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Famille - Page 3

  • Mgr Vingt-Trois : un cardinal opposé au "mariage pour tous" et à l'avortement

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    L'ancien archevêque de Paris est mort le 18 juillet dernier. Il avait milité pour le respect de la vie, contre le "mariage pour tous" et avait dénoncé le danger d'une dérive totalitaire :

    "Le cardinal Vingt-Trois appelle à une « prise de conscience que l’avortement n’est pas un progrès » mais « un échec social », puisque « la société ne permet pas à des femmes de mener à bien leur grossesse », et « un échec personnel, parce que des femmes sont dans des situations de détresse d’où elles ne pensent pas pouvoir sortir autrement que par l’avortement ».

    « Essayer de faire croire que l’avortement est une intervention banale sous prétexte qu’elle peut être conduite sans grand risque physiologique, c’est une plaisanterie, a poursuivi l’archevêque de Paris. Parce que toutes les personnes qui ont subi un avortement savent que ce n’est pas un acte banal, que c’est un acte traumatisant non pas premièrement physiologiquement mais humainement et psychologiquement et que c’est un acte grave qu’on ne peut pas prendre à la légère. » « En ayant supprimé le temps de réflexion qui était prévu par la loi originelle, on a déjà fait sauter un verrou de prise de conscience, a encore déclaré le cardinal Vingt-Trois. Si on arrive à interdire de s’exprimer sur les conséquences de l’avortement, on entrera complètement dans la police des idées et dans la dictature d’une vision totalitaire sur l’avortement. » (belgicatho)

    Selon l'I.A. (!) :

    "Le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris à l'époque, a exprimé une opposition ferme au "mariage pour tous" et à l'avortement. Il a considéré que le mariage devait rester une union entre un homme et une femme, et a exprimé des inquiétudes quant aux conséquences de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe sur la filiation et l'éducation des enfants. Il a également été un critique de la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse. 
     
    Concernant le "mariage pour tous", le Cardinal Vingt-Trois a notamment déclaré que le mariage est une institution naturelle, fondée sur l'altérité homme-femme, et que la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe remettait en cause cette fondation. Il a également exprimé des inquiétudes quant à la filiation, soulignant que la loi ouvrait la voie à la procréation médicalement assistée et à l'adoption par des couples homosexuels, ce qui, selon lui, pourrait nuire à l'intérêt de l'enfant. 
     
    Concernant l'avortement, le Cardinal Vingt-Trois a toujours affirmé que la vie humaine est sacrée et que l'avortement est un acte moralement inacceptable. Il a plaidé pour la défense de la vie dès sa conception et a soutenu les mouvements pro-vie. 
     
    Il est important de noter que les prises de position du Cardinal Vingt-Trois étaient cohérentes avec l'enseignement de l'Église catholique, qui considère le mariage comme une union indissoluble entre un homme et une femme et qui s'oppose à l'avortement."
  • Scouts et Guides de France : une présidente pas très catholique...

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    D'Héloïse de Neuville sur le site du journal La Croix :

    L’élection de Marine Rosset à la tête des Scouts et Guides de France révèle les fractures du catholicisme français

    15 juillet 2025

    L’élection de Marine Rosset comme présidente des Scouts et Guides de France (SGDF) mi-juin continue de susciter des controverses dans une partie du monde catholique et du mouvement d’éducation. Au-delà de la polémique, cette crise montre la tension dans l’Église à concilier ouverture pastorale et cohérence doctrinale.

    Était-ce bien raisonnable d’avoir porté, à la tête des Scouts et Guides de France (SGDF), une élue socialiste du 5e arrondissement de Paris, ancienne candidate aux législatives sous la bannière du Nouveau Front populaire, mère dans une famille homoparentale et favorable au droit à l’avortement ? (la suite est réservée aux abonnés)

    Lire également : L’élection de Marine Rosset à la présidence des Scouts et Guides de France (SGDF) a déclenché d’importantes controverses

  • Le message du pape à l'occasion de la 5ème Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées

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    MESSAGE DU PAPE LÉON XIV 
    À L’OCCASION DE LA 5ème JOURNÉE MONDIALE 
    DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES 

    [27 juillet 2025]

    “Heureux celui qui n’a pas perdu l’espoir” (cf. Si 14, 2)

    Chers frères et sœurs,

    le Jubilé que nous vivons nous aide à découvrir que l’espérance est toujours source de joie, à tout âge. Et quand elle est aguerrie par le feu d’une longue existence, elle devient source de béatitude parfaite.

    La Sainte Écriture présente divers cas d’hommes et de femmes déjà avancés en âge que le Seigneur implique dans ses plans de salut. Pensons à Abraham et Sara : désormais âgés, ils restent incrédules devant la parole de Dieu qui leur promet un fils. L’impossibilité d’engendrer semble avoir fermé leur regard d’espérance sur l’avenir.

    La réaction de Zacharie à l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste n’est pas différente : « A quoi connaîtrai-je cela ? Car moi je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge » (Lc 1, 18). La vieillesse, la stérilité, le déclin semblent éteindre les espérances de vie et de fécondité de tous ces hommes et femmes. Et même la question que Nicodème pose à Jésus, lorsque le Maître lui parle d’une “nouvelle naissance”, semble purement rhétorique : « Comment un homme peut-il naître, étant vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? » (Jn 3, 4). Et pourtant, chaque fois, face à une réponse apparemment évidente, le Seigneur surprend ses interlocuteurs par une intervention salvatrice.

    Les personnes âgées, signes d’espérance

    Dans la Bible, Dieu montre à plusieurs reprises sa providence en s’adressant à des personnes âgées. C’est le cas non seulement d’Abraham, de Sara, de Zacharie et d’Élisabeth, mais aussi de Moïse, appelé à libérer son peuple alors qu’il avait quatre-vingts ans (cf. Ex 7, 7). Par ces choix, il nous enseigne que, à ses yeux, la vieillesse est un temps de bénédiction et de grâce et que les personnes âgées sont pour lui les premiers témoins de l’espérance. « Qu’est-ce donc que ce temps de la vieillesse ? – se demande saint Augustin – Dieu te répond : “Oh, que ta force disparaisse complètement, afin que ma force demeure en toi et que tu puisses dire avec l’Apôtre : Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort” » (Super Ps 70, 11). Le fait que le nombre de personnes âgées soit aujourd’hui en augmentation devient alors pour nous un signe des temps que nous sommes appelés à discerner, afin de bien lire l’histoire que nous vivons.

    La vie de l’Église et du monde ne s’appréhende en effet que dans la succession des générations, et embrasser une personne âgée nous aide à comprendre que l’histoire ne s’épuise pas dans le présent, ni ne se consume dans des rencontres fugaces et des relations fragmentaires, mais qu’elle se déroule vers l’avenir. Dans le livre de la Genèse, nous trouvons l’épisode émouvant de la bénédiction donnée par Jacob, désormais âgé, à ses petits-enfants, les fils de Joseph : ses paroles les encouragent à regarder l’avenir avec espérance, comme au temps des promesses de Dieu (cf. Gn 48, 8-20). S’il est vrai que la fragilité des personnes âgées a besoin de la vigueur des jeunes, il est tout aussi vrai que l’inexpérience des jeunes a besoin du témoignage des personnes âgées pour projeter l’avenir avec sagesse. Combien de fois nos grands-parents ont-ils été pour nous un exemple de foi et de dévotion, de vertus civiques et d’engagement social, de mémoire et de persévérance dans les épreuves ! Ce bel héritage, qu’ils nous ont remis avec espérance et amour, ne serait jamais assez, pour nous, motif de gratitude et de cohérence.

    Signes d’espérance pour les personnes âgées

    Depuis ses origines bibliques, le Jubilé a toujours été un temps de libération : les esclaves étaient affranchis, les dettes effacées, les terres rendues à leurs propriétaires d’origine. C’était un moment de restauration de l’ordre social voulu par Dieu, où les inégalités et les oppressions accumulées au fil des ans étaient réparées. Jésus renouvelle ces événements de libération lorsqu’il proclame, dans la synagogue de Nazareth, la bonne nouvelle aux pauvres, la vue aux aveugles, la libération des prisonniers et le retour à la liberté pour les opprimés (cf. Lc 4, 16-21).

    En regardant les personnes âgées dans cette perspective jubilaire, nous sommes nous aussi appelés à vivre avec elles une libération, surtout de la solitude et de l’abandon. Cette année est le moment propice pour y parvenir : la fidélité de Dieu à ses promesses nous enseigne qu’il y a une béatitude dans la vieillesse, une joie authentiquement évangélique, qui nous demande d’abattre les murs de l’indifférence dans lesquels les personnes âgées sont souvent enfermées. Nos sociétés, sous toutes les latitudes, s’habituent trop souvent à laisser une partie si importante et si riche de leur tissu social être mise à l’écart et oubliée.

    Face à cette situation, un changement d’attitude s’impose, qui témoigne d’une prise de responsabilité de la part de toute l’Église. Chaque paroisse, chaque association, chaque groupe ecclésial est appelé à devenir protagoniste d’une “révolution” de la gratitude et d’attention, à réaliser en rendant fréquemment visite aux personnes âgées, en créant pour elles et avec elles des réseaux de soutien et de prière, en tissant des relations qui puissent donner espoir et dignité à ceux qui se sentent oubliés. L’espérance chrétienne nous pousse toujours à oser davantage, à voir grand, à ne pas nous contenter du status quo. Dans le cas présent, à œuvrer pour un changement qui redonne aux personnes âgées estime et affection.

    C’est pourquoi le Pape François a souhaité que la Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Agées soit célébrée avant tout en rencontrant ceux qui sont seuls. Et pour la même raison, il a été décidé que les personnes qui ne pourront pas venir en pèlerinage à Rome cette année pourront « bénéficier de l’Indulgence jubilaire en visitant durant un temps suffisant […] les vieillards isolés accomplissant ainsi un pèlerinage auprès du Christ présent en eux (cf. Mt 25, 34-36) » (Pénitencerie ApostoliqueNote sur L’indulgence Plénière, n. 3). Rendre visite à une personne âgée est une manière de rencontrer Jésus qui nous libère de l’indifférence et de la solitude.

    En tant que personne âgée, on peut espérer

    Le livre du Siracide affirme que la béatitude appartient à ceux qui n’ont pas perdu l’espérance (cf. 14, 2), laissant entendre que dans notre vie – surtout si elle est longue – il peut y avoir de nombreuses raisons de regarder en arrière plutôt que vers l’avenir. Pourtant, comme l’a écrit le Pape François lors de sa dernière hospitalisation, « nos corps sont faibles, mais rien ne nous empêche d’aimer, de prier, de donner de nous-mêmes, d’être les uns pour les autres, dans la foi, des signes lumineux d’espérance » (Angélus, 16 mars 2025). Nous avons une liberté qu’aucune difficulté ne peut nous enlever : celle d’aimer et de prier. Tous, toujours, nous pouvons aimer et prier.

    Le bien que nous voulons pour nos proches – notre conjoint avec qui nous avons passé une grande partie de notre vie, nos enfants, nos petits-enfants qui égayent nos journées – ne s’éteint pas lorsque nos forces déclinent. Au contraire, c’est souvent leur affection qui réveille nos énergies, nous apportant espoir et réconfort.

    Ces signes de vitalité de l’amour, qui ont leur racine en Dieu lui-même, nous donnent du courage et nous rappellent que « même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour » (2 Co 4, 16). C’est pourquoi, surtout en tant que personnes âgées, persévérons avec confiance dans le Seigneur. Laissons-nous renouveler chaque jour par la rencontre avec Lui, dans la prière et dans la sainte messe. Transmettons avec amour la foi que nous avons vécue pendant tant d’années, dans notre famille et dans nos rencontres quotidiennes : louons toujours Dieu pour sa bienveillance, cultivons l’unité avec nos proches, ouvrons notre cœur à ceux qui sont plus éloignés et, en particulier, à ceux qui sont dans le besoin. Nous serons des signes d’espérance, à tout âge.

    Du Vatican, le 26 juin 2025

    LÉON PP. XIV

  • France : la crise de la natalité s'accentue

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    Il est clair que ce phénomène peut être également observé chez nous. Mais les analyses sont insuffisantes, et donc aussi les remèdes proposés. A nos yeux, le problème est culturel et spirituel. L'ambiance permissive et hédoniste, celle du sexe débridé et impudique, qui caractérise nos sociétés libérales avancées ne prépare pas les jeunes filles à assumer un rôle d'épouse et de mère ni les jeunes hommes à s'engager de façon adulte et responsable dans le mariage. On n'en sortira pas tant qu'on ne reviendra pas du dévoiement qui s'est enclenché depuis l'après-guerre avec la révolution sexuelle qui se poursuit aujourd'hui avec toutes les dérives du mouvement arc en ciel. Comment une société qui inscrit le l'avortement dans sa constitution pourrait-elle en même temps valoriser l'accueil des enfants dont on a pourtant besoin pour construire l'avenir ? 

    De Paul de Coustin en éditorial sur La Croix :

    Natalité en baisse : une spirale infernale qui demande une réponse globale

    8 juillet 2025

    Les Français font moins d’enfants. La tendance s’explique de façon simple : s’ils en ont moins, c’est parce qu’ils en veulent moins. En vingt ans, le nombre d’enfants désiré est passé de 2,5 à 1,9 pour les femmes et de 2,3 à 1,8 pour les hommes, nous apprend l’Ined dans une vaste étude. La baisse des intentions de fécondité est particulièrement marquée chez les moins de 30 ans, ce qui laisse présager la poursuite de la baisse de la natalité dans les années à venir.

    Cette crise de l’envie d’enfant a plusieurs causes. Certaines relèvent de la vie pratique, comme le manque de modes de garde ou la crise du logement. D’autres sont d’ordre psychologique, comme les incertitudes géopolitiques et environnementales. Les angoisses de fin du mois et de fin du monde, selon la formule désormais consacrée, sont devenues des préoccupations quotidiennes de millions de personnes, qui luttent à la fois pour trouver une place en crèche et contre les chaleurs caniculaires dues au réchauffement climatique.

    Comme le sont ses causes, la réponse à cette spirale infernale du déclin démographique doit être globale. Côté pratique, jouer sur le montant des allocations ou sur les exonérations fiscales ne marche pas. L’Académie de médecine estime qu’il faut créer 100 000 places en crèches, renforcer la formation et revaloriser les salaires des professionnels de la petite enfance, ou encore remodeler le congé parental.

    À lire aussi :

    Pour fonctionner, cette politique familiale doit s’inscrire dans une politique structurelle de grande ampleur. Elle doit viser à réduire les inégalités sociales, améliorer l’égalité femmes-hommes, redéfinir l’équilibre entre le travail et le loisir et lutter contre le réchauffement climatique. Car pour raviver le désir d’enfant, il faut rendre l’avenir désirable à nouveau.

  • Les progressistes catholiques et le développement de la doctrine sur la sexualité

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    De Matthieu Becklo sur le CWR :

    Les progressistes catholiques et le développement de la doctrine sur la sexualité

    Et si, au lieu d’apaiser, d’ignorer ou de souhaiter la disparition de l’élan progressiste, l’Église commençait simplement à lui résister comme jamais auparavant ?

    30 juin 2025

    En 2023, le nouveau cardinal Robert Prevost a été  interrogé par CNS  sur  ses propos tenus dix ans plus tôt  concernant les « croyances et pratiques contraires à l'Évangile », notamment l'avortement et le « mode de vie homosexuel ». Avait-il changé d'avis ? Prevost a répondu, comme à son habitude, avec nuance et pondération : « Je dirais qu'il y a eu une évolution dans la nécessité pour l'Église de s'ouvrir et d'être accueillante. Et à ce niveau, je pense que le pape François a clairement indiqué qu'il ne voulait pas que des personnes soient exclues simplement en raison de leurs choix, qu'il s'agisse de mode de vie, de travail, de tenue vestimentaire, ou autre. » Mais il s'est empressé d'ajouter : « La doctrine n'a pas changé. Et personne n'a encore dit : "Nous attendons ce genre de changement." »

    Il est vrai que de nombreuses personnes extérieures à l'Église ont réclamé des changements radicaux dans les doctrines sexuelles de l'Église. Mais le pape Léon XIV a raison : la doctrine n'a pas changé et ne changera pas, car elle  ne peut pas changer – du moins pas au sens de radicalement changer. La foi « a été transmise une fois pour toutes aux saints » (Jude 3), qui, à leur tour, ont recommandé aux autres de « ne pas enseigner une doctrine différente » (1 Tm 1, 3).

    Mais comme l'a observé John Henry Newman, la doctrine peut et doit  évoluer, devenant toujours plus vaste, nuancée et raffinée. L'Église pourrait-elle progressivement changer son approche de la sexualité précisément selon ces axes de développement – ​​une évolution organique comparable à son approche moderne de l'usure ? Divers changements de  praxis – changements d'approche pastorale, de ton et de style – pourraient-ils augurer d'un développement de  la theoria, la première favorisant peut-être même la seconde à long terme ?

    Les progressistes catholiques cherchent sans relâche à pousser l'Église dans cette direction. Prenons un exemple marquant : le National Catholic Reporter, auquel l'évêque local a ordonné à deux reprises de supprimer le mot « catholique » de son titre – la première fois  en 1968, en grande partie à cause de sa « politique de croisade contre les enseignements de l'Église sur la transmission de la vie humaine ». Ces dernières années, le NCR a publié des articles  s'opposant à l'interdiction par l'Église de la contraception artificielle,  défendant un livre sur « le sacrement du mariage homosexuel »  et  promouvant l'idéologie du genre.

    Des prêtres, et même des évêques, se joignent depuis longtemps à ce mouvement laïc. Prenons, encore une fois, pour illustrer ce point de vue, Mgr Franz-Josef Overbeck, fervent défenseur de la « voie synodale » allemande, alors que la foi s'effondre dans ce pays. En 2019, Mgr Overbeck a publié  un éditorial intitulé « Surmontons les préjugés ! L'Église catholique doit changer sa vision de l'homosexualité ».

    Les mêmes appels ont été relayés par les médias suite à l'élection du pape Léon XIV. Sur  The View , Sunny Hostin, se décrivant comme une « fervente catholique »,  a immédiatement critiqué Léon XIV  pour ses propos de 2012 sur l'homosexualité : « Je suis un peu inquiète de ce choix pour la communauté LGBTQ+… Je pense que le pape François a certainement apporté de grands changements en matière d'accueil et de bénédictions à la communauté LGBTQ+, et j'espère que ce pape ne réduira pas les progrès. »

    Cette pression en faveur de l'évolution doctrinale, comme le montre l'histoire de NCR, n'est pas nouvelle. Elle a plutôt commencé à émerger pendant la révolution sexuelle, qui a bouleversé l'Amérique en deux phases distinctes : d'abord, une proto-révolution des années 1920, marquée par un boom économique massif et l'ère du jazz, qui ont vu une vague de libération sexuelle – aussi sages que puissent paraître les « flappers » aujourd'hui en comparaison; ensuite, la révolution sexuelle proprement dite des années 1950 et 1960, une éruption dionysiaque de « l'amour libre » sur fond de révolte plus large contre l'autorité sociale.

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  • Beauraing, 28-29 juin : Pèlerinage des Sacrés Coeurs de Jésus et Marie

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    https://pelesacrescoeurs.be/

  • Léon XIV : Le mariage n'est pas "un idéal", mais le canon du véritable amour entre l'homme et la femme

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :

    Léon XIV : Le mariage n'est pas un idéal, mais le canon du véritable amour entre l'homme et la femme 

    Le sens de cette phrase ne doit pas être négligé, car aujourd'hui trop souvent la loi morale est réduite à un idéal difficilement atteignable. Le mot « canon », dans le langage religieux, désigne une règle officielle de l'Église, une norme juridique et morale, une loi objective, que tous les chrétiens sont tenus d'observer.

    Le mariage, un et indissoluble, formé par un homme et une femme, est une institution divine et naturelle, voulue par Dieu lui-même et élevée par Jésus-Christ à la dignité de sacrement. La famille, fondée sur le mariage, est donc une véritable société dotée d'une unité spirituelle, morale et juridique, dont Dieu a établi la constitution et les droits. Quiconque observe cette loi reçoit de Dieu toutes les grâces nécessaires à son respect. 

    Présenter le mariage comme un idéal, et non comme une loi à laquelle serait liée une grâce, revient à affirmer que ce modèle n'appartient pas au monde de la réalité, mais à celui des désirs, parfois inaccessibles. C'est donc tomber dans le relativisme moral. Les hommes, pour vivre, ont besoin de principes qui peuvent et doivent être vécus : l'un d'eux est le mariage. L'idée, au contraire, que « le mariage est un idéal » transparaît dans l'exhortation apostolique Amoris Laetitia de 2016, dans laquelle le pape François insiste sur le fait que cet idéal doit être proposé progressivement, en accompagnant les personnes sur leur chemin. Or, la morale catholique n'est pas graduelle et ne souffre aucune exception : elle est absolue ou elle ne l'est pas. La possibilité d'« exceptions » à la loi naît précisément de l'idée d'un idéal impraticable. Telle était la thèse de Luther, qui soutenait que Dieu avait donné à l'homme une loi impossible à suivre. Luther a donc développé le concept de « foi fiduciaire » qui sauve sans œuvres, précisément parce que les commandements ne peuvent être observés. À la conception luthérienne de l'impraticabilité de la loi, le Concile de Trente a répondu que l'on est sauvé par la foi et les œuvres. Le Concile a anathématisé quiconque affirmait que « pour l'homme justifié et constitué en grâce, les commandements de Dieu sont impossibles à observer » (Denz-H, n. 1568) et a affirmé : « Dieu, en effet, ne commande pas l'impossible ; mais lorsqu'il commande, il nous exhorte à faire ce que nous pouvons, à demander ce que nous ne pouvons pas, et il nous aide afin que nous puissions » (Denz.H, n. 1356).

    On peut se trouver confronté à des problèmes apparemment insurmontables, mais dans ce cas, il faut tout mettre en œuvre, de toutes ses forces, pour observer la loi naturelle et divine et demander l'aide de Dieu pour surmonter le problème. La foi catholique est que cette aide ne manquera pas et que tout problème sera résolu. Dans des cas exceptionnels, Dieu nous offrira une aide extraordinaire de grâce, précisément parce qu'il ne nous a pas donné une loi impraticable. La doctrine n'est pas un idéal abstrait et la vie d'un chrétien n'est rien d'autre que la pratique des commandements, selon l'enseignement de Jésus : « Celui qui garde mes commandements et les observecelui-là m'aime » ( Jn 14, 21).   

    C'est pourquoi, dans une interview de 2019 rapportée par Corrispondenza Romana, le cardinal Burke expliquait : « Quelqu'un a dit qu'en fin de compte, nous devons comprendre que le mariage est un idéal que tout le monde ne peut pas atteindre et que nous devons donc adapter l'enseignement de l'Église aux personnes qui ne sont pas en mesure de respecter leurs vœux de mariage. Mais le mariage n'est pas un « idéal ». Le mariage est une grâce et lorsqu'un couple échange ses vœux, tous deux reçoivent la grâce de vivre un lien fécond et fidèle pour la vie. Même la personne la plus faible, la moins formée, reçoit la grâce de vivre fidèlement l'alliance du mariage » ( ici ).

    Mais lisons attentivement les paroles de Léon XIV : « Ces dernières décennies, nous avons reçu un signe qui nous réjouit et nous fait réfléchir : je fais référence au fait que des époux ont été proclamés bienheureux et saints, non pas séparément, mais ensemble, en tant que couples mariés. Je pense à Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ; ainsi qu’aux bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, dont la vie familiale s’est déroulée à Rome au siècle dernier. Et n’oublions pas la famille polonaise Ulma : parents et enfants unis dans l’amour et le martyre. Je disais que c’est un signe qui nous fait réfléchir. Oui, en désignant les époux comme des témoins exemplaires, l’Église nous dit que le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour connaître et accueillir l’amour de Dieu et pour vaincre, par sa force unificatrice et réconciliatrice, les forces qui désintègrent les relations et les sociétés . »

     « C'est pourquoi, le cœur rempli de gratitude et d'espérance, je vous dis, chers époux : le mariage n'est pas un idéal, mais le canon du véritable amour entre un homme et une femme : un amour total, fidèle et fécond (cf. saint Paul VI, Encyclique Humanae vitae , n. 9). En vous transformant en une seule chair, ce même amour vous rend capables, à l'image de Dieu, de donner la vie ».

     « Je vous encourage donc à être des exemples de cohérence pour vos enfants, en vous comportant comme vous le souhaitez, en les éduquant à la liberté par l'obéissance, en recherchant toujours en eux le bien et les moyens de le développer. Et vous, les enfants, soyez reconnaissants envers vos parents : dire « merci » pour le don de la vie et pour tout ce qu'elle nous donne chaque jour, est la première façon d'honorer votre père et votre mère (cf. Ex 20, 12) . »

    Au début et à la fin de son homélie, le Pape est revenu sur un thème qui lui est cher : la prière de Jésus au Père, tirée de l'Évangile de Jean : « Que tous soient un » ( Jn 17, 20). Non pas une uniformité indistincte, mais une communion profonde, fondée sur l'amour de Dieu lui-même ; « uno unum », comme le dit saint Augustin ( Sermo super Ps.  127) : un dans l'unique Sauveur, embrassé par l'amour éternel de Dieu. « Bien-aimés, si nous nous aimons ainsi les uns les autres, sur le fondement du Christ, qui est « l'Alpha et l'Oméga », « le commencement et la fin » (cf.  Ap  22, 13), nous serons signe de paix pour tous, dans la société et dans le monde. Et n'oublions pas : l'avenir des peuples se construit dans les familles . » 

  • Provocation : quand l'affiche d'un colloque assimile l'Incarnation à une GPA

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    De Baudoin Moucadel sur le Journal du Dimanche :

    La GPA illustrée… par la Vierge Marie ? L’affiche polémique d’un événement organisé à l'université Paris-Panthéon-Assas

    Un tableau de Fra Angelico, représentant la Vierge Marie et l’ange Gabriel, a été utilisé pour illustrer l’affiche d’un colloque sur la GPA organisé au sein de l’université parisienne. Face à la polémique, la direction de la fac assure ne pas avoir été consultée.

    Les nouvelles résistances à la gestation pour autrui | CNRS Sciences  humaines & sociales

    La Vierge Marie a eu recours à une gestation pour autrui (GPA). C’est en tout cas ce que suggère sans ambiguïté l’affiche du colloque « Les nouvelles résistances à la gestation pour autrui ». Cet évènement, qui se tiendra au sein de l’université Paris-Panthéon-Assas mardi 10 juin prochain, est organisé entre autres par le CNRS. Afin de faire la promotion du colloque, un célèbre tableau de Fra Angelico a été choisi. Il représente la scène de l’Annonciation, où l’Ange Gabriel vient annoncer à la Vierge Marie qu’elle attend un enfant : Jésus Christ.

    Sous-entendu explicite : Jésus est le fruit d’une GPA, Marie ayant porté un enfant sans qu’il n’y ait de fécondation naturelle. De quoi heurter de nombreuses personnes et susciter la polémique, aussi bien au sein qu’en dehors de l’université. « J’ai été blessé de voir être comparé l’annonciation à la GPA, qui est une pratique menant à la marchandisation du corps humain. Je l’ai vu comme une provocation lancée aux chrétiens », dénonce par exemple Louis, étudiant en licence de droit à Assas.

    Une affiche « provocatrice »

    Plusieurs personnalités ont également réagi sur les réseaux sociaux à ce détournement. « « C’est une provocation blessante et une erreur : Marie est vraiment la mère de Jésus. Elle l’a conçu, porté, mis au monde, nourri, élevé et elle vivait même encore avec lui quand il avait plus de 30 ans. Rien à voir avec la GPA », cingle ainsi l’abbé Amar, auteur de nombreux livres sur la foi chrétienne, sur X.

    Cet évènement a pour objectif de réfléchir à la lutte contre la GPA, en France et dans le monde. Au programme de la journée : différentes prises de paroles, effectuées par des personnalités du milieu juridique. On retrouve ainsi parmi les intervenants Benjamin Moron-Puech, secrétaire général de l’association Alter Corpus, qui « promeut les droits des minorités corporelles ». Mais aussi l’avocate Caroline Mecary, candidate de la Nupes aux législatives en 2022.

    Réponse ferme de l’université

    Ce mercredi matin, le président de l’université Paris-Assas, Stéphane Braconnier, a annoncé sur LinkedIn avoir demandé la suppression de l’affiche polémique. « La manière dont a été faite, ces derniers jours, la promotion d’une rencontre universitaire consacrée à la GPA […] a pu légitimement heurter ou choquer, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Université », affirme-t-il.

    « Un choix inutilement provocateur »

    Le président de l’université parisienne déplore le « choix inutilement provocateur du support de communication utilisé pour cette rencontre, conçu hors de l’université et qui n’a pas été soumis, en amont, à la direction de la communication, ni formellement autorisé en aval ». En conséquence, l’affiche a été supprimée des sites internets dépendants de la fac. Le président a également demandé que le logo et « toute mention de l’établissement » soient retirés du visuel.

    Une décision qui satisfait certains élèves de l’université. « La réponse du président est à la hauteur selon moi. La conférence en elle-même ne me pose pas de problème, il faut bien que tous puissent s’exprimer sur des sujets », se réjouit Victor, étudiant en deuxième année de sciences politiques.

     

    Belgicatho relaie cette proposition de protestation :

    OBJET : Un blasphème public contre la Vierge Marie. Ne restons pas silencieux.

    Le 10 juin, un colloque sur la GPA se tiendra à l’université Paris-Panthéon-Assas. Le scandale vient surtout de l’affiche choisie pour l’annoncer : une reproduction du tableau de l’Annonciation de Fra Angelico, comme si Marie était une mère porteuse.

    Marie s’est consacrée à Dieu, non à un dessein humain. Assimiler sa maternité à une GPA est un détournement sacrilège de l’un des plus grands mystères catholiques : l’Incarnation du Fils de Dieu.

    Signez ici pour protester : https://action.st-padre-pio.fr/je-ne-tolere-pas-linjure-faite-a-la-sainte-vierge

    Merci de transférer ce message à vos proches pour que la voix des chrétiens se fasse entendre.

  • GPA : qu’en est-il des enfants nés grâce à cette technique ? Quelles traces en gardent-ils ? Et les femmes enceintes ?

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    De

    Où es-tu, Maman?

    2 juin 2025

    Dans les nouvelles sur les naissances par GPA (Gestation Pour Autrui), le discours se centre souvent sur le désir d’enfant, surtout s’il s’agit de célébrités (…). Mais qu’en est-il des enfants nés grâce à cette technique ? Quelles traces en gardent-ils ? Et les femmes enceintes ?

    La militante et avocate française Olivia Maurel vient de publier « Où es-tu, Maman ? » (Editions du Rocher), un livre dans lequel elle raconte son histoire à la première personne (…). Il y a trois ans, grâce à un test génétique, Olivia a découvert ce qu’elle soupçonnait depuis longtemps : sa mère n’était pas sa mère biologique, car elle était née par GPA traditionnelle. Cette révélation lui a permis de connaître son identité et de se réconcilier avec son passé. Aujourd’hui, elle n’hésite pas à parler du syndrome d’abandon et d’autres troubles qui l’ont toujours accompagnée.

    Olivia est désormais porte-parole de la Déclaration de Casablanca, une initiative internationale qui rassemble un groupe d’experts plaidant pour l’abolition universelle de la GPA. Le 8 avril, elle a rencontré le Bureau permanent de la Conférence de La Haye. Son message est clair : tant que la GPA existera, des milliers d’enfants se retrouveront dans une situation de vulnérabilité.

    – La publication de votre livre a fait la une en France. Qu’est-ce que l’écriture de ce livre a représenté pour vous : rouvrir des blessures ou les guérir ?

    Écrire ce livre a été un processus intense, mélange de catharsis et de confrontation. D’une part, cela a signifié rouvrir certaines blessures, revisiter des souvenirs parfois douloureux. Mais en même temps, mettre des mots sur ces expériences m’a permis de leur donner un sens, de les apprivoiser et, d’une certaine manière, de les surmonter. Ce fut à la fois un acte de vulnérabilité et de résilience.

    – Je ne sais pas si vous vous doutiez que votre histoire personnelle allait devenir une cause mondiale : pourquoi avoir décidé de la rendre publique ?

    Honnêtement, je ne pensais pas que mon histoire prendrait une telle ampleur. Au départ, mon approche était avant tout personnelle : j’avais besoin de mettre des mots sur ce que j’avais vécu, de donner un sens à mon parcours. Mais très vite, j’ai réalisé que mon histoire trouvait un écho bien au-delà de ma propre expérience. J’ai reçu des témoignages de personnes qui se reconnaissaient en moi, qui trouvaient du courage dans mon histoire. Cela m’a convaincue que la rendre publique n’était pas seulement un acte personnel, mais aussi un moyen de changer les mentalités et d’ouvrir un dialogue nécessaire.

    – Depuis lors, vous êtes devenue la porte-parole de la Déclaration de Casablanca, vous avez écrit un livre, vous avez rencontré une partie de votre famille biologique, vous avez voyagé dans de nombreux pays ; mais vous avez également rompu toute relation avec vos parents et vous avez été critiquée pour vos déclarations contre ce marché qui brasse des milliards chaque année. Cela valait-il la peine de vous engager dans la voie du militantisme ?

    C’est une question que je me suis souvent posée. Le militantisme est un chemin exigeant et souvent douloureux, et les conséquences personnelles ne sont pas négligeables. Perdre ses liens familiaux et s’exposer aux critiques et aux attaques est un prix très élevé à payer. Mais quand je vois l’impact de mon engagement, les débats qu’il a suscités, les personnes qui se sentent enfin écoutées et soutenues, je sais que cela en vaut la peine. Si je devais recommencer, oui, je prendrais la même décision. Car le silence ne protège personne, et dénoncer une injustice, aussi puissante soit-elle, est une nécessité. Ce combat va au-delà de ma propre histoire. Il s’agit de donner la parole à ceux qui n’en ont pas.

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  • le Pape Léon XIV insiste sur la nécessité de témoigner de «l'expérience merveilleuse de la rencontre avec Jésus» auprès des familles éloignées de Dieu

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    De Jean-Benoît Harel sur Vatican News :

    Léon XIV exhorte l’Église à aller à la rencontre des familles éloignées de Dieu

    Au lendemain du Jubilé des familles ce lundi 2 juin, le Pape Léon XIV a adressé un message aux participants d’un colloque consacré à l’évangélisation auprès des familles d’aujourd’hui. Il s’est inquiété d’une forme de privatisation de la foi, empêchant les familles éloignées de la foi «de connaître la richesse et les dons de l'Église». Au contraire, le Saint-Père exhorte à «aller “à la pêche“ de cette humanité, à la sauver des eaux du mal et de la mort à travers la rencontre avec le Christ».

    «Il est particulièrement urgent d'accorder une attention particulière aux familles qui, pour diverses raisons, sont spirituellement plus éloignées». Dans un message envoyé ce lundi 2 juin aux participants d’un colloque réunis par le dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, le Pape Léon XIV a insisté sur la nécessité de témoigner de «l'expérience merveilleuse de la rencontre avec Jésus» auprès des familles éloignées de Dieu.

    «Une attention particulière»

    Au lendemain du jubilé des familles, qui s’est tenu du 30 mai au 1er juin à Rome, le Saint-Père a réaffirmé l’importance du rôle de la famille dans la société, comme «membres vivants du Corps mystique du Christ et premier noyau ecclésial auquel le Seigneur confie la transmission de la foi et de l'Évangile, en particulier aux nouvelles générations».

    Alors que «notre époque se caractérise par une recherche croissante de spiritualité», notamment chez les plus jeunes, Léon XIV demande à l’Église d’accompagner cette aspiration, en accordant une «attention particulière» aux familles les plus éloignées de Dieu, par méconnaissance ou manque d’intérêt. «Combien de personnes ignorent aujourd'hui l'invitation à la rencontre avec Dieu!», déplore-t-il.

    «Une “privatisation de la foi“»

    Face à cette demande, le Successeur de Pierre constate «une “privatisation de la foi“» qui empêche d’inviter à rencontrer Dieu, et de «connaître la richesse et les dons de l'Église, lieu de grâce, de fraternité et d'amour!»

    Ainsi, même «avec des désirs sains et saints (…) pour gravir les beaux sentiers de la vie et de la pleine joie», ces familles s'appuient sur «de faux points d'appui» qui les éloignent de Dieu. Parmi ces points d’appui trompeurs, le Pape cite d’abord les «modèles de vie illusoire, où il n'y a pas de place pour la foi», largement diffusé par les médias et les réseaux sociaux.

    Former des communautés pour rencontrer Jésus

    Ensuite, le Saint-Père évoque les jeunes qui préfèrent la cohabitation au mariage chrétien. Il estime que ces jeunes «ont en fait besoin que quelqu'un leur montre de manière concrète et compréhensible, surtout avec l'exemple de sa vie, ce qu'est le don de la grâce sacramentelle et quelle force il donne; qu'il les aide à comprendre “la beauté et la grandeur de la vocation à l'amour et au service de la vie“ que Dieu donne aux époux mariés».  

    Autre domaine où les faux points d’appui sont nombreux, c'est celui de l’éducation. «De nombreux parents, ont besoin de communautés qui les soutiennent en créant les conditions pour qu'ils rencontrent Jésus», a assuré le Saint-Père dans son message.

    “Ce qui anime l'Église dans ses efforts pastoraux et missionnaires, c'est précisément le désir d'aller «à la pêche» de cette humanité, de la sauver des eaux du mal et de la mort à travers la rencontre avec le Christ.”

     

    Pour inviter à la rencontre du Christ, le Souverain pontife met en garde contre «la plus grande erreur que nous puissions commettre en tant que chrétiens»: «prétendre que la grâce du Christ consiste dans son exemple et non dans le don de sa personne», reprenant ainsi les mots de saint Augustin.

    Alors que la vie chrétienne est parfois présentée comme «un ensemble de préceptes à observer» ou «une religion moralisatrice, lourde, peu attrayante et, d'une certaine manière, irréalisable dans le concret de la vie quotidienne», Léon XIV insiste sur «l'expérience merveilleuse de la rencontre avec Jésus, Dieu qui se donne à nous».

    Une mission pour toute l’Église

    Être «pêcheurs» de ces familles est l’une des missions des évêques, «successeurs des apôtres et pasteurs du troupeau du Christ», mais aussi un appel pour les laïcs.

    “Je vous demande donc de vous associer à l'effort avec lequel toute l'Église part à la recherche de ces familles qui, seules, ne s'approchent plus d'eux; de comprendre comment cheminer avec eux et comment les aider à rencontrer la foi, en devenant à leur tour des «pêcheurs» d'autres familles.”

    Le même Jésus-Christ

    Face au découragement, et aux nombreuses blessures que portent les familles aujourd’hui, Léon XIV propose de se tourner vers l’Évangile, et de se plonger toujours dans «la tendresse de Dieu, qui valorise et aime l'histoire de chaque personne». «Il ne s'agit pas de donner des réponses hâtives à des questions difficiles, mais plutôt d'être proche des personnes, de les écouter, d'essayer de comprendre avec elles comment affronter les difficultés», conclut-il, conscient des adaptations à faire à chaque génération.

    Enfin, invitant chacun à «cultiver et renouveler son identité de croyants», le Saint-Père met en évidence un véritable point d’appui: «au milieu de tant de changements, Jésus-Christ reste “le même hier, aujourd'hui et à jamais“». 

    En relation : Le pape exhorte les catholiques à lutter contre la cohabitation en témoignant fidèlement du mariage

  • Un nouvel observatoire ausculte l’évolution du catholicisme en France

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    De Tribune Chrétienne :

    Naissance d’un observatoire pour ausculter l’évolution du catholicisme en France

    Lancé le lundi 2 juin à Paris avec le soutien du Fonds du bien commun de Pierre-Édouard Stérin, le tout nouvel Observatoire français du catholicisme entend mesurer les évolutions spirituelles des Français. Son premier sondage révèle que 37 % se déclarent en « quête spirituelle »

    Dans une France de plus en plus sécularisée, une initiative originale voit le jour : un observatoire entièrement dédié au catholicisme. Le 2 juin, à Paris, a été officiellement lancé l’Observatoire français du catholicisme (OFC), fruit du travail de laïcs engagés, soutenus par des mécènes privés, notamment le Fonds du bien commun fondé par Pierre-Édouard Stérin. Ce projet répond à un besoin largement exprimé par les acteurs pastoraux : mieux connaître les évolutions des croyances et des pratiques religieuses pour y répondre avec justesse. Aurélie Pirillo, directrice de l’OFC, résume l’intention : il s’agit de produire des analyses régulières et accessibles sur la vie catholique dans notre pays.

    La Croix précise que 46 % des Français se déclarent encore catholiques, avec une forte disparité selon les âges. Et pourtant, les aspirations spirituelles persistent. D’après l’étude Ifop commandée pour ce lancement, 37 % des Français se disent en « quête spirituelle », et 52 % prient ou méditent au moins de temps en temps.

    Mais cette prière prend des formes variées. Les chiffres cités par le quotidien indiquent que 46 % s’adressent à Dieu, 19 % à la Vierge Marie, 18 % à Jésus-Christ, 5 % à des saints, et 8 % au cosmos. 18 % affirment ne prier « personne en particulier ». Parmi les attentes exprimées, le besoin de silence et de ressourcement est central. 64 % des Français – et jusqu’aux deux tiers des 18-24 ans – aspirent à plus de silence, de contemplation et de méditation. Un quart aimerait vivre une retraite en silence, un autre être accompagné dans un chemin spirituel, et un troisième avoir un accès facilité à des lieux de prière.

    Pour Arnaud Bouthéon, cofondateur de l’OFC et engagé de longue date dans l’évangélisation, ces données sont essentielles : « Qui savait, par exemple, que pendant la pandémie, 55 % des paniers repas distribués aux migrants provenaient des paroisses ? » L’observatoire veut aussi documenter cette présence chrétienne discrète mais active dans la société française.

    Autour de ce projet, plusieurs visages connus dans le paysage catholique : Samuel Pruvot (Famille Chrétienne), Élisabeth Geffroy (La Nef), Damien Thomas (Fonds du bien commun). L’OFC se veut indépendant, mais la Conférence des évêques de France y voit un outil précieux. Monseigneur Bruno Valentin, évêque de Carcassonne, déclare : « Ce projet nous intéresse pour comprendre comment la société évolue dans son rapport à la spiritualité et au catholicisme. »

    Notons que l’étude s’est également penchée sur les intentions de prière : 53 % des Français prient pour la santé d’un proche, 35 % pour leur propre santé, 26 % pour la paix intérieure, et 25 % pour la paix dans le monde. En revanche, seuls 8 % prient pour le salut éternel, et 16 % pour la réussite matérielle.

    Deux nouvelles études sont prévues avant la fin de l’année : l’une sur les parcours de conversion ou de retour à la foi, l’autre sur les dynamiques internes des communautés pratiquantes. L’objectif est de bâtir, au fil des années, un véritable socle de données pour nourrir la mission de l’Église. À travers ce nouvel observatoire, c’est un peu du cœur religieux de la France que l’on tente d’écouter à nouveau les battements.

    En relation : Ces lueurs d’espoir dans le tableau très sombre de l’état du catholicisme en France

  • Le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour surmonter les forces qui désagrègent les relations et les sociétés (Léon XIV)

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    JUBILÉ DES FAMILLES, DES ENFANTS, DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Pierre
    VIIe dimanche de Pâques - Dimanche 1er juin 2025

    L’Évangile qui vient d’être proclamé nous montre Jésus qui, lors de la dernière Cène, prie pour nous (cf. Jn 17, 20) : le Verbe de Dieu fait homme, désormais proche de la fin de sa vie terrestre, pense à nous, ses frères, se faisant bénédiction, supplication et louange au Père, avec la force de l’Esprit Saint. Et nous aussi, alors que nous entrons, remplis d’émerveillement et de confiance, dans la prière de Jésus, nous sommes impliqués par son amour dans un grand projet qui concerne toute l’humanité.

    Le Christ demande en effet que nous soyons tous « un » (v. 21). Il s’agit là du plus grand bien que l’on puisse désirer, car cette union universelle réalise entre les créatures la communion éternelle d’amour dans laquelle s’identifie Dieu lui-même, comme le Père qui donne la vie, le Fils qui la reçoit et l’Esprit qui la partage.

    Le Seigneur ne veut pas que nous nous unissions pour former une masse indistincte, comme un bloc anonyme, mais il souhaite que nous soyons un : « Comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi » (v. 21). L’unité pour laquelle Jésus prie est donc une communion fondée sur l’amour même dont Dieu aime, d’où viennent la vie et le salut. En tant que telle, elle est avant tout un don que Jésus vient apporter. C’est en effet, du fond de son cœur d’homme que le Fils de Dieu s’adresse au Père en disant : « moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (v. 23).

    Écoutons avec admiration ces paroles : Jésus nous révèle que Dieu nous aime comme Il s’aime Lui-même. Le Père ne nous aime pas moins qu’Il n’aime son Fils unique, c’est-à-dire infiniment. Dieu n’aime pas moins, parce qu’Il aime d’abord, Il aime le premier ! Le Christ Lui-même en témoigne lorsqu’Il dit au Père : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » (v. 24). Et il en est ainsi : dans sa miséricorde, Dieu veut depuis toujours rassembler tous les hommes auprès de lui, et c’est sa vie, donnée pour nous dans le Christ, qui nous rend un, qui nous unit entre nous.

    Écouter aujourd’hui cet Évangile, pendant le Jubilé des familles et des enfants, des grands-parents et des personnes âgées, nous comble de joie.

    Très chers amis, nous avons reçu la vie avant même de la vouloir. Comme l’enseignait le pape François, « tous les hommes sont des enfants, mais aucun de nous n’a choisi de naître » (Angelus, 1er janvier 2025). Mais ce n’est pas tout. Dès notre naissance, nous avons eu besoin des autres pour vivre, seuls nous n’y serions pas y arriver : c’est quelqu’un d’autre qui nous a sauvés, en prenant soin de nous, de notre corps comme de notre esprit. Nous vivons donc tous grâce à une relation, c’est-à-dire à un lien libre et libérateur d’humanité et de soin mutuel.

    Il est vrai que parfois cette humanité est trahie. Par exemple, chaque fois que l’on invoque la liberté non pour donner la vie, mais pour la retirer, non pour secourir, mais pour offenser. Cependant, même face au mal qui s’oppose et tue, Jésus continue de prier le Père pour nous, et sa prière agit comme un baume sur nos blessures, devenant pour tous une annonce de pardon et de réconciliation. Cette prière du Seigneur donne pleinement un sens aux moments lumineux de notre amour les uns pour les autres, en tant que parents, grands-parents, fils et filles. Et c’est cela que nous voulons annoncer au monde : nous sommes ici pour être “un” comme le Seigneur veut que nous soyons “un”, dans nos familles et là où nous vivons, travaillons et étudions : différents, mais un, nombreux, mais un, toujours, en toutes circonstances et à tous les âges de la vie.

    Mes très chers amis, si nous nous aimons ainsi, sur le fondement du Christ, qui est « l’alpha et l’oméga », « le commencement et la fin » (cf. Ap 22, 13), nous serons un signe de paix pour tous, dans la société et dans le monde. Et n’oublions pas : c’est dans les familles que se construit l’avenir des peuples.

    Au cours des dernières décennies, nous avons reçu un signe qui nous remplit de joie et qui nous fait réfléchir : je veux parler du fait que des couples mariés ont été proclamés bienheureux et saints, non pas séparément, mais ensemble, en tant que couples mariés. Je pense à Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ; et j’aime rappeler les bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, dont la vie familiale s’est déroulée à Rome au siècle dernier. Et n’oublions pas la famille polonaise Ulma : parents et enfants unis dans l’amour et dans le martyre. Je disais que c’est un signe qui fait réfléchir. Oui : en désignant comme témoins exemplaires des époux, l’Église nous dit que le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour connaître et accueillir l’amour de Dieu et surmonter, par sa force qui unifie et réconcilie, les forces qui désagrègent les relations et les sociétés.

    C’est pourquoi, le cœur plein de reconnaissance et d’espérance, je vous dis, à vous les époux : le mariage n’est pas un idéal, mais la norme du véritable amour entre l’homme et la femme : un amour total, fidèle, fécond (cf. Saint Paul VI, Lettre encyclique Humanae vitae, 9). Tout en vous transformant en une seule chair, cet amour vous rend capables, à l’image de Dieu, de donner la vie.

    C’est pourquoi je vous encourage à être, pour vos enfants, des exemples de cohérence, en vous comportant comme vous voulez qu’ils se comportent, en les éduquant à la liberté par l’obéissance, en recherchant toujours en eux le bien et les moyens de le faire grandir. Et vous, enfants, soyez reconnaissants envers vos parents : dire “merci” pour le don de la vie et pour tout ce qui nous est donné chaque jour avec elle, c’est la première manière d’honorer son père et sa mère (cf. Ex 20, 12). Enfin, à vous, chers grands-parents et personnes âgées, je recommande de veiller sur ceux que vous aimez, avec sagesse et compassion, avec l’humilité et la patience que les années enseignent.

    Dans la famille, la foi se transmet avec la vie, de génération en génération : elle est partagée comme la nourriture sur la table et les affections du cœur. Cela en fait un lieu privilégié pour rencontrer Jésus, qui nous aime et veut notre bien, toujours.

    Et j’aimerais ajouter une dernière chose. La prière du Fils de Dieu, qui nous donne l’espérance tout au long du chemin, nous rappelle aussi qu’un jour nous serons tous unum (cf. saint Augustin, Sermo super Ps. 127) : une seule chose dans l’unique Sauveur, étreints par l’amour éternel de Dieu. Non seulement nous, mais aussi nos pères et nos mères, nos grands-mères et nos grands-pères, nos frères, nos sœurs et nos enfants qui nous ont déjà précédés dans la lumière de sa Pâque éternelle, et que nous sentons présents ici, avec nous, en ce moment de fête.