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Foi - Page 258

  • Les investissements financiers du Saint-Siège ne pourront plus contredire les principes fondamentaux de l'enseignement catholique

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    De Catholic News Agency (Hannah Brockhaus) :

    Une nouvelle politique pour les investissements financiers du Saint-Siège et de l’État du Vatican stipule que les investissements du Vatican ne peuvent pas contredire l'enseignement catholique

    19 juillet 2022

    Une réglementation du Vatican publiée mardi indique que les investissements financiers du Saint-Siège ne peuvent pas contredire l'enseignement catholique.

    La réglementation stipule que les investissements du Vatican doivent "être alignés sur les enseignements de l'Église catholique, avec des exclusions spécifiques pour les investissements financiers qui contredisent ses principes fondamentaux, tels que le caractère sacré de la vie ou la dignité de l'être humain ou le bien commun."

    Les lignes directrices précisent également que les investissements du Saint-Siège et des entités connexes doivent viser à contribuer à un monde plus juste et plus durable et à générer un rendement suffisant de manière durable.

    La politique, qui poursuit la réforme des finances du Vatican engagée par le pape François, entre en vigueur le 1er septembre.

    Les investissements seront effectués par l'intermédiaire d'APSA, le gestionnaire du trésor et de la fortune souveraine du Saint-Siège, et supervisés par un comité d'éthique composé de quatre professionnels de la finance et dirigé par le cardinal Kevin Farrell.

    Selon la nouvelle politique pour les investissements financiers du Saint-Siège et de l’État du Vatican, le Vatican et les entités apparentées ne peuvent pas investir dans des produits et des technologies liés à "la pornographie et la prostitution, les jeux d'argent, l'industrie de l'armement et de la défense, les centres de santé favorables à l'avortement et les laboratoires ou sociétés pharmaceutiques qui fabriquent des produits contraceptifs et/ou travaillent avec des cellules souches embryonnaires".

    Les industries qui, selon la politique, doivent être évitées pour les investissements, mais ne sont pas interdites, comprennent le pétrole et les mines, l'énergie nucléaire et les boissons alcoolisées.

    Les entités du Vatican disposeront d'un délai de grâce d'un an pour se défaire des investissements existants qui ne sont pas conformes aux nouvelles politiques.

    En avril 2021, une émission d'investigation italienne a accusé le trésor du Vatican d'avoir investi 20 millions d'euros (environ 24 millions de dollars à l'époque) dans plusieurs sociétés pharmaceutiques impliquées dans la fabrication de la "pilule du lendemain".

    Selon la politique, les investissements doivent être évalués pour s'assurer qu'ils sont conformes aux principes de la doctrine sociale de l'Église catholique sur la dignité humaine, le bien commun - y compris la destination universelle des biens - la subsidiarité et la solidarité.

    Les directives excluent également les investissements conçus pour être spéculatifs ou relevant d'une stratégie spéculative "à moins qu'ils ne soient nécessaires à l'efficacité des opérations d'investissement ou à la couverture des risques."

    "La décision d'investir dans un endroit plutôt qu'un autre... est toujours un choix moral et culturel", indique la politique.

    Les investissements seront approuvés par un comité de surveillance, qui a été formé le mois dernier après près de deux ans de travail.

    Le 7 juin, le cardinal Kevin Farrell a été nommé président du nouveau comité de surveillance, un organe établi par la nouvelle constitution du Vatican, Praedicate evangelium.

    Farrell, 74 ans, dirigera un comité composé de quatre professionnels des finances : John J. Zona, directeur des investissements du Boston College ; Jean Pierre Casey, fondateur et gestionnaire de RegHedge ; Giovanni Christian Michael Gay, directeur général de Union Investment Privatfonds GmbH ; et David Harris, gestionnaire de portefeuille de Skagen Funds.

    Depuis 2020, le cardinal irlando-américain dirige également un comité chargé de surveiller les décisions financières internes du Vatican qui échappent aux autres normes de responsabilité.

    Selon les statuts du comité, publiés le 19 juillet, les membres sont nommés par le pape François pour un mandat de cinq ans, avec possibilité de reconduction pour un second mandat.

  • Quand l'interdit moral qui protégeait les églises vole en éclats

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    Une interview de Marc Eynaud par Eugénie Boilait, auteur de "Qui en veut aux catholiques", parue sur le site du Figaro Vox :

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    « L'interdit moral qui protégeait les lieux de culte a visiblement volé en éclats »

    16 juillet 2022

    Ce 6 juillet, le Sénat français a publié un rapport sur le patrimoine religieux français : près de 5000 édifices religieux seraient menacés de disparition. À cette occasion, Marc Eynaud, auteur de Qui en veut aux catholiques ? (éditions Artège), s’interroge sur la place du christianisme en France. Le Figaro s’est entretenu avec lui.

    FIGAROVOX. — Dans votre ouvrage Qui en veut aux catholiques ?, vous précisez que votre travail n’est, non pas universitaire ou théorique, mais est celui d’un journaliste. Quelle est la nature de cet ouvrage et pourquoi avoir décidé de l’écrire ?

    Marc EYNAUD. — Je pense que la multitude de ces attaques, dégradations, profanations et autres incendies sont la raison même de ce livre au-delà des clefs de compréhension intellectuelle. Je ne suis effectivement ni universitaire ni un théoricien, je me suis attaché avant tout à écrire et expliquer ce que je vois et ce que j’observe quotidiennement. Sans cela, ce livre n’aurait aucun sens. C’est la réalité de ces attaques qui ont mené à l’écriture de ce livre. Avant de réfléchir sur les causes, il faut voir, rapporter et porter à la connaissance de l’opinion la réalité des faits. C’est pourquoi j’ai voulu apporter ces précisions : je n’ai pas la prétention d’expliquer deux mille ans d’Histoire ni faire un tableau de l’Histoire des Idées. Avant de se demander comment nous en sommes arrivés là, il faut donner le « là ».

    C’est sur le terrain intellectuel que les coups les plus violents sont portés selon vous. En quoi la foi a-t-elle été amputée de sa transcendance avec l’émergence de l’approche rationaliste au XIXe siècle ?

    L’approche rationaliste, qui s’est traduite par une véritable guerre entre l’Église de France et la République dans les manuels scolaires au début du XXe siècle a été un rude coup porté au catholicisme sur plusieurs points. Cette approche a détruit une grande part du sacré et a voulu confronter foi et raison comme si ces deux entités étaient opposables par nature. Ce n’est pas un hasard si le XIXe siècle a été aussi celui des grands mystiques comme le Curé d’Ars ou Sainte Catherine Labouré. Paradoxalement et pendant que les différents régimes occidentaux se lançaient dans la construction de leurs empires coloniaux, des centaines de missionnaires ont trouvé la mort en évangélisant les recoins les plus reculés du globe.

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  • Quand l'Église suit l'actualité comme si c'était une nouvelle Révélation

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    De Stefano Fontana sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'Église suit l'actualité comme une nouvelle Révélation

    18-07-2022

    C'est la chronique, l'actualité, ce que l'histoire nous raconte qui est la nouvelle Révélation. Avec l'Église du pape François, les "prophéties" de Hegel, Martini et Sartre se réalisent : l'existence précède l'essence et la revue de presse est la nouvelle prière du matin. Migrations, globalisme, écologisme, transitions, agenda de l'ONU, modèle chinois, planning familial, abolition de la propriété privée, homosexualisme. Il n'y a pas de sujet d'actualité sur lequel l'Eglise d'aujourd'hui maintienne une position dure et antithétique à celle du monde, de résistance et d'opposition.

    Le philosophe allemand Hegel a prédit que la prière matinale de l'homme moderne sera de lire le journal. Les nouvelles, l'actualité, ce que l'histoire nous raconte seront la nouvelle Révélation et la prière consistera à en prendre acte. Le cardinal Martini a déclaré que l'Église a 200 ans de retard. En retard par rapport à quoi ? En retard par rapport à ce que l'histoire nous dit être la nouvelle Révélation dont l'Église n'a pas encore pris connaissance. François semble avoir pris sur lui de raccourcir, voire d'annuler ce délai, avec le risque que l'Église échange la chronique, l'actualité, ce que l'histoire nous dit, contre la Révélation, dont la prière signifie prendre acte.

    Chaque jour, François donne une interview à un journal. Il parle de ce qui se passe, des événements actuels, de ce que l'histoire nous dit. Il ne juge pas, sauf à la lumière d'une certaine opinion, également liée au déroulement des évènements. Il ne juge pas à la lumière d'une doctrine soustraite à la chronique, il prend acte de ce qui se passe, il pose des questions, il jette quelques pierres dans la mare, comptant sur la chronique pour faire quelques soubresauts et faire surgir le nouveau.

    L'expression du cardinal Martini, qui est devenue l'agenda de François, suggère que c'est le monde dans son histoire qui dit ce qui est vrai, et que l'Église doit s'empresser de suivre. C'est ce qui se passe, l'actualité, ce que l'histoire nous raconte qui est la nouvelle Révélation.

    L'un des thèmes du retard de l'Église était, pour le cardinal, la moralité sexuelle. Et en effet, l'Église de François fait la course pour rattraper le terrain perdu. L'Académie pontificale des sciences sociales s'ouvre à la contraception et à la fécondation homologue [ICI et ICI] et certaines agences prédisent une prochaine encyclique du pape sur le sujet. François va certainement changer l'enseignement traditionnel sur le sujet - inutile de se faire des illusions - et la raison en sera une seule : les nouvelles, l'actualité, ce que l'histoire nous dit est différent et nous devons en prendre note : les louanges du matin sont la revue de presse. Puisqu'aujourd'hui très peu mettent en pratique les enseignements d'Humanae vitae et - dit-on - même les couples catholiques utilisent des contraceptifs ... alors l'Église doit changer son enseignement. Ce sont les faits qui dictent la loi.

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  • Béatification d'un jésuite allemand du XVIIème siècle

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    De Vatican News :

    En Allemagne, le missionnaire jésuite Philipp Jeningen béatifié

    Le jésuite allemand Philipp Jeningen a été béatifié ce samedi 16 juillet à Ellwangen (Etat de Bade-Wurtemberg). La cérémonie a été présidée par le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich. Dans les années qui ont suivi la guerre de Trente Ans, Philipp Jeningen a évangélisé la région, gagnant l'estime de la société allemande par une vie de service, d'ascèse et de mission.

    Plusieurs milliers de personnes étaient réunies ce samedi 16 juillet dans la basilique Saint-Guy, pour vénérer la tombe de Philipp Jeningen. Le missionnaire allemand est né dans la ville de Eichstätt, en Bavière, en 1642. Après des études de philosophie à partir de 1659, il entra au noviciat jésuite de Landsberg en 1663, puis fut ordonné prêtre de sa ville natale en 1672. Le jésuite fut alors envoyé à Ellwangen, autour de l'actuelle frontière entre la Bavière et le Bade-Wurtemberg, où il resta jusqu'à sa mort. A son contact, le nombre de pèlerins dans la région augmenta considérablement, contribuant à la recatholisation de Souabe, au sud-ouest du pays.

    Dans son texte rédigé en latin à l'occasion de la messe de béatification, le Pape François a rendu hommage à ce «prédicateur infatigable de l'Évangile», qui fut également un «propagateur zélé de la dévotion à Marie». Le 8 février a été désigné comme jour de commémoration liturgique.

    Un homme «de la rencontre amoureuse»

    La cérémonie de béatification a été présidée par le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et président de la Commission des évêques de l'UE (COMECE). Evoquant la foi profonde de Philipp Jeningen en Dieu et son travail infatigable de missionnaire populaire, le cardinal a souligné que «sa foi se caractérisait par un lien profond avec Dieu au quotidien».

    «Dieu remplissait, Il remplissait sa vie», a déclaré Jean-Claude Hollerich, soulignant que le père jésuite avait fait sien «le regard de Dieu», et a ainsi pu «offrir son amour aux personnes qu'il rencontrait.» Le bienheureux Philipp Jeningen était par ailleurs «ouvert à toutes les personnes qu'il rencontrait, ouvert à vos besoins spirituels et physiques. C'était un homme de la rencontre amoureuse. Cette nature de sa piété était reconnue par les gens, et c'est ainsi qu'ils l'appelaient le bon Père Philippe», a affirmé le cardinal au cours de son homélie.

    Un lien entre l'amour de Dieu et l'amour des hommes

    Les chrétiens peuvent aujourd'hui apprendre plusieurs choses de ce nouveau bienheureux: «C'est le lien entre l'amour de Dieu et l'amour des hommes, vécu par le bon Père Philippe, qui fait de nous des témoins de l'Évangile dans ce monde concret.» Son exemple peut également nous donner de la force face aux nombreux problèmes imposés au quotidien, a déclaré l'archevêque avec confiance. Les histoires de souffrance personnelle en font partie, tout comme les conséquences d'une sécularisation largement répandue, le changement climatique, la guerre en Ukraine ou encore la pandémie de Coronavirus.

    Réimplanter une pratique religieuse

    Dès son arrivée à Ellwangen, le père Philipp Jeningen avait mis en place des «promenades» missionnaires. Il se rendait de village en village lors de cinq grandes tournées dans les diocèses de la région, dans le but de redresser la vie religieuse et morale en friche, et réimplanter une pratique religieuse. Il n'accordait pas beaucoup d'importance à la force de persuasion rhétorique, mais témoignait avec des mots simples de sa confiance inébranlable en la Providence divine, et convertissait beaucoup d’habitants touchés par sa piété eucharistique et mariale. Son mode de vie ascétique - il dormait sur le sol nu et ne s'offrait une paillasse qu'en hiver – tout comme ses relations aimables et pleines d'humour, lui valurent l'estime de toutes les strates de la population, et en particulier des enfants.

    Philipp Jeningen jouissait déjà de son vivant d'une réputation de saint, en raison de son don de guérison et de prédiction. Il est mort à Ellwangen le 8 février 1704, admiré de tous.

  • Dieu vient vers nous, il se soucie de nos soucis et il cherche à nous rencontrer (homélie pour le 16ème dimanche du T.O.)

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    Une homélie de l'abbé Christophe Cossement publiée sur son blog :

    Je T’écoute

    homélie du 16e dimanche C, 17 juillet 2022

    Ces jours-ci je regardais une vidéo comme on en trouve plein sur youtube, qui expliquait comment surmonter la souffrance. C’était très spirituel, mais c’était une technique mentale à appliquer tout seul sur soi. Il fallait s’entraîner à regarder sa vie ainsi et ainsi. C’était très noble, mais c’était vraiment tout seul. Or la foi chrétienne ne dit pas que nous sommes seuls dans ce vaste monde qui parfois nous inquiète car nous y souffrons. Nous ne sommes pas seuls devant les forces obscures de l’univers. Nous ne sommes pas non plus livrés à des énergies ou des entités qui sont souvent des esprits démoniaques, comme on en rencontre dans le reiki si on pratique cela un certain temps. Non, nous ne sommes pas abandonnés à tout cela, car il y a un Dieu, le Seigneur de l’Univers, et ce Dieu vient vers nous, il se soucie de nos soucis et il cherche à nous rencontrer.

    L’histoire d’Abraham nous montre cet homme qui accueille les visiteurs qui s’avèrent être Dieu lui-même. Il ne dit pas : oh, je n’ai pas le temps, je dois finir ma sieste avant d’aller abreuver le troupeau. Il laisse tout pour leur faire de la place dans sa vie, car il a pressenti que c’était le Seigneur lui-même qui venait à sa rencontre. Et le Seigneur lui fait comprendre qu’il sait la grande souffrance de sa vie, et qu’il s’en occupe : quand je reviendrai, ta femme tiendra un fils dans ses bras.

    Quand saint Paul veut résumer l’Évangile, il dit ceci : « Dieu a bien voulu faire connaître en quoi consiste la gloire sans prix de ce mystère parmi toutes les nations : le Christ est parmi vous, lui, l’espérance de la gloire ! » Voilà, Dieu s’est fait tellement proche, que son Fils unique, son égal qui lui est consubstantiel, est au milieu de nous. Il n’a pas seulement envoyé un message ; il est là, et par sa présence il nous comble des dons du ciel, des dons de paix, de joie, de plénitude, déjà pour nous qui sommes encore dans ce monde.

    Et puis il y a Marie, qui se tient aux pieds de Jésus à l’écouter. Bien sûr il y a d’autres choses à faire que d’écouter le Seigneur : il faudrait faire le service, et, en transposant pour nous, nous pouvons évoquer toutes nos obligations, et même les contraintes de notre devoir d’état — je ne parle même pas des occupations relativement futiles dont nous remplissons frénétiquement nos journées. Il y a tout cela qu’il faut ou que nous pouvons faire, mais il y a surtout la meilleure part, celle dont nous pouvons nous emparer comme des gourmands de la vie, et qui ne nous sera pas enlevée, dit le Seigneur : cette occupation qui consiste à rester aux pieds du Seigneur à l’écouter. Cela veut dire la prière. Prier, prier en écoutant, en s’arrêtant ne fût-ce qu’un moment pour dire au Seigneur : je suis là pour toi, et je fais silence pour t’écouter. Tu me parleras parfois avec une idée lumineuse ; tu me parleras plus souvent avec ta Parole, une phrase de l’Écriture que je lirai et qui me touchera ; tu me parleras plus souvent encore sans mots, par une visite presque imperceptible au fond de moi, une pépite de joie intérieure inexplicable que tu déposeras, ou une force, une détermination à continuer le combat spirituel pour la lumière et contre le découragement. Me voici, à tes pieds, et je t’écoute. Je suis là pour toi, mon Dieu qui me visite, mon Dieu qui m’aime tant.

  • Dernière à l'échafaud

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    17 juillet : les Bienheureuses Charlotte et ses compagnes, carmélites de Compiègne, martyres (†1794) (source : Evangile au Quotidien)

    En 1790, il y avait 21 sœurs au Carmel de Compiègne dont la plus âgée avait 75 ans et la plus jeune 26 ans. Chassées de leur Carmel en 1792, elles s'installèrent dans 3 maisons voisines. Lors d'une perquisition des révolutionnaires, ceux-ci trouvèrent des images du Sacré-Cœur (emblème vendéen et royaliste) ainsi que des lettres destinées à des prêtres réfractaires. Arrêtées, elles furent escortées jusqu'à Paris et là, jugées sommairement et guillotinées sur la Place du Trône (aujourd'hui, Place de la Nation).

    En montant sur l'échafaud, elles chantaient le Veni Creator et la mère supérieure donna la bénédiction à chacune avant d'être elle-même guillotinée. Seule une sœur en réchappa, absente le jour de l'arrestation, et publia un récit en 1836, basé sur de nombreux témoignages.

    Elles furent béatifiées le 27 mai 1906 par Pie X.

    Noms, dates et lieux de naissances des seize Martyres :

     1 -  Mère Thérèse de St. Augustin : Madeleine-Claudine Lidoine, 1752, Paris, St Sulpice
     2 -  Sœur Saint Louis : Marie-Anne-Françoise Brideau, 1751, Belfort
     3 -  Sœur de Jésus Crucifié : Marie-Amie Piedcourt,1715, Paris, St. Innocents
     4 -  Sœur Charlotte de la Résurrection : Anne-Marie-Madeleine-Françoise Thouret, 1715, Mouy (Oise)
     5 -  Sœur Euphrasie de l’Immaculée Conception : Marie-Claude-Cyprienne Brard, 1736, Bourth (Eure)
     6 -  Mère Henriette de Jésus : Marie-Françoise de Croissy, 1745, Paris, St. Roch
     7 -  Soeur Thérèse du Cœur de Marie : Marie-Anne Hanisset, 1742, Reims
     8 -  Sœur Thérèse de St. Ignace : Marie-Gabrielle Trézel, 1743, Compiègne, St. Jacques
     9 -  Sœur Julie-Louise de Jésus : Rose Crétien de Neuville, 1741, Évreux (Eure)
    10 - Sœur Marie-Henriette de la Providence : Anne Pelras, 1760 Cajarc (Lot)
    11 - Sœur Constance de Jésus : Marie-Geneviêve Meunier, 1765, St. Denis
    12 - Sœur Marie du Saint-Ésprit : Angélique Roussel, 1742, Fresne-Mazancourt (Somme)
    13 - Sœur Ste Marthe : Marie Dufour, 1741, Bannes (Sarthe)
    14 - Sœur St. François-Xavier : Elisabeth-Juliue Verolot, 1764, Lignières (Aube)
    15 - Sœur Catherine : Marie-Anne Soiron, 1742, Compiègne, St. Jacques
    16 - Sœur Thérèse : Marie-Thérêse Soiron, 1748, Compiègne, St. Jacques

    Le seize Martyres de Compiègne furent béatifiées le 13 mai 1906 par saint Pie X (Giuseppe Sarto, 1903-1914).

  • Notre Dame du Mont Carmel

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    16 juillet, Notre Dame du mont Carmel (Source : mariedenazareth.com)

    ebb6a4baf7.jpgIcône de Jean de la Croix et Thérèse d'Avila

    Carmel de l'unité, Harissa Liban

    Cette fête a été instaurée par les Carmes vers 1380, en mémoire de la fin des oppositions à leur ordre, et de la vision à saint Simon Stock le 16 juillet 1251.

    En 1587, le pape Sixte Quint l’a étendue à l’ensemble du Carmel, branches féminine et masculine.

    En 1726, Benoît XIII l’étend au calendrier romain (1).

    Les apparitions de Lourdes et de Fatima rappellent Notre Dame du Carmel.

    Les apparitions de Lourdes se sont conclues le16 juillet 1858, fête de Notre Dame du Mont Carmel. Ce jour là, nous rapporte Bernadette, l'apparition resta dans le silence et se montra plus belle que jamais. Celle qui est la Reine et la beauté du Carmel, la Vierge du silence et de la contemplation, couronnait la série des dix-huit apparitions dans le souvenir de sa présence auprès de l'Ordre du Carmel.

    Pareillement, Marie choisit, lors de sa dernière apparition aux pastoureaux de Fatima, le 13 octobre 1917, de se manifester sous l'aspect de Notre Dame du Mont Carmel, c'est à dire de la Vierge au scapulaire.

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  • Croire en la résurrection de la chair

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    De l'abbé Guillaume de Tanoüarn sur son blog ("Metablog"), dans le cadre de ses développements consacré aux articles du Credo :

    La résurrection de la chair

    "Le corps semé corps psychique ressuscite corps spirituel" déclare saint Paul aux Corinthiens (I Co. 15, 45)  dans une de ces formules qui disent tout en quelques mots, dont il a le secret. Dans ces quelques mots, il offre comme un premier descriptif de l'anthropologie chrétienne, en insistant sur une forme de dialectique, qui engendre des paradoxes qu'il n'est pas facile de saisir.

    Dès le IIème siècle dans son De Resurrectione carnis, Tertullien, théologien chrétien d'Afrique du nord, montre que le dogme de la résurrection de la chair contient une théologie appréciative du corps tout à fait opposée à la théologie des gnostiques, grands lecteurs de Platon et des néo-platoniciens et qui tiennent le mépris du corps pour la forme ordinaire de la sainteté, en se satisfaisant du fameux et sinistre jeu de mot : soma séma. Le corps est un tombeau.

    C'est tout le contraire qui est vrai : le corps est beau en tant qu'oeuvre de Dieu. Il est beau au point que Dieu lui-même s'est fait chair en Jésus-Christ, lui que l'on appelle d'ailleurs "le plus beau des enfants des hommes". Mais cette beauté, beauté des visages, beauté des proportions, beauté des mouvements, ne doit jamais nous faire oublier le conflit entre la chair et l'esprit. Le mot de saint Paul demeure, pour quiconque a un minimum d'expérience de la vie : aujourd'hui "la chair milite contre l'esprit" ou, comme le dit encore saint Paul, "celui qui sème dans la chair récolte de la chair la pourriture" (Gal 6). Les désirs charnels, qui répondent au grand enjeu de la procréation et de la survie de l'espèce humaine, sont l'instrument de l'amour spirituel où ils ne sont rien, et cela au sens le plus ordinaire du terme : rien. Ils ne sont pas. C'est Freud dans les Essais de psychanalyse, qui a remarqué à raison que le désir sexuel a pour but sa satisfaction, c'est-à-dire simplement la disparition de l'excitation : le vide. Le nihilisme est toujours charnel, voilà pourquoi la chair rencontre l'esprit, l'esprit rencontre la chair et la dialectique entre les deux est nécessaire car seul l'esprit porte du fruit. C'est donc à l'esprit non pas de faire disparaître la chair impossible ! Qui veut faire l'ange fait la bête. Il s'agit plutôt  pour l'homme spirituel, de soumettre la chair à son dessein, pour qu'elle contribue au salut de la personne, par le plaisir comme par la souffrance.

    Deuxième direction de recherche : ce dogme de la résurrection de la chair confirme l'espérance des philosophes en l'immortalité de l'âme : il y a quelque chose après la mort. L'homme n'est pas un être pour la mort. Mais en même temps, cette espérance, ce même dogme de la résurrection de la chair la contredit à force de l'approfondir et de l'exaucer. L'immortalité d'un ressuscité n'est pas seulement celle de l'Esprit, séparé de la matière, mais celle du composé humain, corps et esprit  indissolublement liés, et donc celle de chaque personne humaine promise à la résurrection. La philosophie est-elle capable d'apporter la preuve de l'immortalité personnelle de l'être humain ? Tant qu'elle professe que les êtres sont des êtres individualisés par la matière : matière qui, seule, les constituent comme séparables dans l'espace, il n'est pas sûr que la philosophie apporte grand chose à ce débat, comme l'avait perçu Cajétan, allant contre l'opinion dominante au Vème concile de Latran (1516).

    Historiquement ce "dogme des philosophes" qu'est l'individuation par la matière semble indiquer qu'Averroès (mort en 1200) a raison de penser, en tant que disciple d'Aristote, que l'intellect actif est à la fois unique et présent en chaque homme et qu'à la mort du corps, la personne individuée disparaît dans la Pensée unique qui n'a pour objet qu'elle-même. 

    La théologie chrétienne de la résurrection de la chair, tel que saint Paul le développe au chapitre 15 de la Première Epître aux Corinthiens, nous ouvre de tout autres perspectives, autorisées par le Credo, qui, rappelons-le, fait de cet événement eschatologique, la résurrection de la chair, une oeuvre appropriée au Saint Esprit lui-même , comme l'Eglise, comme la communion des saints, la rémission des péchés et la vie éternelle. Cette idée de résurrection d'un corps mort est bien évidemment de l'ordre de la seule foi. Mais la foi a ses raisons que la raison ne sait pas reconnaître. Non pas des raisons démonstratives mais des présomptions qui, mises bout à bout, font une certitude, comme l'expliqua naguère le pascalien Filleau de la Chaise dans ses Discours introductifs aux Pensées. Présomptions ? Raison inclinantes ? Je pense aux corps conservés des saints, que l'on peut voir encore, quand l'Eglise, trop prévoyante, ne les a pas enveloppés de cire. Qui a regardé le visage du corps conservé de sainte Bernadette de Lourdes (visible dans le sanctuaire de Nevers), peut témoigner de l'extraordinaire finesse de ses traits merveilleusement parvenus jusqu'à nous. Je pense aussi irrésistiblement aux portraits chrétiens du Fayoum en Egypte. Ces visages, peints avec un réalisme lumineux, ne peuvent pas disparaître : ils saisissent pour la rendre présente à son destin intégral, une personnalité unique, qui encore aujourd'hui exprime aux badauds dans les musées sa différence infracassable.

    Ces considérations nous invitent à scruter, au delà des visages (prosopon en grec) les personnes (en grec toujours, c'est le même mot), le mystère des personnes, dont chacune est créée immédiatement par Dieu. Comme dit le psaume : Quoniam tu Domine singulariter in spe, constituisti me (Ps. 4). Nous chantons cela à Complies, comme la certitudes dans laquelle nous nous endormons tranquillement : Dieu nous a fait un par un (singulariter), il nous a aimé avant de nous donner l'être. Nous avons chacun, et c'est ce qui nous rend différents les uns des autres pour toujours - des raisons d'espérer, qui sont constitutives de notre être moral et qui sont dispositives au salut par une  grâce, qui, elle aussi est personnelle. En donnant à notre chair pourri sa vie pour toujours, Dieu, nous ressuscitant, sauve les merveilles de sa création, dont aucune n'a été créée en vain et qui toutes se retrouveront dans les cieux nouveaux et la terre nouvelle où la vie est éternelle.

  • Des bienheureuses martyres exécutées au nom de la liberté et de l'égalité (16 juillet)

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    D'Evangile au Quotidien :

    BBses Marie-Rose de Gordon et 6 compagnes
    Religieuses et martyres † 16 juillet 1794

    Durant les troubles de la Révolution, 29 religieuses chassées de leurs couvents avaient trouvé refuge dans une maison de Bollène. Là, depuis dix-huit mois, elles partageaient une vie de prière et de totale pauvreté. Elles furent arrêtées en avril 1794 pour avoir refusé de prêter le serment de liberté-égalité exigé par la municipalité et que leur conscience réprouvait. Elles furent incarcérées le 2 mai à Orange, dans la prison de la Cure, près de la cathédrale, où étaient déjà détenues 13 autres consœurs.

    Les religieuses s’organisèrent en communauté et passaient leur temps à prier. Elles furent condamnées à mort par la Commission populaire qui siégeait dans l’actuelle chapelle Saint-Louis, et transférées au Théâtre antique en attendant d’aller à la guillotine dressée sur le cours Saint-Martin. Trente-deux d’entre elles furent exécutées (16 ursulines, 13 sacramentines, 2 cisterciennes et 1 bénédictine).

    Le 6 juillet : Sœur Marie-Rose, bénédictine de Caderousse (Suzanne Deloye, née à Sérignan en 1741) ;
    le 7 juillet : Sœur Iphigénie, sacramentine de Bollène (Suzanne de Gaillard, née à Bollène en 1761) ;
    le 9 juillet : Sœur Sainte-Mélanie, ursuline de Bollène (Madeleine de Guilhermier, née à Bollène en 1733) et Sœur Marie-des-Anges, ursuline de Bollène (Marie-Anne de Rocher, née à Bollène en 1755) ;
    le 10 juillet : Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Bollène (Gertrude d’Alauzier, née à Bollène en 1757) et Sœur Agnés, ursuline de Bollène (Sylvie de Romillon, née à Bollène en 1750) ;
    le 11 juillet : Sœur Sainte-Pélagie, sacramentine de Bollène (Rosalie Bès, née à Beaume-du-Transit en 1753), Sœur Saint Théotiste, sacramentine de Bollène (Elisabeth Pélissier, née à Bollène en 1741), Sœur Saint-Martin, sacramentine de Bollène (Claire Blanc, née à Bollène en 1742) et Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marguerite d’Albarède, née à Saint-Laurent-de-Carnols en 1740) ;
    le 12 juillet : Sœur Rose, sacramentine de Bollène (Thérèse Talieu, née à Bollène en 1746), Sœur du Bon-Ange, converse sacramentine de Bollène (Marie Cluse, née à Bouvantes en 1761), Sœur Marie de Saint-Henri, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Marguerite de Justamond, née à Bollène en 1746) et Sœur Saint-Bernard, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Jeanne de Romillon, née à Bollène en 1753).
    le 13 juillet : Sœur Madeleine, sacramentine de Bollène (Elisabeth Verchières, née à Bollène en 1769), Sœur Marie-de-l’Annonciation, sacramentine de Bollène (Thérèse Faurie, née à Sérignan en 1770), Sœur Saint-Alexis, sacramentine de Bollène (Andrée Minutte, née à Sérignan en 1740), Sœur Saint-François, ursuline de Bollène (Marie-Anne Lambert, née à Pierrelatte en 1742) et Sœur Sainte-Françoise, converse ursuline de Carpentras (Marie-Anne Depeyre, née à Tulette en 1756), Sœur Saint-Gervais, supérieure des ursulines de Bollène (Anastasie de Roquard, née à Bollène en 1749) ;
    le 16 juilletSœur Aimée, sacramentine de Bollène (Rose de Gordon, née à Mondragon en 1733), Sœur Marie-de-Jésus, sacramentine de Bollène (Thérèse Charrensol, née à Richerenches en 1758), Sœur Saint-Joachim, converse sacramentine de Bollène (MarieAnne Béguin-Royal, née à Bouvantes en 1736), Sœur Saint-Michel, converse ursuline de Bollène (Marie-Anne Doux, née à Bollène en 1738), Sœur Saint-André, converse ursuline de Bollène (Marie-Rose Laye, née à Bollène en 1728), Sœur Madeleine, ursuline de Pernes (Dorothée de Justamond, née à Bollène en 1743) et Sœur du Coeur-de-Marie, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1754) ;
    le 20 juillet : Sœur Saint-Basile, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Anne Cartier, née à Livron en 1733) ;
    le 26 juillet : Sœur Saint-Augustin, sacramentine de Bollène (Marguerite Bonnet, née à Sérignan en 1719), Sœur Catherine, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marie-Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1724), Sœur Claire, ursuline de Bollène (Claire Dubas, née à Laudun en 1727) et Sœur du Cœur-de-Jésus, supérieure des ursulines de Sisteron (Elisabeth de Consolin, née à Courthézon en 1736).

    Elles montèrent toutes joyeusement à l’échafaud, chantant et priant pour leurs persécuteurs qui admiraient leur courage : « Ces bougresses-là meurent toutes en riant ». Les dix autres religieuses détenues furent sauvées par la chute de Robespierre, le 28 juillet, et libérées en I795.

    Les corps des martyres furent jetés dans des fosses communes, dans le champ Laplane (à Gabet), situé à 4 kilomètres de la ville, au bord de l’Aygues, et une chapelle y fut bâtie en 1832.

    Les 32 religieuses ont été béatifiées par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le 10 mai 1925.

  • L’étonnant rayonnement de la communauté Saint-Martin

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    Appelée aux quatre coins de la France, la communauté Saint-Martin multiplie ses implantations. Le dynamisme missionnaire des jeunes prêtres et leur vie de communauté semble séduire les diocèses. Enquête publiée sur le site web « Aleteia » sous la signature de Claire Guigou, le 14 juillet 2022 :

    « Appelée aux quatre coins de la France, la communauté Saint-Martin multiplie ses implantations. Le dynamisme missionnaire des jeunes prêtres et leur vie de communauté semble séduire les diocèses.

    La vie en fraternité est-elle l’avenir de la prêtrise ? À en croire le développement de la communauté Saint-Martin en France, elle pourrait y contribuer. En septembre 2022, l’association de prêtres fondée par Mgr Guérin investira encore deux nouveaux lieux.

    Le premier n’est autre que l’église paroissiale du Mont-Saint-Michel, soit le sanctuaire du célèbre îlot. Dans cet environnement hors du commun, les prêtres auront notamment la mission de faire découvrir aux pèlerins la figure de l’archange Saint Michel et la thématique du combat spirituel qui lui est associée.

    La deuxième implantation prévue est d’un tout autre style : il s’agit d’animer la vie paroissiale du secteur de Garges-lès-Goness, dans le diocèse de Pontoise. Cet environnement n’est pas étranger à la communauté, déjà bien établie dans l’une des communes voisines, à Sarcelles. « J’ai fait appel aux prêtres de Saint-Martin car je savais qu’ils avaient un dynamisme missionnaire important », confie l’évêque du lieu, Mgr Lalanne. Leur arrivée dans ce territoire multiculturel et multiconfessionnel il y a quelques années était un « véritable défi pour eux comme pour nous mais l’atterrissage s’est fait d’une merveilleuse manière et la greffe a bien pris », se réjouit le prélat. Cette première mission concluante lui a donné envie de renouveler l’expérience. « La vie de communauté et de prière que les prêtres vivent avec la population locale est un témoignage for », soutient-il. Sans compter que leur jeunesse est un atout de taille pour évangéliser la population de ce département, l’un des plus jeunes de France.

    La demande émane toujours de l’évêque.

    L’implantation de Saint-Martin dans des villes à la population aussi diversifiée est pourtant relativement nouvelle. Souvent envoyée dans des milieux ruraux à ses débuts, la communauté affiche désormais une répartition assez homogène de ses 41 fraternités : les deux tiers se trouvent dans les milieux urbains et  « rurbains ». Dans le Val d’Oise, le ministère des prêtres a une coloration particulière liée à la forte présence de nombreuses religions. « À Sarcelles, tout le monde parle de Dieu car il y a environ un tiers de juifs, un tiers de musulmans et un tiers de chrétiens dont des chrétiens d’Orient », explique Don Jacques Vautherin, assistant général. « Cette dimension interreligieuse nous intéresse car c’est un ministère que nous avons encore peu développé ».

    La croissance exponentielle des installations de la communauté et son ouverture vers de nouveaux ministères s’explique notamment par le dynamisme de ses vocations, bien au-dessus de la moyenne des diocèses : cette année, elle compte 14 ordinands et 9 futurs diacres. L’année dernière, ce sont pas moins de 26 jeunes hommes qui avaient été ordonnés ! Ce vivier de futurs prêtres permet d’envisager, selon les années, l’implantation de trois à cinq nouvelles fraternités par an. L’année dernière, la communauté a ainsi été appelée à Douai, Mulhouse, Montbrison, Pierrelatte et Gap.

    De nombreuses sollicitations 

    L’installation de ces fraternités composées la plupart du temps de quatre prêtres et d’un séminariste est toutefois mûrement réfléchie, prévient Don Jacques Vautherin.  « La demande émane toujours de l’évêque », précise-t-il. Après avoir étudié son projet, les responsables de la communauté se rendent sur place pour rencontrer le conseil presbytéral. Commence alors une longue série d’échanges entre le diocèse et la communauté pour discerner si cette collaboration est envisageable. Environ quatre ans s’écoulent généralement entre le moment où l’évêque formule le souhait d’une implantation et la concrétisation du projet. « À l’heure actuelle, nous avons plus d’appels que ce que l’on peut fournir », constate Don Jacques Vautherin. « Quand un évêque vient nous voir, on lui dit d’emblée que son projet n’aboutira pas avant 2025-2026 ! ».

    En plus d’essaimer en France, la communauté Saint-Martin commence également à développer une présence à l’international puisqu’il existe une fraternité à Cuba et une autre en Allemagne. Si cette dynamique fait partie des objectifs de la communauté, les responsables se montrent prudents. Créer une fraternité à l’international nécessite que plusieurs prêtres maîtrisent la langue de ce pays. Or, il n’est pas aisé de trouver quatre candidats ayant les qualités requises. Que ce soit en France ou à l’étranger, nul doute que le développement de la communauté n’est pas près de s’essouffler puisque plus d’une centaine de séminaristes sont formés actuellement à Evron, rattaché à la communauté.

    Ref. L’étonnant rayonnement de la communauté Saint-Martin

    A la grâce de Dieu : pour y croire on serait plus à l’aise de vivre sous le pontificat d’un pape moins agité, soucieux de restaurer la véritable paix liturgique : celle de l’unité dans la diversité. JPSC

  • Télescope spatial James Webb : Réfléchir à l'univers et au Créateur

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    De Kathy Schiffer sur le National Catholic Register :

    Télescope spatial James Webb : Réfléchir à l'univers et au Créateur

    Plus que de nous amener à imaginer nos réalisations futures, les nouvelles images de la NASA nous incitent à tourner notre cœur et notre esprit vers le Créateur qui a imaginé tout cela.

    14 juillet 2022

    "Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament proclame l'œuvre de ses mains". - Psaume 19:2
    Le psalmiste a raison : Il y a une grande beauté à trouver dans les cieux - et dans toute la création. Et cette semaine, le télescope spatial James Webb de la NASA a offert un aperçu de cette gloire, dans les images infrarouges les plus profondes et les plus nettes jamais vues de l'univers lointain. Pas les petites étoiles scintillantes qui ont capturé nos cœurs et nos esprits depuis l'enfance, le Webb a révélé un paysage scintillant d'étoiles et de falaises cosmiques, des galaxies entières aux couleurs vives. 

    En regardant les images saisissantes sur le site Web de la NASA ou à Times Square, les spectateurs ont été captivés par les étoiles bleutées de notre propre galaxie, la Voie lactée, chacune avec huit pointes de lumière s'étendant dans l'espace, comme la lumière des étoiles se répand autour du mécanisme qui maintient les miroirs du télescope en place. 

    Au-delà de nos étoiles les plus proches, d'autres galaxies - chacune avec des millions d'étoiles - sont apparues comme de plus petites taches de couleur, beige, orange et rouge vif. 

    Certaines avaient une forme de spirale, d'autres étaient courbées, d'autres encore n'étaient que de simples filaments de couleur.

    Pour créer un télescope doté de capacités aussi époustouflantes, la NASA s'est associée à l'Agence spatiale européenne (ESA) et à l'Agence spatiale canadienne (ASC). Ensemble, ils ont célébré l'aube d'une nouvelle ère en astronomie, offrant une vue jamais vue auparavant. Gregg Robinson, directeur du programme Webb au siège de la NASA, a célébré le dévoilement des images en promettant :

    "La belle diversité et les détails incroyables des images et des données du télescope Webb auront un impact profond sur notre compréhension de l'univers et nous inciteront à rêver grand."

    Mais plus que de nous amener à imaginer nos réalisations futures, le dévoilement des nouvelles images de la NASA nous inspire à tourner nos cœurs et nos esprits vers le Créateur qui a envisagé tout cela. 

    L'évêque Joseph Strickland du diocèse de Tyler, au Texas, a tweeté : "Que cette image de l'espace lointain nous rappelle le Dieu génial qui nous fait naître alors même que nous contemplons les merveilles de sa création. Puissions-nous être inspirés à retourner sur le chemin de la Lumière qui brille de Jésus Son Fils."

    Le frère Guy Consolmagno, astronome jésuite et directeur de l'Observatoire du Vatican à Tucson, en Arizona, a publié une déclaration exprimant son excitation face aux nouvelles images du télescope. 

    "De telles images, a-t-il dit, sont une nourriture nécessaire pour l'esprit humain - nous ne vivons pas seulement de pain - surtout en ces temps." Le Frère Guy a ensuite fait l'éloge des scientifiques qui ont construit les instruments et planifié les observations, dont beaucoup sont ses amis personnels, et il a dit que c'était un "hommage à l'esprit humain, à ce que nous pouvons faire lorsque nous travaillons ensemble." 

    Le frère Guy a apprécié le psaume noté au début de cet article, mais il a ajouté un autre psaume qui loue également Dieu pour les merveilles de la création :

    "Quand je considère tes cieux, l'ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles, que tu as mises en place, qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui, les êtres humains pour que tu en prennes soin ? Tu les as faits un peu plus bas que les anges et tu les as couronnés de gloire et d'honneur." - Psaume 8:3-5

    Le philosophe William Carroll, écrivant dans First Things, a cité le pape Pie XII qui a déclaré, dans un discours à l'Académie pontificale des sciences, que "la vraie science découvre Dieu à un degré toujours plus élevé - comme si Dieu attendait derrière chaque porte ouverte par la science". 

    Dans ce discours de 1951, le pape Pie XII s'est penché sur les réalisations scientifiques d'Edwin Hubble, qui a découvert que l'univers est en expansion constante. Le pontife a rappelé la déclaration de Dieu Fiat Lux (" Que la lumière soit ") et a noté que la création s'était déroulée dans le temps. "Il semblerait," écrit le Pape Pie XII, ... que la science actuelle, en faisant un pas en arrière à travers des millions de siècles, a réussi à témoigner de ce "Fiat lux" primordial prononcé au moment où, en même temps que la matière, une mer de lumière et de radiation a jailli du néant. ... Elle a ainsi confirmé la contingence de l'univers et la déduction fondée de l'époque à laquelle le cosmos est sorti des mains du Créateur. La création a donc eu lieu dans le temps. Par conséquent, il y a un Créateur. Par conséquent, Dieu existe !"

    Puisse la révélation par Webb de l'inestimable beauté du cosmos conduire de nombreuses personnes sur le chemin de la découverte pour voir, non seulement les merveilles de la création, mais aussi l'ineffable beauté de Dieu.

  • "S'attendre à la disparition du catholicisme d'ici une génération..."

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    Du Père Louis Bouyer, ces propos publiés en 1969 dans "La décomposition du catholicisme" résonnent étrangement aux oreilles d'un catholique d'aujourd'hui (source) :

    Le pontificat de Jean XXIII, puis le Concile avaient paru inaugurer pour l'Eglise catholique un renouveau inespéré, sinon inespérable. En fait, il semblait que la redécouverte de la Bible et des Pères de l'Eglise, le mouvement liturgique, l'œcuménisme, et, par un retour aux sources de la théologie et de la catéchèse, une redécouverte de l'Eglise dans sa tradition la plus authentique conjuguée avec une ouverture décidée aux problèmes du monde contemporain : scientifiques, culturels, sociaux — il semblait que toutes ces choses qui, jusque-là, étaient restées le fait d'une petite élite, facilement suspectée en haut-lieu et encore peu influente dans la masse, allaient soudainement, ou tout au moins rapidement, gagner tout le corps après s'être imposées à ses chefs.

    Quelques années seulement ont passé depuis, mais, il faut l'avouer, la suite des événements ne semble pas, jusqu'ici, avoir beaucoup répondu à cette attente. A moins de se boucher les yeux, il faut même dire franchement que ce que nous voyons ressemble bien moins à la régénération escomptée qu'à une décomposition accélérée du catholicisme. Un homme politique français de premier plan, qui est chrétien mais n'appartient pas à l'Eglise catholique, parlant à quelques-uns de ses coreligionnaires sur les suites du Concile, leur disait, si j'en crois ce que l'un d'eux m'a répété, qu'on devait s'attendre maintenant à la disparition du catholicisme d'ici une génération. Cette opinion d'un observateur, sans doute peu sympathique à son objet mais certainement bien informé, sans passion et lucide, ne peut être écartée d'un revers de main.

    Sans doute, une longue expérience a montré que les prophéties de ce genre, souvent renouvelées dans le passé, sont bien téméraires. L'historien Macaulay observait au siècle dernier que le catholicisme avait survécu à tant de crises et de si graves qu'on ne pouvait plus imaginer maintenant ce qui pourrait bien amener sa ruine définitive. Mais il serait trop facile pour les catholiques de se rassurer par de telles paroles, pour replonger dans la torpeur onirique à laquelle, aujourd'hui comme par le passé, ils ne sont que trop enclins. Sans vouloir rien dramatiser, il faut reconnaître que nous en sommes arrivés une fois de plus (et peut-être plus que jamais) à l'un de ces tournants de l'histoire où, si la Providence veut une fois de plus nous secourir, elle ne le fera qu'en suscitant parmi nous des hommes dont la lucidité soit à la hauteur des circonstances, et le courage égal à la pénétration.

    C'est d'abord de voir clair en nous-mêmes que nous avons besoin. A cet égard, il semble que nous ayons seulement échangé, ces derniers temps, une forme paralysante d'autosatisfaction pour une euphorie plus pernicieuse encore. Le « triomphalisme » de naguère, justement dénoncé, nous faisait saluer comme une succession de victoires les échecs les plus hâtivement colmatés, quand ce n'était pas camouflés. Nous pouvons rire de ce style, brusquement devenu désuet, de nos « Semaines religieuses ». Mais la nouvelle presse catholique n'a pas été longue à secréter un « néo-triomphalisme » qui ne vaut guère mieux, et qui peut être pire.

    Un hebdomadaire français, qui se dit « catholique », en venait récemment à nous apprendre que le renouveau post-conciliaire n'a pas encore vraiment pénétré l'Eglise d'Espagne, d'après ce critère : le nombre des vocations sacerdotales et religieuses n'y a pas beaucoup diminué ! Quand on en est arrivé à ce point de vue de Knock, où les signes de santé persistants sont interprétés comme des symptômes d'une gravité particulière, il faut que le mal soit bien avancé..., mais c'est l'esprit du médecin qui est évidemment le plus malade ! Ce petit trait, qui pourrait paraître simplement comique, est révélateur d'un des aspects les plus significatifs de la crise où nous sommes. Je ne sais si le Concile, comme on le dit, nous a délivrés de la tyrannie de la Curie romaine, mais ce qu'il y a de sûr c'est que, volens nolens, il nous a livrés, après s'être livré lui-même, à la dictature des journalistes, et particulièrement, des plus incompétents et des plus irresponsables.

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