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Débats - Page 215

  • L'Islam et l'Occident

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    D'Arnaud Imatz sur le site de la Nef :

    L’islam et le modèle occidental

    Raymond Ibrahim, universitaire américain spécialiste du Proche-Orient et de l’islam, né aux États-Unis et chrétien d’origine copte égyptienne, vient de publier en français un livre important ayant connu un large succès aux États-Unis lors de sa sortie en 2018*.

    La Nef – L’hostilité entre l’islam et la chrétienté est-elle un accident de l’histoire ou s’inscrit-elle dans la continuité de l’histoire islamique ?

    Raymond Ibrahim – Elle s’inscrit très certainement dans la continuité. Le problème est que les historiens modernes ont tendance à mettre de côté l’aspect religieux et à se concentrer plutôt sur les identités nationales. Nous savons, par exemple, que pendant des siècles un grand nombre de peuples « orientaux » ont envahi et parfois conquis des parties appréciables de l’Europe. Les historiens modernes donnent des noms très variés à ces peuples : Arabes, Maures, Berbères, Turcs et Tatars, ou encore Omeyyades, Abbassides, Seldjoukides et Ottomans. Ce que ces historiens modernes omettent de faire, cependant, c’est de souligner que tous s’appuyaient sur la même logique et la même rhétorique djihadistes que les groupes terroristes contemporains tels que l’État islamique. Qu’il s’agisse des Arabes (ou « Sarrasins ») qui ont envahi la chrétienté pour la première fois au VIIe siècle, ou des Turcs et des Tatars qui ont terrorisé l’Europe de l’Est jusqu’au XVIIIe siècle, tous ont justifié leurs invasions en invoquant l’enseignement islamique, à savoir que le « destin » de l’islam est de régner sur le monde entier par le biais du djihad. Ils ont tous également suivi les injonctions juridiques classiques consistant, notamment, à offrir aux « infidèles » trois choix avant la bataille : la conversion à l’islam, l’acceptation du statut de dhimmi et le paiement du tribut (jizya), ou la mort. Et, une fois qu’ils ont conquis une région chrétienne, ils ont immédiatement détruit ou transformé les églises en mosquées, et vendu tous les chrétiens qui n’ont pas été massacrés, les condamnant à un esclavage abject, souvent sexuel.

    Le degré d’ignorance de l’Occident moderne est évident lorsqu’il affirme que des groupes comme l’État islamique ne se comportent pas conformément à l’enseignement et la doctrine islamiques. En fait, non seulement ces derniers agissent en stricte conformité avec la vision traditionnelle du monde de l’islam – haïr, combattre, tuer et réduire en esclavage les infidèles – mais ils imitent souvent intentionnellement les grands djihadistes de l’histoire (comme Khalid bin al-Walid, le « sabre d’Allah ») dont l’Occident a tendance à ne rien savoir.

    Le terme « Occident » masque selon vous la véritable histoire parce qu’il laisse accroire que les terres « orientales » et nord-africaines conquises par l’islam, Syrie, Égypte, Asie Mineure, Afrique du Nord, n’auraient pas fait vraiment partie de l’héritage chrétien gréco-romain : pourquoi se réfère-t-on toujours à l’Empire byzantin et jamais à l’Empire chrétien greco-romain ?

    Oui, non seulement l’Europe postchrétienne et ses ramifications (l’Amérique, l’Australie, etc.) ne parviennent pas à comprendre la véritable histoire de l’islam, mais elles ne parviennent pas non plus à comprendre vraiment leur propre histoire, et en particulier l’impact de l’islam. Ce que l’on appelle aujourd’hui « l’Occident » a été pendant des siècles connu et délimité par l’étendue territoriale de sa religion (d’où le terme plus ancien et historiquement plus exact de « chrétienté »). Elle comprenait alors toutes les terres que vous mentionnez et bien d’autres encore ; elles étaient devenues chrétiennes plusieurs siècles avant l’arrivée de l’islam et faisaient partie de la même civilisation globale. Puis l’islam est arrivé et a violemment conquis la majorité de ces territoires, certains de façon permanente (le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Anatolie), d’autres de façon temporaire (l’Espagne, les Balkans, les îles de la Méditerranée). Pendant ce temps, la majeure partie de l’Europe est devenue le dernier et le plus redoutable bastion de la chrétienté qui n’a pas été conquis, mais qui a été constamment attaqué par l’islam. Dans ce sens (oublié), le terme « l’Occident » est devenu ironiquement exact. Car l’Occident était en fait et littéralement le vestige le plus occidental d’un bloc civilisationnel beaucoup plus étendu que l’islam a définitivement amputé.

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  • L’existence de deux rites peut-elle briser l’unité ? La réponse du cardinal Ratzinger en 1998...

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    Une conférence intéressante du cardinal Ratzinger, le 24 octobre 1998 (source)

    A l’occasion des dix ans du Motu proprio « Ecclesia Dei », promulgué par le Pape Jean-Paul II, des pèlerins se sont rendus à Rome en octobre 1998. Le cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour le Doctrine de la foi, a prononcé devant eux une conférence sur la liturgie, dont voici le texte :

    Dix ans après la publication du Motu proprio Ecclesia Dei, quel bilan peut-on dresser? Je pense que c’est avant tout une occasion pour montrer notre gratitude et pour rendre grâces. Les diverses communautés nées grâce à ce texte pontifical ont donné à l’Eglise un grand nombre de vocations sacerdotales et religieuses qui, zélées, joyeuses et profondément unies au Pape, rendent leur service à l’Evangile dans cette époque de l’histoire, qui est la nôtre. Par eux, beaucoup de fidèles ont été confirmés dans la joie de pouvoir vivre la liturgie, et dans leur amour envers l’Eglise ou peut-être ils ont retrouvé les deux. Dans plusieurs diocèses — et leur nombre n’est pas si petit! — ils servent l’Eglise en collaboration avec les évêques et en relation fraternelle avec les fidèles, qui se sentent chez eux dans la forme rénovée de la liturgie nouvelle. Tout cela ne peut que nous inciter aujourd’hui à la gratitude!

    Cependant, il ne serait pas très réaliste de vouloir passer sous silence les choses moins bonnes: qu’en maints endroits les difficultés persistent et continuent à persister, parce que tant les évêques que les prêtres et les fidèles considèrent cet attachement à la liturgie ancienne comme un élément de division, qui ne fait que troubler la communauté ecclésiale et qui fait naître des soupçons sur une acceptation du Concile « sous réserve seulement », et plus généralement sur l’obéissance envers les pasteurs légitimes de l’Eglise.

    Une méfiance envers l’ancienne liturgie

    Nous devons donc nous poser la question suivante: comment ces difficultés peuvent être dépassées? Comment peut-on construire la confiance nécessaire pour que ces groupes et ces communautés qui aiment l’ancienne liturgie puissent être intégrés paisiblement dans la vie de l’Eglise?

    Mais il y a une autre question sous-jacente à la première: quelle est la raison profonde de cette méfiance ou même de ce refus d’une continuation des anciennes formes liturgiques?

    Il est sans doute possible que, dans ce domaine, existent des raisons qui sont antérieures à toute théologie et qui ont leur origine dans le caractère des individus ou dans l’opposition des caractères divers, ou bien dans d’autres circonstances tout à fait extérieures. Mais il est certain qu’il y a aussi des raisons plus profondes, qui expliqueraient ces problèmes. Les deux raisons qu’on entend le plus souvent, sont le manque d’obéissance envers le Concile qui aurait réformé les livres liturgiques, et la rupture de l’unité qui devrait suivre nécessairement, si on laissait en usage des formes liturgiques différentes. Il est relativement facile de réfuter théoriquement ces deux raisonnements: le Concile n’a pas reformé lui-même les livres liturgiques, mais il en a ordonné la révision et, à cette fin, a fixé quelques règles fondamentales. Avant tout, le Concile a donné une définition de ce qui est la liturgie, — et cette définition donne un critère valable pour chaque célébration liturgique. Si l’on voulait mépriser ces règles essentielles et si l’on voulait mettre de coté les « normae generales », qui se trouvent aux numéros 34-36 de la Constitution « De Sacra Liturgia », alors là, on violerait l’obéissance envers le Concile! C’est donc d’après ces critères qu’il faut juger les célébrations liturgiques, qu’elles soient selon les livres anciens ou selon les livres nouveaux.

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  • Ne dites plus : "Journées du Patrimoine"; c'est trop "genré"!

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    De Thierry Boutte et Bosco d'Otreppe sur le site de la Libre :

    Pascal Smet a-t-il eu raison de rebaptiser les Journées du patrimoine en Heritage Days ?

    Considéré trop genré, le label "les Journées du patrimoine" a été changé en “Heritage Days”. De plus, l’utilisation de l’anglais veut placer la région de Bruxelles sur la scène internationale. Une bonne idée ?

    25-08-2021

    Contexte

    Les 18 et 19 septembre 2021 se dérouleront les Heritage Days, nouvelle appellation pour les journées du Patrimoine en Région de Bruxelles-Capitale.Pourquoi Pascal Smet, le secrétaire d'État chargé de l'Urbanisme et du Patrimoine, a-t-il changé pour un nouveau vocable anglais ? L'anglais pour offrir une vitrine internationale au patrimoine bruxellois, glisse Marc Debont, son porte-parole. Après Washington, Bruxelles est la 2e ville la plus cosmopolite au monde. Aussi parce que le terme Heritage dépasse ce qui est communément inclus - des visites de bâtiment - dans le mot patrimoine ou openmonumentdag. Enfin, pour sortir de la dichotomie patrimoine-matrimoine avec un terme inclusif et neutre. Trop genré le mot patrimoine. Matrimoine l'est autant et devrait disparaître pour être englobé bientôt dans le Heritage Days.

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  • Comme un air de conclave ?

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    Du blog d'Aldo Maria Valli ; traduction de "Benoît et moi" :

    Un air de Conclave au Vatican

    « Tam tam au Vatican. Il y a un air de conclave » titre Libero aujourd’hui en première page.

    Antonio Socci explique : « Au Vatican, on parle avec de plus en plus d’insistance d’un nouveau conclave. Le pape François aurait en effet exprimé l’intention de partir. En décembre prochain, il aura, entre autres, 85 ans, soit le même âge que Benoît XVI au moment de sa démission. Mais la raison de la démission de Bergoglio n’est pas principalement l’âge, mais sa santé, qui a été mise en lumière de manière soudaine et inattendue avec son opération chirurgicale le 4 juillet de l’année dernière.

    Bien que la version officielle après l’opération du côlon soit que le pape se porte bien, les rumeurs se multiplient pour dire que ce n’est pas du tout le cas.

    Entre-temps, le même jour que l’article de Socci, le site Il Sismografo, habituellement défini comme « paravatican » en raison de sa proximité et de son harmonie avec les palais sacrés, a publié un article sur la situation des cardinaux électeurs aujourd’hui et dans les mois à venir.

    « A la fin de 2022, il y aura douze autres cardinaux qui ne seront plus électeurs », explique l’article.

    Actuellement, « les cardinaux électeurs qui peuvent entrer dans un conclave pour élire un nouvel évêque de Rome sont au nombre de 122 (ce chiffre ne comprend pas le cardinal Giovanni Angelo Becciu, 73 ans, actuellement en procès, à qui le pape a retiré le 27 septembre dernier les droits et prérogatives d’électeur), un chiffre plus ou moins conforme à ce que recommandait le pape Paul VI. Il convient de rappeler que le pape Montini a fixé à 120 le nombre maximum de cardinaux électeurs du pontife et que, par le motu proprio Ingravescentem aetatem, il a établi qu’en atteignant l’âge de quatre-vingts ans, les cardinaux perdent le droit de participer au conclave pour l’élection d’un nouveau pape, mais pas le droit d’être élus ».

    À ce jour, les grands électeurs se répartissent comme suit : 13 créés par Jean-Paul II, 39 créés par Benoît XVI, 70 créés par François.

    « Théoriquement, si tout reste inchangé jusqu’à fin 2022, à la fin de l’année prochaine, le nombre de cardinaux électeurs passera de 122 à 110, soit dix cardinaux de moins que le nombre établi par Paul VI ».

    Voici la liste des cardinaux, six latino-américains et six italiens, qui d’ici décembre 2022 passeront dans la catégorie des non-électeurs. A côté de chaque nom, la date de naissance :

    2021

    1) Angelo Scola – Italie – 07.11. 1941

    2022

    2) Ricardo Ezzati Andrello – Chili – 07.01.1942

    3) Gualtiero Bassetti – Italie – 07.04.1942

    4) Ricardo Blázquez Pérez – Espagne – 13.04.1942

    5) Norberto Rivera Carrera – Mexique – 06.06.1942

    (6) Jorge Liberato Urosa Savino – Venezuela – 28.08.1942

    (7) Gregorio Rosa Chávez – El Salvador – 03.09.1942

    (8) Rubén Salazar Gómez – Colombie – 22.09.1942

    9) Giuseppe Bertello – Italie – 01.10.1942

    10) Gianfranco Ravasi – Italie – 18.10.1942

    11) André Armand Vingt-Trois – France – 07.11.1942

    12) Óscar Andrés Rodríguez Maradiaga – Honduras – 29.12.1942

    « Ces faits, écrit Il Sismografo, donnent des raisons de penser que d’ici la fin de l’année et les premiers mois de l’année prochaine, le pape François annoncera son huitième consistoire pour la création de nouveaux cardinaux, en particulier des électeurs.

    En juillet dernier, à propos de l’hospitalisation de Bergoglio à Gemelli, le directeur du site, Luis Badilla, écrivait :

    « Il y a cependant un détail très important que beaucoup, en ces heures, sous-estiment, ignorent ou manipulent : la maladie qui a frappé le pape François est grave et dégénérative. Elle pourrait même être chronique. Certes, le Saint-Père reviendra au Vatican pour reprendre son voyage sur les traces de Pierre, mais il ne sera plus jamais le même. Toute la rhétorique sur un Jorge Mario Bergoglio surhomme nuit à son image et à son charisme… Il sait qu’il devra changer beaucoup de choses dans sa vie : fatigue, repos, limites, nutrition, exercices physiques de réhabilitation ».

    http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2021/07/13/francois-une-hospitalisation-plus-longue-que-prevu/

    Antonio Socci, dans Libero, souligne que la première personne à parler d’un « air de conclave » a été Sandro Magister à la mi-juillet, qui a écrit dans son blog : « Conclave en vue. Tous prennent leurs distances de François ».

    Pour notre part, nous concluons en rappelant que dans le livre du journaliste argentin Nelson Castro, La salud de los Papas, il y a une longue interview de Bergoglio qui se conclut comme suit :

    « Pensez-vous à la mort ? »
    « Oui. »
    « Vous avez peur ? »
    « Non. Pas du tout.
    « Comment imaginez-vous votre mort ? »
    « En tant que Pape, soit en fonction, soit émérite. »

  • L'universalité de l'Eglise vouée à disparaître ?

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    C'est ce que cet article publié par cath.ch donne à entendre :

    «Le déclin de l’universalité de l’Eglise catholique a déjà commencé»

    L’Église catholique est-elle encore vraiment universelle? Plusieurs observateurs en doutent. Selon Lucio Caracciolo, directeur de la revue italienne Limes, une des raisons principales des mutations en cours est la remise en cause du caractère constantinien de l’Église catholique, approche géopolitique fondatrice du pontificat du pape François.

    Lire l'article sur cath.ch

  • Saint Louis, roi de France

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    51HV2NMERAL._SS500_.jpgIl y a une quinzaine d'années, Jacques Le Goff a publié une biographie magistrale de saint Louis qui a été saluée par les spécialistes comme une oeuvre historique innovante et qui rendait justice à ce roi prisonnier de sa légende; en voici une présentation intelligente, due à Pierre Gendron, sur "Spiritualité 2000"

    "Sur la sainteté de saint Louis, comme fil conducteur possible, il y aurait beaucoup à dire. C'est une question sur laquelle Jacques Le Goff apporte un éclairage nouveau. Son travail fait ressortir toute l'actualité de saint Louis comme exemple de saint laïc. Dans ce but, l'auteur procède à l'examen d'un document produit par un contemporain de saint Louis qui a justement l'avantage de représenter le point de vue du laïc. Il s'agit d'un témoin exceptionnel, une figure remarquable de l'entourage du roi, qui fut à la fois grand sénéchal du royaume et dès sa jeunesse un ami: Joinville. (Louis IX, né en 1214 et mort en 1270, a été canonisé en 1297. Jean, sire de Joinville, est né en 1224; il est octogénaire quand il compose son ouvrage, terminé en 1309; et il meurt lui-même en 1317 à l'âge de 93 ans.)

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  • Jusqu'où ira l'autodémolition de l'Eglise ?

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    De Jean Kinzler sur le Forum Catholique : "Quand on lit ce texte, 48 jours après TC, qui a restreint la forme extra, on se demande jusqu'où ira l'autodémolition de l'Eglise..."

    MESSAGE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS,
    SIGNÉ PAR LE SECRÉTAIRE D'ÉTAT, À
    L'OCCASION DE LA 71e SEMAINE LITURGIQUE NATIONALE


    [Crémone, 23-26 août 2021]
    Très Révérend Excellence ,

    en l'heureuse circonstance de la 71 eme Semaine liturgique nationale, qui se déroulera dans la ville de Crémone du 23 au 26 août prochain, le Saint-Père François est heureux de vous adresser vos vœux, aux ouvriers CAL, au diocèse hôte et son Pastore et à tous ceux qui participent aux importantes journées d'études.

    Le Souverain Pontife se joint à l'action de grâce commune au Seigneur, car cette année, il est possible de réaliser l'événement, après le triste moment de l'année dernière, lorsque suite aux conditions connues de la propagation de la pandémie, la réalisation déjà prévue a dû être reporté. . La décision douloureuse a toutefois permis de confirmer sous un jour nouveau le thème choisi qui entend approfondir des aspects et situations de célébration, si durement éprouvés par la propagation du Covid 19 et les limitations nécessaires pour le contenir.

    En effet, le thème que vous traiterez concerne le rassemblement in unum des disciples du Seigneur pour exécuter son commandement
    « faites ceci en mémoire de moi » ( Lc 22, 19c) : « OÛ SONT DEUX OU TROIS UNIS EN MON NOM.. ." ( Mt 18:20 ). Communautés, liturgies et territoires. Le rassemblement hebdomadaire au « nom du Seigneur », qui depuis ses origines a été perçu par les chrétiens comme une réalité indispensable et inextricablement liée à leur propre identité, a été durement touché lors de la phase la plus aiguë de la propagation de la pandémie. Mais l'amour du Seigneur et la créativité pastorale ont poussé pasteurs et fidèles laïcs à explorer d'autres voies pour nourrir la communion de foi et d'amour avec le Seigneur et avec les frères, dans l'attente de pouvoir revenir à la plénitude de la célébration eucharistique dans la tranquillité et la sécurité. Ce fut une attente dure et douloureuse, éclairée par le mystère de la Croix du Seigneur et fructueuse de nombreuses œuvres de soins, d'amour fraternel et de service aux personnes qui ont le plus souffert des conséquences de l'urgence sanitaire.

    La triste expérience du "jeûne" liturgique de l'année dernière a ainsi mis en lumière la bonté du long chemin parcouru depuis le Concile Vatican II, sur le chemin tracé par la Constitution Sacrosanctum Concilium.
    Le temps de la privation a permis de percevoir « l'importance de la liturgie divine pour la vie des chrétiens, qui y trouvent cette médiation objective requise par le fait que Jésus-Christ n'est pas une idée ou un sentiment, mais une Personne vivante, et son Mystère, un événement historique. La prière des chrétiens passe par des médiations concrètes : l'Ecriture Sainte, les Sacrements, les rites liturgiques, la communauté. Dans la vie chrétienne, nous n'ignorons pas la sphère corporelle et matérielle, car en Jésus-Christ, elle est devenue la voie du salut. On pourrait dire qu'il faut aussi prier avec le corps : le corps entre dans la prière » (Pape François, Audience générale du 3 février 2021).


    La liturgie « suspendue » pendant la longue période de confinement, et les difficultés de la reprise qui a suivi, ont confirmé ce qui se voyait déjà dans les assemblées dominicales de la péninsule italienne, une indication alarmante de la phase avancée du changement d'ère. Nous observons comment dans la vie réelle des gens la perception du temps lui-même a changé et, par conséquent, du dimanche lui-même, de l'espace, avec des répercussions sur la manière d'être et de ressentir la communauté, les personnes, la famille et le rapport à un territoire.
    L'assemblée dominicale se trouve ainsi déséquilibrée à la fois pour les présences générationnelles, pour les inhomogénéités culturelles, et pour l'effort pour trouver une intégration harmonieuse dans la vie paroissiale,

    Le Saint-Père espère que la Semaine liturgique nationale, avec ses propositions de réflexion et de moments de célébration, bien que dans la modalité intégrée en présence et par voie électronique, saura identifier et suggérer quelques lignes de pastorale liturgique à offrir aux paroisses, afin que le dimanche, l'assemblée eucharistique, les ministères, le rite émergent de cette marginalité vers laquelle ils semblent inexorablement tomber et retrouvent une centralité dans la foi et la spiritualité des croyants. La publication récente de la troisième édition du Missel romain et la volonté des évêques italiens de l'accompagner d'une solide reprise de la formation liturgique du saint peuple de Dieu augure bien dans ce sens.

    Sa Sainteté salue avec joie la célébration de la 71 eme Semaine liturgique nationale, qui se tient dans une région qui a beaucoup souffert à cause de la pandémie et qui a si bien fleuri pour apaiser une si immense souffrance. Egli assicura la sua preghiera e di cuore imparte la Benedizione Apostolica all'Eccellenza Vostra, al Vescovo della Diocesi ospitante, SE Mons. Antonio Napolioni, agli altri Presuli, ai sacerdoti, ai diaconi, alle persone consacrate, come pure ai relatori e ai partecipanti tous.

    En joignant mes vœux personnels, je profite de l'occasion pour me confirmer avec un sens du respect distingué

    de Votre Excellence Votre très
    dévoué
    Cardinal Parolin
    Secrétaire d'Etat
    ____________________

    A Son Excellence
    Mgr Claudio MANIAGO
    Evêque de Castellaneta

    Président de la CAL
    --
    https://www.vatican.va/content/francesco/it/messages/pont-messages/2021/documents/20210823-messaggio-cal.html

  • Le "camp du Bien" de la gauche de la gauche : une arnaque

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    De l'essayiste Claude Demelenne en "opinion" sur le site du Vif :

    La gauche contestataire n'est pas le camp du Bien (carte blanche)

    24/08/21

    Parce que je critique la gauche contestataire, je trahirais le camp du Bien. Brève réplique à ceux qui prétendent avoir le monopole du coeur.

    Dans les pages 'Opinions' du "Vif", j 'épingle fréquemment les errements de la gauche contestataire (le PTB de Raoul Hedebouw, La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon...). Les militants de la gauche rouge vif apprécient peu et s'en offusquent : puisque je continue à me revendiquer de la gauche (social-démocrate, réformiste), je devrais en toute logique concentrer mes critiques contre la droite, le camp du Mal. Je pense, au contraire, qu'il est plus important de balayer devant sa porte.

    L'obsession militante

    "Critiquer parfois 'les nôtres' constitue une attitude nécessaire, qui risque toujours de nous faire passer pour un traître, affirme le philosophe Guy Haarscher (ULB). Mais être capable de faire cela, c'est le commencement de toute sagesse" (1). Sans pour autant nier les erreurs de la gauche de la gauche, d'aucuns notent que ceux qui s'en sentent proches défendent des valeurs généreuses, la justice sociale, la lutte contre les inégalités, l'antiracisme... "Il faut aussi être vigilant face aux 'bonnes causes', réplique Guy Haarsher, qui met en garde contre ce qu'il appelle "la monomanie des militants". Elle est dangereuse, explique le philosophe, car " l'obsession militante peut aveugler".

    Le monopole du coeur

    J'ai toujours été stupéfait par l'incapacité d'une certaine gauche dite' radicale' à faire son autocritique. Elle croit avoir toujours raison. Elle ne doute jamais. Pétrie de certitudes, elle revendique le monopole du coeur. Raison pour laquelle le mot 'compromis' ne fait pas partie de son vocabulaire. Quand on cultive le mythe de l'infaillibilité de la gauche (au choix) marxiste, trotskyste authentique, contestataire, on ne perd pas son temps à négocier des compromis avec les sociaux-démocrates, les écologistes, les libéraux, les chrétiens-démocrates, tous défenseurs, à des degrés divers, du capitalisme abject.

    " Détruire le capitalisme"

    L'anticapitalisme, parlons-en. "Le capitalisme nous détruit, il faut détruire le capitalisme, écrit l'économiste et philosophe français, Frédéric Lordon (2). Il n'a pas de mots assez durs pour dénoncer " la tyrannie capitaliste". Son "abolition" s'impose, comme d'ailleurs celle de la " démocratie bourgeoise ". Pour la gauche contestataire, le doute n'est pas permis, ceux qui agitent le drapeau anticapitaliste font partie du camp du Bien.

    La lutte des classes est une réalité. Le capitalisme est souvent doux pour les riches, rugueux pour les pauvres. Faut-il pour autant le diaboliser, partout et toujours ? Le capitalisme occidental est-il une horreur absolue, qu'il faut combattre par tous les moyens ? C'est loin d'être une évidence. " L'Occident est imparfait, il n'est pas à détruire, analyse l'écrivain et journaliste algérien, Kamel Daoud. L'Occident est aussi le lieu où l'on fuit quand on veut échapper à l'injustice de son pays d'origine, à la dictature, à la guerre, à la faim, ou simplement à l'ennui" (3).

    Indignation sélective

    De tels propos font hurler à la gauche de la gauche. Celle-ci n'a pourtant pas de leçons à donner, tant elle s'est souvent tragiquement trompée, tout au long du siècle dernier. Elle a pratiqué une peu glorieuse indignation sélective, dénonçant sans relâche - et avec raison - le fascisme et l'extrême droite (ainsi que les ravages de l'ultra-capitalisme), mais fermant longtemps les yeux face aux abominations du communisme.

    La gauche de la gauche a le culot de se revendiquer du camp du Bien, alors que bon nombre de ses figures de proue ont ménagé, voire soutenu, les pires tyrans, Staline, Mao, Pol Pot, Khomeini... La gauche de la gauche peut certes parfois se montrer généreuse, dans ses revendications et propositions 'sociales'. Mais globalement, le bilan de cette gauche-là est négatif, pour ne pas dire famélique. Son prétendu "camp du Bien" est une arnaque, que je continuerai à dénoncer.

    (1) Interview de Guy Haarscher dans La Libre-Belgique", 30-31 janvier 2021

    (2) "Figure du communisme", Frédéric Lordon, La fabrique éditions, 2021

    (3) Carte blanche dans 'Le Monde' du 23 juin 2020

  • Une analyse posée du Motu proprio "Traditionis custodes"

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    De Christophe Geffroy et de l'Abbé Christian Gouyaud sur le site de La Nef :

    Traditionis custodes : après le choc, l’analyse

    La sévérité du motu proprio Traditionis custodes du pape François, visant la messe tridentine, a surpris tout le monde. Après la stupéfaction, le moment d’une analyse plus posée est venu.

    La publication du motu proprio Traditionis custodes, le 16 juillet, au cœur de l’été, fut pour beaucoup un choc (1). La surprise et l’émotion passées, il convient maintenant de prendre du recul et de réfléchir à ce que demande le pape. En effet, il s’agit d’un acte de gouvernement de l’autorité suprême que l’on ne peut rejeter, l’obéissance filiale étant la règle pour tout catholique. Mais pour obéir, ainsi que le rappelait Dom Jean Pateau, Père Abbé de Fontgombault, « il faut vouloir écouter, entendre et comprendre » (2). Dans l’Église, en effet, l’obéissance ne doit pas être aveugle, mais recevoir l’assentiment de l’intelligence éclairée par la réflexion et les conseils. Elle peut donc laisser la place à de légitimes interrogations et à des demandes formulées dans le respect de l’autorité.

    Constatons d’abord que ce motu proprio n’interdit pas la célébration de la messe selon le missel de saint Jean XXIII. On revient à une situation antérieure au motu proprio Ecclesia Dei de 1988 bien que plus favorable que l’indult de 1984. C’est un retour au régime de la concession. Les évêques reprennent la main, ce qui est logique, mais avec une marge de manœuvre limitée, puisque la création de tout nouveau groupe est interdite, ainsi que la célébration dans les paroisses, et qu’ils devront consulter le Siège apostolique pour accorder quelque autorisation à un prêtre ordonné postérieurement à Traditionis custodes et qui aurait l’intention de célébrer avec le missel de 1962. Il y a là une volonté affirmée de faire disparaître à terme cette liturgie, ce qu’explique clairement François dans sa lettre aux évêques accompagnant le motu proprio qui est là pour « ceux qui sont enracinés dans la forme précédente de la célébration et qui ont besoin de temps pour revenir au rite romain promulgué par les saints Paul VI et Jean-Paul II ».

    Ces mesures, exprimées avec dureté, sans compassion, sont d’une rare sévérité et paraissent injustes à ceux qui suivaient paisiblement la liturgie tridentine sans aucun esprit de contestation du nouvel Ordo et du concile Vatican II. Elles créent une profonde blessure chez nombre de fidèles qui ne comprennent pas pourquoi le Père commun s’acharne ainsi contre eux, au risque de briser une mouvance qui, dans l’Église, affiche un véritable dynamisme avec beaucoup de familles nombreuses et tout autant de jeunes, suscitant en proportion plus de vocations que partout ailleurs. Qui, désormais, voudra intégrer un séminaire « tradi » en sachant qu’aucun ministère ne lui sera offert à sa sortie ? François, habituellement si soucieux de construire des ponts, érige ici un mur pour isoler les « tradis » et les faire disparaître progressivement.

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  • Biden : l'insuffisance d'un Président

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    De Ludovic Lavaucelle sur la Sélection du Jour :

    Joe Biden est-il en état de présider ?

    « Je vous présente mon fils Beau Biden que vous avez soutenu lors de son élection au Sénat du Delaware… ». Le 4 novembre dernier, le jour de l’élection présidentielle, Joe Biden présentait à une foule de supporters sa petite fille qu’il prenait donc pour son fils, décédé en 2015. Il s’est repris mais s’est trompé ensuite sur le prénom… Déjà, des inquiétudes s’exprimaient sur l’état physique et cognitif du président le plus âgé de l’histoire américaine. Les médias « mainstream » ont largement occulté ces craintes jusqu’à la crise afghane. L’absence, puis la confusion visible du président Biden quand il a dû répondre aux questions d’un journaliste phare de la chaîne ABC News (pourtant pro-Démocrate), ont ravivé l’inquiétude le concernant, y compris chez ses électeurs. 52% des Américains interrogés par le sondeur Rasmussen considèrent que le Président n’est plus en mesure de remplir sa mission.

    Jim Geraghty pour National Review (voir lien ci-dessous) revient sur les incohérences du Président et sur son irritation visible, lors de son interview avec George Stephanopoulos d’ABC News. Après 4 jours d’absence médiatique, puis un court discours de 20 minutes le lundi 16 août lu sur téléprompteur, sans répondre à aucune question alors que le monde assistait au désastre afghan, l’interview du 18 août a eu un effet catastrophique sur l’opinion. Voici un résumé des questions de George Stephanopoulos (GS) et des réponses de Joe Biden (JB) qui inquiètent ses concitoyens comme ses alliés.

    GS : « Mr. Le Président, le 8 juillet dernier, vous avez déclaré qu’une prise du pouvoir des Talibans était hautement improbable. Le Renseignement avait-il tort ou bien avez-vous négligé leurs rapports ? »

    JB : « Je pense qu’il n’y avait pas de consensus. Si vous regardez les rapports, ils disent plutôt que cela n’était pas un risque d’ici la fin de l’année. »

    Cette réponse contredit sa déclaration du 8 juillet ! Voici, en quelques lignes ce qu’il avait dit alors :

    Journaliste : « Mr le Président, vos propres Services de Renseignement estiment que le gouvernement afghan va probablement tomber. »

    JB : « Ce n’est pas vrai ! »

    Journaliste : « Vraiment ? Pourriez-vous préciser ce qu’ils vous ont dit ? »

    JB : « Ce n’est pas vrai. Ils n’ont pas, ils n’ont pas… pas tiré une telle conclusion. »

    Journaliste : « Considérez-vous la victoire des Talibans comme inévitable ? »

    JB : « Non. »

    Journaliste : « Pourquoi ? »

    JB : « Parce que les troupes afghanes sont fortes de 300 000 hommes et bien équipées contre 75 000 Talibans. »

    Le lendemain de l’interview chez ABC News, Douglas London, ancien responsable du contre-espionnage à la CIA a écrit que le Président avait menti : « Nous avons clairement prévenu les équipes de l’ancien Président Trump comme celles du Président Biden que les forces afghanes allaient probablement capituler. »

    Encore plus inquiétant, Joe Biden a assuré face à ABC News, qu’aucune erreur n'avait été commise et que ce qui s’était passé était inévitable.

    George Stephanopoulos a insisté : « Vos conseillers militaires ont fait part de leur opposition à ce plan de sortie. Ils recommandaient de garder 2 500 soldats U.S. sur place. »

    JB : « Non, ils n’ont pas dit ça… Les opinions étaient partagées. »

    GS : « Ils n’ont pas dit qu’il fallait laisser les troupes sur place pour l’instant ? »

    JB : « Non. Pas que je me rappelle… »

    Des notes de ces réunions pourraient être déclassifiées. Selon le Wall Street Journal, le Chef d’État-Major, le Général Mark Milley tout comme le Secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, auraient expressément recommandé de garder 2 500 hommes sur place pour maintenir la pression et conclure un accord de paix entre les factions afghanes. Ils auraient ajouté qu’un retrait total n’offrait aucune garantie stable.

    On assiste donc à une situation inédite : des hauts responsables n’hésitent plus à contredire leur « patron ». Ou bien ils ont été incompétents et cherchent à se couvrir après coup, ou alors le Président Biden a oublié ce qu’on lui a dit il y a quelques semaines…

    Tout indique que le Président Biden a ignoré les avertissements de ses conseillers et pris une décision précipitée et désastreuse. S’il y avait consensus pour sortir d’Afghanistan, un engagement de près de 20 ans méritait un plan détaillé et prudent. Le résultat est un fiasco qui montre au monde la faiblesse de la première puissance mondiale, dirigée par un homme qui ne semble plus en mesure de remplir sa mission. Un signe ne trompe pas : les grands médias qui l’avaient largement soutenu lors de la campagne électorale sont devenus très offensifs à son égard et ses alliés internationaux ne cachent plus leurs inquiétudes. Un prochain bilan de santé pour Joe Biden est prévu en fin d’année alors que les doutes existaient déjà avant son arrivée à la Maison Blanche… Mais la perspective de voir la Vice-Présidente Kamala Harris, peu expérimentée et très à gauche sur l’échiquier politique américain, ne rassure ni les Américains, ni leurs alliés.

    Ludovic Lavaucelle

    Pour aller plus loin : Something is wrong with the President

    >>> Lire l'article sur : National Review

  • Afghanistan : la déroute des démocraties

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    A lire sur le blog de Christian Vanneste :

    AFGHANISTAN : LA DÉROUTE DES DÉMOCRATIES ! (I)

    En trente ans, les nations “démocratiques” ont systématiquement anéanti les effets de la victoire obtenue à la charnière des années 1980 et 1990. L’implosion de l’URSS, à bout de souffle, avait soulevé l’idée d’un monde unipolaire tendant vers une fin de l’histoire “heureuse” sous la conduite du modèle américain : la démocratie représentative, l’Etat de […]

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    AFGHANISTAN : LA DÉROUTE DES DÉMOCRATIES ! (II)

    La guerre selon Charlie Wilson est un excellent film américano-allemand réalisé  par Mike Nichols. Son “héros” a suscité le soutien décisif des Etats-Unis aux “combattants de la liberté” afghans contre les Soviétiques. Sa conclusion était lucide : “c’est toujours comme ça avec nous : on vient avec nos idéaux, on change le monde et puis […]

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    AFGHANISTAN : LA DÉROUTE DES DÉMOCRATIES ! (III)
    La défaite des Etats-Unis face aux Talibans a deux aspects :  le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan et l’onde de choc qui pourra se propager sous trois formes, d’abord l’islamisme écrasé sous le drapeau de l’Etat islamique pourra inciter ses différentes expressions à reprendre l’offensive ; ensuite, les Etats non-démocratiques se trouveront confortés […]

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    AFGHANISTAN : LA DÉROUTE DES DÉMOCRATIES ! (IV)

    La capitulation de la démocratie la plus puissante du monde devant des bandes de fanatiques ne traduit pas seulement l’évolution des rapports de forces sur la scène mondiale, mais révèle le pourrissement interne des démocraties. On brandit l’Etat de droit et la régularité des élections pour faire semblant d’ignorer que nos pays sont surtout des […]

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  • La catéchèse d'un évêque sur la personne humaine et l'idéologie du genre

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    De Mgr Michael F. Burbidge, évêque d'Arlington, sur le site de son diocèse :

    (traduction DeepL)

    Une catéchèse sur la personne humaine et l'idéologie du genre 
    Mgr Michael F. Burbidge, évêque d'Arlington

    Introduction

    Au cours de la dernière décennie, notre culture a vu l'acceptation croissante de l'idéologie transgenre - c'est-à-dire l'affirmation selon laquelle le sexe biologique et l'identité personnelle d'une personne n'ont aucun lien nécessaire et pourraient en fait se contredire. Selon ce point de vue, "l'identité humaine" est auto-définie et "devient le choix de l'individu". (1) Par conséquent, notre culture connaît une augmentation rapide du nombre de personnes revendiquant une identité contraire à leur sexe biologique. Les tentatives de prise en compte de ces revendications ont déjà entraîné d'énormes bouleversements dans nos systèmes sociaux, juridiques et médicaux.

    Cette situation représente un défi sérieux pour tous les membres de l'Église car elle présente une vision de la personne humaine contraire à la vérité. Elle est particulièrement préoccupante pour nos jeunes, comme l'a averti le pape François :

    Aujourd'hui, les enfants - les enfants ! - apprennent à l'école que chacun peut choisir son sexe. Pourquoi enseigne-t-on cela ? (2)

    Ne jouons pas avec les vérités. C'est vrai que derrière tout ça, on trouve l'idéologie du genre. Dans les livres, les enfants apprennent qu'il est possible de changer de sexe. Le genre, être une femme ou être un homme, serait-il une option et non un fait de nature ? Cela conduit à cette erreur. Appelons les choses par leur nom. (3)

    La "dysphorie de genre" est une condition psychologique dans laquelle un homme ou une femme biologique en vient à sentir que son identité émotionnelle et/ou psychologique ne correspond pas à son sexe biologique et "éprouve une détresse cliniquement significative" en conséquence. (4) Les situations impliquant la dysphorie de genre doivent toujours être abordées avec une charité et une compassion pastorales ancrées dans la vérité. Toute discrimination injuste ou toute insensibilité inutile dans le traitement de ces situations doit être évitée et/ou corrigée.

    En même temps, en répondant à cette question de manière juste et charitable, on ne peut nier ou obscurcir la vérité de notre nature créée et de la sexualité humaine. En effet, la charité exige toujours la présentation claire de la vérité. Comme l'a observé le Pape Saint Paul VI, " C'est une manifestation exceptionnelle de charité envers les âmes que de ne rien omettre de la doctrine salvatrice du Christ ". (5) De la médecine, de la loi naturelle et de la révélation divine, nous savons que chaque personne est créée soit mâle soit femelle, dès le moment de la conception. "Il faut souligner", écrit le pape François, que "le sexe biologique et le rôle socioculturel du sexe (gender) peuvent être distingués mais pas séparés... C'est une chose d'être compréhensif envers la faiblesse humaine et les complexités de la vie, et une autre d'accepter des idéologies qui tentent de séparer ce qui sont des aspects inséparables de la réalité." (6)

    Ce document présente l'enseignement de l'Église catholique sur l'identité sexuelle et la question des transgenres et offre quelques observations pastorales. Il n'a pas pour but d'anticiper ou de répondre à toutes les situations. Il fournit plutôt les principes de l'enseignement catholique pour encourager les fidèles et les guider dans leur réponse à une situation culturelle de plus en plus difficile.  

    Bonté/don de la personne humaine et sexualité humaine

    La personne humaine, créée à l'image de Dieu, est un être à la fois corporel et spirituel. Le récit biblique exprime cette réalité dans un langage symbolique lorsqu'il affirme que "le Seigneur Dieu forma l'homme de la poussière du sol, il souffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant". L'homme, entier et complet, est donc voulu par Dieu. 

    Le corps humain participe à la dignité de "l'image de Dieu" : il est un corps humain précisément parce qu'il est animé par une âme spirituelle, et c'est toute la personne humaine qui est destinée à devenir, dans le corps du Christ, un temple de l'Esprit... 

    L'unité de l'âme et du corps est si profonde qu'il faut considérer l'âme comme la "forme" du corps : c'est-à-dire que c'est grâce à son âme spirituelle que le corps fait de matière devient un corps vivant, un corps humain ; l'esprit et la matière, dans l'homme, ne sont pas deux natures unies, mais leur union forme une seule nature (7).

    L'enseignement de l'Église repose sur trois principes, tous connaissables par la raison humaine. Premièrement, la personne humaine est une "âme incarnée", le composite du spirituel et du physique. L'âme humaine est créée pour animer un corps particulier. Être une personne humaine signifie être une unité de corps et d'âme dès le moment de la conception. Ainsi, le corps révèle non seulement l'âme, mais aussi la personne ; la personne, en tant qu'unité de corps et d'âme, agit à travers le corps. Ainsi, le corps de chaque personne, donné par Dieu dès le moment de la conception, n'est ni étranger ni un fardeau, mais une partie intégrante de la personne.

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