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  • Les conseillers de Benoît XVI fournissent une analyse du rapport sur les abus de Munich qui réfute les critiques

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    « Le card. Ratzinger n’a été impliqué dans aucune couverture d’abus » (traduction complète)

    Réponses au Rapport de Munich de janvier 2022

    Le pape émérite a publié, hier, 8 février 2022, une lettre qui est accompagnée d’un document publié par le Vatican en allemand, en anglais et en italien. Nous traduisons intégralement de l’italien ce texte rédigé par quatre collaborateurs de Benoît XVI.

    Ils répondent par les faits aux accusations du Rapport de Munich (quelque 1900 pages). Ce document explique notamment une erreur du mémoire de 82 pages, déjà reconnue par Mgr Georg Gänswein, le 22 janvier dernier, sur la présence de l’archevêque de Munich à une réunion en 1980.

    Dans sa lettre, le pape émérite remercie le pape François de son soutien.

    Le directeur éditorial du Dicastère pour la communication, Andrea Tornielli, a pour sa part publié une mise au point, le 26 janvier, rappelant l’action décisive du cardinal Joseph Ratzinger puis de Benoît XVI pour lutter contre les abus. Il vient de publier une nouvelle prise de position dans ce même sens, après la publication de la lettre du pape émérite, le 8 février.

    Voici notre traduction rapide, de travail de l’annexe de la lettre du pape émérite Benoît XVI.

    AB

    Analyse des faits par les collaborateurs de Benoît XVI 

    Prof. Stefan Mückl – Rome (Droit canonique)

    Prof. Helmuth Pree – Ludwig-Maximilians-Universität, Munich (Droit canonique)

    M. Stefan Korta – Buchloe (Droit canonique)

    L’avocat Carsten Brennecke – Cologne (Droit à la liberté d’expression)

    Dans le rapport sur les abus de l’archidiocèse de Munich et Freising, on affirme que :

    Joseph Ratzinger, contrairement à ce qu’il prétendait dans le mémoire rédigé en réponse aux experts, était présent à la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980 dans laquelle il parlait du prêtre X. Et l’on prétend que le Cardinal Ratzinger aurait employé ce prêtre dans l’activité pastorale, alors qu’il était au courant des abus qu’il avait commis, et aurait ainsi dissimulé ses abus sexuels.

    Cela ne correspond pas à la vérité, selon nos vérifications:

    Joseph Ratzinger n’était au courant ni du fait que le prêtre X était un abuseur, ni qu’il était inclus dans l’activité pastorale.

    Les documents montrent que lors de la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980, l’emploi du prêtre X pour une activité pastorale n’a pas été décidée.

    Les procès-verbaux montrent également que lors de la réunion en question, il n’était pas question du fait que le prêtre avait commis des abus sexuels. Il s’agissait exclusivement de l’hébergement du jeune prêtre X à Munich, car il devait y suivre une thérapie. On a répondu à cette demande. La raison de la thérapie n’a pas été mentionnée lors de la réunion.

    Lors de la réunion, il n’a donc pas été décidé d’employer l’agresseur dans une activité pastorale.

    Dans le rapport sur les abus de l’archidiocèse de Munich et Freising, il est indiqué que :

    En ce qui concerne sa présence à la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980, Benoît XVI a sciemment déposé le faux, il a menti.

    Cela ne correspond pas à la vérité, en effet :

    La déclaration contenue dans le mémoire de Benoît XVI selon laquelle il n’a pas participé à la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980 est en fait incorrecte. Cependant, Benoît XVI n’a pas menti ni consciemment dénoncé le mensonge : dans la rédaction du mémoire de Benoît XVI, ce fait a été soutenu par un groupe de collaborateurs. Il est composé de l’avocat Carsten Brennecke (Cologne) et des collaborateurs suivants pour le droit ecclésiastique : Stefan Mückl (Rome), qui au nom de Benoît XVI a examiné les documents, Helmuth Pree et Stefan Korta. Les collaborateurs ont été appelés parce que Benoît XVI ne pouvait pas analyser tout seul la masse de questions en peu de temps et parce que le cabinet d’avocats chargé de l’expertise posait des questions qui se référaient au droit canonique, de sorte que pour la réponse une compétence en droit canonique était nécessaire. Seul le professeur Mückl a été autorisé à consulter les documents en version électronique, sans se voir accorder la possibilité de stocker, d’imprimer ou de photocopier des documents.

    Aucun des autres collaborateurs n’a été autorisé à consulter les documents. Après la visualisation des documents au format numérique (8 000 pages) et leur analyse par le Prof. Mückl, une nouvelle phase de traitement suivie par le Dr Korta, qui a commis par inadvertance une erreur de transcription. Le Dr Korta a noté à tort que Joseph Ratzinger n’était pas présent à la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980. Cette erreur a donc échappé à ses collaborateurs: il ont écrit l’absence là où elle n’a pas eu lieu. Ils se sont fiés à une fausse indication, insérée par erreur, en omettant de demander explicitement à Benoît XVI s’il avait été présent à cette réunion. Sur la base de la transcription erronée du procès-verbal, on a plutôt supposé que Joseph Ratzinger n’était pas présent. Bien qu’il ait été tenu de vérifier ce qui était présenté sur la base de son propre mémoire, Benoît XVI n’a pas remarqué l’erreur due aux délais limités imposés par les experts, et il a fait confiance à ce qui était écrit, et donc son absence a été enregistrée.

    Cette erreur de transcription ne peut être imputée à Benoît XVI comme une fausse déposition consciente ou un « mensonge ».

    De plus, cela n’aurait eu aucun sens que Benoît XVI ait intentionnellement nié sa présence à la réunion : en fait, le procès-verbal de la réunion contient des déclarations de Joseph Ratzinger. La présence de Joseph Ratzinger était donc évidente. Par ailleurs, en 2010, plusieurs articles de presse ont fait état – sans démenti – de la présence du cardinal Ratzinger à la rencontre. De même, une biographie de Benoît XVI publiée en 2020 se lit comme suit : « En tant qu’évêque, lors d’une réunion de l’Ordinariat en 1980, il avait seulement accepté que le prêtre en question puisse venir à Munich pour suivre une psychothérapie » (Peter Seewald, Benedikt XVI, Droemer Verlag 2020, p. 938).

    Dans le rapport, on soutient que :

    Benoît XVI a eu un comportement erroné dans trois autres cas. En fait, même dans ces cas, il aurait su que les prêtres étaient des abuseurs.

    Cela ne correspond pas à la vérité, d’après nos vérifications en effet :

    Dans aucun des cas analysés par le rapport, Joseph Ratzinger n’a eu connaissance d’abus sexuels commis ou de soupçons d’abus sexuels commis par des prêtres. L’expertise n’apporte aucune preuve contraire.

    En ce qui concerne le cas du prêtre X, discuté publiquement dans la réunion de l’Ordinariat de 1980 en ce qui concerne le logement à lui accorder pour la thérapie, le même expert – lors de la conférence de presse du 20.01.2022, à l’occasion de la présentation du rapport sur les abus – a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que Joseph Ratzinger en ait eu connaissance. Lorsqu’un journaliste lui a demandé si les experts étaient en mesure de prouver que Joseph Ratzinger était au courant que le prêtre X avait commis des abus sexuels, l’expert a clairement déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que Joseph Ratzinger en était conscient. Selon l’opinion subjective des experts, ce serait simplement « plus probable ».

    Vous pouvez retrouver la conférence de presse sur le lien suivant : https://vimeo.com/668314410

    À la minute 2:03:46, vous trouvez la question du journaliste : « Ma question se réfère également toujours au cas du prêtre X. Le cabinet d’avocats peut prouver que le cardinal Ratzinger était alors au courant du fait que le prêtre X était un agresseur ? Que signifie « plus probable » dans ce contexte ? » […]

    Un expert répond : « […] Plus probable signifie que nous l’assumons avec une probabilité plus élevée. […] « .

    L’expertise ne contient aucune preuve qui corrobore l’accusation de comportement erroné ou de concours à la couverture.

    En tant qu’archevêque, le cardinal Ratzinger n’a été impliqué dans aucune couverture d’actes d’abus.

    Dans le rapport, on soutient que :

    Dans le mémoire présenté, Benoît XVI a minimisé les actes d’exhibitionnisme. Comme preuve de cette affirmation, l’indication suivante est donnée dans le mémoire : « Le curé X a été noté comme exhibitionniste, mais pas comme abuseur au sens propre. »

    Ce ne correspond pas à la vérité, en effet :

    Dans le mémoire présenté, Benoît XVI n’a pas minimisé les comportements exhibitionnistes, mais il les a expressément condamnés. La phrase utilisée comme prétendue preuve de la minimisation de l’exhibitionnisme est décontextualisée.

    En effet, dans son mémoire, Benoît XVI affirme avec la plus grande clarté que les abus, y compris l’exhibitionnisme, sont « terribles », « coupables », « moralement répréhensibles » et « irréparables ». Dans l’évaluation canonique du fait, introduite dans la mémoire par nous collaborateurs selon notre jugement, on voulait seulement rappeler que pour le droit canonique alors en vigueur l’exhibitionnisme n’était pas un crime au sens strict, puisque la norme pénale relative n’incluait pas parmi les cas les comportements de ce type.

    Pour cette raison, le mémoire présenté par Benoît XVI ne minimise pas l’exhibitionnisme, mais le condamne clairement et explicitement.

    Cette analyse des faits a été rédigée par les collaborateurs du pape émérite en allemand. Si des différences linguistiques sont constatées, c’est la version en langue allemande qui fera foi.

  • Eglise du Saint-Sacrement à Liège : ouverture d’un cycle de cours libres pour la formation religieuse des jeunes adultes.

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    "Conversion de saint Augustin à Milan" : bas relief surplombant l'entrée monumentale de l'église du Saint-Sacrement à Liège (sculpture de P.-.A. Frank, 1723-1796)

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    Les cours sont gratuits. Ils se déroulent dans les locaux de l’église (Bd d’Avroy, 132), au rythme de l’année académique, un jeudi par mois, de 19h00 à 21h00, sous la forme d’une leçon suivie d’un lunch-débat convivial.

    Le premier cycle (année académique 2021-2022) est dédié à la doctrine sociale de l’Eglise (DSE). L’enseignement sur ce thème est assuré par Mme Anne-Marie Libert, licenciée en philosophie et en sciences religieuses, chargée de cours au Séminaire de Namur (SND) et professeur à l’Institut Diocésain de Formation (IDF-Namur).

    Le cycle s’est ouvert le jeudi 21 octobre dernier par un exposé introductif de Mme Libert sur la vision anthropologique qui fonde l’enseignement social de l’Eglise. On trouvera ci-après une synthèse de chaque  exposé littéral.

    Renseignements et inscriptions : sursumcorda@skynet.be

    (prochaine leçon: jeudi 24 février 2022, 19h00-21h00. Thème: la conscience)

    Programme

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    Première leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 21 octobre 2021, de 19h00 à 21h00 :

    LES FONDEMENTS ANTHROPOLOGIQUES

    Compte-rendu de l’exposé (cliquez ici) :

    DSE Leçon 1.pdf

     

    Deuxième leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 11 novembre 2021, de 19h00 à21h00 :

    LA NOTION DE BIEN COMMUN 

    Compte rendu de l’exposé (cliquez ici) :

    DSE Leçon 2.pdf

     

    Troisième leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 16 décembre 2021, de 19h00 à 21h00

    LE PRINCIPE DE SUBSIDIARITÉ 

    Compte rendu de l’exposé (cliquez ici):

    DSE Leçon 3.pdf

     

    Quatrième leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 27 janvier 2022, de 19h00 à 21h00

    LA LIBERTÉ

    Compte rendu de l’exposé

    (à suivre)

     

    Cinquième leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 24 février 2022, de 19h00 à 21h00

    LA CONSCIENCE

    Compte rendu de l’exposé

    (à suivre)

     

    Sixième leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 24 mars 2022, de 19h00 à 21h00

    LES IDÉOLOGIES 

    Compte rendu de l’exposé

    (à suivre)

    Septième, huitième et neuvième leçons

    avril, mai, juin 2022 : jeudis à fixer

    Thèmes et compte rendus à suivre

  • Des hindous rasent un centre d'accueil catholique au bulldozer

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Démolition du centre social Sainte-Croix à Karnataka

    7 février 2022

    Mangalore (Agence Fides) - Un groupe de militants radicaux hindous a détruit le Centre de la Sainte Croix de Saint Antoine, un lieu catholique de prière et d'accueil, construit il y a 40 ans à Urandady Gudde-Panjimogaru, près de la ville de Magalore, dans l'état de Karnataka, au sud de l'Inde. Comme l'a appris l'Agence Fides, le 5 février, des membres du groupe " Shri Sathya Kordabbu Seva Samiti " ont rasé la structure. Les militants sont arrivés avec un bulldozer, démolissant le bâtiment qui offrait des services sociaux.

    Le centre Sainte-Croix de Saint-Antoine fonctionnait comme un centre d'asile et d'hébergement pour les familles défavorisées. Une trentaine de familles locales ont exprimé leur grande détresse et leur inquiétude face à cet incident et se sont retrouvées sans abri.

    La démolition a eu lieu sans aucune justification légale, alors que la structure avait fait l'objet d'une plainte de groupes hindous qui la considéraient comme "illégale" et demandaient sa démolition. Dans un ordre précis, les autorités civiles ont émis ces derniers jours une circulaire stipulant que personne n'avait le droit de pénétrer dans les locaux du Centre jusqu'à une décision de justice, attendue lors d'une audience prévue le 14 février.

    Antony Prakash Lobo, président du comité de construction du centre St Anthony's Holy Cross, a soumis un "rapport de première information" notant que "cette action illégale crée la discorde dans une communauté éprise de paix". "Cet acte est contraire à la loi, c'est un abus de pouvoir flagrant, en violation totale des ordres émis par la Cour", a-t-il fait remarquer.

    Les catholiques indiens notent que de plus en plus de rapports font état de violences commises contre des communautés, des structures et des centres de prière chrétiens dans toute l'Inde. Comme l'a rapporté Fides, dans un autre incident, également le 5 février, une église protestante a été incendiée par des habitants du village de Kistaram, dans l'État de Chhattisgarh, au centre de l'Inde. En 2021, plus de 500 épisodes d'attaques contre des églises et des chrétiens ont été signalés.

    (SD-PA) (Agence Fides 7/2/2022)

  • Un "tournant stratégique" du Vatican sur le suicide assisté ?

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal La Croix :

    Suicide assisté, le tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique

    L’Académie pontificale pour la vie s’est montrée récemment favorable à ce que l’Église italienne ne s’oppose plus à la législation sur le suicide assisté. Un tournant dans la stratégie adoptée par Rome sur les questions de bioéthique : l’Église espère ainsi continuer à pouvoir faire entendre sa voix, quitte à participer à des « lois imparfaites ».

    7/02/2022

    Tout a commencé par un article publié, le 15 janvier, dans La Civiltà Cattolica. La revue jésuite dirigée par Antonio Spadaro, un proche du pape, publie ce jour-là un article intitulé « La discussion parlementaire sur le suicide assisté ». Le propos, signé par le père Carlo Casalone, est simple mais pour le moins surprenant : alors que l’Italie s’apprête à légiférer sur la fin de vie, l’Église catholique aurait intérêt à y soutenir le suicide assisté plutôt que l’euthanasie. En contradiction avec la doctrine de l’Église.

    → CONTEXTE. Suicide assisté : l’Italie relance le débat

    Il faut dire que l’Italie fait face à un cas bien particulier : depuis une décision de la Cour constitutionnelle en 2019 dépénalisant l’aide au suicide sous certaines conditions, les parlementaires italiens sont contraints de légiférer sur la question. Deux voies s’ouvrent à eux. Première option, autoriser, sous conditions, une personne à aider un proche en fin de vie à mettre fin à ses jours. Seconde possibilité : supprimer, par référendum, dans le droit pénal italien, l’interdiction du « meurtre de la personne consentante », et ouvrir ainsi très largement la voie à l’euthanasie. Deux choix que l’Église catholique a toujours réprouvés.

    Le Vatican est-il donc en train de changer de stratégie ?

    À toute première vue, tout laissait donc à penser que ce texte du père Casalone s’inscrivait avant tout dans un contexte italien. Jusqu’à ce que soit publiée dans Le Monde, le 31 janvier, une tribune de la moraliste française Marie-Jo Thiel, soulignant qu’il fallait y voir le signe d’un changement plus large de positionnement de l’Église.

    → À LIRE. En Italie, le Vatican s’alarme du retour du débat autour de l’euthanasie

    Et en effet, tout indique aujourd’hui qu’il ne concerne pas que l’Italie. D’abord, tous les textes de La Civiltà Cattolica sont, comme le rappelle régulièrement son directeur, approuvés au Vatican par la Secrétairerie d’État. Ensuite, parce que son auteur, le jésuite Carlo Casalone, est l’un des collaborateurs de l’Académie pontificale pour la vie, instance en charge, auprès du pape, de la réflexion sur les délicats sujets de la bioéthique. Et que le texte de Marie-Jo Thiel a été publié dans Le Monde avec son approbation.

    Le Vatican est-il donc en train de changer de stratégie ? « Nous sommes dans un contexte précis, avec un choix à opérer entre deux options, dont aucune – suicide assisté ou euthanasie – ne représente la position catholique », répond Mgr Renzo Pegoraro, médecin et chancelier (« numéro deux ») de l’Académie pontificale pour la vie.

    « Quoi qu’il en soit, il y aura une loi, poursuit-il. Et parmi ces deux possibilités, c’est le suicide assisté qui restreint le plus les dérives car il serait accompagné de quatre conditions strictes : la personne demandant de l’aide doit être consciente et pouvoir l’exprimer librement, être atteinte d’une maladie irréversible, ressentir des souffrances insupportables et dépendre d’un traitement de maintien en vie comme un respirateur. » En somme, l’Église fait le choix du moindre mal ? « Plutôt du bien le meilleur. Il s’agit de voir quelle loi peut limiter le mal », corrige Mgr Pegoraro. Qui admet : « C’est un terrain difficile, délicat. »

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  • Le cardinal Zen pris pour cible par un journal du Parti communiste chinois

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    D'Asia News :

    Un journal pro-Pékin s'en prend au cardinal Zen

    Quatre articles de Ta Kung Pao critiquent le cardinal pour le mouvement de protestation de 2019 et le mouvement pro-démocratie, qui a récemment été muselé par les autorités en vertu de la loi sur la sécurité. Cette démarche pourrait annoncer une répression contre les activités religieuses à Hong Kong, les écoles catholiques et protestantes étant les premières visées.

    Hong Kong (AsiaNews) - La presse en langue chinoise a commencé à s'en prendre au cardinal Joseph Zen Ze-kiun, 90 ans, évêque émérite de Hong Kong et soutien bien connu du mouvement pro-démocratique local, selon Nina Shea, directrice du Center for Religious Freedom de l'Institut Hudson, qui écrit dans The Epoch Times.

    Au cours de la dernière semaine de janvier, quatre articles sont parus dans Ta Kung Pao, un journal appartenant au gouvernement, accusant le cardinal d'avoir incité les étudiants à aller contre une série de mesures gouvernementales en 2019.

    Le cardinal Zen n'est pas apprécié par Pékin pour ses critiques du contrôle exercé par le Parti communiste chinois (PCC) sur les communautés religieuses.

    Il s'insurge contre le retrait des croix extérieures des églises de Chine continentale et célèbre régulièrement des messes commémoratives pour les martyrs de la place Tiananmen de Pékin, c'est-à-dire les jeunes massacrés par les autorités le 4 juin 1989 pour avoir réclamé la liberté et la démocratie.

    Le cardinal est également opposé à l'accord entre le Vatican et la Chine sur les nominations épiscopales.

    Le cardinal Zen a ouvertement défendu les droits civils à Hong Kong et en Chine continentale, et a souvent assisté aux procès de prisonniers politiques et de militants pro-démocratie emprisonnés pour avoir enfreint la loi draconienne sur la sécurité imposée par Pékin à Hong Kong en 2020.

    Un article de Ta Kung Pao est intitulé "Card Zen utilise son statut d'ecclésiastique pour perturber Hong Kong".

    Pour le journal pro-régime, le prélat est également à blâmer pour ses liens avec le magnat des médias Jimmy Lai et l'ancien membre du Conseil législatif Martin Lee, l'un des fondateurs du Parti démocratique.

    Tous deux catholiques, Lai et Lee ont été condamnés à des peines de prison pour avoir participé à des rassemblements pro-démocratie interdits par les autorités.

    Les articles contre le cardinal chinois notent que nombre des militants pro-démocratie détenus ont été scolarisés dans des écoles chrétiennes. Selon Ta Kung Pao, certaines églises ont incité des étudiants à se soulever et leur ont ensuite donné refuge.

    La publication pro-Pékin demande que les institutions religieuses de Hong Kong soient placées sous le contrôle du gouvernement. Actuellement, elles ne sont pas tenues de suivre la ligne du Parti et son programme de "sinisation" des religions poursuivi par Xi Jinping, comme elles le sont en Chine continentale.

    La demande de restrictions sur l'Église représente un saut qualitatif dans les relations entre le PCC et les autorités catholiques.

    Anticiper les mouvements du gouvernement chinois par des articles et des commentaires dans la presse pro-gouvernementale est une astuce classique du Parti.

    À Hong Kong, de tels écrits ont souvent précédé l'arrestation de personnalités pro-démocratiques ou la fermeture de journaux et d'organisations pro-démocratiques.

    L'impression est que le Cardinal Zen est pris pour cible afin d'envoyer des messages à la hiérarchie catholique de Hong Kong.

    Certains observateurs font remarquer qu'après la répression du mouvement pro-démocratique par Pékin, l'Église catholique reste le seul groupe organisé de Hong Kong à jouir d'une certaine autonomie.

    En ce sens, les articles contre Card Zen pourraient annoncer une répression des activités religieuses dans l'ancienne colonie britannique.

    Ce premier mouvement, souligne Nina Shea, pourrait voir le gouvernement prendre le contrôle des écoles chrétiennes, tant catholiques que protestantes.

  • Les actions d’influences politiques et juridiques pro-avortement en Europe et en particulier en Pologne

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    De Louis-Marie Bonneau en Tribune sur le site de Valeurs Actuelles :

    L’influence des lobbies de l’avortement en Europe  

    Louis-Marie Bonneau, chercheur associé au European Centre for Law and Justice (ECLJ), expose les actions d’influences politiques et juridiques pro-avortement en Europe et en particulier en Pologne.

    Lors de la dernière session plénière du Parlement européen en janvier, le président Macron a appelé à inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Cette déclaration tente de parachever le travail d’influences des lobbyistes pro-avortement en Europe. Ces derniers, très actifs au Parlement européen et devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) sont bien souvent financés par des fondations extra-européennes. Contrairement à ce qu’affirme une partie de la presse, les ingérences idéologiques étrangères sur cette question sont majoritairement de gauche.

    Le 25 mars 2021, les Commissions FEMM (droits de la femme) et INGE (ingérence étrangère), organisaient une audition publique conjointe sur le Financement des organisations anti-choix. Il s’agissait de cibler les organisations de défense de la vie en Europe, expliquant qu’elles s’ingéraient de façon illégitime dans les affaires européennes par des opérations de désinformation. Paradoxalement, ce sont précisément des organisations pro-avortement, financées par des grandes fondations étrangères qui étaient invitées à cette audition. Par exemple, l’European Parliamentary Forum for Sexual & Reproductive Rights (EPF) de Neil Datta est un des principaux lobbies pro-avortement au Parlement européen. En 2018, EPF déclarait disposer d’un budget de 3 589 422 euros dont 2 357 251 euros en provenance de la Fondation Gates. L’EPF est aussi financé par plusieurs autres organisations, au premier rang desquelles l’Open Society Fondations. Également financé par de nombreuses fondations extra-européennes, OpenDemocracy était aussi représenté à cette audition. OpenDemocracy est une organisation qui produit des enquêtes et du contenu médiatique contre ceux qui « s’attaqueraient » aux droits des femmes.

    Neil Datta et OpenDemocracy mènent une action de lobbying importante, essayant de faire croire à l’existence d’un réseau secret, puissant et mondial d’opposants à l’avortement. Les méthodes employées sont à la limite de la légalité et indignes, en ce qu’elles s’attaquent aux personnes plutôt qu’à leurs arguments. En 2012, l’EPF publiait une black-list de personnalités pro-vie, comme Jean-Marie Le Méné ou Grégor Puppinck, indiquant des détails de leur vie privée, notamment religieux et relatifs à leurs enfants. Depuis, EPF publie régulièrement des rapports attaquant ses opposants. De la même façon, en octobre 2020, Claire Provost (OpenDemocracy) publiait un article contre les groupes chrétiens conservateurs, lui aussi aux relents conspirationnistes. Il s’appuyait sur les textes de Neil Datta et prétendait exposer l’influence de la droite chrétienne américaine dans le monde, grâce à d’énormes sommes d’« argent sale ».

    La Pologne comme révélateur de l’influence étrangère sur l’avortement en Europe

    Au Parlement européen comme au Conseil de l’Europe, le cas polonais est emblématique de cette lutte d’influence que l’avortement suscite. Cette lutte est particulièrement visible depuis la décision du Tribunal constitutionnel polonais du 22 octobre 2020, interdisant l’avortement en raison du handicap du bébé. Dans ce combat, l’éclair rouge de la Strajk Kobiet (Grève des femmes) est devenu le symbole porté par les militants qui s’opposent à cette interdiction. Il est aujourd’hui utilisé comme une arme de guérilla symbolique et est brandi publiquement, aussi bien par des députés militants pour la cause, lors de débats publics au Parlement européen, que par des membres de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

    À la différence des députés européens ayant un engagement politique, le fait que des membres du greffe de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) s’affichent avec ce symbole est choquant. Du fait même de leur fonction au sein de cette juridiction, ils devraient être particulièrement neutres, conformément au statut du personnel du Conseil de l’Europe (art. 25-27). Cette obligation de neutralité est d’autant plus importante que des affaires doivent être jugées par la Cour européenne sur cette question précise. En effet, aujourd’hui en Pologne, un réseau de militantisme juridique met en œuvre des litiges stratégiques pour contrer le droit polonais relatif à l’avortement devant la CEDH. Au sein de ce réseau, la Fondation Helsinki et la Federation for Women and Family Planning (Federa) sont très actives. Federa est financée entre autres par l’Open Society Foundations, avec près de 500 000 euros entre 2017 et 2020.

    Depuis des années, Federa mène une stratégie juridique consistant à déposer des requêtes à la CEDH, pour tenter de faire évoluer le droit polonais. En avril 2021, elle a lancé une action visant à soumettre une plainte collective à la CEDH (Women’s Collective Complaint) contre la décision du Tribunal constitutionnel sur l’avortement eugénique. Le 1er juillet 2021, la CEDH, de façon exceptionnellement rapide, a informé le gouvernement polonais de sa décision de juger une série de 12 affaires. Cette annonce de la Cour est étonnante puisqu’aucune des requérantes n’est “victime” d’une impossibilité d’avorter. En effet, celles qui sont enceintes attendent un enfant en bonne santé et ne veulent pas avorter. Certaines autres ne peuvent ou ne veulent pas tomber enceintes. Elles invoquent simplement devant la CEDH, leur crainte de ne pas pouvoir avorter si, dans l’hypothèse d’une grossesse future, un handicap était décelé chez leur bébé. Il s’agit de l’argumentaire fourni par Federa sous la supervision des avocates Kamila Ferenc, Agata Bzdyń et Monika Gąsiorowska. Ces deux dernières sont d’anciennes juristes de la CEDH qui travaillent aussi sur ces sujets avec la Fondation Helsinki. Cela pose d’autant plus question que des fonctionnaires du Conseil de l’Europe et certains membres du greffe de la Cour qui, dans les faits, examinent la recevabilité des requêtes, sont eux aussi passés par cette fondation (c’est le cas de Marcin Sczaniecki). En outre, sept juges de la CEDH présents entre 2009 et 2021, ont été membres des Helsinki Committees au cours de leur carrière.

    Alors que le gouvernement polonais démocratiquement élu met en œuvre une politique pro-vie, ce sont des militants pro-avortement financés en grande partie par des fondations étrangères qui mettent à mal ce processus démocratique.

    Lire également : L’avortement dans la Charte des droits fondamentaux : une simple déclaration symbolique ?

  • Sur la féminisation galopante des élites

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    La féminisation des élites occidentales et ses conséquences

    « La surproduction des élites annonce toujours la décadence d’un État et l’instabilité politique » disait l’anthropologue russo-américain Peter Turchin dans son livre « Ages of discord » en 2016. Quand les surdiplômés deviennent plus nombreux que les postes prestigieux ou avantageux, la frustration s’installe. Un phénomène nouveau est apparu, constate Mary Harrington pour The Critic Magazine (voir son article en lien) : la féminisation galopante de ces élites.

    Le « tsunami » féminin dans les universités et les grandes écoles

    L’équilibre entre les sexes dans les universités américaines date de 1978. Aujourd’hui, les filles représentent 60% des étudiants. Historiquement, les postes les plus qualifiés ont été occupés par des hommes. Un changement majeur est en cours. Or, si le système éducatif d’excellence est en « surchauffe » par rapport aux postes disponibles, quelle forme va prendre le mécontentement de cette élite féminine ? Les optimistes peuvent y voir un motif d’espoir : la frustration des femmes revêt rarement la violence exsudée par les hommes. On entrerait dans une société plus bienveillante. Les travaux de psychologues et sociologues contemporains, comme Joyce Benenson à Harvard, tendent à démontrer que la « douceur de l’âme féminine » est plus un fantasme qu’une réalité. Benenson écrit que les femmes ont dû adapter leur stratégie compétitive pour pallier leur relative faiblesse physique. Elle continue en décrivant les tactiques adoptées : ne pas faire obstacle frontalement aux buts poursuivis par une concurrente. Affirmer son ambition seulement du haut d’une position sociale privilégiée par rapport à ses congénères. Imposer l’égalité au sein du groupe qu’elle domine et ostraciser toute concurrente potentielle. La déchéance des hiérarchies officielles dans les entreprises est à mettre en parallèle. Une étude globale du cabinet Mercer en 2017 indiquait qu’un tiers des sociétés interrogées prévoyaient « d’aplanir » leur organisation.

    L’impact sur les relations en entreprise et le marché du travail

    Corrélation n’est pas causalité. Mais on peut établir un lien entre la féminisation des postes administratifs et la promotion de la « diversité et de l’inclusion » dans les grandes entreprises. Harrington suggère que l’emploi des réseaux sociaux pour livrer une rivale à la vindicte populaire –et l’empêcher d’accéder à un poste convoité – est une stratégie convenant à la psychologie féminine. La (sur)production d’élites a conduit dans les organisations au gonflement de l’administration. Une enquête de 2014 montrait que le rapport entre postes d’enseignants et d’administrateurs avait chuté de 40% entre 1990 et 2012 dans les universités américaines. 70% des emplois de « back office » sont occupés par des femmes. Les conséquences sur le marché du travail sont visibles : les métiers des « ressources humaines » sont en pleine expansion. 71% des professionnels de ce secteur sont des femmes aux États-Unis. Les spécialistes « diversité et inclusion » sont les nouvelles « stars ». Le site Hive Learning a publié la liste des personnalités les plus influentes en 2019 dans cette spécialité : 63 femmes et 13 hommes. Le communautarisme conduit à protéger les membres de son groupe. On comprend mieux la pression exercée pour imposer des quotas toujours plus hauts de femmes et de personnes issues de « minorités ».

    La lutte sociale devient une guerre des sexes

    La féminisation du travail présente un avantage : les rivalités sont moins violentes. Quelles conséquences sur la relation entre les sexes ? L’Université de Californie affiche notamment que 70% de ses postes manuels – donc peu qualifiés – sont tenus par des hommes. À l’inverse, ses postes de gestionnaires sont occupés à 75% par des femmes. Depuis 1990, la proportion des métiers manuels aux États-Unis s’est écroulée d’un tiers alors que les emplois plus qualifiés ont doublé. Un tournant politique : 71% des ouvriers blancs ont voté en 2016 pour Donald Trump. Par ailleurs, une étude mondiale démontre que les femmes accordent toujours une grande importance au statut social d’un partenaire potentiel. Rien à voir avec l’oppression du patriarcat mais plutôt le fruit d’une stratégie évolutive millénaire. Que se passe-t-il si le statut des femmes monte alors que celui des hommes tombe ? L’Institute of Family Studies en 2018 montre que si le célibat des femmes est resté stable, il a augmenté très fortement chez les hommes ces 30 dernières années. Les mariages sont plus tardifs et les psychologues notent une frustration grandissante chez les deux sexes…

    Le problème n’est pas tant la féminisation que la surproduction des élites. La crise de la Covid-19 a révélé le besoin de réindustrialisation en Occident. Les bénéfices économiques, réduction du chômage et balance commerciale, sont évidents. On oublie un autre besoin : redonner ses lettres de noblesse au travail de production, typiquement masculin. N’en déplaise aux féministes, les « hommes déconstruits » font rarement le bonheur des femmes…

    Ludovic Lavaucelle

    Pour aller plus loin : The new female ascendency

    >>> Lire l'article sur : The Critic Magazine

  • François : « Toute vie doit être protégée, toujours ! »

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Journée pour la vie en Italie: « Toute vie doit être protégée, toujours ! »

    Appel du pape François après l’angélus

    « Toute vie doit être protégée, toujours ! », a déclaré le pape François en italien, après l’angélus de dimanche, 6 février 2022, à l’occasion de la Journée italienne « pour la vie ».

    Le pape François a pensé à toutes les vies qui sont particulièrement en danger dans les sociétés modernes: « Aujourd’hui, en Italie, on célèbre la Journée pour la vie, sur le thème « Protéger toute vie ». Cet appel est valable pour tous, en particulier pour les catégories les plus faibles : les personnes âgées, les malades, et même les enfants que l’on empêche de naître. Je me joins aux évêques italiens pour promouvoir la culture de la vie comme réponse à la logique du déchet et du déclin démographique. Toute vie doit être protégée, toujours ! »

  • Plongée dans le quotidien des 35 chanoines de Lagrasse

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    De KTO télévision :

    Chanoines à l’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse

    30/12/2021

    Le documentaire nous plonge dans le quotidien des 35 chanoines réguliers de la communauté de la Mère de Dieu. Vivant dans l’abbaye millénaire Sainte-Marie de Lagrasse dans un des plus beaux villages de France à 30 km de Narbonne, ces hommes de prière et d’action sont soumis à la Règle de Saint Augustin. Leur exemple ? C’est la primitive Église des apôtres rassemblée autour du Christ. Située à la jonction du clergé régulier (soumis à une règle) et du clergé diocésain (obéissant à l’évêque) leur vocation est bien particulière. Pourquoi ont-ils choisi cette forme de vie ? Pour y répondre, le réalisateur Jean-Baptiste Farran s’attache à suivre en particulier quatre chanoines qui témoignent par leur parcours singulier des joies et des difficultés de leur engagement. UNE COPRODUCTION KTO/ZORN PRODUCTION 2021 - Réalisée par Jean-Baptiste Farran

  • Chantal Delsol sur la fin de la chrétienté et l'effondrement du catholicisme

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    Des propos recueillis par Laurent Ottavi sur Aleteia.org :

    « La fin de la chrétienté correspond à un effondrement du catholicisme »

    7/02/22

    Dans "La Fin de la chrétienté" (Cerf), Chantal Delsol s’interroge sur l’agonie d’une civilisation, née avec le christianisme, puis le catholicisme. Les chrétiens, plutôt que de tomber dans le piège de l’impatience, devraient, selon la philosophe, recourir à l’exemple et au témoignage.

    Chantal Delsol est philosophe, membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Dans ses derniers essais, Le Crépuscule de l’universel (Cerf, 2020) et La Haine du monde, Totalitarismes et postmodernité (Cerf, 2016), elle décryptait la discorde entre les modernes et les antimodernes, entre ceux qui veulent remplacer le monde existant et ceux qui veulent le cultiver comme des héritiers. Poussant plus loin l’analyse, la philosophe s’attaque dans La Fin de la chrétienté aux conséquences du déclin du catholicisme en Occident avec le retour du paganisme. Pour elle, le christianisme doit inventer un autre mode d’existence. Elle explique son point de vue à Aleteia.

    Aleteia : la chrétienté, expliquez-vous dans votre livre, est une civilisation contrairement au christianisme. Si la première est finie, le second peut perdurer. Qu’entendez-vous par chrétienté et civilisation ?

    Chantal Delsol : la chrétienté est cette civilisation, autrement dit ce système du monde, qui a été constitué autour et sous la houlette du christianisme, puis du catholicisme. Il s’agit d’un mode d’être à la fois total et cohérent : il sous-entend en même temps la croyance religieuse, les mœurs, la morale, les lois, les types de pouvoir, les types de famille et la sociologie, etc. Et dans ce cadre, tout est cohérent : par exemple le pouvoir politique correspond avec la définition de Dieu (la démocratie est inventée en Occident parce que nous avons un Dieu qui confère la liberté à l’homme, sa créature). Chaque civilisation est à cet égard un ensemble cohérent. Ainsi le christianisme a-t-il construit le monde qui lui convenait, comme l’islam-religion a construit l’islam-civilisation. Dans la chrétienté-civilisation, c’est le christianisme, puis le catholicisme, qui impose ses lois et ses mœurs, qui conseille les puissants, qui apporte ses modèles de pouvoir et de vie. C’est cette influence-pouvoir qui est aujourd’hui effacée.

  • France : bénédiction abbatiale à Notre-Dame de Triors

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    Triors  8 septembre2018_abbaye_Triors_Humanae_Vitae_3-min.jpg

    La page facebook du diocèse de Versailles relaye des photos de la bénédiction abbatiale de Dom Louis Blanc, nouvel abbé de l’abbaye Notre-Dame de Triors (Drôme) ce 2 février, fête de la Présentation de Jésus au temple. La messe était concélébrée par différents évêques et pères abbés et présidée par Mgr Michel, évêque de Valence.

    Triors-Benediction-Abbatiale-2.jpgAgé de 35 ans, Dom Louis Blanc est originaire de Saint Germain du Chesnay (diocèse de Versailles) et a été scout du Chesnay. L’abbaye Notre-Dame de Triors a été fondé en 1984 par des moines de Fontgombault. Elle a été érigée en abbaye en 1994 avec Dom Hervé Coureau comme premier Père Abbé. Dom Hervé Coureau avait remis sa charge en novembre dernier. L’abbaye compte une quarantaine de moines.

     

    Appartenant à la congrégation de Solesmes, l'abbaye a gardé les traditions liturgiques grégoriennes et dès 1984 a profité de l'indult envers le rite de Saint Pie V.  

  • Un résumé du magistère de François à l'intention des téléspectateurs de la RAI

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    Image

    De Gian Guido Vecchi sur le site du Corriere della Sera :

    Le pape François chez Fabio Fazio : l'interview sur "Che tempo che fa", en direct

    Le pape François s'est entretenu en liaison vidéo depuis la Casa Santa Marta avec Fabio Fazio

    Dimanche soir, le pape François a été interviewé par Fabio Fazio sur Che tempo che fa (RaiTre). François s'est exprimé par liaison vidéo depuis la Casa Santa Marta, au Vatican, où il réside.

    La guerre, "un non-sens de la création". Les migrants, les pauvres et le besoin de "toucher" la douleur des autres, "il ne suffit pas de voir, il faut sentir". La "mondanité spirituelle" qui est "le plus grand mal de l'Église" et "engendre une chose hideuse, le cléricalisme, une perversion de l'Église". Mais il y a aussi eu des observations plus personnelles, comme lorsque Fabio Fazio lui a demandé : "Vous sentez-vous parfois seul, avez-vous des amis ? Et François de répondre : "Oui, je suis un homme ordinaire, j'aime être avec mes amis, j'en ai besoin. J'ai peu d'amis mais de vrais amis".

    Le Pape a été interviewé par "Che tempo che fa", sur Rai Tre, en relation avec Santa Marta, presque un résumé du magistère de François à l'intention des téléspectateurs.

    Tout d'abord, la migration, les camps en Libye et le traitement "criminel" des migrants, l'UE qui doit "se mettre d'accord" sur la répartition et ne pas tout laisser à des pays comme "l'Italie ou l'Espagne", la Méditerranée qui est devenue un "cimetière", et des tragédies comme les 12 migrants retrouvés morts de froid à la frontière entre la Grèce et la Turquie : "C'est un signe de la culture de l'indifférence. Les catégories qui occupent la première place en ce moment sont les guerres. Les gens sont en deuxième position. Il y a des catégories qui comptent et d'autres qui sont en bas de l'échelle : les enfants, les migrants, les pauvres, ceux qui n'ont pas de quoi manger. En un an sans fabriquer d'armes, vous pourriez donner de la nourriture et une éducation au monde entier. Nous voyons comment les économies sont mobilisées et ce qui est le plus important aujourd'hui, la guerre : guerre idéologique, guerre de pouvoir, guerre commerciale et nombreuses usines d'armement".

    Il y a des signes d'espoir, comme l'histoire de John, un jeune Ghanéen de 25 ans, qu'il a évoqué à l'Angélus : "Pour arriver ici, il a souffert tout ce que souffrent tant de migrants, et à la fin il s'est installé dans le Monferrato, il a commencé à travailler, à faire son avenir, dans une entreprise vinicole. Et puis il est tombé malade d'un terrible cancer, il est en train de mourir. Et quand ils lui ont dit la vérité, ce qu'il aurait aimé faire, il a répondu : "Rentrer à la maison pour embrasser mon père avant qu'il ne meure". En mourant, il a pensé à son père. Et dans ce village du Monferrato, on a immédiatement fait une collecte et, après l'avoir bourré de morphine, on l'a mis avec un compagnon dans un avion et on l'a envoyé pour qu'il meure dans les bras de son père. Il nous montre qu'aujourd'hui, au milieu de tant de mauvaises nouvelles, il y a de bonnes choses, des saints à côté".

    M. Fazio l'a également interrogé sur les tensions entre la Russie et l'Ukraine, et sur le risque de guerre. Un "non-sens" présent dès le début, dès l'histoire biblique de Caïn : "Il y a comme un contre-sens de la création, c'est pourquoi la guerre est toujours une destruction. Faire la guerre est une mécanique de destruction". Au sujet du "toucher la douleur", François cite en exemple "les médecins, les infirmières et les infirmiers qui ont donné leur vie dans cette pandémie : ils ont touché le mal et ont choisi de rester là avec les malades". François a parlé de ses goûts musicaux, "des classiques mais aussi du tango" qu'il a dansé dans sa jeunesse, comme il se doit à Buenos Aires : "Un porteño qui ne danse pas le tango n'est pas un porteño !".

    Il se souvient qu'enfant, il rêvait d'être "boucher", car "quand j'allais avec ma grand-mère, je voyais qu'il mettait beaucoup d'argent de côté...".

    Il a également parlé du pardon, "c'est un droit de l'homme". De la prière, "c'est ce que fait un enfant qui se sent impuissant et qui dit : papa, maman". Et encore le soin de la création, le besoin d'être proche des enfants. Douleur innocente : "Pourquoi les enfants souffrent-ils ? Il n'y a pas de réponse. Dieu est fort, oui, omnipotent dans l'amour. Au contraire, la haine, la destruction, sont entre les mains d'un autre qui a semé le Mal dans le monde par envie".

    À la fin, il a demandé aux gens de prier pour lui et a cité le "Miracle à Milan" de De Sica : "Dans ce film, une diseuse de bonne aventure lit dans les mains et dit "merci cent lires", je vous dis : cent prières".

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