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Foi - Page 162

  • Aujourd'hui, l'Eglise fête sa dignité de "mère des saints, image de la cité céleste"

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    L'HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI (Basilique Vaticane)
    Mercredi 1er novembre 2006

    Chers frères et soeurs,

    Notre célébration eucharistique s'est ouverte par l'exhortation "Réjouissons-nous tous dans le Seigneur". La liturgie nous invite à partager l'exultation céleste des saints, à en goûter la joie. Les saints ne constituent pas une caste restreinte d'élus, mais une foule innombrable, vers laquelle la liturgie nous invite aujourd'hui à élever le regard. Dans cette multitude, il n'y a pas seulement les saints officiellement reconnus, mais les baptisés de chaque époque et nation, qui se sont efforcés d'accomplir avec amour et fidélité la volonté divine. Nous ne connaissons pas le visage ni même le nom de la plupart d'entre eux, mais avec les yeux de la foi, nous les voyons resplendir, tels des astres emplis de gloire, dans le firmament de Dieu.

    Aujourd'hui, l'Eglise fête sa dignité de "mère des saints, image de la cité céleste" (A. Manzoni), et manifeste sa beauté d'épouse immaculée du Christ, source et modèle de toute sainteté. Elle ne manque certes pas de fils contestataires et rebelles, mais c'est dans les saints qu'elle reconnaît ses traits caractéristiques,  et  c'est  précisément en eux qu'elle goûte sa joie la plus profonde. Dans la première Lecture, l'auteur du Livre de l'Apocalypse les décrit comme "une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue" (Ap 7, 9). Ce peuple comprend les saints de l'Ancien Testament, à partir d'Abel le juste et du fidèle Patriarche Abraham, ceux du Nouveau Testament, les nombreux martyrs du début du christianisme, les bienheureux et saints des siècles successifs, jusqu'aux témoins du Christ de notre époque. Il sont tous unis par la volonté d'incarner l'Evangile dans leur existence, sous l'impulsion de l'éternel animateur du Peuple de Dieu qu'est l'Esprit Saint.

    Mais "à quoi sert notre louange aux saints, à quoi sert notre tribut de gloire,  à  quoi  sert  cette  solennité elle-même?". C'est par cette question que commence une célèbre homélie de saint Bernard pour le jour de la Toussaint. C'est une question que nous pourrions nous poser également aujourd'hui. Et la réponse que le saint nous donne est tout aussi actuelle:  "Nos saints - dit-il - n'ont pas besoin de nos honneurs et et ils ne reçoivent rien de notre culte. Pour ma part, je dois confesser que, lorsque je pense aux saints, je sens brûler en moi de grands désirs" (Disc. 2; Opera Omnia Cisterc. 5, 364sqq). Telle est donc la signification de la solennité d'aujourd'hui:  en regardant l'exemple lumineux des saints, réveiller en nous le grand désir d'être comme les saints:  heureux de vivre proches de Dieu, dans sa lumière, dans la grande famille des amis de Dieu. Etre saint signifie:  vivre dans la proximité de Dieu, vivre dans sa famille. Et telle est notre vocation à tous, répétée avec vigueur par le Concile Vatican II, et reproposée aujourd'hui de façon solennelle à notre attention.

    Mais comment pouvons-nous devenir saints, amis de Dieu? On peut répondre à cette interrogation tout d'abord par une négation:  pour être saint, il n'est pas nécessaire d'accomplir des actions et des oeuvres extraordinaires, ni de posséder des charismes exceptionnels. On peut ensuite répondre par une affirmation:  il est nécessaire avant tout d'écouter Jésus, et de le suivre sans se décourager face aux difficultés. "Si quelqu'un me sert - nous avertit-Il - qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera" (Jn 12, 26). Celui qui a confiance en Lui et l'aime d'un amour sincère, comme le grain de blé tombé en terre, accepte de mourir à lui-même. En effet, il sait que celui qui veut garder sa vie pour lui-même la perd, et que celui qui se donne, se perd, et trouve précisément ainsi la vie. (cf. Jn 12, 24-25). L'expérience de l'Eglise démontre que toute forme de sainteté, tout en suivant des parcours différents, passe toujours par le chemin de la croix, le chemin du renoncement à soi-même. Les biographies des saints décrivent des hommes et des femmes qui, dociles aux desseins divins, ont parfois affronté des épreuves et des souffrances indescriptibles, des persécutions et le martyre. Ils ont persévéré dans leur engagement, "ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve - lit-on dans l'Apocalypse - ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau" (v. 14). Leurs noms sont inscrits dans le livre de la vie (cf. Ap 20, 12); leur demeure éternelle est le Paradis. L'exemple des saints est pour nous un encouragement à suivre les mêmes pas, à ressentir la joie de celui qui a confiance en Dieu, car l'unique cause véritable de tristesse et de malheur pour l'être humain est de vivre loin de Lui.

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  • Synode : "la voie empruntée est celle de la protestantisation" (Cardinal Müller)

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Müller : « Le Synode, un pas vers la protestantisation »

    Avec l’entrée des laïcs au Synode des Évêques, la structure hiérarchique de l’Église fut attaquée et le sacerdoce ministériel détruit sous prétexte de cléricalisme. Et pendant ce temps, l'agenda LGBT avance... Le cardinal Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s'adresse à la Bussola.

    «Les critères de l'ecclésiologie catholique ont été perdus, (...) cela n'est pas dit ouvertement mais la voie empruntée est celle de la protestantisation». Le bilan que le cardinal Gerard L. Müller fait du synode sur la synodalité récemment conclu est décidément inquiétant. Nous rencontrons le préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi en marge du Rome Life Forum, un événement de deux jours organisé par LifeSiteNews, dont il était conférencier. Et même depuis la scène, le cardinal Müller a prévenu que c'est une pure illusion de penser « moderniser la vérité de l'Évangile à l'aide de philosophies relativistes ou d'anthropologies idéologiquement corrompues ». Il suffit de regarder les réalités locales où prévaut cette théologie progressiste : séminaires vides, disparition de la vie monastique, abandon des fidèles. Par exemple, en Allemagne, 13 millions de catholiques ont disparu en 50 ans, passant de 33 millions en 1968 à 20 millions en 2023. »

    Et à la Bussola il réitère: «Avec ce Synode, le but était de changer la structure hiérarchique de l'Église, l'Église anglicane ou protestante est prise comme modèle, mais ce que nous voyons c'est que la synodalité détruit la collégialité».

    Votre Éminence, qu’entendez-vous par changement dans la structure de l’Église ?

    Simplement que lorsque le Pape a appelé les laïcs, il a changé la nature du Synode, qui est né comme une expression de la collégialité de tous les évêques avec le Pape. Ce n'est pas seulement le Pape qui gouverne l'Église, comme certains flatteurs du Pape. François le voudrait aujourd'hui, mais les évêques locaux ont aussi des responsabilités envers toute l'Église. C’est pour cette raison que Paul VI, mettant en œuvre le Concile Vatican II, a institué le Synode.

    Cela peut sembler une simple réforme visant à renforcer le rôle des laïcs...

    ... En réalité, on ignore le sacrement de l'ordre, qui n'est pas seulement une fonction de service, mais une institution directe et particulière de Jésus-Christ. Il a établi l'Église avec sa hiérarchie. Faire appel au sacerdoce universel, de tous les croyants, est dans ce cas une manière de nier cette structure voulue par le Christ. Tous les fidèles reçurent le Saint-Esprit, mais les évêques reçurent la consécration pour gouverner et sanctifier l'Église. Si vous voulez parler à des laïcs, très bien, il existe d'autres outils, par exemple la Commission théologique internationale. Ou d'autres institutions ad hoc peuvent être créées, pas de problème, mais le Synode a une nature différente et le Pape ne peut pas changer la structure sacramentelle de l'Église. L'autorité épiscopale ne peut être donnée à quelqu'un qui n'est pas évêque.

    Est-ce pour cela que vous avez également critiqué la disposition interdisant aux évêques de porter la soutane filetée pendant les travaux du Synode ?

    La question de la tenue vestimentaire peut paraître un détail insignifiant, mais elle indique la position que je disais auparavant. Le confort n'est pas un critère : quand je vais à un mariage je ne vais pas habillé comme à la plage, ce serait plus confortable mais pas adapté à l'occasion. Un synode, comme un concile, est une liturgie, une vénération de Dieu, pas n'importe quelle assemblée. Ainsi, même la robe dit ce que le synode est devenu, un déluge de bavardages.

    Au fait, étant donné que le sujet était la synodalité, de quoi a-t-on réellement parlé ?

    En réalité, après de nombreuses discussions, personne ne sait ce qu’est la synodalité. On parlait de beaucoup de choses, les « animateurs » étaient aux tables qui donnaient les sujets au jour le jour en posant des questions, mais le débat était aussi très rigide, le temps d'intervention était limité (trois minutes) et tout était enregistré. Chacun des participants avait un moniteur devant lui et chaque intervention était enregistrée, même en vidéo. Puis ce "il faut s'écouter" continu, personne n'a voulu jouer le rôle du "perturbateur", bref il y a eu une domestication. Et même en plénière, de nombreux évêques ont été déçus, ils se sont plaints du faible niveau d'interventions ; et puis vous ne pouvez pas aborder les questions théologiques avec des émotions.

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  • C'est de saints que l'Eglise a besoin et non de réformateurs

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    Une tribune du Père Jean-François Thomas S.J. publiée sur Aleteia.org :

    L’Église n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints

    31/10/23

    L’Église n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints, telle était la conviction de Georges Bernanos. Comme François d’Assise qui transforma l’Église en épousant l’exact opposé de ce qui attirait ses contemporains : la pauvreté, l’humilité, la charité.

    Alors que beaucoup dans l’Église ne rêvent que de réformes, sinon de révolutions, ceci de la base à la hiérarchie, que la mode contemporaine est toujours dans la fuite en avant et presque jamais dans une sage disposition à faire le guet du haut d’une tour qui embrasse les horizons et qui permet de ne pas se croire les maîtres du monde, il serait sage et judicieux de se souvenir que l’histoire de cette Église n’est pas riche grâce à ceux qui ont voulu la violenter, mais grâce à ceux qui se sont donnés à Elle, au prix parfois des sacrifices les plus absolus. La situation actuelle, préoccupante, invite à prendre distance par rapport à tous les enthousiasmes désordonnés et manipulateurs, à garder la tête froide face à ceux qui désirent déraciner, détruire, transformer pour correspondre aux critères mondains. Pour ce faire, il est bon de puiser dans le trésor de sainteté de cette Église mise à mal parfois même par ses pasteurs.

    La colère de Luther

    Georges Bernanos, vers 1943, alors au Brésil, projeta d’écrire un livre sur Luther, mais le début de la guerre mondiale l’empêcha de mener à bien ce projet qui ne nous lègue que quelques pages de feu. Déjà, dans le Journal d’un curé de campagne, il avait abordé le mystère de ce personnage, ceci dans une conversation entre le curé de Torcy et le simple prêtre d’Ambricourt. Le premier confie au second : 

    Enfin, j’ai eu mes embêtements, moi aussi… Tiens, à ce moment-là, j’ai compris Luther. Il avait du tempérament, lui aussi. Et dans sa fosse à moines d’Erfurt, sûrement que la faim et la soif de la justice le dévoraient. Mais le bon Dieu n’aime pas qu’on touche à sa justice, et sa colère est un peu trop forte pour nous, pauvres diables. Elle nous saoule, elle nous rend pires que des brutes. Alors, après avoir fait trembler les cardinaux, ce vieux Luther a fini par porter son foin à la mangeoire des princes allemands, une jolie bande… Regarde le portrait qu’on a fait de lui sur son lit de mort… Personne ne reconnaîtrait l’ancien moine dans ce bonhomme ventru, avec une grosse lippe. Même juste en principe, sa colère l’avait empoisonné petit à petit ; elle était tournée en mauvaise graisse, voilà tout. 

    Et il avoue prier pour le salut de l’âme de Luther. Beaucoup, au cours des siècles, ont pu être scandalisés par les dérives ecclésiastiques, par les imperfections de la justice et des règles imposées. Ils peuvent l’être encore et rêver d’une Église à leur mesure, mais, dans ce cas, leur sort sera également de faire de la mauvaise graisse et de mourir dans la colère et l’orgueil. L’ambition, le ressentiment, le désir d’imposer ses opinions ne produisent jamais de bons fruits. Quant à ceux qui imaginent un état de perfection et de pureté à l’abri de toute critique, ils vivent dans l’illusion et nient la réalité.

    Les vrais réformateurs n’ont jamais été les justiciers qui cassent et brûlent mais les saints qui pratiquent de façon héroïque les vertus.

    Les vrais réformateurs n’ont jamais été les justiciers qui cassent et brûlent mais les saints qui pratiquent de façon héroïque les vertus que ceux qui en sont les gardiens ne respectent pas forcément. Saint François d’Assise, tout aussi révolté au départ par les défauts des hommes de Dieu, ne sombra pas dans la revanche et la soif de faire table rase ou d’adapter les lois selon la mode du temps. Il choisit d’épouser pour lui-même l’exact opposé de ce qui attirait ses contemporains : la pauvreté, l’abaissement, l’humilité, la charité. Et, ainsi, il ne fit pas de mauvaise graisse mais fondit à vue d’œil sous l’éclat de la lumière retrouvée par ce renoncement. 

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  • En novembre, prions « pour le pape »

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    La Vidéo du pape : En novembre, prions « pour le pape »

    « Demandez au Seigneur de me bénir » 

    Dans sa vidéo du mois de novembre, le pape François invite à prier « pour le pape, afin que, dans l’exercice de sa mission, il continue à accompagner dans la foi le troupeau qui lui est confié par Jésus et toujours avec l’aide de l’Esprit Saint ».

    La Vidéo du Pape est publiée ce mardi 31 octobre 2023 et est diffusée par le Réseau Mondial de Prière du Pape.

    « Demandez au Seigneur de me bénir » : c’est ainsi que le pape François commence sa vidéo. Il souligne : « Votre prière me donne de la force et m’aide à discerner et à accompagner l’Église à l’écoute de l’Esprit Saint. »

    Les images qui accompagnent les paroles du pape ont « un ton intime : une sorte de narration de son pontificat à travers les émotions », lit-on dans un communiqué de presse préparé par le Réseau Mondial de Prière du Pape. « Face aux moments les plus connus, comme les premiers instants qui ont suivi son élection, s’ajoutent d’autres qui sont presque inédits, faits d’étreintes et de prières dans différentes parties du monde. »

    Le pape François explique qu’« être pape ne signifie pas que l’on perd son humanité ». « Au contraire, mon humanité grandit chaque jour davantage avec le peuple saint et fidèle de Dieu ».

    « Être Pape, c’est aussi un processus », poursuit-il : « dans ce processus, on apprend à être plus charitable, plus miséricordieux et, surtout, plus patient ».

    Le pape François pense que « tous les papes, au début de leur pontificat, ont eu ce sentiment de peur, de vertige, de celui qui sait qu’il va être jugé sévèrement ».

    « Car le Seigneur va nous demander, à nous évêques, de rendre des comptes sérieusement », affirme le pape.

    Il s’adresse aux fidèles en demandant « de juger avec bienveillance » « et de prier afin que le Pape, quel qu’il soit, et aujourd’hui c’est mon tour, reçoive l’aide de l’Esprit Saint, et qu’il soit docile à cette aide ».

    « Priez pour moi, en ma faveur bien sûr ! », conclut le pape François.

    « Accueillir le discernement de l’évêque de Rome »

    P. Frédéric Fornos s.j., directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape« reconnaît que le message vidéo de François est significatif, car depuis le premier jour, au cours de ces dix années, son pontificat a été caractérisé par une demande ininterrompue de prière à son égard de la part de nous tous ».

    Le 13 mars 2013, le jour de son élection, le pape François a demandé au peuple de prier : « Demandez au Seigneur de me bénir », avait-il déclaré.

    C’est le pape François, rappelle p. Fornos, « qui a promu la recréation de l’Apostolat de la Prière en Réseau Mondial de Prière du Pape, en en faisant une Œuvre Pontificale, à savoir une Fondation du Vatican ». C’est également lui-même qui a réalisé, chaque mois, La Vidéo du Pape, depuis 2016. « Et c’est encore lui qui a fait de Click To Pray sa plateforme de prière, en intégrant son profil personnel en 2019. »

    P. Fornos souligne « que la vidéo du mois de novembre, consacrée cette année à la prière pour le pape, devient ‘un mois pour sentir avec l’Église’, comme disent les Exercices spirituels de saint Ignace ». « Se “sentir avec l’Église’’ nous invite à un a priori de bienveillance, à accueillir le discernement de l’évêque de Rome, qui préside à la charité de toutes les Églises et qui, dans son regard universel, nous aide à reconnaître l’action de l’Esprit du Seigneur », conclut-il.

  • Avec tous les saints, nous exulterons devant la face de Dieu

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    L'homélie du père Joseph-Marie Verlinde fsJ (homelies.fr - archive 2008)

    La Toussaint atteste qu’à la fin de notre existence terrestre la vie n’est pas détruite : elle est transformée. Tous nous sommes appelés à ressusciter un jour avec le Christ, à être associés à sa gloire éternelle, à son bonheur sans fin. « Ce que nous serons ne paraît pas encore clairement ; mais nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est » (2nd lect.). Avec tous les saints, c’est-à-dire tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont accepté de se laisser saisir et transformer par l’amour rédempteur, nous exulterons devant la face de Dieu : « Ils étaient cent quarante-quatre-mille, douze mille de chacune des douze tribus d’Israël, foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. Et ils proclamaient d’une voix forte : “Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l’Agneau !” » (1ère lect.).

    Les saints sont des hommes et des femmes comme nous, qui ont « traversé la grande épreuve ; et qui ont lavé leurs vêtements, les ont purifiés dans le sang de l’Agneau » (Ibid.) ; ce sont des pécheurs qui se sont livrés à la miséricorde divine. L’Esprit a enfanté des saints à toutes les époques ; les uns sont plus connus, d’autres sont demeurés cachés : ce sont ces derniers que nous fêtons tout particulièrement aujourd’hui. Humbles mères de familles qui dans l’ombre se sont usées à la tâche, pères qui se sont tout donnés pour faire vivre leur foyer envers et malgré tous les revers de fortune, malades qui ont enduré en silence leurs souffrances du corps ou de l’âme, et bien plus largement : tous les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de la justice, les miséricordieux, les artisans de paix, les persécutés pour la justice, les témoins de l’Evangile insultés pour leur appartenance au Christ : « En eux tous, Dieu lui-même nous parle, il nous donne un signe de son Royaume et nous y attire puissamment, tant est grande la nuée de témoins qui nous enveloppent (cf. He 12, 1) et tant la vérité de l’Évangile se trouve attestée » (Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Eglise : Lumen Gentium, 50).

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  • Toussaint : introit "Gaudeamus"

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    Gaudeámus omnes in Dómino, diem festum celebrántes sub honóre Sanctórum ómnium, de quorum solemnitáte gaudent Angeli et colláudant Fílium Dei. 

    Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur, car la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de tous les Saints. Cette solennité réjouit les Anges et tous en chœur louent le Fils de Dieu.

  • Fête de la Toussaint: les origines

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    Fête de la Toussaint

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    Une fête collective de tous les martyrs, en relation avec le triomphe pascal du Rédempteur, apparaît en Syrie dès le IVe siècle.

    Les Byzantins la célébraient au contraire le dimanche après la Pentecôte, usage qui fut jadis introduit également à Rome, comme en fait foi le plus ancien Comes publié par D. Morin d’après le célèbre manuscrit de Würzbourg : Dominica in natale Sanctorum.

    Cette fête transplantée de Byzance sur les rives du Tibre fut toutefois de courte durée. Dans la semaine après la Pentecôte, une ancienne tradition imposait aux Romains le jeûne solennel des Trois-Temps avec la grande veillée dominicale à Saint-Pierre. Il était impossible, après la fatigue de cette nuit, de célébrer encore, dans la matinée, la solennité de tous les Saints.

    On renonça donc à l’usage byzantin. Cependant la pensée d’une solennité collective de tous les saints, et non pas simplement des martyrs, gagnait de plus en plus de terrain. Au VIIIe siècle, tandis qu’en Orient les Iconoclastes détruisaient images et reliques, et qu’en Italie, en plein Latium, les cimetières des martyrs gisaient dans l’abandon à cause des continuelles incursions des Lombards dans la campagne romaine, Grégoire III érigea à Saint-Pierre un oratoire expiatoire en l’honneur de tous les Saints, Martyrs ou Confesseurs, morts dans le monde entier. Comment Rome en vint-elle à célébrer aux calendes de novembre la fête de tous les Saints, cela n’est rien moins que clair. Ce changement se fit sous Grégoire IV (827-844), et l’action de Louis le Pieux et de l’épiscopat franc n’y fut pas étrangère ; mais il n’est pas absolument prouvé que l’initiative vînt du Pape plutôt que de l’empereur. Plus tard, Sixte IV ajouta une octave à la fête.

    Le jour où l’Église fête ensemble tous les Saints, la lecture évangélique ne peut être autre que celle des Béatitudes (Matth., V, 1-12). Tous y sont compris, et chacun y reçoit une bénédiction particulière. Pour l’obtenir, point n’est besoin d’une naissance illustre, d’une grande fortune, d’une science ou d’une habileté spéciale ; au contraire, celui qui possède le moins en propre obtient davantage du don céleste, et c’est pourquoi la première bénédiction est pour les humbles et les pauvres d’esprit, c’est-à-dire pour ceux qui, en vue d’acquérir le Christ, se sont dépouillés d’eux-mêmes et se sont faits petits, comme l’enfant de l’Évangile donné par Jésus en modèle à ses Disciples. L’introït de la fête, Gaudeamus sub honore Sanctorum omnium , est le même qui fut primitivement assigné à la fête de sainte Agathe (5 février) : cette antienne appartient au fonds primitif du chant grégorien

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  • Toussaint : la victoire de Dieu dans la vie de chacun

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le jour de la Toussaint 2023 :

    Toussaint, la victoire de Dieu en nous

     

    Aujourd’hui nous fêtons tous ceux qui sont arrivés au Paradis, la foule immense de ces hommes, ces femmes, ces jeunes, ces vieux, ces chanceux, ces malchanceux qui ont le cœur comblé d’être unis à Dieu et de bondir de sommets d’amour en sommets d’amour. À Pâques nous célébrons la victoire de Dieu sur la mort dans la résurrection de son Fils. À la Toussaint, c’est Pâques multiplié pour la multitude : c’est la victoire de Dieu dans la vie de chacun. Voilà qu’il a triomphé sur le mal et sur la mort dans toutes ces vies humaines !

    Ceux que Jean aperçoit dans la vision de l’Apocalypse ont blanchi leur robes dans le sang de l’Agneau (Ap 7,14). Ce n’est pas par eux-mêmes qu’ils pouvaient paraître face à Dieu avec le vêtement de noces. C’est l’Agneau, le Christ, qui leur offre cette contenance, cette dignité devant le Père, c’est lui qui rend la joie possible. Et il la leur offre par son sang versé, par sa passion et par sa croix. La Toussaint est vraiment sa victoire en chacun de ceux qui acceptent d’être sauvés par lui. Rappelez-vous, il y a un mois, celui qui voulait entrer au banquet des noces du fils du roi sans le vêtement de noces, rappelez-vous comment il a été rabroué et jeté dehors. Ici, ceux qui paraissent devant le Trône de Dieu ont lavé leur robe dans le sang de l’Agneau, ils ont accepté d’être redevables du salut, d’en être tributaires. Ils ne se sont pas sauvés eux-mêmes, ils n’ont pas prétendu que leur justice suffirait. En comptant sur Dieu ils ont été capables d’un amour bien plus grand, bien plus fort que ce qu’ils pouvaient humainement réaliser. En comptant sur Dieu, en aimant comme le Christ, en vivant les sacrements, ils sont parvenus à un degré d’amour qui leur a rendu familier le style de vie du Paradis. Ils sont les saints du ciel.

    Je crois qu’on peut dire que Dieu jubile de pouvoir sanctifier ses enfants qui acceptent son action de salut en eux. Cette fête de Toussaint nous baigne dans la joie de Dieu qui devient vainqueur dans ses enfants au fur et à mesure qu’ils cèdent à son amour transformant. Et dès maintenant nous voulons laisser carte blanche au Seigneur pour qu’il nous sanctifie, pour qu’il saisisse tous nos désirs et les oriente dans le sens de l’amour le plus beau, l’amour qui se donne, l’amour qui aime la vérité, la justice, la bonté. Seigneur, nous voici ! Embrase-nous de ton amour ! Fais-nous désirer le ciel, le bonheur de te contempler, toi le sens de notre vie, toi la vérité de notre être, toi l’être le plus désirable qui soit !

    Notre bonheur, nous le trouvons dès maintenant en faisant de Dieu et de sa promesse le centre de notre vie. Cela nécessite de nous dépouiller de beaucoup de choses que nous estimons nécessaires à notre bonheur, des choses qui au final nous alourdissent, nous attristent, nous inquiètent, nous fatiguent. Les Béatitudes proclamées par Jésus nous surprennent toujours. Mais lorsque nous pensons qu’elles nous poussent à faire de Dieu et de sa promesse le centre de notre vie, nous commençons à comprendre comment on peut être heureux en étant ceux qui pleurent, ceux qui ont faim de justice, ceux qui sont persécutés à cause de leur amour du Christ. Jésus nous parle de beaucoup de dépouillements : dépouillement de nos prérogatives, dépouillement de la joie naturelle, de la force, de toutes sortes de contentements… et au fil de ces dépouillements nous nous trouvons comme ramenés toujours plus au centre, au cœur brûlant de Dieu qui veut nous consoler et nous combler. Plus la présence de Dieu grandit dans notre vie, dans le flot de nos heures, de nos soucis, plus notre bonheur s’établit fermement et nous sommes de plus en plus proches du bonheur du Ciel.

    Seigneur, réalise ta victoire dans nos vies et dans celle de ceux qui nous sont proches ! Sois vainqueur dans la vie de nos chers défunts ! Sois vainqueur dans la vie de tous ces gens qui meurent en ces jours tragiques .

  • Le cardinal Eijk (Utrecht) : "Je n'abandonne pas"

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    Le cardinal Eijk : "Je n'abandonne pas".

    30 octobre 2023

    Les Pays-Bas sont l'un des pays les plus sécularisés d'Europe.

    Il n'en a pas toujours été ainsi, bien sûr. Entre 1860 et 1960, l'Église des Pays-Bas a prospéré - en fait, selon certaines estimations, un missionnaire sur dix dans le monde était néerlandais.

    Mais peu après cette période, la vie de l'Église aux Pays-Bas a commencé à imploser. Dans les années 1980, 37 % des enfants néerlandais étaient baptisés dans l'Église catholique, contre moins de 3 % aujourd'hui. 

    Les catholiques représentaient 40 % de la population dans les années 70 ; aujourd'hui, environ 20 % de la population s'identifie comme catholique.

    Les fermetures d'églises et les regroupements de paroisses sont monnaie courante aujourd'hui, les diocèses néerlandais s'efforçant de remédier à la faible fréquentation des églises. Aux Pays-Bas, il n'est pas rare d'entrer dans une crèche, un magasin ou un restaurant et de se rendre compte rapidement qu'il s'agissait auparavant d'une église.

    Les Pays-Bas sont également connus pour être l'une des sociétés les plus progressistes au monde, ayant été le premier pays à légaliser le mariage homosexuel, et étant également à l'avant-garde en matière d'avortement, d'euthanasie, de légalisation de la prostitution et des drogues, entre autres.

    Malgré ces difficultés, certains catholiques disent voir des signes d'espoir pour l'avenir.

    Le cardinal Wim Eijk, archevêque d'Utrecht, est l'un de ces catholiques. 

    Le cardinal Eijk s'est entretenu la semaine dernière avec The Pillar à Utrecht – de sa vision de l'avenir de l'Église aux Pays-Bas, du synode sur la synodalité et de l'évangélisation.

    L’Europe connaît-elle un processus rapide de sécularisation, particulièrement rapide aux Pays-Bas, l’un des pays les plus sécularisés d’Europe ? Pourquoi donc?

    L’Église néerlandaise était fortement unifiée jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale et nous sommes restés unis autour de nos évêques, mais tout a changé dans la période d’après-guerre. Les prêtres pouvaient déjà le constater dans leurs paroisses.

    En raison de cette évolution, en 1947, un groupe de neuf personnes, laïcs et prêtres, se réunit au petit séminaire de l'archidiocèse d'Utrecht pour réfléchir à cette évolution. Ils ont observé une lassitude dans la pastorale.

    Ils ont également remarqué que les liens des fidèles catholiques avec l’Église reposaient moins sur le contenu de la foi que sur les liens d’un rapport social :

    Vous avez été baptisé dans l'église catholique, donc vous avez fréquenté une école catholique, et un lycée catholique, les scouts catholiques… Quand vous travailliez, vous faisiez partie d'un syndicat catholique, vous étiez membre d'une association sportive catholique… Donc vous êtes resté dans la chaîne catholique et dans la partie catholique de la société.

    Mais tout cela n’était qu’un lien social.

    Dans la première moitié des années 1960, la prospérité a augmenté très rapidement aux Pays-Bas. Et lorsque les gens sont prospères, ils ont la possibilité de vivre de manière plus indépendante les uns des autres. C’est comme ça que les gens sont devenus individualistes ici dans notre pays, car le lien social n’était plus si important.

    Et c’est pourquoi la seule chose qui reliait les gens à l’Église s’est effondrée. L'Église avait fonctionné comme une communauté fondée sur les liens sociaux entre les membres ; mais la fréquentation des messes a chuté de 50 % entre 1955 et 1965, et a ensuite continué à diminuer à un rythme plus lent.

    La sécularisation est toujours en cours.

    La fréquentation de l'église parmi les catholiques est de 2,5% le dimanche. Nous avons constaté une baisse d’un tiers de nos fidèles en raison de la pandémie de Covid.

    Par la suite, il y a eu une légère reprise, mais elle reste encore très faible. C’est la conséquence de 70 ou 80 ans de sécularisation qui ont commencé dans l’après-guerre, alors que les liens sociaux se sont affaiblis.

    Parfois, les gens désignent le Concile Vatican II, ou une mauvaise interprétation de celui-ci, comme la cause du déclin de la fréquentation de la messe.

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  • Un jeune Français s’abandonne au Sacré-Cœur de Jésus après des années d’athéisme

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    De zenit.org :

    Un jeune Français s’abandonne au Sacré-Cœur de Jésus après des années d’athéisme

    Dieu est présent dans ma vie, tous les jours

    La rencontre qui a tout changé dans la vie de ce jeune homme a eu lieu à l’endroit même où Jésus a dévoilé son Cœur Sacré à Marguerite-Marie Alacoque, à savoir à Paray le Monial (France).

    Son père, se souvient Arthur, « n’était pas très pratiquant », mais sa mère les emmenait, lui et son frère, à la messe. « Nous y allions régulièrement ». Son engagement chez les scouts le portait aussi.

    Mais dès son enfance, Arthur se souvient qu’il se sentait naturellement étranger à tout ce qui avait trait à la foi. « En d’autres termes, je ne croyais pas vraiment en Dieu », dit-il.

    Il a grandi comme tant d’autres jeunes dans la France laïque, sans s’intéresser aux valeurs chrétiennes, et encore moins à la morale catholique. Sa motivation était d’aller de conquête en conquête, en rêvant de trouver une fille qui serait sa moitié et en imaginant un avenir de succès et de plaisir personnel. Aujourd’hui, avec une conscience critique, il regarde ces années comme un jeune garçon qui « cherchait simplement une moitié pour contrebalancer un manque de confiance en moi. Et surtout par rapport à tes pots : tu veux sortir avec une fille pour te sentir meilleur et pour te sentir valorisé aux yeux des autres ».

    Dieu a utilisé le caractère aventurier d’Arthur et son désir de découvrir des lieux nouveaux, afin de lui faire vivre une aventure exceptionnelle : celle-ci a commencé lorsqu’Arthur a accepté de participer à « une rencontre de jeunes chrétiens à Paray-Le-Monial ». Le lieu même où Jésus a dévoilé son Cœur Sacré à Sœur Marguerite-Marie Alacoque.

    Voici comment le jeune homme lui-même raconte cette aventure dans la vidéo que vous pouvez regarder à la fin : « J’avais 22 ans… à Paray-Le-Monial, nous avons eu une conférence sur des choses qui m’ont d’abord semblé un peu bizarres, parce que je n’en avais jamais entendu parler : la chasteté, aimer l’autre pour ce qu’il est et se donner à lui… Ensuite, j’ai compris que j’avais fait du mal à des filles ; je ne m’en étais pas rendu compte avant ».

    Très ému par le réveil de sa conscience morale, qu’avait provoqué les enseignements de la Conférence, Arthur se retrouva tout d’un coup à faire la queue pour aller se confesser ; et après avoir reçu l’absolution, il allait recevoir une grâce particulière, extraordinaire.

    « Après avoir confessé les différentes choses que j’avais faites avec différentes filles, Dieu est venu à moi. J’étais dans l’église, seul (en train de contempler le Sacré-Cœur), et j’ai ressenti une très, très forte joie, que je ne pouvais pas contenir ; et donc, tout d’un coup, j’ai pleuré, de grosses larmes, des larmes de joie. Et donc, oui, j’ai vraiment senti la présence de Dieu ».

    Après ce cadeau béni de Dieu et de retour chez lui, Arthur n’avait plus qu’une idée en tête « connaître davantage ce Dieu, connaître ma foi un peu plus et développer ma foi », confie-t-il. Il décide alors de rejoindre un groupe de prière où on chante et on loue Dieu, réellement présent dans le Saint Sacrement. C’est là qu’il fait l’expérience de la fraternité et d’un lien avec les autres qui réjouit son âme. Mais avant tout, la passion d’Arthur c’est Dieu….

    « Avant, je ne pouvais pas prier Dieu parce que je ne le connaissais pas et qu’il me paraissait très distant. Maintenant il me semble beaucoup plus proche : c’est une relation presque amicale, je lui parle tous les jours et surtout je le remercie pour tout ce qu’il fait pour moi ; maintenant je vois que tous les jours il fait de belles choses pour moi dans ma vie. Je ressens sa présence, il me donne des petits signes, tous les jours pour me guider dans mes différentes décisions : qu’elles soient petites ou grandes. Oui, Dieu me guide et j’avance avec Lui sur ce chemin ».

  • Synode : Les points de vue africains ont été pris "très au sérieux"

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    L'archevêque camerounais sur le synode sur la synodalité : Les points de vue de l'Afrique ont été pris "très au sérieux".

    L'archevêque Andrew Nkea Fuanya a déclaré au Register que l'assemblée synodale de ce mois-ci "s'est très bien déroulée, bien mieux que ce à quoi je m'attendais".

    30 octobre 2023

    La première assemblée du Synode sur la synodalité a permis à tous d'exprimer leurs opinions et les points de vue des délégués africains sur le mariage naturel et la famille ont certainement été pris en compte, mais la légitimité de l'événement continue d'être remise en question et les organisateurs du synode devraient révéler la répartition des votes, a déclaré un évêque camerounais.

    L'archevêque Andrew Nkea Fuanya de Bemenda, l'un des 16 prélats qui composent le conseil ordinaire du synode et qui supervisent le déroulement du processus, a déclaré que l'assemblée s'était déroulée "beaucoup mieux" qu'il ne s'y attendait et que la "conversation dans l'esprit", une innovation visant à atténuer les polémiques, avait été utile car elle avait permis de "calmer les esprits". 

    Dans cette interview accordée le 28 octobre au Register à Rome, Mgr Nkea a également évoqué la contribution particulière des évêques africains au synode et la manière dont ils ont pu corriger les passages sur la sexualité humaine dans le rapport final. 

    "En Afrique, nous considérons le mariage comme une union entre un homme et une femme, et tout ce qui n'est pas cela relève de la sorcellerie", a-t-il déclaré. "C'est quelque chose que nous avons dit très fermement.  

    L'archevêque Nkea a également expliqué pourquoi il n'est pas gêné par les tentatives de changer la doctrine de l'Église par le biais du processus (il pense qu'elles échoueront), et pourquoi il considère que les efforts visant à bouleverser la structure de gouvernance de l'Église proviennent d'un point de vue humain plutôt que spirituel, et qu'ils marqueraient la fin de l'Église s'ils réussissaient. 

    Excellence, quelle est votre évaluation globale de l'assemblée synodale ? Comment s'est-elle déroulée et quels ont été pour vous les aspects les plus intéressants, les plus importants ?

    Je dirais sincèrement qu'elle s'est très bien déroulée, bien mieux que ce à quoi je m'attendais. L'atmosphère du synode était complètement différente. Le fait de venir aux tables rondes, de changer de table tout le temps, a donné l'impression que nous travaillons en groupe. Nous ne parlons pas seulement à une petite section, mais nous pouvons rencontrer différentes personnes, partager différentes idées sur différents sujets. C'était une innovation complète qui a vraiment donné à chacun la possibilité de s'exprimer. Ce n'est pas comme si vous preniez la parole, que vous parliez pendant trois minutes et que c'était tout. Non, sur tous les sujets, on avait la possibilité de dire ce que l'on ressentait, ce que l'on pensait.

    C'était donc un aspect très, très important du synode. Encore une fois, il y avait aussi la liberté que nous partagions. Nous ne savions pas trop comment cela se passerait, cette atmosphère de participation des laïcs et des non-évêques. C'est une autre chose qui nous rendait un peu anxieux. Mais après la première semaine, nous avons apprécié leur présence et nous avons vu la richesse qui se dégageait de leur présence. Je pense que c'était une bonne chose. En dépit de tous les autres arguments théologiques canoniques, en tant que rassemblement de l'Église, c'était une bonne chose.

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  • "Nous ne pouvons pas renverser la tradition doctrinale et morale de l'Église pour plaire au monde" (cardinal Marchetto)

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    De Marcelo Musa Cavallari sur CNA :

    Un cardinal à propos du Synode sur la synodalité : Nous ne pouvons pas renverser la tradition doctrinale et morale de l'Église pour plaire au monde.

    Nous regardons la croix du Christ - glorieuse, certes, mais une croix quand même...".

    28 octobre 2023

    Le Synode sur la synodalité convoqué par le pape François a une nouvelle fois mis en lumière l'affrontement entre les courants internes de l'Église en conflit depuis le concile Vatican II. Les accusations de manipulation au nom d'un agenda mondain d'une part et les pressions pour l'ordination des femmes, la fin du célibat sacerdotal obligatoire et l'altération de la morale sexuelle catholique pour accepter l'homosexualité d'autre part sont apparues au grand jour dès la convocation de la 16e assemblée générale du Synode des évêques, au début du mois d'octobre.

    "Certes, nous ne pouvons pas ignorer le monde, et c'est pourquoi c'est une erreur de se retrancher dans le passé. Cependant, nous ne devons jamais oublier que nous sommes dans le monde, mais que nous ne sommes pas du monde", a expliqué le cardinal Agostino Marchetto à ACI Digital, le partenaire d'information en langue portugaise de CNA.

    "Nous ne pouvons pas renverser la tradition doctrinale et morale de l'Église pour plaire au monde. Nous regardons la croix du Christ - glorieuse, certes, mais une croix quand même", a-t-il noté.

    Créé cardinal par le pape François le 30 septembre dernier, le cardinal italien est, selon le Saint-Père lui-même, "le meilleur interprète du concile Vatican II." Pour le cardinal, "il est nécessaire de renforcer le dialogue interne dans l'Église entre les différentes positions, entre ceux qui exaltent la fidélité exclusive à la tradition et ceux, au contraire, qui cherchent à s'adapter au monde."

    ACI Digital a récemment eu l'occasion d'interviewer le cardinal pour connaître son point de vue sur le synode à la lumière de Vatican II.

    Certains voient dans le Synode de la synodalité une occasion de mettre enfin en œuvre les décisions du Concile Vatican II, en particulier sur la collégialité dans l'Église, qui auraient été suspendues pendant les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Comment voyez-vous le rôle du synode à la lumière de l'herméneutique du Concile Vatican II en continuité avec la tradition de l'Eglise ?

    Le jugement sur la suspension de l'exercice du ministère collégial dans l'Église est facilement démontable si l'on pense à tous les synodes des évêques qui se sont tenus pendant les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Dans son célèbre discours du 22 décembre 2005 à la Curie romaine, le pape Benoît XVI a noté qu'en fait, le Concile Vatican II représentait une continuité et non une discontinuité avec la tradition catholique. Et tous les pontifes conciliaires et postconciliaires se sont fait l'écho de cette idée.

    En ce qui concerne les deux pôles de la continuité et de la discontinuité, je préfère aller plus loin, en soulignant que la première alternative proposée par le pape Benoît XVI se situe entre la rupture dans la discontinuité et la réforme-renouvellement dans la continuité de l'Église en tant que sujet unique. C'est précisément cette combinaison de continuité et de discontinuité, mais non de rupture, à différents niveaux, qui constitue la véritable nature de la réforme authentique.

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