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Foi - Page 137

  • Note de Mgr Marc Aillet à propos de la déclaration Fiducia supplicans

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    Du site du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron :

    Note de Mgr Marc Aillet à propos de la déclaration Fiducia supplicans

    29 décembre 2023

    « Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) vient de publier, le 18 décembre 2023, avec l’approbation du Pape François, la Déclaration Fiducia Supplicans « sur la signification pastorale des bénédictions ».

    Saluée comme une victoire par le monde laïque, et en particulier par les lobbies LGBT qui y voient enfin une reconnaissance par l’Eglise des relations homosexuelles malgré les multiples restrictions rappelées par le document romain, elle fait l’objet d’une désapprobation publique inédite de la part de conférences épiscopales entières, en particulier d’Afrique et d’Europe de l’Est, ainsi que d’évêques de tous les continents. En outre, de nombreux fidèles, y compris des recommençants, et nombre de prêtres, qui font face, dans une société en perte de repères, à des situations pastorales complexes, en faisant preuve d’autant de fidélité à l’enseignement du Magistère que de charité pastorale, expriment leur trouble et leur incompréhension.

    Interpellé par ces réactions et après avoir pris le temps de la réflexion, je souhaite adresser, comme évêque, aux prêtres et aux fidèles de mon diocèse, une note en vue des les aider à accueillir cette déclaration dans un esprit de communion avec le Saint-Siège apostolique, en donnant quelques clés de compréhension, tout en interrogeant respectueusement certains points de la déclaration susceptibles de clarification. Enfin, je voudrais inviter les prêtres de mon diocèse à la prudence, vertu par excellence du discernement. J’ai conscience que cette note est dense, mais il me semble important de traiter la question avec suffisamment de hauteur théologique et pastorale.

    Une doctrine inchangée sur le mariage

    Fiducia supplicans commence par rappeler que l’enseignement de l’Eglise sur le mariage, comme union stable, exclusive et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération de nouvelles vies, reste ferme et inchangée (n. 4). C’est la raison pour laquelle, insiste le texte, il est impossible de donner une bénédiction liturgique ou rituelle à des couples en situation irrégulière ou de même sexe, ce qui risquerait d’induire une grave confusion entre le mariage et les unions de fait (n. 5). Il est ainsi précisé que c’est la raison pour laquelle l’ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans une réponse ad dubium, le 22 février 2021, avait conclu à l’impossibilité de donner une bénédiction aux « couples » de même sexe.

    Distinction entre les bénédictions liturgiques et les bénédictions pastorales

    Il est proposé ensuite tout un parcours biblique pour fonder la distinction entre les bénédictions liturgiques (n. 10) et les bénédictions que l’on qualifiera de pastorales, en vue d’éclairer la possibilité d’une bénédiction accordée à une personne qui, quelle que soit sa condition de pécheur, peut la demander à un prêtre, hors contexte liturgique ou rituel, pour manifester sa confiance en Dieu et sa demande d’aide afin de « mieux vivre » et de mieux ajuster sa vie à la volonté de Dieu (n. 20). Cela fait d’ailleurs partie d’une pratique pastorale élémentaire et bimillénaire de l’Eglise, en particulier dans le cadre de la dévotion populaire (n. 23-24), où il ne s’agit jamais d’exercer un contrôle sur l’amour inconditionnel de Dieu envers tous ni d’exiger un certificat de moralité, étant entendu qu’il s’agit ici d’un sacramental, qui n’agit pas comme un sacrement ex opere operato, mais dont l’efficacité de grâce dépend des bonnes dispositions de celui qui la demande et la reçoit. Jusqu’ici, le texte n’apporte rien de nouveau à l’enseignement ordinaire de l’Eglise, en ces matières.

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  • Sans prendre de gants, comment François efface l'héritage théologique de Benoît XVI

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    De sur le site du Figaro :

    Comment François efface l’héritage théologique de Benoît XVI depuis son décès

    30 décembre 2023

    ENQUÊTE - Depuis la mort du pape émérite il y a un an, son successeur impose sa vision de l’Église, sans prendre de gants.

    Le 13 mars 2013, jour de l’élection de François, la succession de Benoît XVI était actée. Le 31 décembre 2022, jour de la mort du pape émérite, sa succession était totalement accomplie. Non que l’épanouissement du pontificat de François ait été empêché par la cohabitation entre les «deux papes» mais une série de décisions drastiques prises par François depuis l’enterrement de son prédécesseur, donnent l’impression que le pontife argentin, aujourd’hui âgé de 87 ans, presse le pas pour imprimer encore plus profondément sa marque.

    Comme si la mort de Benoît XVI avait libéré son successeur d’un poids qui l’empêchait d’aller jusqu’au bout de ses réformes dont la plus durable serait une nouvelle approche de la doctrine catholique.

    «Un docteur au sein de l’Eglise»

    Dieu sait que le pontificat de Benoît XVI (2005-2013) fut précisément caractérisé par la clarté de la doctrine. Dans le quotidien Il Giornale de ce vendredi, un important cardinal italien, ancien numéro trois du pape allemand, souhaite à ce titre que ce théologien devienne…

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  • La Sainte Famille du Seigneur, modèle de toutes les familles

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    Du Frère Jean-Régis Domini sur le site de la Famille Missionnaire de Notre-Dame :

    Sainte Famille du Seigneur, modèle de toutes les familles

     

    Cette fête de la Sainte Famille, modèle de toutes les familles, est l’occasion de réaffirmer la vérité sur la beauté et la grandeur du plan divin sur la famille. 

    Nous ne pouvons pas ignorer les difficultés que bien des familles et des couples rencontrent en ce moment. Tant de divorces ne seraient-ils pas la conséquence du rejet de Dieu dans nos sociétés occidentales et le fruit de l’exaltation de l’impureté et de l’égoïsme dans nos sociétés postmodernes ?

    Face au nombre croissant de familles divisées et dites recomposées, certains poussent à faire admettre, même au sein de l’Eglise, qu’il n’y a pas qu’un seul modèle de famille mais qu’il existe plusieurs modèles de familles. Le mariage ne serait vu que comme un idéal presque impossible à atteindre. Cependant, le plan de Dieu sur la famille ne peut changer car c’est un plan divin et éternel.

    Il est important de rappeler qu’il n’existe pas plusieurs modèles de familles, mais un seul modèle : la famille, née du mariage entre un homme et une femme en vue de la procréation des enfants, appelés à devenir les enfants de Dieu et à faire partie de la Famille de Dieu. Les lois du mariage données à la création valent pour les familles d’aujourd’hui et vaudront pour les familles de demain. Dieu veut la famille comme intime communauté de vie et d’amour. Le lien, qui par le mariage unit l’époux et l’épouse, est un lien indestructible. Aucune autorité ne peut dissoudre ce lien, car ce que Dieu a uni dans le mariage l’homme ne peut pas le désunir. Les époux sont appelés à devenir les collaborateurs de Dieu dans le don de la vie, ils sont procréateurs. Leur famille est sanctuaire de la vie et ce sanctuaire est sacré. La famille a mission d’accueillir, d’aimer, de protéger toute vie de sa conception à son terme naturel. La famille est aussi une petite église domestique, qui éduque les enfants à la Foi. Elle est la première école de la sainteté et, pourrions-nous dire, le premier séminaire des vocations sacerdotales et religieuses. Voila ce qui était important de rappeler en ce jour. (...)

    La sainte Famille est tout d’abord modèle de prière et de recueillement, foyer d’amour silencieux et priant qui conduit à une union intime, intense et étroite avec Dieu. La Sainte Famille à Bethleem puis à Nazareth est le foyer où grandit le Fils du Dieu vivant dans le recueillement, l’affection, la tendresse, affection et tendresse animées par l’énergie du bel amour qu’est la vertu de chasteté et de pureté. C’est donc un amour parfait, pur et sincère qui les unit. Entre la Vierge Marie, l’Immaculée, et saint Joseph, son époux très chaste, il n’y a pas d’amour plus véritable, tout entier à Dieu, tout donnés l’un à l’autre. Chacun sert l’autre avec amour, un seul cœur les anime et les unit. Cette unité tiendra toujours même dans l’exil et dans l’épreuve : unis dans les joies et les douleurs de la simple vie quotidienne. Pensons à la pauvreté de la crèche en plein hiver. La sainte Famille a connu aussi la terrible épreuve de l’exil dans un pays étranger et païen, sans connaissance ni famille, sans lieu de culte pour se réunir et prier ensemble. A Nazareth, la maison, où ils vivent discrètement, est pauvre et simple. Soulignons qu’elle est pauvre mais pas misérable. Jésus, la Vierge Marie et le bon saint Joseph nous donnent le modèle d’une vie donnée dans la charité, exemple de don désintéressé. Méditons sur les trente ans de la vie cachée de Jésus : quel exemple d’effacement, de détachement et d’humilité dans l’amour et la simplicité. Entre Jésus, le Fils de Dieu, et le bon saint Joseph, son saint protecteur, en leur cœur unis, il n’y a pas de plus grande confiance. Que la contemplation de la sainte Famille nous donne force et courage en ce temps de déconstruction de la famille. N’oublions pas la prophétie de Saint Jean-Paul II, le pape de la Famille : le troisième millénaire serait le millénaire des Familles. Sainte Famille de Nazareth, miroir sans ombre de la Trinité Sainte, modèle très pur de toutes les familles, bénissez et protégez toutes nos familles. Ô sainte Famille de Nazareth, que brûlent nos foyers au feu de votre amour !

  • Prière à la Sainte Famille

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    O Jésus très aimant, qui,
    par vos ineffables vertus 
    et exemples de vie domestique, 
    avez consacré la Famille choisie 
    pour vous sur la terre, 
    jetez un regard de miséricorde 
    sur notre famille, qui, 
    prosternée à vox pieds, 
    vous supplie de lui être propice.

    Souvenez-vous que cette maison 
    vous appartient, comme 
    s'étant vouée et consacrée à vous 
    pour vous honorer d'un culte particulier. 
    Protégez-la dans votre bonté, 
    délivrez-la des périls, 
    venez à son aide dans les nécessités, 
    accordez-lui la force de persévérer 
    toujours dans l'imitation de votre sainte Famille, 
    afin que, fidèlement attachée à votre amour 
    tout le temps de sa vie mortelle, 
    elle puisse enfin chanter 
    vos éternelles louanges dans les cieux.

    O Marie, très douce Mère, 
    nous implorons votre protection, 
    bien persuadés que votre divin 
    et unique Fils exaucera vos prières.

    Et vous aussi, 
    très glorieux Patriarche saint Joseph, 
    accordez-nous l'appui de votre puissant patronage, 
    et remettez nos voeux entre les mains de Marie, 
    afin qu'elle les présente à Jésus-Christ.

    Jésus, Marie, Joseph, 
    éclairez-nous, 
    secourez-nous, 
    sauvez-nous.

    Amen.

     

    http://www.prier.be/textes/PR0277.HTM

  • La Sainte Famille

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    Sainte-Famille-02.jpgHomélie du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ (homelies.fr - archive 2008)

    « Beaucoup de personnes se demandent : pourquoi la famille est-elle aussi importante ? Pourquoi l'Église insiste-t-elle tant sur le thème du mariage et de la famille ? La raison est simple, même si tous ne parviennent pas à le comprendre : de la famille dépend le destin de l'homme, son bonheur, la capacité de donner un sens à son existence. Le destin de l'homme dépend de celui de la famille et c'est pour cette raison que je ne me lasse jamais d'affirmer que l'avenir de l'humanité est étroitement lié à celui de la famille » (Jean-Paul II). 

    Depuis ses origines, l'histoire de l'homme est substantiellement une histoire d'amour ; car « Dieu a créé l’homme à son image » (Gn 1, 27), et malgré les défigurations que le péché lui a fait subir, cette image demeure toujours vivante au fond de chacun de nous. Or la famille est le premier lieu où se vit l’amour, où il manifeste sa mystérieuse fécondité, où il se transmet et s’apprend. 

    Le Fils de Dieu lui-même a voulu initier sa course au sein d’une famille. La Providence aurait pu choisir d’autres circonstances pour accomplir le mystère de la Rédemption ; mais elle a voulu honorer en tout premier lieu la famille domestique de sa visite, pour signifier à toutes les générations sa suréminente dignité, comme fondement de la « famille de Dieu » (Ep 2, 19) et de toute société humaine.

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  • Dimanche de la Sainte-Famille : prier pour toutes les familles du monde

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    Épinglé sur False icons, truly cacodox, heterodox, heretical, blasphemous  and ugly vistas

    FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE

    BENOÎT XVI lors de l'ANGÉLUS, Place Saint-Pierre, dimanche 30 décembre 2012 

    Chers frères et sœurs,

    C’est aujourd’hui la fête de la Sainte Famille de Nazareth. Dans la liturgie, le passage de l’Évangile de Luc nous présente la Vierge Marie et saint Joseph qui, fidèles à la tradition, montent à Jérusalem pour la Pâque accompagnés de Jésus âgé de douze ans. La première fois que Jésus était entré dans le Temple du Seigneur avait été quarante jours après sa naissance, quand ses parents avaient offert pour lui « un couple de tourterelles ou deux petites colombes » (Lc 2, 24), c’est-à-dire le sacrifice des pauvres. « Luc, dont l’Évangile tout entier est empreint d’une théologie des pauvres et de la pauvreté, nous fait comprendre... que la famille de Jésus était comptée parmi les pauvres d’Israël ; il nous fait entendre que c’était justement parmi eux que pouvait mûrir l’accomplissement de la promesse » (L’enfance de Jésus, p. 117). Aujourd’hui, Jésus est de nouveau dans le Temple, mais cette fois il joue un rôle différent, qui le concerne en première personne. Il accomplit, avec Marie et Joseph, le pèlerinage à Jérusalem selon ce que prescrit la Loi (cf. Ex 23, 17 ; 34, 23sq.), même s’il n’avait pas encore atteint l’âge de treize ans : un signe de la profonde religiosité de la Sainte Famille. Mais quand ses parents repartent pour Nazareth, il se passe quelque chose d’inattendu : sans rien dire, Il reste dans la ville. Pendant trois jours Marie et Joseph le cherchent et le retrouvent dans le Temple, s’entretenant avec les maîtres de la Loi (cf. Lc 2, 46-47) ; et quand ils lui demandent des explications, Jésus répond qu’ils ne doivent pas s’étonner, car sa place est là, sa maison est là, auprès du Père, qui est Dieu (cf. L’enfance de Jésus). « Il professe — écrit Origène — qu’il est dans le Temple de son Père, ce Père qu’il nous a révélé et dont il a dit être le Fils » (Homélie sur l’Évangile de Luc, 18, 5).

    La préoccupation de Marie et de Joseph pour Jésus est la même que celle de chaque parent qui éduque un enfant, qui l’introduit dans la vie et dans la compréhension de la réalité. Aujourd’hui, il est donc de notre devoir d’élever une prière spéciale au Seigneur pour toutes les familles du monde. En imitant la Sainte Famille de Nazareth, que les parents se préoccupent sérieusement de la croissance et de l’éducation de leurs enfants, afin qu’ils mûrissent comme des hommes responsables et d’honnêtes citoyens, sans jamais oublier que la foi est un don précieux qu’il faut alimenter chez ses propres enfants, également à travers l’exemple personnel. Dans le même temps, prions pour que chaque enfant soit accueilli comme don de Dieu, soit soutenu par l’amour de son père et de sa mère, pour pouvoir grandir comme le Seigneur Jésus « en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes » (Lc 2, 52). Que l’amour, la fidélité et le dévouement de Marie et Joseph soient un exemple pour tous les époux chrétiens, qui ne sont pas les amis ou les maîtres de la vie de leurs enfants, mais les gardiens de ce don incomparable de Dieu.

    Que le silence de Joseph, homme juste (cf. Mt 1, 19), et l’exemple de Marie, qui gardait chaque chose dans son cœur (cf. Lc 2, 51), nous fassent entrer dans le mystère plein de foi et d’humanité de la Sainte Famille. Je souhaite à toutes les familles chrétiennes de vivre en présence de Dieu avec le même amour et avec la même joie que la famille de Jésus, Marie et Joseph.

  • Bénédiction des couples homosexuels : pourquoi des évêques africains contestent-ils la décision du pape ?

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    TV5 Monde : LE 28 DÉC. 2023 À 10H58 (TU)  Par Juliette Ossola :

    Depuis l'autorisation de la bénédiction des couples de même sexe par le Vatican, de vives réactions se sont faites entendre sur le continent. Plusieurs évêques africains ont contesté cette déclaration, et certains refusent de bénir ces couples. Ces réactions s'expliquent à la fois par le contenu du texte, dans un continent dans lequel l'homosexualité reste encore majoritairement pénalisée ou mal perçue, mais aussi par la manière dont le Vatican a pris cette décision. Analyse : "Il n’y a aucune possibilité dans l’Église de bénir les unions et activités homosexuelles. Cela irait à l’encontre de la loi de Dieu, de l’enseignement de l’Église, des lois de notre nation et des sensibilités culturelles de notre peuple". Le ton du communiqué du 20 décembre de la Conférence épiscopale du Nigeria est direct. Du Nigeria à Kinshasa, nombreux sont les prélats africains qui refusent de suivre le pape dans sa décision.

    Or, le 18 décembre dernier, le dicastère pour la Doctrine de la foi, autorisait la bénédiction aux "couples irréguliers" (couples de divorcés ou de même sexe) dans une déclaration approuvée par le pape François, sans que ce pape ne remette en cause la doctrine de l'Église selon laquelle le mariage est un sacrement entre une femme et un homme.

    (Re)lire : Bénédiction des couples homosexuels : des archevêques africains contestent la décision du pape

    32 pays africains répriment l'homosexualité :

    "L’Église catholique en Afrique est extrêmement conservatrice sur le plan des mœurs". Jean-Pierre Dozon, anthropologue et spécialiste de l'Afrique : Ces réactions hostiles à la décision du pape s'inscrivent dans un continent où l'homosexualité est souvent réprimé. Sur 69 pays dans le monde réprimant l’homosexualité, 32 sont situés en Afrique, selon l'observatoire des inégalités.

    "L’Église catholique en Afrique est extrêmement conservatrice sur le plan de mœurs" constate Jean-Pierre Dozon, anthropologue et spécialiste de l'Afrique. Selon lui, cette "hostilité de certains prélats africains à la bénédiction de couples homosexuels n'est donc pas surprenante"

    "Les premières législations contre les homosexuels ont été mises en place par les pays colonisateurs. Il y a un ensemble de raisons politiques, culturelles et religieuses et il faut replacer cela dans son contexte. Les Églises locales sont placées dans des contextes nationaux divers et variés et il est intéressant de voir si elles sont sous influence de la politique locale dans leurs prises de positions, ou si elles se positionnent en fonction de leur compréhension du dogme et de la doctrine catholique", détaille François Mabille, directeur de l'Observatoire géopolitique des Religions au sein de l'IRIS. 

    "Plusieurs questions se posent: quelles seraient les incidences pour eux (les prêtres qui béniraient les couples homosexuels) du point de vue de leurs États s’ils faisaient autrement ? Est-ce que les forces de police pourraient arriver au cours de la bénédiction pour arrêter les homosexuels, vu qu’ils seraient au courant de leur homosexualité ?" ajoute une source bonne connaisseuse du Vatican. 

    Au Nigéria par exemple, la loi prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d'emprisonnement pour les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.

    Une prise de position du pape 

    (Re)lire : Bénédiction des couples homosexuels : le pape change la pratique de l’Église mais pas sa doctrine

    De plus, un synode sur l'avenir de l'Église, une grande assemblée d'ecclésiastiques rassemblant des représentants de l'Église catholique issus de tous les continents, évêques, religieux mais aussi des fidèles laïcs, s'est tenu à Rome du 4 au 29 octobre 2023. Durant cette assemblée, a été évoqué la question de la bénédiction des couples homosexuels, donnant lieu, selon cette même source, à "des confrontations de points de vue particulièrement vigoureuses".

    C’est une pratique un peu solitaire du pouvoir du pape de prendre position par la publication de ce texte" commente François Mabille, directeur de l'Observatoire géopolitique des Religions au sein de l'IRIS

    À l’issue de ce synode, aucune déclaration en faveur de la bénédiction des couples homosexuels n'avait été retenue. François Mabille y voit "une sorte de contradiction dans la gouvernance du pape actuel : il organise un synode qui dresse des perspectives de collaboration dans la réflexion sur l’Église, sa gouvernance et les prises de positions doctrinale. Alors que sur un sujet sur lequel le synode n’a pas pu se prononcer, le pape publie ce texte. C’est une pratique un peu solitaire du pouvoir, le pape prend position par la publication de ce texte". 

    Déclin de l'Église catholique en Occident 

    Or, si le catholicisme a tendance à décliner en Europe et en Amérique du Nord, ce n'est pas le cas dans les pays du Sud et la part de l'Église africaine dans le monde est aujourd'hui très importante. "L’Europe a colonisé et évangélisé l’Afrique. Le catholicisme a été approprié et est devenu une affaire africaine" explique Jean-Pierre Dozon.

    Selon François Mabille, "ce qui est de plus en plus sensible c’est la position à la fois minoritaire et à la fois une sorte de mise à distance des Églises catholiques en Europe de la part des Églises catholiques en Asie et en Afrique." Des prêtres dans l'Église catholique flamande ou en Allemagne ont en effet béni des couples de même sexe.

    "On peut dire que le Sud global a ce regard des anciens colonisés sur le catholicisme européen, qui est jugé comme à la fois déclinant, ce qu’il est, et avec l’idée que les Églises catholiques en Europe ne sont pas en mesure de conforter la doctrine et de faire passer des lois dans les pays européens", ajoute François Mabille

    L'avenir de l'Église catholique

    Au vu de ces divisons, la question de l'avenir de l'Église catholique se pose. "Le risque est de voir apparaitre une fracture dans l’Église catholique d’une manière très forte" précise François Mabille. Selon l'expert, "d’une certaine manière, par la méthode et par le contenu il y a un risque que cela cristallise l’opposition à la fois au pape, et aux ouvertures pastorales de l’Église catholique. Ça pourrait devenir l'un des enjeux dans l’élection du successeur du pape".

    C'est aussi ce risque de fracture que souligne Jean-Pierre Dozon : "il y aura un retour de bâton après lui (le pape François), à la curie romaine, comme les prélats africains sont nombreux et importants, il y aura un retour à quelque chose de beaucoup plus traditionaliste". 

    L'anthropologue évoque la possibilité de l'élection d'un prochain pape africain,: "à ce moment-là, ça serait un pape qui serait évidemment très conservateur", ajoute-t-il. » …

     

  • Saint Thomas Becket, champion de l'honneur de Dieu (29 décembre)

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    martyrdom.jpg(Source : Missel.free.fr) Thomas Becket ou Thomas de Londres comme on l'appelait alors, naquit probablement en 1118 dans une famille de la bourgeoisie londonienne qui connut des revers de fortune. Le soutien d’un de ses parents lui permit de faire de brillantes études à Paris. Il entra au service de l'archevêque Thibaud de Cantorbéry qui lui fit faire d'intéressants voyages à Rome (1151-1153) et aux écoles de Bologne et d’Auxerre où l’on formait des juristes. Finalement il se lia avec le futur Henri II Plantagenêt, qui, un an après son accession au trône d’Angleterre, le nomma chancelier d’Angleterre, après que l’archevêque l’eut nommé archidiacre de Cantorbéry.

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  • Thomas Becket : un témoin qui nous encourage à prendre position pour ce qui est juste

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    De K.V. Turley  sur le National Catholic Register :

    Saint Thomas Becket - Un saint pour cette saison ?

    L'archevêque martyr de Canterbury a beaucoup à nous apprendre sur les relations entre l'Église et l'État aujourd'hui.

    Thomas Becket forbids Robert de Beaumont, 2nd Earl of Leicester, and Reginald de Dunstanville, 1st Earl of Cornwall, to pass sentence on him.
    Thomas Becket interdit à Robert de Beaumont, 2e comte de Leicester, et à Reginald de Dunstanville, 1er comte de Cornouailles, de prononcer une sentence à son encontre. (photo : James William Edmund Doyle / Domaine public)

    Le 29 décembre 2021

    Le 29 décembre est la fête de saint Thomas Becket. Cet évêque martyr du 12e siècle est connu pour son opposition à l'excès de pouvoir de l'État en la personne du roi d'Angleterre Henri II. 

    Dans le monde d'aujourd'hui, on assiste à un nouvel affrontement entre l'Église et les autorités étatiques. Ce saint médiéval a-t-il donc quelque chose de pertinent à dire aux catholiques contemporains ? 

    Son biographe, le père John Hogan, le pense. Prêtre du diocèse de Meath (Irlande), il travaille dans le ministère paroissial et l'enseignement depuis son ordination. En outre, il a fondé la Fraternité Saint Genesius comme moyen de prière pour les personnes travaillant dans les arts et les médias, et a co-animé la série EWTN : Forgotten Heritage. Il a récemment publié Thomas Becket : Defender of the Church (Our Sunday Visitor) est un rappel opportun de ce que les catholiques en général et les évêques en particulier sont appelés à témoigner à toute époque. 

    Book cover OSV
    Couverture du livre "Thomas Becket : Defender of the Church".

    The Register s'est entretenu avec le Père Hogan le 17 décembre 2021. 

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  • Le Vatican va publier 130 homélies privées du pape Benoît XVI

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    De Daniel Payne sur CNA :

    Le Vatican va publier les homélies privées du pape Benoît XVI

    27 décembre 2023

    Le Vatican publiera l'année prochaine les homélies "privées" du défunt pape Benoît XVI, qui n'ont jamais été diffusées, a annoncé le Saint-Siège. 

    La Maison d'édition du Vatican a déclaré le 23 décembre qu'elle avait l'intention de publier "un livre de quelque 130 homélies prononcées par le défunt pape Benoît XVI lors de messes dominicales privées", selon le Catholic News Service (CNS).

    Les homélies comprennent "30 prononcées lorsque [Benoît] était pape et plus de 100 prononcées devant les membres de sa famille une fois qu'il a pris sa retraite", selon CNS.

    Les homélies auraient été transcrites par des membres de Memores Domini, une association de laïcs qui a vécu avec Benoît, selon le service de presse. Quatre femmes membres de l'association ont travaillé dans la maison papale de Benoît XVI et ont également déménagé avec lui au monastère Mater Ecclesiae après sa retraite.

    Ni le Vatican ni la Fondation vaticane Joseph Ratzinger-Benoît XVI, qui a également annoncé la publication des homélies la semaine dernière, n'ont donné de date pour la publication complète des écrits. 

    L'Osservatore Romano, journal de la Cité du Vatican, et le journal allemand Die Welt ont publié la première des homélies au début du mois. 

    Cette homélie était une méditation sur Saint Joseph, selon CNS. Le pape Benoît y observait que "le danger est que si la parole de Dieu est essentiellement une loi, elle peut être considérée comme une somme de prescriptions et d'interdictions, un ensemble de normes, et l'attitude, par conséquent, serait d'observer les normes et donc d'être correct".

    "Mais si la religion est ainsi, si elle n'est que cela, il n'y a pas de relation personnelle avec Dieu, et l'homme reste en lui-même, cherche à se perfectionner, à être parfait", a déclaré le défunt pape, observant qu'il est difficile d'aimer un Dieu "qui ne se présente qu'avec des règles et parfois même des menaces".

    Les chrétiens, a noté Benoît, sont confrontés à "la même tentation, le même danger qui existait dans l'Ancien Testament : même un chrétien peut en arriver à une attitude dans laquelle la religion chrétienne est considérée comme un ensemble de règles, d'interdictions et de normes positives".

    Le défunt pape est décédé le 31 décembre 2022, après avoir pris sa retraite en 2013. Il était le premier pape à démissionner volontairement depuis Célestin V en 1294. 

    L'année dernière, Ignatius Press a publié le livre "The Divine Project : Reflections on Creation and Church", qui rassemble six conférences de Benoît XVI enregistrées sur des cassettes audio, puis égarées pendant 30 ans et oubliées. 

    Benoît XVI, alors cardinal Joseph Ratzinger, avait donné cette série de conférences en 1985.

    Daniel Payne est rédacteur en chef à la Catholic News Agency. Il a travaillé auparavant au College Fix et à Just the News. Il vit en Virginie avec sa famille.

  • Fiducia supplicans : la Déclaration de la Conférence des évêques catholiques de Hongrie

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    Déclaration de la Conférence des évêques catholiques de Hongrie (HCPC) sur les bénédictions

    27 Décembre 2023

    Voici une déclaration de la Conférence des évêques catholiques de Hongrie (HCB) :

    Pendant les jours de Noël, nous avons célébré la joie d'avoir Dieu avec nous, parmi nous, qui, avec un amour miséricordieux, a invité tous les hommes à une communion d'amour avec Lui. C'est dans cet esprit que nous, membres de la Conférence des évêques catholiques de Hongrie, adressons le message suivant aux pasteurs et aux membres de notre Église.

    La Déclaration du Dicastère de la Doctrine de la Foi sur la nature pastorale des bénédictions, intitulée Fiducia supplicans, publiée le 18 décembre 2023, ne modifie pas la foi et l'enseignement originels de l'Église catholique sur le mariage et la morale sexuelle. Compte tenu de la situation pastorale de notre pays, la Conférence épiscopale formule comme ligne directrice pour les pasteurs que nous pouvons bénir toutes les personnes individuellement, indépendamment de leur identité de genre et de leur orientation sexuelle, mais nous devrions toujours éviter de donner une bénédiction commune aux couples qui vivent ensemble dans une relation purement conjugale, dans un mariage non ecclésialement valide ou dans une relation de même sexe.

    En même temps, nous accompagnons tous nos frères et sœurs dans des situations de vie particulières avec amour et respect, en les aidant à mieux comprendre la volonté de Dieu pour leur chemin de vie selon l'Évangile du Christ.

    Budapest, le 27 décembre 2023.

    La Conférence des évêques catholiques de Hongrie

  • Le cardinal Sturla constate que Fiducia supplicans "divise l'Eglise"

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    D'InfoVaticana :

    Le cardinal Sturla constate que Fiducia supplicans "divise l'Eglise".

    26 décembre 2023

    Le cardinal Sturla, archevêque de Montevideo, est une autre des voix qui s'ajoute à la critique de Fiducia supplicans, tant pour le contenu du document que pour sa forme.

    Dans une interview accordée au quotidien uruguayen "El País", l'archevêque a affirmé que "ce n'était pas un sujet qui aurait dû être abordé à Noël". "Il a attiré mon attention parce qu'il s'agit d'une question controversée qui divise l'Église", a-t-il déclaré dans l'interview.

    Le cardinal souligne qu'un prêtre "bénit tout le monde", mais que c'est autre chose de "bénir un couple homosexuel". Mgr Sturla fait partie de ceux qui comprennent que ce document ouvre la porte à la possibilité de bénir des couples "alors que toute la tradition de l'Église, même un document datant d'il y a deux ans, dit qu'il n'est pas possible de le faire".

    L'archevêque de Montevideo constate que ce document "crée une confusion, parce qu'il dit qu'il est possible de bénir, mais pas à travers un rite. En résumé, ce que je crois, c'est que les personnes peuvent être bénies, mais que les couples en tant que tels, en tant que couples, ne le peuvent pas. Pour les couples hétérosexuels, c'est le sacrement du mariage, homme et femme".

    Mgr Sturla déclare que Víctor Manuel Fernández n'a pas été clair avec ce document : "C'est un non mais oui et un oui mais non. "C'est un non mais oui, et un oui mais non. Le document lui-même dit qu'il ne change pas la doctrine de l'Église. Étant donné le manque de clarté du document, d'après ma lecture, je comprends que nous devons continuer avec la pratique que l'Église a eue jusqu'à présent, qui est de bénir toutes les personnes qui demandent une bénédiction, mais pas de bénir les couples de même sexe", ajoute le cardinal uruguayen.

    "Si ce que vous voulez, c'est vous rapprocher des gens et que les homosexuels se sentent membres de l'Église, je pense que c'est bien. Parce que l'Église est pour tout le monde. Mais il existe certaines règles. On ne peut pas non plus bénir un couple non marié. On ne peut pas bénir des unions dont l'Église elle-même dit qu'elles ne sont pas conformes au plan de Dieu", a déclaré le cardinal.

    Interrogé sur la nécessité de demander des éclaircissements à Rome, Mgr Sturla a répondu que "ce qui se passe, c'est que le même document dit qu'il ne peut y avoir de rite, que cela ne peut se faire publiquement... Cela crée une situation confuse. Lorsque vous bénissez des personnes, vous ne demandez pas quelle est leur situation. Et c'est toujours fait et pour qui que ce soit. Nous continuerons à pratiquer de la même manière jusqu'à ce que les choses soient clarifiées. Le document a semé la discorde. Les Églises africaines ont dit que dans leurs pays, c'était non".

    Dans l'interview, Monseigneur Daniel Sturla évoque également l'un des grands problèmes que ce document entraîne et dont on parle peu : la situation d'impuissance dans laquelle se trouveront de nombreux prêtres. "J'ai entendu des prêtres déconcertés par cela", reconnaît ouvertement le cardinal.