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Famille - Page 2

  • le Pape Léon XIV insiste sur la nécessité de témoigner de «l'expérience merveilleuse de la rencontre avec Jésus» auprès des familles éloignées de Dieu

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    De Jean-Benoît Harel sur Vatican News :

    Léon XIV exhorte l’Église à aller à la rencontre des familles éloignées de Dieu

    Au lendemain du Jubilé des familles ce lundi 2 juin, le Pape Léon XIV a adressé un message aux participants d’un colloque consacré à l’évangélisation auprès des familles d’aujourd’hui. Il s’est inquiété d’une forme de privatisation de la foi, empêchant les familles éloignées de la foi «de connaître la richesse et les dons de l'Église». Au contraire, le Saint-Père exhorte à «aller “à la pêche“ de cette humanité, à la sauver des eaux du mal et de la mort à travers la rencontre avec le Christ».

    «Il est particulièrement urgent d'accorder une attention particulière aux familles qui, pour diverses raisons, sont spirituellement plus éloignées». Dans un message envoyé ce lundi 2 juin aux participants d’un colloque réunis par le dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, le Pape Léon XIV a insisté sur la nécessité de témoigner de «l'expérience merveilleuse de la rencontre avec Jésus» auprès des familles éloignées de Dieu.

    «Une attention particulière»

    Au lendemain du jubilé des familles, qui s’est tenu du 30 mai au 1er juin à Rome, le Saint-Père a réaffirmé l’importance du rôle de la famille dans la société, comme «membres vivants du Corps mystique du Christ et premier noyau ecclésial auquel le Seigneur confie la transmission de la foi et de l'Évangile, en particulier aux nouvelles générations».

    Alors que «notre époque se caractérise par une recherche croissante de spiritualité», notamment chez les plus jeunes, Léon XIV demande à l’Église d’accompagner cette aspiration, en accordant une «attention particulière» aux familles les plus éloignées de Dieu, par méconnaissance ou manque d’intérêt. «Combien de personnes ignorent aujourd'hui l'invitation à la rencontre avec Dieu!», déplore-t-il.

    «Une “privatisation de la foi“»

    Face à cette demande, le Successeur de Pierre constate «une “privatisation de la foi“» qui empêche d’inviter à rencontrer Dieu, et de «connaître la richesse et les dons de l'Église, lieu de grâce, de fraternité et d'amour!»

    Ainsi, même «avec des désirs sains et saints (…) pour gravir les beaux sentiers de la vie et de la pleine joie», ces familles s'appuient sur «de faux points d'appui» qui les éloignent de Dieu. Parmi ces points d’appui trompeurs, le Pape cite d’abord les «modèles de vie illusoire, où il n'y a pas de place pour la foi», largement diffusé par les médias et les réseaux sociaux.

    Former des communautés pour rencontrer Jésus

    Ensuite, le Saint-Père évoque les jeunes qui préfèrent la cohabitation au mariage chrétien. Il estime que ces jeunes «ont en fait besoin que quelqu'un leur montre de manière concrète et compréhensible, surtout avec l'exemple de sa vie, ce qu'est le don de la grâce sacramentelle et quelle force il donne; qu'il les aide à comprendre “la beauté et la grandeur de la vocation à l'amour et au service de la vie“ que Dieu donne aux époux mariés».  

    Autre domaine où les faux points d’appui sont nombreux, c'est celui de l’éducation. «De nombreux parents, ont besoin de communautés qui les soutiennent en créant les conditions pour qu'ils rencontrent Jésus», a assuré le Saint-Père dans son message.

    “Ce qui anime l'Église dans ses efforts pastoraux et missionnaires, c'est précisément le désir d'aller «à la pêche» de cette humanité, de la sauver des eaux du mal et de la mort à travers la rencontre avec le Christ.”

     

    Pour inviter à la rencontre du Christ, le Souverain pontife met en garde contre «la plus grande erreur que nous puissions commettre en tant que chrétiens»: «prétendre que la grâce du Christ consiste dans son exemple et non dans le don de sa personne», reprenant ainsi les mots de saint Augustin.

    Alors que la vie chrétienne est parfois présentée comme «un ensemble de préceptes à observer» ou «une religion moralisatrice, lourde, peu attrayante et, d'une certaine manière, irréalisable dans le concret de la vie quotidienne», Léon XIV insiste sur «l'expérience merveilleuse de la rencontre avec Jésus, Dieu qui se donne à nous».

    Une mission pour toute l’Église

    Être «pêcheurs» de ces familles est l’une des missions des évêques, «successeurs des apôtres et pasteurs du troupeau du Christ», mais aussi un appel pour les laïcs.

    “Je vous demande donc de vous associer à l'effort avec lequel toute l'Église part à la recherche de ces familles qui, seules, ne s'approchent plus d'eux; de comprendre comment cheminer avec eux et comment les aider à rencontrer la foi, en devenant à leur tour des «pêcheurs» d'autres familles.”

    Le même Jésus-Christ

    Face au découragement, et aux nombreuses blessures que portent les familles aujourd’hui, Léon XIV propose de se tourner vers l’Évangile, et de se plonger toujours dans «la tendresse de Dieu, qui valorise et aime l'histoire de chaque personne». «Il ne s'agit pas de donner des réponses hâtives à des questions difficiles, mais plutôt d'être proche des personnes, de les écouter, d'essayer de comprendre avec elles comment affronter les difficultés», conclut-il, conscient des adaptations à faire à chaque génération.

    Enfin, invitant chacun à «cultiver et renouveler son identité de croyants», le Saint-Père met en évidence un véritable point d’appui: «au milieu de tant de changements, Jésus-Christ reste “le même hier, aujourd'hui et à jamais“». 

    En relation : Le pape exhorte les catholiques à lutter contre la cohabitation en témoignant fidèlement du mariage

  • Un nouvel observatoire ausculte l’évolution du catholicisme en France

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    De Tribune Chrétienne :

    Naissance d’un observatoire pour ausculter l’évolution du catholicisme en France

    Lancé le lundi 2 juin à Paris avec le soutien du Fonds du bien commun de Pierre-Édouard Stérin, le tout nouvel Observatoire français du catholicisme entend mesurer les évolutions spirituelles des Français. Son premier sondage révèle que 37 % se déclarent en « quête spirituelle »

    Dans une France de plus en plus sécularisée, une initiative originale voit le jour : un observatoire entièrement dédié au catholicisme. Le 2 juin, à Paris, a été officiellement lancé l’Observatoire français du catholicisme (OFC), fruit du travail de laïcs engagés, soutenus par des mécènes privés, notamment le Fonds du bien commun fondé par Pierre-Édouard Stérin. Ce projet répond à un besoin largement exprimé par les acteurs pastoraux : mieux connaître les évolutions des croyances et des pratiques religieuses pour y répondre avec justesse. Aurélie Pirillo, directrice de l’OFC, résume l’intention : il s’agit de produire des analyses régulières et accessibles sur la vie catholique dans notre pays.

    La Croix précise que 46 % des Français se déclarent encore catholiques, avec une forte disparité selon les âges. Et pourtant, les aspirations spirituelles persistent. D’après l’étude Ifop commandée pour ce lancement, 37 % des Français se disent en « quête spirituelle », et 52 % prient ou méditent au moins de temps en temps.

    Mais cette prière prend des formes variées. Les chiffres cités par le quotidien indiquent que 46 % s’adressent à Dieu, 19 % à la Vierge Marie, 18 % à Jésus-Christ, 5 % à des saints, et 8 % au cosmos. 18 % affirment ne prier « personne en particulier ». Parmi les attentes exprimées, le besoin de silence et de ressourcement est central. 64 % des Français – et jusqu’aux deux tiers des 18-24 ans – aspirent à plus de silence, de contemplation et de méditation. Un quart aimerait vivre une retraite en silence, un autre être accompagné dans un chemin spirituel, et un troisième avoir un accès facilité à des lieux de prière.

    Pour Arnaud Bouthéon, cofondateur de l’OFC et engagé de longue date dans l’évangélisation, ces données sont essentielles : « Qui savait, par exemple, que pendant la pandémie, 55 % des paniers repas distribués aux migrants provenaient des paroisses ? » L’observatoire veut aussi documenter cette présence chrétienne discrète mais active dans la société française.

    Autour de ce projet, plusieurs visages connus dans le paysage catholique : Samuel Pruvot (Famille Chrétienne), Élisabeth Geffroy (La Nef), Damien Thomas (Fonds du bien commun). L’OFC se veut indépendant, mais la Conférence des évêques de France y voit un outil précieux. Monseigneur Bruno Valentin, évêque de Carcassonne, déclare : « Ce projet nous intéresse pour comprendre comment la société évolue dans son rapport à la spiritualité et au catholicisme. »

    Notons que l’étude s’est également penchée sur les intentions de prière : 53 % des Français prient pour la santé d’un proche, 35 % pour leur propre santé, 26 % pour la paix intérieure, et 25 % pour la paix dans le monde. En revanche, seuls 8 % prient pour le salut éternel, et 16 % pour la réussite matérielle.

    Deux nouvelles études sont prévues avant la fin de l’année : l’une sur les parcours de conversion ou de retour à la foi, l’autre sur les dynamiques internes des communautés pratiquantes. L’objectif est de bâtir, au fil des années, un véritable socle de données pour nourrir la mission de l’Église. À travers ce nouvel observatoire, c’est un peu du cœur religieux de la France que l’on tente d’écouter à nouveau les battements.

    En relation : Ces lueurs d’espoir dans le tableau très sombre de l’état du catholicisme en France

  • Le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour surmonter les forces qui désagrègent les relations et les sociétés (Léon XIV)

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    JUBILÉ DES FAMILLES, DES ENFANTS, DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Pierre
    VIIe dimanche de Pâques - Dimanche 1er juin 2025

    L’Évangile qui vient d’être proclamé nous montre Jésus qui, lors de la dernière Cène, prie pour nous (cf. Jn 17, 20) : le Verbe de Dieu fait homme, désormais proche de la fin de sa vie terrestre, pense à nous, ses frères, se faisant bénédiction, supplication et louange au Père, avec la force de l’Esprit Saint. Et nous aussi, alors que nous entrons, remplis d’émerveillement et de confiance, dans la prière de Jésus, nous sommes impliqués par son amour dans un grand projet qui concerne toute l’humanité.

    Le Christ demande en effet que nous soyons tous « un » (v. 21). Il s’agit là du plus grand bien que l’on puisse désirer, car cette union universelle réalise entre les créatures la communion éternelle d’amour dans laquelle s’identifie Dieu lui-même, comme le Père qui donne la vie, le Fils qui la reçoit et l’Esprit qui la partage.

    Le Seigneur ne veut pas que nous nous unissions pour former une masse indistincte, comme un bloc anonyme, mais il souhaite que nous soyons un : « Comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi » (v. 21). L’unité pour laquelle Jésus prie est donc une communion fondée sur l’amour même dont Dieu aime, d’où viennent la vie et le salut. En tant que telle, elle est avant tout un don que Jésus vient apporter. C’est en effet, du fond de son cœur d’homme que le Fils de Dieu s’adresse au Père en disant : « moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (v. 23).

    Écoutons avec admiration ces paroles : Jésus nous révèle que Dieu nous aime comme Il s’aime Lui-même. Le Père ne nous aime pas moins qu’Il n’aime son Fils unique, c’est-à-dire infiniment. Dieu n’aime pas moins, parce qu’Il aime d’abord, Il aime le premier ! Le Christ Lui-même en témoigne lorsqu’Il dit au Père : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » (v. 24). Et il en est ainsi : dans sa miséricorde, Dieu veut depuis toujours rassembler tous les hommes auprès de lui, et c’est sa vie, donnée pour nous dans le Christ, qui nous rend un, qui nous unit entre nous.

    Écouter aujourd’hui cet Évangile, pendant le Jubilé des familles et des enfants, des grands-parents et des personnes âgées, nous comble de joie.

    Très chers amis, nous avons reçu la vie avant même de la vouloir. Comme l’enseignait le pape François, « tous les hommes sont des enfants, mais aucun de nous n’a choisi de naître » (Angelus, 1er janvier 2025). Mais ce n’est pas tout. Dès notre naissance, nous avons eu besoin des autres pour vivre, seuls nous n’y serions pas y arriver : c’est quelqu’un d’autre qui nous a sauvés, en prenant soin de nous, de notre corps comme de notre esprit. Nous vivons donc tous grâce à une relation, c’est-à-dire à un lien libre et libérateur d’humanité et de soin mutuel.

    Il est vrai que parfois cette humanité est trahie. Par exemple, chaque fois que l’on invoque la liberté non pour donner la vie, mais pour la retirer, non pour secourir, mais pour offenser. Cependant, même face au mal qui s’oppose et tue, Jésus continue de prier le Père pour nous, et sa prière agit comme un baume sur nos blessures, devenant pour tous une annonce de pardon et de réconciliation. Cette prière du Seigneur donne pleinement un sens aux moments lumineux de notre amour les uns pour les autres, en tant que parents, grands-parents, fils et filles. Et c’est cela que nous voulons annoncer au monde : nous sommes ici pour être “un” comme le Seigneur veut que nous soyons “un”, dans nos familles et là où nous vivons, travaillons et étudions : différents, mais un, nombreux, mais un, toujours, en toutes circonstances et à tous les âges de la vie.

    Mes très chers amis, si nous nous aimons ainsi, sur le fondement du Christ, qui est « l’alpha et l’oméga », « le commencement et la fin » (cf. Ap 22, 13), nous serons un signe de paix pour tous, dans la société et dans le monde. Et n’oublions pas : c’est dans les familles que se construit l’avenir des peuples.

    Au cours des dernières décennies, nous avons reçu un signe qui nous remplit de joie et qui nous fait réfléchir : je veux parler du fait que des couples mariés ont été proclamés bienheureux et saints, non pas séparément, mais ensemble, en tant que couples mariés. Je pense à Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ; et j’aime rappeler les bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, dont la vie familiale s’est déroulée à Rome au siècle dernier. Et n’oublions pas la famille polonaise Ulma : parents et enfants unis dans l’amour et dans le martyre. Je disais que c’est un signe qui fait réfléchir. Oui : en désignant comme témoins exemplaires des époux, l’Église nous dit que le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour connaître et accueillir l’amour de Dieu et surmonter, par sa force qui unifie et réconcilie, les forces qui désagrègent les relations et les sociétés.

    C’est pourquoi, le cœur plein de reconnaissance et d’espérance, je vous dis, à vous les époux : le mariage n’est pas un idéal, mais la norme du véritable amour entre l’homme et la femme : un amour total, fidèle, fécond (cf. Saint Paul VI, Lettre encyclique Humanae vitae, 9). Tout en vous transformant en une seule chair, cet amour vous rend capables, à l’image de Dieu, de donner la vie.

    C’est pourquoi je vous encourage à être, pour vos enfants, des exemples de cohérence, en vous comportant comme vous voulez qu’ils se comportent, en les éduquant à la liberté par l’obéissance, en recherchant toujours en eux le bien et les moyens de le faire grandir. Et vous, enfants, soyez reconnaissants envers vos parents : dire “merci” pour le don de la vie et pour tout ce qui nous est donné chaque jour avec elle, c’est la première manière d’honorer son père et sa mère (cf. Ex 20, 12). Enfin, à vous, chers grands-parents et personnes âgées, je recommande de veiller sur ceux que vous aimez, avec sagesse et compassion, avec l’humilité et la patience que les années enseignent.

    Dans la famille, la foi se transmet avec la vie, de génération en génération : elle est partagée comme la nourriture sur la table et les affections du cœur. Cela en fait un lieu privilégié pour rencontrer Jésus, qui nous aime et veut notre bien, toujours.

    Et j’aimerais ajouter une dernière chose. La prière du Fils de Dieu, qui nous donne l’espérance tout au long du chemin, nous rappelle aussi qu’un jour nous serons tous unum (cf. saint Augustin, Sermo super Ps. 127) : une seule chose dans l’unique Sauveur, étreints par l’amour éternel de Dieu. Non seulement nous, mais aussi nos pères et nos mères, nos grands-mères et nos grands-pères, nos frères, nos sœurs et nos enfants qui nous ont déjà précédés dans la lumière de sa Pâque éternelle, et que nous sentons présents ici, avec nous, en ce moment de fête.

  • Cardinal Eijk : L'Institut JPII et l'Académie pontificale pour la vie doivent être « clairs et sans ambiguïté »

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    Cardinal Eijk : L'Institut JPII et l'Académie pontificale pour la vie doivent être « clairs et sans ambiguïté »

    « Nous devons transmettre la vérité sur le mariage et sur la vie sexuelle. C'est peut-être difficile, mais c'est possible. »

    Le cardinal Willem Eijk d'Utrecht a la réputation, parmi ses frères cardinaux, d'être une voix claire et franche sur les questions de la vie et de la bioéthique.

    Son franc-parler, typique d'un Néerlandais, lui a également valu des critiques, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Église, aux Pays-Bas et à l'étranger.

    Mais cela lui a également valu une réputation de clarté en période de confusion, en particulier dans un pays comme les Pays-Bas, qui a été le pionnier de la légalisation et de la pratique de l’euthanasie, de l’avortement, du mariage homosexuel et de l’activisme transgenre.

    Le cardinal Eijk, qui se décrit lui-même comme un lecteur de Pillar — « dans le bon sens du terme », dit-il — a donné la conférence inaugurale de la troisième Conférence internationale de bioéthique , organisée par la Fondation Jérôme Lejeune à Rome, pour discuter de la science et de la bioéthique au service de la vérité.

    Après son exposé, Eijk a parlé avec The Pillar du catholicisme et de la bioéthique, d'Evangelium vitae et de la mission de l'Académie pontificale pour la vie sous le pontificat de Léon XIV.

    L'interview a été éditée pour des raisons de longueur et de clarté.

    Cardinal Willem Eijk d'Utrecht. Crédit : Edgar Beltrán/Pillar Media.

    Quel est selon vous le rôle et la nécessité de la bioéthique aujourd’hui, notamment d’un point de vue chrétien ?

    Nous devons nous opposer à la culture actuelle, qui ne reconnaît pas la valeur intrinsèque de la vie humaine. Notre tâche est de transmettre la vérité sur Dieu, l'homme et le monde, ainsi que les vérités métaphysiques et la vérité sur les valeurs et les normes morales.

    Et peut-être n'avons-nous pas connu beaucoup de succès dans le monde ces derniers temps. On constate l'augmentation du nombre d'avortements. Par exemple, aux États-Unis, l'année dernière, on a recensé près d'un million d'avortements. On constate également la décision du Parlement français, l'an dernier, d'inscrire dans la Constitution le droit de promouvoir l'avortement pour les femmes et, il y a quelques jours, de légaliser le suicide assisté. C'est un problème croissant.

    Mais, malgré tout, nous ne devons pas baisser les bras, ni perdre courage. Ces dernières années, j'ai constaté aux Pays-Bas un nombre croissant de jeunes demandant à être admis dans l'Église. Moins qu'en France, mais c'est une tendance claire. Et ces jeunes découvrent le Christ et l'Évangile, ainsi que les enseignements moraux de l'Église, grâce à internet, TikTok et les réseaux sociaux. On ne s'y attendrait pas, mais c'est ainsi.

    Et quand ils viennent voir un prêtre pour demander le baptême ou la confirmation, ils en savent déjà beaucoup sur la foi parce qu’ils lisent beaucoup sur le catholicisme sur Internet et les réseaux sociaux.

    Ces jeunes sont enclins à accepter toute la doctrine de l'Église. Je pense donc qu'il y a un changement générationnel au sein de l'Église. Les choses vont changer et elles changent déjà.

    Je constate également aux Pays-Bas une attitude moins négative envers l'Église et la foi qu'il y a quelques années. Il y a donc un changement, un changement positif. Je pense que nous devons continuer à transmettre la vérité aux croyants des jeunes générations. L'Église sera peut-être petite, mais le pape Benoît XVI a toujours parlé d'une minorité créative capable d'initier une nouvelle culture.

    Vous venez de prendre la parole lors d'une conférence organisée par la Fondation Jérôme Lejeune. Quel est, selon vous, le plus grand héritage du Vénérable Jérôme Lejeune ?

    Il était un fervent défenseur de la valeur intrinsèque de la vie humaine. Il était un généticien célèbre pour sa découverte de la trisomie 21 en 1958, mais il était catholique pratiquant. Et cela lui a coûté cher, car ce faisant, il a perdu le respect de ses collègues. Il est devenu un peu marginal, mais il n'a pas abandonné pour autant.

    Il fut l'un des rares défenseurs de la valeur intrinsèque de la vie humaine dans les années 60, 70 et 80. Il fut également étroitement impliqué dans la fondation de l'Académie pontificale pour la vie.

    Je l'ai rencontré une fois. À l'époque, j'étais en vacances en France, alors que j'étais séminariste, avec un ami. Nous sommes allés dans son laboratoire. Je lui ai parlé et il m'a dit : « Peut-être qu'un jour tu seras évêque, alors il faudra que tu proclames la vérité. » Il n'était donc pas seulement un scientifique, mais un prophète (rires). Il était très gentil avec nous ; il ne nous connaissait pas et nous n'étions que deux jeunes séminaristes. Mais on voyait vite qu'il était un chrétien convaincu à tous égards.

    Vous avez mentionné dans votre discours que cette année marque le 30e anniversaire d' Evangelium vitae. Pensez-vous que l'Église aurait besoin d'une encyclique actualisée qui applique les principes d' Evangelium vitae aux nouvelles questions bioéthiques ?

    Evangelium vitae reste très utile, même après 30 ans. Son diagnostic sur la culture de la mort est toujours d'actualité.

    Mais il est vrai que de nouvelles techniques et problématiques ont été développées. Par exemple, Evangelium vitae n'aborde pas la question du genre, du choix de son identité de genre, de la nécessité de changer son sexe biologique autant que possible pour l'adapter à son identité de genre choisie. C'est un sujet qu'Evangelium vitae n'a pas abordé, car il n'était pas encore très répandu à l'époque. Pourtant, il existait bel et bien. Il y avait déjà des cliniques pour personnes transgenres aux Pays-Bas il y a 30 ans, mais ce n'était pas un sujet suffisamment répandu pour être abordé dans l'encyclique.

    Bien sûr, le Dicastère de la Doctrine de la Foi a publié une déclaration sur les traitements transgenres, mais une nouvelle encyclique qui dirait quelque chose sur les nouvelles techniques qui n’étaient pas en vogue en 1995 serait plutôt bien.

    Le cardinal Eijk lors de son discours. Crédit : Edgar Beltrán/Pillar Media.

    Quel est, selon vous, le rôle approprié d’institutions telles que l’Institut Jean-Paul II et l’Académie pontificale pour la vie dans les discussions académiques sur la bioéthique et la défense de la vie durant ce pontificat ?

    Il est très important que nous cherchions à rétablir l'unité dans l'Église. Cela doit passer par une proclamation de la foi claire et sans ambiguïté. Cela devrait également se faire dans le domaine de la morale et de l'éthique.

    Il n'est peut-être pas facile d'observer la morale catholique. Certains peuvent avoir des difficultés avec elle, mais nous devons être clairs et sans ambiguïté sur les vérités fondamentales de notre foi.

    Même dans ce domaine, les choses évoluent. Nous avons lancé nos cours de préparation au mariage dans le diocèse sous la forme d'une série de cinq soirées. Nous expliquons la théologie du corps. Nous parlons de la doctrine de l'Église sur la contraception et de la planification familiale naturelle. Et la réaction est généralement la suivante : « Oh, c'est magnifique. On n'avait jamais entendu ça. »

    Et cela me fait comprendre très clairement que nous devons transmettre la vérité sur le mariage et la vie sexuelle. C'est peut-être difficile, mais c'est possible. Lors de notre dernier cours, nous avons accueilli 12 couples, soit 24 jeunes, qui ont entendu ce message et y sont ouverts.

    J'ai également expliqué ce problème samedi dernier à des groupes de jeunes adultes du diocèse de Bois-le-Duc, et ils étaient tous très ouverts. Certains plus âgés étaient plus critiques, c'étaient les rebelles des années 60, 70 et 80, des gens de mon âge. Cela témoigne d'un changement générationnel.

    Le pape Léon XIV a déclaré qu'il avait choisi ce nom en raison de son prédécesseur, Léon XIII, et de sa proposition d'une réponse nouvelle, mais fidèle, aux problèmes sociaux de son époque. Les questions bioéthiques constituent un enjeu social majeur de notre époque. Quels conseils donneriez-vous au pape Léon XIV pour y faire face ?

    Je pense que ce que je viens de dire vaut également pour lui : nous devons être clairs dans notre enseignement, sans ambiguïté. Clairs et courageux dans notre enseignement de la vérité de la foi catholique, y compris la doctrine catholique sur les questions morales, qui est la question la plus controversée.

    Si le pape proclame clairement et sans ambiguïté cette partie de la doctrine, cela aidera grandement les gens à redécouvrir la vérité. Et il faut les y aider. Face à l'ambiguïté, les gens commencent à se perdre et à douter. Mais si le pape et les évêques, ainsi que les prêtres bien sûr, sont clairs dans leur enseignement, cela aidera grandement les gens à redécouvrir la vérité du Christ, de l'Évangile, et la manière de le suivre.

    Pourquoi ne pas abandonner ces problèmes ? Pourquoi continuer à espérer que la société puisse réellement changer ?

    Quand je regarde les jeunes et la façon dont ils embrassent la foi de l’Église, cela me donne beaucoup de courage.

    Bien sûr, l'Église sera minuscule. Elle sera très petite. Elle est déjà marginalisée. J'ai dû fermer de nombreuses églises, surtout dans les villages, par manque de fidèles actifs et de moyens financiers. Nous dépendons entièrement des contributions des fidèles.

    Mais dans les villes, nous constatons que les paroisses prospèrent et que c'est là que se produisent la plupart des fruits de la conversion. Je pense donc qu'il faut continuer. Et nous ne devrions pas nous préoccuper du nombre de fidèles, mais de leur qualité.

    On constate donc que le nombre de fidèles diminue aux Pays-Bas, mais que leur qualité augmente, même parmi les catholiques les plus âgés, car les générations plus âgées, restées fidèles à l'Église, vont encore à l'église le dimanche ; elles croient, prient et entretiennent une relation avec le Christ. Elles viennent pour prier. Elles sont donc plus ouvertes à tous les enseignements de l'Église.

    Quand je suis devenu évêque, beaucoup de gens critiquaient mes sermons (rires). Maintenant, j'entends plus souvent des avis d'accord, même lorsque je prêche sur le ciel et l'enfer. Les gens sont donc plus ouverts à l'enseignement de la foi. Nous devons avoir le courage de proposer cette vérité aux gens afin qu'ils ne soient pas confus, mais qu'ils puissent accepter et connaître le Christ et l'Évangile.

  • Journée de commémoration de l’Holocauste au Cambodge; comment Pol Pot a aboli la famille, tirant les leçons de la Révolution française

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    De Valter Lazzari sur la NBQ :

    Comment Pol Pot a aboli la famille, tirant les leçons de la Révolution française

    Le 20 mai est la Journée de commémoration de l’Holocauste chaque année au Cambodge. Car ce jour-là, l’Angkar a imposé l’obligation de la vie collective et a détruit la famille. D’où vient cette idéologie mortelle ? De France, à partir de la Révolution française.
     
    20_05_2025

    Génocide des Khmers rouges, ossuaire de Siem Reap (La Presse)

    Cela fait cinquante ans. Le 20 mai est la Journée de commémoration de l’Holocauste chaque année au Cambodge. Car ce jour-là, l’Angkar a imposé l’obligation de la vie collective et a détruit la famille.

    Les « libérateurs » avaient des idées claires : une société pure, une véritable égalité , non pas le socialisme mais le communisme. La République démocratique du Kampuchea est née . Il y avait avant tout l' Angkar , qui n'était pas une personne, il n'y avait pas de leader charismatique, pas de césarisme, pas de culte de la personnalité. L’Angkar était une entité collective, une Commission, on peut la traduire par « l’Organisation ». Oui, il y avait Kieu Sampam mais il n'était pas au sommet, c'était Pol Pot, qui n'apparaissait même pas en public. La dévotion était due à l'Angkar .

    Une palingénésie, repartant de l'An Zéro, pour une Société nouvelle. Dans lequel il n'y avait de la place que pour deux grandes classes : Les paysans (collectivisés) sont le Peuple ancien ou simple Peuple des campagnes ou plutôt des territoires "libérés" dans les années et les mois précédant le 17 avril 1975. Ils devaient haïr tous les habitants des villes. Et ils l’ont bien enseigné aux enfants qui composaient leur armée (les enfants soldats n’ont pas été inventés en Afrique).

    Il y avait ensuite le Nouveau Peuple ou Peuple du 17 avril, car ils avaient été « libérés » après le 17 avril. Et tous étaient des ennemis potentiels, car corrompus par les modes de vie occidentaux. Ils représentaient une menace : les personnes instruites, les professionnels, les enseignants, les médecins, les avocats, les locuteurs de langues étrangères, les personnes portant des lunettes, les personnes faibles et handicapées, les moines, les nonnes et, en bref, tous les habitants de la ville. « Les nouveaux venus sont une plante parasite : ils ont perdu la guerre et sont prisonniers de guerre . » « Il n'y a aucun avantage à vous garder ici, il n'y a aucun inconvénient à vous perdre . »

    Il fallait les rééduquer : c'est pour cela qu'ils furent tous expulsés des villes. À la campagne, dans les fermes collectives, tout vêtement coloré était interdit, il fallait donc les teindre en noir, tout le monde s'habillait en noir. La religion est interdite, les origines et les croyances religieuses sont répudiées. Commerce interdit, éducation interdite, argent et propriété privée abolis. Les familles ont été divisées et les gens ont été déportés dans différentes parties du pays : hommes avec hommes, femmes avec femmes ; avec des mères seules ayant des enfants de moins de 6 ans. Résultat? Plus de 3 millions de Cambodgiens tués par les Cambodgiens eux-mêmes, soit un quart de la population : comme si 15 millions d'Italiens avaient été tués par d'autres Italiens.

    Demandons-nous comment il a pu se faire que ce pays ait connu la terreur (même ceux qui cueillaient simplement des fruits sauvages étaient punis de mort) et soit tombé dans la famine, allant même jusqu’au cannibalisme ? Comment la tragédie de la soi-disant République démocratique du Kampuchea, 1975-79, a-t-elle pu se produire ?

    Suong Sikoeun était un cadre de ce régime : il publia ses puissants mémoires en France ( Itinéraire d'un intellectuel khmer rouge éd. Cerf). Son apprentissage, comme celui de tous les autres, s'est déroulé à Paris, sanctuaire des étudiants cambodgiens, où une série de professeurs d'université les ont initiés aux concepts de la Révolution de 1789 combinés à l'expérience communiste. Suong confesse : « Mon processus a été lent et remonte aux années 1950, lorsque j’étais au lycée : je suis devenu passionné par la Révolution française. J'ai fait miens les idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité. Et encore plus quand je suis venu en France pour l'université. Au fil des années, je me suis lancé à corps perdu dans des activités et des débats politiques, en arrivant peu à peu à la conclusion que seule une révolution violente, menée par une poignée de militants dévoués et résolus, intimement liés aux masses, sous la direction du Parti marxiste-léniniste, pourrait mettre fin aux maux dont souffraient mon pays et mon peuple : la domination étrangère, l’oppression féodale et l’injustice sociale. (…) Je lisais avidement tout ce qui concernait la Révolution française, avec une préférence pour les Jacobins et leur chef, Robespierre, qui était mon héros, mon idole. Et je me suis décidé à l'idée d'une transformation de la société par la méthode révolutionnaire et à la nécessité d'une dictature prolétarienne."

    En bref, c'est ce que soutenait (bien que moqué) le cardinal archevêque de Paris Jean-Marie Lustiger, qui dans son livre-entretien (La Scelta di Dio, Longanesi) indiquait dans le mélange entre la Révolution de 1789 et le marxisme , dont était imprégnée une certaine culture française du XXe siècle, la responsabilité d'avoir « armé le canon » du génocide cambodgien.

    C'est une histoire qui commence il y a longtemps, la rédemption par Dieu est remplacée par l'idée d'auto-rédemption par l'homme. L'histoire antique et médiévale est marquée par la présence de sectes professant des hérésies manichéennes et gnostiques : les Cathares (XIe-XIIIe siècles), les Frères du Libre Esprit (XIIe-XIVe siècles) (Adamites, Béghards, Hussites, Taborites, ...), les Frères Apostoliques (XIIIe-XIVe siècles), Fra Dolcino : l'avènement d'un renouveau radical du genre humain et l'instauration d'un état définitif de perfection. Puis, au sein de la révolte protestante, des chefs se sont investis en prophètes : T. Műnzer : « que tous étaient égaux, que toutes choses étaient communes à tous les hommes, que chacun recevait selon ses besoins, mais... un impie n'a pas le droit de vivre s'il entrave les pieux... l'épée est nécessaire pour les exterminer ». La « Nouvelle Jérusalem » est Münster : là, pour la première fois, la terreur systématique est appliquée comme moyen de réaliser le rêve messianique de « refaire la création ». L’enthousiasme de F. Engels et de l’historiographie marxiste pour ce « prophète du communisme » est bien connu, car son esprit égalitaire se combinait avec l’action révolutionnaire. Les constantes de ces phénomènes révolutionnaires sont : la création d’un monde nouveau et parfait n’est possible qu’en faisant table rase de l’ancien monde ; toujours la pratique de la Terreur ; la subordination coercitive de tout et de tous au plan politique aujourd'hui pour parvenir demain à la liberté absolue .

    Démocratie totalitaire : son théoricien le plus éminent est Jean Jacques Rousseau . Il nie le péché originel, l'homme est intrinsèquement bon et a vécu heureux dans "l'état de nature" (le bon sauvage) mais l'évolution des rapports sociaux, la naissance de la propriété privée le corrompent. Il faut alors un contrat social : « Chacun de nous met en commun sa propre personne et toute sa propre puissance sous la direction suprême de la volonté générale . » Dans la douce contrainte de Rousseau, la guillotine et le Goulag apparaissent en filigrane . Car « Comment peut-on espérer qu'une multitude aveugle, souvent ignorante de ses propres désirs, exprime une volonté commune ? La sollicitude active d'un leader qui incarne la volonté générale jusqu'à ce que le peuple soit éduqué à la vouloir. »

    D'où vient l'homo ideologicus ? Dans les sociétés de pensée (salons philosophiques, groupements politiques, loges maçonniques et, plus tard, partis idéologiques). Ils parlent de tout, ils se basent sur des mots, pas sur la réalité ; c'est le domaine de l'opinion : il faut briser les obstacles à la liberté, qui sont l'expérience, la tradition, la foi. « Dans les révolutions, l’abstraction tente de s’élever contre le concret. C'est pour cela que l'échec est inhérent aux révolutions" (J. Ortega y Gasset, Masse e aristocrazia , Volpe). Selon A. Cochin ( Mechanics of Revolution , Rusconi) nous avons trois phases.

    Une première étape d'incubation idéologique (1750-1789) : où la Terreur domine déjà les lettres, une Terreur exsangue, dont l'Encyclopédie fut le Comité de Salut public et D'Alembert le Robespierre : avec l'instrument de la diffamation (infamie ) . Le réseau d'entreprises réparties sur toute la France adopte cette méthode.

    Ensuite, deuxième étape, la philosophie devient action politique pour la réalisation de la volonté générale. Cochin fournit la preuve des manipulations par lesquelles les « sociétés » parvenaient à faire adopter des résolutions avant le vote dans les assemblées et, par le biais du réseau corporatif, à les faire converger rapidement vers Paris. Les institutions représentant le peuple de Paris, la Commune et les Sections, finirent par être dominées par une petite minorité de révolutionnaires professionnels , eux-mêmes dirigés par des tireurs de ficelles, les chefs jacobins. Il fallait créer un produit maniable, le citoyen , c’est-à-dire un individu sans protections sociales. Et ainsi affaiblir les liens familiaux « Les enfants appartiennent à la République, avant leurs parents » (GJ Danton).

    Troisième phase (1793-94) : l'État révolutionnaire . Celui qui incarne la volonté générale a le devoir d'élargir le champ des ennemis du peuple et de « punir non seulement les traîtres mais aussi les indifférents » (Saint-Just, Terreur et liberté , Editori riuniti). Ennemis du peuple : le terme (sinistrement abondant dans le vocabulaire communiste) est né avec la Terreur jacobine. Elle est globale : par exemple, dans la loi du 22 prairial an II, la définition des « ennemis du peuple » est si vague que tout le monde peut y être inclus : puisqu'il suffit d'« inspirer le découragement », de chercher à « corrompre les mœurs » ou à « altérer la pureté et la puissance des principes révolutionnaires », rien n'étant défini sur ce que signifient ces termes très généraux. Le droit-devoir d’exercer la terreur : « La terreur n’est rien d’autre qu’une justice prompte, sévère, inflexible ; c'est donc une émanation de la vertu. » Et la machine de la Terreur se nourrit de dénonciation et se couvre de silence. Il faut alors trouver les « coupables » des échecs révolutionnaires (famine, effondrement de la production, défaites militaires, ...). Finalement, la Révolution dévore ses enfants.

    Voici les étapes de la démocratie totalitaire et voici le Kampuchea démocratique : contrairement à l'Occident, où ce trouble-fête de l'Église vous empêche de faire les choses exactement comme elles devraient être faites, à l'Est les étudiants étaient assidus et savaient appliquer les théories avec le plus grand zèle.

  • Le pape demande aux diplomates de respecter le mariage et les enfants à naître si l'on veut l'harmonie civile

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    DISCOURS DU PAPE LÉON XIV AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE

    Salle Clémentine
    Vendredi 16 mai 2025

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    Éminence,
    Excellences,
    Mesdames et Messieurs,
    Que la paix soit avec vous !

    Je remercie S.E. M. George Poulides, Ambassadeur de la République de Chypre et Doyen du Corps diplomatique, pour les paroles cordiales qu’il m'a adressées en votre nom à tous, et pour le travail inlassable qu’il poursuit avec la vigueur, la passion et l’amabilité qui le caractérisent. Ces qualités lui ont valu l’estime de tous mes prédécesseurs qu’il a rencontrés au cours de ces années de mission auprès du Saint-Siège, et en particulier du regretté Pape François.

    Je voudrais également vous exprimer ma gratitude pour les nombreux messages de vœux qui ont suivi mon élection, ainsi que pour les messages de condoléances au décès du Pape François provenant aussi de pays avec lesquels le Saint-Siège n’entretient pas de relations diplomatiques. Il s’agit là d’une marque d’estime significative qui encourage à approfondir les relations mutuelles.

    Dans notre dialogue, je voudrais que le sentiment d’appartenance à une famille prenne toujours le pas. En effet, la communauté diplomatique représente toute la famille des peuples, partageant les joies et les peines de la vie ainsi que les valeurs humaines et spirituelles qui l’animent. La diplomatie pontificale est, en effet, une expression de la catholicité même de l’Église et, dans son action diplomatique, le Saint-Siège est animé par une urgence pastorale qui le pousse non pas à rechercher des privilèges, mais à intensifier sa mission évangélique au service de l’humanité. Il combat toute indifférence et rappelle sans cesse les consciences, comme l’a fait inlassablement mon vénérable prédécesseur, toujours attentif au cri des pauvres, des nécessiteux et des marginalisés, mais aussi aux défis qui marquent notre temps, depuis la sauvegarde de la création jusqu’à l’intelligence artificielle.

    En plus d’être le signe concret de l’attention que vos pays accordent au Siège Apostolique, votre présence aujourd’hui est pour moi un don qui permet de renouveler l’aspiration de l’Église – et la mienne personnelle – à rejoindre et à étreindre tous les peuples et toutes les personnes de cette terre, désireux et en quête de vérité, de justice et de paix ! D’une certaine manière, mon expérience de vie, qui s’est déroulée entre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Europe, est représentative de cette aspiration à dépasser les frontières pour rencontrer des personnes et des cultures différentes.

    Grâce au travail constant et patient de la Secrétairerie d’État, j’entends consolider la connaissance et le dialogue avec vous et vos pays, dont j’ai déjà eu la grâce d’en visiter un bon nombre au cours de ma vie, en particulier lorsque j’étais prieur général des Augustins. Je suis convaincu que la Divine Providence m’accordera d’autres occasions de rencontres avec les réalités dont vous êtes issus, me permettant ainsi de saisir les opportunités qui se présenteront pour confirmer la foi de tant de frères et sœurs dispersés à travers le monde, et pour construire de nouveaux ponts avec toutes les personnes de bonne volonté.

    Dans notre dialogue, je voudrais que nous gardions à l’esprit trois mots clés qui constituent les piliers de l’action missionnaire de l’Église et du travail diplomatique du Saint-Siège.

    Le premier mot est paix. Trop souvent, nous considérons ce mot comme “négatif”, c’est-à-dire comme la simple absence de guerre et de conflit, car l’opposition fait partie de la nature humaine et nous accompagne toujours, nous poussant trop souvent à vivre dans un “état de conflit” permanent : à la maison, au travail, dans la société. La paix semble alors n’être qu’une simple trêve, une pause entre deux conflits, car, malgré tous nos efforts, les tensions sont toujours présentes, un peu comme des braises qui couvent sous la cendre, prêtes à se rallumer à tout moment.

    Dans la perspective chrétienne – comme dans d’autres expériences religieuses – la paix est avant tout un don le premier don du Christ : « Je vous donne ma paix » (Jn 14, 27). Elle est cependant un don actif, engageant, qui concerne et implique chacun de nous, indépendamment de notre origine culturelle et de notre appartenance religieuse, et qui exige avant tout un travail sur soi-même. La paix se construit dans le cœur et à partir du cœur, en déracinant l’orgueil et les revendications, et en mesurant son langage, car on peut blesser et tuer aussi par des mots, pas seulement par des armes.

    Dans cette optique, je considère que la contribution que les religions et le dialogue interreligieux peuvent apporter pour favoriser des contextes de paix est fondamentale. Cela exige naturellement le plein respect de la liberté religieuse dans chaque pays, car l’expérience religieuse est une dimension fondamentale de la personne humaine, sans laquelle il est difficile, voire impossible, d’accomplir cette purification du cœur nécessaire pour construire des relations de paix.

    À partir de ce travail, auquel nous sommes tous appelés, il est possible d’éradiquer les prémices de tout conflit et de toute volonté destructrice de conquête. Cela exige également une sincère volonté de dialogue, animée par le désir de se rencontrer plutôt que de s’affronter. Dans cette perspective, il est nécessaire de redonner un souffle à la diplomatie multilatérale et aux institutions internationales qui ont été voulues et conçues avant tout pour remédier aux conflits pouvant surgir au sein de la Communauté internationale. Bien sûr, il faut encore la volonté de cesser de produire des instruments de destruction et de mort, car, comme le rappelait le  pape François dans son dernier Message Urbi et Orbi, « aucune paix n’est possible sans véritable désarmement [et] le besoin de chaque peuple de pourvoir à sa propre défense ne peut se transformer en une course générale au réarmement » [1].

    Le deuxième mot est justice. Poursuivre la paix exige de pratiquer la justice. Comme je l’ai déjà évoqué, j’ai choisi mon nom en pensant avant tout à Léon XIII, le Pape de la première grande encyclique sociale, Rerum novarum. Dans le changement d’époque que nous vivons, le Saint-Siège ne peut s’empêcher de faire entendre sa voix face aux nombreux déséquilibres et injustices qui conduisent, entre autres, à des conditions de travail indignes et à des sociétés de plus en plus fragmentées et conflictuelles. Il faut également s’efforcer de remédier aux inégalités mondiales, qui voient l’opulence et la misère creuser des fossés profonds entre les continents, entre les pays et même au sein d’une même société.

    Il incombe à ceux qui ont des responsabilités gouvernementales de s’efforcer à construire des sociétés civiles harmonieuses et pacifiées. Cela peut être accompli avant tout en misant sur la famille fondée sur l’union stable entre un homme et une femme, « une société très petite sans doute, mais réelle et antérieure à toute société civile » [2]. En outre, personne ne peut se dispenser de promouvoir des contextes où la dignité de chaque personne soit protégée, en particulier celle des plus fragiles et des plus vulnérables, du nouveau-né à la personne âgée, du malade au chômeur, que celui-ci soit citoyen ou immigrant.

    Mon histoire est celle d’un citoyen, descendant d’immigrés, lui-même émigré. Au cours de la vie, chacun d’entre nous peut se retrouver en bonne santé ou malade, avec ou sans emploi, dans sa patrie ou en terre étrangère : cependant sa dignité reste toujours la même, celle d’une créature voulue et aimée de Dieu.

    Le troisième mot est vérité. On ne peut construire des relations véritablement pacifiques, même au sein de la Communauté internationale, sans vérité. Là où les mots revêtent des connotations ambiguës et ambivalentes ou le monde virtuel, avec sa perception altérée de la réalité, prend le dessus sans contrôle, il est difficile de construire des rapports authentiques, puisque les prémisses objectives et réelles de la communication font défaut.

    Pour sa part, l’Église ne peut jamais se soustraire à son devoir de dire la vérité sur l’homme et sur le monde, en recourant si nécessaire à un langage franc qui peut au début susciter une certaine incompréhension. Mais la vérité n’est jamais séparée de la charité qui, à la racine, a toujours le souci de la vie et du bien de tout homme et de toute femme. D’ailleurs, dans la perspective chrétienne, la vérité n’est pas l’affirmation de principes abstraits et désincarnés, mais la rencontre avec la personne même du Christ qui vit dans la communauté des croyants. Ainsi, la vérité ne nous éloigne pas, mais au contraire elle nous permet d’affronter avec plus de vigueur les défis de notre temps comme les migrations, l’utilisation éthique de l’intelligence artificielle et la sauvegarde de notre Terre bien-aimée. Ce sont des défis qui exigent l’engagement et la collaboration de tous, car personne ne peut penser les relever seul.

    Chers Ambassadeurs,

    mon ministère commence au cœur d’une année jubilaire, dédiée d’une façon particulière à l’espérance. C’est un temps de conversion et de renouveau, mais surtout l’occasion de laisser derrière nous les conflits et d’emprunter un nouveau chemin, animés par l’espérance de pouvoir construire, en travaillant ensemble, chacun selon ses sensibilités et ses responsabilités, un monde dans lequel chacun pourra réaliser son humanité dans la vérité, dans la justice et dans la paix. Je souhaite que cela puisse se réaliser dans tous les contextes, à commencer par les plus éprouvés, comme celui de l’Ukraine et de la Terre Sainte.

    Je vous remercie pour tout le travail que vous accomplissez afin de construire des ponts entre vos pays et le Saint-Siège, et de tout cœur je vous bénis, ainsi que vos familles et vos peuples. Merci !

    [Bénédiction]

    Et merci pour tout le travail que vous accomplissez !

    ___________________________________________________

    [1] Message Urbi et Orbi 20 avril 2025.

    [2] Léon XIII, Lett. enc. Rerum novarum, 15 mai 1891, n.9.

  • Sainte Jeanne Beretta Molla : une mère de famille et un médecin exemplaires (28 avril)

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    D'Evangile au Quotidien :

    Sainte Jeanne Beretta Molla
    Mère de famille, médecin exemplaire

    Gianna Beretta naît à Magenta (Milan) le 4 octobre 1922. Dès son enfance, elle accueille avec une adhésion totale le don de la foi et une éducation fortement chrétienne qu'elle reçoit de ses parents extraordinaires. Ceci la porte à considérer la vie comme un don merveilleux de Dieu, à avoir confiance en la Providence, à être certaine de la nécessité et de l'efficacité de la prière.

    Durant les années de lycée et d'université, alors qu'elle s'adonne avec sérieux aux études, elle traduit sa foi en s'engageant dans un apostolat généreux pour les jeunes de l'Action Catholique Italienne et charitable pour les personnes âgées et les pauvres avec la Conférence St-Vincent-de-Paul.

    Docteur en médecine et en chirurgie en 1949 à l'Université de Pavie, elle ouvre en 1950 un dispensaire à Mesero, près de Magenta. Elle se spécialise en pédiatrie à l'Université de Milan en 1952 et préfère parmi ses assistés les mamans, les enfants, les personnes âgées et les pauvres.

    Alors qu'elle remplit sa charge de médecin, qu'elle ressent et pratique comme une « mission », elle accroît encore son engagement dans l'Action Catholique, en se donnant sans compter pour les « plus jeunes ». En même temps, elle exprime en faisant du ski et de l'alpinisme sa grande joie de vivre et son bonheur de jouir de l'œuvre de Dieu dans la nature. Elle s'interroge, prie et fait prier pour sa vocation qu'elle considère aussi comme un don de Dieu. En choisissant l'appel au mariage, elle y répond avec tout son enthousiasme et elle s'y donne totalement : « pour former une famille vraiment chrétienne ».

    Elle se fiance avec l'Ingénieur Pietro Molla et, durant les fiançailles, elle est radieuse par son comportement et par son sourire. Elle en remercie sans cesse le Seigneur. Elle se marie le 24 septembre 1955 dans la basilique St-Martin à Magenta. Elle est une femme heureuse. En novembre 1956, elle devient maman pour la première fois : Pierluigi naît ; puis en décembre 1957, c'est Mariolina ; en juillet 1959, c'est Laura la troisième. Elle sait harmoniser avec simplicité et équilibre ses devoirs de mère, d'épouse, de médecin et sa grande joie de vivre.

    En septembre 1961, vers le 2ème mois d'une nouvelle grossesse, elle connaît la souffrance et le mystère de la douleur : un fibrome à l'utérus apparaît. Il faut l'opérer. Tout en sachant les risques que cela comporte de continuer la grossesse, elle supplie le chirurgien de ne pas recourir à l'avortement, mais de sauver la vie qu'elle porte en elle et elle se confie à la prière et à la Providence.

    La vie est sauve. Elle remercie le Seigneur et passe les 7 mois qui la séparent de la naissance avec une force d'âme incomparable et avec une ardeur de chaque instant comme mère et médecin. Anxieuse, elle craint que son bébé puisse naître souffrant et demande à Dieu que cela lui soit épargné.

    Quelques jours avant l'accouchement, tout en se confiant pleinement à la Providence, elle est prête à donner sa vie pour sauver celle de son enfant : « Si vous devez décider entre moi et l'enfant, n'hésitez pas : choisissez, et je l'exige, l'enfant. Sauvez-le ». Le matin du 21 avril 1962, Gianna Emanuela est née, saine et sauve.

    Le matin du 28 avril, malgré tous les efforts et les soins pour sauver aussi la mère, au milieu de douleurs indicibles, après avoir répété: « Jésus, je t'aime. Jésus, je t'aime », elle meurt saintement.

    Elle avait 39 ans. Son enterrement est une grande manifestation unanime de profonde émotion, de foi et de prière. Elle repose aujourd'hui au cimetière de Mesero, à 4 km de Magenta.

    « Immolation préméditée », c'est ainsi que saint Paul VI a défini le geste de Jeanne Beretta à l'Angélus du 23 décembre 1973 en évoquant « Une jeune mère du diocèse de Milan qui, pour donner la vie à sa fille, a sacrifié la sienne dans une immolation préméditée ». La référence christologique au Calvaire et à l'Eucharistie du Saint Père est évidente.

    Gianna Beretta Molla a été béatifiée le 24 avril 1994, lors de l'Année Internationale de la Famille, et canonisée, le 16 mai 2004, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

    L'Ingénieur Pietro Molla, avec les enfants Pierluigi, Laura et la dernière fille Gianna Emanuela, étaient présents lors de la cérémonie : c’était la première fois, dans l’histoire millénaire de l’Église, qu’il se vérifiait un cas pareil.

     Pour un approfondissement biographique :
    >>> Sainte Gianna Beretta Molla, Mère de famille

    Cette mère italienne a sacrifié sa vie pour son bébé à naître

    et aussi : Sainte Gianna Beretta Molla donne la vie, au prix de la sienne

  • Katalin Novak : la véritable urgence mondiale est l’effondrement des naissances

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    Novak : La véritable urgence mondiale est l’effondrement des naissances

    Aujourd’hui, 75 % des pays du monde ont des taux de fécondité inférieurs au seuil de remplacement des générations. Il est urgent d’inverser la tendance pour éviter un désastre économique et social. Aujourd’hui en Occident il est commode de ne pas avoir d’enfants, les États doivent empêcher cette discrimination et créer un environnement favorable à la famille et à la vie. Katalin Novak, ancienne présidente de la République hongroise et fondatrice d'une ONG internationale qui lutte contre la crise démographique, prend la parole.   

    11_04_2025

    Katalin Novak

    « L’effondrement démographique est une urgence mondiale et doit être placé au premier rang des priorités dans les relations internationales ». C'est ce qu'affirme Katalin Novak, ancienne ministre de la Famille et ancienne présidente de la République en Hongrie, où les politiques familiales et natalistes des 15 dernières années ont obtenu des succès significatifs. Nous l'avons rencontrée à Londres en février dernier, lors de la Conférence ARC dont elle était l'une des promotrices et où elle a présenté la nouvelle organisation non gouvernementale XY Worldwide qu'elle a fondée avec le démographe Stephen Shaw. En effet, la tendance démographique mondiale est alarmante : s’il est vrai que l’hiver démographique est particulièrement rigoureux dans les pays développés, où le déclin des naissances dure depuis des décennies, 75 % des pays du monde ont désormais des taux de fécondité inférieurs à 2,1 enfants par femme, qui est le niveau de remplacement de la population. Et à ce rythme, d’ici la fin du siècle, tous les pays le seront, avec de graves conséquences économiques et sociales. Aujourd'hui déjà, le taux de fécondité mondial est de 2,2 enfants par femme, l'ONU prévoit une baisse à 1,68 d'ici 2050 et à 1,57 d'ici 2100. D'ici là, la population mondiale aura diminué en chiffres absolus pendant au moins vingt ans.

    Katalin Novak, mariée et mère de trois enfants, véritable architecte des politiques familiales et natalistes de la Hongrie, après sa démission forcée de la présidence de la République en février 2024, a donc décidé de passer de la Hongrie de laboratoire aux politiques globales.

    Madame Novak, la Hongrie est souvent citée en exemple par ceux qui prônent des politiques pro-famille et pro-natalité. Quel est le véritable équilibre de votre expérience ?

    J'ai été responsable des politiques familiales pendant huit ans et les résultats ont été très positifs. Lorsque j’ai commencé en 2010 en Hongrie, le taux de fécondité était très bas et en 2011, il a atteint un niveau historiquement bas de 1,21 enfant par femme. Depuis, la tendance s'est inversée : le taux de fécondité a augmenté de 25 %, ce qui est un véritable succès. Au cours des mêmes années, le nombre de mariages a doublé et les avortements ont diminué de moitié. Malheureusement, la tendance s’est interrompue avec la pandémie de Covid, puis avec la guerre en Ukraine, avec toutes les conséquences économiques que cela a entraînées. Cependant, une culture pro-famille a été créée qui, je crois, nous permettra de revenir sur la bonne voie.
    Mais maintenant, je m’attaque à ces problèmes à l’échelle mondiale, car il s’agit d’une urgence mondiale et nous souhaitons donc y remédier.

    Que comptez-vous faire avec votre association ?

    Nous faisons d’abord des recherches pour comprendre et expliquer les raisons de ces faibles taux de fécondité, puis nous travaillons sur la communication et ensuite en tant que consultants auprès des gouvernements, des États, des collectivités locales ; même les entreprises, car elles souhaitent changer le climat autour du choix d’avoir des enfants et mieux comprendre les implications négatives de ces faibles taux de fécondité.

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  • Des experts se réunissent à Budapest pour discuter de la crise existentielle qui touche la famille en Occident

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    De Solène Tadié sur CNA :

    Des experts se réunissent à Budapest pour discuter de la crise existentielle qui touche la famille en Occident

    Conférence de Budapest

    Les intervenants de la conférence internationale « Formation de la famille et avenir », qui se tiendra les 1er et 2 avril 2025 à l'Institut du Danube à Budapest, en Hongrie, débattront des crises qui touchent la famille. | Crédit : Photo : gracieuseté de l'Institut du Danube

    Budapest, Hongrie, 9 avril 2025

    Alors que les taux de natalité chutent, que la solitude augmente et que le tissu de la vie sociale s’effrite dans une grande partie du monde occidental, la question de savoir comment soutenir la formation de la famille est devenue un défi politique, culturel et même civilisationnel.

    Lors de la conférence « Formation de la famille et avenir » organisée par l’Institut du Danube à Budapest, en Hongrie, du 1er au 2 avril, des experts des États-Unis et d’Europe ont exploré les causes complexes et entrelacées de cette crise sans précédent en Occident et ont proposé des mesures ambitieuses pour restaurer le mariage comme épine dorsale de la société.

    Le message contenu dans le panel intitulé « Mariage, famille et politique publique » était clair : sans familles fortes, les sociétés s’affaiblissent – ​​et aucune croissance économique ou progrès technologique ne peut compenser cette perte.

    Le pays qui a accueilli ces discussions, la Hongrie, a souvent servi d'étude de cas aux participants. Avec ses politiques audacieuses en faveur de la famille, elle est devenue une sorte de laboratoire, un modèle dont les autres pays occidentaux s'inspirent de plus en plus. Si le pays n'a pas inversé toutes les tendances mondiales, ses efforts ciblés pour rendre le mariage et l'éducation des enfants plus viables ont suscité l'attention internationale.

    Malgré leurs points de vue différents, les intervenants ont tous convergé vers l’idée que la crise familiale est réelle, multiforme et politiquement inévitable – et que la renaissance de la famille n’est pas seulement une préoccupation privée mais un impératif public.

    Le coût de l'éclatement de la famille

    Fiona Bruce, une ancienne députée qui a passé plus d'une décennie au Parlement britannique à défendre des politiques favorables à la famille, a ouvert la session avec un diagnostic brutal : près de la moitié des enfants britanniques connaissent une instabilité familiale avant l'âge de 5 ans, ce qui entraîne des problèmes de santé mentale généralisés et une augmentation des placements en famille d'accueil.

    Bruce a relaté sa longue campagne en faveur des « centres familiaux » pour soutenir les parents et les communautés, déplorant que malgré ses efforts, le Royaume-Uni demeure l'un des pays où les taux de rupture familiale et d'absence de père sont les plus élevés. Sa contribution a rappelé avec force que le déclin de la famille n'est plus une simple théorie : il se manifeste en temps réel, avec des conséquences mesurables pour la génération suivante.

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  • Le taux de natalité en Italie atteint la valeur la plus basse jamais enregistrée

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    De Karin Ebnet sur Toy Store :

    ISTAT, en 2024 un nouveau minimum historique pour le taux de natalité en Italie

    Selon les données de l'ISTAT, le taux de natalité en Italie continue de baisser : en 2024, 370 000 naissances seront enregistrées, avec une fécondité moyenne de 1,18 enfant par femme, la valeur la plus basse jamais enregistrée

    4 avril 2025

    En Italie, selon les données de l'ISTAT , 2024 a enregistré un nouveau plus bas historique de fécondité . Au 31 décembre 2024, la population résidente est de 58 934 000 individus (données provisoires), en baisse de 37 000 unités par rapport à la même date de l'année précédente. La baisse de la population se poursuit sans interruption depuis 2014 et la baisse enregistrée en 2024 (-0,6 pour mille) est conforme à celle observée les années précédentes (-0,4 pour mille en 2023 et -0,6 pour mille en 2022).

    DONNÉES ISTAT 2024

    Le déclin démographique n’affecte pas toutes les régions du pays de manière générale. Alors qu'au Nord la population augmente de 1,6 pour mille, le Centre et le Sud enregistrent des variations négatives de -0,6 pour mille et -3,8 pour mille respectivement. Dans les zones intérieures du pays, on observe une perte de population plus intense par rapport aux Centres (voir Glossaire) (-2,4 pour mille, contre -0,1 pour mille), avec un pic négatif pour les zones intérieures du Sud (-4,7 pour mille). Au niveau régional, la population augmente surtout dans le Trentin-Haut-Adige (+3,1 pour mille), en Émilie-Romagne (+3,1 pour mille) et en Lombardie (+2,3 pour mille). Les régions qui enregistrent les plus grandes pertes sont la Basilicate (-6,3 pour mille) et la Sardaigne (-5,8 pour mille).

    En 2024, les naissances atteindront 370 mille , enregistrant une baisse de 2,6% par rapport à 2023 . Les décès ont également diminué (651 000), soit 3,1 % de moins qu'en 2023, un chiffre plus conforme aux niveaux d'avant la pandémie qu'à ceux de la période triennale 2020-22. Le solde naturel, soit la différence entre les naissances et les décès, est donc toujours fortement négatif (-281 mille unités). L'immigration en provenance de l'étranger, 435 mille, bien qu'environ 5 mille unités de moins qu'en 2023, reste forte. L'émigration à l'étranger s'élève quant à elle à 191 mille, soit une augmentation significative par rapport à 2023 (+33 mille). Le solde migratoire net avec l'étranger s'élève donc à +244 mille, parvenant à compenser largement le déficit dû à la dynamique naturelle. Enfin, les transferts de résidence entre communes ont diminué de 1,4%, impliquant un total de 1,413 million de citoyens.

    Avec 1,18 enfant par femme, la fécondité est au plus bas

    En 2024, selon les données provisoires, il y aura 370 000 naissances résidentes en Italie , soit une diminution d'environ 10 000 unités (-2,6%) par rapport à l'année précédente. Le taux de natalité s'élève à 6,3 pour mille , contre 6,4 pour mille en 2023. Les citoyens étrangers nés, 13,5% du total, sont près de 50 mille, soit environ 1 500 de moins que l'année précédente. La fécondité, en 2024, est estimée à 1,18 enfant par femme, inférieure à la valeur observée en 2023 (1,20) et inférieure au précédent minimum historique de 1,19 enfant par femme enregistré en 1995 .

    La baisse de la fécondité touche particulièrement le Nord et le Sud. En effet, alors qu’au Centre le nombre moyen d’enfants par femme reste stable (égal à 1,12), au Nord il tombe à 1,19 (contre 1,21 en 2023) et au Sud à 1,20 (contre 1,24). Cette dernière répartition géographique présente une fécondité relativement plus élevée, mais connaît la plus forte baisse. La baisse des naissances, en plus d'être déterminée par la nouvelle baisse de la fécondité, est causée par la réduction du nombre de parents potentiels, qui à son tour est le résultat de la baisse du nombre moyen d'enfants par femme enregistrés dans leurs années de naissance . La pertinence de l'aspect structurel est assez évidente : si l'on considère que la population féminine dans les âges conventionnellement considérés comme reproductifs (1549 ans) est passée de 14,3 millions d'unités au 1er janvier 1995 à 11,4 millions au 1er janvier 2025. Les hommes du même groupe d'âge, qui étaient 14,5 millions il y a trente ans, sont aujourd'hui environ 11,9 millions. Dans ces conditions, en 1995, avec un taux de fécondité à peine supérieur à celui d'aujourd'hui, soit 1,18 enfant par femme, les couples donnaient encore naissance à 526 000 enfants, soit 156 000 de plus que ceux nés en 2024.

    Parallèlement à la baisse de la fécondité, l’âge moyen à la maternité continue de croître en 2024, atteignant 32,6 ans (+0,1 dixième d’année par rapport à 2023). Le phénomène de report des naissances a un impact significatif sur la baisse générale de la fécondité, puisque plus les choix de maternité sont retardés, plus le temps dont disposent les mères potentielles pour réaliser leurs projets familiaux est réduit. L'augmentation de l'âge moyen à la maternité est enregistrée dans tout le pays, le Nord et le Centre continuant d'enregistrer les valeurs les plus élevées : 32,7 et 33,0 ans respectivement, contre 32,3 ans au Sud.

    Les mariages sont également en baisse et ne représentent plus depuis quelque temps une étape préliminaire à la naissance d’un enfant. Selon les données provisoires, en 2024, il y aura 173 000 mariages, soit 11 000 de moins qu'en 2023. La forte baisse de ceux célébrés avec un rite religieux se poursuit (-9 000) et en même temps on observe une baisse de ceux célébrés avec un rite civil (-2 000). Dans l'ensemble, en 2024, le taux de nuptialité continue de baisser légèrement, atteignant 2,9 pour mille contre 3,1 en 2023. Le Sud continue d'être la zone avec le taux le plus élevé, 3,2 pour mille contre 2,8 pour mille dans le Nord et le Centre, mais en même temps c'est la zone dans laquelle la contraction est la plus forte par rapport à 2023.

    La fécondité la plus élevée dans le Trentin-Haut-Adige

    Le record de fécondité le plus élevé continue d'être détenu par le Trentin-Haut-Adige, avec un nombre moyen d'enfants par femme égal à 1,39 en 2024 , en baisse toutefois par rapport à 2023 (1,43). Comme l'année dernière, la Sicile et la Campanie suivent. Pour les premiers, le nombre moyen d'enfants par femme tombe à 1,27 (contre 1,32 en 2023), tandis qu'en Campanie le taux de fécondité passe de 1,29 à 1,26. Dans ces régions, les mères sont en moyenne plus jeunes : l’âge moyen à l’accouchement est de 31,7 ans en Sicile et de 32,3 ans dans le Trentin-Haut-Adige et en Campanie. La Sardaigne se confirme comme la région avec la plus faible fécondité : en 2024, le nombre moyen d'enfants par femme est égal à 0,91, stable par rapport à 2023.

    Parmi les régions avec les valeurs de fécondité les plus basses figurent le Molise (1,04), la Vallée d'Aoste (qui connaît la plus forte baisse, de 1,17 à 1,05) et la Basilicate (1,09, stable par rapport à 2023). La Basilicate, la Sardaigne et le Molise sont également les régions avec le calendrier reproductif le plus retardé, après le Latium (33,3 ans) : dans les deux premières, l'âge moyen à l'accouchement est de 33,2 ans, pour le Molise il est de 33,1 ans.

    Parmi les provinces, celle qui compte le nombre moyen d'enfants par femme le plus élevé est la province autonome de Bolzano/Bozen (1,51 contre 1,57 en 2023). Elles sont suivies par les provinces calabraises de Crotone (1,36) et de Reggio de Calabre (1,34) et par les provinces siciliennes de Raguse, Agrigente (toutes deux 1,34) et Catane (1,33). Les provinces sardes sont celles où l'on observe la fécondité la plus basse, pour toutes inférieures à l'unité, de Cagliari, qui enregistre une valeur égale à 0,84 jusqu'à Nuoro, avec un taux de 0,98. Viennent ensuite les provinces de Viterbe (1,00) et de Prato (1,01), au Centre, et deux provinces situées respectivement au Sud et au Nord : Isernia et Biella, toutes deux avec un taux de fécondité de 1,04.

    Plus d'une famille sur trois est composée d'une seule personne

    Au cours de la période de deux ans 2023-2024, les familles en Italie seront un peu plus de 26 millions et 300 mille, soit plus de 4 millions de plus qu'au début des années 2000 . La croissance du nombre de familles dépend avant tout de la simplification progressive des structures familiales, tant en taille qu’en composition. La cause principale de ce processus est l’ augmentation des familles monoparentales, actuellement la forme familiale la plus répandue. Aujourd’hui, plus d’un tiers des familles sont constituées d’une seule personne (36,2%), alors qu’il y a 20 ans cette typologie ne représentait qu’un quart des familles (25,5%).

    Les familles composées d'au moins un noyau, c'est-à-dire dans lesquelles il existe au moins une relation de couple ou une relation parent-enfant, représentent 61,3 %. Ces familles sont majoritairement constituées de couples avec enfants (29,2%), qui sont depuis de nombreuses années non seulement le modèle familial prédominant mais aussi celui qui subit la diminution la plus significative. Les couples sans enfant, stables dans le temps, représentent un cinquième du total (un peu plus de 20%).

    Une famille sur dix, en légère augmentation au fil des ans, est de type monoparental . Il s'agit principalement de mères célibataires (8,7%), mais on observe également des cas évidents de pères avec enfants (2,1%). Les familles constituées de deux noyaux ou plus et celles sans noyau (excluant les personnes seules, par exemple deux frères et sœurs vivant ensemble) restent une typologie résiduelle (3,6%) (Figure 8). L’effet de ces transformations est une diminution constante de la taille moyenne des familles, qui passe de 2,6 membres il y a 20 ans à 2,2 actuellement (moyenne 2023-2024).

    Les changements démographiques et sociaux et l’évolution des structures familiales se reflètent dans la répartition des rôles familiaux dans la population. En 2023-24, les personnes vivant seules représenteront 16,3% de la population et sont en augmentation dans toutes les tranches d’âge, notamment les centrales. Les parents en couple sont 26,3% et sont ceux qui ont connu la plus forte contraction, notamment entre 35 et 44 ans. Le nombre de parents isolés avec enfants (aujourd'hui 4,9% de la population) et le nombre de personnes vivant avec un partenaire sans enfant (18,6%) ont légèrement augmenté au fil des ans. Les enfants vivant avec leurs deux parents, en baisse, sont de 21,4 % ; en revanche, la part des enfants dans les ménages monoparentaux est en augmentation (6,8%). Bien que ces tendances aient touché l’ensemble du pays, certaines différences régionales subsistent.

    Les ménages unipersonnels ont augmenté dans tout le pays et représentent aujourd’hui le modèle dominant partout (respectivement 38,5% au Centre, 37,4% au Nord et 33,1% au Sud). En outre, dans le Nord, on observe une concentration plus élevée de couples sans enfants (21,7 % contre 19,1 % dans le Centre et 18,8 % dans le Sud), tandis que dans le Sud, on observe encore une incidence plus élevée de couples avec enfants (32,2 % contre 27,9 % et 27,6 %, respectivement, dans le Nord et dans le Centre). La taille des familles a diminué partout, tendant à s'uniformiser : dans les régions du Sud, où les familles sont historiquement plus grandes, elle est passée de 2,8 à 2,3 membres, au Centre et au Nord respectivement de 2,5 et 2,4 à 2,2 membres.

    Cliquez ici pour télécharger le rapport complet de l'ISTAT Indicateurs démographiques – Année 2024

  • Comment Disney a tué Blanche-Neige

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    De Mary Rose Somarriba  sur First Things :

    Comment Disney a tué Blanche-Neige

    4 avril 2025

    La version live de Blanche-Neige de Disney, qui a fait un flop spectaculaire au box-office, continue de faire l'objet de nombreuses critiques. Beaucoup ont dirigé leur colère contre l'actrice principale Rachel Zegler, dont les commentaires désinvoltes à la presse - sur le fait qu'il est « bizarre » que le prince du film d'animation de 1937 « traque littéralement » Blanche-Neige, et que le nouveau film adopte une « approche différente » - ont nui à l'accueil du public. (M. Zegler n'était pas le premier à qualifier Blanche-Neige de « bizarre ». En 2018, l'actrice Kristen Bell, qui interprète Anna dans Frozen, a déclaré au magazine Parents qu'elle disait à ses enfants qu'il était « bizarre que le prince embrasse Blanche-Neige sans sa permission » et « bizarre que Blanche-Neige n'ait pas demandé à la vieille sorcière pourquoi elle devait manger la pomme »).

    Mais même sans les commentaires de Zegler, c'est le film lui-même qui se fait le plus de mal. L'actrice de vingt-trois ans a été désignée comme bouc émissaire par le réalisateur (Marc Webb) et le scénariste (Erin Cressida Wilson), dont le travail s'aligne sur la mission de la méchante reine du film original : travailler de toutes leurs forces pour détruire Blanche-Neige et ce qu'elle représente. Le film 2025 enlève effrontément le cœur de la princesse du film original. Il est mort à l'arrivée.

    Blanche-Neige de 1937 est le seul film de princesse de Disney qui comporte une représentation littérale de la prière. De nombreux récits séculaires contiennent des allégories de l'intervention divine (les fées marraines, par exemple), mais dans le film original de Blanche-Neige, la princesse s'agenouille à son chevet et prie. Elle prie pour les sept nains, pour que Grincheux l'aime et pour que ses rêves se réalisent, à savoir qu'un jour, son « prince viendra ». (N'oublions pas que le prince était un homme qu'elle connaissait et appréciait depuis son séjour au château, et non un parfait inconnu). Elle prie pour être en sécurité.

    Et ses prières sont exaucées. La méchante reine est vaincue par un éclair venu du ciel. L'aide divine fait partie intégrante du film de 1937 ; les nains, le prince et la princesse ne font qu'y participer.

    Dans le film en prises de vues réelles, il n'y a pas de prière pour l'amour et le mariage. De plus, le fait de désirer de telles choses est ridiculisé. Les chansons archétypales de Blanche-Neige « I'm Wishing » et « Someday My Prince Will Come » ont été remplacées par une nouvelle chanson oubliable, « Waiting on a Wish », qui se moque complètement du concept de souhait, d'espoir et de rêve. La joie caractéristique de Blanche-Neige est remplacée par un sarcasme dépressif : « Elle rêve toute seule / Elle partage des secrets avec la pierre... / Elle attend qu'un jour vienne / Elle attend qu'un jour vienne / Elle attend qu'un jour vienne... / Elle attend un jour / Elle espère que d'une manière ou d'une autre / Un miracle viendra me trouver ....  / Mais j'attends toujours ici / J'attends un souhait. . . / Puis-je, d'une manière ou d'une autre / Apprendre à être la fille de mon père... / Quelqu'un que personne n'a besoin de sauver. » L'âme de toute l'histoire de Disney a été supprimée.

    Il est clair que les réalisateurs ont choisi de s'attaquer de front au concept selon lequel les princesses de Disney n'attendent qu'un prince. Mais ils n'ont pas réussi à trouver le moyen de le faire fonctionner - sans compter que ce concept est une interprétation volontairement erronée de l'original. (Dans la critique moderne des cinéastes, ils ont simplement réécrit l'histoire et ont inventé une nouvelle héroïne creuse dans les habits de Blanche-Neige, dépourvue de toutes les vertus de la princesse originale.

    Dans le classique, Blanche-Neige balaie en chantant « Whistle While You Work ». Dans le remake, elle confie visiblement le balai à l'un des nains. Les réalisateurs tentent clairement d'éliminer toute insinuation selon laquelle la cuisine et le nettoyage sont des tâches féminines. Mais la Blanche-Neige de l'original se définit par l'acceptation joyeuse de ces tâches - qu'elle accomplit en remerciement de l'hospitalité des nains - et par un optimisme plein d'espoir face aux difficultés et à la persécution. Dans la nouvelle version, Blanche-Neige est découragée et épuisée par l'injustice. On a l'impression que les réalisateurs ont réécrit le personnage parce qu'ils n'aiment tout simplement pas Blanche-Neige. 

    En fin de compte, la plus grande faiblesse du film est qu'il n'a aucun sens. Il n'y a pas de philosophie cohérente, même dans la nouvelle direction prise par l'histoire. Bien sûr, les valeurs d'équité et de beauté intérieure ne sont pas des idées horribles, mais elles ne constituent pas une histoire complète.

    Il y a, bien sûr, des échos de l'original - la robe bleue et jaune, la forêt effrayante, les visages qui regardent vers le puits à souhaits. Mais les ajustements et l'original ne sont pas cohérents. Au lieu que Blanche-Neige et le prince regardent ensemble dans le puits, la nouvelle version montre Blanche-Neige avec son père et sa mère. L'implication est qu'il est offensant de suggérer que Blanche-Neige a un intérêt amoureux (le prince). Peu importe que sa mère et son père aient été des amoureux l'un de l'autre, à un moment donné, quelque part. Et Blanche-Neige est le fruit de leur union. Ce qui soulève la question suivante : Pourquoi les réalisateurs ont-ils si honte de la romance ?

    Ce qui leur échappe, c'est que le romantisme n'est pas une fin en soi. Le « baiser du grand amour » n'est pas non plus une fin en soi ; il s'agit d'un symbole littéraire séculaire du pouvoir vivifiant de l'amour véritable entre un homme et une femme. L'amour, le mariage et la famille sont des phénomènes qui se perpétuent de génération en génération. Et si nous réintégrons l'élément divin dans l'histoire, la vocation fait écho à la maison céleste et y mène. C'est d'ailleurs ce qu'insinue le film de 1937 : La scène finale montre le couple marchant vers un château doré dans les nuages. Le « happy ever after » peut en effet renvoyer à quelque chose de plus éternel que la vie domestique. En vérité, le mariage est une union orientée vers un but supérieur, le reflet d'une forme d'amour plus élevée. Lorsqu'il est bien compris, il n'a rien de « bizarre ».

  • Au Pérou, 200 000 personnes ont défilé pour la vie et la famille

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    D'Anne Van Merris sur zenit.org :

    La « Corso Por La Vida Y La Familia » a eu lieu Au Pérou

    La « Corso por la Vida y la Familia » a eu lieu au Pérou samedi 29 mars 2025 © facebook.com/DiloFuerteArequipa

    Samedi 29 Mars 2025 © Facebook.Com/DiloFuerteArequipa

    Au Pérou, 200 000 personnes défilent pour la vie et la famille  Une participation historique en faveur de la dignité de la vie humaine 

    3 avril 2025

    Le 18ᵉ Défilé pour la vie et la famille (« Corso por la Vida y la Familia ») s’est tenu ce samedi 29 mars 2025 au Pérou dans les villes d’Arequipa et de Lima. Il a rassemblé plus de 200 000 personnes désirant soutenir les valeurs familiales et la vie humaine dès sa conception. « Vive la vie, vive la famille, vive Jésus-Christ ! »

    « Vive la vie, vive la famille, vive Jésus-Christ ! » © facebook.com/DiloFuerteArequipa

    © facebook.com/DiloFuerteArequipa

    Historiquement encouragée par l’Église catholique, cette marche commémore depuis 2006 la Journée internationale de l’enfant à naître, célébrée chaque année le 25 mars. Un événement organisé par la Coordination régionale pour la vie (CORVIDA), qui rassemble de nombreux fidèles catholiques, des personnalités publiques du Pérou ainsi que diverses institutions éducatives, des paroisses et des mouvements.

    Dans le sud du pays, l’archevêque d’Arequipa a partagé sa joie devant l’immense foule réunie dans une ambiance festive et joyeuse. Selon lui, le nombre de personnes participant à cette marche ne cesse d’augmenter avec les années. Ce défilé « est bien plus qu’un défilé de rue ; c’est le témoignage public d’une ville qui défend la dignité de chaque personne, de la conception à la mort naturelle » a déclaré Mgr Javier Del Río qui, en remerciant le grand nombre de bénévoles investis dans l’organisation, a ajouté : « Vive la vie, vive la famille, vive Jésus-Christ ! »

    Pour la présidente de la CORVIDA, Guadalupe Valdez, cette « participation historique dépasse toutes nos attentes. Voir des familles entières, des grands-parents aux bébés, réunies dans cette célébration de la vie confirme qu’Arequipa reste fidèle à ses valeurs fondamentales ».

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