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Ethique - Page 8

  • Charles d'Autriche, l'empereur qui s'appuyait sur le droit naturel

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    De Daniele Trabucco sur la NBQ :

    Charles d'Autriche, l'empereur qui s'appuyait sur le droit naturel

    Contrairement aux systèmes constitutionnels actuels, la royauté de Charles Ier de Habsbourg était ancrée dans le droit naturel. Sa défense du bien commun s'est également manifestée lors du processus de paix pendant la Première Guerre mondiale. Une figure prophétique.

    19_08_2025

    Le 17 août 1887, Charles Ier de Habsbourg-Lorraine-Este, dernier empereur d'Autriche et roi de Hongrie, naissait à Persenbeug. L'Église l'a élevé au rang de figure bénie, mais l'histoire politique et européenne peine à saisir sa véritable grandeur. Sa vie, marquée par le drame de la dissolution de l'Empire et les troubles de la Grande Guerre (1914-1918), ne peut se réduire à un intermède dynastique, ni à un destin personnel bouleversé par les événements. Il représente un paradigme, un modèle antithétique à la modernité politique et juridique, et donc inadapté. Sa royauté est enracinée, en effet, dans le droit naturel et une conception classique et chrétienne de l'ordre politique, alors que notre présent, tant italien qu'européen, a choisi de vivre sous le régime du droit positif comme unique source de légitimité, sans fondement métaphysique et sans vérité transcendante.

    Chez Charles Ier de Habsbourg, nous percevons une dimension qui transcende les contingences de la guerre ou de la diplomatie : son règne fut un exercice de tutelle, et non de domination ; la mise en œuvre d’une souveraineté qui savait qu’elle n’était pas la sienne, mais plutôt un devoir et une responsabilité. L’idée même d’Empire, pour lui, n’était pas un désir de puissance, mais une unité ordonnée de peuples divers sous un principe supérieur de justice. Contrairement à la politique contemporaine, fragmentée en une myriade d’intérêts conflictuels et incapable d’atteindre le bien commun, sa perspective revenait à la notion classique de communauté politique comme communio visant à une vie bonne, et donc à la reconnaissance de la loi morale naturelle comme critère non négociable de toute action législative et gouvernementale.

    La force de son témoignage apparaît particulièrement lorsqu'on le compare à la faiblesse de la classe dirigeante européenne actuelle. Aujourd'hui, la politique est conçue comme une technique de gouvernement, comme l'administration du possible, comme un jeu de majorités qui transforme le droit en instrument de contingence. Chez Charles, au contraire, le droit n'est jamais une simple décision, mais l'adhésion à un ordre qui le transcende. Il a vécu la royauté au sens classique et chrétien : comme le rappelle Thomas d'Aquin (1225-1274), le pouvoir politique n'est légitime que s'il est « ordinatio rationis ad bonum commune » (l'ordonnancement de la raison pour le bien commun) ; s'il se plie à autre chose, il dégénère en tyrannie. C'est là que réside la distance abyssale entre l'empereur et les dirigeants d'aujourd'hui : le premier sert un ordre éternel et l'incarne historiquement, les seconds le nient, réduisant l'homme à une fonction économique ou statistique, et l'État à un mécanisme de gestion du consensus.

    La tentative de paix menée par Charles Ier au cours de ces années de désespoir est l'expression concrète de cette conception. Il ne s'agissait pas d'un calcul tactique, ni d'une simple défense d'un empire menacé, mais plutôt de la traduction politique d'un principe juridique supérieur : aucune logique de puissance ne peut légitimer une guerre d'anéantissement, car elle détruit l'essence même de la communauté politique, fondée sur la dignité des individus et des peuples. Il comprenait que la guerre totale était la négation du droit naturel et du droit moral, et c'est pourquoi il s'y opposait avec l'obstination de celui qui sait que la justice n'est pas négociable. Cette attitude n'était pas un signe de faiblesse, mais une lucidité souveraine, ancrée dans la conviction que la politique, sans vérité ni justice, est pure violence institutionnalisée.

    D'un point de vue juridique, Charles Ier apparaît comme une figure qui réaffirme avec force les limites du pouvoir . Les systèmes constitutionnels actuels, malgré leur complexité, tendent à absolutiser l'État ou la source supranationale du droit : est juste ce qui est formellement valable, ce qui résiste à l'examen procédural, ce qui obtient le consensus. Cependant, une telle vision oublie que le droit positif n'est valable que s'il est conforme au droit naturel. L'empereur était clair : toute loi n'est pas juste, et une loi injuste n'engage pas les consciences. Ce principe, qui fait écho à la tradition classique et thomiste, entre en conflit avec la logique juridique actuelle, qui rejette la notion de « lex iniusta non est sed corruptio legis » (une loi injuste n'est pas une loi, mais une corruption de la loi), reléguant la société à un relativisme normatif sans fondement. Charles Ier n'était ni un utopiste ni un naïf ; il était parfaitement conscient des difficultés de son époque, des tensions ethniques et nationales qui déchiraient l'Empire. Pourtant, sa conception de l’unité politique ne se fonde pas sur la simple force ou sur la neutralisation des différences, mais sur la reconnaissance d’un principe commun de justice qui permet la coexistence harmonieuse des peuples (voir son Manifeste aux peuples du 16 octobre 1918).

    L’Europe d’aujourd’hui , construite comme un appareil bureaucratique sans âme, devrait se tourner vers ce modèle pour comprendre que l’unité ne naît pas de règles techniques ou de traités économiques, mais d’un ordre supérieur qui précède et établit la coexistence.

    La figure de Charles Ier demeure donc radicalement anticonformiste . Il dénonce, par la seule force de son exemple, la crise de la politique contemporaine, incapable de reconnaître la transcendance de l'ordre juridique et moral. Il est gênant car il nous rappelle que la politique est un service et non une possession, que le droit est ordonné par la justice et non par la volonté, que l'homme possède une dignité qu'aucune majorité ne peut révoquer. À une époque où la classe dirigeante prospère grâce au compromis, à l'opportunisme et au calcul, le bienheureux Charles de Habsbourg se présente comme le témoin d'une royauté pleinement responsable de l'ordre naturel. Le commémorer aujourd'hui, ce n'est pas tant regarder avec nostalgie un passé unique, mais mesurer le fossé qui sépare sa vision de la décadence du présent. C'est l'occasion de rappeler que la politique, pour avoir un avenir, doit redevenir un art royal, et non l'administration de l'éphémère ; que le droit, sans racines dans la nature, devient arbitraire ; que le pouvoir, sans justice, devient corruption. Charles Ier de Habsbourg se présente ainsi comme une figure prophétique : un empereur vaincu par l’histoire, mais victorieux dans la vérité.

  • Le génie subversif de Barbie

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    De Lois McLatchie Miller sur First Things :

    Le génie subversif de Barbie

    13 août 2025

    Barbie est de retour. Suite au succès du film culte de Greta Gerwig, qui a rapporté plus de 1,44 milliard de dollars dans le monde, Mattel Studios, Universal et Illumination ont signé un accord pour développer un nouveau film d'animation Barbie pour le grand écran. Aucune date de sortie officielle n'a encore été fixée.

    Le film de Gerwig est devenu une référence de la culture populaire du cinéma du XXIe siècle, malgré des réactions mitigées de la part des conservateurs. Le lendemain de sa sortie, Ben Shapiro a publié une vidéo YouTube dans laquelle il « DÉTRUIT le film Barbie pendant 43 minutes », déplorant le film comme une propagande « woke », notamment à cause de sa représentation supposée d'une masculinité ratée. Mais sous les couches de plastique rose fantastique, le film a révélé des vérités profondes sur la complémentarité entre hommes et femmes. Loin d'être un trophée du woke, le film était subtilement subversif et laissait entrevoir un « changement d'ambiance » vers une compréhension plus réaliste, voire classique, du genre. 

    S'inspirant de la séquence d'ouverture de 2001 : L'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick , le film commence à l'aube de la création, où les petites filles rêvent de devenir mères plus tard. Elles bercent des poupées, imaginant les familles dont elles prendront soin un jour. Pendant des millénaires, c'est là que la plupart des femmes ont trouvé un sens à leur vie et un épanouissement : en privilégiant la famille au bureau. Voici donc la Barbie Monolith. 

    Barbie n'est pas une mère. C'est une jeune femme éternellement séduisante. Selon son seul costume, elle peut être mannequin, présidente, juge à la Cour suprême ou sirène. Les petites filles cessent de bercer leurs poupées et commencent à les fracasser contre des rochers. Pourquoi être mère quand on peut être tout autre chose ? Dans chaque morceau de poupée brisé, le spectateur attentif peut voir l'avortement, l'avènement de la pilule, la domination du féminisme de Sex and the City, surgissant dans le fracas stupéfiant de la révolution sexuelle. Le sens de la féminité a changé à jamais, et les petites filles s'attendent à ce que l'herbe soit plus verte ailleurs.

    C'est dans ce contexte que le film nous transporte à « Barbieland », une prétendue utopie féministe. Les femmes sont aux commandes. Elles sont PDG, astronautes et politiciennes. La Barbie principale (surnommée « Barbie stéréotypée » et interprétée par Margot Robbie) organise des fêtes dans son manoir rose. Il n'y a qu'une seule Barbie enceinte à Barbieland, et elle est la cible de plaisanteries et de moqueries. « Midge était l'amie enceinte de Barbie », ironise le narrateur. « Ne montrons pas Midge, en fait. Elle a été retirée de la production par Mattel parce qu'une poupée enceinte, c'est trop bizarre. »

    Et puis il y a Ken (Ryan Gosling). On ne sait pas exactement où il réside à Barbieland, ni ce qu'il fait à part être l'accessoire adoré de Barbie. Ken est l'incarnation de la masculinité ratée. Pour chaque centimètre de pouvoir que Barbie revendique, Ken n'a que des faiblesses. « Elle est tout ! Il est juste Ken. » Tel est le slogan du film.

    Barbieland illustre l'extrême néfaste du féminisme radical : lorsque « l'égalité entre les sexes » bascule vers « les filles n'ont absolument pas besoin des hommes ». Ce scénario a été couronné de succès dans de nombreux blockbusters hollywoodiens. Avant le remake controversé de Blanche-Neige par Disney , par exemple, on nous avait annoncé que la princesse n'attendrait pas qu'un prince vienne la sauver. Trop souvent, le #girlpower s'est fait au détriment du rôle des hommes en tant que pères, maris et dirigeants. 

    Déprimé et émasculé par Barbieland, le monde de Ken est bouleversé lorsqu'il découvre le « patriarcat » lors d'un voyage dans le « monde réel » – le centre-ville de Los Angeles. Il ramène ce nouvel idéal hypermasculin à Barbieland et sème le chaos en transformant le pays en « Kendom ». Les Barbie sont chassées de chez elles et transformées en domestiques, servant à boire à leurs Ken et affirmant leur grandeur sans véritable partenariat ni avantage. La Barbie stéréotypée se voit proposer, peu alléchante, d'être la « petite amie occasionnelle, à long terme et à distance » de Ken. Pour la femme la plus désirable de Barbieland, la gifle ne pouvait être plus cruelle.

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  • La pensée de l'Église sur la femme

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    Sur le site web « Salon beige » on peut lire l'homélie, brève et dense à la fois, rédigée pour la Fête de l'Assomption par Dom Courau, père abbé de l'abbaye bénédictine de Triors: un texte écrit à lumière de la véritable anthropologie  chrétienne... (archive 2022)

    « + Signum magnum, mulier.

    Marie et le serpent 540b09a981652e55619bd2599d965696--quito-blessed-mother.jpgÀ partir du mystère de la gloire de Notre Dame au ciel, nous voulons contempler celui de la Femme, grand signe aussi sur la terre. Pourtant Ève, victime de confusions diverses, porte souvent le rôle de l’accusée. Guerric d’Igny au XIIème s. s’en fait l’écho amer : On l’appelle “mère des vivants” ; en réalité, elle est plutôt meurtrière des vivants, mère de ceux qui vont mourir. Pour elle, engendrer n’est rien d’autre que de communiquer la mort (Assomption, Serm. 2). Il ose l’appeler ‘marâtre’ plutôt que ‘mère’, alors que d’autres à l’inverse vantent la mère comme la relation protégée malgré la chute. Ces outrances verbales obligent donc à regarder de près le mystère de la femme sur la terre comme au ciel. Dieu ne fait rien en vain ; en créant, il ne nous tend pas de piège.

    Au début du siècle passé Charles Péguy aurait pu être tenté de le croire : sa conversion à la foi n’eût pas son prolongement sacramentel à cause du refus que lui imposait la femme qui partageait sa vie. Pourtant, derrière la femme-obstacle, il a respecté, patienté, allant à pied confier son souci à Notre Dame de Chartres peu avant sa mort, et de façon posthume, il fut exaucé. Il y a heureusement une foule de signes positifs en faveur de la femme sur la terre. Marie Goretti a fait des émules. Anne-Lorraine assassinée dans le RER il y a 10 ans avait écrit peu avant son désir du martyre pour la dignité féminine, Jeanne-Marie Kegelin est encore dans notre mémoire. Des chrétiennes irakiennes revenues à Qaraqosch après que Daech eût quitté la ville l’an dernier, veulent redonner la vie après la guerre : dans l’église vandalisée elles s’encouragent mutuellement selon leur vocation à refonder la vie sociale : Tout est difficile ici, dit l'organisateur, mais nous voulons reconstruire les femmes avant de reconstruire les maisons; car si nous reconstruisons les femmes, alors nous pouvons reconstruire les enfants, puis la famille, et après cela toute la communauté. Ces exemples héroïques donnent du crédit à la pensée de l’Église concernant la femme unie à l'homme dans le mariage.

    Sa pensée est-elle préhistorique ou prophétique, a-t-on ironisé à propos des 50 ans d’Humanae Vitae (La Croix, 27 juillet 2018) ? Avec sa lucidité tranquille, le Cardinal Sarah vient de répondre dans sa conférence à Kergonan (4 août 2018). En voici quelques passages : Dieu lui-même a pris soin de nous révéler les voies du bonheur et du Bien pour le couple humain... Accueillir 'Humanæ Vitæ' n’est pas d’abord une question de soumission et d’obéissance au Pape, mais d’écoute et d’accueil de la Parole de Dieu, de la bienveillante révélation de Dieu sur ce que nous sommes et sur ce que nous avons à faire pour correspondre à son amour. L’enjeu est en fait celui de notre vie théologale, de notre vie de relation avec Dieu... Annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile sur la sexualité et le mariage, c’est ouvrir aux couples la voie d’une vie heureuse et sainte ! C’est notre devoir de pères, de guides, de pasteurs ! Bien entendu, plus nous prêcherons avec force la vérité, plus nous saurons accompagner les personnes avec 'patience et bonté'. On le voit bien l'enjeu est à la hauteur de la crise qui étreint notre société au-delà de ses faux débats.

    L'encyclique de 1968 répond au désarroi contemporain sur la sexualité qui n’a fait que s’accentuer depuis : l’actualité en la matière ressemble à d’impuissants soins palliatifs face à des affectivités déconnectées du réel. Seul contre presque tous, Paul VI voyait venir ces désastres, il fut réellement prophétique, comme l’ont dit ses successeurs. L’intuition profonde se ramène à cette notion toute simple de chercher dans le mariage à marcher au pas de Dieu, tandis que l’athéisme feutré agresse l’intimité des personnes. De plus en plus, il fait du plaisir sans sagesse une drogue qui asservit, tel un nœud coulant. Et c’est le piège. Ne regarde pas le vin, prévient le Proverbe du Sage (Prov. 23,31-35) : comme il est vermeil; comme il brille dans la coupe, comme il coule suavement. Mais il finit par mordre comme un serpent, et par piquer comme une vipère. Tes yeux percevront des choses étranges, et ton cœur s’exprimera de travers. Tu seras comme un homme couché en haute mer, ou couché au sommet d'un mât. On m'a battu, et je n'ai point de mal ! On m'a rossé et je n’ai rien senti ! Et à mon réveil j’en redemanderai encore ! Quel contraste avec l’harmonie conjugale et la paix qu’elle rayonne : les époux s’aiment dans la durée sans chercher à échapper au rythme périodique ; l’homme considère le cycle féminin comme une richesse, heureux de s’y adapter et de se mettre à son école (Cf. G. Vialla, Billings F, recevoir le féminin).

    Oui, il y a un joug, Jésus le dit et ajoute aussitôt qu’il est doux et léger (Mt. 11,30). Humanae Vitae cite le verset et insiste sur cette douceur (HN 25) : les époux qui entrent ainsi dans le beau projet de Dieu rendent visibles aux hommes la sainteté et la douceur de la loi qui unit leur amour mutuel. Coopérer ainsi à l'amour de Dieu auteur de la vie humaine sème la paix. Paul VI évoque bien sûr le prix à payer, l’effort moral, cet heureux piment de la vie. Il le confie au réalisme de la vie théologale et liturgique, spécialement au beau duo sacramentel que forment ensemble la Réconciliation et l’Eucharistie (Cf. HN 25 & 29). »

    Ref. La pensée de l’Eglise sur la femme

    JPSC

  • La vision anthropologique subtile d'Edith Stein permet de comprendre comment l'idéologie transgenre porte gravement atteinte à l'unité profonde du corps et de l'âme de la personne humaine

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    De Richard A. Spinello sur The Catholic Thing :

    Edith Stein et l'âme de la femme

    9 août 2025

    Les controverses persistent quant à la nature et au rôle des femmes, alors que la société moderne se rapproche de plus en plus d'une anthropologie androgyne. Lors des derniers Jeux olympiques, les spectateurs ont pu assister à une démonstration surréaliste d'hommes biologiques frappant des boxeuses. Les protestataires ont été informés qu'il n'existe aucun moyen scientifique de différencier les hommes des femmes.

    La mentalité laïque a perdu de vue ce que signifie être femme. Les raisons de cette tragique sortie de la féminité sont multiples, mais la principale est la négation de la transcendance, qui obscurcit la lumière qui éclaire la vérité de notre humanité. Comme l'a souligné Carrie Gress, l'influence néfaste du féminisme antichrétien a conduit à la « fin de la femme », car nous n'avons aucune réponse à la question de savoir ce qui fait d'une femme une femme.

    En cette fête d'Édith Stein, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, il est opportun de consulter son œuvre sur ces questions, en raison de son ouverture réflexive aux profondeurs de l'existence humaine. Si nous souhaitons reconstruire l'idée de la féminité, son livre audacieux et intelligent, La Femme, constitue un point de départ idéal.

    Les détails de sa vie sont bien connus. Brillante athée juive, elle étudia la philosophie auprès du célèbre phénoménologue Edmund Husserl. Elle se convertit au catholicisme après avoir lu l'autobiographie de sainte Thérèse d'Avila. Quelques années plus tard, elle devint carmélite. Lorsque les nazis prirent pour cible les Juifs convertis aux Pays-Bas, elle fut envoyée à Auschwitz, où elle fut exécutée le 9 août 1942.

    Après sa conversion radicale, elle découvrit la métaphysique de saint Thomas d'Aquin, qui marqua profondément son développement philosophique. Elle n'était pas thomiste au sens strict, mais son œuvre maîtresse, L'Être fini et éternel, est assurément d'inspiration thomiste. Elle trouva une manière originale d'harmoniser la philosophie moderne de la phénoménologie avec la philosophie médiévale du thomisme.

    Stein s'inscrit dans la lignée de Thomas d'Aquin en adoptant une anthropologie hylémorphique, une idée ancienne d'origine aristotélicienne : la personne est une unité naturelle et indivisible, composée d'un corps matériel et d'une âme spirituelle. L'âme pénètre le corps en unifiant tous les aspects physiques et spirituels de chaque personne.

    Dans « La Femme », l'objectif principal de Stein est de démontrer la nature distinctive de la féminité, qui découle non seulement du corps, mais aussi de l'âme. Le sexe est déterminé par l'ordre donné au corps, influencé par l'âme, qui naît déjà en tant qu'homme ou femme. Les différences sexuelles représentent donc deux manières irréductibles d'être une substance vivante et personnelle.

    En affirmant qu'il existe une différence entre l'âme masculine et l'âme féminine, Stein se démarque de Thomas d'Aquin pour qui l'âme était la même pour tous les membres de l'espèce humaine. Pour Thomas d'Aquin, l'âme se différencie une fois unie à un corps sexué. Mais pour Stein, l'âme est différente avant de s'unir à un corps masculin ou féminin et de l'animer, de sorte qu'une personne est féminine non seulement par son corps, mais aussi par son âme.

    Ainsi, Stein parle d'une « double espèce » en raison des différences immuables entre l'homme et la femme. La vision anthropologique subtile de Stein permet de comprendre comment l'idéologie transgenre porte gravement atteinte à l'unité profonde du corps et de l'âme de la personne humaine.

    Le transgendérisme est une rébellion contre la finitude qui imprègne notre être. Comme le souligne Stein, nul n'est la source de sa propre existence, mais se découvre comme un être créé par Dieu, homme ou femme. Si Edith Stein a raison, le corps et l'âme imposent tous deux certaines contraintes naturelles à nos choix et à nos aspirations. De plus, les partisans du transgendérisme nous demanderaient de croire que Dieu a commis une erreur en insufflant une âme féminine dans un corps masculin.

    L'anthropologie de Stein sert de fondement à ses réflexions sur la nature de la femme. Possédant une âme différente, les femmes sont différentes des hommes, mais comment cette différence se manifeste-t-elle concrètement ?

    En termes simples, ce qui fait d'une femme une femme, c'est sa vocation maternelle. Ses qualités féminines, telles que l'empathie, la bienveillance et la sensibilité morale, en font une personne idéale pour la maternité et la vie conjugale. « Le corps et l'âme d'une femme sont moins faits pour lutter et conquérir que pour chérir, protéger et préserver. »

    Les femmes sont également mieux protégées d'une vision tronquée ou partiale des autres. Ceci est important, car la mission d'une femme implique de comprendre l'être entier dont elle prend soin. S'il est vrai que toutes les femmes ne donneront pas naissance à des enfants, chacune est naturellement capable de diverses formes de maternité psychologique ou spirituelle.

    Pourtant, cette différenciation sexuelle suppose une unité plus fondamentale. Hommes et femmes participent d'une nature humaine commune parce qu'ils possèdent la même structure ontologique : une substance personnelle composée d'un corps physique animé par une âme intellectuelle. Cette communauté, au sein de laquelle se révèle la distinction entre hommes et femmes, implique qu'ils partagent des dons et des talents créatifs similaires.

    Selon Stein, « Aucune femme n’est uniquement femme ; comme un homme, chacune a sa spécialité et son talent individuel, et ce talent lui donne la capacité d’accomplir un travail professionnel. »

    Ainsi, la vocation naturelle d'une femme à la vie conjugale et à la maternité ne devrait pas l'empêcher d'exercer d'autres professions, notamment celles comme la médecine et l'éducation, qui mettent en valeur ses dons féminins. Parallèlement, nous devons reconnaître la dignité et l'excellence suprêmes de la maternité et du mariage, qui élèvent cette vocation au rang des professions profanes.

    La thèse provocatrice d'Edith Stein sur l'âme féminine est-elle juste, ou sa réinterprétation créative de Thomas d'Aquin a-t-elle raté sa cible ? Les asymétries sexuelles vont-elles bien au-delà du corps sexué ?

    Quelle que soit la réponse que l’on donne à ces questions, nous pouvons convenir que sa voix devrait avoir une place spéciale dans le chœur féministe moderne, car c’est la voix claire d’une sainte et d’une philosophe fidèle qui peut libérer de l’obscurité le mystère séduisant de la féminité.

    Sainte Édith Stein par Neilson Carlin, 2023 [ Neilson Carlin Devotional Art & Design ]
  • L'anglicanisation de l'Église catholique en Allemagne

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    De Franziska Harter sur le Tagespost :

    L'anglicanisation de l'Église catholique en Allemagne

    Avec le document « Les bénédictions donnent de la force à l’amour », certains évêques allemands se lancent dans un voyage vers une Église catholique basse.

    07.08.2025

    Le patchwork pastoral en Allemagne s'approfondit. Depuis avril, de nouvelles règles pratiques sont en vigueur en Allemagne pour la bénédiction de « tous les couples qui s'aiment ». Le document « La bénédiction renforce l'amour » établit le cadre pastoral et liturgique dans lequel les pasteurs devraient désormais pouvoir bénir également les couples qui ne peuvent pas contracter de mariage catholique (par exemple, parce qu'ils sont homosexuels) ou ne le souhaitent pas. Ce document contredit sur des points essentiels le document du Vatican « Fiducia supplicans », qui autorise la bénédiction pastorale spontanée de personnes vivant des relations dites irrégulières.

    Bien que la Conférence épiscopale allemande (DBK) soit l'un des éditeurs – avec le Comité central des catholiques allemands (ZdK) –, le document n'est pas valable dans toute l'Allemagne. Un tel document émanant d'une conférence épiscopale n'est pas juridiquement contraignant pour les évêques locaux. Les évêques de Cologne, Augsbourg, Eichstätt, Passau et Ratisbonne n'appliqueront pas le guide « La bénédiction renforce l'amour » dans leurs diocèses et se réfèrent à « Fiducia supplicans ». D'autres évêques laissent aux curés le soin d'appliquer ou non le guide, tandis que d'autres agissent activement.

    Il y a une responsabilité de l'évêque pour l'unité de l'Église

    Selon le droit canonique, devant Dieu, le Pape et les fidèles, chaque évêque est responsable de son diocèse et des âmes qui y vivent. Il ne peut ni déléguer cette responsabilité à ses prêtres, ni la confier à un comité, ni la dissimuler derrière un document de la DBK. Cette responsabilité inclut également celle de l'unité de l'Église dans son ensemble. Être catholique signifie que les croyants devraient pouvoir compter sur la même foi prêchée partout dans le monde et sur la même pratique de la foi, indépendamment des aspects culturels légitimes. (Le récent Jubilé de la jeunesse à Rome a une fois de plus démontré de manière impressionnante qu'il ne s'agit pas d'un rêve naïf.)

    En Allemagne, ce n'est plus le cas, officiellement. La situation deviendra encore plus critique lorsque la Commission scolaire DBK, avec un document – encore inédit – sur l'éducation sexuelle dans les écoles catholiques, prendra encore plus ses distances avec l'Église universelle. Le fait qu'en Allemagne – et parfois même au sein d'un diocèse – des doctrines et des pratiques différentes soient proclamées d'un endroit à l'autre engendre non seulement incompréhension et ressentiment, mais aussi une situation où toutes les paroisses catholiques ne sont pas égales. Le « tour d'église » et les longs trajets pour se rendre à la paroisse de son choix font déjà partie du quotidien de nombreux croyants.

    La situation de l'Église catholique en Allemagne rappelle ainsi de plus en plus celle de l'Église anglicane en Angleterre, où les croyants savent qu'un menu pastoral, liturgique et, dans une certaine mesure, doctrinal différent leur est servi selon leur paroisse. Une caractéristique du catholicisme, en revanche, est que le contenu et la pratique religieuse des fidèles ne sont pas à la discrétion du ministre concerné (ni des porte-parole plus ou moins officiels issus des rangs des laïcs). Cela prévient les abus de pouvoir et les revendications particulières. Du moins, c'était autrefois le cas.

  • « Pourquoi vivons-nous ? » Soljenitsyne et le véritable but de la liberté

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    De sur le CWR :

    « Pourquoi vivons-nous ? » Soljenitsyne et le véritable but de la liberté

    Une critique de Nous avons cessé de voir le but : les discours essentiels d'Alexandre Soljenitsyne , publié par Notre Dame Press.

    Alexandre Soljenitsyne regarde depuis un train à Vladivostok à l'été 1994, de retour en Russie après près de vingt ans d'exil. (Image : Wikipédia)

    « Admettons-le, même à voix basse, et seulement à nous-mêmes : dans cette agitation de la vie à une vitesse vertigineuse, pourquoi vivons-nous ? » – Alexandre Soljenitsyne, « Nous avons cessé de voir le but », Lichtenstein, 1993

    Comme le titre le laisse entendre, l'essai d'Alexandre Soljenitsyne « L'Épuisement de la liberté » ne s'attaque pas à la liberté en soi. En effet, en tant que lecteur de longue date de Soljenitsyne, ce critique peut témoigner que l'engagement du célèbre dissident anticommuniste en faveur de la liberté est, pour ainsi dire, bien plus marqué que celui de la plupart des auteurs occidentaux contemporains. Soljenitsyne voulait plutôt dire que la liberté est une abstraction et qu'elle doit donc être située dans un contexte réel et vécu. En pratique, compte tenu de l'extraordinaire diversité des cultures, des talents, des richesses et des personnalités, il est difficile d'imaginer comment deux êtres humains pourraient bénéficier de la même opportunité d'exercer leur liberté.

    Et lorsque les partisans de la démocratie libérale vantent la « liberté » du monde post-occidental du XXIe siècle, ils occultent généralement le fait que beaucoup peuvent être manipulés par la propagande, la publicité et la mode sans le moindre recours à la force. La pression psychique et le lavage de cerveau médiatique sont peut-être plus subtils que la coercition physique, mais cette subtilité ne les rend pas moins réels.

    De son côté, Soljenitsyne a explicitement soutenu que l'ère des médias a engendré une conception déformée et tronquée de la liberté. Dans le quatrième essai de « Nous avons cessé de voir le but : les discours essentiels d'Alexandre Soljenitsyne » , déjà mentionné, on le retrouve rejetant explicitement la conception « laisser-faire » de la liberté :

    Liberté ! – d'entasser des détritus commerciaux dans les boîtes aux lettres, dans les yeux, les oreilles et le cerveau des gens, dans les émissions de télévision (de sorte qu'il soit impossible d'en regarder une seule avec un sentiment de cohérence). Liberté ! – d'imposer l'information, sans tenir compte du droit des individus à ne pas la recevoir, de leur droit à la tranquillité d'esprit. Liberté ! – de cracher dans les yeux et dans l'âme des passants et des automobilistes avec de la publicité. Liberté ! Pour les éditeurs et les producteurs de films d'empoisonner la jeune génération avec des saletés dépravées.

    Le catalogue des abus de Soljenitsyne s'étend sur près d'une page. S'il était encore en vie et écrivait encore, bien sûr, il ajouterait sans aucun doute des remarques sur la liberté des magnats des réseaux sociaux d'attirer les adolescents avec leurs smartphones.

    Encore une fois, l'un des problèmes liés à la liberté réside dans le fait que ce mot est une abstraction, qui ne peut avoir de sens que dans le contexte d'une culture. Même si les mœurs libérales, le politiquement correct et les codes de la « haine » réduisent aujourd'hui la latitude des Occidentaux pour aborder ouvertement des questions comme l'immigration et la nationalité sur la place publique, il est indéniable que nous bénéficions désormais d'une liberté bien plus grande pour nous adonner aux extrêmes déviants de la sexualité.

    Il est également vain d'imputer ces changements à « la gauche », comme le prétend Conservatisme Inc. Si Soljenitsyne n'était certainement pas favorable aux sensibilités des États bleus, dans « L'Épuisement de la culture », il soutient explicitement que le socialisme n'est pas le seul responsable de l'affaiblissement des libertés.

    Plus profondément, ce qui étouffe la dignité de la personne humaine libre, c'est

    Les exigences utilitaires, qu'elles découlent de la contrainte socialiste-communiste ou du principe de l'achat et de la vente du marché. Jean-Paul II a récemment suggéré que, suivant les traces des deux totalitarismes que nous connaissons bien, un troisième totalitarisme se rapproche : le pouvoir absolu de l'argent, accompagné de la vénération passionnée que beaucoup lui vouent. Un appauvrissement de la culture s'est produit, à la fois en raison de la hâte fulgurante de ce processus mondial et des motivations financières qui le propulsent. […] Le confort omniprésent a conduit les personnes non préparées – et elles sont nombreuses – à un endurcissement de l'âme.

    Admettons que cette « vénération passionnée » de l'argent se retrouve même dans les cercles catholiques. Lorsqu'il s'agit des objectifs de l'éducation catholique, par exemple, les carrières prestigieuses et les maisons de rêve, les vêtements de marque et les voitures de sport qui les accompagnent priment généralement sur l'héritage de la civilisation occidentale. Ce culte de l'argent va de pair avec la superficialité (par exemple, le Bossu de Notre-Dame de Disney, 100 % américain , qui a « corrigé » l'histoire de Victor Hugo en lui donnant une fin heureuse). Dans la société de consommation, la tragédie n'a pas sa place , ce qui signifie que le consommateur est de plus en plus incapable d'affronter la réalité.

    Il convient de souligner que l'ouvrage en question porte bien son nom en incluant les discours les plus célèbres de Soljenitsyne. Il contient de nombreux éléments controversés, et les lecteurs du Catholic World Report ne manqueront pas de critiquer certains jugements politiques de l'homme. Les défenseurs de l'Ukraine seront rebutés par son affirmation de 1993 selon laquelle des conflits surviendraient parce que les anciennes nations soviétiques auraient adopté des « frontières fallacieuses tracées par Lénine ». Ce critique trouve les critiques de Soljenitsyne à l'égard du réaliste en politique étrangère George Kennan tout aussi peu convaincantes que son admiration pour Ronald Reagan est excessive.

    Pourtant, l'objectif de la lecture n'est pas d'adhérer à tout ce que dit un auteur, mais de susciter la réflexion, et une lecture attentive de ce recueil puissant y parviendra. Les thèmes sont aussi nombreux que les essais, et chacun d'eux se rapporte à une question récurrente liée aux défis de la postmodernité. Dans sa Conférence Templeton, Soljenitsyne attribue le totalitarisme soviétique à l'athéisme ; dans ses « Réflexions sur l'insurrection vendéenne », il compare les fanatiques égalitaires de la Révolution française aux bolcheviks ; dans son « Acceptation du prix Nobel », il explique comment l'art authentique nous offre un refuge dans le royaume intemporel du Vrai, du Bien et du Beau.

    Le discours le plus controversé de Soljenitsyne à Harvard en 1978 a scandalisé son auditoire de l'Ivy League en suggérant que des journalistes américains avaient parfois « induit l'opinion publique en erreur par des informations inexactes ou des conclusions erronées », voire « contribué à des erreurs au niveau de l'État ». Rétrospectivement, bien sûr, un commentaire du genre de celui prononcé par Soljenitsyne à Harvard ressemble à un croisement entre un euphémisme noir et une prophétie sophocléenne.

    Alors que l’Amérique est de plus en plus éclipsée par une nouvelle dystopie mondiale, nous pourrions consulter un poète qui a survécu à son prédécesseur.

    Nous avons cessé de voir le but : les discours essentiels d'Alexandre Soljenitsyne
    Par Alexandre Soljenitsyne

    Édité par Ignat Soljenitsyne
    Centre d'éthique et de culture Série Soljenitsyne
    Notre Dame Press, 2025
    Couverture rigide, 228 pages

  • Des accusations de dissimulation contre Léon XIV fomentées par un prêtre défroqué

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    D'Elise Ann Allen sur Crux :

    Des accusations de dissimulation contre Léon XIV fomentées par un prêtre défroqué

    ROME – Un groupe de défense des victimes a continué de faire valoir des allégations de dissimulation contre le pape Léon XIV malgré les révélations selon lesquelles les accusations ont été portées par un ancien prêtre qui a lui-même été défroqué pour inconduite sexuelle et qui a une rancune historique contre le pontife.

    Le 31 juillet, le Réseau des survivants des abus sexuels commis par des prêtres (SNAP) a tenu une conférence de presse pour discuter à nouveau des allégations d'abus sexuels sur plusieurs femmes du diocèse de Chiclayo.

    L'affaire concerne les allégations formulées par Ana María Quispe Díaz et ses deux sœurs contre deux prêtres de Chiclayo, Eleuterio Vásquez Gonzáles et Ricardo Yesquén, pour abus sexuels sur eux alors qu'ils étaient mineurs.

    Une source au courant d'une affaire en cours au Vatican contre Vásquez Gonzáles a déclaré à Crux que celle-ci était déjà parvenue à une conclusion, bien que les résultats n'aient pas encore été communiqués.

    Entre autres choses, le SNAP a répété de vieilles affirmations selon lesquelles le pape Léon XIV aurait dissimulé l’affaire – des allégations qui ont été formulées pour la première fois par le prêtre défroqué et ancien canoniste Ricardo Coronado.

    Ancien augustinien défroqué en décembre dernier pour inconduite sexuelle, Coronado, selon des personnes qui vivaient avec lui à la fin des années 1990 alors qu'il dirigeait une maison de formation pour l'Ordre des Augustins au Pérou, a des antécédents de comportement sexuellement inapproprié, y compris avec les jeunes hommes dont il avait la charge, et nourrit depuis longtemps du ressentiment envers le père Robert Prevost de l'époque en raison de différences idéologiques perçues.

    Díaz aurait parlé au téléphone avec l'évêque de l'époque, Robert Prevost, au sujet des abus présumés, qui se sont produits avant l'arrivée de Prevost, en 2020, et en 2022, tous les trois se sont assis avec lui pour discuter des allégations en personne.

    Ces femmes allèguent notamment qu'après s'être manifestées, Prevost n'a pas ouvert d'enquête préliminaire et n'a pas informé les autorités civiles de leurs plaintes. Elles ont ensuite déposé une plainte civile.

    Le diocèse de Chiclayo a nié ces accusations et publié une déclaration en sept points le 12 décembre 2023. Il affirme que Prevost a immédiatement ouvert une enquête, interdit au prêtre d'exercer son ministère et transmis les résultats de l'enquête préliminaire au Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) à Rome. Il les a également exhortés à porter plainte au civil s'ils le souhaitaient, mais a averti que l'affaire n'irait probablement pas loin en raison du délai de prescription.

    La DDF et les autorités civiles ont finalement choisi de clore l'affaire en 2023, les autorités civiles invoquant le délai de prescription et la DDF le manque de preuves, mais elle a été rouverte plus tard par l'administrateur apostolique de Chiclayo, qui a pris la direction lorsque Prevost est parti, lorsque Díaz a rendu publique sa plainte.

    Jeudi, le SNAP a réitéré ses appels à la révocation des prêtres et a fourni des copies d'une lettre que Díaz a reçue en juillet dans laquelle elle était informée que Vásquez Gonzáles avait demandé plus tôt cette année « d'être dispensé des obligations découlant de son ordination sacerdotale et de quitter l'état clérical », et que le processus pourrait prendre jusqu'à six mois.

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  • Parlement Européen : des groupes catholiques accusés d’extrémisme dans un rapport soutenu par Bill Gates et George Soros

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    De zenit.org :

    Des groupes catholiques accusés d’extrémisme dans un rapport soutenu par Bill Gates et George Soros

    Un document alarmiste publié au Parlement européen suscite l’indignation des institutions chrétiennes

    1er août 2025

    Le 26 juin dernier, dans les murs du Parlement européen, a été présenté un rapport au titre provocateur : « La prochaine vague : comment l’extrémisme religieux regagne du pouvoir ». Un document au langage aussi audacieux qu’alarmant censé alerter les démocraties européennes. Mais pour de nombreux observateurs, notamment issus des milieux religieux et académiques, le rapport sonne creux, mais il est surtout injuste.

    Un rapport au ton accusateur : quand la foi devient suspecte

    Produit par le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF), avec le soutien de puissants bailleurs de fonds progressistes tels que la Fondation Gates, l’Open Society de George Soros et le Fonds des Nations Unies pour la population, le rapport dénonce une prétendue offensive coordonnée de groupes chrétiens — catholiques, évangéliques et orthodoxes — visant à infiltrer les institutions démocratiques, affaiblir les droits sexuels et reproductifs et revenir sur les acquis en matière d’égalité de genre.

    Ce qui interpelle autant que ses conclusions, c’est le soutien politique transversal qui a accompagné sa publication : des eurodéputés de quatre grands groupes parlementaires, du centre-droit aux écologistes, ont co-parrainé l’événement, laissant entendre une inquiétude consensuelle à Bruxelles.

    Défendre la vie ou menacer la démocratie ?

    Derrière la rhétorique et les graphiques, un tout autre récit émerge : celui d’accusations floues, de définitions extensives et d’une tentative perçue par certains comme idéologiquement orientée pour discréditer les voix chrétiennes traditionnelles dans l’espace public.

    Le cœur du débat tient en une question essentielle : quand la défense publique de valeurs religieuses devient-elle un acte d’extrémisme ?

    Depuis des siècles, les communautés chrétiennes d’Europe participent au débat social et politique, fondant leur engagement sur des principes moraux : la défense de la vie, la protection de la famille, le rôle de la conscience dans l’éducation. Ces convictions, parfois impopulaires dans les cercles sécularisés, ne sont ni violentes ni contraires à la démocratie. Or, le rapport ne fait aucune distinction. Il qualifie de « anti-droits » ou « anti-genre » un large éventail d’organisations, y compris des universités et fondations humanitaires.

    En Espagne, sont notamment mentionnées :

    • l’Université de Navarre,
    • l’Université Francisco de Vitoria,
    • la Fondation universitaire San Pablo CEU,
    • CitizenGO,
    • et même des centres d’aide aux femmes enceintes, financés par des fonds publics.

    Leur prétendu délit ? Promouvoir la planification familiale naturelle, soutenir les événements pro-vie, défendre les droits parentaux dans l’éducation, ou encourager la recherche bioéthique fondée sur la théologie morale catholique.

    Un amalgame inquiétant

    Aucune de ces structures ne prône la violence. Aucune ne rejette les institutions démocratiques. Leurs missions sont tournées vers le dialogue, la formation, la recherche, l’action sociale. En les plaçant dans le même panier que de supposés extrémistes religieux, le rapport brouille les lignes entre désaccord moral et radicalisation politique.

    Et ce n’est pas tout : « La prochaine vague » va plus loin, accusant ces groupes d’avoir reçu 1,2 milliard de dollarsentre 2019 et 2023, provenant à 73 % d’Europe, 18 % de Russie, et 9 % des États-Unis. Le sous-entendu ? Ces fonds serviraient une stratégie souterraine concertée. Pourtant, le rapport n’apporte presque aucune preuve de coordination réelle. La majorité des donateurs identifiés sont des fondations indépendantes aux objectifs variés, souvent centrés sur l’éducation, l’éthique publique ou la démographie.

    Un rapport partisan ?

    Le document reste aussi évasif sur son propre financement et ses orientations idéologiques. Il omet de rappeler que ses principaux sponsors — parmi les plus influents du monde — soutiennent des agendas spécifiques : accès à l’avortement, théorie du genre à l’école, restrictions à l’objection de conscience religieuse.

    En dénonçant une supposée « mainmise religieuse » sur les institutions, il néglige le risque d’un excès inverse : celui d’une dérive progressiste qui marginalise toute voix discordante. En fin de compte, c’est le rapport lui-même qui, selon ses détracteurs, menace le pluralisme démocratique, en assimilant un désaccord moral à une menace extrémiste.

    La foi réduite au silence ?

    Des institutions confessionnelles de toute l’Europe ont rapidement réagi. Elles soulignent que défendre la vie, la famille, ou proposer des alternatives éthiques à l’éducation sexuelle controversée ne relève pas de l’extrémisme, mais de la conscience morale.

    Et elles préviennent : si ces voix sont exclues du débat démocratique, cela ne mènera pas à l’harmonie, mais à une polarisation encore plus profonde.

    Dans sa volonté de dénoncer une montée du radicalisme religieux, « La prochaine vague » semble confondre opposition et subversion, désaccord et danger. Or, la démocratie européenne s’épanouit non pas quand certaines voix sont réduites au silence, mais quand elles peuvent être entendues — surtout lorsqu’elles dérangent.

    La vraie « prochaine vague » ?

    Le rapport soulève finalement une question cruciale : Quel pluralisme voulons-nous construire ? Un pluralisme où les croyants sont invités à la table du débat, ou un système où ils sont étiquetés et écartés avant même d’avoir parlé ?

    Voilà, peut-être, la véritable prochaine vague qu’il faudra observer — et, espérons-le, corriger.

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  • Hommage ou travestissement ? Dolce & Gabbana organise un défilé inspiré des vêtements catholiques

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    D'Hannah Brockhaus sur CNA :

    Hommage ou travestissement ? Dolce & Gabbana organise un défilé inspiré des vêtements catholiques.

    La maison de couture italienne Dolce & Gabbana a mis en lumière une nouvelle collection inspirée des vêtements liturgiques catholiques lors d'un défilé sur le pont Sant'Angelo à Rome la semaine dernière, suscitant une discussion sur la pertinence d'utiliser l'imagerie catholique à des fins laïques.

    La marque de luxe a qualifié le défilé de mode, qui s'inscrit dans le cadre de trois jours de vitrines dans la Ville éternelle, d'« hommage à la couture cléricale » avec des créations inspirées des vêtements des prêtres et d'autres vêtements ecclésiastiques, notamment « des capes, des traînes, des chasubles, des dalmatiques, des semelles, des corsages et des bavoirs ».

    Les images du défilé du 15 juillet présentent des créations clairement liées aux vêtements liturgiques catholiques traditionnels, notamment des chemises blanches en dentelle, semblables à la chasuble des prêtres ou au surplis des servants de chœur. Si la plupart des 106 créations étaient entièrement blanches ou noires, certaines arborent du vert, du rouge et du violet, couleurs utilisées par l'Église pour marquer les différentes périodes liturgiques.

    Dolce & Gabbana a refusé d'autoriser CNA à utiliser les images de l'événement, mais les créations peuvent être visionnées sur son site Web ou sur YouTube .

    Les croix étaient très présentes dans la collection, et certains modèles portaient ou transportaient ce qui semblait être des objets catholiques tels que des chapelets, des encensoirs et des brûleurs d'encens en métal utilisés lors de la messe et d'autres célébrations liturgiques.

    Le podium, bordé de figurants de cinéma habillés en cardinaux, présentait également des tenues moins cléricales ou papales, avec des corsages blancs conçus pour ressembler à des sculptures en marbre de Saint Pierre et Saint Paul, inspirées de l'art religieux.

    « Chaque création trouve un équilibre parfait entre solennité, dévotion, discipline et codes esthétiques et iconographiques », selon les informations de la marque de mode.

    Le jeune homme de 19 ans originaire de Vicence, dans le nord de l'Italie, a déclaré à CNA qu'il pensait que l'utilisation du style ecclésiastique par Dolce & Gabbana était une « usurpation » d'un héritage spirituel et liturgique à des fins de divertissement et « une simple marchandisation du sacré ».

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  • L’avortement aura tué 73 millions de personnes en 2024, ce qui en fera la première cause de décès dans le monde

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    De Luca Volontè sur la NBQ :

    L’avortement aura tué 73 millions de personnes en 2024, ce qui en fera la première cause de décès dans le monde.

    L'année dernière également, selon les statistiques présentées par Worldometer, l'avortement provoqué était la principale cause de décès dans le monde, représentant environ 52 % de tous les décès. Une guerre mondiale contre les enfants.

    24_07_2025

    En 2024, l'avortement provoqué est resté la première cause de mortalité dans le monde. Une fois de plus, comme c'est le cas depuis de nombreuses années, face à ce massacre, le silence des politiques, des médias et des philanthropes éclairés est désarmant. Seuls le monde catholique et les dirigeants chrétiens protestent et dénoncent cette immense tragédie. Hier après-midi, au moment où nous écrivons ces lignes, selon les données de Worldometer, le nombre d'enfants tués par avortement depuis début 2025 dépassait déjà les 25,2 millions, soit approximativement l'équivalent du nombre de morts militaires et civiles pendant la Première Guerre mondiale.

    Les statistiques présentées par Worldometer montrent qu'en 2024, plus de 73 millions de personnes innocentes ont été assassinées par avortement dans le monde. Ce site web indépendant collecte des données auprès des gouvernements et d'autres organisations et les publie quotidiennement, accompagnées d'estimations et de projections basées sur les données reçues. Worldometer fonde également ses données quotidiennes sur l'avortement sur les informations de l'Organisation mondiale de la Santé datées du 17 mai 2024 , qui indiquaient qu'« environ 73 millions d'avortements provoqués se produisent chaque année dans le monde ». À cela s'ajoutent les avortements clandestins obtenus grâce aux soi-disant « contraceptifs d'urgence ».

    En comparant les chiffres de l'avortement à ceux des autres causes de décès, notamment le cancer, le sida, les accidents de la route et le suicide, les avortements ont largement dépassé en 2024 toutes les autres causes de décès : environ 10 millions de décès sont dus au cancer, 6,2 millions au tabagisme, 2 millions au sida et 17 millions à diverses autres maladies. Si l'on considère que l'année dernière, 67,1 millions de personnes sont décédées de causes autres que l'avortement, et qu'un total de 140 millions de personnes sont décédées des suites d'un avortement ou d'autres causes, cela signifie qu'en 2024, les avortements ont représenté environ 52 % de tous les décès dans le monde.

    Trop de gens font semblant d'oublier que chacun de ces bébés avortés est un être humain vivant, dont la vie a été violemment détruite dans l'utérus. Chaque fœtus possédait déjà un ADN unique, le différenciant de sa mère. Cet ADN indiquait si l'enfant était de sexe masculin ou féminin, la couleur des yeux et des cheveux, la taille, d'éventuelles maladies génétiques et autres handicaps, et bien plus encore. Dans la grande majorité des cas, le cœur du fœtus bat déjà au moment de l'avortement.

    La tragédie de l'avortement touche tous les continents et toutes les latitudes. Aux États-Unis, un peu moins d'un million de bébés sont avortés chaque année. Bien que les taux d'avortement aient diminué au cours de la dernière décennie, l'avortement reste la principale cause de décès aux États-Unis. On estime que 66 millions d'enfants à naître ont été tués par avortement aux États-Unis depuis l' arrêt Roe v. Wade de 1973 , annulé par la Cour suprême en 2022.

    Autre exemple. L'avortement a augmenté de 17 % en Angleterre et au Pays de Galles au premier semestre 2022, selon les données publiées par le Bureau de la Santé. En 2022, l'avortement chimique (pilules) représentait 86 % de tous les avortements en Angleterre et au Pays de Galles, contre 48 % en 2012. Les avortements entièrement pratiqués à domicile ont augmenté de 9 % entre 2021 et 2022, atteignant 61 % de tous les avortements. Depuis l'adoption de la loi sur l'avortement en 1967, plus de dix millions d'enfants à naître ont été tués par avortement, et la nouvelle loi adoptée en juin dernier qui dépénalise le crime même après la 24e semaine, combinée à la légalisation quasi complète des pilules abortives, va accroître le nombre de génocides.

    L'Espagne est également à la pointe. Dans le pays ibérique, 103 097 avortements ont été pratiqués en 2023, soit une augmentation de 4,8 % par rapport à 2022, selon le ministère de la Santé. Le taux d'avortement en 2023 a atteint 12,22 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 44 ans, dépassant les taux de 2022 (11,68) et de 2014 (10,46).

    Face à cette immense tragédie, qui s'accompagne d'un aveuglement de la raison, nous ne pouvons que dénoncer la barbarie et demander l'arrêt de cette véritable troisième guerre mondiale contre l'avenir du monde : les enfants.

  • Défense de la vie : le cardinal Müller fustige des évêques allemands qui louvoient entre vérité et politique

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    Du Cardinal G. Müller sur kath.net/news :

    Les évêques allemands entre vérité et politique

    23 juillet

    « Même les évêques catholiques ont évité une affirmation claire de la vie en privilégiant la lutte des partis politiques pour le pouvoir d'État au détriment de leur témoignage apostolique de la vérité de l'Évangile. » Par le cardinal Gerhard Müller

    Rome-Bonn (kath.net) En Allemagne, un débat est actuellement en cours pour savoir si une personne qui, en contradiction avec l'article 1 de la Loi fondamentale, remet en question le droit fondamental de chaque être humain à sa propre vie (de la conception à la mort naturelle) est apte à être juge à la Cour constitutionnelle fédérale allemande.

    Même les évêques catholiques ont évité une affirmation claire de la vie en privilégiant la lutte des partis politiques pour le pouvoir au détriment de leur témoignage apostolique de la « vérité de l'Évangile » (Galates 2,14), seule raison de leur existence. Jésus, de qui découle toute l'autorité des apôtres et des évêques comme successeurs, en réponse à la question piège des pharisiens, a formulé le principe directeur de la conduite de son Église face au pouvoir politique légitime : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matthieu 22,21). Mais Jésus lui-même démontre au représentant de la toute-puissance de l'État qu'il ne s'agit pas d'un compromis facile permettant la coexistence de la foi chrétienne avec l'idolâtrie d'un pouvoir étatique totalitaire (le culte impérial romain) et une idéologie athée (les soi-disant « prêtres de la paix » dans les États communistes ou les « chrétiens allemands » dans l'Allemagne nazie). 

    Pilate incarne le pouvoir supposé des humains de maîtriser la vie et la mort de leurs semblables, ainsi que le type de sceptiques et de relativistes qui s'arrogent le pouvoir de définir la vérité et de dépendre (prétenduement) des intérêts des puissants. Pilate se vante de son « pouvoir » (Jean 19:10) de libérer ou de crucifier Jésus. Il se moque également de l'unité de Dieu et du Christ, son Fils, qui est la vérité en personne et le salut de l'humanité. Car Jésus s'est révélé, en opposition à toute prétention humaine au pouvoir absolu et à la manipulation cynique de la question de la vérité, comme un « roi » dont la souveraineté ne consiste pas à exploiter son peuple et à l'instrumentaliser à ses propres fins. Il est plutôt roi au sens du bon berger qui donne sa vie pour ses brebis (Jean 10:11), tout comme les évêques et les prêtres devraient être de bons bergers selon le cœur de Jésus. 

    Face au cynique contempteur de la vérité au nom du pouvoir politique, Jésus témoigne de la vérité de Dieu : « Oui, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour cela : rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. » (Jean 19, 37) Conscients qu'ils seront « traînés devant les tribunaux et emprisonnés à cause du nom de Jésus » et livrés au pouvoir brutal des « rois et des gouverneurs » (Lc 21, 12), « Pierre et les apôtres », se recommandant au pape et aux évêques comme successeurs à imiter, confessent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » (Ac 5, 29). Ils nient à toute autorité humaine (l’État, la justice, l’armée, leur propre nation et tradition, la philosophie et la science, et plus encore toutes les idéologies totalitaires) le droit de leur interdire ou de les restreindre « d’enseigner au nom de Jésus » (Actes 5:28), « que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts » (Actes 4:10) : « Car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:12).

    Les deux mille ans d'histoire de l'Église nous enseignent que sa mission de servir Dieu comme « sacrement universel du salut du monde dans le Christ » (Lumen gentium 1 ; 48 ; Gaudium et spes 45) a toujours été occultée, voire trahie, lorsque les évêques ont servi, voire cédé, aux intérêts des puissants. La différence entre un bon pasteur et un mercenaire devient évidente lorsqu'un évêque se considère non pas comme un fonctionnaire jusqu'à sa retraite, mais comme un serviteur du Christ jusqu'au martyre. 

    La formule courante de cette incompréhension (typiquement allemande) de l'Église, qui préfère se légitimer comme une organisation utile à l'État plutôt que par le Christ, est la suivante : nous ne pouvons proclamer les vérités de la loi morale naturelle et l'auto-révélation historique de Dieu qu'en silence, de peur que les idéologues néognostiques de l'auto-rédemption ne se sentent offensés et que nous ne soyons instrumentalisés par le mauvais camp, c'est-à-dire le camp non marxiste, dans la lutte de pouvoir entre les partis politiques. Cette crainte d'une instrumentalisation politique de la vérité chrétienne elle-même cherche à être applaudie par le mauvais camp politique, antichrétien précisément parce qu'il soumet la vérité de l'Évangile aux calculs du pouvoir politique. Il n'appartient pas non plus à l'Église de protéger la constitution d'un État, ce qui incombe à ses propres institutions. 

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  • IVG: des femmes témoignent

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    Du site de l'ECLJ :

    "Je ne veux plus me taire en me disant que tout le monde le fait, alors c'est OK. Non!"

    Voici le témoignage de Wintana sur son avortement.

    L'ECLJ publie sur cette page une série de témoignages de femmes qui ont eu un ou plusieurs avortements et qui partagent leurs expériences. Nous remercions toutes ces femmes qui avaient témoigné devant des parlementaires, à l'Assemblée nationale et au Sénat, en février et en mai 2024.