De Robert Royal sur The Catholic Thing :
La remarque vraiment choquante du pape François
3 juin 2024
Non, ce n'est pas son commentaire aux évêques italiens sur la frociaggine (« pédérastie »), les cliques homosexuelles dans les séminaires, qui, selon le Vatican, nécessitait une semi-apologie. Ni la remarque faite ensuite à de jeunes prêtres sur le fait que les commérages sont « une affaire de femmes ». (Oubliez les propos qualifiant les conservateurs de « suicidaires » (et les excuses qui s'ensuivent). Ni même le « non » catégorique qu'il a prononcé lors de son interview sur CBS avec Norah O'Donnell lorsque celle-ci lui a demandé si les femmes seraient un jour diacres ou auraient un autre statut ordonné dans l'Église.
La chose vraiment choquante qu'il a dite a été perdue au milieu des questions habituelles de « guerre culturelle ». Il l'a fait lorsqu'il a expliqué pourquoi il n'a pas autorisé et ne peut pas autoriser la bénédiction des « couples irréguliers ». (Transcription CBS, 27:32) Beaucoup de catholiques et d'autres ne sont pas sûrs qu'il l'ait fait avec Fiducia supplicans. La plupart des évêques africains ont rejeté le document. Les orthodoxes ont déclaré publiquement qu'il nuisait aux relations œcuméniques. Mais François a déclaré, devant des millions de téléspectateurs, qu'il ne pouvait bénir que des individus et non ces couples, car « le Seigneur en a décidé ainsi ». (El Señor lo hizo así.)
Il a fait cette remarque vraiment choquante rapidement, en passant, presque dans un souffle. Personne ne l'a remarqué. Mais l'ensemble du catholicisme repose - ou tombe - sur ces six (originellement, cinco) mots. Soit ce que nous croyons et ce que nous croyons devoir faire correspondent à ce que Dieu, le Créateur et Seigneur du cosmos, a ordonné éternellement, soit nous ne faisons que suivre ce que les médias considèrent comme les « politiques » de l'Église, qui peuvent être modifiées - comme elles le sont dans la politique laïque - par des groupes de pression et les opinions changeantes des dirigeants.
Les médias libéraux n'étaient pas prêts à entendre cela et, par conséquent, ne l'ont pas fait. S'ils l'avaient fait, cela aurait pu soulever un tollé encore plus féroce que toutes les controverses de cette papauté réunies.
Pensez-y. Le pape s'est attiré les bonnes grâces des grands médias par sa bonhomie et son accueil des pécheurs de toutes sortes. Il n'y a rien de mal à cela - en fait, c'est une bonne chose, bien faite. Le problème est la manière dont cela a été fait, qui a donné l'impression, tant à ses partisans qu'à ses détracteurs, qu'il changeait radicalement ce que Dieu avait ordonné. Pour ses défenseurs, ce qu'il a fait et dit ailleurs, ainsi que les nominations qu'il a faites au Vatican et dans les diocèses du monde entier, prouvent amplement que ces impressions ne sont pas tout à fait fausses.
Pourtant, si François avait expliqué qu'il ne s'arrête pas - et qu'il doit le faire - sur les enseignements que le monde veut voir changer sur les homosexuels, les femmes et les prêtres mariés, sur des choses comme l'avortement et la maternité de substitution, également, parce que Dieu lui-même s'est exprimé sur ces questions, et que Dieu appelle tout le monde (todos) à la croyance et au comportement catholiques, beaucoup - en particulier dans les médias - auraient pu s'éloigner. Mais il aurait saisi l'occasion : pour l'évangélisation.
Il a la capacité avérée de charmer presque tous ses interlocuteurs. Et si le fait de parler de vérités catholiques avait suscité une vive réaction, il aurait facilement pu répondre de manière bon enfant que, bien sûr, il est catholique et pape de Rome. Et que pourrait-on attendre d'autre de lui qu'il croie ou qu'il fasse ?
Au lieu de cela, il tient des propos différents selon les personnes. Le cardinal Jean-Claude Hollerich, S.J., du Luxembourg, que le pape a nommé rapporteur général du synode sur la synodalité, a déclaré publiquement que le pape croit, comme lui, que l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité a maintenant été démontré, par la science, comme étant faux. Il est ensuite revenu sur ses propos, mais il ne fait aucun doute dans l'esprit du présent auteur que François a dit cela. En privé.
Ce chant d'entrée de la fête du Saint-Sacrement est aussi celui du lundi de la Pentecôte dans le répertoire de la forme extraordinaire. La Pentecôte est aujourd'hui davantage liée au sacrement de confirmation, mais dans l'antiquité, elle était, comme la fête de Pâques, un moment liturgique privilégié pour la réception des sacrements de l'initiation (baptême, eucharistie, confirmation). Le chant d'entrée du lundi de la Pentecôte, avec la mention du froment et du miel, faisait écho à celui du lundi de Pâques qui s'adressait aux néophytes en leur disant : « Le Seigneur vous a introduits dans une terre où coulent le lait et le miel... » L'Eucharistie se trouve au cœur de cette liturgie baptismale et ces belles images paradisiaques de nos deux introïts s'unissent pour célébrer le sacrement de la nourriture vitale des chrétiens qui est le Christ lui-même. Aux premiers communiants, on faisait boire jadis un mélange de lait et de miel qui symbolisait la douceur du Seigneur caché dans l'hostie se donnant avec prédilection aux âmes innocentes, aux âmes des enfants. On retrouve ici l'image du miel que les abeilles, en Palestine, confectionnaient parfois dans le creux des rochers. Le rocher ou la pierre, est une autre image du Christ, fondement de notre foi. L'Eucharistie est précisément le sacrement de la foi, Mysterium fidei , « Il est grand le mystère de la foi », s'écrie le prêtre après la consécration. Quant à la fleur de froment, c'est le grain purifié de son enveloppe, le grain dans sa pureté, dans sa nudité, ce qui évoque le sacrifice et donc le mystère de la croix dont l'Eucharistie est aussi le sacrement. Saint Ignace d'Antioche souhaitait devenir le froment du Christ, c'est-à-dire être moulu par la dent des bêtes et devenir un pain très pur, à l'exemple de son Maître. Le texte de notre chant d'entrée est donc très évocateur, on le voit. Il nous parle d'une nourriture à la fois fondamentale et mystérieuse qui convient très bien pour suggérer l'Eucharistie.




