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Débats - Page 513

  • L'antispécisme, début d'une barbarie nouvelle

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    Lu sur Magistro.fr :

    L'antispécisme ou le début d'une barbarie nouvelle

    Pour la philosophe Chantal Delsol, prétendre que les animaux sont des personnes revient non pas à les élever mais à diminuer le statut de la personne humaine.

    Chaque annonce de mauvais traitements sur les animaux enclenche une vague d'antispécisme, comme si à un excès devait répondre toujours un autre excès. Qu'est-ce que l'antispécisme ? C'est l'idée selon laquelle la distinction entre les animaux et les hommes équivaudrait à une forme de racisme. De même que nous avons fini par comprendre que les Noirs et les Blancs appartiennent à la même espèce, la modernité consisterait à présent à comprendre que les animaux et les hommes appartiennent à la même espèce des vivants sensibles. Et donc de les traiter également.
     
    Il y a là un emballement vertigineux et déréglé de l'indifférenciation à l'œuvre dans la postmodernité - aucune distinction n'existe plus car elle serait discrimination : entre les cultures, entre les sexes, ici entre les vivants. La volonté d'aplanir la distinction entre l'homme et l'animal répond au dégoût devant l'humanisme occidental, dégoût bien porté depuis la Seconde Guerre - quand Michel Tournier entendit que Sartre revendiquait l'humanisme, il s'écria : "Nous étions atterrés. Ainsi notre maître ramassait dans la poubelle où nous l'avions enfouie cette ganache éculée." L'humanisme, cette "ganache éculée", signifie que l'homme a plus de valeur que l'animal, à l'origine parce qu'il est fait à l'image de Dieu, plus tard parce qu'il est libre et responsable.

    Il faut souligner que l'humanisme occidental a des torts. Depuis plusieurs siècles (et probablement depuis Descartes) il a exagéré les séparations au point de les rendre ridicules : n'a-t-on pas considéré les animaux comme des objets ? Ne s'imagine-t-on pas aujourd'hui que l'on peut produire des animaux au lieu de les élever ? D'ailleurs on ne voit, et heureusement, aucune voix s'élever pour défendre des méthodes consistant à torturer les animaux ou à les traiter cyniquement. La difficulté, en pareil cas comme toujours, consiste à ne pas tomber dans l'excès inverse, à ne pas conclure, devant certains abattoirs barbares, que les animaux sont des hommes comme nous, et que nous sommes des animaux comme les autres.

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  • Les trois notes d'Amoris Laetitia qui font débat

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    De Lorenzo Bertocchi dans la Nuova Bussola Quotidiana (traduit par nos soins):

    "Amoris Laetitia", trois notes qui suscitent la guerre des interprétations

    A propos des indications relatives aux situations familiales irrégulières contenues dans l’exhortation  apostolique Amoris Laetitia (surtout dans le chapitre 8), une tempête d'interprétations s’est levée durant ces derniers jours. Ainsi, pour certains, le document entier permet enfin d’atterrir dans une Eglise « nouvelle ». Les médias catholiques le disent aussi ; diverses personnalités du monde ecclésial l’évoquent. L’incendie a commencé. En dépit d’importants efforts pour lire le texte de la seule manière possible: en continuité avec le magistère précédent, et puis avec le dépôt de la foi.

    Comme l’a dit le Prof. José Granados à la Nuova Bussola, « si l'on sépare le texte [du chapitre 8, note de l'auteur] du contexte de la discussion synodale ou de sa continuité avec le magistère précédent, il peut certainement y avoir des interprétations erronées ». Dans "Amoris laetitia", il y a une approche pastorale nouvelle à l’égard des couples dits irréguliers, et il y a aussi le discernement au "cas par cas" quant à l'accès aux sacrements pour les couples divorcés et remariés. Dans ce domaine, il y a trois notes dans le texte de l'exhortation (329, 336 et 351) qui provoquent actuellement la discussion. Nous offrons au lecteur quelques éléments du problème, sans avoir la prétention de les résoudre, mais pour mieux les comprendre.

    Note 329: Vivre comme frère et sœur ?

    La note porte sur le paragraphe 298 d’Amoris Laetitia, celui dans lequel il est écrit que les situations « très diverses » dans lesquelles se trouvent les « divorcés qui vivent une nouvelle union (...) ne doivent pas être cataloguées ou verrouillées dans des affirmations trop rigides sans laisser d’espace pour un discernement personnel et pastoral adéquat ». Parmi ces situations, l'Eglise reconnaît aussi celle dans laquelle « l'homme et la femme, pour des motifs graves - tels que, par exemple, l'éducation des enfants - ne peuvent satisfaire à l'obligation de se séparer. » Cette dernière phrase est reprise dans le texte de l'exhortation Familiaris Consortio de saint Jean-Paul II au n° 84.

    Dans ce paragraphe, il est clairement indiqué que ceux qui sont dans la situation susdite (et qui n'ont pas obtenu la reconnaissance de nullité du mariage précédent), pour se conformer à ce qui est bien doivent être «  sincèrement disposés à mener une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage ». C’est à dire, dit encore une fois le texte de Jean-Paul II, qu’ils « assument le devoir de vivre dans la continence complète, ce qui revient à s’abstenir des actes réservés aux couples mariés. » Ceci est aussi la manière indiquée par le texte du pape Wojtyla pour accéder à la réconciliation dans le sacrement de la pénitence et donc pour pouvoir communier.

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  • La Libre Belgique : à Liège, Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance Vita, sera reçu à l’Espace Prémontrés (lundi 18 avril à 18h00)

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  • Arnaud Dumouch propose une clef pour lire et vivre avec fruits « Amoris Laetitia », d’après le Cardinal Schönborn

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    Arnaud Dumouch propose une clef pour lire et vivre avec fruits « Amoris Laetitia », d’après le Cardinal Schönborn (7 mn, 11 avril 2016)

    On peut facilement prouver que l’exhortation apostolique du pape François sur la famille “Amoris laetitia” est parfaitement catholique. Elle ne doit ni être récupérée par les catholiques libéraux qui pensent qu’elle change la morale pour tout permettre, ni rejetée par les catholiques traditionalistes qui pensent qu’elle est confuse et mélange les concepts.

    Dans cette exhortation, de manière simple et limpide est réalisée la marque qui caractérise Jésus : « Vérité et amour marchent ensemble comme deux affectionnées ». C’est cette marque qu’on voit s’exprimer dans ce texte : Jean 8, 11 Alors Jésus dit : "Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus."

    COURS DE PASTORALE (Faire progresser vers Dieu et vers l’amour du prochain)
    https://www.youtube.com/playlist?list...

  • L'interdiction de la recherche sur l'embryon humain est maintenue en Italie

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    L’INTERDICTION DE LA RECHERCHE SUR L'EMBRYON HUMAIN MAINTENUE EN ITALIE

    La Cour constitutionnelle italienne a réaffirmé la légitimité de l'interdiction de la recherche sur l'embryon humain. Dans une décision du mois dernier, la Cour a déclaré que l'article 13 de la loi 40, une loi de 2004 sur la procréation assistée, était constitutionnelle.

    Cette législation avait été contestée par un couple qui avait créé plusieurs embryons dans une clinique de fécondation in vitro. Ce couple a demandé a ce que les « embryons défectueux » soient mis à disposition pour la recherche génétique, bien que la loi 40 l’interdise.

    Le généticien Bruno Dallapiccola, de l'Hôpital du Bambino Gesù, a commenté la décision : « L'embryon est pas simplement une masse de cellules, mais quelque chose de plus qui mérite d'être respecté. La décision de la Cour constitutionnelle, en maintenant l'interdiction d'utiliser des embryons congelés pour la recherche, confirme ce principe. » Il a également exprimé son scepticisme quant à l'utilité des cellules souches embryonnaires humaines : «On n'a pas obtenu les résultats que beaucoup espéraient. L'idée que la recherche sur cellules souches embryonnaires est utile dans le traitement des maladies graves aujourd'hui est, à mon avis, seul un slogan qui ne se reflète pas dans la réalité. Alors que les cellules souches adultes ont conduit à des résultats tangibles qui sont transférables au travail clinique, et tandis que les cellules pluripotentes induites ont conduit à la création de modèles expérimentaux de maladies, les cellules souches embryonnaires n’ont conduit nulle part ».

    Sources: Bioedge (8/04/2016)

  • Amoris Laetitia : la porte ouverte à des débats sans fin ?

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    Lu sur le site de Radio Notre-Dame (Juliette Loiseau) : 

    Thibaud Collin : "Amoris laetitia est plein d'ambivalence"

    Vendredi 8 avril, le Vatican a officiellement publié l'exhortation apostolique "Amoris laetitia". Ce texte synthétise et conclut deux ans de débats autour des deux synodes sur la famille. Thibaud Collin analyse pour Radio Notre Dame ce texte.

    Thibaud Collin est agrégé de philosophie et auteur de "Divorcés-remariés : l'Eglise va-t-elle (enfin) évoluer ?" (DDB, 2014).

    Cette exhortation apostolique Amoris laetitia était très attendue au sein de l'Eglise catholique, mais aussi à l'extérieur. Beaucoup attendait de voir comment, à l'issue de ces deux années de débats et de synode, le pape allait traiter la question des divorcés-remariés. Comment, finalement, le Saint-Père tranche-t-il ce débat ? 

    Sur les divorcés-remariés, le pape ne prend pas position. Il cite le texte du synode de 2015, qui lui-même concluait de manière totalement indéterminée sur cette question. A aucun moment, le pape ne dit  que les divorcés-remariés, qui vivent maritalement, peuvent communier. Mais le texte peut être interprété dans ce sens là. Le pape reste totalement dans l'indétermination. Cela pose un gros problème car tous les débats qui ont eu lieu au moment du synode, et qui ne sont donc pas tranchés, vont repartir de plus belles. Il risque d'y avoir des polémiques indéfinies sur les interprétations à donner au texte.

    La gestion au cas par cas des situations de divorcés-remariés est de nouveau mise en avant dans cette Exhortation apostolique ? 

    Bien sûr, le Pape appelle à traiter la question des divorcés-remariés au cas par cas, dans le respect des exigences de l'Evangile et de la vérité. Mais il y a autant d'éléments qui permettent de trancher dans un sens, les divorcés-remariés peuvent communier dans certains cas, ou dans l'autre, les divorcés-remariés ne peuvent pas communier. Il va donc y avoir deux lectures possibles. D'un côté, il y a ceux qui vont faire une interprétation dans la continuité, en lisant ce texte à partir des écrits de Jean-Paul II et Benoît XVI. Ceux là concluront que la doctrine n'a pas changé. De l'autre côté, il y a ceux qui auront une interprétation de la rupture. Pour eux ce sera une nouveauté, car ils y verront la ligne défendue par le cardinal Walter Kasper finalement adoptée, alors qu'elle avait été refusée par le cardinal Ratzinger sous le pontificat de Jean-Paul II.

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  • Bruxelles : désacralisera-t-on ou non certaines églises?

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    La Libre a révélé depuis la fin mars un plan secret du vicariat de fermetures de nombreuses églises à Bruxelles. Cette annonce dans la presse choque de nombreux paroissiens qui ne veulent absolument pas entendre parler de ces fermetures en catimini. Des paroisses très vivantes seraient sur la liste des paroisses à fermer. A l'époque ou le Pape François demande d'aller aux périphéries il serait temps que les responsables du vicariat pensent à un projet dynamique à proposer plutôt qu'agir en gestionnaire froid ....

    De Christian Laporte sur le site de lalibre.be :

    Désacraliser ou pas les églises ?

    Les défenseurs du maintien de toutes les églises de Bruxelles remontent au créneau.

    Le temps passe vite, très vite mais les enjeux demeurent et restent d’une grande actualité : voici déjà près de quatre ans, un groupe de chrétiens engagés de la région bruxelloise organisait un premier symposium sur l’avenir des lieux du culte aux Facultés universitaires Saint-Louis dans la perspective de la réorganisation des entités paroissiales en unités pastorales qu’avait lancée Mgr Jozef De Kesel lorsqu’il était l’évêque de la capitale. Aujourd’hui, ces dernières se sont muées en Université et les promoteurs de l’initiative de septembre 2012 remettent cela ce samedi 16 avril dans les locaux de l’Alma Mater catholique sise au cœur de la ville.

    Des Apôtres proches de Mgr Léonard

    Quelques mois auparavant, tous les regards se focalisaient sur l’église Ste-Catherine au "Vismet" que les autorités ecclésiales du Vicariat avaient décidé de fermer. On sait que la persévérance y fut payante puisque l’église du Marché aux Poissons a finalement rouvert ses portes avec la bénédiction du désormais ex-archevêque André-Joseph Léonard qui y a installé la Fraternité des Saints Apôtres. Un courant ecclésial nouveau cher à son cœur et à celui du prêtre marseillais Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine… En principe, ce ne serait qu’une réouverture provisoire d’un an mais le succès des activités organisées sur place a renforcé dans leurs convictions celles et ceux qui se sont engagés sans compter, à contre-courant des responsables régionaux. Pour eux, une nouvelle fermeture, définitive, celle-là serait un camouflet pour une frange des fidèles qui y ont trouvé un nouveau point de chute.

    Une remobilisation générale

    La révélation par "La Libre" dans ses éditions du 22 mars dernier que l’Eglise de Bruxelles envisage toujours de fermer des lieux du culte dans la région mais après une consultation des paroisses concernées a, évidemment, "boosté" l’intérêt pour le deuxième symposium. En effet, il se tiendra aussi dans la foulée d’une pétition pour le maintien de toutes les paroisses de l’Unité pastorale de Stockel aux Champs. Cette dernière avait démarré en force mais semble quelque peu faire du surplace aujourd’hui, ayant récolté 473 signatures. Cela dit, dans d’autres paroisses catholiques bruxelloises se lèvent aussi des voix pour le maintien intégral de toutes les paroisses et donc de l’ouverture de toutes les églises. Voilà qui promet de nouvelles et belles joutes oratoires dès ce prochain samedi mais également dans les semaines et les mois à venir lorsqu’il faudra trancher dans ce délicat dossier où les arguments pour et contre ne facilitent pas des compromis faciles…

    Renseignements : 0475/90.12.56 ou symposiumeglisesbxl@gmail.com

  • Couples non mariés, divorcés remariés : le pari osé du pape François

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    Du philosophe Thibaud Collin, dans le journal « Le Monde », ce commentaire sur « Amoris laetitia »,  l’Exhortation post-synodale du pape François :

    C’est peu dire que la publication de l’exhortation apostolique Amoris laetitia (La joie de l’amour) était attendue. Avec ce texte prend fin un processus commencé en février 2014 par lequel le pape François voulait mettre fin à une crise ayant éclaté dans l’Eglise en juillet 1968, avec la publication de l’encyclique Humanae vitae sur la régulation des naissances. Depuis cette date, le débat pastorale et moral n’a pas cessé et l’hémorragie des fidèles non plus, au moins dans les pays de vieille chrétienté.

     « L’affrontement entre les plus hauts cardinaux de l’Eglise porte depuis deux ans sur la possibilité de donner la communion, voire la réconciliation, aux divorcés remariés civilement. Rappelons que Jean-Paul II avait déjà répondu à cette question ; mais c’était il y a 35 ans dans sa propre exhortation suite au synode de 1980 sur la famille. Il avait affirmé dans Familiaris consortio que ces fidèles vivant dans une contradiction objective avec ce que signifie la communion eucharistique ne pouvaient pas y accéder ; sauf à se séparer, ou à vivre dans la continence parfaite s’ils ne pouvaient pas se séparer pour de graves raisons (l’éducation de leurs enfants). Cette règle directement liée à la doctrine sur trois sacrements (mariage, eucharistie et réconciliation) est apparue à un nombre toujours plus important de fidèles et de pasteurs comme trop dure et comme un repoussoir, analogue à ce que l’interdit de la contraception avait produit en termes d’incompréhension et de défection. Chargé par le pape François lui-même d’étudier cette question, le dernier synode d’octobre 2015 n’a pas tranché et lui a adressé un texte final consultatif suffisamment indéterminé pour que chacune des positions puisse y lire ce qu’elle juge pertinent.

    Le pape François publie aujourd’hui un long texte de plus de 200 pages dans lequel un chapitre entier (le 8e) est consacré à « Accompagner, discerner et intégrer la fragilité » les personnes en situation « irrégulières ». La lecture attentive de ce chapitre permet d’affirmer que le pape François ne tranche pas, lui non plus. Il reste dans l’indétermination, et il prend ainsi le grand risque d’une polémique interprétative, mais décuplée cette fois-ci en raison de l’autorité de ce document. 

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  • "L’approche subjective de l’exhortation apostolique du pape François vient compléter le point de vue objectif de Familiaris Consortio"

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    Jean-Marie Dumont interroge le Père Michelet (site de Famille Chrétienne); on ne peut pas dire que cela rende les choses simples ni faciles à aborder :

    Amoris Laetitia ouvre-t-elle la porte de l’eucharistie ?

    Pour le père Thomas Michelet, dominicain chargé de cours de sacramentaire à l’Angelicum, l’approche subjective de l’exhortation apostolique du pape François vient compléter le point de vue objectif de Familiaris Consortio.

    L’exhortation du pape « La Joie de l’amour » ouvre-t-elle la porte de l’eucharistie aux personnes divorcées remariées ?
    Elle ne l’ouvre ni ne la ferme. La question n’est pas posée en ces termes mais plutôt en termes de « logique d’intégration », dans plusieurs domaines : liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel (n. 296). Cela suppose de redécouvrir que l’eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne, n’est pas le tout et qu’il y a d’autres lieux de communion.

    L’exhortation apostolique Familiaris Consortio réaffirmait la discipline de l’Église « fondée sur l'Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés ». Cette disposition est-elle caduque ?
    Familiaris Consortio n. 84 soulignait qu’un remariage après divorce était en contradiction objective avec la communion d’amour entre le Christ et l’Église qui s’exprime dans l’Eucharistie. Cela demeure, mais on ajoute le point de vue complémentaire de la conscience des personnes, qui n’ont pas nécessairement la perception subjective d’une telle contradiction.

    L’exhortation apostolique Familiaris Consortio prévoyait que des divorcés remariés ne pouvant pas, pour de graves motifs (éducation des enfants), rompre leur nouvelle union, pouvaient accéder aux sacrements de pénitence et de l’eucharistie, à condition notamment de vivre dans la continence. L’exhortation apostolique « La joie de l’amour » va-t-elle plus loin ?
    Cette voie d’accès aux sacrements reste valable (n. 295 et note 329) mais on admet que, dans certains cas, la séparation pouvait être inévitable et même moralement nécessaire (n. 238) ; de même dans la nouvelle union, la « grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience qu’on commet de nouvelles fautes », certaines circonstances pouvant diminuer considérablement la liberté de choix (n. 295 et 298).

    L’exhortation apostolique « La joie de l’amour » remet-elle en question certaines dispositions de Familiaris consortio ?
    Sans renoncer à l’approche objective de Familiaris consortio et du Canon 915 du code de droit canonique, il faut considérer le plan subjectif pour lequel « il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel » (n. 298). Or on ne peut communier avec un péché grave sur la conscience (Catéchisme 1384, 1415). Donc si l’on n’a pas de péché grave en conscience, ne faut-il pas en conclure que l’on peut communier ?

    Que penser de la note 351, qui semble introduire une forme d’ambiguïté ?
    C’est la suite de la distinction précédente entre les deux plans, dont on tire la conclusion. Dans une « situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement » (n. 302), la note 351 évoque « l’aide des sacrements » ; alors que le point de vue objectif dans Familiaris consortio et le Canon 915 s’y oppose.

    Quel regard portez-vous d’une manière plus générale sur l’approche qui est faite, dans l’exhortation apostolique La Joie de l’amour, de la question des divorcés remariés ?
    Les deux plans (objectif et subjectif) ne sont pas suffisamment intégrés. On risque alors d’aboutir à la « double morale » que dénonçait Veritatis Splendor (n. 56) et que veut éviter Amoris laetitia (n. 297) : d’un côté une morale de l’objectivité qui parle de péché grave et interdit l’accès au sacrement ; de l’autre une morale de la conscience qui le nie.

    Quelles sont les questions que soulève l’exhortation apostolique sur ce sujet, et qui pourraient donner lieu à une recherche/ un approfondissement théologique ultérieur ?
    Si l’on veut que « Amour et Vérité se rencontrent » (Amoris laetitia et Veritatis Splendor), il faut articuler les deux plans en rappelant que le « discernement selon l’enseignement de l’Église » (AL 297) doit viser la réception de la norme au for interne, la prise de conscience de la contradiction objective, et ainsi la décision mûre de ne plus communier tant que cette contradiction ne sera pas pleinement résolue en vérité.

  • On doit proposer des alternatives concrètes à l'avortement

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    Lus sur atlantico.fr ces propos d'une journaliste "pro-choix" :

    Eugénie Bastié : “On doit proposer des alternatives concrètes à l’avortement, comme l’ouverture de centres d’aides à la grossesse”

    A l'occasion de la sortie de son ouvrage "Adieu mademoiselle, la défaite des femmes", Eugénie Bastié revient sur les combats du féminisme contemporain, ses contradictions (réelles) et ses erreurs. Comme celui d'ériger l'avortement comme un progrès social sans défaut ; quand un grand nombre de femmes en souffrent.

    Atlantico : Dans votre livre "Adieu mademoiselle, la défaite des femmes", vous rappelez que la loi Veil de 1974 sur l'IVG était "une concession au réel". Quel était l'esprit de cette loi, et que voulez-vous dire par là ?

    Eugénie Bastié : Je cite Simone Veil, à la tribune de l’Assemblée nationale : " L’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. " Elle ne parle pas une seule fois de " droit " mais de situation d’urgence absolue, face au sort de milliers de femmes qui allaient de toute façon avorter dans des conditions épouvantables.

    Il est frappant d’entendre les féministes actuelles expliquer que Veil avait dû faire ces concessions à l’époque à cause du patriarcat tout puissant. Elle aurait, selon une réécriture orwelienne de l’histoire, pratiqué une sorte de " taqyia " féministe pour tromper ses adversaires. Ce qu’elle voulait en réalité, c’était le droit à l’avortement, nous disent-elles pour justifier le récent " toilettage " de la loi. Je crois l’inverse. La loi Veil est une loi de santé publique, pas une loi sociétale. Je cite encore Pasolini, qu’on ne peut pas accuser de bigoterie, qui écrivait à la même époque: " Je suis contre l’avortement, mais pour sa légalisation ". Il s’érigeait contre le " triomphalisme " des féministes qui, en faisant de l’avortement un " droit fondamental ", en oubliant le caractère sacré de la vie et le mystère de la filiation, ajoutaient leur pierre à l’entreprise néolibérale de marchandisation du vivant. 

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  • Une analyse critique d'“Amoris Laetitia” proposée par “Voice of the Family”

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    “Voice of the Family” publie une première analyse critique d'“Amoris Laetitia”

    “Voice of the Family”, une coalition d'associations provie et pro-famille a publié cet hier soir une analyse critique de l'Exhortation apostolique “Amoris Laetitia”. Je vous en propose ici ma traduction. On notera particulièrement la citation tronquée et hors contexte de “Gaudium et Spes”. – J.S.

    La promulgation de l'Exhortation apostolique Amoris Laetitia par le pape François marque la conclusion d'un processus synodal qui a été dominé par des tentatives visant à saper la doctrine catholique sur les questions relatives à la vie humaine, au mariage et à la famille ; sur des questions qui comprennent, mais qui ne se limitent pas à l’indissolubilité du mariage, la contraception, les méthodes artificielles de reproduction, homosexualité, l'idéologie du genre et les droits des parents et des enfants. Ces tentatives en vue d'altérer la doctrine catholique affaiblissent le témoignage de l'Eglise en faveur des vérités d’ordre naturel et surnaturel et ont menacé le bien-être de la famille, spécialement les plus faibles ou les plus vulnérables.

    L'Exhortation apostolique Amoris Laetitia est un document très long, qui aborde une vaste quantité de sujets relatifs à la famille. De nombreux passages reflètent fidèlement l'enseignement catholique mais cela ne peut en aucun cas atténuer la gravité des passages qui sapent l'enseignement et la pratique de l'Eglise catholique. Voice of the Family a l'intention de présenter des analyses complètes des problèmes sérieux que pose le texte au cours des jours et des semaines à venir.

    Voice of the Family exprime d'emblée un certain nombre d'inquiétudes, avec le plus grand respect pour l'office pontifical ; et ce uniquement en raison d’un désir sincère d'assister la hiérarchie dans la proclamation de la doctrine catholique sur la vie, le mariage et la famille, et pour promouvoir le bien authentique de la famille et de ses membres les plus vulnérables.

    Nous considérons qu’en soulevant les problèmes suivants nous remplissons notre devoir tel que l’expose clairement le code de droit canonique :

    « Selon le savoir, la compétence et le prestige dont ils jouissent, ils ont le droit et parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l’Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauvent l’intégrité de la foi et des mœurs et la révérence due aux Pasteurs, et en tenant compte de l’utilité commune et de la dignité des personnes » (canon 212 §3).

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  • Les Visiteurs 3 ou la Révolution sous son vrai visage

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    De Jean-Christophe Buisson sur Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Les Visiteurs 3 ou le vrai visage de la Terreur

    FIGAROVOX/CINÉMA - Jean-Christophe Buisson a vu Les Visiteurs 3 - La Révolution. Il estime que Jean-Marie Poiré et Christian Clavier ont pris le parti inédit et courageux de se saisir à bras-le-corps de cette page sombre de l'histoire de France. Sans complexe ni manichéisme.

    Jean-Christophe Buisson est journaliste et écrivain. Il dirige les pages culture et art de vivre du Figaro Magazine. Il est notamment l'auteur d'Assassinés (Perrin, 2013).

    Depuis 1870 et l'instauration de la République en France, la Révolution a plutôt bonne presse. Le mot lui-même est synonyme universel de progrès, de nécessité, d'avancée, qu'il concerne un nouveau médicament, la mécanisation des outils agricoles ou les régimes alimentaires. Politiquement, il sonne comme une promesse d'avenir radieux: même le maréchal Pétain, instituant pourtant un régime aux accents résolument contre-révolutionnaires, se sentit obligé de reprendre le terme, invitant la France à se lancer dans une «Révolution nationale». Et nous ne parlons pas d'Hitler et de sa «révolution nationale-socialiste»… Quant à l'événement lui-même, bien que Lénine, Trotski, Mao, Pol Pot et quelques autres dictateurs sanguinaires s'en fussent réclamés à corps et à cris (surtout ceux de leurs millions de victimes), il n'en garde pas moins, dans les livres d'Histoire comme dans la classe politique ou médiatique dominante, auréolé d'un prestige certain. 1789, c'est neuf, donc c'est bien.

    Bien sûr, une école de pensée contre-révolutionnaire qui va de Louis de Bonald à Charles Maurras s'est attelée, depuis deux siècles, à insister sur ses noirs aspects et ses fâcheuses conséquences. Mais la somme de ses réussites (droit de vote, Droits de l'Homme, abolition de l'esclavage, établissement d'une Constitution, création d'une Assemblée nationale, émancipation des Juifs, liberté de la presse, etc.) est jugée supérieure à celle de ses désagréments (guerre civile en Vendée, guerre contre la moitié de l'Europe, destruction des communautés traditionnelles, confiscation ou destruction des biens du clergé, loi Le Chapelier interdisant les regroupements professionnels et la grève, etc.). Cette vision globalement positive de la Révolution a conduit les cinéastes à la représenter, à de rares exceptions près (le sublime Le Duc et l'Anglaise, d'Eric Rohmer) de manière globalement positive. La Bastille vidée plutôt que les prisons remplies. La joie illuminant le visage des paysans libérés du servage plutôt que la grimace des propriétaires et des prêtres sur le point d'être raccourcis. Des foules qui réclament du pain plutôt que des têtes. La terrine plutôt que la Terreur.

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