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Eglise - Page 252

  • Quand De Lubac et von Balthasar viennent éclairer la situation actuelle de l'Eglise

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    Du cardinal Angelo Scola sur Il Foglio :

    Conversations sur l'Église. Notes pour le Synode

    23 AOÛT 2023
         
    Sécularisation, déchristianisation, exigence religieuse. Le génie théologique et culturel d'Henri De Lubac et de Hans Urs von Balthasar offre des réponses éclairantes à des problèmes encore ouverts aujourd'hui

    Nous publions la préface d'Angelo Scola, cardinal archevêque émérite de Milan, à la nouvelle édition de "Conversations sur l'Église", le volume publié par Itaca (208 pp., 18 euro) et édité par Jean-Robert Armogathe qui repropose les entretiens que Scola a réalisés en 1985 avec Henri De Lubac et Hans Urs von Balthasar.

    Au printemps de l'année dernière, j'ai reçu en cadeau de la part des éditions du CERF à Paris le volume contenant les deux entretiens que j'ai réalisés en 1985 avec le cardinal Henri De Lubac et le cardinal élu Hans Urs von Balthasar. 

    L'idée est venue de moi et du journaliste de 30 jours Alver Metalli à l'occasion du Synode des évêques de 1985 convoqué par St Jean Paul II pour le 20ème anniversaire de la clôture du Concile Vatican II.

    J'ignorais tout de cette réédition des deux textes, le premier publié en 1985 en coédition par France Catholique et le CERF et réédité par le CERF en 2007 (De Lubac) et le second publié en allemand en 1986 par Schwabenverlag (Balthasar).

    L'initiative de cette nouvelle édition française revient à Jean-Robert Armogathe, professeur émérite à la Sorbonne et coordinateur des différentes publications de Communio. Il souhaitait me la dédier à l'occasion de mon 80ème anniversaire. De plus, le professeur Armogathe a relu attentivement les textes et les a soigneusement annotés.

    Il est également important de souligner que tant De Lubac que von Balthasar avaient largement révisé leurs textes initiaux sur la base du manuscrit en langue italienne que je leur avais fourni. 

    Eugenio Dal Pane, fondateur et directeur de la maison d'édition Itaca, a pris l'initiative de publier en italien le volume édité par le CERF. 

    Je pense qu'il est normal de s'interroger sur son actualité. Est-il vraiment judicieux de republier deux textes qui ont maintenant près de quarante ans, compte tenu de tous les événements qui se sont produits dans l'Église et dans la société au cours des dernières décennies ? 

    En un mot, ces deux entretiens, bien que très articulés, sont-ils encore en mesure de susciter l'intérêt des lecteurs d'aujourd'hui ? Les changements intervenus dans l'Église et dans la société elle-même, à la charnière des XXe et XXIe siècles, ne sont-ils pas d'une ampleur telle qu'ils les rendent obsolètes ? Lors du choix de l'éditeur italien, je me suis beaucoup interrogé sur la manière de répondre à ces questions. En fin de compte, j'ai été convaincu que le génie théologique et culturel des deux auteurs apportait des réponses éclairantes, bien sûr avec plus ou moins d'intensité, à des problèmes encore ouverts aujourd'hui.

    Il sera en tout cas utile de s'arrêter très brièvement sur l'évolution de la réalité socioculturelle, et en particulier chrétienne, qui s'est produite au cours de ces décennies.

    Au moment de la révision définitive de ces textes par De Lubac et von Balthasar, nous traversions ce que Charles Taylor, dans son puissant ouvrage The Secular Age, avait défini comme la troisième phase de la sécularisation. On sait que le philosophe canadien formule une triple articulation, correspondant d'une certaine manière à une triple phase, du phénomène de la sécularisation. "Le premier niveau enregistre le fait que les sociétés modernes, contrairement à leurs prédécesseurs, ne se considèrent plus liées dans leurs institutions (de l'État au bas de l'échelle) à une certaine dévotion ou foi en Dieu. Les églises sont désormais séparées des structures politiques et la religion tend à être réduite à une affaire privée". Ce premier niveau est celui de la "sécularisation 2", qui montre une diminution de la croyance et de la pratique religieuses. Pour Taylor, cependant, le cœur de la sécularisation des sociétés euro-atlantiques d'aujourd'hui doit être recherché plus profondément. Il parle d'une "sécularisation 3" qui inclut la phase 2 et n'est pas sans rapport avec la phase 1. Elle consiste à considérer la foi en Dieu comme une option parmi d'autres. "Nous sommes passés d'une société où il était virtuellement impossible de ne pas croire en Dieu à une société où, même pour le croyant le plus fervent, ce n'est qu'une option parmi d'autres".

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  • Un nouveau livre met en garde contre la menace "révolutionnaire" posée par le Synode sur la synodalité

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Un nouveau livre met en garde contre la menace "révolutionnaire" posée par le Synode sur la synodalité

    Sous forme de questions-réponses, les auteurs du livre affirment que le processus synodal réhabilite de vieilles hérésies et impose à l'Église un programme progressiste radical néfaste.

    New book with foreword written by Cardinal Raymond Burke entitled: 'The Synodal Process Is a Pandora's Box.'

    Nouveau livre préfacé par le cardinal Raymond Burke et intitulé : "The Synodal Process Is a Pandora's Box" (Le processus synodal est une boîte de Pandore).

    22 août 2023

    Le cardinal Raymond Burke a félicité les auteurs d'un nouveau livre visant à exposer les dangers qui, selon eux, sont associés au prochain Synode sur la synodalité - un processus qu'il décrit comme une "révolution" qui cause à l'Église "un grave préjudice".

    Dans leur livre, intitulé The Synodal Process Is a Pandora's Box (il peut être lu gratuitement en ligne ici) et traduit en huit langues, Julio Loredo de Izcue et José Antonio Ureta affirment que l'objectif de leur ouvrage, rédigé sous la forme d'un catéchisme de 100 questions et réponses, est de dénoncer le "danger imminent de construire une nouvelle Église, différente de l'Église catholique telle qu'elle a toujours existé".

    Les auteurs sont des membres dirigeants de l'Institut brésilien Plinio Correa de Oliveira, une association catholique qui cherche à défendre les piliers de la civilisation chrétienne menacés par la déchristianisation de l'Occident. 

    Loredo et Ureta considèrent le Synode sur la synodalité, un processus de trois ans qui a commencé en octobre 2021 et se terminera par deux assemblées générales à Rome (la première du 4 au 29 octobre et la seconde en octobre prochain), comme un processus "révolutionnaire" qui "reprend de vieilles hérésies condamnées à plusieurs reprises par le magistère".

    Le Vatican a présenté l'ensemble du processus, convoqué sous le thème "Pour une Église synodale : communion, participation et mission", comme une occasion pour l'Église catholique de réfléchir à sa propre vie et à sa mission, et de discerner comment elle peut être plus synodale, caractérisée par l'écoute, le dialogue et la participation. Pour ce faire, les consultations ont recueilli l'opinion du "peuple de Dieu" au niveau diocésain, national et continental, dans le but général de favoriser une Église plus inclusive, participative et missionnaire.

    Loredo et Ureta affirment dans le communiqué de presse du livre qu'une nouvelle Église "synodale" signifie une Église "démocratique et participative" qui inclut tout le monde, "en particulier les 'minorités marginalisées' telles que les personnes LGBT, les couples non mariés, les personnes vivant dans des mariages polygames", et qui est ouverte à la discussion sur "l'ordination des femmes à la prêtrise, ou au moins au diaconat".

    Les organisateurs, ajoutent-ils, "cherchent à reconsidérer la doctrine de l'Église sur l'homosexualité et le mariage et à modifier la forme de gouvernement de l'Église en la transformant en une 'pyramide inversée' dont le sommet se trouve sous la base".

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  • Le pape annonce qu'il rédige une suite à l'encyclique Laudato si'

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    L.B., R.C. - édité par 'Il sismografo' :

    Laudato si', deuxième partie. L'annonce du pontife : "Les jeunes générations ont le droit de recevoir de nous un monde beau et vivable".

    La mise à jour de Laudato si' devra tenir compte de nombreux nouveaux problèmes survenus au cours des huit dernières années, notamment l'aggravation dramatique de la situation climatique et les nouvelles ressources technologiques telles que l'intelligence artificielle. Et puis, une question pour les experts : quel type de document peut être utilisé pour mettre à jour une encyclique sans avoir à en écrire une autre ?

    Le pape François, comme souvent, a fait lui-même l'annonce surprise : j'écris une deuxième partie de l'encyclique Laudato si'. Aujourd'hui, en conclusion de son discours à une délégation d'avocats des États membres du Conseil de l'Europe signataires de l'Appel de Vienne, le souverain pontife a déclaré : "Enfin, je suis sensible à l'attention que vous portez à la maison commune et à votre engagement à participer à l'élaboration d'un cadre réglementaire en faveur de la protection de l'environnement. Nous ne devons jamais oublier que les jeunes générations ont le droit de recevoir de nous un monde beau et vivable, et que cela nous investit de devoirs sérieux envers la création que nous avons reçue des mains généreuses de Dieu. Je vous remercie pour cette contribution. Je suis en train d'écrire une deuxième partie de Laudato si' pour mettre à jour les problèmes actuels".

    Laudato si', la deuxième des trois encycliques écrites par François, est peut-être le document le plus connu et le plus diffusé de son magistère. Le site du Vatican propose 19 traductions officielles, mais il existe au moins 12 versions dans d'autres langues. Il faut ajouter une autre particularité du texte : chacun de ses 6 chapitres, accompagnés au total de plus de 170 notes, a donné lieu à une série de réflexions sur le développement durable, depuis la racine humaine de la crise écologique jusqu'à l'écologie intégrale en passant par l'éducation et la spiritualité écologique.

    Pour l'heure, l'annonce du Saint-Père évoque d'emblée deux questions importantes. La première, bien sûr, concerne le contenu spécifique et sa pertinence au point de motiver un suivi ou une continuation de l'encyclique. Jamais auparavant une telle chose ne s'était produite, à savoir que le Pape décide d'annoncer publiquement qu'il veut reprendre une de ses lettres pastorales aux évêques du monde entier et au saint peuple de Dieu fidèle pour la mettre à jour. En l'occurrence, a déclaré François aujourd'hui, il veut réexaminer le grand défi écologique de l'humanité - analysé par lui il y a huit ans - pour le comparer aux problèmes d'aujourd'hui. Les fruits de ces réflexions du Pape seront très intéressants et pédagogiques, et d'une grande utilité pour la politique, comme nous l'avons vu avec Laudato si' en mai 2015. Il suffit de penser à ce que Bergoglio écrira sur la relation entre les guerres et l'impact écologique, et donc sur les dividendes de la paix entendue aussi comme réconciliation avec la nature et la création en général. Un autre sujet qui pourrait trouver sa place dans la question écologique en général est celui de l'intelligence artificielle en tant que ressource incomparable.

    François a déjà exploré, et de manière très approfondie, dans - disons pour l'instant - Laudato si' n° 1 la relation entre la technologie et l'éthique, concluant que "l'écologie intégrale est inséparable de la notion de bien commun, un principe qui joue un rôle central et unificateur dans l'éthique sociale" (n° 156). Le Souverain Pontife ressent donc probablement le besoin d'actualiser ses réflexions d'il y a huit ans en fonction des problèmes actuels, en grande partie des défis éthiques découlant de la rapidité et de la radicalité du progrès scientifique et technique, mais aussi de l'aggravation de la situation climatique - un abîme dramatique désormais, qui a déjà atteint le point de non-retour dans de nombreuses situations - qui, au cours des trois dernières années, a présenté la facture à l'ensemble de l'humanité, sans rabais et sans dérogations ni remises. Or, et le pape l'a dit à plusieurs reprises, face aux défis climatiques, il ne suffit pas de faire. Il ne suffit pas de bien faire. L'intervention humaine pour corriger et inverser l'urgence est devenue urgente et pressante. Il faut maintenant bien faire et le faire tout de suite. Demain, il sera tard, voire trop tard.

    Enfin, la deuxième question posée par l'annonce faite aujourd'hui par le Pape est celle de la forme qui sera utilisée pour l'exposer, et qui a été présentée comme "la deuxième partie de Laudato si". Puisqu'il s'agit d'une encyclique, toute mise à jour de celle-ci, nous l'imaginons en tant que simples lecteurs, devrait être de la même catégorie que la Lettre du pontife aux évêques, en pratique une autre encyclique, la quatrième du pontificat. Si ce n'est pas le cas, la question reste posée aux experts : avec quel type de document un pontife peut-il mettre à jour une de ses encycliques sans avoir à en écrire une autre ?

    S'il s'agit d'une Lettre, comme l'a dit aujourd'hui le Directeur du Bureau de Presse sans préciser de quoi il s'agit, il pourrait s'agir d'un document adressé à Sœur Helen Alford, Présidente de l'Académie Pontificale des Sciences Sociales.

  • Amérique Latine : comment la Théologie de la Libération a conduit au déclin du catholicisme

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    De Marcelo Musa Cavallari sur ACI Stampa :

    Pour Clovis Boff, ancien théologien de la libération, la Théologie de la Libération a conduit au déclin du catholicisme

    Dans un nouveau livre, Clovis Boff appelle à un recentrage de l'Eglise catholique latino-américaine dans le Christ.
     | ecclesiae.com.br 

    21 août 2023 (ACI Press)

    La longue domination de la théologie de la libération est à l'origine du déclin du catholicisme au Brésil, selon le frère Clodovis Boff.

    Jusqu'en 2007, l'ecclésiastique était un théologien de la libération important, même s'il n'était pas aussi célèbre que son frère Leonardo, un ancien prêtre catholique qui est l'un des fondateurs du mouvement, qui a gagné en popularité dans les années 1970 et qui mettait l'accent sur la libération de la pauvreté et de l'oppression comme clé du salut.

    Puis, dans une démarche qui l'a éloigné de son célèbre frère, Clodovis Boff a publié l'article "Liberation Theology and the Return to Basics", dans lequel il accusait les théologiens de la libération de faire des pauvres le centre de la théologie au lieu de Jésus-Christ.

    Aujourd'hui, Boff a écrit un livre appelant à un recentrage de l'Église catholique latino-américaine sur le Christ.

    Il est nécessaire que l'Église mette à nouveau l'accent sur le Christ en tant que prêtre, maître et Seigneur, et pas seulement sur la lutte contre la pauvreté et la crise climatique", a-t-il déclaré lors du lancement du livre "La crise de l'Église catholique et la théologie de la libération", coécrit avec le père Leonardo Rasera et récemment publié par Ecclesiae.

    "Ce sont des questions importantes, mais si l'on ne s'abreuve pas au Christ, qui est la source, tout s'assèche, tout meurt", a déclaré M. Boff.

    À la fin des années 1960, lorsque la théologie de la libération a commencé sa longue domination de la pensée religieuse au Brésil, plus de 90 % des Brésiliens étaient catholiques. Depuis, le pourcentage de catholiques dans la population brésilienne a diminué et s'élève aujourd'hui à 51 %.

    En outre, les catholiques brésiliens ont un très faible taux de fréquentation des églises. Une enquête menée l'an dernier dans 36 pays par le Center for Applied Research in the Apostolate (CARA) de l'université de Georgetown a montré que seuls 8 % des catholiques brésiliens allaient à la messe le dimanche. Ce taux est le troisième plus bas parmi les pays analysés.

    Pour Boff et Rasera, la baisse de la fréquentation des églises est due au fait que le dépôt de la foi n'est pas transmis.

    Avec la théologie de la libération, "la foi est instrumentalisée en termes de pauvres", écrit Boff dans son livre. "On tombe dans l'utilitarisme ou le fonctionnalisme en ce qui concerne la Parole de Dieu et la théologie en général", poursuit-il.

    Il affirme que la théologie de la libération "fait appel à des idées telles que les "marges de gratuité" et la "réserve eschatologique" pour affirmer son respect de la transcendance de la foi. "En fait, la part de transcendance est, dans cette théologie, la part la plus petite et la moins pertinente, la "'part du lion'" qui revient, comme toujours, à la "'lecture libératrice'" de la foi.

    Selon le frère, cela conduit de nombreux catholiques au protestantisme, à l'ésotérisme, au néo-paganisme et même au satanisme.

    "Loin de disparaître, il serait absurde de le dire, la foi dans le Christ continue d'être une référence pour l'Église", a déclaré le frère lors de la présentation de son livre sur le thème "La crise de l'Église catholique : manque de foi, idéologies et mondanité".

    "Mais la question décisive est de savoir si la foi dans le Christ est votre référence centrale, principale et déterminante", a-t-il ajouté. "Il ne s'agit pas pour l'Église d'affirmer la centralité du Christ uniquement en termes formels et théoriques, mais de l'affirmer de manière existentielle et opérationnelle, comme le cœur battant de toute sa vie et de toute son action", a déclaré le frère. "Affirmer doctrinalement la primauté du Christ dans l'Église ne coûte pas grand-chose". Et "affirmer existentiellement que le Christ est le centre absolu de l'Église coûte beaucoup : cela coûte le cœur et l'âme, quand cela ne coûte pas des larmes et peut-être du sang", a-t-il ajouté.

    Dans son livre, Clodovis raconte comment il a collaboré avec les tenants de la théologie de la libération durant les pontificats des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI.

    Pour lui, la théologie de la libération doit être repensée en plaçant le Christ au centre, et non les pauvres, afin d'être "opportune, utile et nécessaire", comme l'a dit saint Jean-Paul II dans sa lettre aux évêques brésiliens en 1986.

  • Réforme liturgique en Inde. Résistance de masse : les prêtres syro-malabars défient le délai du délégué papal

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    Une information publiée sur le site « The Pillar » relayé via le web « il Sismografo »

    Les prêtres de l'archéparchie indienne d'Ernakulam-Angamaly ont défié un ultimatum du délégué spécial du pape François et ont refusé d'adopter une nouvelle forme uniforme de liturgie pour l'Église catholique syro-malabare.

    L'archevêque Cyril Vasil', SJ, envoyé spécial du pape auprès de l'Église syro-malabare sui iuris, a fixé une date limite la semaine dernière, le 20 août, pour que les prêtres et les laïcs abandonnent leur opposition au mode uniforme de célébration de la Sainte Qurbana, l'Eucharistie sacrée . liturgie de l'Église syro-malabare, sous peine de sanctions ecclésiastiques.

    Vasil' a dit aux prêtres dissidents et aux laïcs qu'ils risquaient des sanctions canoniques, y compris l'excommunication, s'ils continuaient à défier l'autorité du synode syro-malabar - l'organe directeur faisant autorité pour l'Église d'Orient - et du pape François.

    Mais dimanche, des centaines de manifestants ont bloqué la célébration de la Sainte Qurbana au Syro-Malabar de la cathédrale Sainte-Marie d'Ernakulam.

    Dans tout le diocèse, les protestations ont empêché le mode uniforme d'être proposé dans la poignée d'églises avec des prêtres disposés à suivre la ligne du Vatican, y compris l'église Saint-Joseph à Chunangamvely, l'église Saint-Thomas à Malayattoor ; et l'église Holy Cross à Manjapra.

    Jusqu'à présent, seules six des plus de 320 paroisses de l'archéparchie ont accepté d'adopter le mode uniforme.

    Malgré la position intransigeante prise par Mgr Vasil' la semaine dernière, les groupes catholiques locaux opposés au régime uniforme bénéficient du soutien de la grande majorité du demi-million de laïcs de l'archiéparchie et de la quasi-totalité du clergé local.

    Vasil' a déclaré la semaine dernière que les manifestants laïcs étaient "utilisés et maltraités" par leurs prêtres qui, selon lui, les traitaient comme "des otages involontaires et souvent involontaires dans leur rébellion sacrificielle".

    Le délégué pontifical a déclaré que la résistance continue à la réforme liturgique était une question d'unité de l'Église, disant aux fidèles locaux qu'ils étaient soit "avec le pape, soit contre lui", et disant qu'une résistance supplémentaire serait un acte de schisme.

    L'archiéparchie d'Ernakulam-Angamaly est la plus grande éparchie de l'Église catholique syro-malabare et est le siège de l'archevêque majeur, ou chef, de l'Église syro-malabare. L'église syro-malabare est la deuxième plus grande des églises catholiques orientales.

    Le mode uniforme, adopté par le synode de l'Église en 2021, est un compromis entre l'ancienne tradition de l'Église syro-malabare, dans laquelle le prêtre regardait vers l'est ( ad orientem ), et l'émergence d'une pratique d'influence latine post-Vatican II dans certains églises, où le prêtre fait face au peuple tout au long de la liturgie ( versus populum ).

    « Voulez-vous rester prêtres de l'Église catholique — l'Église dirigée par le divin maître Jésus-Christ qui a confié à saint Pierre et à ses successeurs le droit de délier et de lier, d'encourager les frères dans la foi, d'enseigner et de gouverne?" a demandé Vasil' aux prêtres de l'archiéparchie la semaine dernière.

    « Il ne peut jamais y avoir de bénédiction de Dieu sur la désobéissance à sa volonté, peu importe combien vous essayez de la couvrir avec des phrases pieuses et même des prières. Il n'y aura jamais la bénédiction de Dieu sur les manifestations illégales et la rébellion », a déclaré le délégué papal.

    Malgré les avertissements de Vasil et la date limite du 20 août, le clergé local a continué à dénoncer le mode uniforme et le délégué papal, y compris au sein de la propre Compagnie de Jésus de Vasil.

    Pr. George Pattery, ancien président de la Conférence jésuite d'Asie du Sud, a déclaré samedi aux médias locaux que Vasil "semble militariser l'Eucharistie avec son dernier avertissement sur la liturgie syro-malabare sous couvert d'obéissance", et a appelé à une plus authentique processus d'engagement avec les catholiques locaux.

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  • La promotion de Milei déclenche des alertes dans l'Église et soulève des doutes sur la visite du pape François en Argentine

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    Milei 20230813193106-585912.jpg

    De canalsiete.com :

    Comme dans toutes les régions du pays, le triomphe de Javier Milei au PASO  et ses bonnes perspectives pour l'élection présidentielle ont également provoqué un tremblement de terre au sein de l'Église. Mais dans son cas l'impact a été particulièrement fort car ses idées ultralibérales  et son caractère intempérant se sont traduits par de sévères disqualifications au début de la doctrine sociale du catholicisme soutenue par le pape François et par des  insultes au pontife lui-même .

    Dans l'Église  , ils craignent qu'un éventuel gouvernement de Milei ne génère de nombreuses  tensions politiques  en raison de sa faible vocation à rechercher des accords et, surtout, sociaux en raison de la  résistance prévisible à ses mesures.  Et ils escomptent que  leurs relations avec l'institution ecclésiastique seront très tendues . Plus encore : dans les cercles ecclésiastiques, il y a ceux qui  remettent en question la visite du pape dans le pays  prévue pour l'année prochaine si le libertaire arrive à la Casa Rosada.

    Le doute est compréhensible : Milei a été très dur avec le pontife bien avant d'assumer sa candidature via les réseaux sociaux et plus tard lors d'interventions télévisées. Mais  François a  aussi - bien que sans le mentionner -  interpellé sévèrement le chef de La Libertad Avanza  au début de la campagne, lors d'une des interviews qu'il a données en mars à l'occasion du dixième anniversaire de son pontificat.

    En  2018 , sur Twitter, Milei lui a dit : "A toi qui aimes la m... de la justice sociale, ce serait bien si tu commençais à  distribuer les richesses du Vatican aux pauvres ". Et un mois plus tard, il est allé plus loin : « Lefty HDP que vous prêchez le communisme dans le monde entier . Tu es le représentant du malin dans la maison de Dieu ». De plus, il l'a accusé de défendre un modèle fondé "sur la haine et la rancœur" et lui a proféré des insultes scatologiques.

    Dans l'interview en question, François a mis en garde contre le risque de se laisser emporter par la colère contre les politiciens. Il a cité le livre "Syndrome de 1933", de Seigmund Ginzberg, qui décrit  le contexte dans lequel le nazisme est apparu en Allemagne  et la montée d'"un politicien qui parlait gentiment et séduisait les gens en disant" essayons celui-ci ". Alors ils ont voté pour Adolfito et c'est comme ça qu'on a fini ». L'allusion au libertaire semblait évidente.

    Après le PASO,  Milei a changé son attitude envers le pape pour capter plus de votes des catholiques . "Je le respecte en tant que chef de l'Église catholique et en tant que chef de l'État", a-t-il déclaré aux journalistes. Sa vice-candidat,  Victoria Villarruel , fille catholique d'un militaire qui était liée à l'évêché militaire pour la campagne qu'il mène depuis des années pour reconnaître les victimes du terrorisme, a joué un rôle clé dans sa modération.

    Parallèlement, d'autres proches de Milei déploient depuis longtemps des efforts discrets en vue d'un rapprochement avec les autorités catholiques. Dans la Conférence épiscopale - qui réunit la centaine d'évêques du pays - on dit que  si le libertaire demande une audience, elle lui sera accordée  comme ils le feraient avec les autres candidats qui la demandent, comme le font habituellement les principaux candidats à la présidence. avant chaque élection.

    Quoi qu'il en soit, des sources proches du pape affirment que son voyage en Argentine ne dépend pas du vainqueur des élections . Ils rappellent que François a récemment confirmé que la visite dans son pays "est prévue" après les élections, bien qu'il l'ait subordonnée à une étude de faisabilité finale. Au lieu de cela, ils se demandent si Milei "serait disposé à le recevoir et se sentirait à l'aise avec ce que dit le pontife".

    François ne serait pas seulement confronté à l'antipathie de Milei. Aussi de ceux qui l'accusent de sympathiser avec le péronisme et, en particulier, avec le kirchnérisme et qui se sont indignés de la nomination récente de l'ancien membre de la Cour, Daniel Zaffaroni  dans un institut d'études juridiques du Vatican et du juge  Roberto Gallardo  - hyper critique de le macrismo - à la tête d'un groupe de juristes catholiques.

    En tout cas, le choc que le triomphe de Milei a provoqué dans l'Église transcende la visite du Pape, au-delà de la signification historique qu'elle aurait. Le libertaire s'est imposé dans plusieurs villas emblématiques comme  La Cava , dans le quartier de San Isidro, dont l'actuel archevêque de Buenos Aires,  Jorge García Cuerva , était curé . (TN)

  • Qu'est-ce que le Pape a contre l'Opus Dei ?

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    De Mgr. Richard C. Antall in https://crisismagazine.com/ reproduit par il sismografo :

    OCARIZ cq5dam.thumbnail.cropped.750.422.jpegJ’ai beaucoup de questions sur la dernière offensive canonique du pape contre l'Opus Dei. La première d'entre eux est « qu'est-ce qui n'allait pas avec le statu quo? » Je penserais qu'un homme aussi intéressé par les nouvelles idées et l'expérience dans le travail pastoral ne sentirait pas nécessaire de réparer ce qui n'était pas cassé. Y avait-il un problème avec l'Opus Dei ? Quelque chose qui l'a amené à prendre tant de mesures pour contredire ce que son fondateur considérait comme la clé de son utilité continue pour l'Église ? J'en doute vraiment.

    Premièrement, le pape n'a pas ordonné évêque le nouveau prélat de l'Opus Dei en 2016. C'était quelque chose que saint Jean-Paul II et le pape Benoît XVI avaient accordé à la prélature. C'était évidemment un signe des choses à venir.

    Deuxièmement, dans la constitution apostolique « Praedicate Evangelium » , la prélature a été déplacée dans l'organigramme pastoral élaboré du Vatican pour dépendre du Dicastère pour le Clergé au lieu de celui de la Congrégation pour les Évêques. Vient ensuite le motu proprio émis le 8 août de cette année qui établissait que le prélat de l'Opus Dei ne serait définitivement pas ordonné évêque. Il a été autorisé, comme prix de consolation, à l’ "l'utilisation du titre de protonotaire apostolique surnuméraire avec le titre de révérend Monseigneur et peut donc utiliser les insignes correspondant à ce titre." La plupart des gens savent à quel point le pape considère les monseigneurs.

    Il n'est pas nécessaire d'être canoniste pour voir que ces démarches ne visent pas à promouvoir la prélature mais plutôt à la mettre au niveau des autres instituts. Lorsque le statut de prélature a été accordé, je me souviens qu'il y avait eu des murmures de la part de critiques religieux et cléricaux au sujet de « faveurs spéciales » et de relations politiques. Le pape François dit que retirer l'évêque de la prélature "c'est renforcer la détermination que, pour la protection du don particulier de l'Esprit, une forme de gouvernance basée sur le charisme plus que sur l'autorité hiérarchique est nécessaire".

    Ce raisonnement me rappelle un livre de Leonardo Boff, soi-disant ami du Saint-Père, intitulé « Charisme et Pouvoir » . Le thème du livre était que l'institutionnalité de l'Église faisait obstacle au Saint-Esprit. J'ai deux objections à ce que le pape utilise l'idée : la première est que le pape François n'a même pas mentionné que deux saints, saint Josémaria Escriva et saint Jean-Paul II, pensaient différemment de lui sur la configuration de la prélature. Il est, une fois de plus - comme lorsqu'il a imposé des restrictions sur le rite traditionnel dit tridentin de l'Eucharistie - renversant la décision des papes récents.

    La deuxième objection que j'ai est qu'il semble étrange que le pape soit presque lyrique sur le charisme par rapport à la hiérarchie lorsqu'il établit la loi avec sa force hiérarchique typique. Un livre que j'ai lu il y a des années décrivait les papes comme des monarques absolus. Ce pape n'a pas peur de son pouvoir à la fois de légiférer et d'imposer l'obéissance.

    Il utilise le pouvoir institutionnel pour imposer sa vision charismatique. "Quand il rencontre un obstacle bureaucratique, il change les règles", m'a dit un prêtre. Il y a suffisamment d'anecdotes pour être assuré qu'il n'est pas opposé à l'intimidation même lorsqu'il traite avec ses frères évêques. Ce n'est pas ce que j'appellerais un leadership purement charismatique.

    Il y a eu peu de commentaires critiques à l'égard des nouveaux oukases papaux. Un évêque solitaire a déclaré qu'il considérait les nouvelles règles comme une interprétation incorrecte du Concile Vatican II. « Les prélatures personnelles sont une réalité juridique, née du Concile Vatican II, aux fins précisées dans le Presbyterorum Ordinis , et ne doivent pas être assimilées à la catégorie d'association cléricale.

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  • Le pape, le consistoire et le synode

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    D'Andrea Gagliarducci sur MondayVatican :

    Le Pape François, vers le Consistoire et le Synode

    21 août 2023

    Certains comparent le pontificat du pape François à un changement d'époque qui ne pourrait être perçu que par une "bulle" d'observateurs. Il est vrai que le Pape François, au cours de ces dix années de pontificat, a révolutionné beaucoup de choses, principalement grâce à son sens pratique et à sa façon de voir les choses. Mais il n'est pas vrai que l'on n'ait pas immédiatement perçu que le pape François voulait mettre en œuvre un changement d'époque. En effet, c'est précisément sur cela que se sont immédiatement concentrées les critiques et les alarmes, même si peu de personnes ont osé les lancer.

    Au début du pontificat, il était nécessaire d'accorder un "vote de sympathie préalable" et toute critique était considérée comme un préjugé. (...)

    La question, à ce stade, est de savoir où ira le Pape François ? Quel est son plan final ? La semaine qui vient de s'écouler a été sans histoire, sans rendez-vous majeurs ni décisions importantes. Le pape a repris son activité publique et prépare le voyage en Mongolie, qui débutera le 31 août. Ensuite, il y aura deux événements cruciaux.

    Le premier sera le Consistoire du 30 septembre. Le pape n'a pas encore annoncé si une autre réunion, accompagnera le Consistoire pour la création de nouveaux cardinaux. Cette réunion a eu lieu l'année dernière et n'a pas eu lieu depuis 2014. Cependant, la conférence de l'année dernière a été divisée en groupes de travail avec des orateurs et peu de possibilités d'intervention. De nombreux cardinaux ont mis de côté les discours qu'ils auraient voulu prononcer. La plupart d'entre eux ont fini par être déçus de la situation.

    Le pape n'a pas permis aux cardinaux de se réunir. Cependant, en dix ans de pontificat, il a déjà célébré neuf consistoires, changeant en pratique la majorité du collège des cardinaux et mettant en œuvre un changement de génération qui n'a probablement pas eu de précédent dans l'histoire de l'Église - l'exception étant le consistoire de Jean-Paul II en 2002, qui incluait également Jorge Mario Bergoglio lui-même dans une longue liste de cardinaux.

    Dans le cas présent, cependant, une rencontre pourrait être cruciale. Le pape adresse son discours à l'Église, comme en témoignent les lettres avec lesquelles il accompagne les dernières nominations (le préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, le nouveau recteur de l'Université pontificale du Latran, un auxiliaire du diocèse de Rome et un recteur de son séminaire). Une réunion permettrait donc au Pape de donner des directives aux cardinaux ou au moins d'orienter certaines lignes programmatiques.

    Il n'en est pas question pour l'instant, car le pape François a toujours préféré ne pas dévoiler ses intentions. Les dernières modalités suggèrent cependant que quelque chose pourrait se passer au Consistoire.

    Ne serait-ce que parce que le Consistoire est inextricablement lié à l'autre événement important, qui est la première étape du Synode sur la vie de l'Église - connu sous le nom de Synode sur la synodalité, une expression toutefois peu appréciée par les membres du Secrétariat général du Synode.

    Ce sera un synode d'un type nouveau. Il faut voir le nouveau règlement pour comprendre comment fonctionneront les groupes de travail et comment sera élaboré le texte final remis au Pape. En effet, il faudra voir si un texte final sera remis au Pape, ou si nous devrons attendre la deuxième étape l'année prochaine.

    Nous savons que le nombre de participants a augmenté, qu'ils seront dans la salle Paul II, et que la discussion sera facilitée par les groupes qui se réuniront en tables rondes pour favoriser le dialogue.

    Mais à quoi ressemblera la discussion ? En dehors des discours préparés, il est possible que le dialogue prenne la direction de l'animateur des petits cercles ou, en tout cas, de ses participants les plus charismatiques. C'est une éventualité que la plupart des délégués n'apprécieraient guère.

    Par conséquent, le prochain Synode ne portera pas sur des idées mais sur des réactions. Il y aura des progressistes et des partisans du Synode qui seront mécontents du processus, tout comme il y aura des conservateurs qui pourront obtenir des résultats positifs et s'en réjouir. C'est un pari.

    Un pari qui reflète le pontificat. De même qu'il ne semble pas y avoir de certitude quant à la conduite du débat - mais le règlement du Synode l'infirmera ou le confirmera - il ne semble pas y avoir de fermeté de la part du pontificat. Le droit canonique semble être mis de côté ou soumis à des décisions non préparées d'avance ou personnelles. En même temps, le Dicastère pour les textes législatifs, qui est crucial en ce sens, semble également être mis de côté.

    Le pape François intervient sur le droit au point de changer les règles d'un procès civil en cours, et l'impression est que pour le pape, le droit est au service du pontificat et non du peuple. Mais la loi, en réalité, est faite pour protéger les personnes ; elle n'est pas faite pour aider le pontificat à inventer de nouvelles règles.

    Dans cette situation d'incertitude, on ne sait même pas qui sera retenu et qui ne le sera pas. Une rumeur circule même selon laquelle le futur cardinal Americo Aguiar, auxiliaire de Lisbonne, serait appelé au Vatican en tant que préfet du dicastère des laïcs, de la famille et de la vie pour succéder au cardinal Kevin Farrell. Farrell, également Camerlingue, était considéré comme l'une des personnes de confiance de François. Mais le pape François veut changer tout le monde tous les cinq ans, à quelques exceptions près.

    Les exceptions concernent des amis de longue date, comme l'archevêque Victor Fernandez, qui deviendra également cardinal, que le pape a voulu à Rome et avec lequel il interagit en permanence et avec diligence (...).

    Le Consistoire et le Synode marqueront le rythme du changement d'ère de ce pontificat. Peut-être que ce que le pape a fait ces dernières années n'a pas été compris, peut-être que le mur de Berlin est tombé et que nous parlons tous de quelque chose qui n'existe plus. En effet, à présent, toutes les analyses du Vatican ne peuvent plus utiliser les anciennes catégories parce que le pape François ne les utilise pas. Le problème, cependant, c'est qu'il n'y a pas de nouvelles catégories. Tout est incertain.

  • République islamique d'Iran : 69 chrétiens arrêtés, pour la plupart des musulmans convertis

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    De jihadwatch.org :

    République islamique d'Iran : 69 chrétiens arrêtés, pour la plupart des musulmans convertis

    19 août 2023

    L'Iran étant une république islamique, elle considère la conversion hors de l'islam comme un acte de rébellion contre l'État, et poursuit en conséquence les personnes qui osent se convertir.

    Téhéran (AsiaNews) - L'Iran a arrêté des dizaines de chrétiens, pour la plupart des convertis de l'islam, mais aussi quelques Assyro-Chaldéens baptisés dans leur enfance, sur une période de sept semaines en juin et juillet dans 11 villes différentes du pays, selon Article18, une organisation de défense des droits de l'homme qui plaide en faveur des chrétiens iraniens et de la liberté religieuse.

    Dans un premier rapport, l'ONG avait fait état de 50 arrestations à la mi-juillet dans cinq villes, mais sa dernière mise à jour indique qu'au moins 69 personnes ont été placées en garde à vue, dont 10 - quatre hommes et six femmes - sont toujours détenues par les autorités.

    Les arrestations ont eu lieu entre le 1er juin et le 17 juillet dans les villes suivantes : Téhéran, Karaj, Rasht, Orumiyeh, Aligoudarz, Isfahan, Shiraz, Semnan, Garmsar, Varamin et Eslamshahr.

    Dans la capitale Téhéran et dans les autres villes, après leur arrestation, les personnes ont été contraintes de signer des déclarations dans lesquelles elles s'engageaient à s'abstenir de toute activité chrétienne ou à suivre une rééducation islamique afin d'être libérées.

    Certains affirment qu'après leur libération, ils ont été convoqués pour un nouvel interrogatoire ou ont reçu l'ordre de quitter l'Iran. L'un d'entre eux a déclaré avoir perdu son emploi à la demande des agents des services de renseignement. Pour les personnes libérées sous caution, les familles ont dû payer entre 8 000 et 40 000 dollars.

    La majorité des personnes arrêtées sont des convertis à l'islam, mais au moins deux d'entre elles sont des Iraniens-Arméniens nés dans des familles chrétiennes....

    La vague d'arrestations de chrétiens coïncide également avec une nouvelle vague de répression à l'encontre de la communauté bahaïe d'Iran qui, comme les chrétiens convertis, est un groupe religieux minoritaire non reconnu par la République islamique.....

  • Quand Pie X diagnostiquait le mal qui ronge l'Eglise...

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    Extrait de l’Encyclique Pascendi Dominici gregis du Pape Pie X

    1. A la mission qui Nous a été confiée d'en haut de paître le troupeau du Seigneur, Jésus-Christ a assigné comme premier devoir de garder avec un soin jaloux le dépôt traditionnel de la foi, à l'encontre des profanes nouveautés de langage comme des contradictions de la fausse science. Nul âge, sans doute, où une telle vigilance ne fût nécessaire au peuple chrétien: car il n'a jamais manqué, suscités par l'ennemi du genre humain, d'hommes au langage pervers, diseurs de nouveautés et séducteurs, sujets de l'erreur et entraînant à l'erreur. Mais, il faut bien le reconnaître, le nombre s'est accru étrangement, en ces derniers temps, des ennemis de la Croix de Jésus-Christ qui, avec un art tout nouveau et souverainement perfide, s'efforcent d'annuler les vitales énergies de l'Eglise, et même, s'ils le pouvaient, de renverser de fond en comble le règne de Jésus-Christ…

    2. Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c'est que, les artisans d'erreurs, il n'y a pas à les chercher aujourd'hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent et c'est un sujet d'appréhension et d'angoisse très vives, dans le sein même et au cœur de l'Eglise, ennemis d'autant plus redoutables qu'ils le sont moins ouvertement. Nous parlons, Vénérables Frères, d'un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d'amour de l'Eglise, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire jusqu'aux moelles d'un venin d'erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l'Eglise; qui, en phalanges serrées, donnent audacieusement l'assaut à tout ce qu'il y a de plus sacré dans l'oeuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu'ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu'à la simple et pure humanité.

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  • Offrir à Dieu des sacrifices; qu'est-ce à dire ? (homélie pour le 20ème dimanche du temps ordinaire)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 20e dimanche du temps ordinaire (A), 20 août 2023 (source) :

    Offrir à Dieu des sacrifices

    Les apôtres voudraient que Jésus remballe la femme étrangère, mais Jésus en profite pour faire découvrir ce qu’il dira aussi à la Samaritaine une autre fois : le salut vient des juifs ; ce sont eux qui ont reçu les promesses de Dieu. La Syro-phénicienne se glisse dans cette réalité de l’alliance, en argumentant qu’il y a place pour ceux qui cherchent les miettes. Jésus saluera sa foi. Cette femme exprime une attitude assez répandue, où on attend de Dieu une intervention pour soulager notre vie. Aujoud’hui, bien des gens continuent de crier ainsi vers le ciel, et certains s’adressent au Fils de Dieu.

    Isaïe décrit, de la part des païens, des étrangers au peuple juif, c’est-à-dire nous, une attitude plus noble, où on sert Dieu, où on l’honore, et il dit que nos sacrifices sont agréés par Dieu. Cela me suggère de parler un peu de cette belle attitude d’offrir des sacrifices. Mais qu’est-ce qu’un sacrifice ? On pense spontanément à quelque chose de pénible, qui coûte. On aimerait que cela soit dépassé par le Christ, que ce soit un vieux machin de l’Ancien Testament, et voilà que la nouvelle traduction de la liturgie remet ce mot en valeur !

    Pour comprendre ce qu’est un sacrifice, il faut oublier l’aspect de pénibilité et le regarder comme une offrande. C’est un don que l’on fait à Dieu parce qu’il est Dieu, pour l’honorer. Certes, il y a une certaine dépossession, un coût, mais qui est compensé par la joie de témoigner à Dieu reconnaissance, amour, attachement. Un peu comme lorsqu’on fait un cadeau à quelqu’un : il y a bien un trou dans notre portefeuille, si nous avons dû le lui acheter, mais c’est largement compensé par la joie d’offrir et par la joie de voir notre cadeau accueilli.

    Dans cet ordre d’idée, on peut penser au sacrifice que vous avez fait de votre temps pour venir ici. Ou celui que vous faites par ce que vous donnez à la collecte, et à la St-Vincent de Paul, etc.

    Faire un sacrifice, c’est prendre quelque chose pour en faire un chant d’amour. Cette disposition intérieure de celui qui fait le sacrifice est capitale ; les prophètes ont dénoncé les sacrifices formels, ceux que l’on fait alors que notre cœur est ailleurs, centré sur nous-mêmes plutôt que sur Dieu. Un sacrifice fait à contre-cœur ou pour un motif intéressé n’est plus un sacrifice. Le sacrifice valable est centré sur Dieu, sur la recherche de son amour.

    Jésus a fait de sa vie un sacrifice. Non pas d’abord dans le sens que sa vie a été détruite sur la croix. Mais parce que sa vie a été un don total de lui-même à son Père, par amour. Il vivait pour lui, il existait pour lui, parce qu’il l’aimait. Ce sacrifice a pris une tournure sanglante à cause du péché des hommes, qui ne supportaient pas quelqu’un qui vit tout entier pour Dieu alors qu’eux voulaient vivre selon leurs propres vues, leurs projets, leurs intérêts. À cause du mal, le choix de Jésus de vivre sa vie comme un don d’amour à son Père l’a conduit à connaître la croix. Mais le caractère sanglant n’est pas inclus dans l’idée de sacrifice ; il a lieu à cause de l’emprise du mal sur le monde.

    Puisque Jésus est allé jusqu’au bout de l’offrande de lui-même, son sacrifice a détruit la puissance du diable ; son sacrifice nous rend la vie, il nous sauve. Jésus devient l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Son sacrifice trouve son dernier mot sur la croix, il remporte la victoire, et sa vie triomphe par son amour.

    Alors nous célébrons ce sacrifice dans chaque messe. Mieux, nous le revivons. Ce n’est pas comme si Jésus était crucifié une nouvelle fois, mais la victoire de son don total est rendue présente devant nous, re-présentée, dit-on, et pour employer un terme courant on pourrait dire que la messe est une mise à jour de la passion pour nous. Le sacrifice de la messe fait un avec le sacrifice de la croix. Dans la prière eucharistique qui suit l’offertoire, le Christ nous introduit dans son attitude d’amour, de don, de reconnaissance envers son Père, et il nous enrichit ainsi de sa vie. Vivons cette partie de la messe comme un grand élan d’amour, c’est-à-dire un sacrifice.

    Dans l’Ancien Testament, c’était les prêtres qui offraient les sacrifices. Jésus, en s’offrant lui-même au Père, alors qu’il est le Fils unique de Dieu, devient le Grand Prêtre unique et définitif. Si on parle de prêtres aujourd’hui, c’est parce qu’ils sont au service de ce don que le Christ a fait. Mais il y a plus : en nous prenant comme ses disciples, Jésus rend tous les baptisés capables d’offrir leur vie à Dieu. C’est ce qu’on appelle le sacerdoce baptismal, ou sacerdoce commun. Parfois on dit que nous sommes tous prêtres. Parce que le Christ nous a donné un accès direct à Dieu, et que nous pouvons lui offrir tout ce que nous touchons et notre vie même comme un chant d’amour et de reconnaissance1.

    1On parle alors du «sacrifice d’action de grâce», notamment au Ps 50,14 ou en He 13,15. Il était jadis codifié comme sacrifice dans le livre du Lévitique, parmi les autres formes de sacrifice au temple (Lv 3).

  • "Seigneur, viens à mon secours !" (20e dimanche du temps ordinaire)

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 15,21-28.

    En ce temps-là, partant de Génésareth, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. 
    Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » 
    Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » 
    Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » 
    Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » 
    Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » 
    Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » 
    Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie. 

    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 

     

    De Benoît XVI (Angelus du 14 août 2011) :

    Chers frères et sœurs,

    Le passage de l’Évangile de ce dimanche commence par l’indication de la région où Jésus se rend: Tyr et Sidon, au nord-ouest de la Galilée, terre païenne. Et c’est là qu’Il rencontre une femme cananéenne, qui s’adresse à Lui en Lui demandant de guérir sa fille malmenée par un démon (cf. Mt 15, 22). Dans cette demande, nous pouvons déjà reconnaître le début d’un chemin de foi qui grandit et se renforce dans le dialogue avec le divin Maître. La femme n’a pas peur de crier à Jésus « Aie pitié de moi », une expression que l’on retrouve dans les Psaumes (cf. 50, 1), de l’appeler « Seigneur » et « Fils de David » (cf. Mt 15, 22), et manifeste ainsi la ferme espérance d’être exaucée. Quelle est l’attitude du Seigneur face à ce cri de douleur d’une femme païenne ? Le silence de Jésus peut paraître déconcertant, si bien qu’il suscite l’intervention des disciples, mais il ne s’agit pas d’insensibilité à la douleur de cette femme. Saint Augustin commente justement : « Le Seigneur feignait de ne pas l’entendre, mais ce n’était point pour lui refuser sa miséricorde, c’était pour enflammer encore son désir » (Sermo 77, 1: PL 38, 483). Le détachement apparent de Jésus qui dit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (v. 24) ne décourage pas la cananéenne qui insiste : « Seigneur, viens à mon secours ! » (v. 25). Et même lorsqu’elle reçoit une réponse qui semble ôter toute espérance — « Il ne sied pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens » (v. 26) —, elle ne renonce pas. Elle ne veut rien enlever à personne : dans sa simplicité et son humilité peu lui importe, les miettes lui suffisent, seul un regard lui suffit, une bonne parole du Fils de Dieu. Et Jésus est admiratif de cette réponse de foi si grande et lui dit : « Qu’il t’advienne selon ton désir » (v. 28).

    Chers amis, nous sommes nous aussi appelés à grandir dans la foi, à nous ouvrir et à accueillir avec liberté le don de Dieu, à avoir confiance et à crier aussi à Jésus : « Donne-nous la foi, aide-nous à trouver le chemin ! ». C’est le chemin que Jésus a fait accomplir à ses disciples, à la femme cananéenne et aux hommes de tous les temps et de tous les peuples, à chacun de nous. La foi nous ouvre à la connaissance et à l’accueil de la véritable identité de Jésus, à sa nouveauté et à son unicité, à sa Parole comme source de vie pour vivre une relation personnelle avec Lui. La connaissance de la foi grandit, grandit avec le désir de trouver la route, et elle est finalement un don de Dieu qui se révèle à nous non comme une chose abstraite sans visage et sans nom, mais la foi répond à une Personne qui veut entrer dans une relation d’amour profond avec nous et impliquer toute notre vie. C’est pourquoi, chaque jour, notre cœur doit vivre l’expérience de la conversion, voir le passage de l’homme replié sur lui-même à l’homme ouvert à l’action de Dieu, à l’homme spirituel (cf. 1 Co 2, 13-14) qui se laisse interpeller par la Parole du Seigneur et ouvre sa vie à son Amour.

    Chers frères et sœurs, nourrissons donc chaque jour notre foi par l’écoute profonde de la Parole de Dieu, par la célébration des sacrements, par la prière personnelle comme « cri » vers Lui et par la charité envers le prochain. Invoquons l’intercession de la Vierge Marie que nous contemplerons demain dans sa glorieuse Assomption au ciel corps et âme, pour qu’elle nous aide à annoncer et témoigner par notre vie d’avoir rencontré le Seigneur.