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conférences, spectacles, manifestations - Page 94

  • Euthanasie: Mgr Léonard débattra avec Gabriel Ringlet

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    La réponse ne s’est pas fait attendre : l’épiscopat envoie son « joker » au créneau. Avec Mgr Léonard on peut s’attendre à un débat médiatique de haute tenue, en toute clarté et sans ces faux-fuyants qui sont souvent la plaie des milieux ecclésiastiques. De Christian Laporte dans « La Libre » d’aujourd’hui :

    « A l’occasion de la sortie de son ouvrage "Vous me coucherez nu sur la terre nue" (paru chez Albin Michel) consacré aux questions de fin de vie, aux soins palliatifs et à l’euthanasie, l’abbé Gabriel Ringlet interrogé par "La Libre" - nos éditions de jeudi - invitait clairement les évêques de Belgique "à entrer dans un vrai débat avec lui" à propos de ces questions.

    Entendez : un dialogue sans a priori ni préjugés consistant à "tenter d’écouter jusqu’au bout l’argument de l’autre en acceptant a priori d’y entrer".

    Contacté par nos soins, le sommet de l’Eglise catholique de Belgique n’y est pas opposé. Et il entend même associer la presse à ce dialogue exceptionnel comme nous l’a expliqué le porte-parole de la Conférence épiscopale, le P. Tommy Scholtes, sj.

    En présence des journalistes

    "Comme par le passé où il s’est intéressé à ses divers écrits, a expliqué ce dernier, Mgr André-Joseph Léonard a été très heureux de recevoir le dernier ouvrage de Gabriel Ringlet. Il s’en réjouit donc mais a exprimé le vœu de le lire et d’en parler ensuite avec ses collègues de l’épiscopat belge. Puis dans les prochaines semaines, il rencontrera volontiers l’abbé Ringlet pour entrer en dialogue avec lui à ce sujet et ce en présence de journalistes." Et le porte-parole d’ajouter qu’il est "fondamental aux yeux de l’archevêque et des catholiques en général que l’Eglise accompagne spirituellement les personnes en fin de vie."

    La transgression d’un interdit majeur

    Autre point commun épinglé par Mgr Léonard : "Sans avoir lu le livre, il constate qu’à l’instar des responsables ecclésiaux et des chrétiens en général, Gabriel Ringlet parle lui-même de transgression de l’interdit majeur de tuer lorsqu’il s’agit de passer à l’euthanasie."

    Par ailleurs, dans l’interview à "La Libre", Gabriel Ringlet avait aussi expliqué qu’il était "absurde d’être un militant de l’euthanasie : on ne peut pas souhaiter cela, on ne peut qu’y être acculé".

    Selon le porte-parole des évêques "il faut rappeler qu’il y a une différence importante entre la sédation réversible et la sédation irréversible et le fait de procéder à une euthanasie". Un constat partagé sans réserves par l’ensemble des évêques de Belgique .

    On le voit : les responsables de l’Eglise catholique entendent profiter de l’opportunité de la sortie de ce nouveau livre de l’ancien vice-recteur de l’Université catholique de Louvain pour aller plus loin dans leur réflexion commune.

    On peut penser que certains points comme l’idée d’une ritualisation ne passeront pas la rampe mais cela ne devrait pas empêcher une discussion certes franche mais aussi sereine. »

    Ref. Euthanasie: Mgr Léonard débattra avec Gabriel Ringlet

    JPSC

  • Marion Maréchal-Le Pen : « Rencontrer d'autres catholiques est important pour moi »

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    7776190991_marion-marechal-le-pen-invitee-de-rtl-le-13-janvier-2015.jpgMarion Maréchal-Le Pen, députée FN du Vaucluse, participera à la table ronde politique de l'université d'été catholique de la Sainte-Baume, le 29 août 2015. Interview par Samuel Pruvost dans « Famille chrétienne » :

    « À la veille de l'université d'été catholique de la Sainte-Baume, la députée du Vaucluse revient sur la polémique concernant l'attitude de l'Église vis-à-vis du Front National. Elle se félicite du caractère décomplexé de la nouvelle génération catholique et aussi de leur capacité de dialogue sur l'essentiel au delà des étiquettes partisanes.

    Votre invitation à l’université d’été catholique de la Sainte-Baume a fait couler beaucoup d’encre. Pourquoi?

    La question est derrière nous. Les seules personnes choquées par cette affaire sont les journalistes ! C’est une illustration de la fracture entre le monde médiatique et le monde réel. Pour le public catholique du Var la question ne se pose plus ! C’est pourquoi je n’ai pas hésité une minute à répondre positivement à l’invitation. Ce qui est remarquable dans ce rassemblement, c’est la volonté de voir ce qui nous rassemble avant de focaliser sur ce qui nous divise. Il y a une capacité de cohabitation étonnante entre des gens qui viennent d’horizons politiques très différents. Cela change des plateaux télé ! L’état d’esprit est serein. Il consiste à mettre en commun l’essentiel, comme le respect de la vie humaine.

    Quel est le symbole en jeu dans votre présence ?

    Ma présence à l’université de la Sainte-Baume marque un changement générationnel. Nous sommes face à une génération décomplexée par rapport à leurs aînés. Les jeunes catholiques ne s’encombrent plus avec l’autocensure et la culpabilité. Ils en ont assez de devoir en permanence s’excuser. Ils sont libres et veulent sortir du malaise. Les chrétiens en politique avaient pris l’habitude de se faire discrets de peur d’être taxés de conservateurs. Ils étaient diabolisés. Cette évolution n’est d’ailleurs pas propre aux catholiques, elle touche toute la société française.

    Pourtant les jeunes catholiques ne sont pas toujours bien vus en 2015 ?

    Les catholiques ont été victimes de christianophobie à la Révolution française. Après un temps d’accalmie, ce phénomène est en train de revenir. J’observe une forme d’agressivité manifeste à leur égard. Cela pousse la nouvelle génération à agir. Ces jeunes catholiques, qui appartiennent souvent à des milieux aisés, ont conscience d’appartenir à l’élite de demain. Ils veulent se donner les moyens de se former et d’agir.

    Certains veulent un Mai 68 à l’envers. Est-ce votre horizon ?

    Je fais partie de cette génération anti Mai-68. Comme tous les phénomènes de réaction, cela peut sembler parfois excessif. Mais nous voulons, nous, des principes et des maîtres, contrairement à ce que nous avons subi pendant des années. Ma génération a vécu en première ligne les conséquences de ce travail de sape éthique et moral.

    Certains estiment que le FN reste une formation incompatible avec l’Église.

    Il y a toujours eu des catholiques au FN et des personnalités de premier plan. Le choix d’un parti politique est toujours un choix par défaut. Je ne suis pas d’accord à 100 % avec la ligne du FN. Je pense à une question comme la peine de mort par exemple. Je remarque d’ailleurs que des catholiques s’engagent au sein des grands partis pour changer la ligne officielle. Ils ont raison de vouloir infiltrer les formations qui comptent. Je pense aux Poissons roses au PS et à Sens commun chez les Républicains. Au FN, c’est un peu différent, car les catholiques n’ont pas vraiment besoin de changer la ligne qui leur convient. Je crois que sur la bioéthique et les questions du mariage et de la filiation, le FN est déjà en cohérence avec leurs attentes.

    Les catholiques ne rêvent-ils pas justement de transcender les clivages partisans ?

    Les catholiques ne sont pas naïfs mais beaucoup rêvent de participer à des initiatives citoyennes non partisanes. Mais le système de la Ve République ne permet pas l’émergence d’une société civile capable de peser dans la vie politique. La nouvelle génération a conscience des limites du système. Elle ne veut pas se lancer dans une aventure qui finira en micro-parti marginalisé. À quoi cela sert-il de rassembler 1 % des voix ?

    Vous vous sentez catholique ?

    C’est très difficile d’être catholique tout seul ! Je suis assez seule dans mon combat politique. C’est pour moi important de rencontrer des catholiques qui défendent des valeurs auxquelles je tiens. Cela renforce mes convictions en adéquation avec ma foi. Avec eux, il est possible de dépasser les clivages et de construire un avenir meilleur. 

    Samuel Pruvot »

    Ref. Marion Maréchal-Le Pen : « Rencontrer d'autres catholiques est important pour moi »

     Voir, juger, agir (dans l'ordre) disait feu Mgr Joseph Cardijn...

    JPSC

  • Liège : découvrir l’office primitif de la fête de saint Lambert, avec Marcel Pérès

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    Une initiative de l’Académie de Chant grégorien à Liège :

     

    À l’abbaye de la Paix Notre-Dame (Bd d’Avroy, 54 à Liège), Marcel Pérès, directeur du Cirma (Centre itinérant de recherche sur les musiques anciennes) et de l’Ensemble vocal « Organum » ,animera deux week-ends de formation consacrés au chant de l’office primitif de saint Lambert (Etienne de Liège, Xe s.) :

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    du vendredi 4 (17h00) au dimanche 6 septembre 2015 (18h00) et

    du vendredi 18(17h00) au dimanche 20 septembre 2015 (18h00)

    Trente places sont ouvertes pour ces deux week-ends de stage. Les cours s’adressent prioritairement aux personnes qui disposent d’une formation musicale ou d’une pratique chorale confirmée 

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    Le second week-end se clôturera le dimanche 20 septembre à 16 heures par la célébration liturgique des vêpres restituées pour la Solennité de la fête de saint Lambert, patron de la ville et du diocèse de Liège. Cette manifestation publique aura lieu à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132 à Liège). Entrée libre. 

    Plus de renseignements ou inscription au stage :

    S’adresser à Jean-Paul Schyns, Quai Churchill, 42/7 4020 Liège.Tél. 04.344.10.89 (de l’étranger :+32.4.344.10.89). E-mail : jpschyns@skynet.be Informations générales et inscriptions en ligne sur le site de l’académie : www.gregorien.com Copie de chantgrego_46.jpg

    En savoir plus ► 

    Inscription en ligne  ►

     JPSC

  • Synode sur la famille d’octobre 2015 : en exclusivité, le texte du premier intervenant…

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    Lu sur le site « riposte catholique » :

    991668376-cathedrale-saint-pierre-donato-bramante-michelangelo-jesus-christ (1).jpg« La deuxième session du Synode sur la famille s’ouvrira au Vatican le dimanche 4 octobre prochain. Ce sera le 27ème dimanche du Temps ordinaire dans le missel issu de la réforme liturgique. Dans son blogue Settimo Cielo, le vaticaniste italien Sandro Magister signale, non sans malice, que le premier à prendre la parole lors de l’ouverture de ce Synode sera… l’Esprit Saint et par l’organe de saint Marc. Et que dit l’Esprit au Églises en ce dimanche 4 octobre ? Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur (Ps 33)…

    « Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. » (Marc, 10, 2-12) »

    Ref. Synode sur la famille : en exclusivité, le texte du premier intervenant…

    De fait, le site de l’AELF (association épiscopale liturgique pour les pays francophones) mentionne, selon le calendrier de la réforme postconciliaire :

    Lectures de la messe du 4 octobre 2015

    > 1ère lecture : « Tous deux ne feront plus qu’un » (Gn 2, 18-24)

    Le Seigneur Dieu dit :« Il n’est pas bon que l’homme soit seul.Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »    Avec de la terre, le Seign...

    > Psaume : Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-6

    R/

    Que le Seigneur nous bénisse tous les jours de notre vie !

    Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies !Tu te nourriras du travail de tes mains :Heureux es-tu ! À toi, le bonheur ! Ta femme sera dans ta maisoncom...

    > 2ème lecture : « Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés doivent tous avoir même origine » (He 2, 9-11)

    Frères,    Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges,nous le voyons couronné de gloire et d’honneurà cause de sa Pas...

    > Evangile : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-16)

    En ce temps-là,    des pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient :« Est-il permis ... 

    JPSC

  • Liège : un colloque consacré à Monseigneur Van Bommel (1790-1852)

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    De Hageveld à Liège, Corneille Richard Antoine Van Bommel : parcours d’un évêque pédagogue et militant (1790-1852)

    *  *  *

    Publié le jeudi 20 août 2015 par Céline Guilleux

    RÉSUMÉ

    bommelpr.jpgCorneille Van Bommel (1790-1852) a profondément marqué son temps comme pédagogue d’avant-garde et comme militant pour la liberté de l’enseignement ecclésiastique avant d’occuper pendant vingt-deux ans le siège épiscopal de Liège. À l’occasion du 225e anniversaire de sa naissance, il a semblé opportun  de réunir, dans les lieux mêmes où le grand évêque a vécu, un colloque où seront examinés plusieurs aspects de son activité ainsi que l’environnement religieux, politique, économique, social et culturel où elle s’est déployée. 

    ANNONCE

    Argumentaire

    Corneille Van Bommel (1790-1852) a profondément marqué son temps comme pédagogue d’avant-garde et comme militant pour la liberté de l’enseignement ecclésiastique avant d’occuper pendant vingt-deux ans le siège épiscopal de Liège. À l’occasion du 225e anniversaire de sa naissance, il a semblé opportun  de réunir, dans les lieux mêmes où le grand évêque a vécu, un colloque où seront examinés plusieurs aspects de son activité ainsi que l’environnement religieux, politique, économique, social et culturel où elle s’est déployée. 

    Les Actes de ce colloque seront publiés dans le Bulletin de la Société d’art et d’histoire du diocèse de Liège.

    Programme

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  • Un coeur sans repos qui cherche l'infini

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    Le « cœur sans repos » cherche l’infini

    Le message du pape adressé aux participants de la rencontre de Rimini encourage les chrétiens à chercher les réponses aux questions les plus « brûlantes » qui sont souvent cachées sous la fatigue et le désespoir.

    De Marina Droujinina sur ZENIT.org

    Le pape François a envoyé un message aux participants de la 36e rencontre de Rimini qui a ouvert ses portes ce jeudi 20 août, rapporte le Saint-Siège. Signé par le cardinal secrétaire d'État Mgr Pietro Parolin, le message parle de la recherche de l’infini par chaque être humain.

    Le message du pape évoque et commente le thème de la rencontre de Rimini inspiré du vers du poète italien Mario Luzi : « De quoi manques-tu, mon cœur, quel est ce manque qui te remplit soudain ? »

    Dans le thème choisi, l’accent est mis sur le mot « cœur », dit le message, « que saint Augustin avait décrit comme “cœur sans repos”, qui n'est jamais satisfait ». Un cœur habite « en chacun de nous » et il cherche « le sens de la vie et de la mort, de l'amour, du travail, de la justice et du bonheur ».

    Cette « préoccupation saine » est nécessaire dans un monde d’aujourd’hui qui donne souvent des « réponses partielles » et offre « de faux infinis », selon les paroles du pape Benoît XVI.

    Personne ne peut entamer « le dialogue au sujet de Dieu » sans « nourrir » les questions essentielles qui « brûlent dans le cœur ». « La tâche des chrétiens est d’initier des processus plutôt que de posséder des espaces (Evangelii Gaudium, n. 223). Et la première étape est justement d’éveiller ce sens de l'absence dont le cœur est plein mais qui gît si souvent sous le poids de la fatigue et des espoirs déçus », continue le message.

    Aujourd’hui, l’homme fait face à « une colonisation idéologique inquiétante » qui « réduit la perception des besoins authentiques du cœur » et qui ne considère pas « l'ampleur de la recherche de l'amour, de la vérité, de la beauté, de la justice qui est en chacun ». Comme le pape Benoît XVI l’a dit en parlant aux jeunes de Saint-Marin le 19 juin 2011, le cœur est « une fenêtre ouverte sur l'infini ».

    Dieu seul peut offrir les réponses « que tout le monde attend, même sans le savoir », affirme le message. « Seule l'initiative de Dieu Créateur pourrait combler la mesure du cœur. »

    Le message cite les paroles du pape François qui a dit le 19 septembre 2013 : « Même si la vie d'une personne a été un désastre, si elle est détruite par les vices, par les drogues ou toute autre chose, il y a Dieu dans sa vie. [...] Bien que la vie d'une personne soit une terre pleine d'épines et de mauvaises herbes, il y a toujours un espace dans lequel la bonne semence peut se développer. Nous devons faire confiance à Dieu. »

    Avec le thème de cette année, la réunion de Rimini « peut coopérer à une tâche essentielle de l'Église » et témoigner du Christ : « Il est le message qui répond à l'aspiration à l'infini qui est dans chaque cœur humain » (Evangelii Gaudium, n. 165), conclut le message.

  • 15 août : sonner les cloches pour ne pas oublier les chrétiens d'Orient

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    Rome suivra-t-elle le mouvement qui s’amplifie ? De Radio Vatican(RV):

     « Il y a un an, les chrétiens d'Irak étaient chassés de la plaine de Ninive par les djihadistes de l'État islamique. Pour ne pas les oublier, les cloches de la cathédrale Notre-Dame de Paris et de nombreuses églises en France sonneront le 15 août à midi en soutien aux chrétiens d'Orient. Une cinquantaine de diocèses français ont d'ores et déjà annoncé leur intention de participer à cette opération, qui est également en train de faire tache d'huile à l'étranger : l'initiative « Christian Bells » sera reprise dans plusieurs pays d'Europe.

    Deux diocèses espagnols, tous les diocèses de Belgique, ainsi que ceux de Luxembourg et de Genève-Lausanne-Fribourg, ont annoncé leur intention de s'associer à l'opération. A Rome, la basilique Sainte-Marie-in-Cosmedin, qui dépend du patriarcat grec-melkite catholique, fera elle aussi sonner ses cloches au même moment. Les cloches du diocèse catholique d’Islande, le plus nordique du monde, sonneront elles aussi, car, souligne l’évêque, « on ne peut rester insensible à ce qui se déroule en Terre Sainte ».

    « Il s’agira d’un appel à la prière, à l'amitié, à la fraternité », souligne le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, tandis que le cardinal André Vingt-Trois invite les fidèles parisiens à se souvenir que les douleurs anciennes des chrétiens d'Orient ont connu une aggravation. Il ne reste qu'environ 400 000 chrétiens en Irak, contre 1,4 million en 1987.

    Sesto Chouffot a recueilli la réaction de Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque grec-melkite d’Alep en Syrie.  Voir ici :

    15 août : sonner les cloches pour ne pas oublier les chrétiens d'Orient

    JPSC

  • Liège – Et pourquoi pas un « 15 août » festif et priant?

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    Lu sur infoCatho.be : 

    Chaque année, le quartier d’Outre-Meuse à Liège accueille plus de 100.000 personnes dans le cadre des festivités du 15 août. Cet événement majeur de l’été allie dans la bonne humeur des manifestations profanes et d’autres à caractère historique et religieux. 

    « Pour fêter le 15 août, il n’y a pas que le pékèt… même si c’est compatible, à condition de procéder dans le bon ordre chronologique ». Cette phrase, extraite du communiqué publié par l’église du Saint-Sacrement à Liège, résume à elle seule le bon esprit qui entoure la tradition populaire dans la cité ardente. Et de fait, avec les années on en viendrait presque à oublier que le point de départ de ces festivités est d’ordre religieux. « Jusqu’à la fin des années cinquante, il s’agissait d’une simple fête paroissiale, avec sa procession encadrée par les habitants de l’île et leurs invités. », rappelle le comité organisateur de la République Libre d’Outre-Meuse. Avec le nombre de spectateurs grandissant pour le cortège folklorique du 15 août, les festivités se sont peu à peu étendues et le quartier a été mis en piétonnier dès le 14 août vers midi, jusqu’au 16 dans la matinée. (Source: www.15aoutliege.be)

    Chorale ou pop-louange, à vous de choisir 

    Dans le cadre des festivités du 15 août, nous avons pointé pour vous deux événements musicaux et religieux. Pour cette édition 2015, le Doyenné de Liège-Outremeuse  joue la carte de l’audace en transformant  une de ses églises, le temps d’une soirée, en mode « Boite de nuit » afin d’y organiser un concert du groupe de ‘pop-louange’ Jesus Trip. « Plus on est de fous, plus on prie ! », c’est le slogan de ce groupe qui, en pleine tournée du ‘DANCE FOR GOD – Tour’, fera une étape exceptionnelle ce vendredi 14 août à 21h00 en l’église Saint Nicolas d’Outremeuse à Liège pour un concert gratuit qui se veut festif et accessible à tous ! Infos sur: www.jesus-trip.be 

    100_8758.JPGDans un style plus traditionnel, la messe de l’assomption à l’église du Saint-Sacrement à Liège fera la part belle au classique avec la participation de la schola du Saint-Sacrement.  Au cœur de cette messe, célébrée selon le missel de 1962, on  aura plaisir à retrouver notamment des chants grégoriens dédiés à Marie. Au programme: propre de la messe « Signum Magnum », Kyriale IX « Cum Iubilo » (XIIe s.). Magnificat du ton royal (Paris, XVIIe s.) ou hymne « Ave maris stella » (IXe s.) et des Motets classiques à Notre-Dame par la Schola du Saint-Sacrement et à l’orgue, Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers. Plus de renseignements sur le site de l’église du Saint-Sacrement à Liège.

    Un folklore préservé et développé 

    Le programme comporte: d’une part une procession et31---Arrivee-de-la-procession.jpg une messe en wallon, avec la participation de groupes folkloriques, la distribution des petits pains bénis, la bénédiction des fiancés et la vénération des potales (niches accueillant une statue de la Vierge Marie ou d’un Saint) ; d’autre part, un marché aux puces(le week-end avant le 15), des concerts, des jeux populaires, un tir de campes (tradition des anciennes fêtes paroissiales), la sortie du bouquet d’Outre- Meuse (datant de1776), des danses folkloriques sur podium, et un grand cortège, l’après-midi du 15,  avec des groupes  venant de l’étranger et de Belgique (plus de 1000 participants + chars), les fêtes constituent la plus grande manifestation d’été de la région liégeoise. (Source:http://www.15aoutliege.be)

    Pour le programme complet des activités, consultez le site de la ville de Liège.

    MVL"

  • Liège : quand Saint-Jacques se dévoile

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    Affiche-expo2.jpg(source)

    Une exposition (du 26 juin au 13 septembre)

    "A l’occasion du millénaire de la fondation de l’abbaye Saint-Jacques, l’église Saint-Jacques accueille, du 26 juin au 13 septembre 2015, une belle exposition consacrée aux témoins les plus significatifs et les plus prestigieux de l’histoire, l’histoire de l’art, l’archéologie et l’architecture de l’église et de l’ancienne abbaye. Cette exposition est l’occasion de fournir à un large public un regard approfondi sur l’édifice, sa genèse, son histoire et celle de l’abbaye aujourd’hui disparue, mais également sur l’éphémère collégiale, ainsi que sur l’église paroissiale actuelle, héritière d’institutions religieuses disparues. L’exposition est amplifiée par la visite de l’église Saint-Jacques elle-même selon diverses formules. Le fil conducteur de l’exposition repose sur l’histoire de l’abbaye et la mise en valeur de l’action des abbés qui ont marqué celle-ci depuis sa fondation au XIe siècle. On en compte 53 jusqu’à la sécularisation de l’église en 1785. Quelques événements particulièrement éclairants et des anecdotes qui témoignent de la vie très diversifiée de l’abbaye Saint-Jacques tout au long de son histoire sont mis en évidence."

    Infos : http://abbaye-saint-jacques.be/evenements/exposition/

    Site général : http://abbaye-saint-jacques.be/ 

  • Qu’est-ce que la théologie du peuple ?

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    XVM0f739a66-2651-11e5-9800-dd50c08405a9.jpgTout au long de son récent voyage en Amérique du Sud, le pape François a déployé, avec une conviction sans retenue, un discours politique, économique et social qui s’appuie sur un avatar non marxiste de la théologie de la libération, baptisé « théologie du peuple ». De quoi s’agit-il ? Le journal « La Croix » tente de l'expliquer :

    « Variante essentiellement argentine de la théologie latino-américaine de la libération, la théologie du peuple trouve son origine dans la commission épiscopale de pastorale (Coepal) créée en 1966 par les évêques argentins soucieux de mettre en œuvre le concile Vatican II dans leur pays. Cette commission regroupait des évêques – comme Mgr Enrique Angelelli, qui sera assassiné en 1976 par les militaires – et des théologiens à la tête desquels on trouve notamment les P. Lucio Gera et Rafael Tello.

     > A lire : Mgr Enrique Angelelli a considérablement marqué le pape François  

    Sous l’influence du P. Justino O’Farrell, professeur à l’Université nationale de Buenos Aires, la Coepal utilise aussi la sociologie, mais avec le souci de se démarquer tant des catégories de la sociologie libérale que de celles de la sociologie marxiste. « Ils voulaient penser la relation entre le peuple de Dieu et les peuples de la terre, explique le jésuite Juan Carlos Scannone (1), un des plus éminents représentants actuels de la théologie du peuple. Mais c’était à la fois contre le marxisme et le libéralisme. Pour éviter une conceptualisation de type libéral ou de type marxiste, la solution était de recourir à la culture et à l’histoire argentines et à celles de l’Amérique latine, là où le thème du peuple était très présent. » 

    Qu’est-ce que le peuple ?

    La théologie du peuple envisage le peuple comme un ensemble dynamique d’interactions personnelles et comme le vrai sujet de l’histoire à travers l’élaboration d’une culture propre. « Gera définit le peuple à partir de la culture mais une culture enracinée, poursuit le P. Scannone. Le peuple ne se constitue pas seulement autour du partage d’une culture, c’est-à-dire d’un style de vie, mais il y a aussi un projet commun, un projet politique partagé, un projet de bien commun. » 

    Mais, à l’inverse des politiques qui n’envisagent le peuple que comme nation, la théologie du peuple cherche aussi à comprendre l’Église comme peuple de Dieu, en dialogue avec les peuples de la terre et la culture. Elle s’inscrit ainsi dans la pensée du concile Vatican II qui avait redécouvert la notion de peuple de Dieu. « Croisant l’ecclésiologie de Lumen gentiumavec l’importance que Gaudium et spes reconnaît à la culture comme lieu par excellence de l’humanisation, la théologie du peuple considère que l’Évangile doit se faire “culture” dans la vie des hommes », relevait en 2014 le P. Serge-Thomas Bonino, secrétaire général de la Commission théologique internationale.

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  • Journal parlé du pape François dans l’avion de retour d’Amérique latine : crise grecque, économie capitaliste, accès de la Bolivie à la mer, crucifix marxiste et plante de coca.

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    Comme le veut la tradition, le pape a donné une conférence de presse dans l'avion du retour de son voyage apostolique. Morceaux choisis par le site web « aleteia » (JPSC):

    « L'occasion pour le Souverain Pontife de revenir en détails sur les temps forts et les rencontres de son voyage apostolique de huit jours en Amérique Latine, l'occasion aussi de parler de sujets brûlants d'actualité comme la crise grecque.
    L’actualité s’est en effet invitée lors de la conférence de presse.

    Grèce : les gouvernements ont conduit le pays à cette situation

    Que pense François du cas grec ? « Ce serait trop facile de dire que la faute est celle d’un seul camp », a t-il répondu. Le Pape se refuse de donner raison à qui que ce soit. « Les gouvernements grecs qui ont conduit le pays à cette situation de dette internationale ont une responsabilité. Avec le nouveau gouvernement ont a vu une révision assez juste ». Le Pape espère qu’une voie sera trouvée pour résoudre le problème grec, mais aussi un outil de « surveillance » pour que d’autres pays « ne tombent pas » dans le même problème, car « cette voie des prêts et des dettes ne finit jamais ». Le Pape argentin s’interroge : si une entreprise fait faillite pourquoi un pays ne le pourrait-il pas, afin qu’on lui apporte de l’aide ?
    Le Pape a également été interrogé à plusieurs reprise sur son discours devant les mouvements populaires, le pape avait alors, notamment, critiqué les politiques d’austérité, mais aussi le système économique actuel qui impose le profit à tout prix.

    Le crucifix en forme de marteau et de faucille

    Concernant le cadeaux d’Evo Morales, un crucifix en forme de faucille et de marteau, Le pape s’est dit tout d’abord « étonné ». « Je ne savais pas que le père Luis Espinal était sculpteur et aussi poète, je l’ai su ces jours-ci et ce fut pour moi une surprise ». Cette œuvre relève de « l’art de la contestation, qui peut, dans certains cas, être offensif ». Dans ce cas concret : le père Espinal a été tué en 1980, au moment de la théologie de la libération, une théologie qui avait de nombreuses déclinaisons, et une de celles-là utilisait l’analyse marxiste de la réalité, et le père Espinal adhérait à ce courant. Le Pape rappelle qu’à l’époque le Supérieur général des jésuites, le père Arrupe a écrit une lettre adressée à toute la Compagnie de Jésus sur l’analyse marxiste de la réalité pour tâcher de l’enrayer. « Non, cela ne va pas ».
    Quatre année plus tard, François souligne qu’en 1984, la Congrégation pour la Doctrine de la foi a publié « un petit volume le premier sur la théologie de la libération pour la critiquer ». François invite à faire l’herméneutique de cette époque. « Espinal était enthousiasmé par cette analyse de la réalité marxiste, ainsi que de la théologie utilisant le marxisme. C’est de là que vient cette œuvre. Les poésies d’Espinal appartiennent également à ce genre de la contestation, mais c’était sa vie , sa pensée, c’était un homme spécial, avec tant de génialité humaine, et qui luttait de bonne foi. En faisant une herméneutique de genre, je comprends cette œuvre. Et pour moi, (ce cadeau) n’a pas été une offense. Mais j’ai dû faire cette herméneutique et je vous le dis pour qu’il n’y ait aucune opinion erronée. » Le Pape a conservé le Christ offert par le président bolivien.
    Tout au long de la conférence de presse, le pape François a insisté sur ce concept d’herméneutique. Il a même donné un conseil aux journalistes : « un texte ne peut s’interpréter avec une seule phrase, l’herméneutique doit se faire selon le contexte. Si on parle du passé, il faut interpréter ce fait avec l’herméneutique de cette époque ».

     « L’économie d’aujourd’hui tue »

    Expression revendiquée de François qu’on retrouve dans Laudato Si et Evangeli Gaudium. Un propos qui est mal perçu aux Etats Unis, terre capitaliste, souligne un journaliste. Le Pape dit avoir pris connaissance de critiques, mais n’a pas encore eu le temps de les étudier pour pouvoir dialoguer. Il le fera avant septembre, date de son prochain voyage à Cuba et aux Etats Unis. Deux pays dont il se réjouit du rapprochement historique annoncé le 17 décembre dernier.

    La diplomatie du Saint-Siège, la médiation ?

    Concernant le rôle du Saint-Siège, le Pape réfute le terme de « médiation ». Il a assuré avoir seulement prié, et que le mérite revenait à la bonne volonté des deux pays . « Nous n’avons presque rien fait, seulement de petites choses ». François se félicite que les deux pays aient ensemble « gagné la paix, la rencontre, l’amitié, la collaboration ». Il se dit en revanche préoccupé par les négociations de paix en Colombie. « Après 50 ans de guerre et tant de morts, nous devons prier pour que ce procession ne s’arrête pas ». Prière exaucée, puisque dimanche, le gouvernement colombien et la guérilla des Farc ont conclu un accord portant sur la désescalade du conflit, dans un contexte pourtant de recrudescence des combats.
    Le Pape accepterait-il de servir de médiateur entre le Chili et la Bolivie pour que La Paz ait, comme il le souhaite, un accès à la mer ? La Bolivie a déposé un recours auprès de la Cour internationale de justice de La Haye. Respectueux, François estime qu’« il faut attendre la décision du tribunal international ». Le pape s’abstient de commentaires. Il ne veut « s’immiscer dans la souveraineté d’un autre Etat ». Il souhaite cependant que de saines négociations puissent avoir lieu entre les deux pays.

    L’Eglise ne cautionne pas l’anarchie

    Mais pourquoi ne François ne parle-t-il pas plus aux classe moyennes ? « Je vous remercie pour votre aide »,  lance le Pape au journaliste qui l’interroge. Tout en soulignant la valeur « des personnes communes », François reconnait qu’il s’adresse aux puissants et aux pauvres, car « le monde est polarisé. La classe moyenne devient de plus en plus petite, et la polarisation entre les riches et les pauvres est grande », et s’il parle des pauvres, « c’est parce qu’ils sont au cœur de l’Evangile ».
    S’il se focalise sur les mouvements populaires, c’est que ces derniers représentent « une réalité très grande dans le monde » en Amérique latine, mais aussi en Orient, en Inde, aux Philippines, en Thaïlande... « Ceux sont des personnes qui ne se sentent pas représentées par les syndicats parce que disent-ils les syndicats sont une corporation qui ne s’intéressent pas aux plus pauvres ». Or, l’Eglise ne peut être  indifférente, elle a une doctrine sociale et dialogue avec eux. François précise qu’en soutenant ces mouvements populaires, « l’Eglise ne fait pas un choix pour la voie de l’anarchie ». D’ailleurs, « ces mouvements s’organisent entre eux, pas seulement pour protester »,  « ce ne sont pas des anarchistes, ils travaillent » « pour aller de l’avant et pouvoir vivre ». Sur ce chemin, « l’Eglise n’est pas lointaine, elle les aide à lutter ».

    Enfin comment a-t-il tenu le rythme tout au long de ce voyage ? François a misé sur le maté, il précise qu’il n’a pas touché aux feuilles de coca. « Que ce soit clair ! » a t-il conclu, dans un sourire ! »

    Ref. Grèce, crucifix marxiste, diplomatie… Ce que le Pape a dit dans l'avion du retour d'Amérique Latine

  • Bolivie : le pape François a galvanisé les mouvements populaires et demandé pardon pour l'Eglise

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    Lu sur le site du « Figaro » ce compte rendu de Jean-Marie Guénois :

    14175092.JPG«Notre foi est révolutionnaire, notre foi défie la tyrannie de l'idole argent.»  Au cœur de son périple en Amérique latine, François (ici à côté du président socialiste Morales: photo) a décidé de tirer les conséquences concrètes de cette vision. Jeudi en fin d'après-midi (vendredi à minuit heure de Paris), à Santa Cruz en Bolivie, devant la deuxième «rencontre mondiale des mouvements populaires» - instance dont il est à l'origine -, le Pape a prononcé un long discours très décapant contre l'économie de marché et la finance internationale.

    Reprenant une citation de Basile de Césarée, un père de l'Église primitive, François a fustigé «l'ambition sans retenue de l'argent qui commande» parce qu'elle répandrait selon lui sur la terre l'odeur du «fumier de diable».

    Il a donc appelé - en leur apportant son soutien total - tous les mouvements qui «luttent» pour les «droits sacrés», les «trois T», «terre, toit, travail» à s'unir sur un plan international - et pas seulement en Amérique Latine - pour faire partout entendre «le cri des exclus». Et exiger «un changement de structures» parce que «l'on ne peut plus supporter ce système» qui «porte atteinte au projet de Jésus». 

    «Il est indispensable que, avec la revendication de leurs droits légitimes, les peuples et leurs organisations sociales construisent une alternative humaine à la globalisation qui exclut.»

    Un objectif sur lequel le Pape a martelé: «J'insiste, disons-le sans peur: nous voulons un changement, un changement réel, un changement de structures. On ne peut plus supporter ce système, les paysans ne le supportent pas, les travailleurs ne le supportent pas, les communautés ne le supportent pas, les peuples ne le supportent pas.»

    Et «ne vous sous-estimez pas», a-t-il lancé à ces «semeurs de changement» car «l'avenir de l'humanité est dans une grande mesure entre vos mains». Surtout «ne vous résignez pas, en opposant une résistance active au système idolâtrique qui exclut, dégrade et tue» car «il est indispensable que, avec la revendication de leurs droits légitimes, les peuples et leurs organisations sociales construisent une alternative humaine à la globalisation qui exclut».

    Une «économie idolâtre»

    Pour le Pape, en effet, il importe de «dire non aux vieilles et nouvelles formes de colonialisme» car les peuples «ne veulent pas de tutelles d'ingérence où le plus fort subordonne le plus faible». Mais il faut aussi refuser, devait insister François, «l'économie idolâtre» qui «exploite les marginalisés comme des esclaves par le marché formel».

    En un mot, «la première tâche est de mettre l'économie au service des peuples: les êtres humains et la nature ne doivent pas être au service de l'argent. Disons non à une économie d'exclusion et d'injustice où l'argent règne au lieu de servir. Cette économie tue. Cette économie exclut. Cette économie détruit la Mère Terre». Il faut tendre vers une «économie vraiment communautaire».

    Autre définition de cette «dictature subtile» de l'économie: «Quand le capital est érigé en idole et commande toutes les options des êtres humains, quand l'avidité pour l'argent oriente tout le système socio-économique, cela ruine la société, condamne l'homme, le transforme en esclave, détruit la fraternité entre les hommes, oppose les peuples les uns aux autres et, comme nous le voyons, met même en danger notre maison commune.»

    S'adressant ensuite plus particulièrement aux chrétiens, François a rappelé que «la juste distribution des fruits de la terre et du travail humain n'est pas de la pure philanthropie. C'est un devoir moral. Pour les chrétiens, la charge est encore plus lourde: c'est un commandement. Il s'agit de rendre aux pauvres et aux peuples ce qui leur appartient».

    En effet, a-t-il argumenté: «La destination universelle des biens n'est pas une figure de style de la doctrine sociale de l'Église. C'est une réalité antérieure à la propriété privée. La propriété, surtout quand elle affecte les ressources naturelles, doit toujours être en fonction des nécessités des peuples.»

    L'image du processus

    Conscient de la difficulté de mettre en œuvre une telle réforme, François a aussi fait part de sa philosophie du changement: «C'est un processus de changement. Le changement conçu non pas comme quelque chose qui un jour se réalisera parce qu'on a imposé telle ou telle option politique ou parce que telle ou telle structure sociale a été instaurée. Nous avons appris douloureusement qu'un changement de structures qui n'est pas accompagné d'une conversion sincère des attitudes et du cœur finit tôt ou tard par se bureaucratiser, par se corrompre et par succomber. Voilà pourquoi me plaît tant l'image du processus, où la passion de semer, d'arroser sereinement ce que d'autres verront fleurir, remplace l'obsession d'occuper tous les espaces de pouvoir disponibles et de voir des résultats immédiats. Chacun de nous n'est qu'une part d'un tout complexe et divers, interagissant dans le temps.»

    En conclusion de ce discours qui marquera son pontificat, le Pape, en reprenant les paroles de Jean-Paul II, est allé encore plus loin, dans la repentance: «Je demande humblement un pardon, non seulement pour les offenses de l'Église même, mais pour les crimes contre les peuples autochtones durant ce que l'on appelle la conquête de l'Amérique.»

    Ref. En Bolivie, le pape François dénonce «l'idole argent»

    JPSC