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  • Le Pape fait sa première interview sur une chaîne de télévision américaine

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    Du Catholic Herald :

    Le Pape fait sa première interview sur une chaîne de télévision américaine

    25 avril 2024

    En 11 ans de pontificat, le pape François a accordé sa première longue interview en tête-à-tête avec une chaîne de télévision américaine.

    Le 24 avril, le pape, âgé de 87 ans, s'est entretenu à Rome avec la présentatrice Norah O'Donnell de CBS (abréviation de Columbia Broadcasting System), l'un des principaux réseaux commerciaux de télévision et de radio aux États-Unis.

    Au cours de l'entretien, le pape a "partagé ses idées sur l'état du monde" et a parlé de "la guerre, la paix, la famine et le changement climatique", explique Norah O'Donnell dans une courte vidéo promotionnelle de CBS.

    Des extraits de l'interview "révolutionnaire" ont été diffusés dans le journal télévisé du soir de CBS mercredi soir, tandis qu'une version plus longue est prévue pour la célèbre émission "60 Minutes", suivie d'une émission spéciale d'une heure à une heure de grande écoute, qui sera diffusée le 20 mai.

    L'interview de CBS porte sur la prochaine Journée mondiale de l'enfance, rapporte Crux. Cette journée, qui se tiendra au Vatican les 25 et 26 mai, est organisée par le père franciscain Enzo Fortunato, récemment désigné par François comme le tout premier porte-parole de la basilique Saint-Pierre.

    Le pape a évoqué les conséquences négatives de la guerre sur les enfants, en se référant en particulier à l'Ukraine et en répétant un point qu'il a souvent soulevé dans le passé :

    "Ces enfants ne savent pas sourire", a déclaré le pape. "Je leur dis quelque chose, mais ils ont oublié de sourire. Et c'est très dur quand un enfant oublie de sourire. C'est vraiment très grave. Très grave."

    Après qu'on lui a demandé s'il avait un message pour Vladamir Poutine concernant la guerre en Ukraine, il a élargi sa réponse pour l'appliquer à tous les pays en guerre, y compris Gaza, réitérant ses appels insistants à un cessez-le-feu dans cette région et affirmant qu'"une paix négociée vaut mieux qu'une guerre sans fin", rapporte Crux.

    Plus tôt dans la conversation, on a demandé à François ce qu'il pensait de ceux qui décrivent la violence à Gaza comme un "génocide". Le pontife a simplement répété le terme, note Crux, puis a décrit comment il appelle la seule paroisse catholique de Gaza tous les soirs vers 19 heures, heure de Rome, pour faire le point, ajoutant qu'il avait récemment entendu dire que les gens se battaient pour les réserves de nourriture limitées qui parviennent dans la région.

    François a largement balayé les inquiétudes concernant son état physique, déclarant : "Ma santé est bonne". Il s'est également attaqué aux sceptiques du changement climatique. "Il y a des gens qui sont stupides, et qui sont stupides même si vous leur montrez des recherches, ils n'y croient pas", a-t-il déclaré. "Pourquoi ? Parce qu'ils ne comprennent pas la situation, ou parce qu'ils sont intéressés, mais le changement climatique existe.

    Interrogé sur la baisse des effectifs de l'Église catholique aux États-Unis, François a répondu par une version de sa réponse classique "de la place pour tout le monde". "Je dirais qu'il y a toujours une place, toujours. Si dans cette paroisse le prêtre ne semble pas accueillant, je comprends, mais allez voir ailleurs, il y a toujours une place", a déclaré François. "Ne fuyez pas l'Église. L'Église est très grande. C'est plus qu'un temple... il ne faut pas la fuir".

    Le pape a également évoqué la nécessité pour l'Église catholique de trouver un équilibre entre ses règles en matière d'avortement, de mariage homosexuel et de contraception et la nécessité d'être plus accueillante, selon le site web de CBS.

    Pendant l'interview, qui a duré une heure, le pape s'est exprimé en espagnol et ses réponses ont été traduites en anglais par un interprète.

  • 60 000 personnes se sont réunies place Saint-Pierre

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    De Vatican News (Jean-Benoît Harel) :

    François accueille «à bras ouverts» l'Action catholique italienne

    À l’appel de l’Action catholique italienne, 60 000 personnes se sont réunies place Saint-Pierre à Rome ce jeudi 25 avril, pour une rencontre avec le Pape François. Dans son discours, il a insisté sur l’importance de garder les bras ouverts pour accueillir toute personne, à l’image de l’étreinte du Père qui sauve.

    Une foule colorée, de tous âges et de toute l’Italie s’est amassée dans une ambiance joyeuse sur la place Saint-Pierre. Ce jeudi 25 avril, jour férié en Italie qui célèbre sa libération de l’occupation de l'Allemagne nazie et du pouvoir fasciste, 60 000 membres ou sympathisants de l’Action catholique italienne ont participé à l’audience du Pape François.

    Lors de son discours, le Saint-Père est revenu sur le titre de l’événement, «À bras ouverts», justement situé entre les colonnades du Bernin sur la place Saint-Pierre dont il est dit qu’elle s’ouvre pour embrasser le monde.

    Pour le Souverain pontife, «l'étreinte est l'une des expressions les plus spontanées de l'expérience humaine». La vie de l’homme s’ouvre avec l’étreinte de ses parents, a-t-il expliqué. Elle est suivie de nombreuses autres qui «donnent sens et valeur aux jours et aux années, jusqu'à la dernière, celle de quitter le chemin terrestre». Le Souverain pontife a insisté sur «la grande étreinte de Dieu» à l’image de la parabole du Père miséricordieux (cf. Lc 15) , et a distingué entre trois types d’étreinte: celle qui manque, celle qui sauve et celle qui change la vie.

    Le chemin de l'étreinte est le chemin de la vie

    Face aux membres de l’Association catholique italienne engagés dans le service auprès des plus pauvres, François a déploré les «étreintes qui manquent», qui se heurtent à des résistances ou des fermetures, et qui engendrent les guerres. «Oui, à l'origine des guerres, il y a souvent des étreintes manquées ou refusées», a-t-il insisté, encourageant les membres de l’AC à «témoigner à tous que le chemin de l'étreinte est le chemin de la vie».

    Le Pape s’est ensuite intéressé à «l’étreinte qui sauve», d’abord humaine mais surtout spirituelle, car Dieu vient sauver chacun, avec «l'étreinte miséricordieuse du Dieu qui sauve, du Père bon qui s'est révélé en Jésus et dont le visage se reflète dans chacun de ses gestes, de pardon, de guérison, de délivrance, de service».

    “Ne perdons donc jamais de vue l'étreinte du Père qui sauve, paradigme de la vie et cœur de l'Évangile, modèle de la radicalité de l'amour, qui se nourrit et s'inspire du don gratuit et toujours surabondant de Dieu. Laissons-nous embrasser par Lui, comme des enfants pour pouvoir embrasser nos frères et sœurs avec la même charité.”

    L’étreinte de la charité

    À l’image de nombreux saints bouleversés par une étreinte, comme saint François qui décide de tout quitter pour suivre le Seigneur, après avoir embrassé un lépreux, «l’étreinte de la charité» doit être le «dénominateur commun de la vie associative», de l’Action catholique italienne. «Qu'elle façonne tous vos efforts et votre service, afin que vous viviez fidèles à votre vocation et à votre histoire», a lancé le Pape François devant une place Saint-Pierre remplie de drapeaux et de banderoles.

    Pour l’évêque de Rome, en se faisant témoins de la charité, les membres de l’Action catholique italienne pourront «donner des signes concrets de changement selon l'Évangile, au niveau social, culturel, politique et économique» dans leurs différents contextes. Il les encourage à faire grandir la culture de l’accueil «en renouvelant les relations familiales et éducatives, les processus de réconciliation et de justice, les efforts de communion et de coresponsabilité, en construisant des liens pour un avenir de paix».

    L'importance de la synodalité

    Enfin, le Pape trace un parallèle entre cette rencontre avec des personnes de tous âges et de tous horizons, et le Synode qui approche de sa dernière phase avec la seconde session prévue en octobre 2024. «Mais l'aspect le plus important de ce Synode est la synodalité. Les sujets, les thèmes, doivent mettre en avant cette expression de l'Église qu'est la synodalité. C'est pourquoi il faut des hommes et des femmes synodaux, qui sachent dialoguer, interagir, chercher ensemble», a-t-il expliqué.

    Après cette rencontre avec François, un millier de responsables de l’Action catholique italienne se réuniront jusqu’au 28 avril pour leur 18e assemblée nationale. L’association forte de plus de 200 000 membres est présente dans plus de 5000 paroisses italiennes.

  • La loi « anti haine » écossaise : un kit totalitaire pour « Big Brother » en kilt

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    De Ludovic Lavaucelle sur la Sélection du Jour :

    Loi « anti haine » écossaise : un kit totalitaire pour « Big Brother » en kilt

    Le gouvernement écossais poursuit son combat pour une « société bienveillante »Sa priorité est de mener une lutte implacable contre la « haine » qui – semble-t-il – est un cancer qui ronge le pays. « Police Scotland » a déjà le droit de répertorier les « incidents haineux non criminels » — sur la simple dénonciation de plaignants depuis la promulgation du Hate crime and public ord act de 2021. Les faits importent peu : seule la perception de la personne offensée compte… Pas assez pour combattre la menace qui s'étend sur les terres calédoniennes au nord du mur d'Hadrien – si l'on en croit le gouvernement d'Édimbourg. Les parlementaires ont approuvé le renforcement de la loi avec des mesures plus radicales applicables depuis le 1er avril 2024. Toute attitude « haineuse » envers des catégories de personnes listées par le gouvernement (la race, l'âge, l'infirmité, la religion et l'identité transgenre) devient passible de poursuite criminelle. Et ce n'est pas tout… La police écossaise est tellement bienveillante qu'elle s'inquiète que les membres de ces communautés n'osent pas porter plainte dans un commissariat. D'où l'ouverture de « centres de dénonciation délocalisés » à travers le pays. On note dans la liste qu'un sex-shop de Glasgow aura, près de ses rayons, un comptoir dédié aux dépôts de plaintes…

    Ce renforcement de la loi a été accompagné d'une campagne à la télévision – tellement infantilisante qu'elle a vite été tournée en ridicule par le grand public… On y voit un étrange personnage (dont le poil tend vers le roux) – le « Monstre haineux » qui habiterait les âmes de tous les Écossais et que le gouvernement invite à combattre. Sous peine de condamnation criminelle tout de même. « Vous vous sentez frustré, fragile ? Votre situation sociale vous met en colère ? » C'est parce que vous laissez grandir en vous le « Monstre haineux » bien sûr ! Rien à voir avec les décisions des gouvernants si l'économie est en berne et le chômage largement au-dessus du taux moyen au Royaume-Uni…

    Malgré la polémique, le Premier Ministre Humza Yousaf est très enthousiaste et souligne que cette nouvelle étape va conduire l'Écosse vers des lendemains enchantés. Les cibles prioritaires sont tout à la fois la lutte contre l'islamophobie et contre la transphobie, une sorte de haggis (spécialité locale odorante à base de tripes) à la pointe du wokisme. La Française Sandrine Rousseau doit être ravie puisque cette loi s'applique au sein même des foyers : des enfants sont encouragés à dénoncer les propos de leurs parents au centre de dénonciation le plus proche… L'universitaire Kathleen Stock note pour UnHerd (voir l'article en lien) que la liste des communautés n'inclut pas le sexe mais protège explicitement ceux qui se travestissent. Il est réconfortant, dit-elle, que les femmes en pantalons soient enfin mieux protégées quand leurs congénères en mini-jupe ne rencontrent jamais de problèmes dans la rue… Les transsexuels représenteraient 0,18 % de la population et sont au centre des préoccupations de leur gouvernement.

    La loi anti haine écossaise est bâtie sur des fondations particulièrement vagues. Ses promoteurs, dont le Premier Ministre en exercice, sont capables tout à la fois d'affirmer avec gravité que la réalité biologique du sexe n'existe pas et que la « haine » est un crime que la législation peut contrôler… J.K. Rowling, célèbre auteur de Harry Potter qui réside en Écosse, s'est indignée de ce nouveau coup de boutoir aux relents totalitaires. Déjà mise à l'index par son éditeur pour avoir osé affirmer sur les réseaux sociaux que la binarité sexuelle était une réalité naturelle, elle a défié la police de l'arrêter pour « crime de haine ». Très embarrassé, le gouvernement a fait savoir qu'il ne comptait pas intenter de poursuites à son encontre.

    La cible de la campagne "don't feed hate" (« ne nourrissez pas la haine ») est claire : les jeunes hommes de 18 à 30 ans, tout particulièrement ceux issus des classes populaires. L'insécurité et le désœuvrement ne sont, pour les élites d'Édimbourg, que des « sentiments » qui conduisent à la « haine » — qui n'est pour sa part plus un sentiment mais un crime. Il s'agit, grâce à cette loi, de libérer ces jeunes gens de l'influence néfaste de leur famille pour accueillir la société bienveillante aménagée brique par brique par les élites aux affaires.

    Face à la levée de boucliers, le gouvernement et les ONG qui soutiennent cette loi cherchent à rassurer. Rebecca Crowther, qui dirige l'antenne écossaise de l'ONG Equality Network, demande du calme… Selon elle, il ne s'agit pas d'empêcher la liberté d'expression mais uniquement de punir les « abus ». Mais qui décide de ce qui constitue un « crime de haine » ? Le gouvernement botte en touche : il suffit de prendre un point de vue « raisonnable ». Est-il donc « raisonnable » de prendre en compte pour seuls critères de condamnation les émotions d'individus offensés ? George Orwell, auteur du célèbre 1984, aurait des choses à répondre. D'autant plus qu'il a écrit son chef d'œuvre sur une île écossaise...

    Pour aller plus loin :

    La loi écossaise sur les crimes de haine

    >>> Lire l'article sur UnHerd

  • Des incendiaires brûlent les maisons de chrétiens égyptiens assiégés

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    De Martin Barillas sur CNA :

    Des incendiaires brûlent les maisons de chrétiens égyptiens assiégés

    24 avril 2024

    Des extrémistes musulmans ont incendié plusieurs maisons de chrétiens à Minya, une province du sud de l'Égypte, dans le cadre d'une poursuite des violences antichrétiennes, moins de deux semaines avant la célébration de Pâques par les chrétiens orthodoxes. 

    Selon The New Arab, les fanatiques antichrétiens n'ayant pas réussi à déposséder les chrétiens de leurs maisons en représailles à la tentative de construction d'une église dans le village d'Al-Fawakher, ils ont procédé à l'incendie des maisons dans la soirée du 23 avril.

    Sur son compte Twitter officiel, l'évêque copte orthodoxe Anba Macarius a écrit le 24 avril que les forces de sécurité égyptiennes "ont maîtrisé la situation, arrêté les instigateurs et les auteurs", et que le gouvernement "indemnisera les personnes touchées et demandera des comptes aux auteurs". 

    Après avoir noté que le calme règne désormais à Al-Fawakher, M. Macarius a ajouté : "Que Dieu protège notre cher pays, l'Égypte, de tout mal". 

    CNA a contacté les autorités de l'Église orthodoxe copte mais n'a pas reçu de réponse au moment de la publication. Des vidéos des maisons en feu ont été diffusées sur les médias sociaux, avec de la musique de célébration et des paroles en arabe.

    Le christianisme en Égypte remonte aux origines de la foi et près de 10 % des 111 millions d'habitants du pays sont chrétiens. La plupart des chrétiens égyptiens appartiennent à l'Église copte orthodoxe, tandis qu'environ 2,5 % appartiennent à l'Église copte catholique et à d'autres églises particulières. 

    Les chrétiens constituent la plus grande minorité en Égypte, et Macarius dirige les chrétiens coptes de la province de Minya, où vivent environ un tiers des chrétiens du pays. Il a survécu de justesse à une tentative d'assassinat il y a plus de dix ans. 

    L'organisation Open Doors, qui surveille la persécution des disciples du Christ, classe l'Égypte au 38e rang des pays les plus dangereux au monde pour les chrétiens. En 2018, sept chrétiens ont été tués par des terroristes musulmans qui ont attaqué un bus transportant des pèlerins. En 2017, des terroristes de l'État islamique ont fait exploser deux églises coptes orthodoxes, tuant plus de 40 personnes. Et en décembre 2016, un terroriste a fait exploser une bombe, se tuant lui-même ainsi que 189 fidèles à l'église Saints Pierre et Paul, blessant plus de 400 autres personnes. 

    Lors de sa visite en Égypte en 2017, le pape François a célébré une messe pour la petite communauté catholique et a appelé les chrétiens à pardonner les atrocités. Les relations entre le Vatican et l'Église copte orthodoxe, dont le chef est le pape Tawadros II, se sont améliorées ces dernières années. 

    Au début de l'année, le pape François a reconnu la canonisation par l'Église copte orthodoxe de 21 martyrs coptes orthodoxes de Libye. 

    L'année dernière, le pape Tawadros II a célébré une Divine Liturgie à l'Archibasilique Saint-Jean-de-Latran, où il a prononcé une homélie sur l'unité des chrétiens. Depuis lors, cependant, Tawadros II a réduit ses relations avec le Vatican à la suite de la publication en décembre 2023 de Fiducia Supplicans.

    La Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF), tout en notant que le gouvernement du président Abdel Fattah El-Sisi a nommé le tout premier chrétien à la Cour constitutionnelle suprême et a également condamné un musulman extrémiste meurtrier d'un prêtre, a critiqué la "lenteur des approbations pour l'arriéré des demandes de légalisation", qui permettraient la construction de nouvelles églises. L'Égypte figure sur la liste de surveillance spéciale de l'USCIRF pour avoir toléré de graves violations de la liberté de religion.

    En 2016, le parlement égyptien a adopté la loi sur la construction des églises, censée légaliser ce type de construction avec des permis.

    Martin Barillas est écrivain et traducteur. Il a été diplomate américain en Europe et en Amérique du Sud. Catholique depuis toujours, il vit dans le Michigan avec sa femme Alice, leurs quatre enfants et leur petit-enfant. Il a écrit sur divers sujets, notamment les droits de l'homme, la politique et la religion. Il est également romancier.

  • La Chine n'est pas fiable, mais pour le Vatican l'accord doit être renouvelé

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La Chine n'est pas fiable, mais pour le Vatican l'accord doit être renouvelé

    Pour le cardinal Parolin, secrétaire d'Etat du Vatican, l'accord secret avec la Chine doit être renouvelé. Et cette fois, il doit être définitif. Ni les violations de l'accord par Pékin, ni la persécution croissante des catholiques qui ne se plient pas au Parti, y compris à Hong Kong, ne comptent.

    25_04_2024

    Le Saint-Siège a l'intention de renouveler l'accord secret conclu avec la Chine en 2018 et renouvelé ensuite tous les deux ans. C'est ce qu'a déclaré le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, en répondant par écrit à une question du correspondant de LifeSiteNews à Rome, Michael Haynes.
    L'accord expire en octobre et, a déclaré le cardinal Parolin, "nous espérons le renouveler". Et à cet égard, a-t-il ajouté, "nous dialoguons avec nos interlocuteurs sur ce point".

    Sur la volonté du Saint-Siège d'aller de l'avant malgré le manque de fiabilité du régime communiste chinois, il n'y a pas de doute, compte tenu de la façon dont les choses se sont déroulées au cours des six dernières années ; mais la déclaration du secrétaire d'État du Vatican n'en est pas moins importante. Certes, il reste encore plusieurs mois avant qu'une décision officielle ne soit prise, mais après deux renouvellements de deux ans, le dernier mot sur l'accord est attendu cette année : soit il devient définitif, soit il est abandonné.

    Et tout laisse supposer qu'à moins d'un coup de théâtre, on va vers le définitif : le Saint-Siège a déjà tout accepté - y compris l'inacceptable - pour en arriver là ; le gouvernement chinois n'a qu'à gagner dans ces conditions, car il peut procéder à l'anéantissement de l'Église catholique avec l'aval du Vatican.

    La question ne concerne pas seulement la nomination des évêques, qui - le Saint-Siège l'a toujours dit - est le thème central de l'accord secret, mais le processus de sinisation de l'Église catholique que le régime poursuit depuis au moins 2015 et qui devient de plus en plus étouffant et s'étend maintenant à l'Église de Hong Kong.

    Même si trois évêques ont été nommés plus tôt cette année - Thaddeus Wang Yuesheng pour Zhengzhou, Anthony Sun Weniun pour le nouveau diocèse de Weifang, Peter Wu Yishun pour la préfecture apostolique de Shaowu - avec l'approbation du pape et donc formellement selon les accords Chine-Vatican, en substance, il semble clair que le mécanisme fonctionne comme suit : le régime communiste décide et le pape donne son assentiment.

    En outre, même si nous voulons considérer la nomination des trois évêques avec l'accord du Vatican comme un fait positif, l'application de cette partie de l'accord ne met pas du tout fin à la persécution des prêtres et des évêques qui n'acceptent pas la subordination au parti communiste : Par exemple, début janvier, presque en même temps que les trois nominations épiscopales mentionnées ci-dessus, Monseigneur Peter Shao Zhumin, évêque de Wenzhou, non reconnu par le gouvernement, a été arrêté pour la énième fois, coupable de ne pas vouloir adhérer à l'Association patriotique des catholiques chinois (APCC), l'instrument utilisé par le régime pour "guider" l'Eglise catholique. Mais ces épisodes ne sont pas à prendre en compte, de même que les divers obstacles mis à la participation aux célébrations eucharistiques.

    Mais l'aspect le plus pertinent est le fait que le régime chinois, pour tout acte concernant l'Église catholique, ne mentionne jamais le Saint-Siège et le Pape, et encore moins les accords. Un aspect bien mis en évidence par un article récent et éclairant du père Gianni Criveller, missionnaire du PIME et directeur éditorial d'Asia News. C'est ce qui se passe lors de l'annonce des nominations d'évêques, mais "le silence sur le rôle de Rome" est encore plus évident dans le "Plan quinquennal pour la sinisation du catholicisme en Chine (2023-2027)", approuvé le 14 décembre dernier par la Conférence des évêques catholiques et l'Association patriotique (organismes tous deux sous le contrôle du Parti communiste).

    Comprenant l'équivalent de 3 000 mots, divisé en quatre parties et 33 paragraphes, le Plan, précise le Père Criveller, "ne mentionne jamais le Pape et le Saint-Siège, ni l'accord conclu entre le Vatican et la Chine. Au contraire, le dirigeant Xi Jinping est mentionné quatre fois. Cinq fois, il est répété que le catholicisme doit prendre des 'caractéristiques chinoises'. Le mot "sinisation" est le plus important : il revient pas moins de 53 fois. La sinisation signifie évidemment la subordination totale de l'Église aux directives du Parti communiste.

    Ce n'est pas seulement une question de fréquence des mots, ce qui est significatif, c'est "la fermeté et le langage péremptoire". "Comme s'il n'y avait pas eu, écrit le Père Criveller, de dialogue et de rapprochement avec le Saint-Siège ; comme si la reconnaissance accordée par le Pape à tous les évêques chinois n'avait servi à rien ; comme s'il n'y avait pas eu d'accord entre le Saint-Siège et la Chine qui donne au monde l'impression que le catholicisme romain a trouvé en Chine hospitalité et citoyenneté".

    Face à cette attitude du régime chinois, qui n'en fait évidemment qu'à sa tête, qui envisage la soumission totale de l'Eglise aux directives et aux exigences du Parti communiste, la position de la Secrétairerie d'Etat du Vatican apparaît incompréhensible.

    L'art de la diplomatie, qui doit procéder même à petits pas, est une chose ; c'en est une autre que de sacrifier la vérité et les fidèles catholiques à des logiques essentiellement politiques. Il est évident que pour maintenir vivante la possibilité d'un accord avec le régime chinois, le Saint-Siège et le Pape se taisent depuis des années sur l'escalade de la persécution anticatholique en Chine, sans un mot pour les catholiques de Hong Kong, qui sont de plus en plus dans le collimateur, notamment grâce à la nouvelle et infâme loi sur la sécurité nationale (voir ici et ici). Rappelons qu'à Hong Kong, l'évêque émérite, le cardinal Joseph Zen, a été arrêté et est toujours en procès, tandis que depuis trois ans, l'homme d'affaires catholique (converti) Jimmy Lai, éditeur d'un quotidien critique à l'égard de Pékin (aujourd'hui fermé), purge une lourde peine de prison et risque même la prison à vie dans un autre procès en cours.

    La raison d'État ne peut justifier ce silence scandaleux qui condamne à la persécution les évêques, les prêtres et les laïcs fidèles à l'Église. Des évêques, des prêtres et des laïcs qui ont déjà payé cher leur fidélité à l'Église et qui se voient aujourd'hui abandonnés même par Rome. La détermination avec laquelle le cardinal Parolin - qui a le soutien total du pape sur ce point - conduit le Saint-Siège à embrasser le régime communiste est inquiétante. Et les conséquences ne concernent pas seulement l'Église chinoise.

  • Quelques réflexions à propos de "Dignitas infinita"

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    De George Weigel sur First Things :

    RÉFLEXIONS SUR DIGNITAS INFINITA

    24 avril 2024

    Lorsque le New Yorker, toujours bien écrit et souvent mal informé, n'aime pas quelque chose, il y a de bonnes chances que je l'aime - un principe qui s'applique, avec certaines réserves, dans le cas de Dignitas Infinita, la "Déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi sur la Dignité Humaine" du 8 avril. La Déclaration souligne l'engagement de l'Église catholique à défendre toute vie humaine, de la conception à la mort naturelle, appelle les catholiques à prendre soin avec compassion des plus vulnérables d'entre nous, défend l'idée biblique de la personne humaine telle qu'elle est définie dans Genèse 1:27-28, et offre une critique bienvenue de la théorie du genre et de la légion de démons qu'elle engendre (ce dernier point étant, comme on pouvait s'y attendre, ce qui a bouleversé le New Yorker). 

    Qu'y a-t-il donc à ne pas aimer ? C'est peut-être trop dire. La question est de savoir si la Déclaration aurait pu être encore meilleure. Je pense que c'est le cas, et ce de plusieurs manières.

    Des aboiements qui ont fait défaut : Dignitas Infinita comporte 116 références à des enseignements magistériels cités dans son texte ; plus de la moitié d'entre elles concernent des documents et des déclarations du pape François. Ce qui est le plus frappant, cependant, c'est l'absence de toute référence à l'encyclique Veritatis Splendor (La splendeur de la vérité) du pape Jean-Paul II de 1993 et à son enseignement selon lequel certains actes sont intrinsèquement mauvais : gravement répréhensibles par leur nature même, quelles que soient les circonstances. Cette conviction rationnellement démontrable - que certains actes sont mauvais, un point c'est tout - est le fondement sur lequel l'Église condamne les abus sexuels, l'avortement, l'euthanasie, le suicide assisté et les formes modernes d'esclavage comme la traite des êtres humains. Il s'agit là de "graves violations de la dignité humaine", comme le dit la Déclaration. Mais pourquoi en est-il ainsi ? Non pas parce qu'elles heurtent nos sentiments ou notre sensibilité à l'égard de la dignité humaine, mais parce que nous pouvons savoir par la raison qu'elles sont toujours gravement répréhensibles. Il aurait fallu le dire clairement. 

    Ainsi, la tendresse manifestée durant ce pontificat à l'égard des théologiens moraux qui rejettent l'enseignement de Veritatis Splendor sur les actes intrinsèquement mauvais affaiblit la défense de la dignité humaine que la Déclaration veut mettre en place. 

    La défense de la vie humaine prénatale : Dignitas Infinita rejette passionnément l'avortement et associe à juste titre la licence d'avortement à l'érosion des "fondements solides et durables de la défense des droits de l'homme". La Déclaration aurait cependant été renforcée si elle avait pris exemple sur les évêques américains qui, depuis plus d'un demi-siècle, défendent la cause pro-vie en enseignant deux vérités que toute personne raisonnable peut comprendre : 1) C'est un fait scientifique, et non une spéculation philosophique, que le produit de la conception humaine est un être humain doté d'une identité génétique unique. 2) Une société juste veillera à ce que les êtres humains innocents, dans toutes les conditions et à tous les stades de la vie, soient protégés par la loi. Alors que la Déclaration conclut sa section sur l'avortement par une référence à l'engagement généreux de Sainte Thérèse de Calcutta pour la défense de toute personne conçue, elle ne fait aucune référence aux milliers de centres de grossesse d'urgence aux États-Unis, où les femmes reçoivent des soins pendant la grossesse et un soutien après la naissance de l'enfant. Ainsi, le complément essentiel de l'action publique en faveur de l'enfant à naître - la solidarité avec les femmes en état de grossesse critique - est sous-estimé dans Dignitas Infinita.

    La fraude du "changement de sexe" : La Déclaration affirme, à juste titre, que "toute intervention de changement de sexe risque, en règle générale, de menacer la dignité unique que la personne a reçue dès le moment de la conception". Cette déclaration aurait pu être développée davantage. De toute urgence, Dignitas Infinita aurait dû condamner explicitement la "transition" d'enfants et d'adolescents désorientés et souffrants - la forme la plus méprisable du phénomène "trans" - en tant que maltraitance d'enfants. Si un rapport commandé par le Service national de santé britannique a pu dénoncer cette faute médicale comme étant totalement injustifiée par des preuves cliniques, le Dicastère pour la doctrine de la foi aurait certainement pu souligner les dangers que représentent pour les enfants et les adolescents les idéologues trans, les médecins véreux et les chirurgiens plasticiens sans scrupules. 

    Des guerres justes existent : Citant le pape François, la Déclaration affirme qu'"il est très difficile, de nos jours, d'invoquer les critères rationnels élaborés au cours des siècles précédents pour parler de la possibilité d'une 'guerre juste'". On ne peut qu'être respectueusement et fermement en désaccord. Ces "critères rationnels" sont à la base de l'autodéfense de l'Ukraine contre une agression meurtrière que l'agresseur russe a ouvertement déclarée génocidaire. Ces mêmes critères constituent le fondement et le cadre moral de la guerre défensive d'Israël contre le Hamas, le Hezbollah et leur commanditaire iranien. Les critères de la guerre juste soutiendraient la résistance de Taïwan à toute tentative communiste chinoise de détruire l'indépendance de la première démocratie chinoise depuis des millénaires. 

    La guerre culturelle mondiale est en effet une compétition pour défendre et promouvoir la dignité humaine. Dignitas Infinita aide ceux d'entre nous qui mènent cette guerre inévitable. Elle aurait pu aider davantage.

    La chronique de George Weigel intitulée "La différence catholique" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • « Ratzinger voulait une théologie du sacerdoce pour résister à la modernité » (Mgr Gänswein)

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    D'E.S.M. :

    Mgr Georg Gänswein à Heiligenkreuz - vibrant hommage à Benoît XVI

    Le 24 avril 2024 - E.S.M. -  La revue italienne Il Timone fait la synthèse d’un discours que Mrg Georg Gänswein, fidèle secrétaire de notre regretté pape Benoit XVI, a prononcé récemment à Heiligenkreuz, monastère cher au Saint-Père. Le sujet de la rencontre – intitulée « La beauté, le défi et la crise de la prêtrise » – était l’avenir de la prêtrise et la compréhension qu’en ont les prêtres eux-mêmes.

    « Ratzinger voulait une théologie du sacerdoce pour résister à la modernité »

    Le 24 avril 2024 - E.S.M. - Plus d’un an après sa mort, la pensée de Joseph Ratzinger/Benoît XVI continue à montrer toute sa grandeur et son actualité, se confirmant encore capable d’orienter théologiquement l’Église. Preuve en est, une récente intervention de son secrétaire particulier et historique, l’archevêque Georg Gänswein, qui devrait bientôt devenir nonce en Lituanie (NDLR : vrai ou simple rumeur ???). Mgr Gänswein a pris la parole le week-end dernier en Autriche, au monastère cistercien de Heiligenkreuz - le plus ancien du monde sans interruption depuis sa fondation -, avec les théologiens locaux et le cardinal Kurt Koch.

    L'objet de la rencontre - intitulée "La beauté, le défi et la crise du sacerdoce" - était l’avenir du sacerdoce et la compréhension de celui-ci par les prêtres eux-mêmes. Dans ce contexte, selon ce qui a filtré dans les médias, Mgr Gänswein a été témoin de ce qui, sur le sujet, était la perspective du défunt Pape Benoît XVI/Joseph Ratzinger, auquel notre revue a consacré un numéro spécial, avec ses mémoires et ses souvenirs signés de leur main par huit cardinaux, dont le défunt cardinal Pell. Ainsi, son secrétaire historique a pu rappeler ce qui, disait-on, était la pensée ratzingérienne sur le sacerdoce.

    Comme sur bien d’autres sujets, la pensée du théologien allemand était raffinée et courageuse. Mgr Gänswein a en effet rappelé comment Benoît voulait formuler une « théologie solide du sacerdoce », capable de résister « même aux incompréhensions du monde moderne ». Une tentative qui s'est avérée nécessaire, a ajouté l’archevêque, à la lumière du grand nombre de ceux qui ont abandonné le sacerdoce, ainsi que de le « déclin drastique des vocations sacerdotales dans de nombreux pays ». Ces deux aspects, il faut le dire, ne sont pas exclusivement attribuables à des raisons théologiques; et pourtant le pape allemand voyait - comme dans d’autres domaines - une crise théologique sous jacente au phénomène.

    C'est pourquoi, a toujours rappelé Mgr Gänswein, Benoît XVI s'est engagé à veiller à ce que le sacerdoce soit "christologiquement justifiable", puisque les prêtres sont "appelés par le Seigneur ressuscité et fortifiés par le sacrement", a déclaré le secrétaire historique du successeur de saint Jean-Paul II. Pour Ratzinger, "le sacerdoce n’était donc pas une fin en soi dans aucun aspect de son existence", mais existait pour le service de l’Église. Leurs caractéristiques distinctives étaient - et doivent redevenir - "l'altruisme et l'expropriation de soi en faveur du Seigneur".

    Pour rendre ce qu'il voulait dire encore plus clair, Benoît XVI avait comparé le sacerdoce et son service à un pont entre les deux frives de l'histoire du salut et de la tradition catholique, d'une part, et d'autre part « de l'homme moderne, de l'homme de tous les temps", ajoute Gänswein ; à qui revient le mérite d'être le gardien vivant - avec bien d'autres, bien entendu - de la mémoire et de l'actualité d'une pensée, celle de Ratzinger, qui a certainement encore beaucoup à dire et à donner à l'Église. Surtout dans un contexte comme celui d'aujourd'hui où, au-delà de la désertification des séminaires et des églises, semble régner un chaos qui éclipse cette espérance, comme le rappelait Antonio Socci dans el Timone de ce mois-ci, sans laquelle "la foi et la charité ne sont qu'un cimetière"

    Il timone - Traduction  E.S.M

  • Quand le spectre de l’anticommunisme hantait le pilier catholique

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    De Paul Vaute sur "le Passé belge" :

    Quand le spectre de l’anticommunisme hantait le pilier catholique

    Le soutien unanime aux insurgés hongrois en 1956 a cédé la place, dès la décennie suivante, aux attitudes plus hésitantes ou réticentes des organisations catholiques face aux dissidents de l’Est. L’Aide à l’Eglise en détresse a fait exception. L’intérêt est revenu dans les années ’80, mais articulé avec peine aux causes du tiers-monde (1956-1989)

       Entre la mobilisation du monde catholique en faveur des Hongrois en 1956 et les hésitations, voire les réticences, des organismes du même monde à soutenir les dissidents de l’Est dix ans ou vingt ans plus tard, c’est peu dire que le contraste est singulier. Il ressort tout particulièrement d’une étude de  Kim Christiaens et Manuel Herrera Crespo [1].

    Lire la suite sur le Passé belge

  • Sur les écrans : un film sur la vie du cardinal polonais Wyszyński

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    De zenit.org (Anne van Merris) :

    sajeplus.fr

    France : Sortie du film « Opération prophète »

    Un film sur la vie du cardinal polonais Wyszyński

    24 avril 2024

    Réalisé en 2022 par le polonais Michal Kondrat, le film « Opération prophète » est disponible depuis le 16 avril 2024 en DVD dans toutes les librairies religieuses en France, et sur la plateforme de streaming SAJE+. Le film raconte l’histoire du bienheureux cardinal Stefan Wyszyński, primat de Pologne, rétabli en 1956 à la tête de l’Église catholique à Varsovie, après avoir vécu trois ans d’emprisonnement et de tortures aux mains du régime communiste. Chef spirituel et visionnaire, le cardinal Wyszyński a dialogué sans relâche, en pleine guerre froide, avec les autorités communistes pour négocier plus de droits pour l’Église et le peuple polonais opprimé. Il a ouvert la voie à son compatriote et grand ami Karol Józef Wojtyła, devenu le pape Jean-Paul II, et à la chute du communisme en Europe. Homme de courage et symbole de la résistance au communisme, le cardinal Wyszyński est mort le 28 mai 1981, à l’âge de 79 ans, quinze jours après que le pape Jean Paul II ait été victime d’une tentative d’assassinat. Dans ses notes de prison, il a écrit : « Le plus grand péché pour un apôtre est la peur ; la peur d’un apôtre est le premier allié de ses ennemis. » 

  • Cardinal Fernández : un nouveau document sur les apparitions est « en cours de finalisation »

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    Édouard Pentin  sur le National Catholic Register :

    23 avril 2024

    "La dernière fois que le bureau doctrinal du Vatican a publié un document général sur les apparitions, c'était en 1978, pendant les derniers mois du pontificat du pape Paul VI.

    Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi met la touche finale à un nouveau document qui énonce des règles claires sur le discernement des apparitions et autres événements surnaturels similaires.

    Le préfet du dicastère, le cardinal Víctor Fernández, a déclaré au Registre le 23 avril que lui et son équipe sont « en train de finaliser un nouveau texte avec des lignes directrices et des normes claires pour le discernement des apparitions et d'autres phénomènes ».

    Le cardinal, qui a rencontré le pape François en audience privée lundi, n'a pas divulgué plus de détails sur le document, ni exactement quand il sera publié.

    La dernière fois que le bureau doctrinal du Vatican a publié un document général sur les apparitions, c'était en 1978, pendant les derniers mois du pontificat du pape Paul VI.

    Dans « Normes concernant la manière de procéder pour le discernement des apparitions ou révélations présumées », la Congrégation alors sacrée pour la doctrine de la foi, dirigée par le cardinal croate Franjo Šeper, a décrit le processus suivi par l'Église catholique lorsqu'elle enquête sur des apparitions ou révélations présumées. 

    Le document précise que la responsabilité de l'Église est d'abord de juger les faits, puis d'autoriser la dévotion publique si l'examen est favorable, et enfin de porter un jugement sur l'authenticité et le caractère surnaturel de l'événement.

    Le document décrit les critères positifs et négatifs pour juger de l'authenticité de tels phénomènes, ainsi que le moment et la manière dont les autorités ecclésiastiques compétentes devraient être impliquées, y compris éventuellement le Saint-Siège. Il a souligné qu’une « extrême prudence » devait être utilisée lors de l’enquête sur les faits.

    Le document le plus récent du Vatican concernant les apparitions a été publié en 2001 par la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements. Dans un « Directoire sur la piété populaire et la liturgie : principes et lignes directrices », la congrégation s'est inspirée du Catéchisme de l'Église catholique et de ses références à la révélation privée.

    Ce passage (n° 67) déclare que les révélations privées « n'appartiennent pas… au dépôt de la foi », et ajoute que ce n'est pas leur rôle « d'améliorer ou de compléter la Révélation définitive du Christ, mais d'aider à vivre plus pleinement d'elle dans un certaine période de l’histoire. »

    Le Catéchisme ajoute :

    « Guidé par le Magistère de l’Église, le sensus fidelium sait discerner et accueillir dans ces révélations ce qui constitue un authentique appel du Christ ou de ses saints à l’Église. »

    Le pape saint Pie X a également évoqué les apparitions dans son encyclique Pascendi Dominici Gregis de 1907 , dans laquelle il déclarait que l'Église fait preuve d'une grande prudence en la matière, permettant que de telles traditions ne soient « racontées » qu'avec prudence et en précisant que l'Église ne le fait pas. garantir la véracité des faits relatés.

    Dans un article sur les « Révélations privées » rédigé en 1913, l'Encyclopédie catholique déclarait que des révélations privées se produisent constamment parmi les chrétiens et que lorsque l'Église les approuve, elle déclare seulement qu'il n'y a rien de contraire à la foi ou à la morale, mais n'impose pas une obligation de les croire.

    Le mois dernier, le DDF a publié un décret « longtemps caché » datant de 1951, qui déclarait que la prétendue apparition en 1948 aux Philippines de la Vierge Marie à Lipa – également connue sous le nom de Notre-Dame de la Médiatrice de toutes les grâces – n'était pas surnaturelle.

    Depuis de nombreuses années, l’apparition est une source de tensions entre ceux qui la croient authentique et la hiérarchie catholique aux Philippines.

    L'apparition présumée, au cours de laquelle la Vierge Marie serait apparue à une postulante carmélite déchaussée de 21 ans, sœur Teresita Castillo, dans la ville de Lipa, pendant 15 jours à compter du 12 septembre 1948, a fait l'objet d'une enquête et a été renvoyée à Rome, après quoi le Le Vatican a déclaré que ce n'était pas surnaturel.

    Dans une déclaration accompagnant la publication du décret, le cardinal Fernández a souligné que Mère Marie-Cécile de Jésus du couvent des Carmes Déchaux de Lipa avait, en 1951, avoué « avoir trompé les fidèles sur les prétendues apparitions de Lipa et avait par conséquent demandé pardon ». 

    Le DDF a rendu public le décret de 1951 après qu’un prêtre exorciste dominicain, le père Winston Cabading, ait été poursuivi aux Philippines pour « offense aux sentiments religieux » après avoir discrédité l’apparition de Lipa. Un juge a rejeté les poursuites contre lui pour insuffisance de preuves."

  • Une campagne internationale en appelle à une liberté entière pour la liturgie traditionnelle

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    De Renaissance Catholique :

    CAMPAGNE INTERNATIONALE POUR LA LIBERTÉ ENTIÈRE DE LA LITURGIE TRADITIONNELLE

    Lutetiae parisiorum, die XXI mensis aprilis, dominica III post Pascha
    Messes basses Fontgombault campagne liberté liturgie traditionnelle

    Être catholique en 2024 n’est pas chose aisée. Une déchristianisation massive se prolonge en Occident à tel point que le catholicisme semble disparaître de l’espace public. Ailleurs, le nombre de chrétiens persécutés pour leur foi ne cesse de croître. L’Eglise semble, de plus, frappée par une crise interne qui se traduit par un recul de la pratique religieuse, une baisse des vocations sacerdotales et religieuses, une moindre pratique sacramentelle et même des dissensions entre prêtres, évêques ou cardinaux hier impensables. Or, parmi les éléments qui peuvent contribuer à la renaissance interne de l’Eglise et à la reprise de son développement missionnaire, il y a d’abord la célébration digne et sainte de sa liturgie, à laquelle peuvent puissamment aider l’exemple et la présence de la liturgie romaine traditionnelle.

    Malgré toutes les tentatives qui ont été faites pour la faire disparaître, spécialement au cours du présent pontificat, cette messe continue à vivre, à se répandre, à sanctifier le peuple chrétien qui y accède. Elle produit des fruits évidents de piété, de croissance des vocations, de conversions. Elle attire la jeunesse, est à l’origine de la floraison de maintes œuvres, notamment scolaires, elle s’accompagne d’un solide enseignement catéchétique. Personne ne peut contester qu’elle est un vecteur de conservation et de transmission de la foi et de la pratique religieuse au milieu d’un affaiblissement de la croyance et d’hémorragie des croyants. Par son ancienneté vénérable cette messe peut également se prévaloir d’avoir sanctifié bien des âmes à travers les siècles. Au sein d’autres forces vives qui se manifestent encore dans l’Église, celle que représente cette vie cultuelle attire l’attention par la structuration que lui confère une lex orandi continuée.

    On lui a certes donné, ou plutôt on lui a toléré quelques espaces de vie, mais en reprenant trop souvent d’une main ce que l’on concédait de l’autre. Sans jamais cependant parvenir à la faire disparaître.

    Depuis la grande dépression de l’immédiat après-Concile, à maintes reprises, pour ranimer la pratique, faire remonter le nombre des vocations sacerdotales et religieuses, tenter de préserver la foi du peuple chrétien, on a tout essayé. Tout, sauf de laisser « faire l’expérience de la tradition », de laisser sa chance à la liturgie dite tridentine. Or, le bon sens demande urgemment aujourd’hui de laisser vivre et prospérer toutes les forces vives dans l’Église et notamment celle-là, qui bénéficie d’un droit plus que millénaire.

    Qu’on ne se méprenne pas : le présent appel n’est pas une requête pour l’obtention d’une nouvelle tolérance comme en 1984, en 1988, ni même pour le rétablissement du statut accordé en 2007 par le motu proprio Summorum Pontificum, qui lui reconnaissant en principe un droit a été ramené, de fait, à un régime de permissions chichement accordées.

    campagne liberté liturgie traditionnelle
messe

    Simples laïcs il ne nous appartient pas de porter un jugement sur le Concile Vatican II, sa continuité ou discontinuité avec l’enseignement antérieur de l’Eglise, le bien-fondé, ou non, des réformes qui en sont issues, etc. En revanche il convient de défendre et transmettre les moyens que la Providence a utilisés pour permettre à un nombre croissant de catholiques de conserver la foi, d’y grandir ou de la découvrir. La liturgie traditionnelle tient dans cette démarche par sa transcendance, sa beauté, son caractère intemporel, sa sûreté doctrinale, une place essentielle.

    C’est pourquoi nous demandons simplement, au titre de la vraie liberté des enfants de Dieu dans l’Église, que soit reconnue la liberté pleine et entière de la liturgie traditionnelle, avec le libre usage de tous ses livres, afin que, sans entrave, dans le rite latin, tous les fidèles puissent en bénéficier et tous les clercs la célébrer.

    Jean-Pierre Maugendre, Directeur général de Renaissance Catholique

    (Ce texte a été traduit et diffusé en allemand, anglais, espagnol, français, italien, néerlandais et portugais.)

    Le présent appel n’est pas une pétition à signer, mais un message à diffuser, éventuellement à reprendre sous toutes formes qui pourront paraître opportunes, et à apporter et expliquer aux cardinaux, évêques et prélats de l’Église universelleSi Renaissance catholique a l’initiative de cette campagne, c’est uniquement pour se faire l’interprète d’un large désir en ce sens qui se manifeste dans l’ensemble du monde catholique. Cette campagne n’est pas la sienne, mais celle de tous ceux qui y participeront, la relayeront, l’amplifieront, chacun à leur manière.

  • "Promouvez la vie et ne vous laissez pas berner par la culture de mort"

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    Au terme de l'Audience générale de ce mercredi 24 avril, le Saint-Père a salué les pèlerins et les visiteurs de Pologne avec les mots suivants :

    Je salue chaleureusement les Polonais. Samedi prochain marquera le 10e anniversaire de la canonisation de saint Jean-Paul II. En regardant sa vie, nous pouvons voir ce que l'homme peut accomplir lorsqu'il assimile et développe les dons de Dieu : la foi, l'espérance et l'amour. Restez fidèle à son héritage. Promouvez la vie et ne vous laissez pas berner par la culture de mort. Demandons à Dieu, par son intercession, le don de la paix pour lequel il a tant travaillé en tant que Pape. Je vous bénis du fond du cœur.