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Doctrine - Page 100

  • "Ouverture", "repentance" : en marche vers la Nouvelle Eglise Bergoglienne...

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    De Maxime Davert sur le site de l'Homme Nouveau :

    Vous avez dit « ouverture » et « repentance » ?
    ou en marche vers la Nouvelle Eglise bergoglienne !

    Vous avez dit « ouverture » et « repentance » ?  <br>ou en marche vers la Nouvelle Eglise bergoglienne !
    Soeur Christine Danel, supérieure de la Xavière, a prononcé une méditation lors du grand rassemblement jésuite.

    Nous sommes de plus en plus nombreux à nous sentir étrangers dans notre Eglise catholique désormais qualifiée de « synodale », selon l’expression à la mode dernier cri inventée par ce qui reste des milieux progressistes. Cela fait dire à cette dame pieuse d’une paroisse romaine : « Mais, ils vont nous obliger à retourner dans les catacombes ! ». De fait, nous assistons, effarés, à l’émergence inexorable d’une pseudo-Eglise néo-moderniste qui, tel un chancre, ronge ce qui reste d‘un tissu ecclésial pourtant bien exsangue - du moins en Occident - pour mieux se substituer, le moment venu, à la vraie Eglise, une, sainte, catholique et apostolique, la dernière estocade étant au programme lors du prochain « synode sur la synodalité » ( !).

    Progressivement, l’Eglise DE France se met au diapason d’un pontificat dont le double but avoué est de : 1. Montrer un « visage de l'Eglise qui accueille tout le monde ». D’où notamment l'éthique de situation, c’est-à-dire l’adaptation des lois morales intangibles aux cas individuels, ainsi que la repentance et la pénitence permanentes, symptôme d’une institution à bout de souffle et à la remorque du monde libéral apostat. 2. « Changer » l’Eglise en modifiant profondément ses modes de gouvernement et de décisions, d’où le «synode sur la synodalité» qui va durer deux années. 

    En France, ces jours-ci, pour peu qu’on soit encore doté d’une raison… raisonnante et raisonnable (ou d’un certain bon sens), nous avons assisté médusés à une illustration de ces deux points sur un mode pour le moins stupéfiant.

    - « Au large avec Ignace ! » (ou plutôt : « au large Ignace ! » ?) à Marseille : le rassemblement de la « famille jésuite » où étaient attendus 7000 membres, sympathisants et simple curieux, dont 2000 enfants… En réalité, le ban et l’arrière ban du progressisme intellectualiste de ce début du XXI siècle, qui reconnaissent en Bergoglio leur « grand timonier », s’étaient donné rendez-vous pour une démonstration de force « bobo ». Car, hormis quelques visiteurs « rigides » en clergyman noir ou gris qui s’étaient égarés entre les stands, toisés par les participants en tenue de ville plutôt élégants, la foule n’était pas celle des rassemblements des années de l’immédiat après-concile, aux tenues « popu », voire « crade » (surtout les prêtres) où trônaient les portraits marxistes à la Che Guevarra. Les bourgeois du genre Centre Sèvres arpentaient le salon avec une mine à la fois satisfaite d’une Eglise « en marche et en sortie » et faussement ouverte sur les périphéries… Point de « Père » jésuite à l’horizon dans ce vase clos de l’entre-soi intellectuel progressiste, du moins apparemment, ou si peu, ou plutôt, çà et là, quelques disciples de l’infortuné saint Ignace de Loyola à la tenue sélect, dont la veste était parfois ornée d’une croix si minuscule… La messe de la Toussaint fut « présidée » par Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille. Elle débuta par une litanie des saints de la famille ignatienne, occasion d’une farandole d’enfants et de jeunes autour du « président »... Les chants liturgiques puisèrent dans les « trésors » des différents mouvements ignatiens : Communauté de Vie Chrétienne (CVX), Communauté du Chemin Neuf, Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ)… L’Evangile fut chanté sur un air musical composé spécialement pour ce jour et invitant à une participation de l’assemblée, « dans une manière de s’approprier la Parole de Dieu ». L’homélie de Mgr Aveline, brève et sirupeuse, fut suivie d’une méditation (on évite encore le mot « homélie ») de Christine Danel, supérieure générale de la Xavière en tailleur rosâtre et cheveux à la Jeanne d’Arc, la consœur de celle qui, à Rome, fait la pluie et le beau temps au synode des évêques, l’ineffable et bavarde Nathalie Becquart. Ce fut un festival de réflexions d’un goût douteux mêlant imprécations et revendications. Mais, pour une fois, l’Eglise-institution si « rigide » donnait la parole à une femme ; il fallait donc profiter de cette aubaine… En voici un morceau choisi… et les derniers mots : « Heureux, heureux, heureux … c’est la proclamation que nous entendons chaque année à la Toussaint. Tous saints ? Comment oser parler de sainteté après la découverte de l’ampleur des crimes perpétrés au sein de l’Eglise ? Comment la sexualité, le pouvoir, le sacré ont-ils pu être dévoyés à ce point ? Il nous faut beaucoup d’humilité dans nos discours, et bien du courage dans nos actes pour nous réformer… M’est revenue ces temps-ci cette phrase de Pascal. « Qui fait l’ange fait la bête… » Non, nous ne sommes pas des anges, mais bien des êtres humains ! « Homme et femme Dieu les créa ! » nous dit la Genèse. Et d’ailleurs, Dieu vit que cela était très bon ! Nous avons du chemin à faire pour déployer cette altérité et complémentarité, dans tous les domaines de la vie de l’Eglise, y compris dans l’accès à la parole et à la gouvernance, pour la recevoir vraiment comme une richesse, un don de Dieu! Êtres humains sexués, et donc par définition incomplets, en manque, nous sommes des êtres de désir, un désir qui nous tourne vers l’autre, et vers le Tout Autre! Ainsi, la sainteté n’est pas d’être parfait, avec l’illusion d’être « des anges » ! L’illusion de la perfection est un leurre, qui peut nous conduire à la frustration, au dépit, ou à l’hypocrisie, pour masquer nos manquements.»… Conclusion (ouf !) : « Bonne fête de la Toussaint ! »… On serait tenté d’ajouter : « Quand même ! ». Enfin, cerise sur le gâteau, la sortie du « président de l’Eucharistie » et de ses « concélébrants » fut saluée par une chanson de qualité moyenne au rythme trépidant dans une ambiance de discothèque destinée sans doute à montrer que, décidemment, sous ce pontificat l’Eglise est « en sortie » (mais pour aller où ?).

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  • "Le mystère de l'Eucharistie dans la vie de l'Église" : ce que les évêques américains ont réellement dit à Baltimore

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    De George Wigel sur The Catholic World Report :

    Ce que les évêques ont vraiment dit à Baltimore

    Les catholiques qui doutent de ce qu'ils lisent dans la presse sur pratiquement tous les autres sujets ne devraient pas mordre à l'hameçon lancé par les médias et penser que les évêques ont esquivé la "question de l'avortement" au moment crucial.

    18 novembre 2021

    Après que les évêques des États-Unis ont adopté "Le mystère de l'Eucharistie dans la vie de l'Église" le 17 novembre, il a fallu moins d'une heure au Washington Post pour déformer ce que le document enseignait, puisque l'article en ligne du Post était intitulé "La Conférence des évêques catholiques des États-Unis approuve le document sur la communion sans pointer du doigt les politiciens qui soutiennent le droit à l'avortement."

    Le Wall Street Journal, qui a eu toute la journée pour réfléchir à la déclaration des évêques, s'est lui aussi complètement trompé, en titrant le lendemain : "Les évêques évitent la question de l'avortement dans les directives sur la communion".

    Si je peux emprunter la formule à un païen, Jeremy Bentham, c'est un non-sens sur des échasses.

    Pour ceux qui s'intéressent à cette facette particulière d'une déclaration finement élaborée destinée à raviver l'étonnement et la vigueur eucharistiques dans l'Église, voici les paragraphes clés avec leurs notes de bas de page :

    38. Le Pape François nous a prévenus que dans notre "culture du jetable", nous devons combattre la tendance à considérer les gens comme "jetables" : "Il semble que certaines parties de notre famille humaine puissent être facilement sacrifiées pour le bien d'autres personnes considérées comme dignes d'une existence insouciante. En fin de compte, "les personnes ne sont plus considérées comme une valeur primordiale dont il faut prendre soin et qu'il faut respecter, surtout lorsqu'elles sont pauvres et handicapées, "pas encore utiles" - comme les enfants à naître, ou "dont on n'a plus besoin" - comme les personnes âgées".(1) En tant que chrétiens, nous avons la responsabilité de promouvoir la vie et la dignité de la personne humaine, d'aimer et de protéger les plus vulnérables parmi nous : les enfants à naître, les migrants et les réfugiés, les victimes de l'injustice raciale, les malades et les personnes âgées.

    39. Le Concile Vatican II souligne l'importance de la révérence envers la personne humaine. "Chacun doit considérer son prochain sans exception comme un autre soi-même, en tenant compte avant tout de sa vie et des moyens nécessaires pour la vivre dignement, afin de ne pas imiter l'homme riche qui n'a pas eu le souci du pauvre Lazare.(2) Le Concile poursuit en disant que

    "tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme tout type de meurtre, de génocide, d'avortement, d'euthanasie ou d'autodestruction volontaire, tout ce qui viole l'intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, les tourments infligés au corps ou à l'esprit, les tentatives de contraindre la volonté elle-même ; tout ce qui porte atteinte à la dignité humaine, comme les conditions de vie infrahumaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l'esclavage, la prostitution, la vente de femmes et d'enfants, ainsi que les conditions de travail indignes, où les hommes sont traités comme de simples outils pour le profit, plutôt que comme des personnes libres et responsables ; toutes ces choses et d'autres semblables sont des infamies. Elles empoisonnent la société humaine, mais elles font plus de mal à ceux qui les pratiquent qu'à ceux qui en souffrent. " (3)

    48. Nous devons également garder à l'esprit que "la célébration de l'Eucharistie présuppose que la communion existe déjà, une communion qu'elle cherche à consolider et à porter à sa perfection".(4) L'Eucharistie est le sacrement de la communion ecclésiale, car elle signifie et réalise pleinement la communion avec le Christ qui a commencé au Baptême. Cela inclut la communion dans sa "dimension visible, qui implique la communion dans l'enseignement des Apôtres, dans les sacrements et dans l'ordre hiérarchique de l'Église".(5) De même, la réception de la Sainte Communion entraîne la communion avec l'Église dans cette dimension visible. Nous répétons ce que les évêques américains ont déclaré en 2006 :

    "Si un catholique, dans sa vie personnelle ou professionnelle, devait sciemment et obstinément rejeter les doctrines définies de l'Église, ou sciemment et obstinément répudier son enseignement définitif sur les questions morales, il diminuerait cependant sérieusement sa communion avec l'Église. La réception de la sainte communion dans une telle situation ne serait pas en accord avec la nature de la célébration eucharistique, de sorte qu'il devrait s'en abstenir. "(6)

    La réception de la Sainte Communion dans une telle situation est également susceptible de provoquer un scandale chez les autres, en affaiblissant leur volonté d'être fidèles aux exigences de l'Évangile(7).

    49. La communion avec le Christ et son Église implique donc à la fois la "communion invisible" (être en état de grâce) et la "communion visible". Saint Jean Paul II a expliqué :

    "Le jugement sur l'état de grâce n'appartient évidemment qu'à la personne concernée, puisqu'il s'agit d'un examen de conscience. Cependant, dans le cas d'un comportement extérieur gravement, clairement et résolument contraire à la norme morale, l'Eglise, dans sa préoccupation pastorale pour le bon ordre de la communauté et par respect pour le sacrement, ne peut manquer de se sentir directement concernée. Le Code de droit canonique fait référence à cette situation de manque manifeste de dispositions morales appropriées lorsqu'il affirme que ceux qui "persistent obstinément dans un péché grave manifeste" ne doivent pas être admis à la communion eucharistique "(8).

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  • En voulant démocratiser le pouvoir du gouvernement ecclésial, on risque de vouloir changer la réalité divine du pouvoir de juridiction donné par le Christ à son Église

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    D'Aline Lizotte sur Smart Reading Press :

    LA DÉMOCRATISATION DU POUVOIR DU GOUVERNEMENT ECCLÉSIAL EST-ELLE UNE SOLUTION AUX ABUS SEXUELS ?

    Dans son Rapport, la Commission Sauvé formule quarante-cinq recommandations aux évêques pour prévenir toute répétition du phénomène «systémique» des violences sexuelles sur mineurs et majeurs vulnérables. La dernière réunion de la Conférence des évêques de France semble avoir confirmé cette vision, en déclarant que l’Église porte, en vertu de sa structure systémique de gouvernement, la responsabilité des abus sexuels en son sein. Au risque de vouloir changer la réalité divine du pouvoir de juridiction donné par le Christ à son Église.

    Bien que Montesquieu montre que la séparation des pouvoirs – législatif, exécutif, et judiciaire – soit une condition de l’efficacité et de la stabilité du gouvernement étatique, bien que la majorité des États modernes l’ait adoptée malgré de véritables difficultés pour la mettre réellement en acte, il semble, depuis la Révolution française, que ce régime de séparation des pouvoirs ait contribué à une certaine pérennité des États Modernes.

    Cette séparation des pouvoirs exige, au moins au niveau du législatif, la mise en place d’un pouvoir et d’un contre-pouvoir. Ce pouvoir et son contre-pouvoir s’expriment dans le domaine législatif par la «majorité» et son «opposition». Le pouvoir exécutif s’exprime quant à lui par le «cabinet» ministériel qui entoure le chef de l’État, soit qu’il soit nommé, comme c’est le cas en France, soit qu’il s’agisse d’une Chambre Haute partageant dans certains domaines le pouvoir exécutif avec un président, comme c’est le cas du président de la Maison Blanche. Le contre-pouvoir s’exerce en France à l’Assemblée nationale, en Angleterre au Parlement, aux USA au Sénat et à la Chambre des représentants.

  • Le pape à venir : plutôt Jean-Paul III que Jean XXIV

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le pape à venir : plus Jean-Paul III que Jean XXIV

    8-11-2021

    Il ne confondra pas ses opinions personnelles avec l'enseignement constant de l'Église ; il accueillera les critiques sérieuses de ceux qui partagent la responsabilité de l'Église ; et s'il parle durement aux autres, il ne rabaissera ni sa propre dignité ni celle des autres. Dans la papauté de l'avenir vue à travers les yeux du biographe de Karol Wojtyla, Weigel, on peut voir à contre-jour une réaction au système François. Plus un Jean Paul III qu'un Jean XXIV.

    Le livre The Next Pope de George Weigel, publié l'année dernière en Amérique par Ignatius Press et maintenant en Italie par Fede & Cultura, est arrivé en Italie. Le théologien et biographe de Jean-Paul II tente de préfigurer ce que devrait être et ce que devrait faire le successeur de François, celui que ce dernier, de son côté, a déjà appelé "Jean XXIV". Le livre aborde tous les aspects d'une sorte d'"agenda papal", en se concentrant non seulement sur les choses à faire, mais aussi et surtout en précisant le sens du ministère pétrinien par rapport aux différentes sphères de la vie de l'Église et du monde, et surtout par rapport à l'évangélisation, ou nouvelle évangélisation, un concept que Weigel aime reprendre à Jean-Paul II.

    La figure de ce dernier est très présente dans le livre, comme l'un des points de référence fondamentaux pour le nouveau pape. Cela est sans doute dû à la familiarité de Weigel avec un pontife dont il a écrit une biographie détaillée, mais cela tient aussi à la vision que Weigel exprime des besoins de l'Église aujourd'hui. En parcourant les différents chapitres du livre, le lecteur est de plus en plus convaincu que, tout bien considéré, l'esprit et le cœur de Weigel sont davantage faits pour un Jean XXIV que pour un Jean Paul III. Soyons clairs, l'auteur exprime une grande estime pour Jean XXIII et évalue positivement, même si ce fut trop hâtif, son ouverture à l'Esprit en convoquant le Concile, et place aussi bien Jean Paul II que Benoît XVI dans la continuité de celui-ci. Selon lui, c'est précisément cette continuité qui doit être reprise par The Next Pope et relancée, raison pour laquelle il n'est pas sans fondement de lire dans le livre le souhait, jamais déclaré mais indiqué en filigrane, d'un Jean-Paul III.

    Lu de cette façon, le livre est aussi une description implicite des grandes lignes du pontificat actuel qui, par rapport aux besoins d'évangélisation que le prochain pape devrait faire siens, montrent leurs côtés sombres. Les exemples sont nombreux.

    Weigel, en tant que wojtylien convaincu, parle encore d'évangélisation et même de nouvelle évangélisation. Ces concepts, surtout le second, sont clairement dans le moule de Jean-Paul II. Des concepts qui, pourtant, sont aujourd'hui négligés, voire abandonnés. Les réitérer et en faire une extrême nécessité de l'Église de demain, c'est lier le discours non pas à François mais précisément à Jean-Paul II. L'expression "nouvelle évangélisation" peut revêtir deux significations. Dans un premier sens, elle signifie "différente de ce qu'elle était auparavant", dans un second sens, elle signifie "celle de la première évangélisation lancée et relancée". Le premier sens est celui de François, le second celui de Jean-Paul II. Mais il est clair que Weigel l'utilise dans ce second sens et, par conséquent, ne peut s'empêcher de signaler indirectement les obscurités du premier sens. C'est seulement le fait qu'il parle de "nouvelle évangélisation" alors que plus personne dans l'Eglise de François n'utilise cette expression et que se répand plutôt l'idée que de telles revendications seraient entachées de prosélytisme, ce qui traduit un choix clair.

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  • Eglise : l'absolutisme monarchique du pape sur la sellette

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    François législateur suprême ? Non, fossoyeur du droit

    Le 10 octobre, le Pape François a mis en branle un synode-mammouth sur la synodalité, comme s’il voulait pour la première fois donner la parole au peuple de Dieu dans son ensemble. Mais il a tout de suite fait savoir – par la bouche du secrétaire général du synode, le cardinal Mario Grech – qu’une fois parvenu au document final, il n’est pas dit qu’on devra le voter. On n’aura recours au comptage des voix que dans des cas extrêmes, « comme instance ultime et non désirable ». Et dans tous les cas, pour ensuite remettre le document au Pape, qui en fera ce qu’il voudra.

    Que la synodalité tant vantée par le Pape François se réduise à une telle pratique digne d’un parti léniniste ne devrait surprendre personne, étant donné l’absolutisme monarchique éhonté avec lequel il gouverne l’Église, sans précédent avec les Papes avant lui.

    Il y a jusqu’ici au moins deux preuves écrasantes de cet absolutisme. La première est bien connue, la seconde l’est moins.

    *

    La preuve bien connue réside dans la manière avec laquelle le Pape François a téléguidé les trois synodes précédents, en particulier celui sur la famille, si l’on en croit notamment ce que le secrétaire spécial de ces assises, l’archevêque Bruno Forte, a lui-même innocemment révélé une fois l’opération conclue.

    Nous étions alors le 2 mai 2016 et voici comment Mgr Forte, lors d’une allocution dans le théâtre de la ville italienne de Vasto, a relaté la réponse que lui avait faite le Pape François à la veille du synode, à sa question concernant la manière de procéder sur la question brûlante de la communion des couples illégitimes :

    « Si nous parlons explicitement de la communion aux divorcés remariés, ceux-là [c’est-à-dire les cardinaux et évêques contraires] – tu n’as pas idée du foutoir qu’ils vont faire !  Alors n’en parlons pas de manière directe, toi fais en sorte de poser les bases et ensuite c’est moi qui tirerai les conclusions ».

    Après quoi Mgr Forte a ajouté ce commentaire, au milieu des sourires de l’auditoire : « Typique d’un jésuite ».

    Mal lui en a pris.  À dater de ce jour, ce docte archevêque qui jusqu’alors figurait parmi les préférés du Pape François et qui était destiné à un brillant couronnement de sa carrière, est tombé en disgrâce.  Le Pape a fait une croix sur lui.  Il ne l’a plus jamais appelé à ses côtés, ne lui a plus confié aucun rôle de confiance, ni comme conseiller ni comme exécutant, il l’a rayé en tant que théologien de référence et s’est bien gardé de le promouvoir comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi ou comme président de la Conférence épiscopale italienne ou encore moins, alors qu’il est pourtant napolitain de naissance, comme archevêque de Naples et cardinal.

    Et cela rien que pour avoir dit la pure vérité, telle que cet article de Settimo Cielo a pu la reconstruire avec plus de détails :

    > Simulacre de synodalité.  François est seul maître à bord, à sa manière

    *

    L’autre preuve de l’absolutisme monocratique avec lequel le Pape François gouverne la sphère catholique, celle qui est moins connue mais qui est tout aussi grave, réside dans la quantité anormale de lois, de décrets, d’ordonnances, d’instructions et de rescrits émanant de lui sur des matières les plus disparates. Anormale non seulement par le nombre de ces dispositions – qui s’élève à plusieurs dizaines en quelques années – mais plus encore pour la manière avec laquelle il est en train de réduire en cendres l’architecture juridique de l’Église.

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  • L'approche d'un historien sur les dégats provoqués par l'application des textes ou au nom de l'esprit de Vatican II

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    Des propos recueillis par Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    L’ivresse et le vertige

    Yvon Tranvouez est professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Brest. Il nous parle ici de son dernier livre (1).

    La Nef – Longtemps les explications de la crise qui a touché l’Église après le concile se sont limitées aux causes extérieures (bouleversements dans la société) : quelle est la part des causes internes proprement ecclésiales (les réformes post-conciliaires…) à cette crise et peut-on alors parler de rupture ?

    Yvon Tranvouez – Les changements opérés alors, en application des textes ou au nom de l’esprit de Vatican II, n’ont fait que précipiter l’effet déstabilisateur des mutations sociales lourdes qui étaient à l’œuvre depuis les années 1950 au moins. Mais cette accélération a produit des ruptures à l’intérieur de l’Église. L’une des plus funestes est sans doute celle qui a découlé de l’exigence d’authenticité portée par le clergé réformateur : en opposant l’idéal d’une foi consciente et réfléchie à la réalité d’une religion passive et routinière, on a stigmatisé les habitudes des paroissiens ordinaires, dont on s’illusionnait à penser qu’ils deviendraient tous des militants. Le père Serge Bonnet a été l’un des rares, à l’époque, à alerter sur les dangers de cet étonnant mépris des élites progressistes pour la religion populaire.

    Quel rôle ont joué les chrétiens de gauche dans les turbulences qui ont suivi le concile Vatican II et que reste-t-il des chrétiens de gauche aujourd’hui ?

    Comme chacun sait, le passage à gauche des militants catholiques a profité au nouveau Parti socialiste. Mais cette nouvelle donne a aussi contraint l’épiscopat français à théoriser, en 1972, le pluralisme politique des chrétiens, puisque la majorité des catholiques pratiquants continuait à voter à droite : dès lors, la hiérarchie n’a plus été qu’une sorte de fragile autorité de régulation du marché, incitant les fidèles au respect des valeurs supposées définir une pratique chrétienne de la politique. Quant aux cathos de gauche, leur évolution religieuse a été variable. Certains ont séparé les plans, selon une logique libérale réduisant la foi à une simple inspiration personnelle de l’engagement politique. D’autres, structurellement catholiques intégraux, se sont épuisés à articuler leur foi et leur engagement, fût-il révolutionnaire, au risque d’en venir, comme le craignait le Père Congar, à une réduction horizontaliste du christianisme, oublieuse de la transcendance. Il en est enfin qui ont pris leurs distances avec l’Église, voire perdu la foi. Le fait est, en tout cas, que les chrétiens de gauche n’ont plus guère de visibilité dans l’Église d’aujourd’hui.

    Comment analysez-vous la part de la réforme liturgique – dans laquelle, écrivez-vous, les chrétiens de gauche n’ont pas joué un grand rôle – dans cette crise post-conciliaire et a-t-elle contribué à vider les églises ou ce mouvement de désaffection se serait-il produit sans cela ?

    Je montre que la frange la plus extrême des chrétiens de gauche a négligé la question liturgique, parce que la politique était son horizon principal. Une exception notable toutefois : à l’abbaye de Boquen, le prieur, Bernard Besret, démis de ses fonctions en 1969, l’a toujours prise très au sérieux, appelant, en vain, à l’invention d’un christianisme « lyrique » dont la qualité fût à la hauteur des exigences politiques qui se manifestaient par ailleurs. L’appauvrissement esthétique de la liturgie postconciliaire a sans doute contribué à éloigner certains fidèles des messes dominicales. Bernard Besret est aussi l’un de ceux qui ont eu très tôt conscience des implications du passage au français. Désormais, lors des offices, chacun se trouvait confronté à des mots compréhensibles, au risque de constater qu’ils ne signifiaient rien pour lui. L’abandon du latin induisait fatalement une sorte de contrôle technique de la foi.

    Vous êtes historien mais aussi un témoin actif de cette histoire de l’Église : quel regard portez-vous à présent sur cette période qui va du concile à aujourd’hui ?

    Je pense que le moment Jean-Paul II a fait illusion. Il a sans doute galvanisé les énergies d’une génération restauratrice mais cela n’a rien changé au processus de détachement cultuel et sacramentel. Le catholicisme français s’est dangereusement rétracté sur des milieux typés, bourgeois de centre-ville ou immigrés de banlieue, et son langage ne fait plus sens pour la plupart de nos contemporains. L’Église n’a pas prise sur le religieux flottant dans la société actuelle, d’autant que les scandales récents la rendent inaudible. Mais plus profondément, la grande question irrésolue, c’est celle de la plausibilité du message chrétien dans le monde moderne.

    Propos recueillis par Christophe Geffroy

    (1) Yvon Tranvouez, L’ivresse et le vertige. Vatican II, le moment 68 et la crise catholique, Desclée de Brouwer, 2021, 360 pages, 22 €.

    © LA NEF n°341 Novembre 2021

  • La soupe théologique servie à nos professeurs de religion

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    D'Ivo Van Hemelryk sur le Forum Catholicum :

    La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a répondu négativement à la question du Synode des évêques allemands de savoir si les relations LGBT peuvent être consacrées. Dans une interview à l'attention des enseignants religieux flamands, d'importants théologiens de Louvain critiquent vivement cette réponse. Dans cet article leurs réponses sont à leur tour évaluées de manière critique et placées dans le contexte plus large du déclin de l’Église d’Europe occidentale.

    La soupe théologique servie à nos professeurs de religion

    Interview par Thomas de Roger Burggraeve, Ilse Cornu et Thomas Knieps-Port le Roi sur le Responsum

    Thomas est le site leader pour les professeurs de religion du Réseau flamand de l’enseignement catholique, dirigé par le Prof. Dr. Didier Pollefeyt. Lui et les personnes interrogées ont des postes importants à la Faculté de théologie et d’études religieuses de la KU Leuven. La première instance est en quelque sorte un « spin-off » ou une voix de la seconde et cette interview est donc offerte comme un soutien de base aux enseignants de l’éducation catholique. Le texte intégral peut être lu en néerlandais à l’adresse suivante :

    https://www.kuleuven.be/thomas/page/standpunt-vaticaan-homoseksualiteit/

    28-10-2021

    Dans ces réponses théologiques on rencontre pas mal de mélanges de sens. Il s’agit d’une approche méthodique fréquemment utilisée dans la théologie contemporaine pour conformer l’enseignement catholique à la « pensée contemporaine », ou à ce qui est propagé en tant que tel. Les nouveaux points de vue sont présentés comme « hautement scientifiques » alors qu’ils sont imprégnés de subjectivité. L’interprétation chrétienne du concept de « loi naturelle » est rejetée comme démodée et remplacée par une vision moderniste de l’homme, présentée comme « personnalisme ».

    En cela, il y a encore peu ou pas de place pour les dimensions purement spirituelles de l’homme, tandis que la morale évangélique doit céder la place aux priorités presque inquisitoires d’un “amour” avec des significations mondaines flexibles. On choisit le sens le plus approprié pour soutenir la position proposée. Même les sciences naturelles sont violées, car l’expérience de la sexualité humaine est présentée comme pratiquement statique, alors que cela est scientifiquement très discutable.

    De plus, la dimension spirituelle, qui fait que l’homme s’élève au-dessus de ses instincts animaux et de ses désirs sexuels à la lumière du plan de salut de Dieu et de notre destinée ultime, est presque complètement ignorée. L’excuse pour cela sont les « nouvelles connaissances scientifiques », comme si la morale catholique pouvait ou devait être basée sur cela et non sur ce que Dieu nous prescrit à partir de Son plan pour l’homme. « Par-dessus tout, aimer un Dieu » devient dans la nouvelle théologie « avant tout aimer l’homme » (comme il préfère être).  L’accent est davantage mis sur les « valeurs » utilitaires, telles que l’expérience personnelle du plaisir, basée sur de « nouvelles   connaissances scientifiques », pour remplacer l’enseignement de l’Église apostolique qui est de facto rejeté comme dépassé.

    On aboutit ainsi à une déconnexion radicale entre le sens naturel de la sexualité (c’est-à-dire assurer une reproduction durable) et son expérience, comparable à la propagande pour un régime qui se concentre sur nos préférences gustatives, sans tenir compte des conséquences sur la santé.  À cette fin, tous les registres de la pensée moderniste sophistiquée sont utilisés et le résultat est un fourre-tout duquel chacun prend ce qu’il veut, en suivant sa propre « conscience bien formée ». Il n’est pas étonnant que les pays européens où ce modernisme s’est implanté soient les seuls où le catholicisme est en déclin dans tous les domaines (voir le rapport de l’agence missionnaire Fides qui a été distribué le 24-10-2021). Qui, après tout, s’intéresse encore à cette soupe théologique contaminée ?

    En revanche, je voudrais faire référence, entre autres, à l’article nuancé et équilibré du Fr. René Stockman à ce sujet : voir https://forumcatholicum.com/rome-2/10/ .

    Examinons de plus près quelques passages de cette interview. Les réponses de l’équipe théologique sont indiquées en italique (traduction propre).

    Depuis le Concile Vatican II (1962-1965) une attention beaucoup plus grande a été accordée aux relations durables, pour l’amour dans une alliance et donc pour la qualité d’être ensemble comme une « valeur intrinsèque ». Il n’est donc pas acceptable que l’amour entre deux hommes ou deux femmes qui prennent bien soin l’un de l’autre, qui sont fidèles et aimants, qui veulent vivre ensemble dans la réciprocité et la durabilité et élèvent souvent aussi des enfants, soit objectivement appelé désordonné.

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  • Le cardinal Müller : réflexion sur les droits de l’homme

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    Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    "Le cardinal Gerhard Ludwig Müller intervient sur « La nature comme fondement de l’image de l’homme ». Interview de Lothar C. Rilinger sur kath.net traduit en français par Jean Bernard.

    Müller©Elke-Wetzig-Commons.wikimedia.org_-620x330.jpg

    Les évolutions sociales issues de la philosophie et de la théologie ont toujours façonné l’image que l’homme se fait de lui-même. Comment l’homme se considère-t-il ? Se voit-il comme faisant partie du monde ou bien – pour utiliser des termes chrétiens – comme faisant partie de la création ? Se regarde-t-il de manière inconditionnelle comme un détenteur de droits ou bien, au contraire, comme une chose appartenant à d’autres personnes ayant une capacité juridique ? Est-il considéré comme un égal parmi les égaux ou comme quelqu’un qui doit bénéficier des droits de l’homme dans la seule mesure où sa position dans la société l’impose ? Si ces questions sont discutées de manière superficielle dans le domaine des droits de l’homme, elles reposent sur l’image de l’homme telle qu’elle est véhiculée par la société et ses membres. Nous devons nous demander ce qu’est l’être humain. En tant qu’objet, est-il une chose ou un sujet de droit ? C’est une question qui touche aux fondements mêmes de l’humanité et qui est certainement aussi capable de les ébranler. Puisque la discussion a repris depuis la fin de l’esclavage, qui traitait les personnes comme des choses, et que les personnes sont divisées selon la dualité du corps et de l’esprit et donc, sur la base de la théorie de l’évolution, en choses animales et personnes spirituelles, nous avons souhaité consacrer plusieurs discussions à la question de l’image de l’homme, question dont découle la nature même des droits de l’homme. Dans le cadre de cette discussion qui porte sur les fondements du vivre-ensemble des êtres humains, notre interlocuteur est le cardinal Gerhard Ludwig Müller, théologien et philosophe, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (2012-2017).

    Rilinger : Avant d’aborder l’image de l’homme, nous devons discuter de ce que nous entendons par « nature ». Devons-nous imaginer la nature comme une creatio ex nihilo, comme quelque chose venant du néant, qui s’est développée sans aucune influence régulatrice et qui est donc exclusivement due au hasard, ou bien la terre s’est-elle formée sur la base d’une pensée venant de Dieu, sous la forme de principes et de règles insufflés dans le monde et à partir desquels le développement est possible ?

    Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Il s’agit de la question fondamentale : Qu’est-ce que l’être humain ?

    Dans la tradition judéo-chrétienne, si la nature humaine a un caractère particulier, c’est parce que cette nature s’ancre dans le fait que l’être humain a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. L’être humain existe et vit orienté vers Dieu dans une relation qui transcende le monde et à l’égard de laquelle tout est relatif. Dieu est l’origine et le but de tous les êtres, lesquels parviennent à l’existence grâce à sa connaissance et à sa volonté, et sont maintenus en existence selon leur nature et leur causalité secondaire interne. Mais Dieu n’est en aucun cas le démiurge qui forme son œuvre, le monde et l’être humain, comme un constructeur humain à partir d’un matériau présent et transitoire – tel que nous le connaissons dans la philosophie classique gréco-romaine. Pour cette philosophie – qui partage une compréhension idéaliste et matérialiste de l’être du cosmos –, l’idée même d’un être divin personnel ou trinitaire, de même que celle d’un monde existant à partir de la création du néant sont complètement étrangères. Selon Platon et Aristote, pour ne citer ici que les plus grands penseurs, le cosmos est imprégné de la raison divine – le Logos. Ainsi, le sens du monde est révélé dans la causalité émanant du Logos. En ce qui concerne la chose individuelle en tant que telle, il s’agit d’une combinaison de la cause formelle et de la cause matérielle. Par contre, par rapport à l’ensemble de l’être, le Dieu-Logos, c’est-à-dire la raison qui se pense elle-même, se manifeste dans la cause active et finalisée, qui classe et assigne les choses individuelles dans le contexte de la signification de l’ensemble du cosmos (Dieu qui se déplace mais n’est pas déplacé ; Dieu qui est recherché mais qui, parce qu’il est sans recherche, ne recherche rien d’autre que lui-même). À l’opposé, il y a – pour faire simple – la vision atomiste du monde de Démocrite, Épicure et Lucrèce, vision qui explique tout en termes d’effets mécaniques. Selon ce point de vue, toutes les choses et tous les phénomènes du monde sont liés par un lien causal global. Mais l’ensemble de l’être ne débouche pas sur un Logos supérieur et omniprésent. Au lieu du Logos, c’est le destin aveugle ou le hasard qui règne sur elle. En ce sens, la science naturelle moderne, dont la méthodologie est limitée à la forme mathématique-géométrique de la pensée et au lien causal mécanique, demeure impuissante devant l’énigme impénetrable que constituent l’univers dans son ensemble, l’origine de la vie ou encore le caractère unique de la raison humaine qui s’élève vers l’être en tant que tel, comme l’a formulé Stephen Hawkins. Ou bien, en ce qui concerne l’émergence du substrat matériel de la raison humaine, c’est-à-dire dans le cadre de l’évolution de l’espèce biologique « homme », seule la catégorie interprétative du « hasard » peut être supposée. Ce que l’on entend ici, bien sûr, n’est pas le hasard absolu, c’est-à-dire que ce qui existe existe sans la raison de son existence. Il s’agit plutôt d’un hasard relatif, à savoir que ce qui existe est dépourvu de sens ou s’est produit en l’absence de toute planification. Ce qui existe par hasard n’a donc pas d’essence qui rassemble ses composants à partir d’un principe intérieur et les unit en un tout significatif. Philosophiquement, nous appelons cela le nihilisme, c’est-à-dire l’expérience négative et l’opinion désespérée que l’être est sans signification et sans but et que l’homme se ridiculise dans sa recherche du sens de l’être et de l’orientation de ses actions vers le bien. L’homme serait ainsi simplement jeté dans un abîme qui ne pourrait jamais constituer un soutien pour supporter nos titubations et nos chutes. Il serait condamné à attribuer de manière autonome un sens à son existence factuelle, car son existence serait par elle-même dépourvue de substance, comme l’a écrit Jean-Paul Sartre (1905-1980).

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  • "Etre en communion avec l'Eglise" : qu'est-ce à dire ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Que signifie "être en communion avec l'Eglise" ?
    L'analyse du Club des Hommes en Noir

    Que signifie ''être en communion avec l'Eglise'' ? <br>L'analyse du Club des Hommes en Noir

    Retrouvez Le Club des Hommes en Noir pour sa troisième saison. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc.

    Le Club des Hommes en Noir avec les abbés Celier, Viot et Guelfucci ainsi que Jean-Pierre Maugendre, animé par Philippe Maxence, s'interroge sur les critères qui permettent de s'affirmer en communion avec l'Eglise. Mais que veut dire cette formule ?

     

  • "Le synode sur la synodalité pourrait conduire au "chaos" et à un "désordre ecclésial mondial"

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    De Lifesitenews.com (Michaël Haynes) :

    Un ancien conseiller du Vatican prévient que le synode sur la synodalité pourrait conduire au "chaos" et à un "désordre ecclésial mondial".

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    Le Père Thomas Weinandy a fait ces commentaires alors qu'il parlait à la Catholic News Agency du synode actuel sur la synodalité.

    21 octobre 2021

    Un éminent théologien américain et ancien membre de la Commission théologique internationale du Vatican a mis en garde contre certains aspects du synode du pape sur la synodalité, suggérant que "le chaos s'ensuivra" si ses craintes s'avéraient exactes.

    Le Père Thomas Weinandy, OFM Cap, a fait ces commentaires par e-mail à la Catholic News Agency, répondant à des questions sur le synode pluriannuel sur la synodalité, qui a débuté le 10 octobre. M. Weinandy a d'abord offert des perspectives encourageantes sur les résultats possibles du synode, écrivant que l'événement pourrait "animer ... l'ensemble de l'Église mondiale". La "foi de l'Église pourrait être confirmée et renforcée et les gens pourraient être aidés à mener une vie sainte", a ajouté M. Weinandy. "Il pourrait animer toute une évangélisation mondiale. Tout cela serait merveilleux à voir".

    Toutefois, l'ancien haut directeur exécutif du Secrétariat de la doctrine de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis a également exprimé d'importantes préoccupations concernant le synode, qui a été décrit comme "Vatican III". Le théologien de 75 ans a souligné un passage du vade-mecum du synode, ou manuel, qui appelle à un processus d'"écoute", en particulier de ceux qui sont "en marge", y compris "les personnes qui ont quitté la pratique de la foi, les personnes d'autres traditions religieuses, les personnes sans croyance religieuse, etc". Un tel processus ouvre l'Église à l'écoute de "toute une variété de sujets concernant la doctrine, la liturgie et la morale", de la part de personnes qui ne font peut-être même pas partie de l'Église, a noté M. Weinandy. "Toutefois, si ces opinions sont contraires à la foi de l'Église et qu'elles sont proclamées haut et fort, le chaos s'ensuivra", a-t-il averti.

    Il a comparé le nouveau synode à la voie synodale controversée et "schismatique" actuellement en cours en Allemagne. "De même que la voie synodale en Allemagne a créé un désordre, de même la voie synodale mondiale pourrait créer un désordre ecclésial mondial. J'espère que cela ne se produira pas, mais c'est ce que je crains", a déclaré M. Weinandy.

    Compte tenu de ses prédictions désastreuses concernant le synode, M. Weinandy a exhorté les catholiques à prier pour que "le Saint-Esprit éclaire tous ceux qui participent à ces réunions, et en particulier les évêques, le clergé et les laïcs fidèles (le sensus fidelium), afin que ces rencontres ne soient pas détournées par le diable". "Bien sûr, nous devons nous rappeler que le Seigneur fait le bien dans toutes les situations pour ceux qui l'aiment", a-t-il ajouté. "Certains pourraient y voir une occasion de saper l'Église et sa foi, mais cela pourrait être une occasion pour tous les croyants fidèles de témoigner de la foi et d'être renforcés en le faisant". Jésus crucifié et ressuscité brillerait alors glorieusement dans le monde entier."

    "L'un des critiques les plus francs de ce pontificat"

    Le théologien, qui s'est vu décerner la médaille Pro Ecclesia et Pontifice par le pape François en reconnaissance de ses services à l'Église en 2013, s'est déjà exprimé sur les dangers que représente la Voie synodale allemande, ainsi que sur le pape François lui-même. S'exprimant plus tôt cette année, le père Weinandy a souligné que "si la Voie synodale allemande ne se dirige pas vers le schisme, elle a trompé beaucoup de gens". "Il est évident que la Voie synodale allemande propose des changements dans l'enseignement de l'Église qui seraient schismatiques. On ne peut pas le nier, et il est insensé d'affirmer le contraire", a-t-il déclaré.

    Ses commentaires ne se sont pas non plus limités à la critique de la notion moderne de synodes et de synodalité. En 2017, Weinandy a fait des vagues dans l'Église en écrivant une lettre de trois pages au pape François dans laquelle il accusait le souverain pontife de permettre une "confusion chronique", de "rabaisser l'importance de la doctrine de l'Église" et de nommer des évêques qui "ont des opinions contraires à la croyance chrétienne". Faisant référence au document controversé du Pape Amoris Laetitia, le Père Weinandy a écrit sur l'enseignement "intentionnellement ambigu" du Pape qui "pourrait impliquer un changement dans cet enseignement" de l'Eglise sur le mariage. "Enseigner avec un tel manque de clarté apparemment intentionnel risque inévitablement de pécher contre l'Esprit Saint, l'Esprit de vérité", écrit le théologien. En ce qui concerne le concept de "synodalité", Weinandy a suggéré qu'il "permet et promeut diverses options doctrinales et morales au sein de l'Église [qui] ne peuvent que conduire à une plus grande confusion théologique et pastorale. Une telle synodalité est peu judicieuse et, dans la pratique, va à l'encontre de l'unité collégiale entre les évêques."

    Cette lettre a conduit l'USCCB à demander la démission du père Weinandy. Sans se décourager, deux ans plus tard, il a mis en garde contre un "nouveau schisme sans précédent" qui se produit sous le pape François et qui "est effrayant". Compte tenu de son franc-parler, le père Weinandy a été décrit par le correspondant du Vatican Ed Pentin comme "l'un des critiques les plus francs de ce pontificat".

  • L’Homme: un animal pire que les autres?

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    Vu sur KTO dans la série « la foi prise au mot » :

    « L’homme est-il un animal pire que les autres ? En effet, qui ose encore dire que les chiens ne ressentent pas la douleur ? Ou que les chats n’ont aucune intelligence ? Mais alors, quelle est la frontière entre l’homme et l’animal, et s’il n’y a pas de frontière, ne vaudrait-il pas mieux renoncer à la place centrale de l’humanité dans le monde, au vu de tous les dégâts que nous avons accomplis jusqu’à présent ? Évidemment, pour un chrétien, cette proposition choque, puisque la supériorité de l’homme sur toutes les autres espèces est affirmée dès la Genèse. Pourtant, bien souvent, l’homme se révèle être un animal pire que les autres... De quoi devenir antispéciste et considérer tous les êtres humains comme des nuisibles ? Pour en débattre, Régis Burnet reçoit le philosophe Jacques Ricot et le journaliste Paul Sugy. »

    JPSC

  • Le secret de la confession réaffirmé avec force et sans ambiguité par le Vatican

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    De Luisella Scosatti sur la Nuova Bussola Quotidiana, traduction de "Benoît et moi" :

    Secret de la confession, le Vatican frappe un grand coup

    19 octobre 2021

    La Conférence épiscopale française a fait volte-face par rapport aux premières réactions sur la violation du sceau sacramentel, mais le Pénitencier du Vatican, le cardinal Piacenza, s’est exprimé avec fermeté, répétant à Acistampa : « On ne touche pas au secret ».

    En France, la pression sur le sceau sacramentel est de plus en plus forte et l’Eglise française semble tout sauf unie et déterminée.

    Le 6 octobre dernier, le président de la Conférence épiscopale française, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, déclarait à France Info que « le secret de la confession nous lie, et en cela il est plus fort que les lois de la République ». Cette réponse n’a certainement pas été du goût de l’Elysée; le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a immédiatement invité le président de la CEF à une discussion. Mais la sortie [de Mgr de Moulins-Beaufort] n’a probablement pas non plus été bien accueillie par les évêques français, puisque le 12 octobre, la CEF a publié un communiqué officiel de « clarification » des propos de Mgr Moulins-Beaufort, précisant que, le même jour, l’archevêque de Reims s’était rendu auprès du ministre de l’Intérieur pour préciser « la formulation maladroite de sa réponse à France Info mercredi matin dernier [6 octobre] ».

    On ne voit pas ce qu’il y a de maladroit à affirmer le lien du sceau sacramentel et sa supériorité sur toute loi humaine. Au contraire, le communiqué de la CEF préfigure de manière très inquiétante une « révision » pas très claire :

    « L’objectif de l’État est d’organiser la vie sociale et de réguler l’ordre public. Pour nous, chrétiens, la foi fait appel à la conscience de chaque individu, elle appelle à une recherche incessante du bien, qui ne peut être atteint sans respecter les lois de son propre État. La dimension de la violence et des agressions sexuelles à l’encontre des mineurs mise en lumière par le rapport du CIASE oblige l’Église à revoir sa pratique à la lumière de cette réalité. Il faut donc travailler à concilier la nature de la confession et la nécessité de protéger les enfants ».

    https://eglise.catholique.fr

    La CEF fait manifestement peu de différence entre les lois justes et les lois injustes, entre les lois qui respectent la liberté de l’Église et celles qui cherchent à la supprimer, et la révision souhaitée de la pratique de l’Église est donc préoccupante.

    La position de Mgr Moulins-Beaufort semble donc être minoritaire au sein de la CEF. Cependant, le Pénitencier Majeur, le cardinal Mauro Piacenza, est intervenu pour soutenir sa position et a donné une interview intéressante et opportune à Acistampa. Après avoir réitéré la position de l’Église catholique dans ses principaux textes magistériels, le cardinal a rappelé que le sacrement de pénitence,

    « étant un acte de culte, ne peut et ne doit pas être confondu avec une séance psychologique ou une forme de counselling. En tant qu’acte sacramentel, ce sacrement doit être protégé au nom de la liberté de religion et toute interférence doit être considérée comme illégitime et nuisible aux droits de la conscience ».

    Le cardinal Piacenza précise également qu’il n’y a pas d’analogie « entre le sceau sacramentel et le secret professionnel auquel sont tenus, par exemple, les médecins, les pharmaciens, les avocats, etc. », parce que

    « le secret de la confession […] n’est pas une obligation imposée de l’extérieur, mais une exigence intrinsèque du sacrement, et en tant que tel, il ne peut être délié même par le pénitent lui-même (cf. can. 1550 §2, n.2 CIC; can. 1231 §2, n.2 CCEO) ».

    Et il revient sur cet aspect fondamental :

    « Il est indispensable d’insister sur l’impossibilité de comparer le sceau confessionnel et le secret professionnel, afin d’éviter que des législations séculières n’appliquent au secret confessionnel inviolable les dérogations au secret professionnel pour de justes motifs ».

    Tout en rappelant qu’ « il y a certainement un devoir de réparer une injustice perpétrée et de s’engager sincèrement à empêcher que l’abus ne se répète », le Pénitencier majeur met également un frein à la proposition qui se répand d’obliger le pénitent, comme condition sine qua non pour recevoir l’absolution sacramentelle, à s’auto-dénoncer:

    « ces graves devoirs liés au chemin de conversion n’impliquent pas l’auto-dénonciation. Cependant, le confesseur doit inviter le pénitent à réfléchir plus profondément et à évaluer les conséquences de ses actes, surtout lorsqu’une autre personne a été soupçonnée ou injustement condamnée ».

    L’intervention de Piacenza réitère ce que la Pénitencerie Apostolique avait clairement exprimé dans la Note de 2019 :

    « Le secret inviolable de la Confession provient directement de la loi divine révélée et s’enracine dans la nature même du sacrement, au point de n’admettre aucune exception dans la sphère ecclésiale, et encore moins dans la sphère civile ».

    Dans la Note figurait une précision sur l’essence du sceau sacramentel, à savoir que ce n’est pas l’Église qui l’établit, « en vertu de sa propre autorité ». L’Église, par contre, « déclare » – c’est-à-dire qu’elle reconnaît comme un fait irréfutable, qui découle précisément de la sainteté du sacrement institué par le Christ –

    « que tout prêtre qui entend les confessions est tenu, sous peine de sanctions très sévères, de garder le secret absolu sur les péchés que ses pénitents lui ont confessés » (CEC 1467).

    Aucune autorité sur terre, pas même le Pape, ne peut donc modifier la réalité sacramentelle dans cet aspect essentiel.

    Entre-temps, le Premier ministre français Jean Castex a rencontré le Pape hier. D’après ses déclarations, il est clair que François a lui aussi « blindé » le sceau sacramentel (« L’Église ne reviendra pas sur le dogme du secret de la confession », a déclaré Castex, en référence à la position de François), mais en laissant les portes ouvertes à une recherche non précisée de « voies et moyens de concilier ce dernier avec le droit pénal et le droit des victimes. Il en est pleinement conscient ».