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Actualité - Page 101

  • Chine-Vatican : quand on réécrit l'histoire pour légitimer l'accord

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Chine-Vatican, l'histoire est réécrite pour légitimer l'accord

    Nombreux intervenants chinois, message vidéo du Pape et discours du Secrétaire d'Etat du Vatican, le Card. Parolin : le Concile de Shanghai de 1924 commémoré par deux conférences à Milan et à Rome pour promouvoir « l'esprit » de l'accord secret sur la nomination des évêques. Un forcing historique sur le dos des catholiques chinois.

    22_05_2024

    « Nous espérons depuis longtemps pouvoir avoir une présence stable en Chine, même si elle n'a pas d'abord la forme d'une représentation pontificale, d'une nonciature apostolique... ». C'est dans cette perspective, tracée par les mots du Secrétaire d'Etat du Vatican, le Cardinal Pietro Parolin, qu'il faut interpréter la conférence sur le 100ème anniversaire du Concile de Shanghai, à laquelle Mgr Parolin a également participé hier, 21 mai.

    En réalité, il s'agissait d'une commémoration en deux temps : le lundi 20 à Milan, organisée par l'Université catholique, et hier précisément à Rome, organisée par l'Université pontificale Urbanienne ; toutes deux rendues possibles par la Communauté de Sant'Egidio, qui fait tant pour promouvoir l' » esprit » de l'accord secret controversé entre la Chine et le Saint-Siège, signé en 2018, renouvelé tous les deux ans et maintenant sur le point d'être définitivement approuvé.

    Tant à Milan qu'à Rome, il y avait une forte présence chinoise parmi les orateurs, tous manifestement liés au régime communiste de Pékin, évêques compris : à Milan, l'évêque mongol de Hohhot (Meng Qinglu qui a participé à plusieurs opérations illégales de blanchiment d'argent et de corruption) qui a participé à plusieurs ordinations épiscopales illégitimes, même après l'accord de 2018 ; à Rome, par ailleurs, l'évêque de Shanghai, Joseph Shen Bin, protagoniste de la fameuse « gifle » du régime communiste au Saint-Siège : il a été installé à Shanghai le 4 avril 2023 par le gouvernement et le Pape, dos au mur, ne l'a reconnu que le 15 juillet suivant. Le fait qu'il s'exprime aujourd'hui lors d'une conférence au Vatican en dit long sur le rapport de force établi par l'accord et surtout sur la volonté du Vatican de tout concéder pour planter un drapeau à Pékin.

    Il n'est donc pas surprenant que le souvenir du Concilium Sinense de Shanghai (mai-juin 1924) ait été l'occasion de réinterpréter l'histoire pour les besoins d'aujourd'hui. Mais qu'est-ce que le Concile de Shanghai ? C'est avant tout la manière dont les indications au monde missionnaire que le pape Benoît XV avait données dans sa Lettre apostolique Maximum Illud (1919) ont commencé à être mises en œuvre en Chine : le pape constatait que dans diverses parties du monde, la tâche missionnaire était freinée par la dépendance excessive du clergé à l'égard des puissances coloniales qui contrôlaient ces régions ; d'où, par exemple, la nécessité de promouvoir la création d'un clergé autochtone « parfaitement formé » : « De même que l'Église de Dieu est universelle et n'est donc étrangère à aucun peuple, de même il convient que dans chaque nation il y ait des prêtres capables de diriger, comme maîtres et guides, leurs propres compatriotes sur le chemin de la santé éternelle ».

    Monseigneur Celso Costantini, envoyé comme délégué apostolique en Chine par le pape Pie XI à la fin de l'année 1922, fut le grand directeur de ce voyage et, dès 1926, six évêques chinois furent ordonnés à Rome, une manière de souligner que l'« indigénisation » de l'Église était étroitement liée à son universalité.

    La tentative pas trop voilée des deux conférences de célébration de ces jours-ci est de créer un parallèle entre ce processus de « nationalisation » et l'actuelle « sinisation » imposée par le président chinois Xi Jinping par l'intermédiaire de l'Association patriotique des catholiques chinois, et approuvée par les hiérarchies du Vatican. C'est ce que démontre également un passage du message vidéo du pape François à la conférence romaine, lorsqu'il déclare : « À Shanghai, les pères réunis dans le Concilium Sinense ont vécu une expérience authentiquement synodale et ont pris ensemble d'importantes décisions. L'Esprit Saint les a réunis, a fait grandir l'harmonie entre eux, les a conduits sur des chemins que beaucoup d'entre eux n'auraient pas imaginés, en surmontant même les perplexités et les résistances. C'est ce que fait l'Esprit Saint qui guide l'Église ». En pratique, dit le pape, l'Esprit Saint, par le biais de la synodalité, les a fait passer de l'opposition à l'ordination du clergé local à l'ouverture de « nouvelles voies ». En d'autres termes, c'est ce que nous faisons aujourd'hui : ceux qui critiquent l'accord avec la Chine ne sont pas ouverts à l'Esprit Saint.

    Le parallèle avec le Concile de Shanghai est cependant une dérive historique évidente. Non seulement en raison du contexte politique et social de l'époque, totalement différent de l'actuel : la Chine vivait encore dans la tourmente de la révolution républicaine de 1911-12 qui avait renversé la dynastie Qing, de la Première Guerre mondiale et de la saison des seigneurs de la guerre. Une situation bien éloignée de celle de l'actuel régime totalitaire qui contrôle aujourd'hui toute la Chine d'une main de fer et tend à s'étendre.

    Mais surtout, dans les documents des papes Benoît XV et Pie XI, dans les travaux de Monseigneur Costantini, dans les actions des grandes figures catholiques chinoises de l'époque (également rappelées dans ces conférences), il est clair que la seule préoccupation réelle était « l'annonce du Christ ». C'est l'élan missionnaire qui a poussé à trouver les meilleurs moyens d'apporter le Christ à chaque homme, à chaque peuple. Il n'y avait pas de calculs politiques, mais les missionnaires étaient rappelés à leur vocation première : « ils ne sont pas envoyés par leur pays, mais par le Christ ». Le processus d'indigénisation du clergé est donc le fruit du zèle missionnaire. En revanche, lors des conférences de Milan et de Rome, on percevait clairement le chemin inverse : systématiser l'Église de manière à légitimer sa « nationalisation », mais précisément dans le sens souhaité par le régime communiste. Au fond, tous les discours impliquaient cet objectif.

    Il y a un deuxième aspect très important, pour révéler le mensonge sournois sur lequel reposent certaines positions. En forçant le parallèle entre l'attitude du Vatican d'aujourd'hui et celle du siècle dernier, on passe sous silence tout ce qui s'est passé au cours des cent dernières années, et ce qui se passe encore aujourd'hui. L'Eglise chinoise, même si elle est peu nombreuse, a donné de grandes preuves de foi par le martyre : rien que depuis l'avènement du régime communiste en 1949, des milliers de catholiques chinois ont payé de leur sang leur appartenance au Christ et leur fidélité au Pape. Et ils paient encore cette appartenance par une persécution systématique, aggravée après les accords Chine-Saint-Siège de 2018. Une persécution qui s'est désormais étendue à Hong Kong, où des dizaines et des dizaines de catholiques sont en prison. C'est le martyre et la fidélité de tant de personnes qui prouvent que l'Église est vraiment devenue chinoise ; c'est la véritable « sinisation », qui devrait se poursuivre.

    Au lieu de cela, un silence tragique s'est abattu sur toute cette réalité depuis le Vatican ; lors des deux conférences sur le Concile de Shanghai, il aurait semblé à un auditeur ignorant de la situation réelle que c'était à l'Église de s'amender de ses péchés à l'égard de la Chine. Car l'auditeur ignorant ne sait pas que le silence est le prix à payer pour espérer « avoir une présence stable » à Pékin. Au détriment des catholiques chinois.

  • Le Pape qualifie l’euthanasie d’échec de l’amour relevant d’une culture du rejet

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    De Vatican News :

    Le Pape qualifie l’euthanasie d’échec de l’amour, reflet d’une culture du rejet

    Le Pape a adressé mardi 21 mai un message aux participants du symposium international et interreligieux sur les soins palliatifs, parrainé conjointement par l’Académie pontificale pour la vie et la conférence des évêques catholiques du Canada. Intitulé «Vers un récit d’espérance», ce colloque bioéthique, ouvert mardi 21 mai à Toronto, dure trois jours.

    L’espérance est ce qui nous donne de la force lorsqu’on est confronté à une maladie grave ou à la fin de la vie, a d’emblée souligné François, convaincu que ceux qui vivent les incertitudes liées à la maladie et à la mort ont besoin «du témoignage d’espérance» de leurs proches et des soignants. 

    À cet égard, le Pape reconnaît que les soins palliatifs, tout en cherchant à alléger autant que possible le fardeau de la douleur, sont avant tout un signe concret de proximité et de solidarité avec nos frères et sœurs qui souffrent. «Ce genre de soins peut aider les patients et leurs proches à accepter la vulnérabilité, la fragilité et la finitude qui marquent la vie humaine en ce monde», a fait remarquer le Souverain pontife, souhaitant rappeler dans son intervention combien «les soins palliatifs authentiques sont radicalement différents de l’euthanasie» qui, elle, «n’est jamais une source d’espérance ni une authentique préoccupation pour les malades et les mourants».

    Compassion signifie «souffrir avec»

    L’euthanasie est selon François plutôt «un échec de l’amour, reflet d’une “culture du rejet”». Elle est souvent présentée à tort comme une forme de compassion. Pourtant, la «compassion», un mot qui signifie «souffrir avec», n’implique pas la fin intentionnelle d’une vie mais plutôt la volonté de partager les fardeaux de ceux qui sont confrontés aux dernières étapes de leur pèlerinage terrestre.

    «Les soins palliatifs sont donc une véritable forme de compassion car ils répondent à la souffrance, qu’elle soit physique, émotionnelle, psychologique ou spirituelle, en affirmant la dignité fondamentale et inviolable de toute personne, en particulier des mourants, et en les aidant à accepter le moment inévitable du passage de cette vie à la vie éternelle», a-t-il poursuivi.

    La compréhension plus profonde des religions

    Dans cette perspective, le Pape observe que les convictions religieuses offrent une compréhension plus profonde de la maladie, de la souffrance et de la mort, «les considérant comme faisant partie du mystère de la providence divine et, pour la tradition chrétienne, comme un moyen de sanctification».

    Pareillement, il rappelle que les actes de compassion et le respect manifestés par le personnel médical et les soignants dévoués permettent souvent aux personnes en fin de vie de trouver un réconfort spirituel, une espérance et une réconciliation avec Dieu, les membres de leur famille et leurs amis. «Votre service est essentiel pour aider les malades et les mourants à réaliser qu’ils ne sont pas isolés ou seuls, que leur vie n’est pas un fardeau, qu’ils restent toujours intrinsèquement précieux aux yeux de Dieu», a conclu le Pape.

  • Les souffrances cachées de l'euthanasie

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    Du site des AFC (Associations Familiales Catholiques) :

    Les souffrances cachées de l’euthanasie Témoignages et expériences, bientôt une réalité en France ? Alors que le projet de loi sur l’euthanasie se précise, les AFC sont allées en Belgique pour écouter les voix divergentes. Celles qui dénoncent l’euthanasie et ses conséquences. Au travers de témoignages et d’expériences poignantes, découvrez le véritable enjeu qui se joue dans les familles. Les souffrances cachées de l’euthanasie, ou comment l’euthanasie déplace les souffrances sur les proches et les soignants. Une production CNAFC (Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques) grâce au soutien de ses bienfaiteurs. Scénario et réalisation par Benoît Hautier Tournage et montage par Owlview Production

  • Herve : grand succès de la procession "Del Céqwemme"

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    De France Fouarge sur le site de L'Avenir :

    262 marcheurs ont pris la route dès 5h du matin ce lundi pour la plus ancienne tradition de Herve

    La procession Del Céqwemme a attiré encore un regain supplémentaire de participants ce lundi 20 mai 2024.

    21-05-2024

    Peut être une image de 11 personnes et foule

    L’année dernière, le président du Comité des processions de Herve, Joseph Hagelstein, se réjouissait déjà d’une hausse du taux de participation. La procession Del Céqwemme, établie depuis 1230, a encore connu un petit regain supplémentaire, ce lundi 20 mai 2024. “En matinée, à 5 heures, on était 262 marcheurs avec pas mal d’adultes de la quarantaine. C’est quelques-uns de plus que l’année passée, on était à 256. Et pour la rentrée à 14h dans l’église, elle était remplie, donc cela tourne dans les 800 personnes !”

    Les participants clôturaient alors une marche de 15 km, au rythme des tambours de la Clique de la Royale Garde Saint-Jean, qui a animé Herve, Bolland, Battice, Bruyères,… Le parcours avait été amputé cette année d’un peu moins d’un kilomètre pour des raisons de sécurité et évitait Sur Les Vignes en restant Sur la Commune. “Le but de la procession, c’est de prier pour tous les quartiers que l’on traverse mais pas que… Il y a assez de motifs dans le monde, de personnes martyrisées, envoyées au front pour lesquelles formuler des intentions !”

    Si des participants sont mus par des motivations religieuses, d’autres viennent pour le folklore. L’appel aux bénévoles avait également été entendu (gestion des reposoirs, porteurs,…).“Les pompiers ont participé à midi, c’était une première !”

    sur facebook : https://www.facebook.com/search/top/?q=ceqwemme

  • Arménie : le second génocide

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    De Temoin Media :

    Après plus de 20 ans, le directeur de Témoin Aleksanyan Armand est retourné dans son pays natal, l’Arménie, pour constater un drame bouleversant qui se joue sous nos yeux. Ce retour a donné naissance à un projet qui nous tient particulièrement à cœur : un documentaire sur la situation tragique en Arménie.

    Ce film est le fruit de plusieurs mois d’immersion dans cette réalité complexe, où il a été témoin de l’épuration ethnique qui sévit actuellement, menaçant l’histoire et l’identité même de ce peuple. À travers ce documentaire,le souhait est donner une voix aux sans voix, à ceux qui subissent les conséquences tragiques de la violence et de la haine. Plus qu’un simple témoignage, ce documentaire est un appel à l’action, une invitation à réfléchir et à se mobiliser pour soutenir le peuple arménien dans cette épreuve. Avec la participation exceptionnelle d’experts tél que Tigrane Yegavian, Aram Mardirossian, Alexandre Del Valle, Alexandre Goodarzy et bien d’autres. 

  • Le pape a clairement exclu tout diaconat féminin

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal La Croix :

    Le pape François ferme la porte au diaconat féminin

    Dans un entretien accordé à la télévision américaine CBS, diffusé mardi 21 mai, le pape François exclut toute entrée des femmes dans l’ordre des diacres.

    21/05/2024

    « Je suis curieuse de savoir si une petite fille qui grandit dans le catholicisme aujourd’hui aura un jour l’occasion d’être diacre et de participer en tant que membre du clergé à la vie de l’Église. » La question est posée par la journaliste américaine Norah O’Donnell. Face à elle, la réponse de François ne se fait pas attendre, et tient en un mot : « non ». Le pape a clairement exclu, dans un entretien diffusé mardi 21 mai par la télévision américaine CBS, tout diaconat féminin.

    François repousse ainsi toute possibilité que des femmes deviennent membres du clergé. « Si l’on parle de diacres munis des ordres sacrés, non », développe le pape. Puis il poursuit : « Mais les femmes ont toujours eu la fonction de diaconesses sans être diacres, n’est-ce pas ? Les femmes sont d’un grand service en tant que femmes, pas en tant que ministres (…) dans le cadre des ordres sacrés. »

    En s’exprimant ainsi, François semble fermer la porte à toute participation des femmes au diaconat, conçu comme un ordre. En revanche, il semble l’envisager comme une fonction, déliée de toute appartenance au clergé.

    Deux commissions de travail

    L’Église catholique comprend trois ordres sacrés exclusivement masculins : l’épiscopat, pour les évêques, le presbytérat, pour les prêtres, et le diaconat, pour les diacres. Mais le débat en cours depuis des années concerne l’accès des femmes au diaconat permanent, qui est ouvert aujourd’hui aux seuls hommes, avec des conditions strictes : célibataires, ils ne peuvent y être admis avant 25 ans, et mariés, avant 35. Dans ce dernier cas, le consentement de l’épouse est requis.

    Depuis le début de son pontificat, le pape François a ouvert deux commissions de travail sur le sujet, sous la houlette du dicastère pour la doctrine de la foi. Leurs conclusions n’ont jamais été rendues publiques. Le sujet a également fait l’objet de vifs débats lors de l’assemblée du Synode, en octobre dernier.

    Il a également mis en chantier une réflexion, menée au sein du collège des neuf cardinaux qui l’assistent dans la gouvernance de l’Église, sur la place des femmes. « Dans le Conseil, la majorité des membres comprend l’urgence de réfléchir au sujet du diaconat féminin, pour voir s’il faut ouvrir cette possibilité aux femmes, et sous quelle forme », expliquait à La Croix sœur Linda Pocher, chargée de la coordination de ces travaux, en février.

    Dans cet entretien, François est également interrogé sur la bénédiction des couples de même sexe, ouverte le 18 décembre par le document Fiducia supplicans« Ce que j’ai permis n’était pas de bénir l’union », indique le pape, qui différencie la bénédiction et le sacrement. Si le document du Vatican parle bien de « couples » homosexuels, il ne comporte effectivement pas le mot « union ». « Bénir chaque personne, oui. La bénédiction est pour tous. Pour tout le monde. »

  • Une seule terre sainte pour Juifs, Palestiniens et Chrétiens ? Certains y croient vraiment...

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Une seule terre sainte pour Juifs, Palestiniens et Chrétiens. Certains y croient vraiment

    Jeudi 16 mai, deux jours après que Settimo Cielo se soit fait l’écho de l’extraordinaire « lectio » qu’il avait tenue à Rome sur ce que l’Église peut faire au beau milieu de la guerre sans fin entre Israël et les Palestiniens, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, le patriarche latin de Jérusalem, avec l’autorisation d’Israël et en empruntant un passage secret, s’est rendu en personne à Gaza, en compagnie du Grand Hospitalier de l’Ordre de Malte, pour apporter aide et réconfort aux quelques centaines de chrétiens restés dans la ville (photo). Il a trouvé Gaza dans un état de destruction – a-t-il déclaré – tel que il n’en avait vu auparavant qu’en 2014 à Alep, en Syrie.

    Et ce même16 mai, dans une coïncidence parfaite, le jésuite israélien David Neuhaus, grand expert du dialogue entre Juifs et Chrétiens, déclarait à la une du dernier numéro de « La Civiltà Cattolica » que le patriarche Pizzaballa était l’homme d’Église qui était plus en mesure que quiconque de rétablir des relations positives entre les chrétiens et « nos pères dans la foi », comme Benoît XVI aimait appeler les Juifs, plutôt que nos « grands frères ».

    « Mgr Pizzaballa parle hébreu et est engagé depuis longtemps dans le dialogue entre Juifs et Chrétiens et sa nomination comme patriarche a été accueillie par les Israéliens comme une avancée positive », constate le P. Neuhaus dès la première page de son éditorial.

    En effet, avant lui « le patriarche de Jérusalem avait toujours été un Arabe », avec par conséquent « des tensions avec les autorités de l’État d’Israël ». Mais, en revanche, le Pape François – reconnaît fort justement le P. Neuhaus – a pris non seulement la décision de nommer un Italien ami des Juifs actif depuis des années en Terre Sainte, mais également de le créer cardinal, le 30 septembre dernier, quelques jours avant le massacre perpétré le 7 octobre par le Hamas qui a déclenché ce dernier épisode dramatique de la guerre. »

    Le P. Neuhaus prend acte qu’aujourd’hui, la distance entre les autorités israéliennes et le Pape « s’est accentuée et s’est étendue à de nombreux Juifs dans le monde entier ». Et dans cet article de « La Civilità Cattolica », il souhaite justement « approfondir et analyser cette crise ».

    Mais il veut également identifier le chemin pour revenir à des relations plus positives entre Juifs et Chrétiens.

    *

    D’autant que ce sont surtout certaines déclarations et gestes du Pape François qui ont précipité cet état de crise.

    Le P. Neuhaus cite en particulier la double rencontre que le Pape a eue le 22 novembre 2023 avec la famille des otages israéliens à Gaza et avec des parents de Palestiniens tués dans cette ville, qu’il a rassemblés sous un même jugement : « Ce n’est pas faire la guerre ça, c’est du terrorisme ». Ce qui lui a valu « l’indignation » des autorités israéliennes pour « ce parallélisme inapproprié ».

    Le P. Neuhaus fait ensuite allusion au jugement exprimé par le Pape à d’innombrables reprises : « La guerre est une défaite pour tous ». Une « ritournelle permanente » – écrit-il – qui « a suscité la consternation non seulement des autorités israéliennes et des personnalités Juives dans le monde entier, mais également des Ukrainiens, dans le contexte de la guerre en cours en Russie ».

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  • "Je veux voir Dieu" : le sermon du cardinal Gerhard Müller à Chartres lors de la messe de clôture du pèlerinage de Pentecôte

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    De kath.net/news et du site de La Nef :

    « Je veux voir Dieu – Je veux voir Dieu »

    20 mai 2024

    Chers frères et sœurs dans la foi en Jésus-Christ, le Fils de Dieu !

    Pour voir Dieu, nous devons suivre le Christ tout au long du chemin de notre vie, jusqu’à notre destination dans la demeure éternelle. Jésus n’est pas n’importe quel prophète, un créateur de sens ou un producteur de valeurs, mais bien plutôt le Verbe de Dieu fait chair. Lui seul pouvait dire à ses disciples : « Celui qui me voit – voit le Père » (Jean 14, 9).

    La merveilleuse conséquence de l’incarnation du Verbe de Dieu dans la nature humaine et dans l’histoire de la vie de Jésus, est que nous puissions reconnaître la gloire de Dieu sur le visage humain de Jésus. Le Logos, ou le Verbe et la Raison de Dieu, est la lumière qui éclaire chaque personne. Jésus-Christ nous conduit en toute sécurité vers le sens et le but de notre vie, lorsque nous verrons Dieu face à face.

    Et la procession liturgique de tant de milliers de jeunes (et moins jeunes) chrétiens depuis Paris jusqu’à cette magnifique cathédrale de Chartres, représente symboliquement le pèlerinage de l’Église vers la Jérusalem céleste.

    Dans la Sainte Eucharistie, que nous célébrons maintenant ensemble, l’Église anticipe sacramentellement le banquet céleste des noces de tous les rachetés avec l’Agneau de Dieu, qui s’est offert historiquement et « une fois pour toutes » (He 9, 12) sur l’autel de la croix, pour notre salut.

    Les difficultés physiques surmontées au cours de notre pèlerinage, et les tentations de l’âme et les doutes du cœur vaincus, approfondissent et renforcent l’espérance des croyants qu’ils sont sur le droit chemin du Royaume de Dieu, dans lequel Sa justice, Sa bonté et Son amour fondent le nouvel ordre du monde. Les Pères du Concile Vatican II, se référant à la grande théologie de l’histoire de Saint Augustin dans son ouvrage La Cité de Dieu, décrivent ainsi le chemin de l’Église en pèlerinage vers le Dieu trinitaire :

    « L’Église avance dans son pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu, annonçant la croix et la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. La vertu du Seigneur ressuscité est sa force pour lui permettre de vaincre dans la patience et la charité les afflictions et les difficultés qui lui viennent à la fois du dehors et du dedans, et de révéler fidèlement au milieu du monde le mystère du Seigneur, encore enveloppé d’ombre, jusqu’au jour où, finalement, il éclatera dans la pleine lumière » (Lumen Gentium 8).

    Il y a donc, d’un côté de notre pèlerinage terrestre, les persécutions dont l’Église a souffert, comme auparavant son chef et maître lui-même. Depuis les débuts du christianisme en Gaule romaine, de nombreux chrétiens de Lyon et de Vienne ont subi dans leur chair, de la part des masses populaires excitées, et des autorités de l’État, tout l’arsenal de l’hostilité à la foi catholique, depuis la calomnie publique jusqu’à l’exécution la plus cruelle. Le seul fait de confesser le Christ les rendait coupables de mort.

    Et encore jusqu’à aujourd’hui, les chrétiens sont la communauté religieuse la plus persécutée de l’histoire de l’humanité. La déchristianisation de l’Europe est le programme actuel de ceux qui veulent lui voler son âme et en faire la victime de leur athéisme post-humaniste.

    Mais selon l’interprétation chrétienne, l’histoire n’est pas un champ de bataille de luttes pour le pouvoir, la richesse et la jouissance égoïste de la vie. Eusèbe de Césarée, dans le 5ème Livre de son Histoire de l’Église, où il parle du martyre des chrétiens à Lyon à l’époque de l’empereur Marc Aurèle, dit au contraire qu’il voit l’histoire de la Cité de Dieu comme une lutte pacifique pour la paix de l’âme et le salut de tous. Les héros du christianisme ne sont pas, comme dans l’histoire profane, les empereurs et les généraux, mais les combattants pour la vérité et la foi. Les chrétiens ne luttent pas contre d’autres hommes, mais contre le mal dans leur propre cœur et dans le monde. Ils s’engagent pour la paix dans le monde, pour la justice sociale.

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  • Le Pape se rendra en Belgique et au Luxembourg en septembre prochain

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    De Vatican News (Delphine Allaire) :

    Le Pape se rendra en Belgique et au Luxembourg en septembre

    La Salle de presse du Saint-Siège a officialisé le voyage apostolique de François au Luxembourg et en Belgique au mois de septembre. L’évêque de Rome se rendra dans le grand-duché le 26 septembre et dans le royaume belge, du 26 au 29 septembre, s’arrêtant à Bruxelles, Louvain et Louvain-la-Neuve.

    20 mai 2024

    «Accueillant l’invitation des chefs d’État et des autorités ecclésiastiques respectives, le Pape François effectuera un voyage apostolique au Luxembourg le 26 septembre prochain, et en Belgique du 26 au 29 septembre, en se rendant à Bruxelles, à Louvain et à Louvain-la-Neuve», a annoncé la Salle de presse du Saint-Siège, lundi 20 mai, lundi de Pentecôte, férié en Belgique et au Luxembourg. Le programme du voyage sera publié ultérieurement.

    Moins de deux semaines après un périple asiatique de douze jours, le Souverain pontife de 87 ans reprend la route des voyages apostoliques pour les deux pays francophones du Benelux. Le Pape François avait annoncé à un média mexicain le 12 décembre dernier son intention de visiter la Belgique en 2024. Une nouvelle qui avait réjoui les treize évêques du plat pays. Selon la conférence épiscopale belge, l’occasion serait le 600e anniversaire de l’université catholique de Louvain (UCLouvain), francophone, et de la KU Leuven, néerlandophone. Les deux universités étaient unies jusqu’en 1968.

    Dans ce pays qui finance les cultes, le Pape visitera une Église sécularisée marquée par la crise des abus, relancée ces derniers temps par la diffusion le 10 novembre 2023, par la télévision flamande du reportage Godvergeten. Les évêques belges ont été auditionnés le 23 février dans le cadre de la nouvelle commission parlementaire spéciale sur les abus. 

    Comme en France voisine toutefois, une nouvelle vitalité spirituelle se dessine. Le nombre de catéchumènes a connu un bond exceptionnel cette année en Belgique. 362 adultes ont reçu le sacrement du baptême à Pâques, soit presque le double d'il y a dix ans.

    François et la Belgique

    Le 14 septembre 2023, le roi Philippe et la reine Mathilde étaient reçus en audience privée par le Successeur de Pierre au Vatican. Les anciens souverains, le roi Albert (89 ans) et la reine Paola (86 ans), avaient eux rencontré le Pape en avril 2023. François ne s’est jamais rendu en Belgique, son passage éclair dans les institutions européennes l’ayant conduit au Parlement de Strasbourg en novembre 2014.

    Pour la succession du cardinal Jozef de Kesel, le Pape a nommé un jeune archevêque de 54 ans, Mgr Luc Terlinden, à la tête du diocèse de Malines-Bruxelles le 22 juin dernier lui remettant le pallium une semaine plus tard en la fête des saints Pierre et Paul.

    Les visites pastorales de Jean-Paul II

    Jean-Paul II s’était rendu deux fois en Belgique: en mai 1985, arpentant presque tous les diocèses du royaume: Bruxelles, Louvain, Beauraing, Namur, Anvers, Malines, Gand, Ypres, Louvain-la-Neuve, Banneux et Liège. Le Pape polonais est revenu en juin 1995 pour béatifier le père Damien, missionnaire à Hawaï, apôtre des Lépreux. Bien avant d'être élu sur le trône de Pierre, Karol Wojtyla avait même séjourné au collège pontifical belge à Rome de 1946 à 1948. 

    Luxembourg, une Église européenne de frontières

    Dans le Grand-Duché aux 600 000 âmes, terre historiquement catholique, François visitera l’Église conduite par le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et par ailleurs rapporteur général du synode sur la synodalité dont la deuxième session commence à Rome trois jours après la fin de ce voyage apostolique. 

    En cette année électorale européenne cruciale pour le continent, le Pape pourrait évoquer une nouvelle fois la construction européenne à Luxembourg, la ville accueillant d’importantes institutions de l’UE. Le 9 mai dernier, journée de l’Europe, huit évêques des diocèses de l’Euregio (France, Allemagne, Belgique, Luxembourg) ont d’ailleurs prône l’union dans la diversité dans une lettre intitulée «Un nouveau souffle pour l’Europe». Le Pape Jean-Paul II s’était rendu au Luxembourg lors de son voyage apostolique en Belgique de 1985.

    Le Luxembourg et le christianisme

    Christianisée dès le IVe siècle à partir de Trèves, capitale romaine chrétienne, la région fut parsemée de vastes paroisses lors d’une phase de consolidation au VIe et VIIe siècle qui vit venir saint Willibrord (658-739), missionnaire anglo-saxon actif en Frisonie; il s’installa à Echternach où il fonda une abbaye bénédictine à grand rayonnement culturel.

    Le Luxembourg, marqué par une forte présence d’ordres religieux médiévaux et modernes (jésuites), élit Notre-Dame Consolatrice des Affligés comme patronne de la Ville (1666) et du pays (1678) - dévotion nationale qui se poursuit aujourd’hui par l’«octave» mariale annuelle après Pâques. Le diocèse créé en 1870 fut érigé en archidiocèse par Jean-Paul II en 1988.

    Lire également : Les évêques de Belgique se réjouissent à l'annonce d'une visite «exceptionnelle»

  • Le pape François a accordé "une rare interview" à l'émission 60 Minutes (CBS)

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    De Norah O'Donnell sur CBS NEWS :

    Le pape François a accordé une interview historique à Norah O'Donnell, présentatrice et rédactrice en chef du journal télévisé du soir de CBS, dans une émission spéciale d'une heure diffusée le lundi 20 mai à 22 heures (heure française) sur CBS et en streaming sur Paramount+. Au cours d'une vaste conversation, François parle des pays en guerre, de sa vision de l'Église catholique, de son héritage, de son espoir pour les enfants et de bien d'autres choses encore.

    Le pape François accorde une rare interview à l'émission 60 Minutes : « la mondialisation de l'indifférence est une maladie très laide ».

    19 mai 2024

    François est le premier pape originaire des Amériques, le premier de son nom, et plus que tout autre pape de mémoire récente, il a consacré sa vie et son ministère aux pauvres, aux périphériques et aux oubliés. Tout en dirigeant l'Église catholique sur des questions difficiles, parfois controversées, qui ne font pas l'unanimité. Nous avons eu droit à une rare interview au Vatican et nous nous sommes entretenus avec lui, dans sa langue maternelle, l'espagnol, par l'intermédiaire d'un traducteur, pendant plus d'une heure. La chaleur, l'intelligence et la conviction de cet homme de 87 ans ne se sont pas perdues dans la traduction. Nous avons commencé par discuter de la première Journée mondiale de l'enfance de l'Église. Le week-end prochain, le pape François accueillera au Vatican des dizaines de milliers de jeunes, dont des réfugiés de guerre.

    Norah O'Donnell : A l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance, l'ONU annonce que plus d'un million de personnes seront confrontées à la famine à Gaza, dont de nombreux enfants. 

    Pape François : Pas seulement à Gaza. Pensez à l'Ukraine. De nombreux enfants ukrainiens viennent ici. Vous savez quoi ? Que ces enfants ne savent pas sourire ? Je vais leur dire quelque chose (mime un sourire)... ils ont oublié comment sourire. Et c'est très douloureux.

    Norah O'Donnell : Avez-vous un message pour Vladimir Poutine à propos de l'Ukraine ?

    Pape François : S'il vous plaît, pays en guerre, tous, arrêtez. Arrêtez la guerre. Vous devez trouver un moyen de négocier la paix. Efforcez-vous de parvenir à la paix. Une paix négociée est toujours préférable à une guerre sans fin. 

    Norah O'Donnell : Ce qui se passe en Israël et à Gaza a provoqué tant de divisions et de souffrances dans le monde entier. Je ne sais pas si vous avez vu aux États-Unis les grandes manifestations sur les campus universitaires et la montée de l'antisémitisme. Que diriez-vous pour changer cela ?

    Pape François : Toute idéologie est mauvaise, et l'antisémitisme est une idéologie, et elle est mauvaise. Tout « anti » est toujours mauvais. Vous pouvez critiquer un gouvernement ou un autre, le gouvernement d'Israël, le gouvernement palestinien. On peut critiquer tout ce que l'on veut, mais pas « anti » un peuple. Ni anti-palestinien, ni antisémite. Non.

    Norah O'Donnell : Je sais que vous appelez à la paix. Vous avez appelé à un cessez-le-feu dans nombre de vos sermons. Pouvez-vous aider à négocier la paix ?

    Pape François : (soupir) Ce que je peux faire, c'est prier. Je prie beaucoup pour la paix. Et aussi suggérer : « S'il vous plaît, arrêtez. Négociez. »

    La prière est au cœur de la vie du pape depuis qu'il est né Jorge Mario Bergoglio en Argentine, en 1936, dans une famille d'immigrés italiens. Avant d'entrer au séminaire, Bergoglio a travaillé comme chimiste.

    Sa formule personnelle est la simplicité. Il porte toujours la simple croix en argent qu'il portait lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires. Ce n'est pas tant ce que François porte que le lieu où il vit qui a donné le ton à son pontificat, il y a 11 ans.  

    Au lieu d'un palais situé au-dessus de la place Saint-Pierre, il a choisi la Casa Santa Marta, une maison d'hôtes du Vatican, comme résidence. 

    C'est là que nous l'avons rencontré, sous une peinture de la Vierge Marie. Entouré par le sacré, François n'a pas renoncé à son sens de l'humour, même lorsqu'il aborde des sujets sérieux, comme la crise des migrants.

    Norah O'Donnell : Mes grands-parents étaient catholiques. Ils ont immigré d'Irlande du Nord dans les années 1930 vers les États-Unis, à la recherche d'une vie meilleure. Je sais que votre famille a également fui le fascisme. Vous avez parlé aux migrants, dont beaucoup sont des enfants, et vous encouragez les gouvernements à construire des ponts et non des murs.

    Pape François : La migration est quelque chose qui fait grandir un pays. On dit que les Irlandais ont migré et apporté le whisky, et que les Italiens ont migré et apporté la mafia... (rires) C'est une plaisanterie. Ne le prenez pas mal. Mais les migrants souffrent parfois beaucoup. Ils souffrent beaucoup.

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  • Le cardinal Hollerich et le synode qui devait inévitablement advenir

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Le cardinal Hollerich et le synode qui devait inévitablement advenir

    17 mai 2024

    Le rapporteur général du synode mondial sur la synodalité, le cardinal Jean Claude Hollerich, a soutenu cette semaine les progrès progressifs et « avec tact » vers l'ordination des femmes à la prêtrise.

    Le cardinal, qui est également archevêque de Luxembourg, a été nommé par le pape François pour superviser la collecte et la synthèse des discussions et des réponses au cours du processus synodal pluriannuel, qui doit se réunir à nouveau à Rome en octobre.

    L'appel de Mgr Hollerich à une discussion « patiente » sur l'ordination sacramentelle des femmes va à l'encontre de l'affirmation de François selon laquelle de telles ordinations sont impossibles et que le synode ne devrait pas être considéré comme un lieu de débat sur les changements doctrinaux.

    Mais si Hollerich est autorisé à poursuivre son rôle sans être corrigé, beaucoup pourraient remettre en question l'intégrité de l'ensemble du processus synodal - et même la sincérité du pape quant à ses intentions à cet égard.

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    S'adressant au portail officiel de la conférence épiscopale suisse le 17 mai, le cardinal luxembourgeois a déclaré que la campagne pour l'ordination sacramentelle des femmes devait faire preuve de « tact et de patience » s'ils voulaient voir de « vraies solutions ».

    « Si vous attaquez trop, vous n'obtiendrez pas grand-chose », a averti l'homme chargé de rassembler et de synthétiser les conclusions du processus synodal. « Il faut être prudent, faire un pas après l'autre, et alors on pourra peut-être aller très loin ».

    Selon le portail des évêques suisses, l'enseignement sur l'ordination sacramentelle réservée aux seuls hommes « n'est pas une doctrine infaillible », et le cardinal a semblé être d'accord, déclarant : « Cela peut être changé. Il faut des arguments et du temps.

    L'argument principal de Mgr Hollerich était, en résumé, que l'Eglise dans son ensemble n'était pas prête à accepter les femmes prêtres pour le moment, et qu'il fallait s'engager dans une argumentation à long terme en faveur du changement, et qu'en essayant d'en faire trop, trop tôt, on risquait de galvaniser l'opposition. « Nous devons faire très attention à ne pas provoquer un énorme retour de bâton », a-t-il déclaré.

    Pour ceux qui ont travaillé pour qu'un processus synodal authentique produise des fruits spirituels réels - et qui se sont efforcés de combattre les dénonciations cyniques et souvent stridentes du synode comme cheval de Troie doctrinal - les commentaires de Mgr Hollerich seront probablement comme un seau d'eau froide.

    Contrairement à ce qu'affirme Mgr Hollerich, l'enseignement de l'Église sur l'impossibilité sacramentelle de l'ordination des femmes ne peut être modifié. Il a été défini par les papes successifs, y compris François - plus d'une fois - comme étant au-delà de l'autorité de l'Église.

    Et, contrairement à l'appel de Mgr Hollerich en faveur d'un plus grand engagement synodal sur le sujet, en vue de gains à long terme, le pape François a déclaré à plusieurs reprises que le synode n'était pas destiné à débattre de la doctrine.

    Malgré l'enseignement de l'Église, l'affirmation des papes (au pluriel) sur l'immuabilité de cet enseignement et l'insistance du pape (au singulier) sur le fait que ce genre de choses n'a pas sa place dans le synode convoqué sous son autorité, le cardinal Hollerich a déclaré aujourd'hui qu'il était important de continuer malgré tout - bien que de manière synodale afin de ne pas provoquer « une tempête sur d'autres continents ».

    Que doivent donc penser les catholiques du rejet par le cardinal Hollerich de l'enseignement de l'Église et de l'autorité papale, et de son encouragement aux autres à faire de même (mais avec « patience et tact » pour ne pas contrarier les Africains, bien sûr) ?

    Il est très probable que de nombreux catholiques, y compris des évêques - dont des délégués synodaux - seront indignés. Peut-être à juste titre 

    Comment, se demanderont-ils probablement, un cardinal ou l'Église peuvent-ils rejeter un enseignement de l'Église « considéré comme définitif par tous les fidèles de l'Église » et rester en poste en tant qu'évêque diocésain ?

    Et comment le rapporteur général du synode peut-il encourager ouvertement l'orientation du synode vers la mise en œuvre d'un moyen et d'une fin que le pape a déclarés contraires à ses souhaits ?

    Il se peut qu'il n'y ait pas de réponse facile à l'une ou l'autre de ces questions. 

    Le pape François s'est montré plus disposé que tout autre pape depuis des décennies, voire des siècles, à déposer des évêques de sa propre autorité lorsqu'il juge que leur ministère est devenu inefficace ou qu'il a provoqué un scandale. L'inaction papale continue sur les remarques de Hollerich invitera maintenant à la conclusion que François n'a tout simplement pas conclu que Hollerich est soit inefficace, soit scandaleux.

    Il en résultera que ceux qui, dans l'Église, ne peuvent accepter qu'il puisse jamais faire ce qu'il « n'a aucune autorité pour faire » verront le synode comme ce que Hollerich croit clairement qu'il est et ce que le pape François a insisté sur le fait qu'il n'est pas : un parlement pour voter et abroger la doctrine.

    Tant que Hollerich restera en poste, beaucoup de ces mêmes catholiques auront du mal à croire qui que ce soit, même et peut-être surtout le pape François, lorsqu'ils diront que ce n'est pas ce que le synode est, ou qu'il est censé réaliser.

    Et comme toutes les parties savent maintenant clairement comment le rapporteur général voit le synode, on peut raisonnablement s'attendre à ce que les délégués se comportent en conséquence lorsque l'assemblée synodale se réunira à nouveau en octobre. 

    La discussion sera probablement amère. Elle sera probablement source de division. Elle risque de semer la confusion dans l'Église et de nuire au bien des âmes.

    Ce ne sera pas le synode que le pape François a déclaré vouloir, mais étant donné qu'il a confié le processus à un cardinal qui croit que l'Église peut, doit et finira par tenter l'impossible sacramentellement, c'est probablement aussi le synode qu'il devait inévitablement obtenir.

  • « Dans 10 ou 15 ans, l’islam pourrait être la première religion de France »

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