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Actualité - Page 646

  • "Des profondeurs de notre cœur" : le grand gâchis de Mgr Georg Ganswein

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana en traduction française sur le site "Benoît et moi" :

    14 janvier 2020

    Livre sur le célibat, le grand gâchis de don Georg

    Après la clameur suscitée par l’anticipation du livre en défense du célibat ecclésiastique, signé par Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah, le rétro-pédalage spactaculaire du secrétaire de Ratzinger, Mgr Georg Gänswein, fait discuter. Il a affirmé que le pape émérite était étranger au projet du livre à quatre mains, mais il est démenti par les faits. Et le cardinal Sarah confirme que tout était clair et partagé, et publie les lettres de Benoît XVI qui lui ont été adressées. Et les éditeurs ont également reçu le « bon pour l’impression » de Gänswein. Peut-être qu’après les violentes attaques, les mensonges et les menaces reçues, le secrétaire voulait-il protéger le pape émérite, mais il obtiendra le résultat inverse: séparer le pape émérite du cardinal Sarah n’a fait que faciliter la tâche de leurs ennemis. En attendant, le livre sortira avec la signature du Cardinal Sarah, « avec la contribution de Benoît XVI ». Mais le contenu, qui est ce qui compte, reste le même.

    Commençons par les faits certains. Le livre « Des profondeurs de notre cœur », dont Le Figaro a anticipé quelques pages, provoquant un grand bruit, a été réellement partagé par Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah. L’ouvrage est composé de deux essais sur le sacerdoce, avec un accent particulier sur le célibat, écrits respectivement par Benoît XVI et le cardinal Sarah. Puis il y a une introduction et une conclusion signées par les deux: elles ont été écrites par le Cardinal Sarah mais vues et approuvées par Ratzinger. Et le « bon pour impression » est venu directement du secrétaire personnel de Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein.

    D’où vient donc tout le chaos de ces heures et le revirement de Gänswein? Le secrétaire de Ratzinger a déclaré A l’ANSA:

    « Le pape émérite savait que le cardinal préparait un livre et lui avait envoyé un texte sur le sacerdoce l’autorisant à l’utiliser comme il le souhaitait. Mais il n’avait approuvé aucun projet de livre à double signature, ni vu et autorisé la couverture ».

    En réalité, les éditeurs sont en mesure de démontrer que Mgr Gänswein ment: il savait très bien que le livre sortirait avec la double signature, et avait donné son accord même s’il était conscient de l’énorme impact qu’aurait la publication. Par ailleurs, dès la soirée du lundi 13 janvier, dès que la nouvelle s’est répandue d’une dispute autour des signatures, le cardinal Sarah – parlant de « diffamations d’une gravité exceptionnelle » – a fait circuler sur les médias sociaux les lettres que Benoît XVI lui avait adressées et dans lesquelles la connaissance du projet du livre par le pape émérite était claire.

    Et encore, l’introduction correspond à la demi-page préparée par le Cardinal Sarah qui fait l’objet de la lettre envoyée par Ratzinger le 25 novembre:

     » Chère Éminence, de tout mon cœur, je voudrais vous dire merci pour le texte ajouté à ma contribution et pour toute l’élaboration que vous avez faite. Cela m’a profondément touché lorsque vous avez compris mes dernières intentions : J’avais en fait écrit 7 pages de clarification méthodologique de mon texte et je suis vraiment heureux de dire que vous avez pu dire l’essentiel en une demi-page. Je ne vois donc pas la nécessité de vous envoyer les 7 pages, puisque vous avez exprimé l’essentiel en une demi-page. Pour ma part, le texte peut être publié sous la forme que vous avez prévue ».

    Le matin du 14 janvier, le cardinal Sarah, avec un communiqué officiel, reconstruit encore tout le processus qui a conduit à la publication du livre: du 5 septembre dernier, quand il est allé voir Benoît XVI à Mater Ecclesiae pour lui demander un « texte sur le sacerdoce catholique, avec une attention particulière au célibat », jusqu’au 3 décembre où, lors d’une visite similaire, il a expliqué à Benoît XVI que « notre livre serait imprimé pendant les vacances de Noël et qu’il paraîtrait le mercredi 15 janvier ». Entre les deux se trouvaient les dates qui marquaient les différents passages, en grande parie déjà documentées avec les lettres diffusées le 13 au soir. Dans la conclusion du communiqué, le cardinal Sarah parle de « polémique abjecte »:

    « Je pardonne sincèrement à tous ceux qui me calomnient ou qui veulent s’opposer au pape François. Mon attachement à Benoît XVI reste intact et mon obéissance filiale au Pape François absolue ».

    Le problème est alors la raison pour laquelle Mgr Gänswein, au nom de Benoît XVI, a fait volte-face avec éclat, avec le double résultat, dramatique, d’avoir mis le Cardinal Sarah en grave difficulté et d’avoir distrait l’attention du contenu du livre qui reste confirmé et perturbant. Par ailleurs, les déclarations les plus pertinentes sur le plan théologique concernant le célibat, qui nient absolument la possibilité d’exceptions motivées par des besoins sociaux, se trouvent dans l’essai de Ratzinger.

    A coup sûr, la publication des anticipations du livre a provoqué un tremblement de terre au Vatican : une véritable bombe alors que l’exhortation post-synodale avec laquelle le Pape François est censé s’ouvrir aux exigences contenues dans les conclusions, précisément en ce qui concerne les exceptions au célibat ecclésiastique. Les réactions des « gardiens de la révolution » ne se sont en effet pas fait attendre: si d’un côté le grand chef de la communication vaticane, Andrea Tornielli, a écrit dans Vatican News un article « normalisant » qui tentait de concilier la position exprimée par Ratzinger avec celle du pape François, de l’autre il a lâché « ses » hommes dans le double but de fermer la bouche du pape émérite et de salir le cardinal Sarah, qui aurait circonvenu un pape émérite décrit comme un pauvre vieux fou. Il est significatif à cet égard que le « dauphin » de Tornielli, Domenico Agasso jr, ait signé le 14 janvier l’article d’ouverture de La Stampa (Vatican Insider), avec le titre sans équivoque « Vatican, le nœud du Pape émérite ». Résumé : « La demande est croissante d’un texte qui prévoit des limites à l’exercice du magistère du pontife démissionnaire ». N’est-ce pas clair ?

    On peut imaginer quel type de pression a été exercée sur Benoît XVI et Mgr Gänswein qui, entre autres, est Préfet de la Maison pontificale, donc dans une position délicate entre Ratzinger et le Pape François. Étant donné la violence des attaques publiques, on peut facilement deviner ce qui s’est passé en privé. Cela ne justifie pas la volte-face de Mgr Gänswein, mais on peut peut-être comprendre que, face aux menaces et aux mensonges qui circulaient, il entendait protéger Benoît XVI. Le problème est qu’il obtiendra le résultat inverse: en séparant le pape émérite du cardinal Sarah, il n’a fait que faciliter l’élimination de leurs ennemis. Et en même temps, il a affaibli la contribution que les essais de Benoît et de Sarah entendent apporter au débat sur le célibat ecclésiastique, pour arrêter l’attaque contre l’identité de l’Église. Le Cardinal Sarah a écrit sur twitter: « Compte tenu de la polémique qui a provoqué la publication du livre ‘Des profondeurs de notre cœur‘, il a été décidé que l’auteur du livre sera pour les publications futures: le cardinal Sarah, avec la contribution de Benoît XVI. Toutefois, le texte complet reste absolument inchangé ».

    Lire aussi : http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2020/01/16/vigano-quid-du-role-de-mgr-ganswein/

  • Le nom de Benoît XVI ne sera pas retiré de la couverture du livre défendant le célibat sacerdotal

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    De Philippe Carhon sur le site du Salon Beige :

    Des profondeurs de nos cœurs : “Le nom de Benoit XVI ne sera pas retiré de la couverture”

    15 janvier 2020

    Dans l’affaire du livre historique du cardinal Sarah et de Benoit XVI sur le célibat sacerdotal, les loups, qui se sont déchaînés à la fois contre le cardinal Sarah et le pape émérite Benoit XVI, ont remporté une fausse victoire. Benoit XVI ne sera pas mentionné comme co-auteur mais apparaîtra bien sur la couverture. Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier du pape Benoît XVI, a confirmé l’authenticité du manuscrit et la participation réelle de Benoit XVI à ce livre :

    «Nous avons vérifié la traduction du texte original allemand, pas une virgule n’a été modifiée, son texte est à 100 % de Benoît XVI», nous a-t-il affirmé. Le livre est effectivement composé d’une introduction, d’un texte de Benoît XVI, d’un texte du cardinal Sarah et d’une conclusion. Contrairement à ce qui a été écrit, Mgr Gänswein confirme que Benoît XVI savait que l’ensemble serait publié sous forme de livre puisque le pape émérite en a lu les épreuves.

    Explications du Figaro :

    L’annonce de sa publication a eu l’effet d’une bombe à Rome. La violence du déchaînement enregistrée contre Benoît XVI lundi l’a prouvé. Pour deux raisons: le pape émérite sortait de sa promesse de silence ; il prenait la défense d’un sujet ultrasensible, le célibat sacerdotal, deux mois après un synode sur l’Amazonie qui a voté une motion remettant cette discipline en cause. Le pape François n’a toutefois pas été informé de cette initiative. Certains ont donc voulu y voir une guerre entre deux papes. Ce qui n’est pas le propos, théologique et ecclésial, de l’ouvrage, envisagé comme une contribution au débat. Qui plus est, en esprit d’«obéissance filiale» à François. Devant l’ampleur et le choc mondial les pressions se sont donc exprimées au sein du Vatican. Or, dans ce monde clérical, l’obéissance est une vertu première.

    L’édition française, déjà imprimée, sortira telle quelle ce mercredi. Mais le secrétaire particulier du pape Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein, a confirmé au Figaro que deux éléments devront être modifiés pour la seconde édition et pour les éditions étrangères. La couverture ne devra plus mettre sur le même plan les deux auteurs mais stipulera: «Cardinal Sarah avec la contribution de Benoît XVI». À ce sujet, des informations fausses ont également circulé mardi, affirmant que le nom de Benoît XVI serait «retiré» de la couverture. Ce que Mgr Gänswein a démenti, par écrit, mardi après-midi au Figaro. Deuxième modification: l’introduction et la conclusion de l’ouvrage ne pourront pas être cosignées comme dans la première édition mais figurera cette précision: «Rédigé par le cardinal Sarah, lu et approuvé par Benoît XVI».

    Que retenir? Que les textes principaux de ce livre ne sont pas mis en cause. Que la puissance et l’audience des analyses de Benoît XVI sont intactes tout comme sont intactes les forces ecclésiales qui s’y opposent. Que Benoît XVI comme le cardinal Sarah, plutôt théologiens et spirituels, n’ont pas mesuré la portée «politique» ecclésiale de cette initiative et qu’il a fallu faire machine arrière sur ce terrain, pour ne pas entrer dans une sorte de magistère parallèle. Dans la nouvelle présentation, l’implication de Benoît XVI est ainsi minorée mais elle subsiste. Et que le débat sur le célibat sacerdotal devrait se cristalliser durement dans les mois qui viennent.

    Et, comme le souligne le Figaro, “il est rare que le Vatican réagisse aussi vite à une information publiée dans la presse. Sauf sujet d’importance (…)”.  Le Saint-Siège a officiellement réagi, lundi, par la voix d’Andrea Tornielli, directeur éditorial de tous les médias du Vatican, qui confirme :

    Un livre sur le sacerdoce signé par le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation du Culte divin, avec une contribution de Benoît XVI, sera publié en France le 15 janvier (…) Le Pape émérite et le cardinal Sarah – qui se présentent comme deux évêques en «obéissance filiale au Pape François» qui «cherchent la vérité» dans un «esprit d’amour pour l’unité de l’Église» – défendent la discipline du célibat et avancent des raisons qui, selon eux, déconseillent de la changer. La question du célibat occupe 175 pages du volume, avec deux textes, l’un du Pape émérite et l’autre du cardinal, ainsi qu’une introduction et une conclusion signées par les deux (…)

    Il faut aussi rappeler qu’à ce sujet le Pape François s’est exprimé à plusieurs reprises; lui qui était encore cardinal, dans la conversation du livre avec le Rabbin Abraham Skorka, avait expliqué qu’il était en faveur du maintien du célibat «avec tous les avantages et les inconvénients que cela comporte, car ce sont dix siècles d’expériences positives plus que d’erreurs. La tradition a un poids et une validité».

    En janvier dernier, dans un dialogue avec des journalistes sur le vol de retour du Panama, le Pape a rappelé que dans l’Église catholique orientale, l’option du célibat ou du mariage était possible avant le diaconat, mais il a ajouté, au sujet de l’Église latine: «Cette phrase de Saint Paul VI me vient à l’esprit: “Je préfère donner ma vie avant de changer la loi du célibat“. Cela m’est venu à l’esprit et je veux le dire, parce que c’est une phrase courageuse, à un moment plus difficile que celui-ci, 1968/1970… Personnellement, je pense que le célibat est un don pour l’Eglise… Je ne suis pas d’accord pour permettre le célibat optionnel, non».

    Cette affaire, très politique, ne trompera personne sur le fond. Vous pouvez donc commander dès aujourd’hui la première version française du livre qui vous sera livré, non modifiée. Et ce sera un “collector“…

  • Cafouillages autour du livre de Benoît XVI et du cardinal Sarah

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    De Hugues Lefèvre sur le site de Famille Chrétienne :

    Comprendre la polémique sur le livre du cardinal Sarah et de Benoit XVI

    14/01/2020

    Des profondeurs de nos cœurs

    Le livre Des profondeurs de nos cœurs, dont la publication est prévue le 15 janvier 2020 ©H.LEFEVRE

    La sortie du livre Des profondeurs de nos cœurs (Fayard, 15 janvier) signé du cardinal Sarah et de Benoit XVI suscite une vive polémique. Par cet ouvrage, le pape émérite sort de son silence pour défendre vigoureusement le célibat des prêtres alors que cette question agite particulièrement l’Église depuis le Synode sur l’Amazonie, en octobre dernier. Mais le secrétaire particulier du pape émérite vient de demander que soit retiré « le nom de Benoît XVI comme co-auteur du livre, et de retirer aussi sa signature de l'introduction et des conclusions ». Retour sur une polémique à rebondissements.

    A l’approche de la publication de l’exhortation post-synodale sur l'Amazonie, la sortie d’un livre co-signé par le pape Benoit XVI sur le sujet du sacerdoce et du célibat fait l’effet d’une bombe. Lors du synode, en octobre dernier, il avait été envisagé la possibilité d’ordonner des hommes mariés afin de répondre aux besoins spécifiques de la région. Le pape François s’est toujours montré très prudent sur cette question. Mais après trois semaines de travaux, les Pères du synode avaient notamment voté en faveur de l’ordination d’hommes mariés dans cette zone géographique.

    Le livre de 180 pages qui doit paraître le 15 janvier se compose d’une introduction et d’une conclusion signées par le pape émérite et le cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Le pape Benoit XVI signe par ailleurs un chapitre intitulé « Le sacerdoce catholique ».

    Dans cet ouvrage, ils implorent le pape François de ne pas autoriser l’ordination d’hommes mariés dans l’Église latine, même de manière exceptionnelle. A tel point que ce plaidoyer pour le célibat est perçu par certains comme une attaque voilée contre le pape François. Le 12 janvier, dès l’annonce par le Figaro de la parution du livre, certains commentateurs, dubitatifs, se sont demandés si le pape émérite était bel et bien d’accord de la publication d’une telle réflexion sous cette forme.

    La genèse du livre selon le cardinal Sarah

    Sur son compte twitter, le cardinal Sarah a démenti ces accusations. Dès le lundi 13 janvier, il a expliqué que le livre ne s’opposait « rigoureusement pas au pape ». Et d’ajouter : « nous avons travaillé dans un esprit filial. Il est malsain de vouloir sans cesse opposer les hommes d’Église. » Le lendemain, alors que la polémique continue, il fait parvenir un communiqué pour expliquer la genèse de ce livre. On y apprend que ce projet remonte au 5 septembre 2019, après une visite au monastère Mater Ecclesiae où habite Benoît XVI. « J’ai écrit au Pape émérite pour lui demander s’il était possible qu’il compose un texte sur le sacerdoce catholique, avec une attention particulière concernant le célibat ». Le cardinal guinéen précise qu’il a fait alors part au pape émérite que ces réflexions « pourraient ne pas être opportunes à cause des polémiques qu’elles provoqueraient peut-être dans les journaux ». Selon le cardinal, Benoît XVI lui aurait répondu qu’il avait déjà commencé un travail sur le sujet qu’il pourrait reprendre et transmettre.  « J’ai donc immédiatement proposé au Pape émérite la parution d’un livre qui serait un immense bien pour l’Église, intégrant son propre texte et le mien ». Et de préciser dans le communiqué : « j’ai finalement envoyé, le 19 novembre, un manuscrit complet au Pape émérite comportant, comme nous l’avions décidé d’un comme accord, la couverture, une introduction et une conclusion communes, le texte de Benoit XVI et mon propre texte ». Le pape émérite aurait alors exprimé « sa grande satisfaction concernant les textes rédigés en commun ».

    Deux versions contradictoires

    Seulement, deux heures après la parution de ce communiqué, le cardinal Sarah publie un nouveau message sur son compte Twitter : « Considérant les polémiques qu’a provoqué la parution de l’ouvrage Des profondeurs de nos cœurs, il est décidé que l’auteur du livre sera pour les publications à venir : cardinal Sarah, avec la contribution de Benoît XVI. En revanche, le texte complet demeure absolument inchangé. »

    Nouveau rebondissement quelques minutes plus tard avec la réaction du secrétaire particulier du pape émérite, Mgr Georg Gänswein, via le site Vatican News. Selon lui, si le pape savait que le cardinal était en train de préparer un livre, et que Benoit XVI « lui avait envoyé un bref texte sur le sacerdoce en l’autorisant à en faire l’usage qu’il voulait […], il n’avait approuvé aucun projet pour un livre à double signature, ni n’avait vu et autorisé la couverture. » Mgr Gänswein, explique par ailleurs avoir demandé au cardinal Robert Sarah de « contacter les éditeurs du livre en les priant de retirer le nom de Benoît XVI comme co-auteur du livre, et de retirer aussi sa signature de l'introduction et des conclusions.» Le secrétaire particulier précise qu’il « s'agit d'un malentendu, sans mettre en doute la bonne foi du cardinal Sarah ».

    En fonction des éléments dont nous disposons à l’heure actuelle, il reste difficile de retracer la genèse exacte de ce livre puisqu’il existe aujourd’hui deux versions incompatibles. Une chose est certaine, ces oppositions apparentes entre le pape émérite, le cardinal Sarah et le pape François créent un climat peu propice à la réflexion de fond sur le sacerdoce.

    Hugues Lefèvre

    Lire également : http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2020/01/14/turbulences-6205219.html

  • Christophe Dickès : « Ce n’est pas la première fois qu’a lieu un débat au sommet de l’Église »

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    Lu sur le site "aleteia":

    "Le pape émérite Benoît XVI et le cardinal Sarah co-signent un livre intitulé « Des profondeurs de notre cœur », à paraître le 15 janvier, dans lequel ils reviennent sur l’importance du célibat sacerdotal. Pour Christophe Dickès, historien et journaliste, « ce n’est pas la première fois qu’a lieu un débat au sommet de l’Église ».

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    Espéré pour certains, redouté pour d’autres mais attendu par tous, le livre intitulé Des profondeurs de nos cœurs à paraître ce mercredi, co-signé par le pape émérite Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, constitue « une surprise », assure à Aleteia Christophe Dickès, historien, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages dont Le Vatican, vérités et légendes et L’héritage de Benoît XVI. « Mais ce n’est vraiment pas la première fois dans l’Église qu’a lieu un débat au sommet de l’Église ». Réaffirmant l’importance du célibat sacerdotal, les deux hommes « supplient » le pape François de ne pas s’engager sur la voie de l’ordination presbytérale d’hommes mariés. « L’Église a trop souffert et souffre encore du silence de ses membres sur certaines questions », affirme Christophe Dickès. « Pourquoi n’en serait-il pas aussi question en matière d’ecclésiologie, de théologie et de foi ? ». Entretien.

    Aleteia : Un livre co-signé par Benoît XVI et le cardinal Sarah vous surprend-t-il ?

    Christophe Dickès : Oui et non. Les deux personnages sont tellement proches l’un et l’autre qu’il n’est pas étonnant qu’ils aient voulu apporter leur contribution à un débat essentiel, posé à l’occasion du synode sur l’Amazonie. Par ailleurs, ils sont tous les deux experts en la matière. Faut-il le rappeler, le cardinal Sarah est à la tête de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements. Quant au pape émérite, ce serait lui faire injure que de dire son expertise. Tout le monde semble par exemple avoir oublié qu’un synode ordinaire sur l’Eucharistie a eu lieu en 2005 et que l’exhortation apostolique Le Sacrement de l’Amour publiée en 2007 a rappelé le « sens profond du célibat sacerdotal ». Synode auquel a participé un certain cardinal Bergoglio qui a traité de la question de la loi de la foi et de la loi de la prière. Cependant, il est vrai que nous avons tous été surpris par le fait que le pape émérite Benoît XVI prenne une telle position publique. Provoquant la colère de certains, une grande joie chez d’autres.

    « La similitude de nos soucis et la convergence de nos conclusions nous ont décidés à mettre le fruit de notre travail et de notre amitié spirituelle à la disposition de tous les fidèles à l’instar de saint Augustin. En effet, comme lui nous pouvons affirmer : “Silere non possum ! Je ne peux pas me taire !” », écrivent les deux hommes. La situation est-elle inédite ?

    Oui forcément. Pour la première fois un pape émérite se prononce sur un sujet qui fait débat à la veille de la publication de l’exhortation apostolique qui doit conclure les travaux du Synode. Or le document final du synode sur l’Amazonie, qui s’est tenu en octobre 2019 au Vatican, recommandait, en raison du manque de prêtres dans la région, de permettre à des hommes mariés « idoines et reconnus par la communauté » ayant un « diaconat permanent fécond » d’accéder à l’ordination sacerdotale. L’exhortation peut remettre en cause la discipline du célibat par la création d’une nouvelle charge : les fameux viri probati. Mais ce n’est vraiment pas la première fois qu’a lieu un débat au sommet de l’Église. Faut-il rappeler la querelle de Pierre et de Paul à Antioche ?

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  • L'Espagne face à un nouveau Front populaire socialo-communiste ?

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    Du site "Le petit Placide" :

    Espagne: vers le marxisme et le communisme. Cardinal Antonio Cañizares,

    Publié le 14 Janvier 2020

    "Le marxisme-communisme, qui semblait avoir été banni après la chute du mur de Berlin, renaît et régnera sûrement sur l'Espagne"

    "Le marxisme-communisme, qui semblait avoir été banni après la chute du mur de Berlin, renaît et va sûrement régner sur l'Espagne. Le Cardinal de Valence, Antonio Cañizares, a lancé une pastorale dans laquelle il félicite Pedro Sánchez en tant que nouveau Président du Gouvernement, tout en mettant en garde contre " une tentative d'empêcher l'Espagne d'être l'Espagne " et contre le climat de " tension " croissante dans la politique et la citoyenneté espagnoles

    " Je ne souhaite ni ne dois omettre de féliciter le président élu et de lui souhaiter bonne chance dans sa gestion en tant que président, pour le bien de l'Espagne. Rassurez-vous, monsieur. Monsieur le Président, que pour ma part vous aurez en moi un collaborateur loyal, sincère, indépendant et libre, prêt à soutenir et à aider tout ce qui est fait au service du bien commun, de la justice et de la solidarité, en particulier avec les plus pauvres, dans les voies légales et participatives, comme je l'ai fait jusqu'à présent avec tous les présidents et les gouvernements légitimement constitués, quel que soit leur signe", commence sa lettre l'homme à la pourpre, qui admet que les débats sur son investiture "m'ont causé confusion et incertitude, inquiétude et un certain malaise".

    Parce que j'ai pu constater que la situation que nous vivons est plus critique et plus cruciale que je ne le pensais et ne le croyais. " J'ai vu - dit Cañizares - une Espagne sans nord, en désordre, déconcertée et sans projet. Une Espagne divisée qui revient à des étapes de division et de confrontation, j'ai vu des haines, des visages tendus et des rejets, de l'intransigeance, une mémoire qui nous fait regarder vers l'avenir".

    Attaques contre la Couronne et la Constitution

    En même temps, le cardinal dénonce comment "l'esprit de la transition a été vidé et oublié ; cet esprit de concorde et de coexistence qui a donné naissance à la loi fondamentale d'une Espagne unie par la Constitution a été brisé" et le texte de la Magna Carta "n'est pas pris en compte, il est omis".

    " La valeur de la vérité, celle qui nous rend libres, a été remplacée par un relativisme gnoséologique et éthique ", dit Cañizares, qui explique comment " le marxisme-communisme, qui semblait avoir été banni après la chute du mur de Berlin, renaît et régnera sûrement sur l'Espagne " ; la social-démocratie est défigurée, le sens démocratique est remplacé par l'imposition d'une pensée unique, et par un autoritarisme et un absolutisme incompatibles avec la démocratie et avec la reconnaissance des libertés qui ont leur fondement dans la liberté de conscience et de religion que j'ai vu menacée dans le débat".

    "De toute façon, je n'aurais pas voulu faire ce diagnostic mais c'est ce que le débat inaugural nous a clairement offert. J'espère vraiment que cette situation va changer, et que nous tous, responsables de la politique et du gouvernement, ainsi que les citoyens ordinaires, travaillerons ensemble, sans exclusion, pour apporter ce changement. Pour ma part, je suis prêt et déterminé à le faire.

    J'aimerais ajouter que j'ai suivi de façon responsable, autant que possible, les débats sur l'investiture, qui m'ont causé de la confusion et de l'incertitude, de l'inquiétude et un certain malaise. Pourquoi ? Parce que j'ai pu constater que la situation que nous vivons est plus critique et plus cruciale que je ne le pensais et ne le croyais.

    Que l'on sache que j'ai une grande espérance, une vertu qui correspond toujours aux moments difficiles, et aux hommes de foi, et c'est pourquoi, en ce moment, en tant qu'archevêque, j'ai écrit la semaine dernière à tout le diocèse de Valence pour prier avec insistance pour l'Espagne, parce que pour Dieu rien n'est impossible et Il peut tout faire, Il nous aime vraiment, et Il nous sauve, dont la preuve est dans ce que nous avons célébré à Noël : Dieu avec nous, dans notre fragilité, notre faiblesse et notre pauvreté.
    A tout ce que je dis : Courage ! Allez ! Nous avons vécu des moments pires. Et nous sommes sortis. Maintenant aussi. Bien sûr !

    + Antonio Cañizares Llovera

     

    L'actuel gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos a proposé la possibilité de modifier la loi sur l'avortement en Espagne, afin que les mineurs de moins de 16 et 17 ans puissent avorter sans le consentement des parents.

  • Mai 68 et la pédophilie : la clairvoyance de Benoît XVI

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    Du site de la revue Item :

    13 janvier 2020

    Mai 68, la pédophilie et la lucidité de Benoît XVI

    Benoît XVI est le pape qui a décidé d’éradiquer, autant que faire se peut, la pédophilie dans l’Eglise par des décisions fermes et constantes frappant les prêtres et évêques coupables, ainsi que par des mesures préventives. François n’a fait que prolonger cette action.

    Mais le pape émérite est aussi celui qui, avec le plus de lucidité, a mis au jour les racines de la permis-sivité ayant fait prospérer cette perversion sexuelle dont les enfants sont victimes. « La révolution de 1968 s’est battue pour une complète liberté sexuelle, qui n’admettait plus de normes » a dénoncé l’ancien pontife en avril dernier, « la pédophilie a alors également été diagnostiquée comme permise et appropriée. »

    Dans l’Eglise, ce vice s’est propagé à cause de clercs pervertis, certes, mais encouragés par un courant de la théologie catholique qui a introduit dans l’Eglise un relativisme éthique selon lequel, résume le pape Benoît, « Il ne pouvait y avoir quoi que ce soit d’absolument bon, ni quoi que ce soit d’absolument mauvais, mais seulement des appréciations relatives. » Ces théoriciens ont mis « radicalement en question l’autorité de l’Eglise dans le domaine moral » et provoqué « un effondrement »de son enseignement dans ce domaine. La gauche a poussé des cris d’orfraie, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’Eglise, devant cette dénonciation par l’an-cien occupant du trône de Pierre, car pour la gauche mai 68 fut seulement un « grand moment de liberté » que bafouait Benoît XVI, dépeint comme un affreux réactionnaire.

    Or, après l’avoir insulté, ceux-là viennent de confirmer la juste analyse du prédécesseur du pape François. A la lu-mière de la triste affaire Matzneff ceux qui l’ont soutenu confessent, pour se disculper de leur responsabilité personnelle, que c’est celle de mai 68 : ce n’est pas eux mais l’époque héritière de l’idéologie soixante-huitarde qui leur a fait cautionner la pé-dophilie. Ils seraient en quelque sorte des… victimes de ce printemps-là alors qu’ils en étaient les acteurs ou les continuateurs !

    Ils confirment que c’est le « il est interdit d’interdire » et autres « jouir sans entraves » qui ont fait les beaux jours des pédo-philes et de ceux qui les défendaient au nom de la liberté sexuelle, un « acquis » de mai 68. Une liberté sans « normes » comme le dit Benoît XVI, sans limites, sans interdits. « Si on peut faire l’amour librement avec tout le monde, alors pourquoi pas avec des enfants ? » telle était la justification des intellectuels de gauche, rappelle Virginie Girod, docteur en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité. Elle ajoute cette précision : seuls « les journaux de droite, France-Soir et Minute » s’insurgent. C’est la grande époque de Libération qui fut un haut lieu (avec Le Monde et… Charlie Hebdo) des pourrisseurs. Et l’un des anciens responsables de Libération, Sorj Chalandon, explique que dans son journal « L’interdiction, n’im-porte laquelle, est ressentie comme appartenant au vieux monde, à celui des aigris, des oppresseurs, des milices patronales, des policiers matraqueurs, des corrompus. » Cette feuille anarcho-sartrienne publiait des petites annonces de « rencontres » sexuelles où des adultes sollicitaient des rendez-vous avec des mineurs de « 12 à 18 ans. »

    C’est dans ce même journal, en 1977, qu’était triomphalement annoncé le Front de libération des pédophiles. De nos jours, la classe politico-médiatique, à l’unisson des groupes de pression homosexuels, proteste quand tel ou tel semble assimiler pédophilie et homosexualité, lesquelles, paraît-il, n’auraient rien à voir : « pas d’amalgame !» crient-ils. Or, le fait est que, en 1968 et les années suivantes, les militants qui défendent le droit de « faire l’amour » avec des enfants sont tous homosexuels ou, comme Matzneff, bisexuels.

    L’organe principal de cette croisade en faveur des pédophiles, était celui des homosexuels, le Gai Pied.

    Certes, la pédophilie n’a pas commencé en 1968, elle a toujours existé, hélas, comme le viol ou l’inceste. Dans les temps anciens, on ne parlait pas de « pédophiles » mais de « satyres »… Auparavant, les pervers ne s’en vantaient pas et souvent ils en étaient même honteux ; ils n’écrivaient pas, noir sur blanc ce qu’ils faisaient subir à leurs victimes en prétendant que c’était par amour, comme Matzneff, et que les gamins en étaient très heureux.

    Surtout, ils n’avaient pas la possibilité de faire du prosélytisme pour ce que Matzneff appelle lui-même « notre secte », celle des amateurs de petits garçons et de très jeunes filles. Dès les années 1990, le psychiatre Bernard Cordier le rappelait : « Un écrivain comme Gabriel Matzneff n’hésite pas à faire du prosélytisme. Il est pédophile et s’en vante dans des récits qui ressemblent à des modes d’emploi. » Si ceux qui s’en vantent et soutiennent ces infâmes pratiques appartiennent au monde politico-littéraire et journalistique, leur influence dépasse ce cercle-là. Le docteur Cordier constate que «Ces écrits rassurent et encouragent ceux qui souffrent de leur préférence sexuelle, en leur suggérant qu’ils ne sont pas les seuls de leur espèce. D’ailleurs, les pédophiles sont très attentifs aux réactions de la société française à l’égard du cas Matzneff. Les intellectuels complaisants leur fournissent un alibi et des arguments : si des gens éclairés défendent cet écri-vain, n’est-ce pas la preuve que les adversaires des pédophiles sont des coincés, menant des combats d’arrière-garde ? » La justice s’intéresse maintenant au cas Matzneff et a ouvert une enquête pour viols sur mineurs. Il est bien temps, alors qu’il sévit depuis au moins quarante ans !

  • Vers le suicide assisté en Belgique ? On y pense mais...

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    Lu sur Le Soir de ce 14 janvier (p. 18):

    Ira-t-on un jour vers le suicide assisté ? 

    Jacqueline Herremans * : “On est certainement arrivé à un point d’équilibre qui ne sera dépassé que le jour où l’on admettra que l’élément fondamental est l’autonomie de la personne et que cette dernière n’a pas à justifier d’une affection médicale grave et incurable. Je pense à des personnes qui estiment que le livre de leur vie est complet, que la dernière page est tournée et qu’ajouter une page de plus n’apporterait rien. Mais on n’en est pas encore là. Aux Pays-Bas, ce débat a lieu depuis plus de vingt ans. Il existait même avant que la loi sur l’euthanasie y soit promulguée. Mais pour l’heure, le pouvoir politique n’est pas encore parvenu à légiférer. Me basant là-dessus et sur le retard qui existe en ces matières entre la Belgique et nos voisins bataves, je pense qu’une telle évolution chez nous n’est pas pour demain. Notamment parce qu’il est question, dans le cas d’un tel suicide assisté, de l’intervention d’un tiers qui est le médecin et qui devra délivrer les médicaments… Pour autant, c’est une demande fréquente chez les membres de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Entre le fait d’être d’accord philosophiquement avec cette évolution et le fait de parvenir à élaborer une loi qui respecterait la plus grande autonomie de la personne et qui devrait se situer en dehors de la loi relative à l’euthanasie, il faudra encore sans doute que pas mal d’eau coule sous les ponts.”

    * Jacqueline Herremans préside l'Association belge pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)

  • Eglise de Belgique : une acquisition pour 25 millions dans le quartier européen

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    Lu dans l’Echo de ce 14 janvier (p. 15), cette information qui interroge lorsqu'on sait que des églises seront fermées et que des conseils de fabrique peinent tant à maintenir des églises qui se délabrent :

    L'Église catholique belge étend ses murs dans le quartier européen

    Résolument une et indivisible, l'Église catholique étend sa toile dans le quartier européen. Pour remembrer les murs historiques de son QG bruxellois, elle vient d'acquérir l'immeuble Guimard 7 pour plus de 25 millions. … Or aujourd'hui, on apprend, par l'intermédiaire du conseil en immobilier Savills, qu'une nouvelle pièce de taille est venue idéalement compléter le puzzle ecclésial local: le n°7 de la rue Guimard, pierre angulaire avec la rue du Commerce, qui héberge en son socle une agence bancaire BNP Paribas. L'immeuble vient en effet d'être racheté par le plus ancien propriétaire de la rue à Patrizia AG, le gestionnaire d'investissement immobilier allemand, très actif pour l'instant. Pour acquérir cette pièce manquante stratégique, l'Église catholique a mis sur la table, via son serviteur Herman Cosijns, l'administrateur délégué de l'asbl Centre interdiocésain (dont une des activités et la location et l'exploitation de biens immobiliers), un coquet montant avoisinant 25 millions d'euros. L'immeuble d'angle offre 4.400 m² de bureaux (et 78 parkings en sous-sol) répartis sur 9 niveaux hors sol. Le prix d'acquisition au m² avoisine donc 5.700 euros, ce qui n'est pas donné pour un immeuble datant de 1993, déjà loin des standards actuels. Il est occupé par une dizaine de locataires et offre un coquet rendement avoisinant 4% brut.

  • Quand Benoît XVI sonne l'alarme; Pape contre Pape?

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    Du site de l'Homme Nouveau dans "Res Novae" :

    Benoît XVI sonne l’alarme

     dans Res Novae

    Benoît XVI sonne l’alarme

    Vient de se produire, dans la Rome du pape François, un événement semblable à celui qu’avait représenté la déclaration de quatre cardinaux, en septembre 2016, interrogeant le Pape sur les ambiguïtés morales de son exhortation Amoris lætitia. Cette fois, un livre, Des profondeurs de nos cœurs, à paraître aux éditions Fayard le 15 janvier, cosigné par le pape émérite et par son ami le cardinal Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, dont des extraits ont été publiés et commentés dans le Figaro du 13 janvier par Jean-Marie Guénois, demande très respectueusement au Pape de ne pas introduire une brèche dans la règle du célibat sacerdotal. Ce qui pourrait en effet advenir dans l’exhortation qu’il doit bientôt faire paraître, en suite de l’assemblée du Synode sur l’Amazonie, en autorisant l’ordination sacerdotale de diacres mariés.

    Pape contre Pape ?

    Cette publication est de facto un acte à portée institutionnelle, ce qu’ont immédiatement compris tous les commentateurs progressistes catholiques ou extérieurs. On ne peut, au passage, qu’apprécier la dextérité « politique » du maître d’œuvre, Nicolas Diat, qui a préfacé et organisé l’ouvrage : celui-ci vient exactement à point nommé dans le calendrier et, rassemblant des textes déjà rédigés par le pape émérite, ceux-ci font que la requête du cardinal Sarah (« Je supplie humblement le Pape François de nous protéger définitivement d’une telle éventualité en mettant son veto à tout affaiblissement de la loi du célibat sacerdotal, même limité à l’une ou l’autre région »), devient d’abord une demande de Benoît XVI. Avec une faiblesse cependant dans cette démarche qui tient, plus qu’aux précautions oratoires (la distinction artificielle entre le « Synode médiatique » et le « Synode réel »), au fait que le livre ne vise pas expressément la parade qu’a déjà préparée François (il ne permettra pas l’ordination d’hommes mariés mais celle de diacres mariés).

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  • Quelques extraits du livre choc de Benoît XVI et du cardinal Sarah

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Encore dans le livre choc de Ratzinger et Sarah.  Petite anthologie sur le célibat

    Extrait du livre à quatre mains de Joseph Ratzinger / Benoît XVI et du cardinal Robert Sarah, dont nous avons annoncé la sortie en France le 15 janvier dans un article précédent et dont nous proposons ici quelques passages qui concernent justement la question du célibat des prêtres.

    Les deux premiers sont rédigés par le pape émérite et les trois suivants sont du cardinal Sarah.

    *

    1. Célibataires ou continents, pour célébrer l’Eucharistie

    Trés vite – nous ne savons pas exactement quand, mais en tout cas très rapidement –, la célébration régulière, et même quotidienne, de l’Eucharistie est devenue essentielle pour l’Église. Le pain «  supersubstantiel » est en même temps le pain « quotidien » de l’Église. Cela eut une conséquence importante qui, précisément, hante aujourd’hui l’Église.

    Dans la conscience commune d’Israël, les prêtres étaient rigoureusement tenus de respecter l’abstinence sexuelle dans les périodes où ils exerçaient le culte et étaient donc en contact avec le mystère divin. La relation entre l’abstinence sexuelle et le culte divin fut absolument claire dans la conscience commune d’Israël. À titre d’exemple, je voudrais rappeler l’épisode de David qui, fuyant Saül, pria le prêtre Achimélek de lui donner du pain : «  Le prêtre répondit à David : “Je n’ai pas de pain ordinaire sous la main, il n’y a que des pains consacrés : tes hommes pourront en manger s’ils se sont gardés de rapports avec les femmes.” David répondit au prêtre : “Oui, bien sûr ! Nous nous sommes abstenus de rapports avec les femmes depuis trois jours” » (1 S 21, 5 sq.). Étant donné que les prêtres de l’Ancien Testament ne devaient se consacrer au culte que durant des périodes déterminées, le mariage et le sacerdoce étaient compatibles.

    Mais, en raison de la célébration eucharistique régulière et souvent même quotidienne, la situation des prêtres de l’Église de Jésus-Christ se trouve radicalement changée. Désormais, leur vie entière est en contact avec le mystère divin. Cela exige de leur part l’exclusivité à l’égard de Dieu. Cela exclut par conséquent les autres liens qui, comme le mariage, embrassent toute la vie. De la célébration quotidienne de l’Eucharistie, qui implique un état de service de Dieu permanent, naquit spontanément l’impossibilité d’un lien matrimonial. On peut dire que l’abstinence sexuelle qui était fonctionnelle s’est transformée d’elle-même en une abstinence ontologique. Ainsi, sa motivation et sa signification étaient changées de l’intérieur et en profondeur.

    De nos jours, on affirme trop facilement que tout cela ne serait que la conséquence d’un mépris de la corporéité et de la sexualité. La critique selon laquelle le fondement du célibat sacerdotal serait une conception manichéenne du monde a déjà été formulée au IVe siècle. Elle fut cependant immédiatement repoussée de manière décisive par les Pères de l’Église qui y mirent fin pour un certain temps.

    Un tel jugement est erroné. Pour le démontrer, il suffit de rappeler que l’Église a toujours considéré le mariage comme un don octroyé par Dieu dès le paradis terrestre. Toutefois, l’état conjugal concerne l’homme dans sa totalité, or le service du Seigneur exigeant également le don total de l’homme, il ne semble pas possible de réaliser simultanément les deux vocations. Ainsi, l’aptitude à renoncer au mariage pour se mettre totalement à la disposition du Seigneur est devenue un critère pour le ministère sacerdotal.

    Quant à la forme concrète du célibat dans l’Église ancienne, il convient encore de souligner que les hommes mariés ne pouvaient recevoir le sacrement de l’Ordre que s’ils s’étaient engagés à respecter l’abstinence sexuelle, donc à vivre le mariage dit « de saint Joseph ». Une telle situation semble avoir été tout à fait normale au cours des premiers siècles. Il existait un nombre suffisant d’hommes et de femmes qui considéraient qu’il était raisonnable et possible de vivre de cette manière en se donnant ensemble au Seigneur.

    2. «Le Seigneur est mon partage et ma coupe » (Psaume 16,5)

    Dans l’Ancien Testament, les lévites renoncent à posséder une terre. Dans le Nouveau Testament, cette privation se transforme et se renouvelle : les prêtres, parce qu’ils sont radicalement consacrés à Dieu, renoncent au mariage et à la famille. […]  Le véritable fondement de la vie du prêtre, le sel de son existence, la terre de sa vie est Dieu lui-même. Le célibat, qui vaut pour les évêques dans toute l’Église orientale et occidentale et, selon une tradition qui remonte à une époque proche de celle des apôtres, pour les prêtres en général dans l’Église latine, ne peut être compris et vécu en définitive que sur ce fondement.

    3. Dans les villages éloignés de Guinée

    Au début de l’année 1976, alors jeune prêtre, je me suis rendu dans certains villages reculés de Guinée. Certains d’entre eux n’avaient pas reçu la visite d’un prêtre depuis presque dix ans, car les missionnaires européens avaient été expulsés en 1967 par Sékou Touré. Pourtant, les chrétiens continuaient à enseigner le catéchisme aux enfants et à réciter les prières de la journée et le chapelet. Ils manifestaient une grande dévotion envers la Vierge Marie et se réunissaient le dimanche pour écouter la Parole de Dieu.

    J’ai eu la grâce de rencontrer ces hommes et ces femmes qui gardaient la foi sans aucun soutien sacramentel, faute de prêtres. Ils se nourrissaient de la Parole de Dieu et entretenaient la vitalité de la foi par la prière quotidienne. Je ne pourrai jamais oublier leur joie inimaginable lorsque je célébrais la messe qu’ils n’avaient pas connue depuis si longtemps. Qu’il me soit permis de l’affirmer avec certitude et force : je crois que si l’on avait ordonné des hommes mariés dans chaque village, on aurait éteint la faim eucharistique des fidèles. On aurait coupé le peuple de cette joie de recevoir, dans le prêtre, un autre Christ. Car, avec l’instinct de la foi, les pauvres savent qu’un prêtre qui a renoncé au mariage leur fait don de tout son amour sponsal.

    4. À propos des prêtres mariés d’Orient

    Il nous faut écouter les témoignages qui émanent des Églises catholiques orientales. Plusieurs membres de ces Églises ont clairement souligné que l’état sacerdotal entrait en tension avec l’état conjugal. […] Le clergé oriental marié est en crise. Le divorce des prêtres est devenu un lieu de tension œcuménique entre les patriarcats orthodoxes. […] Pourquoi l’Église catholique admet-elle la présence d’un clergé marié dans certaines Églises orientales unies ? À la lumière des affirmations du magistère récent sur le lien ontologique entre sacerdoce et célibat, je pense que cette acceptation a pour but de favoriser une évolution progressive vers la pratique du célibat qui aurait lieu non par voie disciplinaire mais pour des raisons proprement spirituelles et pastorales.

    5. Au sujet des prêtres mariés issus de l’anglicanisme ou d’Amazonie

    On pourrait me faire remarquer qu’il existe déjà des exceptions, et que des hommes mariés ont été ordonnés prêtres dans l’Église latine tout en continuant à vivre more uxorio avec leurs épouses. Il s’agit bien d’exceptions au sens où ces cas procèdent d’une situation singulière qui ne doit pas être amenée à se répéter. Ainsi en est-il de l’entrée dans la pleine communion de pasteurs protestants mariés destinés à recevoir l’ordination sacerdotale. Une exception est transitoire par définition et constitue une parenthèse dans l’état normal et naturel des choses. Tel n’est pas le cas d’une région reculée qui manque de prêtres. Leur rareté n’est pas un état exceptionnel. Cette situation est commune dans tous les pays de mission, et même dans les pays de l’Occident sécularisé. Par définition, une Église naissante manque de prêtres. L’Église primitive s’est trouvée dans cette situation. Nous avons vu qu’elle n’a pas renoncé au principe de la continence des clercs. L’ordination d’hommes mariés, fussent-ils auparavant diacres permanents, n’est pas une exception, mais une brèche, une blessure dans la cohérence du sacerdoce. Parler d’exception serait un abus de langage ou un mensonge.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • GPA : refuser ce modèle de société qui nous mène vers une rupture anthropologique majeure

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    Une opinion de Régine Hazée, Maître-Assistante en Droit à la Haute Ecole Galilée (Bruxelles) parue sur la Libre de ce 13 janvier, pp. 38-39 :

    La GPA et le cheval de Troie

    La gestation pour autrui pose des problèmes éthiques et juridiques fondamentaux. Le législateur européen doit urgemment refuser ce modèle de société qui nous mène vers une rupture anthropologique majeure.

    Il est parfois des vérités qui avancent masquées pour s’imposer. La normalisation progressive de la gestation pour autrui (GPA) dans le paysage juridique européen compte parmi celles-là. De pratique sociale encore marginale, la GPA s’est muée, lentement mais sûrement, en réalité juridique incontournable, quoi qu’il en coûte à ses contempteurs.

    Le législateur européen ne saurait ignorer plus longtemps l’impérieuse nécessité d’établir un cadre clair, traduisant la recherche d’équilibre entre l’interdiction de la GPA, d’une part, et la défense des intérêts des enfants conçus selon ce mode d’engendrement d’autre part.

    Les arguments des pro-GPA

    Si ceux-ci ne doivent pas être discriminés au regard du mode de procréation dont ils sont issus, encore faut-il admettre que la maternité de substitution pose des problèmes éthiques et juridiques fondamentaux.

    Depuis vingt ans, les lobbyistes pro-GPA s’attellent à lutter sur deux fronts simultanément Pour les uns il s’agit de réclamer la légalisation de la GPA en droit interne au motif que lorsqu’elle serait "éthique", rien ne devrait contrarier la consécration du droit à l’enfant. Pour les autres, il est question d’exiger la reconnaissance des actes d’état civil dressés à l’étranger à la suite de "conventions de mère porteuse" désignant les commanditaires comme auteurs de l’enfant.

    L’argumentaire développé à l’appui de ces revendications est bien connu. On n’a pas fini de questionner les impensés sur lesquels il repose. Tantôt on convoquera le mythe de la femme naturellement généreuse, qui fait le don d’elle-même de manière altruiste et désintéressée. Tantôt on s’égarera dans la fable du consentement, conduisant à légitimer l’asservissement volontaire des femmes concernées. Tantôt encore, on n’hésitera pas à justifier la politique du fait accompli, en instrumentalisant sans scrupule la notion de l’intérêt de l’enfant.

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  • Quand des "bonnes soeurs" font le buzz...

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    Du site de LaDepêche.fr :

    Dans le Gers, le buzz improbable des sœurs de l'abbaye de Boulaur sur Facebook

    Les soeurs veulent multiplier par quatre leur production de confitures, de pâtés et de farines.

    Les soeurs veulent multiplier par quatre leur production de confitures, de pâtés et de farines. DDM Manon Adoue

    Les sœurs de la communauté de Boulaur ont publié sur Facebook une vidéo qui présente leur projet d'extension de la ferme. En quelques jours, le clip promotionnel a atteint 45 000 vues. Un succès inespéré pour les religieuses. 

    C'est un succès aussi fulgurant qu'inattendu. Publiée sur Facebook le 6 janvier par Divine Box, une start-up catholique qui commercialise des produits issus des monastères français, la vidéo des sœurs de l'abbaye de Boulaur n'en finit pas de buzzer. La vidéo n'avait pourtant rien qui pouvait la prédestiner à un tel succès. En 4 minutes, dans une présentation plutôt classique, les sœurs de la communauté de Boulaur, près de Gimont, dans le Gers, expliquent leur projet d'agrandissement de leur ferme.

    " L’abbaye de Boulaur lance une start-up du XIIème siècle façon XXIème siècle. Le genre de projet un peu fou du type entreprenariat féminin version monastique comme du temps où les Abbesse montaient à cheval pour aller visiter leurs fondations…", confie Soeur Anne. En quelques jours, la vidéo a atteint plus de 45 000 vues, a été partagée 843 fois et " likée" par près de 600 internautes. Dans les nombreux commentaires, les internautes sont unanimes et saluent le projet des sœurs. " Bravo mes sœurs pour votre audace", " cette abbaye est géniale!! Avec des sœurs du tonnerre", " Joli projet, vidéo très bien faite, envie d'aller les rencontrer... le Gers est malheureusement un peu loin", peut-on notamment lire. La communauté ne s'attendait pas à un tel succès. " Ce projet suscite un réel enthousiasme car il est innovant et global", tente d'expliquer Soeur Anne.

    Les soeurs veulent agrandir la ferme pour accroître la production.

    Les soeurs veulent agrandir la ferme pour accroître la production. - Abbaye de Boulaur

    La communauté qui produit et vend des produits monastiques ( fromages, pâtés, confitures et farines) veut créer un nouveau point de vente et étendre ses locaux. Objectif : reconstruire l'étable et les ateliers de transformation à la ferme pour multiplier la production par quatre. " En montant ce projet d'une ferme de 25 vaches et d'une douzaine de cochons on doit tout reconstruire et acheter pratiquement tous les équipements", confie sœur Anne. Pour mener à bien ce projet, les 27 sœurs cisterciennes font appel au financement participatif via leur site. " Aujourd'hui nous n'avons pas les fonds pour financer le projet" ajoute la sœur. La communauté compte sur des dons de mécènes et de particuliers. Elle bénéficie déjà d'une subvention du Conseil régional de 250 000 € et d'une aide de 100 000 € du Fonds européen. L'État se serait engagé quant à lui à hauteur de 300 000 €. Le chantier qui sera conduit sur cinq ans doit démarrer en avril 2020.

    La communauté fabrique et vend ses propres produits de la ferme.

    La communauté fabrique et vend ses propres produits de la ferme. - Abbaye de Boulaur