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Christianisme - Page 63

  • Vacances... et si on (re)lisait Chesterton ?

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    De Philippe Maxence sur Famille Chrétienne (archive du

    Après avoir subi une éclipse dans les années 1960, l’écrivain anglais Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) connaît à nouveau les faveurs du public qui, depuis quelques années, peut se plonger avec intérêt dans les livres de ce surprenant saltimbanque des lettres.

    Mais, pourquoi lire Chesterton, aujourd’hui ? À vrai dire, il n’y a pas de réponse unique à cette question. En refusant l’œil borgne du spécialiste, Chesterton s’est épanoui dans des directions qui semblent souvent s’opposer et qui ne font que se compléter, au service d’une vision du monde et de l’existence en parfaite consonance avec le catholicisme.

    On en trouvera un exemple dans l’inédit en langue française que viennent de publier les éditions DDB sous le titre Le Puits et les Bas-Fonds, traduction littérale de The Wells and The Shallows. Dans son introduction, le Polonais Wojciech Golonka, auteur d’une sérieuse thèse philosophique sur l’écrivain, explique le sens du titre, énigmatique, de ce recueil d’essais, publié en 1935 : « Pour Chesterton, le puits, c’est l’Église catholique, source religieuse inépuisable ; les bas-fonds desséchés, la religion issue de la Réforme anglicane. »

    La joie surnaturelle, le « secret gigantesque du chrétien »

    Avec scrupule, cette traduction reprend l’intégralité du volume d’origine alors que celui-ci souffre peut-être d’un manque de cohérence, entre une première partie consacrée aux allitérations dans la langue anglaise et une troisième partie qui rassemble une trentaine de textes disparates. Entre les deux, Chesterton souligne, en sept chapitres, pourquoi il serait devenu catholique s’il n’avait pas déjà fait le pas en 1922. C’est de loin la partie la plus passionnante et la plus aboutie.

    Dans la même veine reparaît l’un de ses chefs-d’œuvre, Saint François d’Assise, dans la traduction qu’en avait donnée Isabelle Rivière en 1925. Avec sa forte intuition, Chesterton permet au lecteur de saisir d’emblée ce qui caractérise la démarche franciscaine : la joie surnaturelle. Cette joie dont il avait écrit dans Orthodoxie qu’elle est le « secret gigantesque du chrétien » et qui se trouve à la base de sa proche vision du monde, empreint de gratitude permanente envers le Créateur.

    C’est un autre aspect de Chesterton que permet de saisir l’édition de deux autres inédits en langue française, entièrement consacrés à l’Irlande et réunis en un seul volume, magnifiquement préfacé par Pierre Joannon, le grand spécialiste français de ce pays et un très fin connaisseur de l’écrivain. Le premier de ces inédits rassemble les « impressions irlandaises » de Chesterton lors de sa visite du pays en 1918, aux lendemains du tragique soulèvement de Pâques 1916  (1). Le second, La Chrétienté à Dublin, a été écrit à l’occasion du Congrès eucharistique international qui s’était tenu en Irlande en 1932.

    C’est peu dire que Chesterton aime la verte Erin. Il y a trouvé quasiment à l’état chimiquement pur une nation qui incarne ses idéaux et qui avait su maintenir les fils secrets qui reliaient le Ciel et la Terre. Là où d’autres journalistes se contentent de faire de l’actuel avec de l’éphémère, l’écrivain parvient pour sa part à déceler les vérités permanentes qui se cachent constamment derrière le bousculement des faits. Au fond, c’est du secret de notre âme qu’il continue à nous entretenir derrière un festival de paradoxes et la plongée dans les secrets d’une nation étrangère. 

    Famille Chrétienne

  • Au risque de l’histoire : Pie XII et la renaissance d’une chrétienté européenne?

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    « L’émission « Au Risque de l’Histoire » nous plonge au coeur de ce que certains ont appelé « l’Europe Vaticane ». Si le débat sur les racines chrétiennes de l’Europe est connu de tous, les relations qu’ont pu entretenir trois pères fondateurs de l’Europe avec le Saint-Siège le sont beaucoup moins. La foi de Schuman en France, Gasperi en Italie et Adenauer en Allemagne n’est donc pas pour rien dans la construction européenne du lendemain de la Seconde Guerre mondiale. De même, la démocratie chrétienne a largement contribué à la propagation d’un certain idéal européen. Quel rôle a donc joué le Saint-Siège et, en particulier, la figure centrale du Pape Pie XII ? Et peut-on véritablement parler d’une « Europe vaticane », avant même l’apparition d’une Europe économique ? « Les relations entre Gasperi et Pie XII n’étaient pas bonnes, Pie XII étant constamment agacé des prises de position de Gasperi qui refusait de prendre ses ordres au Saint-Siège et lui a même refusé une audience. » relativise Philippe Chenaux, Professeur d’Histoire de l’Église moderne et contemporaine à l’Université du Latran. « Ce projet d’Europe est notamment porté par les différents partis démocrates-chrétiens, pas seulement en Italie, mais aussi dans tous les pays d’Europe. » précise Martin Dumont chercheur en Histoire des Religions à Sorbonne Université. Retrouver la suite des échanges dans ce nouveau numéro d’Au Risque de l’Histoire. »

    Mémoires d’un monde disparu…

     

  • 50% des Belges se disent catholiques

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    De Kerknet :

    50% des Belges se disent catholiques

    4 juillet 2023

    Le sociologue des religions Wim Vandewiele (KU Leuven) a fait une estimation du nombre de Belges qui se déclarent catholiques. Sur la base d'études internationales, il conclut qu'en 2022, 50,02 % des résidents enregistrés en Belgique professent le catholicisme romain.

    8,9 % fréquentent l'église au moins une fois par mois.

    En Belgique, il n'existe pas de chiffres exacts sur le nombre de résidents enregistrés qui professent le catholicisme (romain). Pour obtenir ces chiffres, le professeur Wim Vandewiele (KU Leuven) a combiné des données provenant de deux études représentatives récentes : l'enquête sociale européenne Round 10 (2022) et le rapport PEW "Being Christian in Western Europe" (PEW, 2018 : 7). Celles-ci permettent une estimation approximative du nombre de Belges qui déclarent appartenir à une confession chrétienne en 2022 et indiquent s'ils fréquentent l'église (au moins) une fois par mois.

    Sur la base de ces études, Vandewiele conclut que 6 487 044 Belges professent le christianisme, dont 1 118 400 sont des chrétiens pratiquants et 5 328 644 des chrétiens non pratiquants. Si l'on répartit ces chiffres selon les différentes confessions chrétiennes, 1 034 799 résidents enregistrés en Belgique appartiennent au catholicisme au sein du groupe des chrétiens pratiquants. En d'autres termes, 8,93% de tous les Belges assistent à un culte catholique romain au moins une fois par mois. Au sein du groupe des chrétiens pratiquants moins d'une fois par mois, 4.760.078 habitants, soit 41,09% de la population belge, se déclarent catholiques romains. En d'autres termes, ils ne vont pas à la messe tous les mois, mais se considèrent comme catholiques. Ils adhèrent (en partie) à la foi ou aux valeurs et participent occasionnellement à certaines activités religieuses (par exemple, choix du baptême ou du mariage à l'église).

    À titre de comparaison, 52 % des Belges confessaient être catholiques romains en 2018 (Vandewiele, 2018) et 58 % en 2012 (Commission européenne, 2012 : 98-99).

  • Quel est le rôle des évêques et que propose le prochain synode des évêques ?

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    Une analyse du Club des Hommes en noir avec Mgr Schneider comme invité exceptionnel, entouré des abbés Barthe et Célier et du père Thomas : diffusée par le site web de la revue « L’Homme Nouveau » :

  • Le déclin du catholicisme : une rupture anthropologique profonde

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    Une tribune de Bruno Dumons (Historien - Directeur de recherches CNRS - Diacre (diocèse de Lyon)) sur le site du journal La Croix :

    Le déclin du catholicisme et l’hypothèse d’une « rupture anthropologique »

    L’historien Bruno Dumons revient sur l’analyse de Guillaume Cuchet sur le déclin du catholicisme en France. Pour lui, il faut surtout y voir une rupture anthropologique profonde, qui affecte le catholicisme dans tous les pays développés.

    « Effondrement », « déclassement », « implosion » : les diagnostics posés sur le catholicisme français sont tous alarmants selon les enquêtes et les sondages les plus récents. Guillaume Cuchet a repris l’analyse du dossier dans un livre Comment notre monde a cessé d’être chrétien (2018). Il a tenté de fournir quelques clés d’explication autour de l’abandon de la pratique obligatoire, de la communion solennelle et de la prédication des fins dernières… bref tout ce qui représentait un catholicisme immuable avec sa « messe de toujours ».

    Aujourd’hui, l’historien constate que « le catholicisme risque de ne plus rester longtemps la première religion du pays » (La Croix du 22 mai 2023) au vu des résultats de l’enquête « Trajectoires et origines » (TEO2) de l’Insee qui pointe les évolutions récentes des diverses religions en France.

    De son côté, le théologien protestant Christophe Chalamet observe (Recherches de science religieuse 2023/1) que la question du salut, centrale dans le christianisme, est désormais incompréhensible pour nos contemporains, du moins en Occident, alors que les paysans du Moyen Âge l’avaient parfaitement intégrée en méditant le Jugement dernier sur les tympans des églises et cathédrales romanes. Et que dire de « la vie éternelle » qui n’a plus aucun sens pour eux. C’est le cœur de la foi chrétienne, c’est-à-dire en un Christ sauveur et donnant la vie (Jean 3, 16-18), qui devient obsolète.

    De nombreux efforts de l’Eglise pour s’adapter

    Le processus de désaffiliation que les historiens et les sociologues observent depuis le début des années 1960, s’est donc progressivement accéléré, surtout dans la décennie 2010 selon TEO2. Et pourtant, que d’efforts pastoraux ont été menés dans l’Église de France depuis le milieu du XXe siècle. Dès 1951, l’épiscopat publie un Directoire pour la pastorale des sacrements. Chacun d’eux sera rénové, de l’initiation chrétienne à la guérison. Certains changent de nom : la réconciliation remplace la confession et l’extrême-onction devient l’onction des malades. Le mariage nécessite une préparation. Les nouveaux militants du CLER sont convaincus qu’une régulation des naissances est possible avec des « méthodes naturelles » conformes à un discours pontifical qui se fige dans Humanæ vitæ (1968).

    Plus timidement émerge une pastorale en faveur des personnes divorcées puis remariées. Pour le sacrement de l’ordre, sa rénovation intervient avec la sacramentalité de l’épiscopat et le renouveau du diaconat comme degré stable et ouvert à l’ordination d’hommes mariés. Malgré des tâtonnements, beaucoup d’efforts sont faits pour rénover et adapter l’économie sacramentelle.

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  • Ce dimanche 2 juillet 2023, l'ECLJ fête ses 25 ans d'existence! 

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    Madame, Monsieur,

    Ce dimanche 2 juillet 2023, l'ECLJ fête ses 25 ans d'existence! 

    C'est au début du mois de juillet 1998, que Jay Sekulow et d'autres avocats créèrent, à Strasbourg, le Centre européen pour le droit et la justice.

    C'est une grande grâce pour nous de fêter cet anniversaire, en contemplant ce que notre association a pu réaliser pour la protection de la vie, de la famille et de la liberté religieuse en France, en Europe et dans le monde. 

    Ces dizaines d'interventions à la CEDH, l'affaire des crucifix, l'affaire Lambert, nos rapports sur la CEDH et sur l'ONU, ces conférences, ces chrétiens emprisonnés dont nous avons obtenu la libération... Tous ces combats n'auraient pas pu être menés sans votre soutien! Alors du fond du cœur, Grégor Puppinck et toute l'équipe de l'ECLJ vous remercient!

  • Un Soljenitsyne italien

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    De Caterina Maniaci sur ACI Stampa:

    Cent'anni di Eugenio Corti, che trovò un senso al male disumano nel mondo

    Lectures : le cas Eugenio Corti

    Cette année marque le 40e anniversaire de la première édition du "Cheval rouge", le chef-d'œuvre de Corti, publié en 1983.

    30 juin 2023

    Le "cas" Eugenio Corti peut se résumer en quelques mots : un grand écrivain, selon certains spécialistes internationaux le plus grand écrivain italien depuis les années 50, avec un lectorat en constante augmentation, mais presque ignoré par les critiques italiens. Un écrivain à contre-courant, à l'écriture tranchante et classique, ancré dans la réalité, dans la terre (en particulier sa Brianza) et le regard tourné vers le haut. Quoi de plus désuet et démodé ? Si peu adaptable, diffusable, réductible, et pourtant toujours capable d'attirer, de donner des réponses à cet inépuisable désir de sens. Cette année marque le 40e anniversaire de la première édition du "Cheval rouge", le chef-d'œuvre de Corti, publié en 1983. 

    La maison d'édition Ares, qui a toujours édité et publié ses œuvres, a voulu commémorer cet anniversaire et, pour l'occasion, Elena Rondena, professeur à l'Université catholique de Milan, a illustré l'exposition avec laquelle les Rencontres de Rimini (20-25 août) rendront hommage à l'écrivain et à son chef-d'œuvre littéraire. Corti est né à Besana en Brianza en 1921 et y est décédé en 2014 ; la Brianza, disions-nous, comme lieu de vie, de formation, d'inspiration, la terre d'où a jailli l'épopée du Cheval rouge, un roman qui a démontré, entre autres, que la littérature italienne peut atteindre la "longue foulée" d'un Tolstoï ou d'un Dostoïevski. Ses œuvres de fiction sont, outre "Il cavallo rosso", "I più non ritornano", "Gli ultimi soldati del re", "Il Medioevo e altri racconti" et les "Racconti per immagini", "Catone l'antico", "La terra dell'indio" et "L'isola del paradiso". À l'époque, il a écrit le drame "Procès et mort de Staline", qui a été très bien accueilli. En 2015, le volume "Je reviendrai" rassemble sa correspondance de la campagne de Russie ; en 2019, "Je veux ton amour" rassemble ses épîtres avec sa future femme Vanda, qui est également l'éditrice du volume ; en 2021, "Chacun est pressé par sa Providence" rassemble ses journaux intimes de 1940 à 1949.

    Préjugés idéologiques pendant longtemps, non-appartenance aux bons cercles, puis inattention, Corti semblait, et semble encore, dans l'ombre. Et pourtant... Ainsi, comme le rappelle Alessandro Zaccuri dans un article de l'Avvenire, "ses funérailles, célébrées dans la basilique à côté de laquelle se dresse le monument inspiré du Cheval rouge, avaient été un événement populaire bien plus qu'un événement de foule : la convocation d'une communauté de lecteurs qui avaient reconnu dans les pages d'Eugenio Corti leur propre vision du monde et leur propre expérience de la vie. En un mot, leur propre foi, qui était alors la foi inébranlable et obstinée des "paolotti", comme l'écrivain continuait à les appeler avec fierté, faisant justice au préjugé qui confinait le christianisme des "simples" aux marges de l'histoire.

    Oui, la foi, au centre de tout, la reconnaissance d'une communauté puis d'un peuple, dans la manière de vivre et donc d'écrire de ce Briançonnais sobre et vif, réservé mais plein d'élans et de fulgurances, premier des dix enfants d'une famille qui avait créé une solide entreprise industrielle.

    Formation religieuse et culturelle rigoureuse, université catholique, participation à la tragique campagne de Russie... Ses débuts d'écrivain avec I più non ritornano, mémoire de la retraite du Don, datent de 1947. Corti se fait connaître et apprécier dans le climat littéraire effervescent, et pas seulement, de l'après-guerre, mais se heurte ensuite aux idéologies dominantes, notamment lorsqu'il écrit et publie en 1962 le presque prophétique Procès et mort de Staline. La marginalisation est décrétée et promulguée. Mais Corti ne s'inquiète pas, il se met à l'écart pour préparer son chef-d'œuvre, ce "Cavallo rosso" (Cheval rouge) qui paraît en 1983, méticuleusement sédimenté, distillé entre souvenirs personnels et "lecture" d'événements historiques dans sa maison de Besana, avec sa femme Vanda toujours à ses côtés.

    Une épopée, une œuvre épique, rare dans notre panorama littéraire, d'une grande ampleur et surtout largement ouverte à une dimension spirituelle, de l'Histoire et des histoires de chaque personnage, le long d'un cycle historique si exigeant de 1940 à 1974. Foi, cohérence, guerre, violence, mort, amour, désillusion, désespoir : les grands thèmes éternels ne sont pas banalisés, éludés, réduits à des formules, mais joués à fond, dans la tension d'une écriture élaborée mais directe, comme de l'argile travaillée et modelée sur une longue période. Ce n'est pas un hasard si des auteurs comme Tolstoï et Dostoïevski ont été cités, avec des pierres angulaires de la littérature mondiale comme Guerre et Paix et Les Frères Karamazov. Mais aussi, bien sûr, les Promessi Sposi (Les Fiancés) de Manzoni, même si les différences sont nombreuses, y compris sur le plan théologique, si l'on peut dire, entre les deux auteurs. Plus de mille pages pour plonger dans une vision du monde, une lecture qui pénètre, interroge. Plus qu'une lecture, une expérience.

    Presque ignoré des circuits officiels en Italie, en France, en revanche, il devient rapidement un roman culte, traduit, diffusé, étudié, aimé. Mais là aussi, il s'est peut-être produit quelque chose d'inattendu : grâce à un bouche-à-oreille actif, sa notoriété s'est consolidée au fil du temps, ses lecteurs se sont multipliés et se sont attachés avec ténacité à l'écrivain, comme s'il était une présence concrète et réelle dans leur vie. Les centaines de lettres reçues au fil du temps en témoignent. On sort des pages de Il Cavallo Rosso comme d'un long voyage, même à l'intérieur de soi, illuminé par la certitude d'un sens authentique de ce qui se passe et nous entoure.

  • Plus d'un demi-million de personnes ont quitté l'Église catholique allemande en 2022

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    De Luke Coppen et Brendan Hodge sur The Pillar :

    Les catholiques allemands ont quitté l'Église en nombre record l'année dernière

    28 juin 2023

    Un nombre record de 522 821 personnes ont officiellement quitté l'Église catholique en Allemagne en 2022, selon de nouvelles statistiques.

    Si l'on tient compte des décès, le nombre de membres de l'Église a diminué de 708 285 en 2022, avec seulement 1 447 personnes rejoignant l'Église pour la première fois et 3 753 personnes réadmises.

    Le précédent record de "sorties de l'Église" avait été établi en 2021, avec 359 338 personnes ayant quitté l'Église, ce qui représentait en soi une augmentation significative par rapport à 2020, où 221 390 personnes avaient quitté l'Église. 

    Les nouveaux chiffres ont été publiés le 28 juin par la conférence épiscopale allemande et les 27 diocèses du pays.

    La perte de plus d'un demi-million de catholiques signifie qu'il y a maintenant 20 937 590 membres de l'Église en Allemagne, ce qui représente 24,8 % de la population totale de 84 millions d'habitants, contre 26 % l'année précédente. 

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  • Des idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde

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    De Figaro Histoire via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Le génie du christianisme

    28 juin 2023


    Recension de l’ouvrage Ces Idées chrétiennes qui ont bouleversé l’histoire de Jean-François Chemain, diplômé de l’IEP de Paris, agrégé et docteur en histoire, docteur en histoire du droit.

    L’une des questions sur lesquelles on nous a demandé de nous pencher était ce qui expliquait le succès, en fait la prééminence de l’Occident dans le monde entier. Nous avons étudié tout ce que nous pouvions des points de vue historique, politique, économique et culturel (…), nous nous sommes rendu compte que le cœur de votre culture, c’est votre religion : le christianisme. C’est pour cette raison que l’Occident est aussi puissant. » : ainsi témoignait un membre de l’Académie chinoise des sciences (cité par David Aikman dans Jesus in Beijing). C’est une évidence, reconnue par le monde entier, que seul l’Occident s’évertue à nier : celle d’une marque chrétienne qui a donné forme, âme, force et durée à notre civilisation.

    C’est cette empreinte chrétienne que Jean-François Chemain, professeur d’histoire dans des établissements supérieurs catho­liques, entreprend de démêler dans son livre, Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde. Des sermons de saint Augustin à ceux de Bossuet, des harangues de Savonarole aux sonnets de Louise de La Vallière, cette synthèse érudite expose de façon lumineuse et vivante les grandes idées qui charpentent la cathédrale européenne depuis la bataille du pont Milvius (312), date de la conversion de Constantin, jusqu’à nos jours.

    Jean-François Chemain bouscule les poncifs véhiculés par la légende noire qu’ont fabriquée les ennemis de l’Église : non, celle-ci n’a pas justifié l’esclavage, elle n’a pas asservi les femmes, elle n’a pas entravé la science, bien au contraire ! C’est dans les pays de marque chrétienne qu’a été abolie la servitude, rendue possible l’émancipation féminine et sont nées les plus grandes révolutions scientifiques qui ont donné lieu au monde moderne…

    Bien sûr, il y a toujours eu des écarts entre l’idéal et la pratique. Les Européens ont fait la guerre, commis des massacres, asservi leur prochain. « Que des chrétiens aient commis des horreurs, c’est incontestable. Qu’ils les aient commises en tant que chrétiens, et au nom du christianisme, c’est à nuancer fortement », écrit l’auteur. Car toujours l’Église, malgré ses contradictions, tenait le flambeau d’une morale circonvenant le pouvoir politique à des obligations supérieures. D’Ambroise de Milan tançant Théodose à la pénitence de Canossa, les exemples sont nombreux d’un pouvoir spirituel imposant sa limite à l’hubris des puissants.

    Jean-François Chemain insiste sur cette séparation entre le pouvoir politique et l’autorité religieuse, qu’il prend soin de ne pas appeler « laïcité », le terme aujourd’hui galvaudé n’ayant rien à voir avec la distinction établie par saint Augustin entre les deux cités, forgeant l’architecture spirituelle de l’Europe. L’auteur fait un détour intéressant par la Russie, sorte de contre-exemple où des siècles de césaropapisme, où autorité spirituelle et politique n’ont jamais été séparées, ont forgé un tout autre modèle civilisationnel.

    La simonie est un danger, mais le spirituel détaché de tout enracinement n’en est-il pas un autre ? « L’Évangile sans l’Église est un poison », écrivait Joseph de Maistre. Sans aller jusque-là, on ne peut que souscrire au constat de Chesterton sur ces « vertus chrétiennes devenues folles » qui emplissent la modernité. Jean-François Chemain n’élude pas le sujet et aborde dans les derniers chapitres de son livre la « mauvaise conscience et le sentiment de culpabilité » qui habitent notre continent, trace évidente d’une mentalité chrétienne qu’aucune autre civilisation ne partage (ni les pays musulmans, ni les pays asiatiques ne se repentent jamais pour la litanie de massacres qui émaillent leur histoire). De même pour l’ouverture migratoire inconditionnelle, propre de notre civilisation.

    L’application du christianisme conduit-elle à son effacement ? C’était la thèse formulée par Marcel Gauchet dans Le Désenchantement du monde. C’est un défi permanent que lance le christianisme à la chrétienté, nous rappelle Jean-François Chemain : « Être en cohérence avec son origine (…) au péril même de sa survie en tant que civi­lisation chrétienne et donc terre de liberté. » La question n’a pas fini de hanter l’Europe : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra », ce commandement vaut-il pour une civilisation ? Ce livre nous plonge dans ce vertigineux dilemme.

    Source : Figaro Histoire

    Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde 
    de Jean-François Chemain,
    publié le 10 mai 2023,
    aux éditions Artège,
    à Paris,
    280 pages,
    ISBN-13 : 979-1033614036

  • Le catholicisme en France pourrait bientôt devenir minoritaire mais plus traditionnel, selon les experts

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Le catholicisme en France pourrait bientôt devenir minoritaire mais plus traditionnel, selon les experts

    Dans le pays connu comme la "fille aînée de l'Église", l'islam et le protestantisme évangélique pourraient atteindre des positions hégémoniques au cours des prochaines décennies, tandis que le catholicisme s'ancrerait dans une dynamique plus orthodoxe.

    26 juin 2023

    L'annonce aujourd'hui de la démission de deux évêques français souffrant d'épuisement épiscopal et la publication imminente d'un rapport potentiellement dévastateur sur les allégations d'abus sexuels au sein de la Communauté Saint-Jean en France ont attiré une nouvelle fois l'attention sur l'état fragile de l'Église en France. Le catholicisme est-il aujourd'hui en voie d'extinction en France, "fille aînée de l'Église" et patrie de saint Louis et de sainte Jeanne d'Arc ? 

    Des études sur l'évolution du paysage religieux du pays l'ont déjà suggéré au cours des derniers mois. La plus récente d'entre elles montre que le catholicisme est la religion qui connaît le plus fort déclin et le plus faible taux de transmission intrafamiliale.

    Ces résultats ont conduit l'historien et sociologue des religions Guillaume Cuchet à suggérer que, dans quelques décennies, le catholicisme pourrait être minoritaire, dépassé par l'islam, le protestantisme évangélique et, surtout, par les personnes sans religion. Dans le même temps, cette tendance devrait s'accompagner d'une approche plus traditionnelle et plus pratiquante chez les catholiques minoritaires.

    Si ces prévisions se vérifient, le visage de la France, dont l'histoire de 1500 ans a commencé avec le baptême du roi Clovis par saint Remi, sera profondément modifié, tout comme celui de la pratique catholique elle-même.

    L'effondrement de la transmission familiale

    Ce déclin du catholicisme, contre lequel Cuchet a souvent mis en garde ces dernières années, s'est accéléré de façon spectaculaire depuis 2008, comme le montre l'enquête "Trajectoires et Origines 2" (TEO2) commandée par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). Les résultats de cette enquête ont été rendus publics en avril 2023. 

    En effet, seuls 25 % des Français âgés de 18 à 59 ans se déclarent catholiques en 2020, contre 43 % en 2008 selon l'enquête Trajectoires et Origines 1. Alors que les personnes sans religion sont passées de 45 % à 53 %, l'islam a progressé de 37 % au cours de la même période, et une autre étude indique que les musulmans représentent aujourd'hui environ 10 % de la population totale de la France

    Commentant l'étude dans une interview accordée au magazine La Vie, M. Cuchet a également souligné la "montée spectaculaire" des protestants évangéliques au cours de la dernière décennie, qui représentent une part croissante des 9 % de la population française qui sont des chrétiens non catholiques. 

    Ces données ont conduit le sociologue à émettre l'hypothèse que le catholicisme pourrait devenir, "un jour assez proche", la deuxième, voire la troisième religion du pays.

    Pour l'historien Yann Raison du Cleuziou, spécialiste du catholicisme contemporain et auteur de Qui sont les Cathos aujourd'hui ?, cette théorie est presque une évidence mathématique. 

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  • Une invitation à découvrir la grâce de Dieu

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    De Caroline Moulinet sur Aleteia.org

    Laurence de Charette, une invitation à découvrir la grâce de Dieu

    Les valeurs chrétiennes étaient ancrées dans la vie familiale de Laurence de Charette. L’attention à l’autre, le partage. Pourtant la source de ces valeurs n’était pas nommée. Une culture chrétienne dans une absence de Dieu. La journaliste garde en mémoire le souvenir lointain des messes passées dans son enfance, en compagnie de sa grand-mère, les dimanches d’été, en Belgique, « mais, dit-elle, petite, je n’étais pas loin de penser que la pratique assidue de l’Église était une sorte de survivance régionale belge ». Question d’époque peut-être. Laurence de Charette raconte : « J’ai été à l’école publique post-soixante huitarde, la foi avait mauvaise presse, nous n’étions pas préparés à l’intimité avec Dieu. »

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  • Ne fermons pas les yeux sur la persécution religieuse

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    Communiqué: Ne fermons pas les yeux sur la persécution religieuse

    Le 22 juin 2023, l’AED publie la 16ème édition de son Rapport sur la liberté religieuse dans le monde. Les conclusions sont sans appel :

    • 62,5% de la population mondiale vit dans des pays où la liberté religieuse est gravement violée, ce qui représente 62 pays sur les 196 étudiés.
    • 28 pays sont classés dans la catégorie rouge rassemblant les persécutions les plus fortes, dont le Nicaragua.
    • La liberté religieuse s’est fortement déteriorée depuis le précédent rapport de 2021 (dégradation dans 47 pays et amélioration dans 9 pays).

    Afrique : Liberté religieuse en berne

    • L’Afrique est le continent le plus concerné par les violations de la liberté religieuse, puisque 21 pays sur les 54 connaissent des niveaux dangereux de persécution et 12 autres de graves menaces de contagion à leurs frontières. La cause principale, outre la pauvreté et les guerres civiles, est l’expansion des groupes terroristes islamistes.
    • En Asie, les pouvoirs nationalistes ethnoreligieux instrumentalisent la religion à des fins politiques par le biais de lois anti-conversion et anti-blasphème opprimant les minorités religieuses.  

    De manière générale, le contexte de la pandémie du Covid et de la guerre en Ukraine a détourné les yeux de la communauté internationale sur ces violations majeures créant un climat d’impunité mondiale inédit.

    Agissons !

    Face à ces constats, l’AED :

    • Rappelle l’importance capitale de maintenir le droit à la liberté religieuse, tel que précisé dans l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, comme condition essentielle à la paix dans le monde.
    • Exhorte les pouvoirs publics, ainsi que les citoyens, à « ne pas fermer les yeux » ni même à détourner le regard à cause de considérations économiques ou politiques, sur la persécution religieuse. A cette fin, elle présentera son Rapport, publié en 6 langues, au Parlement européen, et en France, au Sénat et à l’Assemblée nationale.
    • Continuera d’informer et d’aider concrètement les victimes des persécutions religieuses par son action dans 128 pays.

    « Nous ne pouvons pas rester sans agir devant tant de cas de violations de la liberté religieuse, prévient Benoît de Blanpré, directeur de l’AED en France. Les gouvernements doivent être amenés à respecter les minorités religieuses et, de manière générale, laisser une place au religieux dans la sphère sociale. Des normes en matière de droits de l’homme, dont la liberté religieuse, existent et doivent être défendues par la communauté internationale ».

    Communiqué de presse, Mareil-Marly, le 22 juin 2023.

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