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Foi - Page 255

  • Mais qui sont donc ces catholiques traditionalistes ?

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    De Christophe Dickès sur le Figaro Vox (via le Forum Catholique) :

    «Pourquoi retirer aux traditionalistes ce que Jean-Paul II et Benoît XVI avaient accordé?»

    23/02/2023

    Le carême des catholiques traditionalistes commence dans la peine. En charge des questions liturgiques au Vatican, le cardinal Roche qui, dans les faits, n’a jamais caché son opposition à l’œuvre de Benoît XVI, vient de publier un nouveau texte validé par le pape François sur la pratique de l’ancien rite. Contrairement à l’esprit même que le pape a souhaité donner à son pontificat, il réduit drastiquement la liberté des évêques et leur autonomie en la matière. Mais qui sont donc ces catholiques traditionalistes?

    À l’échelle de l’Église de France, ils font partie des rares pratiquants réguliers. Soit moins de 4 % des catholiques français. Ils sont donc une minorité d’une minorité. Ils catéchisent leurs enfants en leur apprenant les dix commandements et les prières que les catholiques doivent connaître. À cet égard, ils pratiquent souvent en famille. Certains d’entre eux, souhaitant préserver leurs enfants de la cancel culture qui se développe dans l’environnement scolaire, mettent leurs enfants dans les écoles hors contrat. Ces écoles étant très chères, ils font donc des sacrifices et se privent. Ils savent cependant que l’instruction vaut tous les trésors du monde, notamment l’instruction religieuse assurée par des prêtres.

    Ces gens assistent surtout à la messe en latin. Non pas parce qu’ils préfèrent la langue universelle de l’Église, ni par snobisme. Non. Parce qu’il existe une verticalité et une sacralité dans le rite improprement qualifié de tridentin, moins évidentes dans le rite «communautaire» de la messe Paul VI. Ils aiment aussi ce rite parce qu’il est le moins clérical: le prêtre, en effet, leur tourne le dos au moment du Canon. Dans l’ancien rite, nul personnalisme: les fidèles prient dans un face-à-face silencieux avec Dieu.

    Or, depuis près de deux ans, ces gens se sont vus retiré par Rome ce que les deux papes précédents avaient accordé après de longues et bienveillantes tractations. Rappelons que ces gens, après le fameux «schisme» de Mgr Lefebvre en 1988, avaient voulu montrer au Saint-Siège leur fidélité en faisant part de leurs besoins spirituels comme le permet le droit canon (C. 212 § 2). Cet acte de fidélité avait été récompensé à sa juste mesure par le pouvoir pontifical. Ces gens savent aussi que, depuis les origines du christianisme et le concile de Jérusalem (acte 15), l’Église tire son unité non pas de la liturgie mais bien de la profession d’une même foi (CEC 814). Pour cette raison, ils savent qu’il existe dans l’Église plusieurs rites romains (anglican, zaïrois) et de très nombreux autres rites reconnus par Rome: alexandrin, byzantin, arménien, etc.

    Aujourd’hui, ces gens sont pointés du doigt. On aurait pu se demander pourquoi ils remplissent leurs églises quand bien d’autres se vident. On aurait pu aussi se demander si ces gens ne font pas partie de ce que Benoît XVI a appelé les minorités créatives: écoles, groupes de scouts, chorales, assistance aux personnes âgées, œuvres missionnaires, médias et surtout… conversions et vocations. Les tradis font fleurir leur figuier, mais il semble que cela n’ait pas d’importance.

    Surtout, comme saint Paul appelé à Jérusalem par les colonnes de l’Église (Galates 2), on aurait pu essayer de recevoir les chefs des instituts et des fraternités concernées pour les entendre. On aurait même pu leur demander de faire des efforts en travaillant sur certains points. Au même titre que la Fraternité saint Pie X ou les anglicans furent engagés à travailler avec Rome sur une réintégration, toujours sous le pontificat de Benoît XVI. On aurait pu, en cas de mauvaise volonté, faire une correction fraternelle, voire une réprimande et même faire preuve de sollicitude pastorale. Ce qui est œuvre de justice dans le droit canon (C. 1 341). Mieux, comme la parole est aujourd’hui aux laïcs, on aurait pu aussi inviter quelques-uns de ces fidèles de la base, représentatifs de ce courant si singulier de l’Église.

    Il n’en fut rien: seul le supérieur de la Fraternité Saint-Pierre a été reçu. Il a eu gain de cause. Quant aux laïcs, des mères de prêtres âgées de 50 à 65 ans, qui ont fait 1500 km à pied de Paris à Rome afin de déposer au pied du vicaire de Pierre une supplique, ont été reçues à peine trois minutes. 1500 kilomètres pour une poignée de secondes… Dans ce groupe, goutte d’eau d’espérance dans un océan d’indifférence, il y avait même une fidèle de la communauté de l’Emmanuel qui, prise de compassion, avait souhaité faire un bout de chemin avec ce petit monde étrange. Cette femme avait créé un pont. Elle fut accueillie par des larmes et aimée selon les mots de Tertullien: « Voyez comme ils s’aiment» (Apologétique, n. 39 § 7).

    Aujourd’hui, on donne à ces tradis des noms pour mieux les disqualifier. Ils sont nihilistes nous explique-t-on ou bien encore restaurationnistes. Un critique anglais les considère même comme des nouveaux jansénistes! On leur dit de reconnaître le concile Vatican II alors que l’écrasante majorité d’entre eux n’a lu et ne lira jamais le concile Vatican II. Pas plus quela plupart des fidèles qui assistent à la messe Paul VI. On leur reproche leur ecclésiologie sans se demander si les 96 % des catholiques qui ne pratiquent pas en ont une. On souhaite au fond les rééduquer. De gré ou de force. La synodalité est semble-t-il à la mode, mais «eux» n’ont qu’un seul droit: celui de la souffrance dans le silence.

  • La guerre contre l'ancienne messe révèle le bluff de la synodalité

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    De Stefano Chiappalone sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La guerre contre l'ancienne messe révèle le bluff de la synodalité

    22-02-2023

    Du Saint-Siège vient un nouveau coup subtil au rite traditionnel, déresponsabilisant encore plus les évêques (libres de refuser mais pas d'accorder). Dans l'Église du synode permanent, ce n'est que face à la tradition liturgique que se dressent les murs qu'on dit vouloir abattre ailleurs.

    Alors qu'on parle partout de synodalité, laissant chacun choisir la voie qu'il préfère, qu'elle soit " à la française ", " à l'allemande " ou " à la sauce amazonienne ", le Saint-Siège ne transige pas sur un point : cette messe-là ne doit pas être faite. "Cette" messe, c'est-à-dire la forme de la liturgie célébrée pendant des siècles jusqu'en 1970, quand soudain - après quelques années d'expérimentation sauvage - un nouveau rite a été composé et imposé, et le précédent destiné à s'éteindre. Cependant, ce rite ne s'est pas éteint, et maintenant on essaie de le résoudre avec... la pitié (entre autres significations, la pitié était aussi le nom de la dague utilisée pour donner le coup de grâce à un adversaire blessé).

    Le nouveau coup stylistique porté au rite romain traditionnel a pris la forme d'un rescrit rendu public hier et daté du 20 février, qui soustrait pratiquement à l'évêque diocésain précisément ce rôle de "modérateur, promoteur et gardien" de la liturgie, pourtant affirmé à l'article 2 et dès les premiers mots du motu proprio Traditionis custodes ("Gardiens de la tradition" se réfère en fait aux évêques). Un rôle qui fait soudainement défaut sur deux aspects que le Saint-Siège a pris en charge depuis hier. En effet, le rescriptum ex audientia Sanctissimi indique que, lors de l'audience du 20 février, le Saint-Père a réservé "de manière spéciale au Siège apostolique" la concession de l'usage des églises paroissiales ou l'établissement de nouvelles paroisses personnelles et l'autorisation de célébrer selon le Missale Romanum de 1962 pour les presbytres ordonnés après Traditionis Custodes. Le Pape confirme l'autre ligne "fermetureniste" déjà exprimée (et appliquée) par le Cardinal Arthur Roche avec les Responsa du 18 décembre 2021, qui sont en fait explicitement cités et approuvés dans le rescriptum.

    Dans la foulée du motu proprio, certains évêques avaient dérogé à l'interdiction de célébrer en rite ancien dans les églises paroissiales - d'autres lieux de culte comme les chapelles, les oratoires, etc. sont répandus en Italie, mais pas dans tous les pays - tandis que la possibilité d'autoriser les nouveaux prêtres à utiliser le missel avant les réformes était établie par la même Traditionis Custodes comme une prérogative de l'évêque (art. 4), assignant au Saint-Siège un rôle de consultation et non de décision finale - en ce sens, on peut parler d'une modification encore plus restrictive du motu proprio de juillet 2021. Mais Roche a parlé et agi différemment, et le soutien du pape est désormais explicite. Même les décisions déjà prises ne sont pas sauvées, puisque le rescriptum précise que "si un évêque diocésain a accordé des dispenses dans les deux cas mentionnés ci-dessus, il est tenu d'en informer le Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements, qui évaluera les cas individuels". La direction dans laquelle il évaluera semble assez claire, étant donné les précédents, par exemple à Savannah, en Géorgie, où l'année dernière l'évêque, bien que favorable, a dû "consulter" le dicastère, qui a imposé une "date limite" pour les célébrations.

    Au moins, maintenant, c'est écrit noir sur blanc : les évêques sont libres, oui, mais seulement pour refuser, avec tout le respect dû à la synodalité.  Les trop bienveillants devront compter avec Roche, dont l'hostilité à l'égard de l'ancien rite est bien connue depuis l'époque du Summorum Pontificum de Benoît XVI, comme le rappelait récemment le blog Messainlatino. Le mystère demeure entier quant à la raison pour laquelle le pontife de l'époque l'a appelé à Rome en 2012, précisément pour s'occuper de la liturgie (un fait curieux, qui montre à quel point les voix de la dissidence étaient plus libres précisément sous le pontificat du soi-disant "pasteur allemand"). Par rapport à la rumeur d'une "constitution apostolique" (qui pourrait encore arriver) ou à tout autre document plus percutant, ce bref rescrit arrive doucement, presque en sourdine, mais touche une corde plus profonde, laissant entre les mains du cardinal Roche les éventuelles failles restantes pour les fidèles et les prêtres liés à la liturgie traditionnelle. Avez-vous besoin de prêtres ? Et je ne les autorise pas. L'église non paroissiale la plus proche est à 50 km ? Et je refuse la dispense. Ils visent l'extinction, comme cela a déjà été dit explicitement, de l'article 6 du motu proprio aux déclarations répétées du pontife et du cardinal.

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  • Tu as pitié de tous, Seigneur, et Tu ne hais rien de tout ce que Tu as fait (Introit du Mercredi des Cendres)

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    Introitus Introït
    Sap. 11, 24, 25 et 27  
    MISERÉRIS ómnium, Dómine, et nihil odísti eórum quae fecísti, dissímulans peccáta hóminum propter paeniténtiam et parcens illis: quia tu es Dóminus Deus noster. Ps. 56, 2 Miserére mei, Deus, miserére mei: quóniam in te confídit ánima mea. V/. Glória Patri. Tu as pitié de tous, Seigneur, et Tu ne haïs rien de tout ce que Tu as fait, et Tu dissimules les péchés des hommes à cause du repentir et Tu leur pardonnes, car Tu es le Seigneur notre Dieu. Ps. 56, 2. Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi, car mon âme a confiance en Toi. V/. Gloire au Père.
  • "Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise"; homélie pour le Mercredi des Cendres

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    Homéllie du pape Benoît XVI en la Basilique Sainte-Sabine le mercredi des Cendres, 22 février 2012   

    Vénérés frères, chers frères et sœurs !

    Avec ce jour de pénitence et de jeûne — le mercredi des cendres — nous commençons un nouveau chemin vers la Pâque de la Résurrection: le chemin du carême. Je voudrais m’arrêter brièvement pour réfléchir sur le signe liturgique de la cendre, un signe matériel, un élément de la nature, qui dans la liturgie devient un symbole sacré, très important en cette journée qui marque le début de l’itinéraire quadragésimal. Dans l’antiquité, dans la culture juive, l’usage de déposer de la cendre sur la tête comme signe de pénitence était commun, souvent associé à celui de s’habiller d’un sac ou de haillons. Pour nous chrétiens, en revanche, il n’y a que cet unique moment, qui possède par ailleurs une grande importance rituelle et spirituelle.

    Tout d’abord, la cendre est l’un des signes matériels qui introduisent l’univers au sein de la liturgie. Les principaux sont évidemment ceux des sacrements : l’eau, l’huile, le pain et le vin, qui deviennent une véritable matière sacramentelle, un instrument à travers lequel se transmet la grâce du Christ qui parvient jusqu’à nous. Dans le cas de la cendre, il s’agit en revanche d’un signe non sacramentel, mais toutefois toujours lié à la prière et à la sanctification du peuple chrétien : en effet, avant l’imposition individuelle sur la tête, une bénédiction spécifique des cendres est prévue — que nous accomplirons dans quelques instants —, avec deux formules possibles. Dans la première, celles-ci sont définies « austère symbole » ; dans la deuxième, on invoque directement sur elles la bénédiction et on fait référence au texte du Livre de la Genèse, qui peut également accompagner le geste de l’imposition : « Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise » (cf. Gn 3, 19).

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  • Je déteste le Mercredi des Cendres !

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    (archive 2011)

    Chaque fête chrétienne rappelle un évènement heureux ou grave de la vie du Christ, de la Vierge, ou encore un mystère important de notre foi, mais le Mercredi des Cendres ? Un jour comme les autres, au milieu d'une semaine comme les autres, qui ne commémore rien, qui ressemble à une balise sèche comme une trique, où il faut jeûner parce qu’on est à 40 jours de Pâques et parce que c’est une manière de marquer le coup alors qu’on entre en carême… Pas de quoi, semble-t-il, déclencher des élans mystiques ni susciter la ferveur que peuvent stimuler la méditation de réalités où la foi s’exalte et trouve son compte de satisfactions spirituelles.

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  • Le message du pape pour le carême 2023

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    Message de Carême du pape François. Ascèse de Carême, itinéraire synodal.

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    Chers frères et sœurs,

    Les Évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc concordent pour raconter l’épisode de la Transfiguration de Jésus. Dans cet événement, nous voyons la réponse du Seigneur à l’incompréhension manifestée par les disciples à son égard. Peu avant, en effet, un accrochage sérieux s’était produit entre le Maître et Simon-Pierre qui, après avoir professé sa foi dans le fait que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, avait repoussé son annonce de la passion et de la croix.

    Jésus l’avait repris avec force : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » (Mt16,23). Et voici que « six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne » (Mt17,1).

    L’Évangile de la Transfiguration est proclamé chaque année, le deuxième dimanche du Carême. Durant ce temps liturgique, en effet, le Seigneur nous prend avec lui et nous emmène à l’écart. Même si nos activités ordinaires requièrent que nous restions aux lieux habituels, en vivant un quotidien souvent répétitif et parfois ennuyant, pendant le Carême nous sommes invités à monter “sur une haute montagne” avec Jésus, pour vivre avec le Peuple saint de Dieu une expérience d’ascèse particulière.

    L’ascèse de Carême est un effort, toujours animé par la Grâce, pour surmonter nos manques de foi et nos résistances à suivre Jésus sur le chemin de la croix. Précisément ce dont avaient besoin Pierre et les autres disciples. Pour approfondir notre connaissance du Maître, pour comprendre et accueillir à fond le mystère du salut divin, réalisé dans le don total de soi par amour, il faut se laisser conduire par lui à l’écart et en hauteur, en se détachant des médiocrités et des vanités. Il faut se mettre en chemin, un chemin qui monte, qui exige effort, sacrifice, concentration, comme une excursion en montagne. Ces conditions sont également importantes pour le chemin synodal dans lequel nous nous sommes engagés, en tant qu’Église. Il nous sera bon de réfléchir sur cette relation qui existe entre l’ascèse de Carême et l’expérience synodale.

    Pour cette “retraite” sur le mont Thabor, Jésus emmène avec lui trois disciples, choisis pour être témoins d’un événement unique. Il veut que cette expérience de grâce ne soit pas solitaire, mais partagée, comme l’est, du reste, toute notre vie de foi. Jésus, on doit le suivre ensemble. Et c’est ensemble, comme Église pérégrinant dans le temps, que l’on vit l’année liturgique et, à l’intérieur de celle-ci, le Carême, en marchant avec ceux que le Seigneur a placés à nos côtés comme compagnons de voyage. Par analogie avec la montée de Jésus et des disciples au Thabor, nous pouvons dire que notre chemin de Carême est “synodal”, car nous l’accomplissons ensemble sur le même chemin, disciples de l’unique Maître. Bien plus, nous savons qu’il est lui-même la Voie, et donc, que ce soit dans l’itinéraire liturgique ou dans celui du Synode, l’Église ne fait rien d’autre que d’entrer toujours plus profondément et pleinement dans le mystère du Christ Sauveur.

    Et nous arrivons au moment culminant. L’Évangile raconte que Jésus « fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière » (Mt17,2). Voilà le “sommet”, le but du chemin. Au terme de la montée, lorsqu’ils sont sur la montagne avec Jésus, la grâce est donnée aux trois disciples de le voir dans sa gloire, resplendissant de lumière surnaturelle, qui ne venait pas du dehors, mais qui irradiait de Lui-même. La divine beauté de cette vision fut incomparablement supérieure à toute la fatigue que les disciples avaient pu accumuler pour monter au Thabor. Comme pour toute excursion exigeante en montagne, il faut en montant tenir le regard bien fixé sur le sentier ; mais le panorama qui se déploie à la fin surprend et récompense par son émerveillement. Le processus synodal apparaît lui aussi souvent ardu et nous pourrions parfois nous décourager. Mais ce qui nous attend à la fin est sans aucun doute quelque chose de merveilleux et de surprenant, qui nous aidera à mieux comprendre la volonté de Dieu et notre mission au service de son Royaume.

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  • Mettre fin aux célébrations dominicales sans prêtres : un objectif du cardinal Eijk

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Le cardinal néerlandais défend son projet de mettre fin aux célébrations dominicales sans prêtre

    Le cardinal Willem Eijk s'engage à éliminer les services de la parole et de la communion dominicales en l'absence de prêtre au cours des cinq prochaines années.

    16 février 2023

    Un cardinal néerlandais a déclaré qu'il poursuivait son projet de supprimer progressivement les services de la parole et de la communion dominicales en l'absence de prêtre sur son territoire.

    Le cardinal Willem Eijk, archevêque d'Utrecht, a déclaré dans une lettre datée du 14 février qu'il s'engageait à supprimer les célébrations dominicales sans prêtre au cours des cinq prochaines années, afin que la messe puisse "occuper la place centrale qui lui revient" parmi les catholiques locaux, malgré les protestations de certains membres de l'archidiocèse.

    Dans les régions d'Europe qui ont connu une forte baisse des vocations sacerdotales, les catholiques se réunissent régulièrement en semaine pour des célébrations de la parole et de la communion, dirigées par un diacre ou un laïc permanent. Les lectures de l'Écriture et la proclamation de l'Évangile sont suivies de la distribution de la Sainte Communion, consacrée lors d'une messe précédente.

    Lorsqu'aucun prêtre n'est disponible pour célébrer la messe dominicale, les communautés catholiques peuvent être autorisées à organiser des services de parole et de communion, conformément aux directives locales et au "Directoire pour les célébrations dominicales en l'absence de prêtre" publié en 1988 par le dicastère de la liturgie du Vatican.

    Malgré la prévalence croissante de ces liturgies dans certains endroits, Eijk, le primat des Pays-Bas, a d'abord signalé son intention de mettre fin aux célébrations dominicales sans prêtre dans une lettre pastorale de 2019, alors que son archidiocèse marquait une Année de l'Eucharistie.

    Le cardinal a dévoilé un plan pour l'élimination progressive de ces célébrations - qui ont eu lieu dans l'archidiocèse pendant des décennies - dans une lettre datée du 27 octobre 2022, qui, selon lui, est le fruit d'une consultation dans l'archidiocèse. Il a annoncé qu'"à partir du 1er janvier 2028, les services de la parole et de la communion le dimanche ne seront autorisés que dans des situations exceptionnelles."

    "J'espère qu'ainsi la célébration de l'Eucharistie retrouvera davantage sa place centrale les dimanches et solennités dans l'archidiocèse d'Utrecht comme la célébration du mystère pascal le jour du Seigneur, le dimanche, jour où nous commémorons spécialement que le Seigneur est ressuscité d'entre les morts", a-t-il écrit.

    Le Katholiek Nieuwsblad, un hebdomadaire catholique néerlandais, a rapporté en janvier que ce projet avait "provoqué une grande agitation parmi un groupe de fidèles de l'archidiocèse", qui ont lancé une pétition demandant au cardinal de changer de cap.

    Dans sa lettre du 14 février, écrite en réponse aux signataires de la pétition, le cardinal de 69 ans a répondu à la suggestion selon laquelle, étant donné que de nombreuses églises où cette pratique a lieu sont vouées à la fermeture en raison d'une baisse constante de la participation à la messe, le plan du cardinal est inutile et elles devraient être autorisées à poursuivre les célébrations dominicales pour le moment.

    Eijk a déclaré : "Cependant, il existe des paroisses dans lesquelles le processus de fermeture des églises n'a pas encore commencé et où, par conséquent, pour le moment, de nombreuses églises resteront ouvertes, de sorte que si la politique reste inchangée, le nombre de célébrations de la parole et de la communion - au moins dans ces paroisses - restera élevé, et donc la célébration eucharistique ne pourra pas occuper la place centrale qui lui revient pendant de nombreuses années."

    Mais Mgr Eijk, qui dirige l'archevêché depuis 2008, a rassuré les catholiques locaux en affirmant que les services de la parole et de la communion continueraient d'être disponibles en semaine dans les paroisses et le dimanche dans les établissements de soins.

    En novembre dernier, les évêques néerlandais ont publié un rapport sévère avant leur visite ad limina à Rome, dans lequel ils notaient que le nombre de catholiques aux Pays-Bas était passé de 4 millions en 2012 à 3,7 millions en 2021.

    Les catholiques d'Utrecht ont fait appel au pape François en 2015 après que Mgr Eijk ait proposé de transformer les 326 paroisses de l'archidiocèse en 48 communautés plus grandes, chacune dotée d'un seul "centre eucharistique".

    Dans une lettre pastorale, le cardinal a déclaré : "Lorsque j'ai parlé au pape, j'ai prévenu que les anciennes structures de l'Église n'existeraient plus au moment où je prendrais ma retraite - et qu'en 2025, les deux tiers de nos églises auraient été retirées du culte divin. Le pape a été choqué, mais a répété que nous devions aller de l'avant et ne pas céder à la nostalgie d'un passé qui ne réapparaîtra jamais."

    Les catholiques d'autres régions des Pays-Bas sont également confrontés à la perspective de fermetures d'églises. L'évêque Jan Hendricks a annoncé en septembre que 60 % des églises de son diocèse de Haarlem-Amsterdam devaient fermer dans les cinq prochaines années en raison de la diminution du nombre de fidèles, de bénévoles et de revenus.

    Le cardinal Eijk, ancien médecin, est connu aux Pays-Bas pour sa forte opposition aux lois permissives du pays sur l'euthanasie.

    Le cardinal Eijk a également attiré l'attention des médias lorsqu'il a demandé au pape François de "clarifier" l'interprétation de son exhortation apostolique Amoris laetitia. Il a récemment demandé aux évêques belges de retirer un texte autorisant la bénédiction rituelle des couples homosexuels et a suggéré que le pape rédige une encyclique sur la théorie du genre.

  • On a marché pour la vie à Manille

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PHILIPPINES - En route, ensemble, pour la protection de la vie

    20 février 2023

    Manille (Agence Fides) - Marchant et priant côte à côte, religieux, laïcs, prêtres, évêques pour la protection et la dignité de la vie, de la naissance à la mort naturelle, pour la promotion de la famille, pour la défense de toute vie abusée ou écartée : C'est dans cet esprit que les fidèles philippins ont tenu à nouveau, après la suspension due à la pandémie, le rassemblement annuel baptisé "Walk for Life" le 18 février 2023, organisé par le Conseil des laïcs des Philippines, en collaboration avec la Commission pour les laïcs de la Conférence épiscopale des Philippines. (...)

    Des milliers de fidèles ont participé à la marche et à la veillée de prière, qui est partie de la rotonde de bienvenue à Quezon City et s'est terminée dans l'enceinte de l'université de Santo Tomas à Manille, où s'est tenue la célébration eucharistique solennelle. "Notre esprit de soutien à la vie n'a jamais faibli, même pendant la pandémie. Nous sommes devenus plus profondément conscients du caractère sacré de la vie et nous prions sans cesse et travaillons énormément pour la préserver. Dans notre société, les diverses questions qui touchent à la vie humaine sont urgentes et, en tant que croyants, nous sommes constamment appelés à nous rappeler le caractère sacré et la dignité de chaque vie humaine", a déclaré Raymond Daniel Cruz Jr, président du Conseil des laïcs des Philippines.

    La Marche pour la Vie entend sensibiliser et offrir un soutien concret aux communautés locales afin que les fidèles prennent à cœur le respect et la protection de la vie humaine, à tous ses moments et dans toutes ses conditions : de l'enfant dans le ventre de sa mère, aux enfants des rues maltraités, aux femmes victimes de la traite et de la violence, aux familles démunies, aux personnes âgées abandonnées. Le thème de 2023, "Synodalité, accompagnement et proximité", a déclaré les organisateurs, entend mettre l'accent sur les moyens de proximité avec chaque personne humaine et les difficultés qu'elle rencontre à chaque âge de la vie.

    Exprimant son soutien sans réserve à l'initiative, le Cardinal Luis Antonio Tagle, Pro-préfet du Dicastère pour l'évangélisation du Vatican, a expliqué dans une interview accordée à Radio Veritas Manille : "Il ne s'agit pas seulement d'une marche, mais d'un voyage de chacun d'entre nous, qui dure toute la vie, car la vie est le don le plus important de Dieu à chacun d'entre nous. J'espère que dans chacun de nos voyages à travers l'histoire, nous ne la gaspillerons pas et que nous protégerons toujours le don de la vie".

    (PA) (Agence Fides 20/2/2023)

  • Le Mardi Gras est aussi le jour où l'on célèbre la fête de la Sainte Face

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    Au XIX° siècle, Marie de Saint-Pierre et de la Sainte Famille est connue pour avoir initié la dévotion à la Sainte Face de Jésus et Maria Pierina De Micheli réputée pour avoir été une « apôtre de la Sainte Face ». Ce siècle ouvre en effet la voie à l'ensemble de la dévotion romaine des reliques, des corps saints et images miraculeuses, dans un processus de « recharge sacrale » ou de relance dévotionnelle des sanctuaires de pèlerinage, ébranlées par la contestation interne du XVIII° siècle, appelé le « siècle des Lumières. »

    La dévotion à la Sainte-Face de Jésus a été approuvée par le Pape Léon XIII en 1885

    La première médaille de la Sainte-Face a été offerte au Pape Pie XII qui a approuvé la dévotion et la médaille. En 1958, le pape a officiellement déclaré que la fête de la Sainte-Face de Jésus, serait le mardi précédant le mercredi des Cendres (mardi gras) pour tous les catholiques romains. La Sainte Face, manifestée dans le voile de Manoppello en Italie, miraculeusement apparu, attire de nombreux pèlerins qui viennent adorer la Sainte Face de Jésus. (source)

    D'Ermes Dovico sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le visage de Jésus, la lumière pour notre millénaire

    21-02-2023

    Ce mardi, c'est la fête de la Sainte Face, souhaitée par Jésus et encore peu répandue, mais qui a une base solide dans les Écritures et dans les enseignements des saints. Parmi eux, le pape Jean-Paul II, qui, dans Novo millennio ineunte, a indiqué la "contemplation du visage du Christ" comme la voie à suivre pour l'Église et le monde.

    "Ta face, Seigneur, je la cherche" [Ps 27 (26), 8]. Les paroles du psalmiste résonnent avec une intensité particulière en ce mardi précédant le mercredi des Cendres et coïncident donc avec le jour indiqué par Jésus, dans ses révélations à la bienheureuse Maria Pierina de Micheli, pour célébrer la fête de sa Sainte Face. Cette fête n'est pas encore très répandue dans l'Église (comme l'a rapporté à plusieurs reprises la Nuova Bussola) et se limite surtout à l'initiative de prêtres dévots et de quelques instituts religieux ayant le charisme spécifique de l'adoration de la Sainte Face.

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  • L’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence

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    Du site de La Croix Africa :

    Cardinal Ambongo: «l’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence»

    20 février 2023

    Interview 

    Alors que la jeunesse africaine « croit que le paradis est ailleurs », il faut au contraire « prendre soin de notre jeunesse parce qu’elle est vraiment l’avenir de notre société, l’avenir de notre Église », exhorte le cardinal Fridolin Ambongo.

    L’archevêque de Kinshasa s’est confié à La Croix Africa samedi 18 février en marge de la messe d’ordination épiscopale Mgr Joseph Aka, nouvel évêque de Yamoussoukro, qu’il présidait.

    La Croix Africa : Il y a quelques semaines, le pape était dans votre pays, la RDC que peut-on retenir de ce voyage et quel était son message à l’Afrique tout entière ?

    Cardinal Fridolin Ambogo : La première chose que nous retenons c’est le bonheur que nous avons expérimenté avec la visite du Saint-Père. Il y avait comme une unanimité autour de l’expérience vécue. Les quatre jours vécus avec le pape ont été pour le peuple congolais dans sa souffrance une véritable expérience du Mont Thabor (lieu de la transfiguration, NDLR). Je conseillerais à l’Église de Côte d’Ivoire de prendre des initiatives pour que le pape puisse venir aussi ici pour que le peuple de Dieu qui est ici puisse vivre la même expérience que celle que le peuple congolais a expérimentée.

    Au-delà de cette émotion, de cette sensation de bonheur, le plus important est le message que le pape a apporté. Vous savez que le Congo (RDC) est un pays martyrisé par la rapacité de tous ceux qui veulent prendre ses richesses. Le seul qui n’en profite pas c’est le peuple congolais. Et le pape a identifié cela dans son mot, il a présenté le pays comme un diamant. Un diamant que tout le monde veut avoir, mais on veut avoir le diamant sans les Congolais. Il a utilisé cette expression très forte en s’adressant à tous les prédateurs : « retirez vos mains du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ». Et je crois que ce message vaut non seulement pour le Congo, mais aussi pour toute l’Afrique.

    Au sujet de l’Afrique, celle-ci est souvent présentée comme l’avenir de l’Église. Quelles sont les données objectives qui le font penser ?

    C. F. A. : L’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence. Nous n’avons qu’à voir des données objectives, les statistiques. Je crois que vous connaissez la situation de l’Église en Europe. L’Église en Europe est en train de mourir, et quand vous allez dans les églises, elles sont vides. Les personnes qui y viennent généralement sont âgées au-delà de 70 ans. Quand ces personnes ne seront plus là, qui va fréquenter leurs églises ?

    Par contre quand vous allez dans le sud, en Afrique, l’Église est en croissance, en quantité mais aussi en qualité. Tout laisse croire que l’avenir de l’Église est en Afrique parce qu’aussi, en Afrique, quand vous allez partout il y a des jeunes. Et c’est ce qui avait impressionné le pape à Kinshasa, il se demandait d’où venait toute cette jeunesse. Les jeunes symbolisent le dynamisme. Au cours de sa rencontre avec les jeunes au stade des martyrs à Kinshasa, le pape a fait une catéchèse en utilisant les 5 doigts de la main. Et les jeunes ont été frappés par cette catéchèse du pape qui les provoquait même. Ils réagissaient aux provocations du pape et c’était un moment extraordinaire.

    Je crois que cette jeunesse qui est en Afrique – et je l’ai vu ici en Côte d’Ivoire – nous devons la soigner. Le problème est qu’on ne soigne pas la jeunesse, on ne lui donne pas d’espoir, l’espérance d’un lendemain meilleur. C’est pourquoi, des fois, notre jeunesse nous désespère et croit que le paradis est ailleurs. Cela se termine par des drames que nous connaissons. Nous devons prendre soin de notre jeunesse parce qu’elle est vraiment l’avenir de notre société, l’avenir de notre Église.

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  • Mardi gras et Mercredi des Cendres

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    Du Père Roch Valentin sur le site du diocèse de Belley-Ars :

    Mardi gras et mercredi des cendres

    Après le carnaval et ses festivités, nous entrons dans le temps du carême. Pour tout savoir sur le sens du mardi gras et du mercredi des cendres, début du temps liturgique du carême.

    Le Carnaval et mardi gras

    La semaine précédant le mercredi des Cendres, c'est le carnaval, temps de fantaisie avant l'austérité. Et le dernier jour du carnaval, c'est le mardi gras. Ce sont les dernières réjouissances avant de se lancer résolument dans le temps de la pénitence. C'est le dernier moment pour consommer les provisions d'aliments « gras » dont on se passera en carême. Il est de tradition de faire des crêpes ou des bugnes (appelées merveilles ou oreilles suivant les régions). Cela nous rappelle le temps où, pour écouler les oeufs avant de n'en plus manger pendant le carême, on les consommait dans la pâte à crêpe, à beignet... Mais les oeufs sans réfrigérateurs ne se conservent pas six semaine, et les poules ne cessent pas de pondre parce qu'on ne mange pas leurs oeufs, alors, à la mi-Carême (4e dimanche dit de Laetare), on recommencera, avant de se replonger avec sérieux dans nos efforts. Et enfin, à Pâques, on les décorera avant de les cacher dans le jardin.

    Le mercredi des Cendres

    La Bible

    Dans la Bible, les cendres sont la manière de confesser publiquement sa faute et d'exprimer sa volonté de changer de vie. Pensons à la grande ville de Ninive dont le roi, en entendant la prédication de Jonas annonçant la destruction dans quarante jours, ordonne à tous les habitants, hommes et animaux, de jeûner et de faire pénitence avec un sac comme habit et dans la cendre. Se couvrir la tête de cendre, c'est aussi dans l'Ancien Testament, la manière de se préparer à prier le Seigneur de façon à être entendu. Nous voyons cela par exemple avec la reine Esther qui quitte tous ses atours et se couvre de cendre pour prier avant de se parer à nouveau pour se présenter devant le roi et intercéder en faveur du peuple juif. Les livres de Sagesse, eux, montre par cette réalité poussiéreuse la fugacité de la vie, la pauvreté de l'existence, invitant à ce confier davantage au Seigneur.

    L'origine

    Dans l'Antiquité chrétienne, le carême était la période de préparation à la réintégration des pénitents. Les pénitents étaient des chrétiens ayant commis des fautes graves et désirant retrouver la communion avec Dieu dans l'Eglise. Pour cela, ils confessaient en secret à l'évêque leurs péchés et étaient admis ensuite publiquement dans l'ordre des pénitents en recevant les cendres sur la tête. A la fin de la période de pénitence faite de renoncements, de charité et de prière intense, ils recevaient l'absolution de l'évêque le Jeudi Saint et retrouvaient leur place parmi les fidèles pour célébrer Pâques. Jusqu'au VIe siècle, cette cérémonie avait lieu le 6e dimanche avant Pâques, mais avec Grégoire le Grand, elle a été avancée au mercredi précédant pour totaliser 40 jours de pénitence, car les dimanches n'en sont pas. Mais dès cette époque, le Pape lui-même se faisait imposer les cendres en signe de pénitence et de préparation à Pâques. Cela se faisait à la basilique Sainte-Anastasie au Palatin, avant de monter pieds nus à Sainte-Sabine sur l'Aventin pour la première prédication de carême. Elle lui rappelait que, tout pape qu'il était, il était poussière et y retournerai. Ce signe de la pénitence est désormais reçu par tous les fidèles catholiques. Mais se souvenir de son origine doit nous inciter à bien nous confesser avant la grande fête, même si nous ne faisons plus publiquement notre pénitence, à entrer véritablement dans une logique de conversion et d'intensification de la vie chrétienne.

    Aujourd'hui

    La liturgie du mercredi des cendres, de nos jours, peut être célébrée soit au cours d'une célébration de la Parole, soit au cours de la messe. On entend toujours l'évangile selon saint Matthieu (chapitre 6) dans lequel le Christ nous apprend à faire l'aumône, à prier et à jeûner dans le secret, sous le seul regard de notre Père. Ça sera notre feuille de route pour le carême. Après l'homélie, le prêtre bénit les cendres, produites en principe par l'incinération des rameaux de l'année précédente. Puis il s'impose à lui-même la cendre, s'il n'y a pas d'autre prêtre pouvant le lui faire, et ensuite il l'impose à chaque fidèle, soit en en répandant un peu sur la tête, soit en marquant le front en signe de croix. Il joint à ce geste ces mots : « Convertissez-vous et croyez à l'Evangile. » C'est l'exhortation à entrer en vérité dans le carême. Ou encore : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. » C'est l'invitation à accepter notre condition mortelle du fait du péché, dans la confiance que Dieu peut nous pardonner et nous ressusciter.

    Jour de jeûne et d'abstinence

    Ce jour est l'un des deux seuls jours de jeûne et d'abstinence de l'année (avec le Vendredi Saint), ne passons pas à coté. Pour mémoire, tous les vendredis de l'année, c'est abstinence. C'est-à-dire qu'on s'abstient de viande, d'alcool, de tabac... et on prend plus de temps pour la prière et le partage. Les vendredis de carême, en France, c'est spécifiquement de viande que l'on s'abstient. Les jours de jeûne, on s'abstient de viande et se prive substantiellement de nourriture selon son âge et ses forces.

  • Dieu, la création et l'humanité : les "conférences perdues" de Benoît XVI rassemblées dans un nouveau livre

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    De Kevin J. Jones sur Catholic News Agency :

    The Divine Project: Reflections on Creation and the Church - Kindle edition  by Ratzinger, Cardinal Joseph. Religion & Spirituality Kindle eBooks @  Amazon.com.

    Dieu, la création et l'humanité : Les "conférences perdues" de Benoît XVI rassemblées dans un nouveau livre

    19 février 2023

    Six conférences du cardinal Joseph Ratzinger ont failli être perdues à jamais. Mais maintenant, elles ont été rassemblées dans un nouveau livre d'Ignatius Press, "The Divine Project : Réflexions sur la création et l'Église".

    "C'est un merveilleux résumé de ce que Dieu entend en nous créant et en nous rachetant, en six conférences. C'est tout simplement une grande découverte", a déclaré à CNA le père Joseph Fessio, SJ, président d'Ignatius Press. "Il est écrit pour les étudiants et parlé pour les étudiants. C'est vraiment très lisible".

    Le futur pape Benoît XVI a prononcé cette série de conférences en 1985 à la maison de formation de l'évêque de Gurk, à l'abbaye Saint-Georges de Längsee, dans l'État de Carinthie, au sud de l'Autriche. Elles ont été enregistrées sur des cassettes audio mais les bandes ont été égarées pendant 30 ans et oubliées. Par hasard, elles ont été redécouvertes.

    "C'est un trésor qui a été perdu et retrouvé", a déclaré M. Fessio, qui a étudié sous la direction de M. Ratzinger lorsque le futur pontife était théologien et professeur d'université. Ratzinger a été cardinal sous le pape Jean-Paul II. Il a été élu pape en 2005.

    Les conférences ont été publiées pour la première fois en allemand en 2008, mais Ignatius Press est le premier à les publier en anglais, dans un livre de 177 pages.

    M. Fessio a souligné l'importance que Ratzinger accorde aux Écritures.

    "Il revient toujours à l'Écriture lorsqu'il fait une présentation sur n'importe quel sujet", a commenté Fessio. "C'est une question théologique. Cela a à voir avec la foi, bien sûr. Son interprétation de la Genèse l'amène jusqu'à aujourd'hui. Il comprend l'érudition traditionnelle et la méthode historico-critique, mais il est capable de la rendre vivante."

    Les conférences de Mgr Ratzinger portent sur Dieu en tant que créateur d'un cosmos raisonnable, dans lequel chaque homme et chaque femme est en fin de compte une créature. Il examine comment lire la Bible et comprendre le péché originel et la rédemption.

    Ratzinger se penche sur les huit premières lignes du livre de la Genèse, sur la création des cieux et de la terre.

    "S'agit-il simplement d'un beau passage, ou cette beauté révèle-t-elle aussi quelque chose de la vérité ?" demande-t-il. "Et si oui, comment la trouver ?"

    Il réfléchit aux explications de la Genèse qui engagent les récits scientifiques de l'univers et de l'humanité, y compris la théorie de l'évolution. Il se demande si et comment les approches scientifiques et chrétiennes peuvent se compléter mutuellement, et il réfléchit à la place du récit de la création de la Genèse dans la pensée chrétienne historique, y compris la chute de l'humanité à travers Adam.

    L'Église primitive et le Moyen Âge "ont compris que la Bible est un tout et que nous ne pouvons vraiment entendre ce qu'elle dit que si nous l'entendons comme venant du Christ", explique Ratzinger.

    "Cela signifie l'entendre dans la liberté qu'il nous a donnée et depuis les profondeurs où, à travers l'écran des images, il révèle la réalité vraie et durable, le terrain solide sur lequel nous pouvons toujours nous tenir", dit-il.

    Fessio a déclaré à CNA que le livre de la Genèse est écrit "de manière très parabolique, voire mythique". Selon le commentaire de Ratzinger, l'Ancien Testament doit être lu comme une préparation au Nouveau Testament. La Bible doit être lue comme un tout.

    "Ses parties aident à se comprendre et [à comprendre] que le Christ est le but et donc la clé de l'interprétation", a déclaré Fessio. Il a ajouté que les conférences de Ratzinger montrent "comment la création a été faite pour le culte de Dieu, pour le sabbat, pour le jour du culte et le jour où Dieu s'est reposé."

    "Si Dieu est le Créateur, cela signifie que nous sommes des créatures", a ajouté Fessio. "Cela signifie que nous ne nous créons pas nous-mêmes, nous dépendons de Dieu et des autres pour exister".

    "[Ratzinger] passe beaucoup de temps sur le fait que l'homme est relationnel. Nous venons des parents, nous vivons pour les autres. Nous nous donnons à un projet que nous ne pouvons pas considérer comme nous-mêmes", a-t-il déclaré.

    "Nous ne sommes pas seulement des monades autonomes flottant les unes autour des autres", a déclaré Fessio. "Au contraire, nous sommes connectés les uns aux autres parce que nous sommes connectés à Dieu, qui lui-même est relation en tant que Trinité".

    Ratzinger considère la place de la nécessité et du hasard dans la création et les attitudes contemporaines sur la place de chaque personne dans le monde. Il note que beaucoup objectent en disant : "Personne ne m'a jamais demandé si je voulais naître !".

    À cela, Ratzinger répond : "C'est seulement quand nous savons qu'il y a Quelqu'un qui n'a pas tiré au sort aveuglément, quand nous savons que notre existence n'est pas un accident, mais qu'elle naît plutôt de la liberté et de l'amour, alors seulement nous pouvons, nous dont l'existence n'est pas nécessaire, être reconnaissants pour cette liberté et savoir, avec gratitude, que c'est vraiment un don d'être humain."

    Selon Fessio, Ratzinger "expose la foi catholique, mais en le faisant dans un langage contemporain."

    "Le péché est la destruction de cette relation avec nous-mêmes et Dieu, puis entre nous. [Ratzinger] fait remarquer qu'il n'existe pas de péché individuel qui n'ait pas d'effets sur les autres", a déclaré le prêtre. "Chaque détournement du plan de Dieu, de la loi de Dieu, affecte non seulement soi-même, mais aussi tous les autres."

    Cela peut être guéri "en se perdant soi-même et en se tournant vers le Christ", la source de notre amour, a commenté Fessio. Ratzinger souligne "l'importance de l'Eucharistie pour restaurer l'unité de l'homme déchu avec lui-même et avec Dieu".

    Parmi les autres sujets abordés dans "Le projet divin" figurent la technologie et l'écologie, la croix et l'eucharistie, le pluralisme religieux, l'autorité pédagogique de l'Église catholique et la nature de l'Église.

    Pour Fessio, l'ancien élève du théologien, les qualités de Benoît XVI sont évidentes dans le livre.

    Le cardinal Ratzinger était "brillant et humble, chaleureux, saint, à l'écoute", a déclaré Fessio.

    "Il avait une formidable capacité à synthétiser les pensées des autres et à les présenter de manière claire et convaincante", a-t-il ajouté. "Il était tout simplement un grand professeur. Et par conséquent, ceux d'entre nous qui sont des apprenants font bien de se tourner vers ce grand professeur chaque fois que nous le pouvons."

    Kevin J. Jones est un rédacteur principal de la Catholic News Agency. Il a bénéficié en 2014 d'une bourse de journalisme Egan de Catholic Relief Services.