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Foi - Page 165

  • Synode : "dans l'assemblée beaucoup savent très bien où aller; beaucoup savent aussi où ils ne veulent pas aller"

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    De Jean-Marie Guénois, Lettre «Dieu seul le sait» N°40 - Le Figaro via Il Sismografo

    Le synode sur l'avenir de l'Église serait-il «manipulé» ?

    Le synode sur l'avenir de l'Église serait-il «manipulé»? -- Chères lectrices, chers lecteurs, Je vous écris de Rome où j'ai suivi le lancement du «synode sur l'avenir de l'Église». Beaucoup se demandent si cette assemblée conduira à une rénovation profonde du monde catholique ou si les spectaculaires annonces qui promettent sans promettre - mariage des prêtres, ordination des femmes, bénédiction de couples homosexuels - feront long feu.

    Après une semaine de «rodage» que j'ai couvert sur place et une deuxième semaine de travaux que j'ai suivie à distance, les participants donnent l'impression d'être partagés entre l'enthousiasme et la circonspection. Les uns penchent pour la «tour de Babel» et sa sympathique cacophonie, les autres annoncent la gestation d'une «nouvelle Pentecôte» pour l'Église.

    Il est difficile d'y voir clair pour plusieurs raisons :

    - Le programme défriche une foule de sujets de fond ou de forme, très disparates.

    - Les délégués ont reçu la consigne stricte de ne pas parler à la presse. Ils travaillent à huis clos. Même si le Vatican communique finalement plus que prévu dans une forme d'improvisation plutôt rare pour l'institution.

    - Le synode se déroule en deux sessions, octobre 2023 et 2024. À la fin octobre 2024, ils voteront des propositions par majorité aux deux tiers. Elles seront alors transmises au pape qui décidera, seul, de les retenir ou pas. Ce qu'il ne devrait annoncer que début 2025.

    - La méthode de travail privilégie le tâtonnement. Elle n'est pas une réflexion théologique claire sur des problématiques établies et cadrées par des théologiens. C'est plutôt la foire aux idées, chacun donne son avis sur tout.

    - Certaines nouveautés annoncées, notamment sur le statut de l'évêque qui est une question centrale, ne sont pas de la compétence d'un synode. Les spécialistes du droit canonique (le droit de l'Église) assurent qu'il faudrait réunir un Concile pour les réformer. Le pape n'a pas le droit de changer des fondements juridiques de l'Église sur le seul vote de 364 délégués (dont 88 non-évêques), majoritairement désignés par lui. Il devrait convoquer un Concile de plus de 5000 évêques. Une option que certains envisagent ensuite. Pour mémoire le Concile Vatican II avait réuni les 2400 évêques de l'Église d'alors, entre 1962 à 1965.

    Pour commencer notre réflexion et ne pas enfermer ce synode en ses propositions les plus audacieuses, je vous invite à lire le «document de travail» qui annonce toutes les idées. Si vous voulez comprendre, la lecture intégrale de ce texte s'impose absolument. On l'appelle, dans le jargon ecclésial, l'instrument de travail, «instrumentum laboris», il est très accessible. C'est ce texte et pas un autre que les membres du synode ont en mains et sur lequel ils débattent pendant ces quatre semaines.

    Certes, des sujets phares émergent sur les femmes, les personnes homosexuelles, le célibat des prêtres mais la question fondamentale du «pouvoir» à tous les niveaux dans l'Église est le véritable cœur du synode. Je la résume à ces deux points : qui prend les décisions ? De quelle autorité ?

    L’autorité de l'évêque en question

    La tendance dominante est de remettre en cause l'autorité actuelle de l'évêque. La mauvaise gestion des affaires d'abus sexuels est passée par là. L'évêque est à la fois pasteur, docteur, et juge dans son diocèse. Il a tout pouvoir. Il ne répond qu'au pape.

    L'évêque devra-t-il rendre des comptes à un conseil de prêtres, religieux, religieuse et de laïcs qui contrôlerait sa gestion ? Vient aussi la remise en cause du pouvoir du prêtre qui devrait être juridiquement placé au même rang que les baptisés, les laïcs, non pour la célébration des sacrements, mais pour la gestion ordinaire des paroisses et autres activités.

    Voici ce que j'écrivais à propos des évêques dans un article décrivant le contenu de l'instrument de travail, le 20 juin dernier . D'où, l'importance de lire le document in extenso.

    Le synode pourrait demander de définir des «critères» pour leur «évaluation et auto-évaluation». Le synode voudrait aussi discuter jusqu'au «fondement» de l'autorité épiscopale quand l'évêque refuserait de suivre «l'avis réfléchi» des «organes consultatifs» qui devraient toujours primer. Comment, se demande le document, un évêque peut-il «discerner séparément des autres membres du peuple de Dieu», les laïcs ? Il doit au contraire viser «l'optique de la transparence et de la redevabilité (capacité à rendre des comptes)». Et il faut «réviser le profil de l'évêque» et revoir «le processus de discernement pour identifier les candidats à l'épiscopat».

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  • Sainte Marguerite-Marie, grand témoin de l'Amour divin (16 octobre)

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    marguerite.jpgSur le site du Secrétariat des oeuvres du Sacré Coeur :

    En la fête de Saint-Jean, le 27 décembre 1673, à Paray le Monial, une religieuse du monastère de la Visitation, Marguerite-Marie Alacoque (que l'on fête aujourdhui ndblg) fit la rencontre du Christ et s’est approchée du Cœur de Dieu. "Il me fit reposer fort longtemps sur sa divine poitrine où il me découvrit les merveilles de son amour et les secrets inexplicables de son cœur qu’il m’avait toujours tenus cachés jusqu’alors". (Autobiographie n° 53).

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  • "C'est la confiance" : la nouvelle exhortation apostolique du pape François à l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de sainte Thérèse de Lisieux

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    EXHORTATION APOSTOLIQUE

    "C’EST LA CONFIANCE"

    DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS SUR LA CONFIANCE EN L’AMOUR MISÉRICORDIEUX DE DIEU

    À L’OCCASION DU 150e ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE SAINTE THÉRÈSE DE L’ENFANT JÉSUS ET DE LA SAINTE FACE

    source

    1 « C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour ». [1]

    2. Ces paroles très fortes de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face disent tout. Elles résument le génie de sa spiritualité et suffiraient à justifier qu’on l’ait déclarée Docteur de l’Église. Seule la confiance, et “rien d’autre”, il n’y a pas d’autre chemin pour nous conduire à l’Amour qui donne tout. Par la confiance, la source de la grâce déborde dans nos vies, l’Évangile se fait chair en nous et nous transforme en canaux de miséricorde pour nos frères.

    3. C’est la confiance qui nous soutient chaque jour et qui nous fera tenir debout sous le regard du Seigneur lorsqu’il nous appellera à Lui : « Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même ». [2]

    4. Thérèse est l’une des saintes les plus connues et les plus aimées dans le monde entier. Comme saint François d’Assise, elle est aimée même par les non-chrétiens et les non-croyants. Elle a également été reconnue par l’UNESCO comme l’une des figures les plus significatives de l’humanité contemporaine. [3] Il nous sera bon d’approfondir son message à l’occasion du 150 anniversaire de sa naissance, à Alençon le 2 janvier 1873, et du centenaire de sa béatification. [4] Mais je n’ai pas voulu rendre publique cette exhortation à l’une de ces dates, ni le jour de sa mémoire, pour que ce message aille au-delà de cette célébration et soit compris comme faisant partie du trésor spirituel de l’Église. La date de cette publication, mémoire de sainte Thérèse d’Avila, a pour but de présenter sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face comme un fruit mûr de la réforme du Carmel et de la spiritualité de la grande Sainte espagnole.

    5. Sa vie terrestre fut brève, vingt-quatre ans, simple comme n’importe quelle autre, d’abord dans sa famille, puis au Carmel de Lisieux. La lumière et l’amour extraordinaires qui rayonnaient de sa personne se sont manifestés immédiatement après sa mort par la publication de ses écrits et par les innombrables grâces obtenues par les fidèles qui l’ont invoquée.

    6. L’Église a vite reconnu la valeur extraordinaire de son témoignage et l’originalité de sa spiritualité évangélique. Thérèse rencontra Léon XIII lors d’un pèlerinage à Rome en 1887 et lui demanda la permission d’entrer au Carmel à l’âge de quinze ans. Peu après sa mort, saint Pie X se rendit compte de son immense stature spirituelle, au point d’affirmer qu’elle deviendrait la plus grande sainte des temps modernes. Déclarée vénérable en 1921 par Benoît XV, qui fit l’éloge de ses vertus en les centrant sur la “petite voie” de l’enfance spirituelle, [5] elle fut béatifiée il y a cent ans, puis canonisée le 17 mai 1925 par Pie XI qui remercia le Seigneur d’avoir permis que Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face soit la première bienheureuse qu’il ait élevée aux honneurs des autels, et la première sainte qu’il ait canonisée. [6] Le même Pape la déclara Patronne des Missions en 1927. [7] Elle fut proclamée l’une des saintes Patronnes de la France en 1944 par le vénérable Pie XII [8] qui approfondit à plusieurs reprises le thème de l’enfance spirituelle. [9] Saint Paul VI aimait rappeler son baptême reçu le 30 septembre 1897, jour de la mort de sainte Thérèse, et, à l’occasion du centenaire de sa naissance, il écrivit à l’évêque de Bayeux et Lisieux sur sa doctrine. [10] Lors de son premier voyage apostolique en France, saint Jean-Paul II se rendit à la basilique qui lui est dédiée, le 2 juin 1980 et, en 1997, il la déclara Docteur de l’Église [11] en tant qu’ « experte en scientia amoris ». [12] Benoît XVI reprit le thème de sa “science de l’amour” en la proposant comme « un guide pour tous, en particulier pour ceux qui, au sein du peuple de Dieu, exercent le ministère de théologiens ». [13] Enfin, j’ai eu la joie de canoniser ses parents, Louis et Zélie, en 2015 lors du Synode sur la famille et je lui ai récemment consacré une catéchèse du cycle sur le thème du zèle apostolique. [14]

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  • Synode : à l'écoute de l'Esprit Saint ou de l'Esprit du temps ?

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    De Larry Chapp sur le National Catholic Register :

    À l'écoute de l'Esprit Saint ou de l'Esprit du temps ?

    COMMENTAIRE : Le rôle de l'Esprit Saint dans nos vies, que nous soyons au Synode sur la synodalité, à la maison ou au travail, est de nous rappeler notre mission, qui est de nous conformer au Christ.

    14 octobre 2023

    Lors du Synode sur la synodalité, on a beaucoup parlé de l'écoute de l'Esprit Saint pour voir où l'Esprit veut guider l'Église. Mais ce qui n'est pas mentionné, c'est ce que cela signifie exactement.

    En outre, peu de choses ont été dites sur la manière de distinguer en nous la voix authentique de l'Esprit Saint et d'autres "esprits" qui ne sont pas de Dieu et qui peuvent nous égarer. Au lieu de cela, il y a une sorte de concept vague de l'Esprit Saint comme une sorte de voix oraculaire en nous où un amalgame est fait entre mes propres sentiments sur mes expériences et les incitations de l'Esprit Saint. 

    Par conséquent, il existe un grave danger que, dans notre culture, avec sa vision thérapeutique du moi comme créateur de sa propre "vérité" et un concept hyper-individualiste de la conscience morale comme génératrice de ses propres vérités morales, la catégorie de l'"expérience" individuelle se voit accorder plus de poids qu'elle n'en mérite. 

    Au synode, on parle beaucoup de la nécessité du "discernement" dans toutes les conversations synodales. Cependant, aucune méthodologie spirituelle n'a été donnée pour une compréhension catholique correcte de la manière de procéder. Il semble presque que le discernement dont on parle soit sa propre fin et sa propre justification. 

    En d'autres termes, c'est le processus qui compte. Mais n'est-ce pas un peu vide ? Ne sommes-nous pas en droit de nous demander si le mot "discernement" n'est pas un code pour relancer diverses "opinions" que l'Église a, à maintes reprises et au cours de nombreux siècles, désapprouvées, voire dénoncées comme de graves erreurs ?

    L'Église a une longue et profonde tradition de grands maîtres spirituels qui ont développé au fil des siècles des méthodes éprouvées pour discerner correctement l'Esprit. Et dans toutes ces méthodes, l'accent est mis sur la nécessité d'une discipline ascétique, de la purgation des vices, de la prière, du jeûne, de la lectio divina (lecture priante de l'Écriture), de la direction spirituelle et de la contemplation des doctrines de l'Église, avant que l'on puisse acquérir une certaine assurance de pouvoir discerner l'Esprit qui nous parle.

    Il est en effet étrange, puisque le pape est un jésuite, qu'il n'ait pas été fait mention de l'une des plus grandes méthodes spirituelles jamais proposées pour discerner l'Esprit Saint : la méthode ignatienne, qui consiste à atteindre un état d'"indifférence" à l'égard de mes propres sentiments, opinions et dispositions subjectives, avant d'être prêt à entendre enfin l'Esprit. J'ai moi-même fait une retraite ignatienne de 30 jours sous la direction d'un vieux jésuite merveilleux qui m'a finalement permis de comprendre les incitations de l'Esprit Saint en moi. Cela m'a amené à quitter le séminaire et à décider de poursuivre une carrière théologique académique en tant que laïc. 

    Le discernement dans l'Esprit

    La retraite a été un processus épuisant et profondément douloureux qui a nécessité une mort profonde au faux self de ma propre construction en faveur d'une compréhension plus "missionnelle" de ma véritable vocation. 

    Dans l'Évangile de Jean, Jésus désigne le Saint-Esprit comme le "Paraclet", que l'on peut probablement mieux traduire par "le Consolateur". En tant que tel, il réconforte l'âme troublée et calme l'esprit, ce qui ouvre nos yeux à la "vérité" (15:26). 

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  • Tout est prêt, venez au repas des noces éternelles (28e dimanche du T.O.)

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    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ (Homelies.fr - Archive 2008)

    « Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils » : voilà qui devrait nous rassurer quant aux intentions de Dieu à notre égard ! Conformément au protocole, ceux qui avaient eu l’honneur d’être « invités », sont avertis très officiellement par les serviteurs du roi que le grand jour est enfin arrivé. Stupéfaction : ils refusent de venir ! Chacun d’eux poursuit ses occupations comme si de rien n’était ; certains même passent leur mauvaise humeur sur les pauvres émissaires du roi, trahissant ainsi la vraie raison de leur refus : ils n’ont aucune envie de partager la joie d’un roi pour lequel ils nourrissent plutôt du mépris, du ressentiment, voire de la haine. Aussi la réponse ne se fait-elle pas attendre et les présomptueux vont payer très cher leur insoumission.

    On pourrait objecter que la réaction du roi ne fait qu’entretenir la spirale de la violence ; s’il représente Dieu nous avons intérêt à nous tenir à l’écart ! Mais cette interprétation ne respecterait pas le genre littéraire utilisé par Jésus : le sens d’une parabole ne se livre pas au terme d’une étude analytique ; il jaillit plutôt d’une saisie d’ensemble du récit, sur l’horizon annoncé par le narrateur. Dieu à vrai dire n’a pas besoin de sévir contre ceux qui lui résistent : en refusant d’entrer dans la fête en réponse à son invitation, ils choisissent eux-mêmes de demeurer sous « le voile de deuil qui les enveloppe et sous le linceul qui les couvre » ; car c’est à ce banquet de noces où il fait alliance avec son peuple, que « le Seigneur effacera l’humiliation de la mort, et essuiera les larmes sur tous les visages » (1ère lect.). Dieu est le Seigneur de la vie, et il désire la donner en partage à ceux qui s’approchent de lui pour la recevoir ; mais ceux qui refusent de répondre à son appel, s’enferment eux-mêmes dans les ténèbres de la mort.
    Cependant, cet échec ne décourage pas le roi, qui tient absolument à ce que la salle de noce soit bondée ! Puisque ceux qui étaient invités de longue date n’ont pas voulu répondre à l’appel, faisant eux-mêmes la preuve de leur indignité, il se tourne vers le tout-venant parmi ses sujets. Il envoie ses serviteurs « à la croisée des chemins », les chargeant d’inviter tous ceux qu’ils rencontreraient, sans faire de tri entre « les mauvais et les bons ». On devine sans peine la surprise de ceux-ci ! Le stratagème semble réussir puisque les serviteurs parviennent à remplir la salle de ces convives improvisés.

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  • 50e anniversaire de l'apparition de la Vierge à Akita : un message plus opportun que jamais

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    De Joseph Pronechen sur le National Catholic Register :

    Le message d'Akita à l'occasion de son 50e anniversaire est plus opportun que jamais

    Le 50e anniversaire de l'apparition de la Vierge Marie à Akita, au Japon, nous incite à tenir compte de ses terribles avertissements à l'humanité pécheresse.

    ‘Virgin Mary Statue’
    Statue de la Vierge Marie (photo : Tanakorn Moolsarn / Shutterstock)

    13 octobre 2023

    Il y a cinquante ans, le 13 octobre 1973, notre Sainte Mère est apparue à Sœur Agnès Sasagawa dans un couvent d'Akita, au Japon. Ce n'est pas une coïncidence si la première apparition a eu lieu le 13 octobre, jour anniversaire de Fatima.

    Cet anniversaire est particulièrement significatif. À la lumière des nouvelles choquantes concernant Israël, de la guerre en cours entre la Russie et l'Ukraine, de la violence dans de nombreux autres endroits, des troubles dans l'Église et des catastrophes naturelles, prendre à cœur le message que la Vierge a donné à Akita devrait être une priorité - et le mettre en pratique.

    Comme à Fatima, l'avertissement de notre Sainte Mère à Akita était des plus terribles. Mais elle a aussi donné de l'espoir en donnant la solution à suivre.

    Notre Dame a dit : 

    Comme je vous l'ai dit, si les hommes ne se repentent pas et ne s'améliorent pas, le Père infligera un terrible châtiment à toute l'humanité. Ce sera un châtiment plus grand que le déluge, tel qu'on n'en a jamais vu auparavant. Le feu tombera du ciel et anéantira une grande partie de l'humanité, les bons comme les mauvais, n'épargnant ni les prêtres ni les fidèles. Les survivants se retrouveront dans une telle désolation qu'ils envieront les morts. Les seules armes qui vous resteront seront le Rosaire et le Signe laissé par Mon Fils.

    L'oeuvre du diable s'infiltrera jusque dans l'Eglise de telle sorte que l'on verra des cardinaux s'opposer à d'autres cardinaux, des évêques à d'autres évêques. Les prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères... les églises et les autels seront saccagés ; l'Eglise sera pleine de ceux qui acceptent les compromis et le démon poussera beaucoup de prêtres et d'âmes consacrées à quitter le service du Seigneur.

    Le démon sera particulièrement implacable contre les âmes consacrées à Dieu. La pensée de la perte de tant d'âmes est la cause de ma tristesse. Si les péchés augmentent en nombre et en gravité, il n'y aura plus de pardon pour eux.

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  • Liturgie 39 ‒ La place de l’obéissance dans le rite liturgique (75 mn) 

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    Liturgie 39 ‒ La place de l’obéissance dans le rite liturgique (75 mn) 

    https://youtu.be/GZtAsDBfrLY 

    Après la première partie du cours qui abordait l'histoire de la liturgie, nous abordons certains points de la théologie de la liturgie.  

    Tous les « bergers spirituels » participent ainsi à la triple fonction assurée par le Christ (les « tria munera ») : enseigner (Magistère), gouverner (fonction de Pasteur) et sanctifier (fonction du Prêtre). Denis Crouan aborde l’obéissance dans ces trois fonctions. L’obéissance est celle de la foi pour ce qui est du Magistère infaillible, celle de la prudence pour les décisions pastorales, et celle de la piété envers le culte catholique pour ce qui est de la liturgie.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Institut Docteur Angélique 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2023 

  • Scènes de dévotion eucharistique dans les rues de New York

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    De Jonah McKeown sur le site du National Catholic Register :

    PHOTOS : La procession eucharistique traverse le cœur de la ville de New York

    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 12La croix, précédant le Saint-Sacrement, passe lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 1Le père Mike Schmitz, à l'extrême gauche, célèbre la messe dans la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. Mgr Edmund Whalen, évêque auxiliaire de New York, est à l'extrême droite. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
     
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 4Un participant à la messe reçoit la sainte communion à la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 5Un participant à la messe prie à la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 6Un jeune participant à la messe prie à la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 7Des religieuses défilent dans les rues de New York avec le Saint-Sacrement, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 9Des motos de la police dégagent la route lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 10Des religieuses défilent dans les rues de New York avec le Saint-Sacrement, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 11La croix, précédant le Saint-Sacrement, passe lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 13Le Saint Sacrement passe lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
     
    Bishop Edmund Whalen, auxiliary of New York, holds aloft the Blessed Sacrament during Benediction immediately preceding a Eucharistic procession through the streets of the city Oct. 10, 2023. Credit: Jeffrey Bruno
    Mgr Edmund Whalen, auxiliaire de New York, èlève le Saint Sacrement pendant la bénédiction précédant immédiatement une procession eucharistique dans les rues de la ville, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
     
    11 oct. 2023

    Une procession apportant Jésus dans l'Eucharistie au cœur de la plus grande ville des États-Unis a attiré des centaines de participants mardi soir.  

    Les participants ont marché avec révérence tandis que le corps du Christ, logé dans un ostensoir doré, était porté dans les rues animées de Manhattan, passant juste devant le célèbre Radio City Music Hall, tandis que certains spectateurs regardaient avec intérêt et que d'autres s'agenouillaient.

    La procession publique, parrainée par l'organisation catholique Napa Institute, faisait partie de la conférence 2023 Principled Entrepreneurship, qui s'est tenue les 10 et 11 octobre au Metropolitan Club de New York. 

    Le père Mike Schmitz, prêtre du diocèse de Duluth, conférencier et podcasteur catholique populaire, a célébré la messe avant le début de la procession à la cathédrale Saint-Patrick, siège de l'archidiocèse de New York. Des dizaines de prêtres de tout le pays ainsi que Mgr Edmund Whalen, évêque auxiliaire de New York, se sont joints à lui.

    Nous avons des cœurs en désordre et nous avons besoin de Jésus", a déclaré M. Schmitz au cours de la messe. Et nous avons besoin de Jésus", a déclaré M. Schmitz au cours de la messe, s'adressant à une foule de plusieurs centaines de personnes dans la cathédrale. 

    "Nous n'avons pas le genre de cœur qui peut l'aimer comme il le mérite... chacun d'entre nous est un pécheur, et nous avons besoin de Jésus pour nous sauver".

    Réfléchissant à la lecture du livre de Jonas, M. Schmitz a résumé le message de Dieu au prophète réticent et rebelle : "Va vers le peuple que j'aime et amène-moi avec toi".

    Le prêtre a admis s'être "senti comme Jonas" lorsqu'on lui a demandé de célébrer la messe avant la procession. Le père Schmitz a déclaré qu'il était parfois réticent à l'idée de célébrer l'Eucharistie dans des espaces publics, où de nombreux spectateurs peuvent réagir avec incompréhension, indifférence ou même haine. 

    "Je ne veux pas leur tendre une embuscade avec le Seigneur", admet M. Schmitz. "La plupart des gens n'auront aucune idée de ce que nous faisons.

    Mais, après mûre réflexion, il a déclaré : "Je pense que c'est ce que nous devons faire". Il se souvient de Jésus portant sa croix pendant sa passion - à l'époque, Jésus était "inaperçu, incompris ou détesté" par presque tous ceux qui le voyaient.

    Selon M. Schmitz, la procession eucharistique est l'occasion de glorifier Jésus sous une forme "cachée" que la plupart des observateurs ne comprendront pas. Et, peut-être, "quelqu'un lèvera la tête, jettera un coup d'œil, verra les amis de Jésus et demandera : "Qui est-ce ?"".

    "Que cette procession soit votre choix pour dire 'Dieu, je veux que tu me reconnaisses dans ta gloire'. Je veux donc m'accrocher à toi quand tu es caché... Je veux être reconnu comme ton ami quand tu viendras en triomphe. Je veux être connu comme ton ami lorsque tu viendras en triomphe. Laisse-moi donc être ton ami maintenant", a déclaré M. Schmitz.

    La procession solennelle, avec Whalen portant l'ostensoir, a commencé immédiatement après la messe. 

    Les photos prises par Jeffrey Bruno montrent l'ostensoir porté dans les rues animées, suivi par des dizaines de prêtres, de religieuses et de laïcs. Certains observateurs sur le bord de la route se sont agenouillés en signe de révérence au passage de la procession.

    Jonah McKeown
    Jonah McKeown est rédacteur et producteur de podcasts pour la Catholic News Agency. Il est titulaire d'une maîtrise de l'école de journalisme de l'université du Missouri et a travaillé comme rédacteur, producteur pour la radio publique et vidéaste. Il est basé à St. Louis.
  • 13 octobre 1917 : "Je suis Notre-Dame du Rosaire"

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    SAMEDI 13 OCTOBRE 1917 :
    « Je suis Notre-Dame du Rosaire »

    Jacinta le 13 octobre 1917Un chauffeur prit Jacinthe dans ses bras.

    « Le 13 octobre, raconte le père de Jacinthe et François, après beaucoup d'efforts, et après avoir été arrêtés souvent en chemin, nous parvînmes enfin à la Cova da Iria.

    « La foule était si serrée qu'on ne pouvait la traverser. Alors, un chauffeur prit dans ses bras ma Jacinthe et, à force de bourrades, s'ouvrit un passage jusqu'aux poteaux où pendaient les lanternes, en criant :

    – Laissez passer les petits qui ont vu Notre-Dame !

    « Je me mis à leur suite. Jacinthe, en me voyant au milieu de tant de gens, se mit à crier, effrayée :

    – N'étouffez pas mon Papa ! N'étouffez pas mon Papa !

    « L'homme qui portait Jacinthe la mit enfin à terre, près du chêne-vert. Mais là aussi, la foule était dense, et la petite pleurait. Alors Lucie et François la mirent entre eux.

    « Mon Olimpia était par là, d'un autre côté, je ne sais où. Mais ma commère Maria Rosa réussit à se mettre tout près de nous. Poussé par la foule, je me trouvai un peu écarté à un certain moment, et je remarquai un homme de mauvaise mine, qui appuya un bâton sur mon épaule. Je pensai en moi-même :

    – Cela pourrait être le commencement du désordre !

    « La foule faisait des remous, d'un côté et de l'autre. Mais au moment de l'Apparition, tout le monde se tut et resta tranquille. »

    Cova da Iria, le 13 octobre 1917Aperçu sur la Cova da Iria durant la matinée du 13 octobre 1917. Soixante-dix mille personnes seront témoins du grand miracle.

    Quant à Antonio, qui avait réussi à faire passer sa femme à travers la foule, il se trouva éloigné de Lucie par ces mêmes remous, et sa fille ne le revit plus jusqu'à ce qu'elle le retrouve le soir, au sein de la famille.

    Il était à peu près 1 heure de l'après-midi, heure légale, et il continuait à pleuvoir.

    « Nous étions parvenus à la Cova da Iria, près du chêne-vert, raconte Lucie, quand je me sentis poussée par un mouvement intérieur, et demandai à la foule de fermer les parapluies pour réciter le chapelet. »

    Du haut de la route, abrités dans leurs voitures, tous ceux qui n'avaient pas eu le courage de s'aventurer dans le bourbier argileux de la Cova assistèrent alors à un spectacle stupéfiant :

    « À un moment donné, nota l'un d'eux, cette masse confuse et compacte fenna les parapluies, se découvrant ainsi dans un geste qui devait être d'humilité ou de respect, mais qui me laissa surpris et plein d'admiration, car la pluie, avec obstination, mouillait toujours les têtes, détrempait et inondait tout. »

    Cependant, quelques minutes avant le miracle, il cessa de pleuvoir. Le soleil perça victorieusement l'épaisse couche de nuages qui le cachait jusque-là, et brilla intensément.

    À l'heure des montres, il était presque 13 h 30, c'est-à-dire environ midi à l'heure solaire. En effet, pour adopter l'heure des belligérants, le gouvernement portugais avait alors imposé au pays une heure légale qui avançait de quatre-vingt-dix minutes sur l'heure solaire.

    Tout à coup, les trois enfants virent l'éclair, et Lucie s'écria :

    « Silence ! Silence ! Notre-Dame va venir ! Notre-Dame va venir ! »

    Maria Rosa, qui avait réussi à rester là, toute proche, n'oublia pas de donner à son enfant un conseil maternel :

    « Regarde bien, ma fille. Prends garde de ne pas te tromper ! »

    Mais Notre-Dame apparaissait déjà au-dessus du chêne-vert, posant ses pieds sur les rubans de soie et les fleurs, pieusement disposés la veille par la fidèle Maria Carreira.

    Alors, le visage de Lucie devint de plus en plus beau et prit une teinte rose ; ses lèvres s'amincirent. Jacinthe, dans un geste de sainte impatience, donna un coup de coude à sa cousine et lui dit :

    « Parle, Lucie, Notre-Dame est déjà là ! »

    Lucie revint à elle-même, respira deux fois profondément, comme quelqu'un qui n'avait plus le souffle, et commença son entretien, d'une politesse toujours aussi exquise, avec Notre-Dame.

    Apparition du 13 octobre à Fatima

    « Que veut de moi Votre Grâce ?

    – Je veux te dire que l'on fasse ici une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l'on continue toujours à réciter le chapelet tous les jours. La guerre va finir et les militaires rentreront bientôt chez eux.

    – J'avais beaucoup de choses à vous demander : de guérir quelques malades et de convertir quelques pécheurs, etc.

    – Les uns oui, les autres non. Il faut qu'ils se corrigent, qu'ils demandent pardon pour leurs péchés.

    Et, prenant un air plus triste :

    – Que l'on n'offense pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé !

    – Vous ne voulez rien de plus de moi ?

    – Non, je ne veux rien de plus de toi.

    – Alors, moi, je ne demande rien non plus. "
    Comme le 13 septembre, pendant que Notre-Dame s'entretenait avec Lucie, la foule put voir par trois fois se former autour du chêne-vert la même nuée qui s'élevait ensuite dans l'air avant de se dissiper.

    Un autre signe se renouvela pour la seconde fois, lorsque Notre-Dame remonta dans le ciel, au moment où Lucie s'écria :

    « Elle s'en va ! Elle s'en va ! »

    « À cet instant, rapporte Maria dos Anjos, ma mère sentit le même parfum que celui du 19 août ! »

    Puis Lucie cria :

    « Regardez le soleil ! »

    « Ouvrant alors les mains, raconte Lucie, Notre-Dame les fit se réfléchir sur le soleil et, pendant qu'Elle s'élevait, le reflet de sa propre lumière continuait à se projeter sur le soleil. »
    « Ce fut alors que l'on put regarder parfaitement le soleil, rapporte le père de Jacinthe et de François, sans en être incommodé. On aurait dit qu'il s'éteignait et se rallumait, tantôt d'une manière, tantôt d'une autre. Il lançait des faisceaux de lumière, de-ci, de-là, et peignait tout de différentes couleurs : les arbres, les gens, le sol, l'air. Mais la grande preuve du miracle était que le soleil ne faisait pas mal aux yeux. »

    Nul n'aurait pu imaginer ce qui survint alors : le soleil eut quelques secousses puis se mit à tourner sur lui-même.

    « Tout le monde demeurait immobile. Tout le monde se taisait... Tous regardaient le ciel. À un certain moment, le soleil s'arrêta, et puis recommença à danser, à tournoyer ; il s'arrêta encore une fois, et se remit encore une fois à danser, jusqu'au moment, enfin, où il parut se détacher du ciel et s'avancer sur nous. Ce fut un instant terrible ! »

    Pèlerins lors de l'apparition du 13 octobre 1917 à FatimaQuelques pèlerins durant la danse du soleil.

    Maria Carreira décrit dans les mêmes termes la stupéfiante chute du soleil :

    « Il produisait différentes couleurs : jaune, bleu, blanc ; et il tremblait, tremblait tellement ! il semblait une roue de feu qui allait tomber sur la foule. On criait : “ Ô Jésus ! nous allons tous mourir ! ” “ Ô Jésus ! nous mourons tous ! ” D'autres s'écriaient : “ Notre-Dame, au secours ! ” Et ils récitaient l'acte de contrition. Il y avait même une dame qui faisait sa confession générale, et disait à haute voix : “ J'ai fait ceci, j'ai fait cela... et cela encore ! ”

    « Finalement, le soleil s'arrêta, et tous poussèrent un soupir de soulagement. Nous étions vivants, et le miracle annoncé par les enfants avait eu lieu. »

    La promesse de Notre-Dame s'était réalisée à la lettre. Tous avaient vu. Maria Rosa aussi ! Son témoignage fut donc d'autant plus probant que son opposition avait été, depuis le début, tenace et systématique.

    « Maintenant, déclarait-elle, on ne peut pas ne pas y croire ; car le soleil, personne ne peut y toucher. »

    Durant les dix minutes où la foule put contempler le grandiose miracle cosmique, les trois voyants jouissaient d'un spectacle différent. La Vierge Marie réalisait pour eux ses promesses du 19 août et du 13 septembre. Il leur fut donné d'admirer, en plein ciel, trois tableaux successifs. Écoutons Lucie :

    LA VISION DE LA SAINTE FAMILLE

    Vision de la Sainte-Famille le 13 octobre 1917 à Fatima

    « Notre-Dame ayant disparu dans l'immensité du firmament, nous avons vu, à côté du soleil, Saint Joseph avec l'Enfant-Jésus et Notre-Dame vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l'Enfant-Jésus semblaient bénir le monde avec des gestes qu'ils faisaient de la main en forme de croix. »

    LA VISION DE NOTRE-DAME DES DOULEURS

    « Peu après, cette Apparition ayant cessé, j'ai vu Notre-Seigneur, et Notre-Dame qui me donnait l'impression d'être Notre-Dame des Douleurs. Notre-Seigneur semblait bénir le monde, de la même manière que Saint Joseph. »

    LA VISION DE NOTRE-DAME DU MONT-CARMEL

    La vision de Notre-Dame du Mont-Carmel

    « Cette Apparition disparut, et il me sembla voir encore Notre-Dame sous l'aspect de Notre-Dame du Carmel, parce qu'Elle avait quelque chose qui pendait de sa main. » Ce “ quelque chose ” était le scapulaire.

    Lorsque le soleil reprit sa place, mais pâle et sans éclat, se produisit un fait inexplicable naturellement. Tous ces gens, qui avaient été trempés par la pluie, se trouvèrent soudain, avec joie et stupéfaction, complètement secs. La Très Sainte Vierge avait ainsi multiplié les merveilles, en Mère attentive et bienfaisante, pour confirmer la vérité des affirmations des enfants.

    On remarqua aussi avec étonnement et soulagement que, dans la masse des gens qui empruntèrent des moyens de transport si nombreux et si divers, pas un seul accident ne fut à déplorer ni un seul désordre à enregistrer.

    « Alors, raconte le docteur Carlos Mendès, je pris Lucie dans mes bras pour la porter jusqu'à la route. Ainsi, mon épaule fut la première tribune d'où elle a prêché le message que venait de lui confier Notre-Dame du Rosaire.

    « Avec un grand enthousiasme et une grande foi, elle criait :

    – Faites pénitence ! Faites pénitence ! Notre-Dame veut que vous fassiez pénitence. Si vous faites pénitence, la guerre finira... »

    Faire pénitence, en portugais, équivaut à “ se convertir ”, “ revenir à Dieu ”,“ fuir le péché ”, et non “ faire des pénitences, des mortifications ”.

    « Elle paraissait inspirée... C'était vraiment impressionnant de l'entendre. Sa voix avait des intonations comme la voix d'un grand prophète. »

    Aussitôt après le miracle, les témoins harcelèrent de nouveau les voyants d'innombrables questions. Autour d'eux, la foule des curieux était comme une fourmilière.

    « Un souvenir que j'ai conservé de ce jour, rapporte Lucie, est que j'arrivai à la maison sans mes nattes, qui me tombaient plus bas que la ceinture. Je me rappelle le mécontentement de ma mère quand elle me vit avec encore moins de cheveux que François ! Qui me les a volés ? Je ne sais pas. Dans la foule qui nous serrait, il ne manquait pas de ciseaux ni de voleurs. Mon foulard, lui, aurait pu se perdre facilement, sans qu'il fût volé. Mes tresses avaient été pas mal écourtées les deux derniers mois. Patience ! Rien ne m'appartient. Tout appartient à Dieu. Qu'Il en dispose donc comme il Lui plaît ! »

    Une telle presse autour des trois petits et cette avalanche de questions avaient commencé dès le matin et n'avaient pas cessé depuis, sans leur laisser le moindre instant de répit. Ils passèrent ensemble l'après-midi de cette journée, mais la multitude cherchait à les voir et à les observer, comme s'ils étaient des bêtes curieuses. Le soir, ils étaient épuisés.

    « Plusieurs personnes qui n'avaient pu m'interroger, dit Lucie, restèrent jusqu'au lendemain à attendre leur tour. Quelques-uns voulurent encore me parler à la veillée. Mais moi, vaincue par la fatigue, je me laissai tomber sur le plancher pour dormir. » (...)

    Extraits de Francisco et Jacinta, si petits et si grands !,
    Sœur Françoise de la Sainte Colombe, p. 265-276

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  • (Exclusif) Müller écrit à Duka : Fernandez va contre la doctrine catholique, et avec lui, il y a le pape

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    De Settimo Cielo (Sandro Magister) :

    Exclusif : Müller écrit à Duka : Fernandez va contre la doctrine catholique, et avec lui, il y a le pape

    Votre Éminence, cher frère cardinal Dominik Duka,

    J’ai lu avec grand intérêt la réponse du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) à votre “dubia” sur l’exhortation apostolique post-synodale “Amoris Laetitia” (”Risposta a una serie di domande”, ci-après “Risposta”) et je voudrais partager avec vous mon évaluation.

    L’un des doutes (”dubia”) que vous avez présentés au DDF concerne l’interprétation d’”Amoris Laetitia”, donnée dans un document des évêques de la région de Buenos Aires du 5 septembre 2016, qui permet l’accès aux sacrements de la confession et de l’Eucharistie aux personnes divorcées qui ont contracté une seconde union civile, même si elles continuent à vivre comme mari et femme, sans avoir l’intention de changer de vie. La “Risposta” affirme que ce texte de Buenos Aires appartient au magistère pontifical ordinaire, ayant été accepté par le Pape lui-même. François a en effet affirmé que l’interprétation proposée par les évêques de Buenos Aires est la seule interprétation possible d’”Amoris Laetitia”. Par conséquent, la “Risposta” indique que le texte de Buenos Aires doit recevoir un assentiment religieux de l’intelligence et de la volonté, comme les autres textes du Magistère ordinaire du Pape (cf. “Lumen Gentium” 25,1).

    Tout d’abord, il est nécessaire de clarifier, du point de vue de l’herméneutique générale de la foi catholique, quel est l’objet de cet assentiment de l’intelligence et de la volonté que tout catholique doit offrir au magistère authentique du Pape et des évêques. Dans toute la tradition doctrinale, et en particulier dans “Lumen Gentium” 25, cet assentiment religieux se réfère à la doctrine de la foi et des mœurs qui reflète et garantit toute la vérité de la révélation. Les opinions privées des papes et des évêques sont expressément exclues du magistère. Toute forme de positivisme magistériel contredit également la foi catholique, car le magistère ne peut enseigner ce qui n’a rien à voir avec la révélation, et ce qui contredit spécifiquement la Sainte Écriture (“norma normans non normata”), la tradition apostolique et les décisions définitives antérieures du magistère lui-même (“Dei Verbum” 10 ; cf. DH 3116- 3117).

    Y a-t-il un assentiment religieux à rendre au texte de Buenos Aires ? Sur la forme, il est déjà contestable d’exiger l’assentiment de l’intelligence et de la volonté à une interprétation théologiquement ambiguë d’une conférence épiscopale partielle (la région de Buenos Aires), qui interprète à son tour une déclaration d’”Amoris Laetitia”e qui requiert d’être expliquée et dont la cohérence avec l’enseignement du Christ (Mc 10,1-12) est discutable.

    Le texte de Buenos Aires semble en discontinuité au moins avec les enseignements de Jean-Paul II (“Familiaris Consortio” 84) et de Benoît XVI (“Sacramentum Caritatis” 29). Et, bien que la “Risposta” ne le dise pas, les documents du magistère ordinaire de ces deux papes doivent aussi recevoir un assentiment religieux de l’intelligence et de la volonté.

    Cependant, la “Risposta” soutient que le texte de Buenos Aires propose une interprétation d’”Amoris Laetitia” en continuité avec les papes précédents. Est-ce bien le cas ?

    Examinons d’abord le contenu du texte de Buenos Aires, qui est résumé dans la “Risposta”. Le paragraphe décisif de la “Risposta” se trouve dans la réponse à la troisième question. Là, après avoir dit que Jean-Paul II et Benoît XVI permettaient déjà l’accès à la communion lorsque les divorcés-remariés acceptaient de vivre dans la continence, on indique la nouveauté de François:

    “François maintient la proposition de la pleine continence pour les personnes divorcées et remariées (civilement) dans une nouvelle union, mais admet qu’il peut y avoir des difficultés à la pratiquer et permet donc, dans certains cas et après un discernement approprié, l’administration du sacrement de la réconciliation même si l’on ne parvient pas à être fidèle à la continence proposée par l’Église” [souligné dans le même texte].

    En soi, la phrase “même si l’on ne parvient pas à être fidèle à la continence proposée par l’Église” peut être interprétée de deux manières. La première : ces personnes divorcées essaient de vivre dans la continence, mais, compte tenu des difficultés et à cause de la faiblesse humaine, elles n’y parviennent pas. Dans ce cas, la “Risposta” pourrait s’inscrire dans la continuité de l’enseignement de saint Jean-Paul II. La seconde : ces personnes divorcées n’acceptent pas de vivre dans la continence et n’essaient même pas de le faire (il n’y a pas d’intention d’amendement), étant donné les difficultés qu’elles rencontrent. Dans ce cas, il y aurait une rupture avec le magistère précédent.

    Tout semble indiquer que la “Risposta” se réfère ici à la seconde possibilité. En fait, cette ambiguïté est résolue dans le texte de Buenos Aires qui sépare le cas où la continence est tentée (n.5) des autres cas où la continence n’est même pas tentée (n.6). Dans ce dernier cas, les évêques de Buenos Aires disent : “Dans d’autres circonstances plus complexes, et lorsqu’une déclaration de nullité n’a pu être obtenue, l’option mentionnée [tentative de vivre dans la continence] peut en fait ne pas être réalisable”.

    Il est vrai que cette phrase contient une autre ambiguïté, en affirmant : “et lorsque la déclaration de nullité n’a pu être obtenue”. Certains, notant que le texte ne dit pas “et quand le mariage était valide”, ont limité ces cas complexes à ceux où, même si le mariage est nul pour des raisons objectives, ces raisons ne peuvent pas être prouvées devant le for ecclésial. Comme nous le voyons, bien que le pape François ait présenté le document de Buenos Aires comme la seule interprétation possible d’”Amoris Laetitia”, la question herméneutique n’est pas résolue, car il existe encore diverses interprétations du document de Buenos Aires. En fin de compte, ce que nous observons, que ce soit dans la “Risposta” ou dans le texte de Buenos Aires, c’est un manque de précision dans la formulation, qui peut permettre des interprétations alternatives.

    Quoi qu’il en soit, en laissant de côté ces imprécisions, ce que veulent dire le texte de Buenos Aires et la “Risposta”, semble clair. On pourrait le formuler ainsi : il existe des cas particuliers où, après un temps de discernement, il est possible de donner l’absolution sacramentelle à un baptisé qui, ayant contracté un mariage sacramentel, a des relations sexuelles avec une personne avec laquelle il vit une seconde union, sans que le baptisé doive prendre la résolution de ne pas continuer à avoir ces relations sexuelles, soit parce qu’il discerne que ce n’est pas possible pour lui, soit parce qu’il discerne que ce n’est pas la volonté de Dieu pour lui.

    Voyons tout d’abord si cette déclaration peut être en continuité avec les enseignements de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI. L’argument de la “Risposta” selon lequel Jean-Paul II a déjà admis à la communion certains de ces divorcés et que François ne fait donc qu’un pas dans la même direction ne tient pas. En effet, la continuité n’est pas à rechercher dans le fait que quelqu’un soit autorisé à recevoir la communion, mais dans le critère d’admission. En effet, Jean-Paul II et Benoît XVI admettent à la communion des personnes qui, pour des raisons sérieuses, vivent ensemble sans avoir de relations sexuelles. Mais ils ne le permettent pas lorsque ces personnes ont habituellement des relations sexuelles, parce qu’il y a là un péché objectivement grave, dans lequel les personnes veulent rester, et qui, en attaquant le sacrement du mariage, acquiert un caractère public. La rupture entre l’enseignement du document de Buenos Aires et le magistère de Jean-Paul II et de Benoît XVI est perceptible si l’on considère l’essentiel, qui est, comme je l’ai dit, le critère d’admission aux sacrements.

    Pour être plus clair, imaginons que, par souci d’absurdité, un futur document de le DDF présente un argument similaire dans le cas de l’avortement, en disant : “Les Papes Jean-Paul II, Benoît XVI et François ont déjà autorisé l’avortement dans certains cas, par exemple lorsque la mère a un cancer de l’utérus et que ce cancer doit être traité ; maintenant, il est autorisé dans d’autres cas, par exemple en cas de malformation du fœtus, dans la continuité de ce qu’ils ont enseigné”. On voit bien le caractère fallacieux de cet argument. Le cas d’une opération pour un cancer de l’utérus est possible parce qu’il ne s’agit pas d’un avortement direct, mais d’une conséquence involontaire d’une action curative sur la mère (ce que l’on a appelé le principe du double effet). Il n’y aurait pas continuité, mais discontinuité entre les deux doctrines, car la seconde nie le principe qui régissait la première position, et qui soulignait le caractère erroné de tout avortement direct.

    Cependant la difficulté de l’enseignement de la “Risposta” et du texte de Buenos Aires ne réside pas seulement dans sa discontinuité avec l’enseignement de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI. En effet, cette formulation s’oppose à d’autres enseignements de l’Église, qui ne sont pas seulement des affirmations du magistère ordinaire, mais qui ont été enseignés de manière définitive comme appartenant au dépôt de la foi.

    Le Concile de Trente enseigne en effet les vérités suivantes : la confession sacramentelle de tous les péchés graves est nécessaire au salut (DH 1706-1707) ; vivre dans une seconde union comme mari et femme alors que le lien conjugal existe est un péché grave d’adultère (DH 1807) ; une condition pour donner l’absolution est la contrition du pénitent, qui comprend la douleur du péché et la résolution de ne plus pécher (DH 1676) ; il n’est pas impossible à toute personne baptisée d’observer les préceptes divins (DH 1536,1568). Toutes ces affirmations ne requièrent pas seulement un assentiment religieux, mais doivent être crues avec une foi ferme, comme étant contenues dans la révélation, ou au moins acceptées et tenues fermement comme des vérités proposées par l’Église de manière définitive. En d’autres termes, il ne s’agit plus d’un choix entre deux propositions du Magistère ordinaire, mais de l’acceptation d’éléments constitutifs de la doctrine catholique.

    Le témoignage de Jean-Paul II, de Benoît XVI et du Concile de Trente est, en fait, redirigé vers le témoignage clair de la Parole de Dieu, que le Magistère sert. C’est sur ce témoignage que doit se fonder toute la pastorale des catholiques qui vivent en secondes noces après un divorce civil, car seule l’obéissance à la volonté de Dieu peut servir au salut des personnes. Jésus dit : “Celui qui répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère à son égard. La femme aussi commet un adultère lorsqu’elle répudie son mari et en épouse un autre” (Mc 10, 11s). Et la conséquence est la suivante : “Ni les fornicateurs, ni les adultères… n’hériteront du royaume de Dieu” (1 Co 6,10). Cela signifie également que ces personnes baptisées ne sont pas dignes de recevoir la Sainte Communion avant d’avoir reçu l’absolution sacramentelle, qui à son tour exige le repentir de ses péchés, ainsi que la résolution de s’amender à partir de ce moment. Il ne s’agit pas ici d’un manque de miséricorde, bien au contraire. En effet, la miséricorde de l’Évangile ne consiste pas à tolérer le péché, mais à régénérer le cœur des fidèles pour qu’ils puissent vivre selon la plénitude de l’amour que le Christ a vécu et qu’il nous a appris à vivre.

    Il s’ensuit que ceux qui rejettent l’interprétation d’”Amoris Laetitia” proposée par le texte de Buenos Aires et la “Risposta” ne peuvent pas être accusés de dissidence. En effet, ce n’est pas qu’ils voient une opposition entre ce qu’ils comprennent et ce que le Magistère enseigne, mais ils voient une opposition entre différents enseignements du même Magistère, dont l’un a déjà été affirmé de manière définitive par le Magistère. Saint Ignace de Loyola nous invite à considérer que ce que nous voyons comme blanc est noir si l’Église hiérarchique en décide ainsi. Mais saint Ignace ne nous invite pas à croire, en nous appuyant sur le Magistère, que ce que le Magistère lui-même nous a dit auparavant, et de manière définitive, être noir est désormais blanc.

    En outre, les difficultés soulevées par le texte de la “Risposta” ne s’arrêtent pas là. En effet, la “Risposta” va au-delà de ce qui est affirmé dans “Amoris Laetitia” et dans le document de Buenos Aires sur deux points graves.

    Le premier touche à la question de qui décide de la possibilité d’administrer l’absolution sacramentelle au terme du chemin de discernement ? Dans le “dubium”, que vous avez présenté à la DDF, cher frère, vous proposez plusieurs alternatives qui vous semblent possibles : ce pourrait être le curé, le vicaire épiscopal, le pénitencier…. Mais la solution donnée par la “Risposta” a dû être pour vous une vraie surprise que vous ne pouviez même pas imaginer. En effet, selon le DDF, la décision finale doit être prise en conscience par chaque fidèle (n.5). Il faut en déduire que le confesseur se limite à obéir à cette décision en conscience. Il est frappant de constater qu’il est dit que la personne doit “se placer devant Dieu et lui exposer sa propre conscience, avec ses possibilités et ses limites” (ibid.). Si la conscience est la voix de Dieu dans l’homme (“Gaudium et Spes” 36), on ne comprend pas bien ce que veut dire “placer sa propre conscience devant Dieu”. Il semble qu’ici la conscience soit plutôt le point de vue privé de chaque individu, qui se place ensuite devant Dieu.

    Mais laissons cela de côté pour nous pencher sur l’affirmation surprenante du texte de le DDF. Il s’avère que les fidèles décident eux-mêmes de recevoir ou non l’absolution, et que le prêtre n’a qu’à accepter cette décision ! Si cela s’applique de manière générale à tous les péchés, le sacrement de la réconciliation perd son sens catholique. Ce n’est plus l’humble demande de pardon de celui qui se présente devant un juge miséricordieux, qui reçoit l’autorité du Christ lui-même, mais l’absolution de soi-même après avoir exploré sa propre vie. On n’est pas loin d’une vision protestante du sacrement, condamnée par Trente, lorsqu’elle insiste sur le rôle du prêtre comme juge dans la confession (cf. DH 1685 ; 1704 ; 1709). L’Évangile affirme, en se référant au pouvoir des clés : “Tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel” (Mt 16,19). Mais l’Évangile ne dit pas : “ce que les hommes décident en conscience de délier sur la terre sera délié au ciel”. Il est surprenant que le DDF ait pu présenter à la signature du Saint-Père, au cours d’une audience, un texte comportant une telle erreur théologique, compromettant ainsi l’autorité du Saint-Père.

    La surprise est d’autant plus grande que la “Risposta” tente de s’appuyer sur Jean-Paul II pour soutenir que la décision appartient à chaque fidèle, tout en ignorant que le texte de Jean-Paul II est directement opposé à la “Risposta”. En effet, la “Risposta” cite “Ecclesia de Eucharistia” 37b, où il est dit, dans le cas de la réception de l’Eucharistie : “Évidemment, le jugement sur l’état de grâce appartient au seul intéressé, puisqu’il s’agit d’un jugement de conscience”. Mais voyons la phrase que Jean-Paul II ajoute aussitôt et que la “Risposta” ne mentionne pas, et qui est l’idée principale du paragraphe cité de “Ecclesia de Eucharistia” : “Toutefois, en cas de comportement extérieur gravement, manifestement et durablement contraire à la norme morale, l’Église, dans son souci pastoral du bon ordre communautaire et par respect pour le Sacrement, ne peut pas ne pas se sentir concernée. Cette situation de contradiction morale manifeste est traitée par la norme du Code de Droit canonique sur la non-admission à la communion eucharistique de ceux qui « persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste »” (ibid).

    Comme on peut le voir, le DDF a sélectionné une partie mineure du texte de saint Jean-Paul II et a omis la partie principale, qui est opposée à l’argument de le DDF. Si le DDF veut présenter un enseignement contraire à celui de saint Jean-Paul II, le moins qu’elle puisse faire est de ne pas essayer d’utiliser le nom et l’autorité du saint Pontife. Il vaudrait mieux reconnaître honnêtement que, selon le DDF, Jean-Paul II s’est trompé dans cet enseignement de son Magistère.

    La deuxième nouveauté incluse dans la “Risposta” est que chaque diocèse est encouragé à produire ses propres directives pour ce processus de discernement. Il en découle une conclusion : si les directives sont différentes, certaines personnes divorcées pourront recevoir l’Eucharistie selon les directives d’un diocèse et non selon celles d’un autre. Or, l’unité de l’Église catholique signifie depuis les temps les plus anciens l’unité dans la réception de l’Eucharistie : en mangeant le même pain, nous sommes le même corps (cf. 1 Co 10, 17). Si un fidèle catholique peut communier dans un diocèse, il peut communier dans tous les diocèses qui sont en communion avec l’Église universelle. C’est là l’unité de l’Église qui se fonde et s’exprime dans l’Eucharistie. Par conséquent, le fait qu’une personne puisse recevoir la communion dans une église locale et ne puisse pas recevoir la communion dans une autre est une définition exacte du schisme. Il est impensable que la “Risposta” de la DDF veuille promouvoir une telle chose, mais tels seraient les effets probables de l’adoption de son enseignement.

    Face à toutes ces difficultés, quelle est l’issue pour les fidèles qui veulent rester fidèles à la doctrine catholique ? J’ai souligné précédemment que le texte de Buenos Aires et celui de la “Risposta” ne sont pas précis. Ils ne disent pas clairement ce qu’ils veulent dire, et laissent donc ouvertes d’autres interprétations, aussi improbables soient-elles. Cela laisse place à des doutes quant à leur interprétation. D’autre part, la manière dont la “Risposta” note l’approbation du Saint Père, par une simple signature datée en bas de page, est inhabituelle. La formule habituelle serait : “Le Saint-Père approuve le texte et ordonne (ou permet) la publication”, mais rien de tout cela n’apparaît dans cet “Appunto” peu soigné. Cela ouvre encore un doute sur l’autorité de la “Risposta”.

    Ces questions nous permettent de soulever un nouveau “dubium”: existe-t-il des cas dans lesquels, après un temps de discernement, il est possible de donner l’absolution sacramentelle à un baptisé qui a des relations sexuelles avec une personne avec laquelle il vit en seconde union, si ce baptisé ne veut pas prendre la résolution de ne plus avoir ces relations?

    Cher frère, tant que ce “dubium” n’est pas résolu, l’autorité de la réponse à votre “dubia” et de la lettre de Buenos Aires reste en suspens, étant donné l’imprécision qu’elles reflètent. Cela ouvre une petite place à l’espoir qu’il y aura de réponse negative à ce “dubium”. Les bénéficiaires ne seraient pas en premier lieu les fidèles, qui de toute façon ne seraient pas obligés d’accepter une réponse positive au “dubium” comme contredisant la doctrine catholique. Le principal bénéficiaire serait l’autorité répondant au “dubium”, qui serait préservée intacte, puisqu’elle ne demanderait plus aux fidèles un assentiment religieux pour des vérités contraires à la doctrine catholique.

    En espérant que cette explication clarifiera le sens de la réponse que vous avez reçue du DDF, je vous adresse mes salutations fraternelles “in Domino Iesu”,

    Card. Gerhard Ludwig Müller, Rome

  • Le lauréat norvégien du prix Nobel de littérature s'est converti au catholicisme en 2013. Ses œuvres respirent la transcendance.

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    De Kath.Net/News :

    Le lauréat norvégien du prix Nobel de littérature s'est converti au catholicisme en 2013. Ses œuvres respirent la transcendance.

    11 octobre 2023

    Par Petra Knapp

    Linz (kath.net /pk) Ses « pièces de théâtre innovantes » et sa prose donnent « une voix à l'indicible ». C'est ainsi que l'Académie suédoise de Stockholm a justifié l'attribution cette année du prix Nobel de littérature à Jon Fosse. Le prix décerné à l'auteur norvégien, qui affirme qu'un grave accident dans son enfance a fait de lui un écrivain, a été une surprise pour beaucoup.

    Cela fait plus d'une décennie que la maigre littérature de Fosse n'a pas été inscrite à la programmation des théâtres germanophones et n'a pas été célébrée avec enthousiasme. Depuis, la situation est plutôt calme pour l'auteur, qui vit à la fois à Oslo et à Hainburg, près de Vienne.

    Il est également surprenant que le prix décerné à l'écrivain né en 1959 ait mis en lumière le monde de la transcendance et de la religion. Pour le dogmatique viennois Jan-Heiner Tück, c’est « le signe que la présence culturelle de la religion résiste à la sécularisation ». Il y a « une présence constante de thèmes religieux » dans l’œuvre de Fosse, a-t-il expliqué dans une interview à « domradio.de ».

    La religion a accompagné l'auteur de 64 ans dès son plus jeune âge. Il a grandi dans une famille d'agriculteurs appartenant aux Quakers, un mouvement de renouveau chrétien. À la vingtaine, il s’est tourné plus profondément vers la foi chrétienne et s’est converti au catholicisme en 2013.

    Enfant, a déclaré Fosse, il a vécu une expérience existentielle qui a ensuite eu une forte influence sur lui. Il a glissé avec une bouteille à la main et s'est coupé les poignets. «Je crois encore aujourd'hui que je suis devenu écrivain grâce à cet accident», dit l'auteur. « La perspective principale de mes textes est celle de quelqu’un qui se trouve à la frontière entre la vie et la mort. »

    Plus tard, il se passionnera particulièrement pour le mysticisme chrétien de Maître Eckhart. Son épouse a contribué à l'entrée de Fosse dans l'Église catholique, affirme le dogmatique viennois Tück. "Je sais que sa femme, qui était catholique et qui avait également une dévotion particulière pour les icônes et une spiritualité mariale, l'a évidemment influencé à se convertir à l'Église catholique."

    Tück voit dans les textes de l'auteur norvégien « une attitude catholique envers le monde qui laisse calmement, calmement les choses dans le monde s'exprimer », par exemple dans le roman « Je suis un autre », qui ne contient aucune phrase au sens complet. arrêt.

    « Tout comme la respiration est essentielle à la vie, le mouvement d’écriture est également un mouvement sans fin. Des prières latines comme le Pater noster ou l'Ave Maria s'inscrivent alors dans ce mouvement d'écriture. Quand on s’implique dans ce mouvement lent du langage, on entre presque dans une atmosphère de prière.

    Les œuvres de Fosse sont diverses. Il est dramaturge, poète, auteur de prose et de livres pour enfants, essayiste et traducteur. Dans le livre « Le secret de la foi », Vosse raconte son acceptation dans l'Église catholique. En 2015, il a révélé sa vie spirituelle dans une interview avec « Deutschlandfunk ». À l’âge de 23 ou 24 ans, se souvient-il, il est devenu une personne « religieuse ». Il dit du protestantisme qu’il voulait « faire disparaître le mysticisme et la poésie de l’Église et de la foi ». « Avec pour résultat qu’aujourd’hui, à notre époque éclairée, personne ne peut plus croire littéralement. »

    La foi doit être vécue « comme un mystère », « non comme quelque chose d’objectif, comme un fait mondain », souligne Fosse dans l’interview. Il était membre de longue date de l'Église évangélique norvégienne ; Les Quakers, dont il a été membre jusqu’en 2013, lui semblaient être une « porte de sortie », mais il cherchait et s’est engagé pendant des décennies dans l’Église catholique.

    « D’une part, la distance entre les réunions silencieuses quakers – sans prêtres, sans sacrements, sans liturgie – et le « théâtre » de l’Église catholique semblait assez grande », dit-il. « D’un autre côté, elle ne l'est pas – car au centre de la foi quaker se trouve ce qu’ils appellent le Dieu intérieur, ou la lumière intérieure, qui, comme le croient les Quakers, est la lumière de Dieu intérieur d’une personne. A travers les rencontres, vous essayez de vous rapprocher le plus possible du silence, de la lumière intérieure en vous - et chez les autres, bien sûr. Et dans le catholicisme, on essaie de se rapprocher de Dieu par la communion.

    Dans les années 80, Fosse commence à lire Maître Eckhart et son cœur se met à battre pour l’Église catholique. "Je me suis dit : s'il pouvait être catholique, alors je peux l'être aussi !" En Autriche, l'auteur norvégien et son épouse assistent depuis sa conversion aux offices catholiques à Vienne et à Hainburg, ainsi qu'à Oslo, où l'église catholique L'Église compte environ 5 000 membres.

    La grande différence est qu'en Norvège, il n'y a presque que des étrangers à la foire, comme des Polonais, des Asiatiques ou des Latino-Américains. Ici en Autriche, les choses sont différentes, dit-il à « Deutschlandfunk ». Fosse dit qu'il peut comprendre qu'en Autriche, de plus en plus de personnes quittent l'Église catholique. En tant qu'Autrichien, cela aurait pu lui arriver aussi.

  • Un nouveau livre rend hommage au cardinal Pell en tant que champion de l'orthodoxie

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    Du Catholic World Report :

    Un nouveau livre rend hommage au cardinal Pell en tant que champion de l'orthodoxie

    Pell Contra Mundum, édité par le Père Robert A. Sirico, contient des discours prononcés par Pell dans les derniers mois de sa vie, ainsi que des essais sur sa vie et son héritage.

    10 octobre 2023

    Bien que le cardinal Pell n'ait eu que 81 ans, sa mort en janvier 2023 a été une surprise. Il est déjà très regretté. Cet ancien joueur de rugby australien, robuste (1,80 m), était un cardinal au franc-parler courageux, un confesseur et un défenseur de la tradition catholique.

    Pell Contra Mundum est un mémorial de son héritage en tant que champion de l'orthodoxie en ces temps de confusion morale et théologique.

    La publication comprend trois discours du cardinal Pell, prononcés au cours de ses six derniers mois, et quatre essais d'une sélection de ses collègues dans la foi : Oswald Cardinal Gracias, Danny Casey, le Révérend Robert Sirico et George Weigel. Ces réflexions mettent en lumière un cardinal-archevêque qui n'a pas eu peur de défier ceux qui tentaient de refaire l'Église à l'image de "l'esprit du temps". (Tous les textes sont en anglais, italien, espagnol et français).

    Le titre, Pell Contra Mundum ("contre le monde"), fait référence à saint Athanase (293-373 apr. J.-C.), le grand héros de l'orthodoxie chrétienne du quatrième siècle, qui a été exilé et emprisonné à de nombreuses reprises. Athanase a refusé de capituler devant la majorité des évêques, des dirigeants et des théologiens de son époque, qui avaient été dupés par l'hérésie arienne, qui rejetait la divinité du Christ.

    Pell a toujours été clair sur le fait que la question théologique de notre époque est également christologique : Jésus est Dieu et ses enseignements (sur le mariage, par exemple) sont vrais et inaltérables. Athanase et Pell ont confirmé de manière impopulaire l'enseignement catholique constant, ce qui est leur prérogative : Le Christ a établi son Église et l'a confiée à ses apôtres et à leurs successeurs (les évêques), dont la mission est de sauvegarder les enseignements du Christ sans déviation.

    Dans le premier essai, Oswald Cardinal Garcias résume brièvement la vie de George Cardinal Pell, lui attribuant le titre de "martyr blanc" pour son témoignage en tant que confesseur de la foi. Le cardinal Garcias rappelle les fausses accusations portées contre Pell et son emprisonnement injuste à l'isolement pendant 404 jours, au cours desquels Pell a rédigé son Journal de prison, que George Weigel qualifie de "classique spirituel" contemporain.

    Danny Casey travaillait avec le cardinal depuis 2003 à Sydney et a suivi Pell à Rome lorsque le pape François l'a nommé préfet du Secrétariat à l'économie du Vatican. M. Casey a aidé M. Pell à effectuer des réformes importantes à la Banque du Vatican et décrit les scandales financiers auxquels Mgr Pell a dû faire face (et qui persistent) au Vatican au cours des 14 dernières années.

    Sirico et Weigel complètent le récit et relient l'histoire du travail de Pell et ses centres d'intérêt.

    Le joyau de ce livre se trouve dans les propres mots de Pell. Dans un discours prononcé au Campion College, en Australie, il a encouragé les étudiants catholiques des arts libéraux à ignorer les railleries et les moqueries de la société "réveillée" et à ne pas avoir peur d'apprendre et de préserver la tradition occidentale : "inculquer l'amour et la fierté de notre tradition, tout comme nous aimons nos familles tout en reconnaissant leurs échecs". Dans un dernier discours, trois jours avant sa mort, il a honoré la mémoire des papes Jean-Paul II et Benoît XVI, en tant que "vrais chrétiens" qui "étaient optimistes", qui "comprenaient l'importance des sacrements [en particulier l'Eucharistie]" et qui "comprenaient le rôle du successeur de Pierre dans la vie de l'Église catholique".

    En ce qui concerne le projet de synodalité, qui a fait l'objet d'un essai publié post-mortem, Pell a jeté le gant aux pieds de ses frères évêques : "Les synodes doivent choisir s'ils sont les serviteurs et les défenseurs de la tradition apostolique sur la foi et la morale, ou si leur discernement les oblige à affirmer leur souveraineté sur l'enseignement catholique... Jusqu'à présent, la voie synodale a négligé, voire dévalorisé le Transcendant, couvert la centralité du Christ par des appels à l'Esprit Saint, et encouragé le ressentiment, en particulier parmi les participants".

    Mgr Pell s'est montré étonnamment optimiste, voire humoristique, dans sa défiance à l'égard de ceux qui veulent réinventer l'Église. Il a reconnu que de nombreux catholiques fidèles travaillaient pour le bien et les a encouragés à rester fidèles à la tradition. "Les guerres culturelles se poursuivent", a-t-il fait remarquer aux étudiants du Campion College, "et si nos pertes sont considérables, le terrain n'a pas été perdu. Les nombreuses victimes du chaos seront de plus en plus ouvertes à notre message et apprécieront votre aide."

    Pell est décédé, mais l'hommage qui lui est rendu est une proclamation stimulante : Qui va maintenant défendre les vérités de notre foi que Pell a défendues avec tant d'audace ? Que la vie de Pell soit une source d'inspiration pour tous les évêques et cardinaux qui travaillent dans la fidélité au Magistère. Que le martyr blanc, George Pell, vous donne du courage et de l'espoir !

    Pell Contra Mundum
    Édité par Robert A. Sirico
    Connor Court Publishing, septembre 2023
    Broché, 240 pages