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Christianisme - Page 49

  • "Chrétiens, repositionnez-vous" : c'est ainsi que le cardinal Ouellet cède au monde

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    De Roberto Marchesini sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    NOUVEAUX PARADIGMES

    " Chrétiens, repositionnez-vous " : c'est ainsi que Ouellet cède au monde

    Pour le cardinal Ouellet, l'ère du christianisme est terminée, il faut se repositionner sous la bannière du pluralisme et sans exclusivité. Une capitulation devant le monde anti-évangélique.

    25 janvier 2024

    Nous vivons une époque très intéressante, où il nous arrive de lire des choses extraordinaires. C'est la première chose qui m'est venue à l'esprit en lisant un article du cardinal Ouellet dans la prestigieuse revue théologique Communio.

    L'article, bien que complexe, est digne d'intérêt et de réflexion. Après un paragraphe d'introduction, il commence par un coup d'éclat : "L'ère du christianisme est terminée". Une affirmation qui fait frémir ou rire aux éclats, selon le point de vue. Comment l'ère du christianisme peut-elle prendre fin ? Toute l'histoire est chrétienne, puisque le Christ est l'alpha et l'oméga. Certes, le cardinal a attiré notre attention.

    Une nouvelle ère s'est ouverte, explique-t-il, dans laquelle les chrétiens doivent se repositionner par rapport à leur environnement s'ils veulent transmettre l'héritage culturel et spirituel du christianisme. Le christianisme est étranger à cet environnement, il est accueilli avec indifférence, voire hostilité, même dans les pays traditionnellement catholiques". Relisons calmement. "Le christianisme est étranger à cet environnement ; il est accueilli avec indifférence ou même hostilité, même dans les pays traditionnellement catholiques. De quel "environnement" s'agit-il ? Peut-être le monde ? Dans ce cas, il n'y aurait rien d'étrange : "Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartient ; mais comme vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis dans le monde, c'est pour cela que le monde vous hait" (Jn 15, 18-19). Donc, si le monde déteste le christianisme (ce qui est tout à fait naturel), "les chrétiens doivent se repositionner" ? Et que signifie "se repositionner" ?

    Il l'explique un peu plus loin : "Nous devons réfléchir à l'avenir du christianisme dans un contexte qui attend des chrétiens qu'ils adoptent un nouveau paradigme pour témoigner de leur identité. C'est pourquoi nous devons regarder la diversité culturelle et religieuse avec une disponibilité au dialogue et offrir la vision chrétienne en toute liberté et avec le souci de la fraternité humaine".

    Ainsi, le monde (en supposant que c'est ce que signifie le "contexte") demande au christianisme d'"adopter un nouveau paradigme". L'expression fait froid dans le dos et est "expliquée" comme suit : "Pour cela, nous devons regarder la diversité culturelle et religieuse avec une volonté de dialogue et offrir la vision chrétienne librement et avec le souci de la fraternité humaine". Pourquoi "devons-nous" ? Depuis quand l'Église doit-elle répondre aux attentes du monde ? Et puis : l'apostolat a toujours été ouvert au dialogue (bien que presque toujours unilatéral), libre (et payé cher) et attentif à la fraternité humaine. Ce n'est pas un " nouveau paradigme " : c'est ce que les chrétiens ont toujours fait.

    C'est peut-être dans la suite que l'on perçoit ce que le cardinal Oullet entend par " nouveau paradigme " lorsqu'il affirme que " les repères rationnels traditionnels ne peuvent plus prétendre à l'exclusivité ". Le changement d'époque, en bref, envisage le pluralisme comme un élément constitutif de toute société dans le monde globalisé". Là encore, nous sommes confrontés à un non sequitur. Le fait que "le changement d'époque envisage le pluralisme comme un élément constitutif" est important jusqu'à un certain point. Et on ne voit pas pourquoi la revendication de l'exclusivité des "points de référence rationnels traditionnels" ne serait plus recevable. Il suffit de jeter un coup d'œil à la déclaration Dominus Jesus pour se rendre compte qu'elle est non seulement possible, mais nécessaire.

    En bref, Son Éminence utilise des tonalités et des phrases importantes - "l'ère du christianisme est terminée", "les chrétiens doivent se repositionner", "nouveau paradigme"... -, mais on ne sait pas très bien où il veut aller. Il n'est pas bon d'utiliser le terme "supercazzola" (bistouriquette) lorsque l'auteur est un cardinal ; cependant, il semble que ce soit le cas. Et tonitruant. Au milieu de tous ces slogans, qui ne sont pas faciles à déchiffrer, une image claire et précise me vient à l'esprit : une enseigne accrochée à un magasin. Sur ce panneau, une inscription : "Fermé pour faillite". Je l'ai compris ainsi : "S'ils veulent transmettre l'héritage culturel et spirituel du christianisme", les chrétiens doivent cesser de transmettre l'héritage culturel et spirituel du christianisme ; s'ils veulent "témoigner de leur identité", ils doivent cesser de témoigner de leur identité. Le sel de la terre doit perdre sa saveur pour être jeté et foulé par les hommes (Mt 5,13).

    En conclusion, l'article prend un ton normatif : "Cette nouvelle situation doit être acceptée comme permanente". Il est difficile de savoir à quelle situation le cardinal fait référence : à la haine du monde pour le christianisme ? À un obscur "nouveau paradigme" ? Au fait qu'un prince de l'Église s'exprime comme le comte Mascetti ? Une chose est claire : "Cette nouvelle situation doit être acceptée comme permanente". C'est ainsi que les choses sont, c'est ainsi qu'elles doivent être.

    Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que l'article a l'intention de lancer une conférence qui se tiendra au Vatican les 1er et 2 mars, avec la participation du pape François (et du cardinal Fernández), intitulée "Image de Dieu de l'homme et de la femme. Vers une anthropologie des vocations". Si les prémisses sont celles indiquées par Ouellet, il n'y a pas de quoi être serein.

    Quelqu'un, à ce stade, citera Lénine et demandera : "que faire ?" Pour ma part, je n'ai aucun doute : "Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé" (Mt 24, 13).

  • Comment être chrétien dans une société apostate ?

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    De Jean-Pierre Maugendre sur le site de l'Homme Nouveau :

    ÊTRE CHRÉTIEN DANS UNE SOCIÉTÉ APOSTATE

    24 janvier 2024

    Les éditions Contretemps viennent de publier sous le titre Après la chrétienté, les Actes de la XXIIe université d’été de « Renaissance catholique ». L’occasion pour son directeur général de revenir sur cette question essentielle : faut-il vraiment se résigner à vivre sous un État religieusement « neutre » ?

    C’est devenu une évidence que d’évoquer La Fin de la chrétienté (Chantal Delsol), La France d’après (Jérôme Fourquet) ou, plus emphatiquement, le processus de « décivilisation » (Emmanuel Macron) en cours. 

    La fin de la chrétienté

    Que cela nous plaise ou non, nous vivons dans une société postchrétienne. « Seize siècles de chrétienté s’achèvent », écrit Chantal Delsol. Comme l’a parfaitement analysé Patrick Buisson dans deux ouvrages très éclairants, La Fin d’un monde et Décadanse, la société française a opéré en quelques décennies une remise en cause radicale de son art de vivre traditionnel et de ses croyances ancestrales fondées sur le christianisme. Qui aurait imaginé il y a cinquante ans la banalisation du mariage homosexuel ou la constitutionnalisation de l’avortement ? Personne !

    Ce fait observé – la disparition d’une société dont les institutions, plus ou moins consciemment, étaient encore imprégnées par les valeurs de l’Évangile et du christianisme –, deux écoles se font face parmi les catholiques. 

    Un bienfait ?

    Répondant à la question d’un séminariste sur le problème que constitueraient les traditionalistes, Mgr de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France répondait le 2 décembre dernier : « Le décret de Vatican II sur la liberté religieuse est très clair. Le Christ n’est pas venu bâtir des nations catholiques mais il est venu fonder l’Église. Ce n’est pas la même chose. À force de traîner la nostalgie d’un État catholique, on perd notre énergie pour l’évangélisation. »

    Lointain écho d’une déclaration d’un de ses prédécesseurs à la tête de la CEF, le cardinal Etchegaray, archevêque de Marseille : « Après l’État chrétien, dont la déclaration conciliaire sonne le glas, après l’État athée qui en est l’exacte et aussi intolérable antithèse, l’État laïc, neutre, passif et inengagé, a été certes un progrès ». Comme le note Chantal Delsol : « L’Église a honte de la chrétienté comme pouvoir et comme contrainte et elle aspire à d’autres formes d’existence ». La fin de la chrétienté apparaît alors non seulement comme un fait, mais aussi comme un bienfait. 

    Ou un méfait ?

    Cet avis cependant n’est pas général. Il se heurte en particulier à deux objections majeures.

    Tout d’abord une objection doctrinale. Dans son encyclique Quas Primas du 11 décembre 1925 sur la royauté sociale du Christ, le pape Pie XI invitait « les hommes et les sociétés » à « reconnaître en particulier et en public le pouvoir royal du Christ ». Il n’est pas là question d’État « neutre et inengagé », bien au contraire. Nous laissons les spécialistes se pencher sur la continuité entre la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse Dignitatis humanae et cette encyclique dont nous célébrerons le centenaire de la publication l’année prochaine…

    Ensuite une objection pratique : c’est à la suite de leurs princes et gouvernants (Constantin, Clovis, Charlemagne, Vladimir, Étienne, etc.) que les peuples sont entrés, en masse, dans l’Église. Les faits sont peut-être cruels mais incontournables : il n’existe pas de conversion d’un peuple au christianisme sans soutien, ou a minima neutralité bienveillante, des pouvoirs publics.

    La situation du catholicisme en Asie est à cet égard très éclairante : le catholicisme est très présent dans les pays historiquement et politiquement liés au christianisme (Philippines, Vietnam), mais marginal dans les pays où les pouvoirs publics se sont opposés à son développement (Chine, Japon).

    Après la chrétienté

    Providentiellement viennent d’être publiés, sous le titre Après la chrétienté, par les éditions Contretemps, les Actes de la XXIIe université d’été de « Renaissance catholique ». Ce sujet est, plus que jamais, d’une brûlante actualité. La question se pose, en effet, de savoir d’une part si la notion même de chrétienté est un idéal à poursuivre et d’autre part comment, en tout état de cause vivre notre christianisme dans une société apostate dans laquelle l’État impose une législation de plus en plus éloignée du simple respect de la loi naturelle et a fortiori de l’Évangile.

    Au fond, la question posée par ces travaux est celle de savoir si l’évangélisation de tout un peuple est possible face à l’hostilité des pouvoirs publics. Bref, « après la chrétienté », comment demeurer intégralement chrétiens et continuer à partager ce trésor qui donne un sens à nos vies ? 

    Sous la direction de Michel De Jaeghere, philosophes, journalistes, ecclésiastiques, universitaires, hommes politiques et acteurs de terrain ont cherché à répondre à quelques-unes de ces questions :

    « Qu’est-ce que la chrétienté ? » (Arnaud Jayr), « L’État moderne est-il antichrétien ? » (François Vallançon), « Quelles sont les caractéristiques de la politique contemporaine ? » (abbé de Tanoüarn), « Quels sont les rapports entre l’Église, l’État et la loi naturelle ? » (Guillaume de Thieulloy), « Quels modes d’apostolat pour l’Église d’aujourd’hui ? » (abbé Barthe), « Quelle place, dans notre résistance, pour l’objection de la conscience ? » (Joël Hautebert), « Quels sont les défis géopolitiques du catholicisme ? » (Aymeric Chauprade), « Comment transmettre la culture chrétienne ? » (François-Xavier Bellamy), « Pourquoi Pie XI a-t-il institué la fête du Christ-Roi ? » (chanoine Merly), « Quel avenir pour la chrétienté ? » (Jean-Pierre Maugendre).

    Sans omettre, au moyen de tables rondes le témoignage de nombreux acteurs engagés dans le combat pour la chrétienté :

    « La résistance à la dénaturation du mariage » (Marie-Amélie Brocard et Jean Vallier, maître Triomphe, etc.), « Résister à la culture de mort » (Jeanne Smits, Grégor Puppinck, etc.), « Agir en politique » (Jean-Pierre Maugendre, Jacques Bompard, Bruno Gollnisch, etc.), « Être journaliste et catholique » (Michel De Jaeghere, Laurent Dandrieu, Philippe Maxence, etc.), « Quelle école catholique pour demain » (Gabrielle Cluzel, Michel Valadier, etc.) ?

    Ce volume est le 21e publié dans le cadre des Actes de ces universités d’été qui constituent une véritable contre-encyclopédie, constituée de 7 700 pages de texte, soit 270 contributions de 115 auteurs différents.


    20231110 ACTES 2013 CT Couverture chrétien
    Après la chrétienté, Contretemps, 490 pages, 24 €.
    Contretemps, 25A, rue Montebello 78000 Versailles

  • Oecuménisme : Fiducia Supplicans suscite " quelques réactions négatives " de la part de dirigeants chrétiens

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    De Catholic News Agency (Matthew Santucci et AC Wimmer) :

    Préfet du Vatican : Fiducia Supplicans suscite " quelques réactions négatives " de la part de dirigeants chrétiens

    20 janvier 2024

    Les dirigeants orthodoxes et les dirigeants d'autres religions chrétiennes ont fait part au Vatican de leurs préoccupations concernant sa récente déclaration autorisant la bénédiction non liturgique des couples de même sexe, selon un cardinal chargé des affaires œcuméniques.

    Dans une interview exclusive avec EWTN et dans des commentaires séparés à l'agence de presse du Vatican, le cardinal Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens, a révélé qu'il avait reçu des réactions négatives à la déclaration Fiducia Supplicans du 18 décembre 2023. Ces deux entretiens ont été réalisés à l'occasion de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, qui se déroule cette année du 18 au 25 janvier.

    "J'ai reçu une longue lettre de toutes les Églises orthodoxes orientales. Elles veulent des explications et des éclaircissements sur ce document", a déclaré Mgr Koch à EWTN.

    Dans l'interview avec EWTN, qui sera diffusée le dimanche 21 janvier sur 'Vatican', Koch a également parlé des implications de la réception de Fiducia Supplicans par les Églises orthodoxes et de la façon dont la question des bénédictions homosexuelles a divisé les Églises occidentales.

    "Nous avons connu une grande division dans le monde anglican lorsque l'Église d'Angleterre a introduit la possibilité d'avoir des bénédictions pour les couples... du même sexe. Il y a une très forte opposition, en particulier en Afrique", a déclaré le prélat suisse de 73 ans, en réfléchissant à la décision de l'Église d'Angleterre d'autoriser les bénédictions pour les couples de même sexe en 2023.

    Le cardinal a indiqué qu'il s'était également entretenu avec le métropolite Hilarion de Budapest, de l'Église orthodoxe russe, qui s'est dit "très choqué à la lecture de ce document".

    Interrogé sur les prochaines étapes de ce processus de dialogue avec les Églises, Mgr Koch a indiqué que la Commission mixte internationale entre l'Église catholique et les Églises orthodoxes orientales se tiendrait à Rome pendant la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

    "L'assemblée plénière des orthodoxes orientaux se tiendra à Rome la semaine prochaine et ils ont déjà annoncé qu'ils pourraient discuter de ces questions", a déclaré le prélat suisse à EWTN.

    Mgr Koch a également indiqué qu'à la lumière des réactions des Églises orthodoxes, il avait écrit au cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, pour lui demander des éclaircissements avant cette réunion, afin d'"obtenir des explications".

    La réunion plénière de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et les 14 Églises orthodoxes autocéphales se tiendra du 22 au 26 janvier.

    Quelques réactions négatives

    Dans une autre interview accordée à la section allemande de Vatican News, Mgr Koch a déclaré avoir "reçu quelques réactions négatives du monde œcuménique au sujet de Fiducia Supplicans".

    Interrogé sur le fait qu'une lecture de la Fiducia Supplicans pourrait "presque justifier l'hospitalité eucharistique [l'extension de l'Eucharistie aux non-catholiques] dans certaines conditions étroitement définies", Mgr Koch a déclaré : "Je pense que dans le dialogue œcuménique, nous devons repenser cette question : qu'est-ce que la bénédiction et quelle est la relation entre la doctrine et l'attention pastorale ? "Ces questions sont revenues sur le tapis et nous devons en parler", a ajouté le prélat.

    Mgr Koch s'ajoute à une liste croissante de hauts prélats du Vatican qui ont commenté publiquement l'accueil polarisé du document du dicastère du 18 décembre.

    Lors d'une conférence tenue à Rome le 12 janvier, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a déclaré que "ce document a suscité de très vives réactions ; cela signifie que l'on a touché à un point très délicat, très sensible, qui nécessitera un examen plus approfondi".

    À une question ultérieure d'un journaliste italien demandant si le document était une erreur, le plus haut diplomate du Vatican a répondu brusquement : "Je n'entre pas dans ces considérations ; les réactions nous indiquent qu'un point très sensible a été touché".

    Le pape François a répondu publiquement aux questions concernant la déclaration du Vatican sur la bénédiction des couples de même sexe pour la première fois lors de l'émission télévisée italienne "Che tempo che fa", diffusée le 14 janvier à une heure de grande écoute.

    Interrogé sur le fait qu'il s'était "senti seul" après la résistance à Fiducia Supplicans, le pontife de 87 ans a déclaré : "Il arrive que des décisions ne soient pas acceptées. Mais dans la plupart des cas, lorsque vous n'acceptez pas une décision, c'est parce que vous ne la comprenez pas", a-t-il ajouté.

    Cette année, la célébration de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens marque le 60e anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche œcuménique orthodoxe Athénagoras Ier de Constantinople sur le mont des Oliviers à Jérusalem en 1964. Il s'agissait de la première rencontre officielle entre un pape et un patriarche œcuménique depuis 1438, marquant un changement de paradigme dans les relations œcuméniques entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe orientale.

    Matthew Santucci est un correspondant du CNA à Rome, basé au bureau d'EWTN au Vatican. Il a grandi dans le Connecticut et vit à Rome depuis 2020. Il est titulaire d'une licence en histoire de Fordham et d'une maîtrise en relations internationales de Luiss Guido Carli.

    AC Wimmer est le rédacteur en chef fondateur de CNA Deutsch. Cet Australien multilingue, qui a grandi en Bavière et en Afrique du Sud, a occupé des postes à responsabilité à la chaîne australienne SBS et a été rédacteur en chef de la revue historique Münchner Kirchenzeitung. Diplômé en philosophie et en études chinoises de l'université de Melbourne, Anian Christoph Wimmer - nom chinois 刘威猛 - a fait partie du jury du Prix des médias de la Conférence épiscopale allemande, a été chercheur honoraire en communication à l'université de Melbourne et a siégé au conseil d'administration de Caritas Munich.

  • Le pape considère que les universités pontificales sont trop nombreuses mais, en attendant, il en a créé une de plus

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Les universités pontificales sont trop nombreuses, dit le Pape François. Mais en attendant, il en a créé une de plus

    (s.m.) Le 15 janvier dernier, à l’occasion d’une audience avec des professeurs et des étudiants du « Studium Biblicum Franciscanum », le Pape François ne s’est pas privé de lancer ce reproche, qui ne s’adressait pas seulement à eux : « Je profite de l’occasion pour vous dire qu’il y a trop d’universités ecclésiastiques à Rome. Vous devez vous mettre d’accord et faire une sorte d’unité : unité dans les programmes d’étude. Mettez-vous d’accord, parlez-vous ! »

    Ce n’était pas la première fois que le Pape François enfonçait le clou sur son idée fixe. Il l’avait déjà fait le 25 février dernier, en recevant les professeurs de toutes les universités, les athénées, les instituts et les facultés pontificales de Rome, auxquels il avait ordonné sur un ton péremptoire de faire équipe commune, et de cesser « de se battre entre nous pour prendre un élève, une heure de plus », dans un contexte de diminution générale d’étudiants et d’enseignants.

    Il y a sept universités pontificales à Rome : l’ « Angelicum » des dominicains, l’ « Antonianum » des franciscains, la Grégorienne des jésuites, l’université de Latran du diocèse de Rome, celle de Sainte-Croix de l’Opus Dei, la Salésienne et l’Urbanienne du Dicastère pour l’Évangélisation.

    Il y a en outre deux athénées pontificaux : l’ « Anselmanium » des bénédictins et la « Regina Apostolorum » des Légionnaires du Christ auxquelles il faut ajouter quatre facultés pontificales et neuf instituts d’études pontificaux, pour un total de vingt-deux établissements d’enseignement supérieur, chacun avec ses propres responsables.

    Jusqu’à présent, les velléités unitaires du pape n’ont guère produit de résultats significatifs. Au contraire, les institutions sont entretemps passées de vingt-deux à vingt-trois, et cela précisément grâce à une initiative personnelle de François.

    Et ceci parce que, en vertu d’un chirographe du pape daté du 15 août 2023, encore jamais publié jusqu’ici et qui est accompagné d’un message pontifical lui aussi seulement « virtuel », une neuvième université vient de s’ajouter à la liste « avec son Siège dans l’État de la Cité du Vatican », qui porte le nom surréaliste d’ « Université du Sens », et dans laquelle « ce qu’on enseigne n’est pas une chose mais la vie elle-même ».

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  • « C’est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout. »

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    Du cardinal Gerhard Müller sur kath.net/news :

    « C’est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout. »

    21 janvier 2024

    En raison de l’idéologie athée du genre, les jeunes sont perturbés dans leur identité et « séduits par les sociétés médicales pour qu’ils se mutilent le corps pour beaucoup d’argent ». Sermon pour la fête de St. Agnès 2024. Par Card. Gerhard Müller, Rome

    Rome (kath.net) kath.net documente dans son intégralité le sermon du cardinal Gerhard Müller pour le patronage de son église titulaire Sainte-Agnès à Agone le 21 janvier 2024 et remercie SE pour l'aimable autorisation de publier :

    La critique des Juifs et des Chrétiens contre l’ancien polythéisme n’est pas du tout que les païens se tournaient vers une puissance supérieure, mais qu’ils adoraient ses créatures comme des dieux au lieu du Dieu unique et véritable. Bien que chaque être humain soit capable de reconnaître la puissance éternelle et l'existence de Dieu à partir des œuvres de la création grâce à sa raison, la plupart des gens étaient encore séduits par la splendeur du monde, la richesse, la puissance, la renommée. La tragédie qui s'est produite ici est résumée par Paul au début de sa lettre aux Romains : « Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge ; ils ont adoré la créature et l'ont honorée au lieu du Créateur. » (Rm 1, 25) .

    Dans un monde nihiliste où prévaut la devise : « Mangeons et buvons, car demain nous serons morts » (1 Co 15, 32), l'idéal de vie ascétique et sacrificiel des chrétiens doit agir comme un chiffon rouge sur lequel le taureau de la jouissance nue de la vie bondit avec une fureur sauvage. Ce qui était le culte des idoles dans le monde antique est maintenant le culte de la personnalité des riches, des beaux et des puissants. Mais la vérité s’applique également aux oligarques frivoles et aux élites arrogantes du Nouvel Ordre Mondial et de l’Agenda 2030 : la gloire du monde s’estompe et tous les peuples doivent mourir un jour. Les machinations criminelles entourant le banquier d’investissement américain Jeffrey Epstein et ses amis éminents, qui ont été étouffées par la grande presse, prouvent le mensonge mortel du nouveau paganisme, qui ne peut être exposé et vaincu que par la vérité de Dieu.

    "Car le salaire du péché, c'est la mort, mais le don de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur." (Romains 6:23)

    Si cette parole de l’Écriture est vraie, alors la conclusion est la suivante : aucun prêtre du Christ ne peut bénir, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, un péché qui est contre la nature de l’homme créé par Dieu. C'est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout, mais il déteste le péché parce qu’il nous entraîne dans la mort éternelle. Par conséquent, nous devons interpréter l’amour divin non pas comme il convient aux gens, mais comme il nous montre sa miséricorde en Christ. Dieu lui-même nous révèle la raison et le sens de son amour pour les pécheurs comme seule voie de salut : « Tant que je vis - déclare le Seigneur Dieu - je n'ai pas de plaisir à la mort du coupable, mais à ce qu'il se détourne de sa voie et reste en vie » (Ez 33, 11 ; cf. Jr 31, 20).

    Sainte Agnès, que nous vénérons aujourd'hui, fut une martyre chrétienne lors des dernières étapes de la persécution des chrétiens dans l'Empire romain. Cette vierge martyre est l'idéal d'une vie nouvelle en Dieu notre Créateur et Rédempteur. Nous n’avons pas besoin d’une idole sexuelle de l’ancien et du nouveau paganisme comme objet de notre désir, engourdissant le sentiment nihiliste d’être sans Dieu. Les catholiques du monde entier admirent la jeune Romaine de 12 ans pour son héroïsme et la vénèrent comme une sainte et une défenseure de la jeunesse chrétienne. À propos de sa mort consacrée à Dieu, le grand père de l'Église Ambroise de Milan dit : « Ainsi, dans l'unique sacrifice, vous avez un double martyre, celui de la virginité et celui de l'adoration : elle est restée vierge, elle a obtenu la couronne du martyr. (De virg. II, 9).

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  • Christianisme : Michel Onfray dialogue avec un moine de l’abbaye de Lagrasse

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  • Persécutions anti-chrétiennes : le terrible bilan dressé par Open Doors

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    De kath.net/news :

    Près de 5.000 chrétiens tués en un an pour leur foi !

    17 janvier 2024

    Portes Ouvertes publie l'Index mondial de persécution 2024 - Le Directeur de Portes Ouvertes Allemagne : "Nous sommes en 2024 après la naissance du Christ et devons faire face à une violence presque déchaînée contre les chrétiens".

    L'organisation humanitaire chrétienne Portes Ouvertes a publié le 17 janvier 2024 son nouvel Index mondial de persécution. Dans le classement négatif, on trouve les 50 pays où les chrétiens sont exposés à la plus grande persécution au monde en raison de leur foi. Des églises sont détruites ou fermées, des services religieux et des villages majoritairement chrétiens sont attaqués, des chrétiens sont assassinés et des dizaines de milliers sont expulsés. Les persécuteurs sont le plus souvent des régimes et des groupes islamistes, hindouistes, bouddhistes ou communistes ainsi que des autocrates et des bandes criminelles. Mais des clans et des familles persécutent également leurs proches lorsqu'ils se convertissent à la foi chrétienne.

    Markus Rode, le directeur de Portes Ouvertes Allemagne, déclare : "Nous sommes en 2024 après la naissance du Christ et devons faire face à une violence franchement déchaînée contre les chrétiens. La liberté religieuse n'est-elle plus qu'un vœu pieux ?" Selon Rode, des dizaines de milliers de personnes sont expulsées, battues, disparaissent dans des camps de travail et des geôles sombres parce qu'elles croient aux paroles de Jésus-Christ dans la Bible, qui dit : "Je suis le chemin, la vérité et la vie". Au vu de la nette escalade de la violence et de la persécution au cours des dernières années, Rode lance un appel aux politiques et aux médias : "Veuillez exercer votre mandat et vous engager également pour la liberté de religion de millions de chrétiens persécutés" !

    Index mondial de persécution 2024 : la violence documentée en chiffres

    Les dix pays où les chrétiens sont le plus persécutés sont la Corée du Nord, suivie de la Somalie, la Libye, l'Érythrée, le Yémen, le Nigeria, le Pakistan, le Soudan, l'Iran et l'Afghanistan. Les pays les plus peuplés du monde, l'Inde et la Chine, occupent les 11e et 19e rangs. La période de référence de l'Index mondial de persécution 2024 va du 1.10.2022 au 30.09.2023.  

    - 998 chrétiens ont été tués dans le monde pour avoir pratiqué leur foi. Le nombre de cas non recensés est probablement bien plus élevé, mais de nombreux conflits rendent la documentation difficile.
    - La violence physique ou les menaces de mort ont touché 42.849 chrétiens (2023 : 29.411).
    - Les attaques contre les maisons des chrétiens ont augmenté de 371 % par rapport à 2023 : de 4.547 à 21.431.
    - 716 chrétiens ont été chassés de leurs maisons ou ont dû entrer dans la clandestinité, soit plus du double du chiffre de 124.310 enregistré l'année précédente.
    - 365 millions de chrétiens dans le monde sont exposés au moins à un haut degré de persécution et de discrimination en raison de leur foi.

    Les chrétiens et les églises d'Afrique subsaharienne sont les plus touchés par la violence.

    Comme les années précédentes, la plupart des meurtres de chrétiens ont eu lieu dans des pays d'Afrique subsaharienne. Rien qu'au Nigeria (# 6), au moins 4.118 chrétiens ont été tués en raison de leur foi. En Éthiopie (# 32), le nombre d'attaques contre des églises, des institutions religieuses et des écoles est passé de 22 l'année précédente à 284. Au Burkina Faso (# 20) et en République centrafricaine (# 28), bien plus de 1.000 commerces appartenant à des chrétiens ont été incendiés, pillés ou confisqués, soit une augmentation de dix fois par rapport à l'année précédente. D'autres pays africains figurant sur l'index mondial de persécution risquent de connaître une évolution similaire. Les groupes islamistes profitent de l'instabilité politique dans la région. Ces groupes et les régimes autocratiques prennent délibérément les chrétiens pour cible. Cette double pression a conduit à l'expulsion de leurs villages et de régions entières. Ces dernières années, quelque 16,2 millions de chrétiens d'Afrique subsaharienne ont été touchés par ce phénomène.

    Extinction de la vie ecclésiale : la Chine ferme des milliers d'églises supplémentaires

    En Chine (# 19), le régime de Xi Jinping a fait fermer ou détruire plusieurs milliers d'églises par le biais d'anciennes et de nouvelles mesures. Au Pakistan (# 7) et en Inde (# 11), ce sont les foules excitées qui s'en prennent aux églises. Dans l'État indien de Manipur, selon les données de l'archevêque d'Imphal, 249 églises ont été détruites en mai 2023, soit environ 400 au total, lors d'éruptions de violence contre les chrétiens en seulement 36 heures. Plus de 100 chrétiens ont été assassinés et des dizaines de milliers ont été déplacés. Dans une déclaration, l'ONU s'est dite horrifiée par la violence, en particulier contre les filles et les femmes chrétiennes. En Inde, au moins 160 chrétiens ont été assassinés en raison de leur foi par des nationalistes hindous, contre 17 l'année précédente. Dans le monde entier, les attaques contre les églises et leurs installations ont fortement augmenté, passant de 2 110 à 14 766.

    Au Nicaragua (# 30) et à Cuba (# 22), les dictatures communistes sont de plus en plus hostiles à l'Eglise. Au Nicaragua, le gouvernement du président Ortega a fait fermer des églises, des stations de radio et des universités, et a expulsé des prêtres et des religieuses du pays. L'évêque Rolando Álvarez - comme d'autres - a été déchu de sa nationalité. Il a été condamné à 26 ans de prison pour trahison.

    Portes Ouvertes s'engage dans des projets d'aide aux chrétiens persécutés dans plus de 70 pays et étudie chaque année l'ampleur de la violence, de l'oppression étatique ainsi que de l'hostilité sociale et administrative envers les chrétiens dans une centaine de pays. Les données sont fournies par des réseaux d'églises concernés, des avocats régionaux spécialisés dans les droits de l'homme, des analystes et des experts de Portes Ouvertes International. Le respect de la méthodologie de l'Index mondial de persécution est vérifié et certifié par l'Institut international pour la liberté religieuse. Vous trouverez toutes les informations sur l'Index mondial de persécution 2024 sur le site www.opendoors.de.

  • Le Nicaragua est devenu un pays ouvertement antichrétien

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Le Nicaragua, un pays devenu ouvertement antichrétien

    17 janvier 2024

    Le Nicaragua fait un bond dans le classement des pires pays persécuteurs de la population chrétienne.

    Le pays d’Amérique centrale fait un bond dans le classement des pires pays persécuteurs de la population chrétienne.

    Le Nicaragua est l’une des surprises de l’Index mondial de persécution des chrétiens puisque ce petit pays d’Amérique latine est monté, en une année, comme aucun pays du monde, d’une vingtaine de places dans le classement des pires pays persécuteurs de chrétiens. Sa population de 5,6 millions d’habitants est à 30% protestante et à 50% catholique.

    «Le gouvernement de Daniel Ortega réprime ouvertement la liberté religieuse et ne cache pas son hostilité contre l’Église, observe l’association Portes ouvertes, en particulier depuis que des responsables chrétiens ont appelé publiquement au respect de l’État de droit.» C’est ainsi que «les universités chrétiennes perdent leur reconnaissance légale. Des médias chrétiens sont saisis par le gouvernement. De nombreux diocèses et églises voient leur accès à leurs comptes bancaires bloqué. Et certaines célébrations chrétiennes publiques sont interdites».

    Conspiration contre l’État

    Sans oublier les «347 églises» qui ont subi des attaques en 2023. Dans ce contexte, le 18 mars dernier, le Vatican a fermé sa représentation diplomatique. Un mois avant, en février 2023, Mgr Rolando José Alvarez Lagos, archevêque de Matagalpan, une ville importante du centre du pays, avait été arrêté, puis jugé: déchu de sa nationalité, il a été condamné à 26 ans de prison pour «conspiration contre l’État». Il était l’un des évêques les plus critiques du régime de gauche populiste de Daniel Ortega.

    Plus récemment, le 20 décembre, un autre évêque, Mgr Isidoro del Carmen Mora Ortega, a été également arrêté. Son crime? Avoir appelé à prier pour Mgr Alvarez Lagos. Le régime a également mis en prison quinze prêtres et deux séminaristes. Ces dix-sept clercs catholiques ont finalement été expulsés du Nicaragua, le 14 janvier, pour être accueillis par le Vatican. Rome a mené cette tractation avec le soutien du pape.

  • Aucun romancier ne voit la crise religieuse de l'Europe plus lucidement que Michel Houellebecq

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    De Rod Dreher sur The European Conservative :

    Houellebecq, prophète de l'Europe post-chrétienne

    Houellebecq est peut-être décadent dans sa vie personnelle, mais aucun romancier ne voit la crise religieuse de l'Europe avec des yeux plus clairs.

    14 janvier 2024

    Un clip vidéo accompagné de l'affirmation alarmante "Conquis : Les chrétiens français se rendent" a fait le tour de la toile ces derniers temps. On y voit un Arabe musulman chanter l'adhaan, l'appel islamique à la prière, à l'intérieur d'une église parisienne,

    Enfin, pas vraiment. Dans ce cas, l'appel à la prière faisait partie d'une représentation de "L'homme armé : A Mass For Peace", une œuvre de musique classique de 1999 du compositeur gallois Karl Jenkins, qui l'a composée à la suite de la guerre du Kosovo. Elle combine des éléments de la messe catholique avec l'appel à la prière de l'islam, un poème profane et un texte hindou.

    On peut débattre de la question de savoir s'il est juste ou non d'autoriser les prières de religions non chrétiennes dans une église chrétienne, quel que soit le contexte ; personnellement, je suis un puriste en la matière et je serais tout à fait favorable à ce qu'une mosquée ou une synagogue interdise l'exécution de prières chrétiennes à l'intérieur de ses murs, quelles que soient les circonstances. Mais pour être juste, il faut reconnaître que dans le cas célèbre de Paris, l'adhaan n'apparaît pas comme un culte, mais comme une partie d'une performance artistique.

    Voici la traduction anglaise de l'adhaan :

    Dieu est grand (4x)

    Je témoigne qu'il n'y a pas d'autre digne d'adoration que Dieu (Allah). (2x)

    Je témoigne que Muhammad est le messager d'Allah (2x)

    Venez à la prière (2x)

    Il est facile de comprendre pourquoi certains chrétiens, en particulier en France, trouvent cela si alarmant. Il faudrait être idiot pour ignorer ou minimiser les vives tensions entre la population islamique de France et les non-musulmans, sans parler des "chrétiens", car la France est le pays le plus athée d'Europe. Il semble que ces Français non croyants préfèrent qu'il n'y ait pas de religion du tout, et se sont laissés aller à croire au mythe du progrès conduisant inévitablement à une place publique désacralisée.

    On ne combat pas quelque chose avec rien. Si les Français n'aiment pas l'islamisation de la vie publique française, ce n'est pas en redoublant de laïcisme qu'ils vont l'arrêter. Dans le roman controversé de Michel Houellebecq, Soumission, paru en 2015, le public français démoralisé et déchristianisé se tourne volontairement vers un gouvernement islamiste, dans ce qui équivaut à une vaste confession publique de l'inadéquation du matérialisme impie pour fournir une base solide à un mode de vie.

    Houellebecq est peut-être décadent dans sa vie personnelle - ses frasques sont parfois sordides et il a l'air de vivre sous un pont - mais aucun romancier ne voit la crise religieuse de l'Europe avec des yeux plus clairs.

    Louis Betty, universitaire américain spécialiste de la littérature française dont on a parlé récemment dans ces pages pour son travail de traduction et d'édition des essais de Rénaud Camus, a publié en 2016 une analyse pénétrante de la vision religieuse de Houellebecq, intitulée Without God : Michel Houellebecq et l'horreur matérialiste. Bien que Houellebecq ne soit pas personnellement religieux, Betty affirme qu'il est "un écrivain profondément et inévitablement religieux".

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  • Le terrible massacre de Noël au Nigeria (200 morts) a été préparé avec précision

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    De kath.net/news :

    Cardinal Onaiyekan : Le massacre de Noël au Nigeria a été préparé avec précision

    10 janvier 2024

    Dans une interview, l'archevêque d'Abuja, Onaiyekan, appelle à une enquête rapide sur les atrocités qui ont tué 200 personnes : "Il s'agit bien de terrorisme islamique et vous entendez des slogans islamistes lors des attaques."

    Abuja (kath.net/KAP) Deux semaines après le massacre dévastateur de Noël, qui a fait 200 morts, le cardinal nigérian John Onaiyekan s'est prononcé en critiquant vivement les autorités de son pays d'origine. La série d'attaques, au cours de laquelle 37 villages ont été rasés, a été minutieusement préparée et coordonnée, ce qui n'a été possible qu'en raison de la "grave crise sécuritaire" que traverse le Nigeria, a déclaré l'archevêque émérite d'Abuja dans une interview accordée ce week-end à "Vatican News". Ce qu’il faut, c’est une réaction à « l’horreur » qui règne dans le pays le plus peuplé d’Afrique, où aucune région n’est actuellement en sécurité et où tout le monde vit dans la peur.

    Aux alentours de Noël, des assaillants ont tué environ 200 personnes et en ont blessé 500 autres dans l'État du Plateau, au centre du Nigeria. Des centaines de familles ont quitté leurs foyers et ont cherché refuge dans des camps de réfugiés. Des témoins oculaires ont rapporté que l'attaque s'est produite dans tous les villages en même temps, a déclaré le cardinal Onaiyekan. "Cela signifie qu'il s'agissait d'un meurtre de masse coordonné, bien préparé et exécuté avec précision."

    Le cardinal doutait fortement que le gouvernement prétende depuis des années qu'il contrôlait la situation grâce au déploiement de nombreuses forces de sécurité, tout comme il a réagi avec scepticisme à l'annonce selon laquelle les meurtres feraient l'objet d'une enquête. Il est plus que discutable que des atrocités aussi importantes aient pu être préparées et perpétrées sans que l'on s'en aperçoive, a souligné Onaiyekan. Il convient également de se poser la question de savoir d'où provenaient les armes des assaillants, qui les a entraînés et quel était l'objectif de ces meurtres.

    Il n’existe actuellement aucune information fiable concernant l’identité des auteurs. Selon l'archevêque émérite, il y a des indications selon lesquelles il s'agissait également d'habitants de la région, "des voisins qui ont eu des disputes avec les personnes assassinées". Les bergers peuls, qui se sont « lourdement armés » ces dernières années, sont particulièrement suspectés. Certains éléments indiquent que ce groupe semi-nomade a été infiltré par des terroristes ces dernières années, a déclaré Onaiyekan. Ce qui est clair, en revanche, c'est le profil des victimes, à savoir des agriculteurs chrétiens qui vivent dans la région depuis de nombreuses générations.

    Après que le précédent gouvernement nigérian du président Muhammadu Buhari s'est montré "totalement irresponsable" en ce qui concerne la persécution des chrétiens et que certains l'ont même accusé d'impliquer certains de ses partisans dans les raids constants des Peuls, il ne faudrait pas que "la même chose continue avec un nouveau gouvernement et un nouveau président", a averti le cardinal. Pour que les atrocités "ne soient pas à nouveau balayées sous le tapis", les coupables et les commanditaires doivent être recherchés et punis.

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  • La confusion dans l'Eglise engendre des schismes : c'est maintenant au tour de Monseigneur Viganò.

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'ÉGLISE DANS LA CONFUSION
    La crise engendre des schismes : c'est maintenant au tour de Monseigneur Viganò.

    La re-consécration épiscopale annoncée marque un point de non-retour pour Mgr Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique aux États-Unis et grand accusateur du pape François dans le scandale McCarrick. Et après avoir procédé à des ordinations sacerdotales illicites dans toute l'Europe, il fera d'une structure monastique de Viterbe le centre de son mouvement. Une réponse erronée et infructueuse à la crise de l'Église.

    11 janvier 2024

    La rumeur circulait déjà depuis quelques mois et voilà que la nouvelle est relancée par certains sites traditionalistes : Monseigneur Carlo Maria Viganò a été reconsacré évêque par Monseigneur Richard Williamson, l'évêque anglais illicitement ordonné par Monseigneur Marcel Lefebvre en 1988 puis expulsé de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) en 2012. Depuis lors, Mgr Williamson, qui est excommunié, s'est consacré à la fondation d'un réseau de groupes appelant à la résistance contre toute tentative de normalisation des relations avec l'Église catholique romaine.

    La reconsécration épiscopale de Mgr Viganò, "sub condicione", signifie que l'ancien nonce apostolique aux États-Unis est devenu convaincu de la thèse (d'abord soutenue puis rejetée par Lefebvre) selon laquelle tous les sacrements administrés après le Concile Vatican II sont "douteux", c'est-à-dire que leur validité ne serait pas certaine en raison des déviations doctrinales opérées par le Concile lui-même.

    Malgré les démentis qui circulent sur Internet, plusieurs sources ont confirmé cette démarche "schismatique" de Monseigneur Viganò. Et lui-même, interrogé par La Bussola dans un courriel, n'a pas voulu démentir la nouvelle, se déclarant seulement étonné de l'intérêt que nous portons à ses affaires personnelles. Par conséquent, si la nouvelle était officiellement confirmée, Monseigneur Viganò serait excommunié latae sententiae.

    Cette démarche de Monseigneur Viganò, aussi clamée soit-elle, n'est certainement pas un coup de tonnerre : devenu soudainement célèbre en août 2018 par sa dénonciation publique contre le pape François, accusé d'avoir couvert le cardinal Theodore McCarrick, auteur de multiples abus, malgré la connaissance de la gravité des faits le concernant, Monseigneur Viganò a progressivement élargi l'horizon de ses critiques certes ecclésiales - à l'ensemble du pontificat de François, à ses prédécesseurs, jusqu'au rejet substantiel du concile Vatican II -, mais aussi politiques et économiques en tentant même de se placer à la tête d'un mouvement altermondialiste international. Sur un ton de plus en plus vif et avec des jugements de plus en plus sévères (" Le pape François, faux pasteur et serviteur de Satan ", déclarait-il il y a vingt jours à propos du feu vert à la bénédiction des unions homosexuelles), Viganò a accompagné ses paroles d'actes, tissant un réseau de relations qui a culminé en mai dernier avec l'annonce officielle de la naissance d'une association qu'il a parrainée, Exsurge Domine. Objectif affiché : apporter une aide financière et logistique aux prêtres et religieux victimes de harcèlement de la part de leurs évêques ou supérieurs, un phénomène qui s'est décidément généralisé sous ce pontificat.

    En réalité, derrière cette façade aux relents d'"aide blanche" ecclésiastique, se cachent aussi des manœuvres économiques et immobilières opaques, qui impliquent également une ancienne Société de vie apostolique, Familia Christi, d'abord commissariée puis dissoute par la Congrégation pour la doctrine de la foi en décembre 2019, et les bénédictines de Pienza (monastère "Marie Temple du Saint-Esprit") protagonistes d'un différend avec l'archevêque de Sienne, le cardinal Augusto Paolo Lojudice.

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  • Emmanuel Todd annonce l'imminence d'un basculement du monde

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    Du site du Point via le site Pour une école libre au Québec :

    Emmanuel Todd : « On est à la veille d’un basculement du monde »

    5 janvier 2024

    Emmanuel Todd, démographe, historien et sociologue publie un nouveau livre. Parmi ses faits d’armes éditoriaux, l’annonce, en 1976, dans La Chute finale, de la dislocation de l’URSS entrevue dans l’indice de mortalité infantile. Quarante-sept ans plus tard, pour ce qu’il dit être son dernier livre (« la boucle est bouclée »), il prédit La Défaite de l’Occident (Gallimard) dans le contexte du conflit en Ukraine

    L’auteur ne déclare pas la victoire de la Russie de Poutine, mais certains liront son livre sans pouvoir se défaire de cette idée. Les causes de ce déclin, selon lui, sont multiples : fin de l’État-nation ; recul de l’industrie, celle qui permet la fabrication des armes livrées à l’Ukraine ; « état zéro » de la matrice religieuse et d’abord du protestantisme ; hausse de la mortalité infantile aux États-Unis (plus élevée qu’en Russie), tout comme celle des suicides et des homicides. La conscience de ce reflux entraînerait un « nihilisme » qui trouverait son expression dans les guerres et la violence. A contrario et en dépit des sanctions occidentales, la Russie, elle, a « une économie et une société stabilisées », nous dit Todd. Le principal handicap russe serait son taux de fécondité, d’où l’urgence, pour Poutine, de gagner la guerre dans les cinq ans. Au regard de ce tableau contrasté, l’auteur entend nous persuader, en somme, que l’agresseur russe est en fait l’agressé, que l’impérialisme poutinien n’est qu’un souverainisme défensif, face à une Otan offensive. Beau joueur, il a accepté d’accorder au Point – journal européen et libéral – son premier entretien, qui fut parfois tendu, mais toujours instructif.
     
    Le Point.—  Dans La Chute finale (1976), vous avez prédit le déclin de l’URSS en partant, notamment, du taux de mortalité infantile. Aujourd’hui, vous annoncez la défaite de l’Occident. Sur quels éléments vous appuyez-vous pour affirmer cela?

    Emmanuel Todd.—  Les choses doivent être considérées à deux niveaux. Il y a le niveau économique qu’on observe actuellement. C’est-à-dire que la globalisation a mis non pas l’Occident en général mais spécifiquement les États-Unis en état d’incapacité de produire les armements nécessaires à l’Ukraine. Les Américains ont envoyé les Ukrainiens à la catastrophe durant l’offensive d’été avec un matériel insuffisant.

    Je consacre tout un chapitre au dégonflement de l’économie américaine, où je démontre le caractère largement fictif de son produit intérieur brut avec l’aggravation continuelle de son déficit commercial. Je montre également que les États-Unis produisent moins d’ingénieurs que la Russie. Je pense que c’est la capacité à produire du dollar à coût zéro qui empêche le redémarrage de l’industrie américaine.

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