d'autres confessions, les organisations de la société civile et les mouvements populaires.

    Des mesures concrètes, donc, qui s'inscrivent dans un cadre historique marqué par la «tragédie» du Covid et dans un contexte où l'Église est confrontée à un manque de foi interne, à la corruption et aux abus. Mais c'est précisément dans ces «sillons creusés par la souffrance» que fleurissent les «voies nouvelles» pour «refonder le chemin de la vie chrétienne et ecclésiale».