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Actualité - Page 404

  • "Avec la synodalité, nous passons de la tragédie à la farce !"

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    De Nicola Bux sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le mythe de la synodalité est un retour à Babel

    1-02-2022

    Le document préparatoire parle d'un synode visant un nouvel humanisme et la naissance de rêves et de prophéties, sans aucune mention de la conversion et de la mission. L'accent est donc déplacé de la foi (et de la raison) vers les réformes "démocratiques". C'est l'effondrement de la culture catholique.

    Le document préparatoire du synode sur la synodalité ne cache pas qu'il s'agit de "concevoir et mettre en œuvre un "nouvel humanisme", en promouvant de manière synodale la contribution de chacun selon ses domaines d'engagement et de compétence". On peut donc se demander si le synode abordera des questions telles que la sécularisation, l'athéisme généralisé, l'effondrement des vocations sacerdotales et religieuses, leur formation, la vie morale et la grâce comme conditions de réception des sacrements, l'ignorance religieuse, les œuvres de miséricorde et de charité, etc.

    Il ne semble pas y avoir de trace de tout cela, mais plutôt de politique, d'économie, de justice sociale, de solidarité, de bien commun, d'écologie durable, le tout dans le but de réaliser un "humanisme intégral". Une question se pose : l'humanisme apporté par Jésus-Christ, qui, comme le dit saint Irénée, a apporté toute nouveauté en s'apportant lui-même (omnem novitaten attulit semetipsum afferens) n'est-il plus suffisant ?

    En outre, le document propose dix noyaux thématiques : "compagnons de route, écouter, prendre la parole, célébrer, coresponsabilité dans la mission (en tant que baptisés), dialogue dans l'Église et dans la société, avec les autres confessions chrétiennes, autorité et participation, discerner et décider, formation à la synodalité". L'objectif du prochain synode, comme celui de l'Allemagne, semble être la démocratisation interne de l'Église. Il faut noter, en effet, que la conversion et l'évangélisation sont absentes ; or le Concile Vatican II affirme que "l'Église est missionnaire par nature" (Ad gentes 2), et non synodale ; il suffirait donc qu'elle suive la méthode évangélique adoptée par Jésus : la rencontre avec l'homme dans le milieu où il vit, l'appel à le suivre (vocation) dans l'Église qui est précisément la con-vocation, l'envoi en mission, par la parole et l'invitation à la conversion. Au lieu de cela, nous sommes passés du slogan de l'Église "toute ministérielle", inventé à l'époque de Paul VI, à l'Église "toute synodale" de François.

    Mais Lumen Gentium 18 affirme que l'Église est hiérarchique, c'est-à-dire qu'elle est régie par un "principe sacré", le Saint Ordre, qui a trois tâches : enseigner, sanctifier et gouverner, sinon l'Église devient autre chose. L'Église n'est pas synodale du fait qu'elle se réunit en synode ; de plus, la définition de l'"Église conciliaire" est déjà impropre, car l'Église n'est pas un concile permanent. Le synode ressemble un peu au concile, mais à la différence de celui-ci, il n'est pas, du moins jusqu'à présent, délibératif, puisqu'il ne représente que le collège des évêques. Seuls le pape et le collège uni des évêques peuvent délibérer, car ils sont d'institution divine. Par ailleurs, la différence entre le synode des évêques et le synode diocésain, qui inclut les laïcs, un peu comme les synodes des Églises orientales, est bien connue.

    Il est vrai que l'Église est une réalité sociale, un coetus fidelium selon saint Thomas, et qu'elle ne se résume pas ou ne se réduit pas à la hiérarchie ; en effet, la hiérarchie doit être caractérisée par une authentique humilité et un sens de la justice ; les ordres sacrés sont grands, mais d'une grandeur au service du véritable culte que le Christ rend au Père dans l'Esprit. Cependant, ceci dit, il semble que nous voulions trouver dans la synodalité la solution à la crise actuelle, tombant dans l'autoréférentialité, si nous regardons la rhétorique qui caractérise tant de littérature sur le sujet : il y a ceux qui ont dit que le prochain synode sera l'événement le plus important après Vatican II.  La conclusion de l'Instrumentum laboris, citant le pape François, fait un aveu : " Rappelons-nous que le but du synode, et donc de cette consultation, n'est pas de produire des documents, mais de faire naître des rêves, de susciter des prophéties " (n 32).

    Cet appel au rêve et à l'imaginaire manifeste, d'une part, un infantilisme croissant dans l'Église et, d'autre part, une suspicion idéologique à l'égard de la raison et de l'intelligence de la foi. Les textes et les analyses sur le sujet présentent les mêmes caractéristiques : un volontarisme prétendument moteur et une grande faiblesse des racines doctrinales et historiques. Pour les auteurs, le mot "synodalité" exprime le mystère même de l'Église, dans sa réalité fondamentale, alors qu'il ne désigne en fait qu'une petite partie de l'appareil institutionnel de l'Église. On oublie qu'il s'agit du Corps mystique de Jésus-Christ "répandu et communiqué", comme l'a dit Mgr Bossuet, du sacrement universel du salut, qui est à la fois le signe et l'instrument de la rédemption, et non d'un méga-groupe de coresponsabilité et d'écoute. La foi, avant tout, reste une rencontre personnelle et unique avec le Créateur et le Sauveur.

    A ce stade, on peut se demander en quoi la synodalité serait le garant, voire l'agent, d'une plus grande efficacité missionnaire. En effet, il faut noter l'absence totale de bilans des différentes expériences synodales réalisées après le Concile, aussi bien les expériences universelles (dont il reste surtout les Exhortations apostoliques qui ont suivi) que les expériences diocésaines (dont les copies des documents sont tombées dans l'oubli) ; Il n'est pas non plus question de leur impact missionnaire réel, comme la fréquence de la messe et du sacrement de pénitence, la demande de baptêmes, de confirmations, d'onctions de malades et de mariages, les vocations sacerdotales et religieuses, le renouveau des mouvements spirituels et de l'éducation et de l'action catholique, le renforcement de la présence chrétienne dans les mondes politique et culturel, dans le tissu social, etc...). ).

    Si l'on conclut que les assemblées synodales n'ont pas constitué un progrès missionnaire visible et mesurable, autre que le simple fait de se réunir, on court le risque de les voir réclamer des réformes absolument nécessaires pour revitaliser le tissu chrétien : ordination sacerdotale des hommes mariés, sacerdoce féminin, démocratie dans la décision du dogme et de la morale, transformation des conciles existants en assemblées délibératives, afin de réaliser une autre Église, favorisant un schisme de fait, même non déclaré. Ainsi, derrière la synodalité, on retrouve les mêmes références qui ont servi à justifier la collégialité en son temps, puis la communion (au moins, les études des années 1960 qui ont promu la révolution ou la réforme dans l'Église étaient d'un autre genre !) C'est l'effondrement de la culture catholique et un retour à Babel. Maintenant, avec la synodalité, nous passons de la tragédie à la farce !

  • L'extinction inéluctable de la vie religieuse en Flandre

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    De Christof Bouweraerts & Erik De Smet sur Ker & Leven :

    La vie religieuse semble disparaître tranquillement de la Flandre. Les sœurs et les prêtres sont-ils les canaris dans la mine de charbon qui annoncent l'avenir sombre du christianisme dans son ensemble ? Leur vitalité, leur qualité de vie et leurs choix évangéliques restent des phares pour tous les chercheurs de sens.

    La vie religieuse en Flandre parmi les religieux et les religieuses est comme un beau livre dont les dernières pages sont en train d'être écrites. L'âge moyen dans la plupart des groupes est d'environ quatre-vingts ans ou plus. Les congrégations diocésaines disparaissent les unes après les autres. Les pères et les sœurs, à quelques exceptions près (voir ci-contre), semblent bientôt appartenir au passé. Pour ne prendre qu'un exemple, les capucins de notre région étaient autrefois plus de 400, aujourd'hui ils ne sont plus que 27. (...)

    mardi 1er février 2022

    Luk Vanmaercke commente :

    Il y a exactement quatre ans, Kerk & Leven publiait un Dossier sur la vie religieuse en Flandre. A l'époque, nous écrivions : "L'année dernière, la Flandre comptait 6 197 religieux et religieuses." Cette semaine, nous vous proposons un autre Dossier sur le même thème. Entre-temps, le nombre de religieux est tombé à 5 000. La situation se dégrade donc à une vitesse alarmante.

    La vie religieuse est-elle vouée à disparaître de nos régions ?

    Aujourd'hui, les croyants sont préoccupés par la vie paroissiale. De nombreuses églises sont peu peuplées le dimanche, avec des cheveux gris en tête. Plus rarement, nous nous préoccupons de la vie religieuse dans les monastères et les abbayes. Pourtant, ce sont les endroits où tout a commencé dans notre région. Dès le début du Moyen Âge, des moines, souvent originaires d'Irlande, se sont installés dans les Pays-Bas pour y répandre la parole de Dieu. Willibrord, originaire d'Angleterre, qui a commencé à christianiser le nord des Pays-Bas après un long séjour en Irlande, est toujours un saint bien connu 1 300 ans après sa mort.

    Les abbayes religieuses telles que l'abbaye Saint-Pierre et l'abbaye Saint-Bavon de Gand étaient également des points d'ancrage sociaux et économiques dans la vie mondaine. Les abbayes n'étaient pas seulement des lieux de prière et de réflexion, mais aussi d'agriculture et de science. Les connaissances étaient rassemblées, écrites, améliorées et transmises. Avec votre prochain verre de bière ou de vin, vous pourriez considérer que ces boissons des dieux n'existeraient probablement pas (plus) sans le travail assidu et les connaissances de haute qualité de plusieurs générations de moines.

    Dans un passé plus récent, les monastères sont devenus le moteur de la vie caritative en Flandre. Combien d'écoles, d'hôpitaux, de maisons de repos et d'institutions sociales ont été créés grâce aux efforts des sœurs et des pères ? Le service sous le clocher de l'église a marqué de nombreux couvents locaux. Ce sont ces couvents en particulier que nous avons vu disparaître à une vitesse vertigineuse au cours des dernières décennies. La plupart d'entre nous peuvent encore désigner les bâtiments où nous avons vu les religieuses locales à l'œuvre dans notre jeunesse.

    Le déclin de la vie monastique semble nous affecter moins que le déclin des paroisses, mais ce n'est qu'une illusion. Nous ne nous rendons pas suffisamment compte que dans notre histoire ecclésiastique, les religieux ont été plus souvent et plus longtemps le moteur de la vie religieuse que les communautés paroissiales. Leur travail mondain au service des écoliers, des malades ou des personnes âgées est poursuivi par des laïcs, mais qui reprend leur rôle de prière et de contemplation ?

    Il est ironique que le monde occidental dise adieu à la vie religieuse à une époque où tant de gens ressentent le besoin de se retirer (temporairement) de l'agitation de la vie moderne. Alors que les gouvernements subventionnent la création de lieux de calme, que de nombreuses organisations organisent des contemplations ou des méditations, les lieux ultimes de silence et de méditation dépérissent tranquillement.

    Ici et là, les ordres et les congrégations parviennent encore à attirer quelques jeunes. Les religieux d'origine étrangère offrent également un peu de réconfort. Cela ne sera pas suffisant. Devons-nous faire de la place pour de nouvelles voies ? Dans la tradition bouddhiste, on peut également devenir un moine temporaire, sans engagement à vie. Une telle chose est-elle concevable dans le catholicisme ? Pourquoi quelqu'un ne pourrait-il pas consacrer une partie de sa vie au service de Dieu ? Cela répondrait-il mieux aux besoins et aux attitudes de notre époque ?

    Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve. La gratitude pour le passé est de toute façon appropriée. Prenons bien soin des religieux qu'il nous reste. Beaucoup sont très âgés. Après une vie de dévouement aux autres, ils méritent que nous nous occupions d'eux dans leur vieillesse.

  • Le missel de Vatican II et le missel de Trente devenus inconciliables ?

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    Si quelqu’un dit que la liturgie tridentine reste « lex orandi » : anathema sit ? Réponse de l’abbé Claude Barthe dans la Lettre mensuelle  d'information et d'analyse "Res Novae"  de février 2022 :

    « La violence de l’offensive déclenchée par le pape François contre la liturgie traditionnelle, coupable de prospérer alors qu’elle jure trop visiblement avec la liturgie nouvelle, a surpris jusque dans les milieux progressistes. Cette violence est d’abord dans le fond : Traditionis custodes annule Summorum Pontificum sur un point majeur: « Ces deux expressions de la lex orandi de l’Église [le missel promulgué par Paul VI et le missel promulgué par Pie V et réédité par Jean XIII] n’induisent aucune division de la lex credendi de l’Église ; ce sont en effet deux mises en œuvre de l’unique rite romain », disait Benoît XVI. Ce qu’infirme François : « Les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont la seule expression de la lex orandi du Rite Romain ».

    Mais Traditionis custodes n’est pas un retour pur et simple à la promulgation de la réforme par Paul VI. Succédant à Summorum Pontificum, c’est un renforcement de sa signification.

    Rappel sur l’adage Lex orandi, lex credendi

    On prie ce que l’on croit, on croit ce que l’on prie. Le culte divin dont use l’Église est un vecteur privilégié de la profession de foi. Le fameux adage : lex orandi, lex credendi exprime les rapports étroits du culte divin, avec ses prières, gestes, symboles, et de la profession de foi, catéchisme, dogme. « Par la manière dont nous devons prier, apprenons ce que nous devons croire : legem credendi statuat lex supplicandi, que la loi de la prière règle la loi de la foi », disait une lettre aux évêques de Gaule attribuée au pape Célestin Ier, (il s’appuyait sur les « ces formules de prières sacerdotales », les collectes de la messe, pour répondre à l’hérésie pélagienne).

    Pie XII avait donné une précision dans l’encyclique Mediator Dei, que les experts audacieux du Mouvement liturgique auxquels elle s’adressaient auraient dû prendre au sérieux : la liturgie n’est pas un terrain d’expérience qu’approuve ensuite l’Église, comme si le magistère était à la remorque des pratiques, mais c’est d’abord parce qu’elle est soumise au suprême magistère que la prière de l’Église « fixe » la règle de foi comme un des modes d’expression de ce même magistère.

    Ce qui, rapporté aux modifications – généralement très lentes, organiques comme on dit – que l’Église romaine approuve dans telle partie de son culte, ou de celles qu’elle apporte en édictant un office ou une messe, ou en procédant à telle réorganisation dans le calendrier, le rituel, le bréviaire, nous assure qu’au minimum elles ne contiennent pas d’erreur, et qu’elles peuvent aussi apporter des précisions doctrinales (l’institution de la messe et de l’office du Christ-Roi par Pie XI).

    Par la nature de ce qu’est le magistère – la transmission du dépôt révélé –, la formulation postérieure ne contredit jamais l’ancienne, mais elle l’éclaire. Par exempleles mots transsubstantié, transsubstantiation, canonisés au XIIIe siècle par Innocent III et le 4ème concile du Latran, explicitent le terme de conversio du pain et vin en Corps et Sang, utilisé par saint Ambroise dans son De Sacramentis. Parler aujourd’hui de conversio reste parfaitement catholique ; mais en revanche, s’en tenir au terme de conversio en refusant celui de transsubstantiation serait fort suspect.

    On ne peut faire une analogie rigoureuse avec la succession des « formulations » du culte, mais le principe est identique : « De même, en effet, qu’aucun catholique sérieux ne peut, dans le but de revenir aux anciennes formules employées par les premiers conciles, écarter les expressions de la doctrine chrétienne que l’Église, sous l’inspiration et la conduite du divin Esprit, a dans des âges plus récents élaborées et décrété devoir être tenues, […], de même, quand il s’agit de liturgie sacrée, quiconque voudrait revenir aux antiques rites et coutumes, en rejetant les normes introduites sous l’action de la Providence, à raison du changement des circonstances, celui-là évidemment, ne serait point mû par une sollicitude sage et juste[1]. »

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  • Redevenue mosquée, Sainte-Sophie suscite des inquiétudes

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    D'Anne Andlauer sur le site du Figaro via ce blog :

    Turquie: inquiétudes pour Sainte-Sophie, redevenue mosquée par la volonté d’Erdogan

    31 janvier 2022

    ENQUÊTE – L’Unesco attend ce mardi des Turcs un rapport sur l’état de conservation de Sainte-Sophie. Ce symbole d’Istanbul, tour à tour église byzantine, mosquée ottomane puis musée républicain, est redevenu mosquée en juillet 2020. Certaines préoccupations demeurent.

    La seule chose qu’on n’entend plus à l’intérieur de Sainte-Sophie, ce sont les bruits de pas. Les touristes, par centaines à certaines heures, se promènent en chaussettes sur le tapis couleur turquoise qui recouvre le marbre gris. Ils ont les yeux levés vers la grande coupole, les oreilles tournées vers le guide qui commente la visite. C’est un brouhaha multilingue.

    À LIRE AUSSI Sainte-Sophie, la reconquête turque d’un symbole chrétien

    Pendant que les touristes déambulent, s’assoient ou même s’allongent sur le tapis et font un selfie, des fidèles musulmans prient. Plus on avance vers les côtés et le bout de la nef – là où est situé le mihrab – plus on voit d’hommes, imperturbables, réciter le Coran ou se prosterner à toute heure. Des femmes aussi, mais à l’écart, dans une zone qui s’étire à gauche, derrière d’épaisses colonnes et un moucharabieh en bois. Et puis, cinq fois par jour, dans ce mélange de recueillement et d’agitation permanent, résonne l’appel à la prière.

    Un haut-parleur invite les visiteurs à reculer derrière des barrières. Lucia s’attarde quelques instants, puis récupère ses chaussures dans un casier du vestibule. «J’ai été très surprise, confie cette jeune Espagnole en laissant glisser le voile léger qui couvrait ses cheveux. Je ne m’attendais pas à ce que ça soit si grand. Je m’y suis vraiment sentie comme dans une mosquée, pas du tout comme dans un musée.»

    Un édifice redevenu mosquée

    Ainsi va Sainte-Sophie depuis le 24 juillet 2020. Depuis que l’édifice est redevenu mosquée au cours d’une grande prière à laquelle participait le chef de l’État, Recep Tayyip Erdogan. Deux semaines plus tôt, le Conseil d’État l’avait rendu, de droit, au culte musulman, jugeant qu’il n’aurait jamais dû lui être retiré, au motif que le bâtiment appartient à une fondation dont les statuts prévoient son usage comme mosquée. Sainte-Sophie d’Istanbul, née basilique byzantine en 537 sous l’empereur Justinien, convertie en mosquée quand les Turcs ottomans menés par Mehmet II conquièrent Constantinople en 1453, transformée en musée en 1934 par le président-fondateur de la République de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, s’appelle désormais, de nouveau, la grande mosquée Sainte-Sophie.

    «Quand la prière est terminée, des gens du monde entier, musulmans et non-musulmans, visitent Sainte-Sophie. La seule différence avec le musée, c’est qu’ils entrent gratuitement. C’est mieux, non?», s’amuse Ferruh Mustuer, 50 ans, l’un des deux imams affectés au service de la mosquée. «De jour comme de nuit, ceux qui entrent ici sont nos invités, et nous les accueillons de la meilleure des manières. Sainte-Sophie appartient à tous.»

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  • L'Abbé de Lagrasse : "Gardons-nous de la tentation puritaine"

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    Le séjour de plusieurs romanciers à l’abbaye de Lagrasse a suscité une polémique dans les milieux chrétiens et culturels, qui y ont vu une apologie d’un christianisme traditionaliste. Le père Emmanuel Marie, abbé des chanoines de Lagrasse, défend cette démarche qu’il estime conforme à ce qui est attendu des chrétiens par le pape François.

    31/01/2022 

    « L’Église doit être prête à soutenir ce dialogue avec tous les hommes de bonne volonté, qu’ils soient au-dedans ou au-dehors de son enceinte. » À l’abbaye de Lagrasse, nous avons voulu prendre au sérieux ces mots de saint Paul VI. Le dialogue n’est pas qu’une idée, mais un risque à prendre. Nous avons souhaité courir ce risque, inviter au cœur de notre monastère des écrivains qui voulaient tenter l’expérience. Chacun d’eux a ensuite écrit ce que ce séjour lui a inspiré en un chapitre de ce qui est devenu un livre : Trois jours et trois nuits. Ni sélection à l’entrée, ni censure à la sortie. La règle du dialogue est la liberté.

    → CRITIQUE. « Trois jours et trois nuits », des écrivains au monastère

    Il y avait là un enjeu théologique. Nous le savons : « À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne : Jésus-Christ. (1) » Nous savons aussi que cette rencontre ébranle la culture, se diffracte en beauté et se dit en un discours. Le Verbe s’est fait chair. Dieu entre charnellement dans la culture de son temps qui devient ainsi le terrain de son dialogue avec l’humanité. Selon les mots du Cardinal Ravasi, « le Verbe s’est fait culture ».

    Dès lors, il n’y aura jamais de christianisme sans culture. Elle est l’onde de choc de la rencontre avec le Verbe incarné. Il est des hommes et des femmes qui découvrent la culture chrétienne avant de rencontrer le Christ. Faut-il s’en scandaliser ? Attention aux puritanismes qui excommunient trop vite ces « chrétiens du seuil », ceux qui ne voient que la cathédrale et pas encore la présence divine dont elle est l’écrin.

    Qui sommes-nous pour juger

    Qui sommes-nous pour juger un Simon Liberati, narrant dans ce livre son expérience de paix au cœur d’une église plongée dans la nuit, alors que lui-même s’est abîmé dans l’alcool ? Qui sommes-nous pour juger les larmes de Frédéric Beigbeder pendant la liturgie de la messe, lui qui raconte ses débauches nocturnes dans son dernier roman ? Émotion esthétique et superficielle ou début d’une secrète rencontre avec le Christ ? Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre.

    → TRIBUNE. Abbaye de Lagrasse : « Le récit d’une guerre de religion entre gauchistes et intégristes est mensonger »

    Devons-nous juger un Pascal Bruckner s’il pense pouvoir écrire : « L’abbaye s’inscrit dans une Église post-Vatican II, quand Rome, après un vaste réexamen de sa doctrine, accepte de revenir à une certaine tempérance dans la propagation de la foi. Cette inflexion est capitale : l’abandon de la conversion violente a constitué une formidable avancée et explique pourquoi le christianisme est devenu synonyme de douceur » ?

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  • Une initiative belge pour introduire l'écocide dans le Code pénal

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Vers un crime d’écocide en droit international ?

    31 janvier 2022

    Le 2 décembre dernier, la Belgique a adopté une résolution visant à introduire l’écocide dans le Code pénal. « Mais aussi à amender le traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), afin d’ajouter l’écocide aux crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocides. » Ce qui conduirait à un changement de « paradigme philosophique et moral » (cf. Délit d’« écocide » : l’homme, coupable ou victime ?).

    Pour que cet amendement soit adopté, deux tiers des Etats parties à la Cour pénale internationale doivent le valider. Quand les îles Maldives et le Vanuatu ont affirmé leur soutien à cet amendement, « l’Autriche, la Finlande et l’Espagne ont fait savoir discrètement qu’elles y étaient ouvertes ». La France n’a pas encore pris position (cf. Une définition juridique de l’écocide ?).

    Un nouveau traité international ?

    La Belgique « propose de créer un nouveau traité international autour de l’écocide, avec les pays les plus volontaristes ». Pour Samuel Cogolati, député du parti Ecolo et auteur de la résolution belge, « il y a un élan ». « La résolution belge crée un précédent. »

    Et du côté du Parlement européen, la députée Marie Toussaint (EELV), soutenue par « une cinquantaine d’ONG, de syndicats et une trentaine d’eurodéputés », « a demandé à la Commission d’inscrire l’écocide dans la directive sur les crimes environnementaux, en cours de révision ».

    Source : Ouest France, Marie Geredakis (31/01/2022)

  • L'avenir de l'Eglise après Bergoglio

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    De  Don Pio Pace sur Res Novae :

    Amazon.com: Cosa resta del papato: Il futuro della Chiesa dopo Bergoglio  (Italian Edition) eBook : Grana, Francesco Antonio: Tienda Kindle

    Francesco Grana : L’avenir de l’Église après Bergoglio

    Le dernier livre de Francesco Antonio Grana, vaticaniste de Il Fatto quotiniano, un média classé à gauche, est un livre qui est tout entier dans son titre accrocheur : Cosa resta del Papato. Il futuro della Chiesa dopo Bergoglio, « Ce qui reste de la papauté. L’avenir de l’Église après Bergoglio »[1]car le contenu est comme inexistant. C’est donc une sorte de signal au sein d’une période que Grana qualifie de pré-conclave. Une phrase, p. 231, glisse : « Les catholiques sont rapidement passés de l’enthousiasme pour Bergoglio à la déception ». Mais qui est déçu, selon Grana ? La gauche du pape, assurément : il souligne l’importance de la démission (refusée) du cardinal Marx, qui a participé à l’élaboration de la réforme de la Curie, démission qui voudrait signifier que l’Église a encore deux cents ans de retard, comme disait le cardinal Martini avant de mourir. Déception aussi de la gauche libérale : le cardinal Zuppi, archevêque de Bologne, figurait aux côtés de F. Grana, lors de la présentation de l’ouvrage à l’Université LUMSA, à Rome.

    Autrement dit, déception de tous ceux qui ont porté Jorge Bergoglio au pouvoir, qui subissent depuis lors son mode de gouvernement chaotique, despotique, colérique, et qui désormais prennent leurs distances, en prévision de l’inévitable réaction anti-style Bergoglio qui va se produire lors de l’achèvement du pontificat.


    [1] Edizioni Terra Santa,  2021.

  • Louvain-la-Neuve, 11 février : Consolation, une conférence d’Anne-Dauphine Julliand

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    Consolation : une conférence d’Anne-Dauphine Julliand

     À l’occasion de la Saint-Valentin,

    conférence d’Anne-Dauphine Julliand,

    auteur de Deux petits pas sur le sable mouillé

    sur le thème de son dernier livre, intitulé Consolation

    à Louvain-la-Neuve, le vendredi 11 février 2022 à 20h15

    (Auditoire Socrate – Place Cardinal Mercier)

    Découvrez l’article que CathoBel a consacré à cette soirée !

  • Des noyaux d'où la chrétienté pourra renaître demain ?

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    Alors que les paroisses s'éteignent et que les églises se ferment ou sont réaffectées, de nouveaux lieux où la foi peut se vivre de façon communautaire apparaissent et constituent ces noyaux d'où la chrétienté pourra renaître demain, comme le firent les abbayes bénédictines dans l'Europe barbare des VIe-VIIémes siècles.

    De Youna Rivallain sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Habitats partagés chrétiens : ces laïcs qui veulent vivre en communauté

    Le projet en Indre-et-Loire de l’entreprise Monasphère, qui réalise des ensembles immobiliers à proximité de sanctuaires chrétiens, fait beaucoup réagir. Ceci alors que de plus en plus de laïcs chrétiens aspirent à vivre une vie de communauté. Quitte à se couper du monde ?

    28/01/2022

    Image du futur clos Saint Gabriel, le projet de Monasphère à L'Ile Bouchard (Indre-et-Loire)

    Image du futur clos Saint Gabriel, le projet de Monasphère à L'Ile Bouchard (Indre-et-Loire) • MONASPHÈRE

    Tout jeunes mariés, Amanda et Martin Robilliard sont dans les préparatifs de leur projet de vie : quitter Lyon pour vivre l’écologie intégrale dans l’ancien monastère Notre-Dame de La Chaux, à Cuisery (Saône-et-Loire). L’architecte et la future maraîchère lanceront les travaux dans un an : en attendant, ils recherchent d’autres personnes pour vivre l’aventure au sein de cet « habitat partagé chrétien à vocation écologique ».

    Car Amanda et Martin tiennent à intégrer la dimension spirituelle au cœur de leur projet. « On a tous les deux eu des expériences marquantes dans une communauté religieuse, moi à Taizé et Amanda avec la communauté du Chemin neuf. Nous avions ce désir de vie de communauté, de mettre en place cette dimension de prière commune qui rythme la semaine et de nous inscrire dans une démarche d’Église », explique le jeune homme.

    Alors, même si le couple n’entend pas « demander leur certificat de baptême » aux personnes intéressées pour vivre à Cuisery, les jeunes mariés souhaitent tout de même partager leur foi, au même titre que leur quotidien, avec les autres membres du futur collectif. « Ma foi est un pilier de ma vie et de ma réflexion écologique, rappelle Martin. Je n’envisageais pas que cela ne fasse pas partie d’un projet dans lequel je me lancerais à cœur perdu. »

    Le projet Monasphère, « gated community » pour cathos ?

    Amanda et Martin ne sont pas les seuls à se lancer dans l’aventure de l’habitat partagé chrétien. De plus en plus répandu, ce mode de vie séduit autant les urbains que les ruraux : écohameaux, colocations solidaires, béguinage… chacun doté d’une dimension spirituelle plus ou moins évidente. Dernier exemple en date : le projet Monasphère conçu par les entrepreneurs catholiques Damien Thomas et Charles Wattebled.

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  • Covid-19 : endémie ou pandémie ?

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    Selon les autorités de santé internationales, le Covid-19 pourrait devenir une maladie endémique, à plus ou moins long terme. Un terme qui, s’il semble moins alarmiste, doit nous obliger à rester vigilants. Explications. Un article publié par Olivia Elkaim sur le site web de l’hebdomadaire « La Vie » :

    « Avec l’augmentation de l’immunité dans la population et avec Omicron, il y aura beaucoup d’immunité naturelle en plus de la vaccination. Nous avancerons rapidement vers un scénario qui sera plus proche de l’endémicité », a avancé Marco Cavaleri, chef de la stratégie vaccinale de l’Agence européenne des médicaments (AEM), à la mi-janvier. De fait, la circulation extrêmement rapide de ce variant et de son « petit frère », le variant dit « BA.2 », encore plus contagieux, pourrait nous faire sortir de la pandémie dans quelques mois.

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    Le docteur Philippe Chambraud, généraliste à Paris, se montre optimiste : « Je me fonde sur trois études en Afrique du Sud, aux États-Unis et en Grande-Bretagne. La pandémie est devenue telle avec ces variants, avec une telle profusion de contaminations, que la population va être immunisée. Par ailleurs, dans l’histoire des pandémies, au bout de deux ou trois ans, ça s’arrête. »

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    Pour autant, ce coronavirus disparaîtrait-il, comme ce fut le cas en 2003 avec le Sars-Cov-1 ? « On conçoit mal comment le Covid-19 pourrait disparaître aujourd’hui, tempère Étienne Decroly, virologue et directeur de recherche au CNRS, dans l’équipe Réplicases virales à l’université d’Aix-Marseille. Ce n’est pas une hypothèse raisonnable dans la mesure où le virus est présent dans la population humaine et dispose de réservoirs potentiels. Il va devenir endémique, car il est désormais très largement diffusé dans la population. Sur le moyen terme, on espère la fin de la pandémie. »

    Trois types de Covid-19

    Épidémie, pandémie, endémie… il faut expliquer ces mots. Au stade épidémique, un agent infectieux se propage de manière locale. Quand il se diffuse de manière mondiale, on parle alors de pandémie. Dans le cas de l’endémie, l’agent pathogène est installé dans la population. Il persiste et advient épisodiquement.

    Quelles sont les maladies endémiques connues ? Les rhumes, par exemple, comme le rappelle Frédéric Langinier, généraliste en Paca. Actuellement, quatre coronavirus circulent en France et nous réinfectent en permanence. À ceux-ci s’ajoutent les trois types de Covid-19 (qui sont aussi des coronavirus) présents sur le territoire : le Delta, l’Omicron BA-1 et son sous-lignage le BA-2, plus transmissible, mais pas forcément plus grave. « On peut espérer qu’avec la fabrication d’anticorps, liée aux multiples infections, l’Omicron devienne un simple rhume qui dure trois à cinq jours », explique le médecin.

    Mais attention, endémie ne signifie pas forcément maladie bégnine. Surtout, elle est là pour toujours. On doit « vivre avec » l’herpès ou le Sida-VIH, qui, en 2020, selon l’ONU, a encore tué environ 680 000 personnes dans le monde… La dengue et le chikungunya sont également endémiques dans les régions tropicales, véhiculé par le moustique – c’est sa piqûre qui transmet ces maladies.

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    Selon la principale agence fédérale des États-Unis pour la protection de la santé publique, une endémie se traduit donc par « la présence constante et/ou la prévalence habituelle d’une maladie ou d’un agent infectieux dans une population au sein d’une zone géographique ».

    Dans le cas du Covid-19, beaucoup de questions se posent encore. « S’il devient endémique, quel sera son niveau de circulation ?, interroge Étienne Decroly, connu pour ses travaux sur le Sida. L’immunité acquise avec Omicron est telle qu’il est probable que le virus ne soit plus capable d’infecter massivement la population. Mais attention, on ne connaît pas la durée de l’immunité conférée par Omicron, ni même quels variants peuvent apparaître à l’avenir, avec quelle capacité d’échappement immunitaire. »

    Les trois scénarios envisagés pour la suite

    Étienne Decroly déploie plusieurs scénarios. Première hypothèse : la situation actuelle perdure. Le virus circule de manière importante avec une pathogénicité similaire ou accrue. La pathogénicité, c’est le pouvoir pathogène d’un agent infectieux (bactérie, virus ou champignon), c’est-à-dire sa capacité à provoquer des troubles chez son hôte. Mais cette hypothèse n’est pas la plus probable compte-tenu de l’immunité qui s’installe dans la population avec la vaccination et la diffusion d’Omicron.

    Deuxième hypothèse : le virus continue de circuler avec des épisodes hivernaux plus intenses. Il échappe un peu à l’immunité conférée par les vaccins et par les précédentes infections. Dans ce cas, la population à risque devra se faire vacciner chaque année avec un vaccin évolutif, comme celui de la grippe, adapté aux souches circulantes.

    Troisième hypothèse, la plus optimiste : le virus se transforme et n’infecte que les voies respiratoires supérieures, en provoquant une sorte de rhume, comme le suggère aussi Frédéric Langinier…

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    Si le Covid-19 devenait endémique, avec des épisodes épidémiques, il n’y aurait plus de désorganisations sociales, économiques et sanitaires telles qu’on en a connu depuis deux ans. En Espagne, les autorités préparent déjà un plan de gestion de cette infection, similaire à celui des autres maladies respiratoires hivernales.

    Ref. Covid-19 : endémie ou pandémie ?

    Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le bilan de la grippe espagnole est estimé de 40 à 50 millions de morts. Cette pandémie est considérée comme l'une des plus meurtrières de l'histoire de l'humanité : en deux années (1918–1919) elle a fait plus de victimes que la Première guerre mondiale. Mais le Covid 19, qui n’a pas encore dit son dernier mot, est entré présentement dans sa troisième année d’existence...

  • Le cardinal Filoni souligne la profonde honnêteté morale et intellectuelle de Benoît XVI

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    D'ACI Prensa (Mercedes de la Torre) :

    28 janvier 2022

    Le cardinal Filoni souligne la profonde honnêteté morale et intellectuelle de Benoît XVI

    Le cardinal Fernando Filoni, actuel Grand Maître de l'Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem et Préfet émérite de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples depuis 2011, a souligné la "profonde et très haute honnêteté morale et intellectuelle" du pape émérite Benoît XVI.

    Le cardinal italien a tenu ces propos à l'occasion de la récente controverse suscitée par la publication d'un rapport sur les abus en Allemagne. 

    Le cardinal Fernando Filoni a été préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples de 2011 à décembre 2019. Auparavant, le cardinal avait été appelé à la Secrétairerie d'État du Vatican en tant que suppléant, poste qu'il a occupé jusqu'en 2011.

    En outre, le cardinal Filoni a été nonce apostolique aux Philippines pendant un an et, avant cela, il a été nonce en Irak entre 2001 et 2006.

    "J'ai appris à connaître Benoît XVI personnellement d'autant plus que, au début de son ministère pontifical, il m'a appelé à Rome depuis les Philippines, où il m'avait affecté un an plus tôt comme son représentant pontifical. Je me souviens très bien de notre première rencontre ; c'était au début du mois de juillet 2007", a-t-il raconté.

    "Il m'avait désigné comme suppléant à la Secrétairerie d'État, c'est-à-dire comme l'un de ses plus proches collaborateurs. Cela m'a permis de lui rendre visite au moins une fois par semaine pour discuter des questions qui l'intéressent et recevoir des conseils appropriés sur de nombreux aspects de la vie de la Curie et de l'Église", a déclaré le cardinal italien.

    Faisant référence à son travail en tant que substitut de la Secrétairerie d'État pendant quatre ans, le cardinal Filoni a déclaré qu'il avait collaboré à l'organisation de plusieurs voyages pontificaux et a ajouté qu'au cours de ces années, "le "problème de la pédérastie" dans l'Église a émergé avec virulence" et qu'ils ont donc organisé des rencontres avec les victimes.

    Le cardinal Filoni a rappelé certaines des rencontres du pape de l'époque avec les victimes et a déclaré qu'elles se déroulaient dans "un sens véritablement humain et spirituel". Il a ajouté qu'ils priaient Dieu pour la souffrance et adressaient à Dieu "la demande de pardon de toute l'Église, et il restait l'engagement que Benoît XVI combinerait miséricorde et justice".

    "Il a toujours été clair pour moi que Benoît XVI voulait s'y attaquer avec détermination. En cela, je peux témoigner avant tout de sa profonde et très haute honnêteté morale et intellectuelle", a-t-il déclaré.

    Dans cet ordre d'idées, le cardinal Filoni a ajouté : "Je peux affirmer que je n'ai jamais trouvé en lui la moindre ombre ou tentative de cacher ou de minimiser quoi que ce soit. On ne peut pas non plus confondre sa délicatesse dans le traitement des questions de sens moral profond avec l'incertitude ou autre chose".

    "Je connais bien aussi son immense angoisse face aux graves problèmes ecclésiaux, et je me souviens clairement d'une expression qu'il avait l'habitude de prononcer avec un profond soupir : "Qu'il est impénétrable, l'abîme dans lequel nous tombons par la misère humaine !". Cela l'affligeait intimement et parfois il restait silencieux pendant un long moment. D'autant plus si ces misères humaines touchent les hommes d'Eglise", a conclu le Cardinal.

  • Quand l'Amérique Latine vire au rouge

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'Amérique latine de plus en plus rouge

    31-01-2022

    Les Rouges sont toujours les mêmes, ils "mangent les enfants" et la démocratie. Trois exemples en Amérique latine - au Honduras, au Pérou et au Chili - le prouvent. Les nouveaux caudillos de la " revolucion " ont l'approbation des grandes puissances, à commencer par l'administration Biden : en témoigne la participation de la vice-présidente Kamala Harris à l'inauguration de la présidente abortiste Xiomara Castro du Honduras ces derniers jours. Peu leur importe que Madame Castro soit l'épouse dévouée de l'ancien président Manuel Zelaya, totalement impliqué dans la corruption avec les trafiquants de drogue du pays. Élue avec 51% des voix le 28 novembre 2021, elle a non seulement confirmé la légalisation de l'avortement, jusqu'alors interdit, mais a également promis une nouvelle Constitution qui marquera à jamais le nouveau Honduras socialiste et l'a démontré en rouvrant les relations diplomatiques avec le régime communiste du Venezuela.

    On a pu goûter au nouveau centralisme démocratique à la soviétique ces derniers jours, lorsque le Congrès hondurien a élu deux de ses présidents. Une situation provoquée par la rébellion de 20 députés du parti Libre (le même que la présidente Castro) contre l'alliance entre Castro elle-même et Salvador Nasralla du Partido Salvador de Honduras (PSH). Les 20 rebelles socialistes ont plutôt soutenu le candidat conservateur, alors élu avec 64 voix, Jorge Cálix à la présidence. Le président Xiomara Castro, démontrant son mépris total pour la démocratie parlementaire, a déclaré qu'il reconnaissait Luis Redondo, le perdant du vote parlementaire, comme le seul président du Congrès. Kamala Harris, qui était présente lors de l'investiture de Castro à Tegucigalpa, n'a pas sourcillé, le nouveau cours américain se réjouissant de l'annonce de la fondation d'un " État socialiste " au Honduras : l'avortement libre vaut-il plus que la démocratie ?

    Les mêmes applaudissements internationaux vont à Pedro Castillo, qualifié de "gauchiste modéré" par "The Economist", qui a été élu en juillet dernier à la présidence du Pérou, grâce au soutien de groupes d'ex-terroristes du "Sentier Lumineux" et d'une formation explicitement marxiste "Peru Libre". Après une série de remaniements ministériels et la mise en cause de plusieurs ministres par le Parlement au cours des premiers mois de son mandat, le président Castillo a nommé Mirtha Vásquez, fervente partisane du droit à l'avortement libre et de l'éducation LGBTI, à la tête du gouvernement en octobre dernier. Il convient de rappeler que M. Castillo avait juré, pendant la campagne électorale, que ni lui ni son parti ne légaliseraient jamais l'avortement ni ne promouvraient l'idéologie LGBTI dans le pays. Des mots pour le "vent" que nous connaissons aussi en Occident. Ces dernières semaines, alors que les tentatives de défier Castillo et de déclarer la présidence de la République "vacante" se poursuivent, l'exécutif a publié un nouveau guide pour l'éducation LGBTI dans les écoles publiques. En réaction, les partis d'opposition et diverses associations chrétiennes de parents d'élèves ont obtenu au contraire d'entamer la discussion du projet de loi 904, qui reconnaît le droit des parents d'évaluer le matériel éducatif pour les élèves distribué à l'école et d'annuler ainsi les effets pervers du guide LGBTI promu par le gouvernement. Ici, ce n'est pas le gouvernement américain qui soutient l'endoctrinement communiste des LGBTI, mais une partie des "catholiques fervents". L'Université jésuite du Pérou Universidad Antonio Ruiz de Montoya (UARM) a déclaré "intenable" la demande des parents de respecter leurs droits en matière d'éducation de leurs enfants, tandis que l'Académie des dirigeants catholiques (une organisation qui promeut l'inculturation de la doctrine sociale et forme de nouveaux dirigeants en Amérique du Sud) a décidé d'inviter l'abortiste présidente du Conseil des ministres du Pérou, Mirtha Vásquez, comme oratrice lors de sa prochaine réunion le 5 mars. Non content de cela, le 20 janvier, le président Castillo a menacé le Parlement et a appelé ses partisans à occuper les places de toutes les villes du Pérou pour protester contre la majorité des parlementaires qui ne suivraient pas son appel à une Assemblée constituante qui changerait radicalement la tradition démocratique du pays. La cerise sur le gâteau ? Le 26 janvier, le démocrate Castillo a fermé Radio PBO, un diffuseur national qui critiquait son gouvernement marxiste.

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