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Foi - Page 271

  • Le cardinal Martini était un "prophète" selon le cardinal Czerny

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    De la Catholic News Agency :

    Le cardinal Martini était un "prophète", selon un cardinal du Vatican

    17 mai 2022

    Le cardinal du Vatican Michael Czerny a décrit lundi le défunt cardinal italien Carlo Maria Martini comme un "prophète".

    Czerny, le préfet du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral, a déclaré que le théologien jésuite controversé avait anticipé les développements récents dans l'Église catholique.

    M. Martini, bibliste de renom, a été décrit par le New York Times comme l'un des "penseurs progressistes les plus influents" de l'Église catholique et comme un "successeur possible du pape Jean-Paul II", avec lequel il avait des vues opposées sur l'orientation de l'Église.

    M. Martini, qui a dirigé l'archidiocèse de Milan de 1979 à 2002, a déclaré dans une interview peu avant sa mort en 2012 que "l'Église a 200 ans de retard."

    S'exprimant à Milan le 16 mai, le cardinal Czerny a déclaré : "Beaucoup l'appréciaient déjà lorsqu'il était parmi vous, non sans malentendus, incertitudes et oppositions".

    "Maintenant, nous le comprenons tous mieux, en reconnaissant comment ses visions et les priorités de son gouvernement pastoral - je voudrais aussi dire son style d'écoute, de prière et de vie - ont anticipé des chemins qui impliquent finalement l'Église universelle."

    Les propos du cardinal Czerny ont été rapportés par Vatican News, le portail d'information en ligne du Saint-Siège, qui précise que le jésuite canadien s'est exprimé lors du lancement du sixième volume des œuvres complètes de Martini.

    Le livre s'intitule "Farsi prossimo" ("Approche-toi"), titre d'une lettre pastorale que Martini a écrite aux catholiques de Milan. Cette lettre a donné lieu à un congrès diocésain en 1986, que Czerny a relié au processus synodal global lancé par le pape François.

    Le pape François a fait référence à Martini à plusieurs reprises depuis son élection en 2013.

    Dans un discours prononcé en 2013 devant la Fondation Carlo Maria Martini, il a décrit le cardinal comme "un prophète de la paix" et "un père dans l'Église, non seulement pour son diocèse, mais pour d'innombrables personnes."

    Le pape a rappelé l'entretien final de Martini dans un discours à la Curie romaine en 2019.

    Il a déclaré : "Le cardinal Martini, dans sa dernière interview, quelques jours avant sa mort, a dit quelque chose qui devrait nous faire réfléchir : 'L'Église a 200 ans de retard. Pourquoi n'est-elle pas secouée ? Avons-nous peur ? La peur, au lieu du courage ? Pourtant, la foi est le fondement de l'Église. Foi, confiance, courage... Seul l'amour vainc la lassitude".

    Dans son discours à Milan, le cardinal Czerny a déclaré que Martini "a fait ce que le concile [Vatican II] lui a demandé, un événement qui, dans sa jeunesse, comme dans celle du pape François, a représenté un printemps évangélique."

    Pourtant : Non, Jorge Mario Bergoglio n'est pas Carlo Maria Martini

    Sur belgicatho, de nombreux articles ont abordé le rôle du cardinal Martini, notamment dans la "mafia de Saint-Gall").

  • « Je n’ai jamais regretté de m’être converti au christianisme »

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGER - « Je n’ai jamais regretté de m’être converti au christianisme »

    17 mai 2022

    Dosso (Agence Fides) – « Il n’est pas facile d’être chrétien au Niger aujourd’hui, et plus encore après le djihadisme alimenté par des mouvements tels qu’Al-Qaïda ou Boko Haram, présents dans le pays », écrit à l’Agence Fides le Père Rafael Casamayor, prêtre de la Société pour les Missions Africaines (SMA), depuis la mission présente à Dosso. Le prêtre a rapporté le témoignage d’un chrétien qui est venu de l’islam et qui fait aujourd’hui partie de la communauté catholique de Dosso. « Il ne m’a pas fallu longtemps pour retrouver Pierre, c’est un homme discret, peu de mots et d’une vie intérieure intense. Un trésor dans notre mission parce qu’il nous amène immédiatement au cœur de notre foi, de notre amour pour Dieu et pour notre prochain ».

    « Je suis de Filengué, djerma ou songhay, comme vous préférez, – intervient Pierre – et depuis que je suis enfant j’ai reçu une éducation musulmane. Après l’école, je suis allé à la madrasa coranique où j’ai étudié les principes islamiques avec des enfants et des adolescents de mon âge. Déjà à la fin de l’adolescence, j’ai commencé à travailler comme soudeur dans un laboratoire où un jour j’ai trouvé des livres qui avaient été laissés sur les tables. J’en ai pris un et je l’ai ramené à la maison. J’ai commencé à le lire et depuis lors, je ne m’en suis pas séparé, c’était le Nouveau Testament », souligne l’homme. « J’ai adoré lire ce livre, il y avait des histoires qui me touchaient le cœur. J’aimais en parler avec certains collègues de travail, aucun d’entre eux n’était chrétien, mais ils savaient certaines choses. C’étaient des histoires pleines de tendresse et de proximité avec les plus pauvres, mais je ne savais pas à quoi elles correspondaient dans la vraie vie, je ne connaissais aucun chrétien. Plus tard, ils m’ont envoyé travailler à Agadez et là j’ai rejoint la communauté chrétienne. Je voulais en savoir plus sur les Évangiles et la vie des chrétiens. »

    « Mon séjour à Agadez a été une bénédiction pour tout ce que j’ai appris et vécu avec la communauté chrétienne très diversifiée : il y avait des Béninois, des Togolais, des Burkinabés, des Français, des Nigériens. J’ai vu reflété l’esprit que je croyais avoir découvert dans les Évangiles que j’ai lus à l’adolescence à Filengué, et qui sont devenus réalité. Au cours des années que j’ai passées à Agadez, j’ai non seulement découvert le message de Jésus et une communauté de référence qui m’a aidé à le vivre, mais j’ai aussi ouvert un chemin spirituel qui répondait à mes rêves d’adolescent qui avaient alimenté la lecture des Évangiles.

    Le missionnaire laïc conclut son témoignage en déclarant avec certitude qu’il n’a jamais regretté de s’être converti à la foi chrétienne, « pas même pour un seul jour. Ce que j’ai du mal à accepter, c’est que mes enfants sont toujours musulmans même si je ne les ai jamais forcés à suivre mes traces. » (RC/AP) (Agence Fides 17/5/2022)

  • "Le vrai thomisme est celui d'Amoris laetitia" (pape François)

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    DISCOURS DU SAINT PÈRE FRANCIS AUX PARTICIPANTS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA THÉOLOGIE MORALE

    Salle Clémentine, vendredi, 13 mai 2022

    Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

    Je remercie le Père da Silva Gonçalves pour ses mots d'introduction ; je salue le Cardinal Farrell, Mgr Paglia et Mgr Bordeyne, ainsi que tous ceux qui ont collaboré à cette Conférence, et vous tous qui y avez participé. L'initiative s'inscrit dans le cadre de l'"Année de la famille Amoris laetitia", convoquée pour stimuler la compréhension de l'exhortation apostolique et aider à orienter les pratiques pastorales de l'Église, qui se veut toujours plus synodale et missionnaire.

    Amoris laetitia rassemble les fruits des deux assemblées synodales sur la famille : l'assemblée extraordinaire de 2014 et l'assemblée ordinaire de 2015. Des fruits qui ont mûri à l'écoute du Peuple de Dieu, composé en grande partie de familles, qui sont le premier lieu pour vivre la foi en Jésus-Christ et l'amour mutuel.

    Il est donc bon pour la théologie morale de puiser dans la riche spiritualité qui germe dans la famille. La famille est l'Église domestique (cf. Lumen gentium, 11 ; Amoris laetitia, 67) ; en elle, les époux et les enfants sont appelés à coopérer pour vivre le mystère du Christ, par la prière et l'amour mis en œuvre dans le concret de la vie quotidienne et des situations, dans une attention mutuelle capable d'accompagner afin que personne ne soit exclu et abandonné. "N'oublions pas que, par le sacrement du mariage, Jésus est présent sur ce bateau", le bateau de la famille. [1]

    La vie familiale, cependant, est aujourd'hui plus éprouvée que jamais. Tout d'abord, depuis quelque temps, "la famille traverse une profonde crise culturelle, comme toutes les communautés et tous les liens sociaux" ( Evangelii gaudium, 66). En outre, de nombreuses familles souffrent d'un manque de travail, d'un manque de logements dignes, ou d'une terre où elles peuvent vivre en paix, à une époque de changements importants et rapides. Ces difficultés se répercutent sur la vie familiale, générant des problèmes relationnels. Il y a beaucoup de "situations difficiles et de familles blessées" (Amoris laetitia, 79). Aujourd'hui, la possibilité même de fonder une famille est souvent ardue, et les jeunes ont tant de mal à se marier et à avoir des enfants. En effet, les changements d'époque que nous vivons poussent la théologie morale à relever les défis de notre temps et à parler un langage compréhensible pour les interlocuteurs - et pas seulement pour les "initiés" - et à aider ainsi à "surmonter les adversités et les contrastes" et à favoriser "une nouvelle créativité pour exprimer dans les défis d'aujourd'hui les valeurs qui nous constituent en tant que peuple dans la société et dans l'Église, le peuple de Dieu". [2] J'insiste : nouvelle créativité.

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  • "De brillants reflets du Seigneur de l'histoire" : le pape François canonise 10 nouveaux saints de l'Église catholique

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    De Hannah Brockhaus sur le National Catholic Register :

    "Brillants reflets du Seigneur de l'histoire" : Le pape François canonise 10 nouveaux saints de l'Église catholique.

    15 mai 2022

    Le pape François a reconnu dimanche 10 nouveaux saints de l'Église catholique lors d'une messe de canonisation sur la place Saint-Pierre.

    Il s'agissait de la première canonisation de l'Église depuis celle de saint John Henry Newman et de quatre autres en octobre 2019.

    Des religieux et religieuses, des prêtres et un laïc font partie des 10 personnes reconnues pour être au ciel après avoir mené une vie de sainteté exemplaire sur terre.

    "La sainteté ne consiste pas en quelques gestes héroïques, mais en de nombreux petits actes d'amour quotidien", a déclaré le pape François lors de son homélie du 15 mai (texte intégral), une journée chaude et ensoleillée à Rome.

    La messe a commencé par le rite de canonisation, qui comprenait la lecture de courtes biographies de chaque bienheureux, lues par le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.

    Une litanie des saints a été chantée avant que le pape François ne récite la formule de canonisation.

    Il a déclaré : "Pour l'honneur de la Sainte Trinité, l'exaltation de la foi catholique et l'accroissement de la vie chrétienne, par l'autorité de notre Seigneur Jésus-Christ, et des saints apôtres Pierre et Paul, et la nôtre, après une délibération appropriée et de fréquentes prières pour l'assistance divine, et après avoir demandé le conseil de plusieurs de nos frères évêques, nous déclarons et définissons saints les bienheureux Titus Brandsma, Lazare dit Devasahayam, César de Bus, Luigi Maria Palazzolo, Giustino Maria Russolillo, Charles de Foucauld, Marie Rivier, Maria Francesca di Gesu Rubatto, Maria di Gesù Santocanale et Maria Domenica Mantovani, et nous les inscrivons parmi les saints, décrétant qu'ils seront vénérés comme tels par toute l'Église. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit."

    "Servir l'Évangile et nos frères et sœurs, offrir notre vie sans rien attendre en retour, ni aucune gloire mondaine : Telle est notre vocation. C'est ainsi que nos compagnons de route canonisés aujourd'hui ont vécu leur sainteté", a déclaré le pape François.

    "En embrassant avec enthousiasme leur vocation - certains comme prêtre, d'autres comme femme consacrée, comme laïc - ils ont consacré leur vie à l'Évangile", a-t-il ajouté. "Ils ont découvert une joie incomparable, et ils sont devenus des reflets brillants du Seigneur de l'histoire. Voilà ce qu'est un saint : quelqu'un qui est un brillant reflet du Seigneur de l'histoire."

    "Puissions-nous nous efforcer de faire de même : le chemin de la sainteté n'est pas fermé, il est pour nous tous, et il commence avec le baptême. Il n'est pas fermé. Puissions-nous nous efforcer de faire de même, car chacun de nous est appelé à la sainteté, à une forme de sainteté qui lui est propre", a-t-il ajouté.

    Les nouveaux saints sont :

    Charles de Foucauld : Soldat et explorateur français qui devint moine trappiste et missionnaire catholique auprès des musulmans d'Algérie. Connu sous le nom de Frère Charles de Jésus, il a été tué en 1916 à l'âge de 58 ans.

    Titus Brandsma : Prêtre, professeur et journaliste néerlandais qui s'est opposé à la propagande nazie dans les journaux catholiques. Il a été tué par injection létale à Dachau en 1942.

    Devasahayam Pillai : Un laïc indien qui a été torturé et martyrisé après s'être converti de l'hindouisme au catholicisme au 18e siècle.

    Marie Rivier : Fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la Présentation. Cette Française a fondé l'ordre en 1796, à l'âge de 28 ans, pendant le règne de la Terreur.

    Maria Francesca de Jésus : Fondatrice missionnaire du XIXe siècle qui a traversé sept fois l'océan Atlantique en bateau pour établir un ordre de sœurs capucines en Uruguay, en Argentine et au Brésil.

    Maria Domenica Mantovani : La première supérieure générale de l'Institut des Petites Sœurs de la Sainte Famille, qu'elle a cofondé pour servir les pauvres, les orphelins et les malades en Italie en 1892.

    Marie de Jésus Santocanale : La fondatrice des Sœurs Capucines de l'Immaculée Marie de Lourdes en Sicile en 1910. Elle passait la plupart de ses moments libres, de jour comme de nuit, devant le tabernacle.

    César de Bus : Prêtre catholique français qui a fondé deux congrégations religieuses au XVIe siècle. Il était un prédicateur et un catéchiste zélé, qui accomplissait de nombreuses œuvres de charité.

    Luigi Maria Palazzolo : Prêtre italien connu pour avoir créé les Sœurs des pauvres, ouvert un orphelinat et travaillé pour les pauvres.

    Giustino Maria Russolillo : fondateur des congrégations religieuses des Pères Vocationnels, des Sœurs Vocationnelles et de l'Institut Séculier des Apôtres de la Sanctification Universelle en Italie. Le prêtre s'est consacré à l'éducation des jeunes et à la culture de leurs vocations.

    La messe de canonisation a été suivie par environ 45 000 personnes, dont beaucoup sont venues de l'étranger.

    Parmi les personnes présentes sur la place Saint-Pierre figuraient également le président italien Sergio Mattarella, le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin, le ministre néerlandais des extérieurs Wopke Hoekstra, le ministre indien des minorités Gingee K.S. Mathan et le président algérien du Haut Comité islamique Bouabdellah Ghoulamallah.

  • Lire ou relire René Bazin

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    Lue sur ce blog inspiré par Chesterton, cette note consacrée à René Bazin, le premier auteur sans doute à avoir consacré un livre à Charles de Foucauld :

    De toute son âme, de René Bazin

    « À quelques pas de là, […] sous le couvert de quelques arbustes et d’un cèdre qui formaient son jardin, un vieux prêtre, habitué de la paroisse Sainte-Anne, se promenait, regardant le même horizon et pensant aux mêmes choses. En dehors du quartier, il était presque aussi inconnu que ces humbles qu’il secourait. Chaque soir, quand l’armée de l’usine montait, ce vieil ami sans lassitude et sans récompense humaine sortait, gagnait la motte pelée de son cèdre entre les branches duquel on voyait toute la ville, et, écoutant marcher, de l’autre côté du mur, cette misère qu’il connaissait, ému de la même sorte depuis douze ans qu’il venait là, il disait cette prière qu’avait composée son cœur tout simple :

    « Seigneur, bénissez la terre qui se voile, bénissez la ville et la banlieue, les riches là-bas pour qu’ils aient pitié, les pauvres ici pour qu’ils s’entraiment : surtout les pauvres, mon Dieu, et envoyez au-devant du père qui rentre les enfants avec l’ange qui les fait sourire. Écartez les querelles entre les époux ; mettez la paix entre les frères ; rendez heureuse pour tous la seule heure où ils sont ensemble, les petits et les grands, afin qu’aucun d’eux ne vous maudisse ; qu’ils vous aiment plutôt, Seigneur ! Je vous prie pour tous ceux qui ne vous prieront pas ce soir, je vous aime pour tous ceux qui ne vous aiment pas encore, je vous donne ma vie pour que la leur soit meilleure et moins dure. Prenez-la, si cela vous plaît. Amen. »

    Dieu ne la prenait pas. Il la savait utile. »

    Voici la fin du premier chapitre du livre dont nous allons parler aujourd’hui. C’est du Bazin, autrement dit du Giono converti, ou encore du Bernanos plein de douceur. De toute son âme, publié en 1897, est une lecture qui illumine tout en conviant à la prière. L’intrigue se passe à Nantes, dans les années 1880. On y parle d’ouvriers, de soldats, de jeunes filles œuvrant dans la mode, de pêcheurs, de pauvres et de riches, et surtout on y parle du cœur des humbles.

    La plume est celle d’un peintre, pleine de vie. Voici un autre passage qui vous donnera une idée des talents de l’auteur dans ce domaine :

    « La terre était, devant elle, toute fleurie. La prairie avait sa fourrure de foin mûr où les marguerites, par plaques, effaçaient le vert blondissant des tiges et des graines. Ailleurs c’étaient les boutons d’or, ailleurs les trèfles mauves qui faisaient des taches. Chaque pas rompait des herbes enlacées. Le vent suscitait, des profondeurs de la moisson, des reflets comme il en court sur le dos des grandes lames. Il emportait le pollen de myriades de fleurs comme un brouillard d’écume. Toutes les bêtes qui habitent la terre criaient au bord de leurs trous. C’était la plénitude de l’été, la saison ivre, où la vie, nuit et jour, roule sous les étoiles, afin que l'homme la boive. »[1]

    La plume est aussi celle d’un fin psychologue, qui dresse devant nous des scènes de la vie quotidienne avec tact et réalisme, et –chose remarquable- nous dévoile sans mièvrerie le cœur à cœur pudique d’une jeune femme avec le Seigneur.

    Je vais m’arrêter ici, mais avant il faut que je vous dise quelque chose. Il y a plusieurs types de livres : des livres de poche, des livres brochés, des livres reliés, des ebooks… Pour tous ces formats, vous aurez les mêmes mots. Rien ne change apparemment que le prix, ou l’aspect de la bibliothèque. Seulement voilà : un livre, et tout particulièrement celui-ci, renferme quelque chose d’autre. Ce qui sépare un ebook et un vieux livre relié c’est ce qui sépare une ampoule led d’une flamme de bougie. Parfois, on oublie et on passe à côté, et c’est vraiment dommage…

    Allez donc faire un tour à Emmaüs !

    Bonne semaine,

    [1] R. Bazin, De toute son âme, édition Calmann Lévy, 1906, p.77

  • Cours de liturgie par Denis Crouan, docteur en théologie; 12ème leçon : L’histoire de l’apparition du missel plénier à partir de l’Ordre franciscain au XIIIème siècle

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    Liturgie 12 – L’histoire de l’apparition du missel plénier à partir de l’Ordre franciscain au XIII° s. (44 mn)  

    https://youtu.be/I2Ijx8XmUbA   

    Denis Crouan aborde dans cette leçon le grand changement qui marque le XIII° s : Ce siècle est sans doute celui de la vraie entrée de l’Europe dans la Renaissance : on s’oriente vers une Eglise plus "mondaine", et des évêques voulant montrer leur puissance par de grandes constructions. Les Ordres mendiants (Dominicains et Franciscains) réagissent à cela. Ils ne sont plus cloitrés et ont besoin de livres portatifs et simplifiés. On y voit apparaitre les messes privées. Le missel qu’ils vont composer pour raison d’itinérance fera un retour à Rome et influencera la pratique liturgique de la Curie papale et ainsi façonner l’« Ordo Missalis secundum consuetudinem romane Curie ». C’est donc grâce aux Franciscains qu’une unification de la structure rituelle de la liturgie romaine fut réalisée dans l’Église latine au XIII° s.  

    Deux questions en fin de cours : La présence d’un servant de messe était-elle obligatoire ? Les servantes de messe féminines existaient-elles à cette époque ? 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Charles de Foucauld aura mené jusqu’au bout sa vocation si singulière

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    De Jacques de Guillebon sur le site de La Nef (archive décembre 2016)

    Dieu ma joie: Évangéliser à la manière de Charles de Foucauld

    Charles de Foucauld : une vie offerte

    Le père Gorrée notait à juste titre que « tout le monde connaît, dans ses grandes lignes, la vie du vicomte Charles de Foucauld de Pontbriand, officier, explorateur, trappiste, domestique dans un couvent de clarisses, prêtre, moine-missionnaire au Sahara ». Charles de Foucauld est en effet demeuré depuis plus d’un siècle l’un des bienheureux parmi les plus populaires en France, mais aussi dans le reste du monde. Nul doute que la variété de sa vie, et cette sorte de folie qui le poussa ou dans les vices ou dans la sainteté, faisant de lui une sorte de petit frère de Rimbaud qui aurait mieux tourné, si l’on peut dire, vie couronnée par le martyre, tout ceci y est pour beaucoup. À cela il faut ajouter que son caractère quasi contemporain, comme les innombrables témoins de son existence, ou encore sa vaste correspondance, ont offert un luxe de détails aux biographes ou hagiographes. Si, encore aujourd’hui, héritiers et critiques de sa vie, de sa spiritualité et de sa pensée, ferraillent parfois, hélas, entre congrégations et communautés se réclamant de lui, il est pourtant installé parmi les grands personnages français du dernier siècle.

    Tout avait relativement mal commencé : rejeton de deux grandes familles, les Foucauld et les Morlet, très aisées, Charles à sa naissance le 15 septembre 1858 est déjà le second fils, celui qui vient consoler de la mort en bas âge de l’aîné, lui aussi prénommé Charles. Une sœur lui est donnée trois ans plus tard. Mais ce bonheur familial est de courte durée et sa mère, fervente catholique, meurt en couches lorsqu’il a six ans. Quelques mois plus tard, c’est son père, atteint de « neurasthénie », comme l’on disait alors, qui la suit dans la tombe. Confié d’abord à sa grand-mère paternelle, qui décède à son tour, l’orphelin est finalement élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père maternel, militaire à la retraite. Un personnage à qui il sera toujours reconnaissant de sa douceur et de son attention. « Élève intelligent mais colérique », son caractère ne changera pas.

    À l’été 1868, il part chez sa tante, Inès Moitessier, où il rencontre celle qui sera « la femme de sa vie », sa cousine Marie, future Marie de Bondy, de huit ans son aînée, catholique fervente, qui entretient une relation très maternelle avec lui. Mais la guerre de 1870 arrive et après la défaite, la famille quitte Strasbourg et s’installe à Nancy pour demeurer en France. Charles entre, lui, en troisième au lycée, où il se lie avec Gabriel Tourdes. Il s’éloigne peu à peu de la foi, et en juin 1876, après de brillantes études, Charles intègre Saint-Cyr. Deux ans plus tard, il est affecté au 4e Hussard à Pont-à-Mousson. En décembre, son régiment est transféré en Algérie, à Sétif. Foucauld, qui est venu avec sa maîtresse, et se fait remarquer par ses mœurs dissolues, est mis d’office en non-activité. Il demandera peu après à être réintégré pour aller se battre à Oran. C’est là qu’il se lie d’une amitié indéfectible avec le lieutenant Laperrine, l’officier-interprète Motylinski et le capitaine Henry de Castries, qui demeureront ses principaux correspondants au cours de sa vie. Il démissionne bientôt de l’armée, poursuivi par le scandale.

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  • Une prière de Charles de Foucauld

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    foucault.jpgAujourd'hui, Charles de Jésus est canonisé. C'est l'occasion de se rappeler cette prière d'abandon :

     

     

      

     

    Mon Père,

    je m'abandonne à vous, faites de moi ce qu'Il vous plaira.

    Quoi que vous fassiez de moi, je vous remercie.

    Je suis prêt à tout, j'accepte tout.

    Pourvu que votre volonté se fasse en moi, en toutes vos créatures,

    je ne désire rien d'autre mon Dieu.

    Je remets mon âme entre vos mains,

    je vous la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon coeur,

    parce que je vous aime,

    et que c'est un besoin d'amour de me donner,

    de me remettre entre vos mains sans mesure,

    avec une infinie confiance, car vous êtes mon Père.

    Amen !

    Charles de Foucauld

  • Bruxelles, 21 mai : "Témoigner du Christ auprès des musulmans"

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  • "Nous avons perdu le sens des sacrements depuis longtemps" (cardinal Sarah)

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    Des propos recueillis par Véronique Jacquier sur le site de France Catholique :

    «  Sans les sacrements nous ne pouvons pas vivre !  »

    13 mai 2022

    Pour que Dieu rayonne pleinement dans nos vies, le cardinal Robert Sarah nous emmène à la redécouverte des sept sacrements dans son dernier ouvrage, Catéchisme de la vie spirituelle (Fayard). Entretien exclusif.

    Quelle est l’ambition de ce catéchisme atypique que vous publiez ?

    Cardinal Robert Sarah : J’ai voulu aider les chrétiens à vivre la richesse des sacrements : le baptême, la confirmation, l’Eucharistie, le mariage, le sacerdoce, la pénitence, et l’onction des malades. Nous avons souvent oublié cette richesse, parce que nous ne nous donnons pas beaucoup de peine pour mieux connaître et entrer en profondeur dans le mystère des sacrements.

    J’insiste particulièrement sur le sacrement de l’Eucharistie. La messe est parfois devenue un lieu de convivialité. Elle n’est plus toujours celui d’une rencontre vitale, personnelle, d’un cœur-à-cœur avec Jésus. Au IIIe siècle, lorsque l’empereur Dioclétien avait interdit la messe, les chrétiens d’Abitène – dans l’actuelle Tunisie – ont désobéi. Interrogés pour savoir pourquoi ils ont désobéi à l’ordre impérial, ils ont répondu : «  Nous ne pouvons pas vivre sans l’Eucharistie.  » L’affirmation de cette vérité leur a valu le martyre. L’Eucharistie est un besoin primordial, une nécessité vitale.

    Mais on peut songer aussi aux sacrements du baptême ou de la confirmation, souvent réduits à des fêtes familiales, or ce sont des actes essentiels qui engagent dans la vie d’enfant de Dieu !

    Il y a urgence selon vous ?

    Nous avons, hélas ! perdu le sens des sacrements depuis longtemps. Le mariage est fragilisé par les séparations qui se systématisent ! À la messe, on voit des prêtres transformer tel canon ou telle prière comme s’ils lui appartenaient, alors qu’ils relèvent de la tradition… Il faut réapprendre à protéger notre âme, et pas seulement notre corps. Sans les sacrements, l’Église n’existe plus ! Sans eux, nous ne pouvons pas vivre ! Ils nous fortifient sur un chemin intérieur, par lequel nous devons parvenir tous ensemble à ne faire plus qu’un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu.

    L’image du désert est très présente dans votre propos… C’est le terreau dans lequel peut s’enraciner la présence de Dieu dans nos vies ?

    Le désert est le lieu où Dieu se révèle. Il faut qu’il y ait des déserts dans notre cœur et dans notre vie. Car nous sommes envahis par le bruit et l’activisme. Au fond de chacun, subsiste un désir plus ou moins conscient d’échapper à ce tourbillon d’apparences, à cette vacuité qui nous assaillent.

    Si nous réussissons à créer des déserts intérieurs, faits de silence et d’adoration, nous serons remplis de présence divine. C’est dans la pauvreté et le dépouillement que nous apprenons à devenir attentifs à Dieu. Le désert est plein de Dieu. Son immensité et sa simplicité le révèlent, son silence le donne. Le désert est monothéiste. Il préserve de la multiplicité des idoles. Il faut donc se taire intérieurement et laisser l’Esprit Saint nous parler. Sans cela non plus, nous ne pouvons pas vivre.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.

  • Matthias, témoin de la résurrection

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    On fête aujourd'hui saint Matthias. Evangile au Quotidien propose, en 'Commentaire du jour', un texte de Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église

    3ème homélie sur les Actes des apôtres ; PG 60, 33 (trad. bréviaire 14/05)

    Saint Matthias, témoin de la résurrection, choisi par Dieu

          « En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des disciples et parla » (Ac 1,15s). Parce qu'il est fervent et parce qu'il est le premier du groupe, il est toujours le premier à prendre la parole : « Frères, il nous faut choisir parmi...les hommes qui nous ont accompagnés ». Remarquez comment il veut que ces nouveaux apôtres soient des témoins oculaires. Sans doute le Saint Esprit devait venir, mais Pierre attachait beaucoup d'importance à ce point. « Parmi les hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous. » Il leur indique qu'ils doivent avoir vécu avec lui et ne pas avoir été de simples disciples. En effet, au début, beaucoup de gens le suivaient... « Jusqu'au jour où il nous a été enlevé. Il faut donc que l'un d'entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection. »

          Pierre n'a pas dit : « témoin de tout le reste », mais seulement « témoin de la résurrection ». Car il serait plus digne de foi, le disciple qui pourrait dire : « Celui qui mangeait, qui buvait, qui a été crucifié, c'est celui-là qui est ressuscité ». Par conséquent, il ne fallait pas qu'il soit témoin des époques précédentes, ni des suivantes, ni des miracles. Ce qu'on exigeait, c'était qu'il soit témoin de la résurrection. Tout le reste avait été manifesté et proclamé. Tandis que la résurrection s'était accomplie dans le secret, elle n'était manifeste que pour quelques-uns. 

  • Notre condition chrétienne…

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    commentée dans l’éditorial du bimensuel l’Homme Nouveau, rédigé par Philippe Maxence le 13 mai 2022 :

    « L’incompréhension créée en juillet dernier par la publication du motu proprio Traditionis Custodes, limitant drastiquement la célébration de la messe et des sacrements selon l’ancien rite, a été suivie d’une période d’incertitude, voire de flou.

    Pape_Francois-768x576.jpgAlors, pourquoi revenir sur un tel sujet qui divise d’ailleurs nos lecteurs ? Tout simplement parce que le 4 mai dernier s’est achevé à Rome un pèlerinage hors du commun, né justement du traumatisme apparu dans le sillage de ce texte. Regroupées sous l’appellation de « Voie romaine », des mères de prêtres ont voulu faire connaître à la fois leur inquiétude et leur espérance en se rendant à pied de Paris à Rome pour déposer aux pieds de François plus de 2 500 lettres lui demandant respectueusement de revenir sur les dispositions de son motu proprio.

    Sans recevoir l’ensemble du groupe, François a salué ces mères et s’est entretenu avec l’une d’elles. Certaines sont mamans de fils célébrant exclusivement l’ancien rite quand d’autres sont bi-ritualistes, montrant ainsi que toute l’Église est concernée par les décisions de François. Trois jours après avoir salué « La Voie romaine », François s’est exprimé devant les membres de l’Institut pontifical Saint-Anselme de Rome. Selon Vatican News, il aurait alors « déploré la volonté de certains de “rechercher les formes, les formalités plutôt que la réalité, comme nous le voyons aujourd’hui dans ces mouvements qui tentent de revenir en arrière et de nier le concile Vatican II”. L’évêque de Rome a ainsi regretté que certaines liturgies antéconciliaires soient “quelque chose sans vie, sans joie” ».

    « Notre Czestochowa national »

    Sans vie et sans joie ? Ceux qui ont pèleriné depuis quarante ans, et qui pèlerineront encore à la Pentecôte prochaine, vers Chartres, seront quelque peu étonnés de cette affirmation. La vie et la joie habitent ces milliers de chrétiens en marche, dont les plus jeunes ont entre 6 et 12 ans. Des jeunes pèlerins parfois bruyants, en tous les cas bien vivants et le montrant tout au long du parcours. Ce qui ne les empêche pas, malgré la fatigue et l’effort, d’assister à de très belles liturgies, permettant d’entrer dans le grand sacrifice du Christ.

    L’association qui organise chaque année cet événement de trois jours (une véritable ville en mouvement) fête en 2022 les quarante ans de son existence. Née dans l’esprit de Péguy, et à l’exemple du grand frère polonais de Cz?stochowa, cette longue procession entre Paris et Chartres exprime, selon le sermon de la Pentecôte 1985 de dom Gérard, le fondateur de Sainte-Madeleine du Barroux, « la condition même de la vie chrétienne qui est d’être un long pèlerinage et une longue marche vers le Paradis ». Une démarche spirituelle qui, à l’image de l’homme incarné, ne rechigne pas au secours des supports temporels. Dom Gérard le rappelait encore dans le même sermon : « La chrétienté est une alliance du sol et du ciel ; un pacte, scellé par le sang des martyrs, entre la terre des hommes et le paradis de Dieu ; un jeu candide et sérieux, un humble commencement de la vie éternelle. La chrétienté, mes chers frères, c’est la lumière de l’Évangile projetée sur nos patries, sur nos familles, sur nos mœurs et sur nos métiers. La chrétienté, c’est le corps charnel de l’Église, son rempart, son inscription temporelle. »

    À Dieu Monseigneur Schooyans

    À plusieurs reprises, Mgr Michel Schooyans avait dit son inquiétude devant l’évolution de la société libérale et il avait analysé ce qu’il n’hésitait pas à désigner, selon le titre d’un de ses ouvrages, comme la dérive totalitaire du libéralisme. Ces dernières années, il avait dénoncé l’idéologie globaliste et ses nombreuses répercussions. En 2000, par exemple, il voyait dans l’Organisation des Nations unies une matrice « de l’exaltation du culte néopaïen de la terre-mère » en vue d’établir un supergouvernement mondial.

    Ce serviteur de l’Église, une voix de plus en plus isolée au cours du temps, membre de l’Académie pontificale pour la Vie et de l’Académie pontificale de Sciences sociales, spécialiste des questions démographiques et plus largement de la doctrine sociale de l’Église, a rendu son âme à Dieu le 3 mai dernier. Il avait fait l’honneur de confier aux éditions de L’Homme Nouveau deux de ses derniers ouvrages : Le Prix humain de la mondialisation (voir ici) et De la casuistique à la miséricorde (voir ici). Toujours disponibles, ces livres gardent toute leur actualité, même si la situation n’a fait qu’empirer dans tous les domaines abordés.

    Au-delà de son œuvre et de son travail, nous garderons le souvenir d’un prêtre profondément bon, attentif aux autres. D’un combattant pour la vérité aussi ! Qu’il repose dans la douce lumière de Dieu. »

    Ref. Notre condition chrétienne