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Foi - Page 379

  • L'Église ne se renouvelle pas en se conformant à l'esprit du monde, mais par l'esprit du Christ

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    De Laurent Dandrieu sur Valeurs Actuelles :

    Cardinal Müller : “L'Église ne se renouvelle pas en se conformant à l'esprit du monde, mais par l'esprit du Christ”

    14/11/2020

    Face aux diverses interrogations auxquelles se retrouvent confrontés les catholiques en ces temps d'épidémie, le cardinal Müller invite à rester fixés sur le Christ. Entretien.

    Propos recueillis par Laurent Dandrieu.

    Préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi de 2012 à 2017, le cardinal Müller, ancien évêque de Ratisbonne, est une personnalité qui pèse dans l'Église, n'hésitant pas à prendre position d'une voix forte. À l'occasion de la parution de son livre la Force de la vérité, où il rappelle les fondamentaux de la foi catholique, il confie à Valeurs actuelles ses convictions sur le rapport des fidèles au pape, la récente encyclique, l'attitude de l'Église pendant le confinement ou sur l'immigration. Et rappelle que l'Église est là pour témoigner du plan de salut de Dieu et non pas proposer des solutions humaines à des problèmes terrestres.

    Valeurs actuelles. Vous avez publié, en 2019, un “Manifeste de et pour la foi”, repris en conclusion de votre livre la Force de la vérité. Pourquoi écrire ce texte qui énonce les vérités fondamentales de la foi, que tout catholique est censé déjà connaître ?
    Cardinal Müller. 

    Le Manifeste contient en effet les vérités les plus importantes que tout catholique devrait connaître, mais malheureusement ce n'est pas le cas de tout le monde. Il indique également que les évêques et les prêtres doivent prêcher avant tout sur la Trinité, l'Incarnation, les sacrements, le Christ que nous devons suivre et la vie éternelle. Ce n'est qu'ensuite que l'on peut aussi parler d'environnement, de climat et du thème de l'immigration. L'Église n'a pas la même mission que l'État de veiller au bien-être temporel des citoyens, bien que dans ce domaine aussi elle énonce les fondements moraux de la politique. Jésus a envoyé les apôtres dans le monde pour annoncer l'évangile du royaume de Dieu et permettre à ceux qui croient d'être baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. L'Église est un signe d'espérance au-delà des limites étroites de la vie terrestre. Elle est le témoin du plan de salut de Dieu, qui veut que tous les peuples soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité du Christ.

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  • Sur le soin des personnes en phase critique ou terminale (Samaritanus bonus) (feuillet pour le temps du confinement)

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    2020_11_15_08_40_34_Greenshot.pngFeuillet 118 Samaritanus Bonus CDF 2020 07 14.docx

  • Covid 19 : confinement sanitaire et liberté du culte en France

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    Puppinck.jpgEmission du 14 novembre sur RCF à propos des manifestations demandant la restauration de la liberté de culte et du maintien de l’instruction religieuse pendant le confinement :

    avec, entre autres, Gregor Puppinck, Directeur du Centre européen pour le droit et la justice

    rendes nous la messe 531796_1.jpeg

     

    Ref.  Comment maintenir l’instruction religieuse et le culte public

    Et en Belgique, les convoyeurs attendent dans la morne plaine ?

    JPSC

  • Fabrice Hadjadj reçoit le prix du cardinal Lustiger attribué par l'Académie française

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    De Christophe Henning sur le site du journal La Croix :

    L’Académie française attribue le prix du cardinal Lustiger à Fabrice Hadjadj

    Le philosophe catholique Fabrice Hadjadj est distingué par les académiciens. L’écrivain engagé est aussi directeur de l’institut Philanthropos.

    12/11/2020

    L’Académie française a décerné, jeudi 12 novembre, le prix du cardinal Lustiger au philosophe Fabrice Hadjadj « pour l’ensemble de son œuvre ». Créé en 2012, par les Immortels du quai de Conti, ce prix doté de 3 000 € vient distinguer tous les deux ans une œuvre « répondant aux intérêts du cardinal Jean-Marie Lustiger et portant sur les enjeux spirituels des divers phénomènes culturels, sociaux et historiques ».

    S’étant déjà présenté comme « juif, de prénom arabe et de confession catholique », Fabrice Hadjadj porte, à l’instar du cardinal Lustiger, une philosophie sans frontière, explorant les racines juives d’un christianisme en mouvement perpétuel. Volontiers provocateur, la plume incisive, Hadjadj développe une approche éclectique de la foi chrétienne.

    Succès de librairie

    Né en 1971 dans une famille athée, il s’est converti au christianisme après être entré dans une église du quartier latin. Baptisé à l’abbaye de Solesmes, cet agrégé de philosophie attaque avec impertinence – au moins dans les titres – les sujets tels que le corps, le salut, la foi. Ainsi Réussir sa mort (2005), La Profondeur des sexes (2008) ou encore Dernières nouvelles de l’homme (et de la femme aussi) (2017) s’imposent comme des succès de librairie.

    Ce touche-à-tout prolixe s’essaie encore au théâtre avec Massacre des innocentsJeanne et les post-humains ou plus récemment La Confession de Don Juan. Il se fait à l’occasion auteur-compositeur-interprète et se lance dans la littérature pour la jeunesse avec L’Attrape-malheur (Ed Joie de lire, 2020). Longtemps enseignant de philosophie dans le sud de la France, ce père de famille nombreuse est aujourd’hui directeur de l’institut Philanthropos, à Fribourg (Suisse), qui propose une formation intellectuelle et spirituelle d’une année à de jeunes étudiants.

    Débat public

    Déjà distingué par plusieurs prix, notamment le grand prix catholique de littérature (2006) et le prix spiritualités aujourd’hui (2013), il participe au débat public, signe régulièrement des tribunes dans la presse et accompagne les travaux de la revue d’écologie intégrale Limite. Le prix du cardinal Lustiger vient encourager ce cinquantenaire déjà distingué « pour l’ensemble de son œuvre ». Un prix remis les années précédentes à des auteurs tels que Jean-Louis Chrétien, Pierre Manent ou Nicolas Diat.

    C’est traditionnellement à l’automne que l’Académie française attribue 62 prix dans diverses disciplines. À noter qu’un prix d’académie a été remis à Frédéric Boyer pour la nouvelle traduction des Georgiques de Virgile, sous le titre Le Souci de la terre (Gallimard, 2019), et aussi « pour l’ensemble de son œuvre de traducteur ». Frédéric Boyer, chroniqueur à La Croix L’Hebdo, a notamment traduit les Confessions de saint Augustin (sous le titre Les Aveux, POL, 2008) et dirigé la nouvelle traduction de la Bible dite Bible des écrivains chez Bayard (qui possède La Croix).

  • Les chrétiens, premières victimes d'une hostilité croissante à travers le monde

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    De Vatican News (13 novembre) :

    Les chrétiens, premier groupe religieux persécuté selon le Pew Center

    L'intolérance religieuse continue de croître dans le monde, en particulier à l'égard des chrétiens, premiers sur la liste des groupes religieux ciblés par les gouvernements et/ou victimes de l'hostilité sociale. C'est ce qui ressort de la dernière étude publiée par le Pew Research Center de Washington.

    Selon les données recueillies en 2018, les chrétiens sont en tête de liste des communautés religieuses les plus «harcelées», un record qu'ils détiennent depuis la première recherche menée en 2007 par le département Religion et Vie publique du Pew Research Center.

    De 2017 à 2018, le nombre de pays dans lesquels les chrétiens subissent une forme d'hostilité a donc encore augmenté, passant de 143 à 145 États.

    124 gouvernement restreignent les chrétiens

    Plus précisément, sur les 198 États examinés, les chrétiens sont soumis à des restrictions et à un harcèlement plus ou moins sévères par 124 gouvernements et sont précédés, dans ce cas, par des musulmans qui les subissent dans 126 États. Dans 104 pays, les chrétiens sont victimes d'abus et de discrimination sociale; 103 pour les musulmans.

    Plus généralement, au cours des onze dernières années, les restrictions imposées aux communautés religieuses dans les États n'ont cessé d'augmenter. En 2018, l'indice dans ce domaine a augmenté de 2,9 points sur une échelle de 0 à 10, le plus élevé depuis 2007. Le rapport lie cette hostilité accrue en partie à la propagation des régimes autoritaires. Parmi les dix pays présentant les taux d'hostilité les plus élevés, quatre sont dotés de régimes autocratiques, trois de régimes hybrides et trois de démocraties imparfaites.

    Mais le taux de démocratie ne semble pas tout expliquer. Les pays classés comme des démocraties à part entière dans lesquels l'hostilité à l'égard des communautés religieuses est croissante se trouvent tous en Europe. Un phénomène dont même les États-Unis ne sont pas à l'abri; dans le classement établi par le Pew Research Center, ils figurent ainsi parmi les pays à restrictions modérées (indice 2,3).

    Augmentation de l’hostilité en Asie-Pacifique

    La région où le taux de restrictions gouvernementales est le plus élevé est le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, qui affiche une moyenne de 6,2 points sur 10. La région connaît également le taux le plus élevé de restrictions et de harcèlement à l'encontre des chrétiens. Toutefois, l'augmentation la plus significative de l'hostilité religieuse a été enregistrée en Asie, passant d'une moyenne de 3,8 en 2017 à 4,4 points en 2018, avec un pic de 9,3 points en Chine (contre 8,9 en 2017). 

    Parmi les pays du monde qui ont enregistré une augmentation significative des restrictions et des abus, l’on peut citer la Corée du Sud et le Salvador. Dans ce dernier pays, les communautés chrétiennes sont de plus en plus souvent victimes d'attaques du crime organisé. Au Nicaragua aussi, où les tensions entre l'Église et le gouvernement ont augmenté après le virage autoritaire du président Daniel Ortega, les violations des droits de l'homme à l'encontre des communautés religieuses sont en augmentation.

    Enfin, il convient de noter que la recherche, d'autre part, a enregistré une légère diminution globale du nombre de pays présentant un taux «élevé» ou «très élevé» d'hostilité sociale envers les religions, de 56 en 2017 (28% des 198 pays examinés) à 53 (27%). Ils comprennent 16 pays européens, 14 de la zone Asie et Pacifique et 11 de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

    Lire également : L’Asie en tête des restrictions gouvernementales sur les religions selon une nouvelle étude

  • Le chapelet quotidien et l'Eucharistie (feuillet pour le temps du confinement)

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    2020_11_14_10_51_49_Greenshot.png

  • Quand l'Etat-Providence impose le despotisme sanitaire et piétine la liberté de culte

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    Cela vaut en France mais également chez nous; dans l'Hexagone cependant, les réactions sont bien plus fortes que dans notre pays (mobilisations devant les églises, prises de position répétées des évêques...). De Thibaud Collin sur l'Incorrect :

    12 novembre 2020

    CULTES PUBLICS : ÉTAT-PROVIDENCE ET DESPOTISME SANITAIRE

    La confirmation par le Conseil d’État de l’interdiction des cultes publics a suscité un émoi légitime chez les croyants, principalement chez les catholiques. Les oppositions au gouvernement (LFI, LR et RN) ont, lors d’un débat à l’Assemblée nationale, souligné le caractère disproportionné et donc injuste d’une telle mesure. Il convient que la forte mobilisation en cours perdure et se développe. Il convient également de réfléchir aux conditions, prochaines et lointaines, qui ont rendu possible une telle interdiction.
     
    © DR

    L’État moderne trouve grâce à Thomas Hobbes (1588-1679) sa justification dans l’impérieux désir des individus de se soustraire à la peur de la mort violente, inhérente à l’état de nature pré-social (« la guerre de tous contre tous »). Ils sacrifient leur liberté naturelle à l’État souverain afin qu’en retour celui-ci garantisse leur sécurité. Hobbes fonde ainsi la science politique moderne sur une condition nécessaire et égale pour tous : la fuite du mal absolu qu’est la mort. Tel est, considère-t-il, le seul moyen de sortir des divisions sociales engendrées par la poursuite du bien ultime. L’unité de la société politique ne tient plus à une quête illusoire du bien commun mais à la peur, bien réelle, d’un mal commun mettant ainsi  « tout le monde d’accord ». La mort devient la nouvelle figure de l’absolu disqualifiant la question surnaturelle du salut et de la damnation. L’État est cet artifice par lequel les hommes s’assurent une société paisible, jouissant dans leur vie privée des libertés individuelles que celui-ci, ce « dieu mortel », leur garantit.

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  • Biden et Bergoglio : des "frères idéologiques" ?

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    De Jean-Pierre Denis (sur facebook) :

    Pour un passionné de politique, la journée du samedi 7 novembre était particulièrement excitante. Après plus de 72 heures d’attente et de suspense, fini de se ronger les ongles ! Soudain, alors que Donald Trump jouait ostensiblement au golf, les principaux médias américains estimaient la victoire de Joe Biden clairement établie. Le vote de quelques dizaines de milliers d’électeurs de Pennsylvanie faisait la différence. J’avoue avoir éprouvé un profond soulagement. Car, pour moi, Donald Trump a entraîné les États-Unis au bord de la guerre civile et précipité les démocraties dans les eaux troubles de la « post vérité », où l’on peut affirmer n’importe quoi et croire n’importe qui. Quant à sa politique étrangère erratique, elle a rendu le monde plus instable. La victoire du vieux Biden ne me semblait peut-être pas enthousiasmante, mais au moins me paraissait-elle rassurante.

    Un détail, en outre, attirait mon attention. Biden n’est pas seulement catholique. Il est catholique pratiquant. Il souvent insisté sur l’importance de la foi dans une vie personnelle marquée par des deuils très violents, d’abord la mort accidentelle de sa femme et de leur bébé, puis, alors qu’il était vice-président, la tumeur au cerveau qui emporta son fils Beau. Le 8 novembre, les médias américains et étrangers publiaient d’ailleurs une photo ou une vidéo du « president-elect » parmi les tombes. Sous un joli soleil d’automne, il se rendait à la messe dans sa paroisse, à l’église St Joseph, près de son domicile de Wilmington (Delaware). Une image assez surprenante en France, et peut-être même inenvisageable. Nous n’avons guère connu de chef de l’Etat pratiquant depuis De Gaulle, et dans notre vie publique les « cathos de gauche » sont devenu très minoritaires, en dehors des modestes Poissons roses ou de députés personnalistes comme Dominique Potier, fondateur d’Esprit civique.

    Pour la première fois depuis Kennedy, il y a soixante ans (à l’époque de De Gaulle, justmenent), les États-Unis vont donc avoir un président catholique. Et comme avec JFK, il s’agira d’un démocrate. Mais les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît. À la Cour Suprême, où les cathos ont un poids très supérieur à celui qu’ils ont dans le pays (6 juges sur 9 sont catholiques ou d’origine catholique), ils sont en général conservateurs ou très conservateurs. La plupart ont été nommés par des présidents républicains, notamment la dernière, Amy Coney Barret, propulsée par Trump à la fin de son mandat. Sur les réseaux sociaux, je publiais donc ce post qui me semblait factuel.

    J’aurais pu ajouter ces données livrées par des sondages réalisés à la sortie des urnes : le vote des catholiques s’est partagé en deux moitiés, deux parts égales ou quasi-égales, l’une pour Trump, l’autre pour Biden. Mais ce n’était pas l’objet d’un si bref post.

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  • Monseigneur, redonnez-nous la messe !

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    Nous relayons bien volontiers cette initiative :

    Monseigneur, redonnez-nous la messe!

    Face aux mesures interdisant à nouveau toute pratique du culte public à cause de la crise sanitaire actuelle, une initiative a été lancée invitant tous les catholiques du pays à se tourner vers leurs évêques pour leur demander d'agir en faveur d'une plus grande souplesse dans les restrictions faites à la liberté de culte.
    Les églises ne sont pas autorisées à accueillir leurs fidèles pour les cérémonies de culte alors que dans le même temps les commerces d'alimentation et même animaliers fonctionnent. Une inversion de valeurs flagrante qui nous heurte.

    Le fait d'avoir été privés de célébrations liturgiques et des sacrements pour la fête de Pâques et tout le printemps dernier avait déjà causé une grande douleur chez nombre de croyants, situation qui se profile à nouveau la fête de Noël approchant.
    Les moyens d'action juridiques étant réduits pour le moment, il nous reste à solliciter nos évêques qui sont seuls à pouvoir débloquer cette situation. Écrivons leur pour leur demander d'intercéder en faveur de nos âmes et surtout les encourager par nos mots et nos prières dans la tâche qui leur a été confiée de guider, enseigner et sanctifier le peuple de Dieu, tâche qui prend un sens tout particulier dans la situation que nous vivons.

    Rejoignez l'initiative, soutenez ce projet par la prière et par l'action, écrivons à nos évêques! Un modèle de lettre a été rédigé et vous est proposé, à celui-ci vous pouvez ajouter les intentions propres qui vous animent et les arguments motivant votre démarche. Une liste de contact de tous les évêchés du pays est également fournie.

    Ceci est une démarche animée toute de foi et du respect filial le plus profond envers nos évêques, loin de tout esprit mutin ou purement contestataire. Nul ne peut nier que nous vivons une situation grave et que chacun doive y mettre du sien. En ces temps de crise, les corps sont évidemment à protéger mais pas au détriment de nos âmes. Les catholiques belges sont parfaitement capables de rendre leur culte à Dieu tout en respectant les mesures sanitaires nécessaires au bien de tous et cela doit se savoir. Il n'est pas envisageable de se résigner silencieusement davantage.

    Des fils s'adressent simplement et avec confiance à leurs pères dans la foi leur demandant le secours spirituel dont leurs âmes ont tant besoin.
     
    Monseigneur, redonnez-nous la messe!
     
    Plus d'informations via annesibadji@gmail.com
     
    Modèle de lettre et adresses des destinataires dans le pdf ci-joint
  • Messes suspendues : le christianisme n’est pas une religion de la conviction privée

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    D'Arnaud Bouthéon sur le site du Figaro (Figaro Vox) :

    Suspension des messes: «Le christianisme n’est pas une religion de la conviction privée»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L’essayiste chrétien Arnaud Bouthéon espère que la liberté d’assister au culte sera rendue au plus vite aux fidèles, arguant de l’importance du lien communautaire et des sacrements dans la vie chrétienne.

    Arnaud Bouthéon est l’auteur de Comme un athlète de Dieu, manifeste sportif et chrétien, aux éditions Salvator, et cofondateur du Congrès Mission.


    L’état d’urgence sécuritaire et sanitaire éprouve nos concitoyens, mais aussi nos dirigeants. Alors que le Conseil d’État vient de confirmer l’interdiction de la célébration publique du culte dans les édifices religieux, le premier ministre a récemment offert, par la grâce d’un tweet, quelques mots pour présenter sa définition de la religion. Il évoque ainsi «l’expression d’une conviction intime qu’une République laïque respecte comme l’exercice d’une liberté fondamentale».

    Cette conviction intime tolérée par la République laïque, n’est-il pas ce christianisme loué par René Rémond, qui «a imprimé sa marque sur le continent qui s’est couvert d’un grand manteau blanc d’églises» et dont l’anthropologie fonde l’universalité de la déclaration des droits de l’homme?

    Les chrétiens ne sont pas là pour convaincre ou se convaincre intimement mais pour être, pour annoncer et pour faire.

    Dans la préface d’un récent et très utile ouvrage consacré au millier d’ «incroyables chrétiens» qui ont façonné l’histoire de France, Patrick Poivre d’Arvor paraphrasait le poète René Char, affirmant qu’un religieux est comme un poète: il doit laisser «des traces de son passages, non des preuves». Puis, il évoquait le souvenir de ses rencontres avec Jean-Paul II, Mère Teresa, Sœur Emmanuelle, le Père Pedro. Ces témoins du geste et de la grâce n’ont rien prouvé ; mais ils ont agi, parce qu’ils puisaient.

    Oui, ils sont inspirants parce qu’ils puisaient la force de leur passage à l’acte mais aussi le pardon, la consolation et la charité dans cette pratique des sacrements, en ces écrins que sont les églises. Ils ont consolé, ils ont touché, parce qu’ils étaient eux-mêmes touchés et consolés.

    Les chrétiens ne sont pas là pour convaincre ou se convaincre intimement mais pour être, pour annoncer et pour faire.

    Le christianisme n’est pas une gnose intimiste ; il est une affaire de lien, de relation, de corps et même de chair. De tout temps, il est la religion de l’incarnation, du lien et du risque ; il n’a jamais été la religion de la conviction privée, ni une philosophie du «care» hygiéniste. À la communication de crise par écrans interposés, les chrétiens préfèreront toujours la communion du geste humain offert et exposé.

    Pour cimenter l’unité d’un pays tétanisé par le confinement et la barbarie islamiste, dans ces moments de crise, en particulier face au surgissement de la mort, le besoin de consolation humaine et spirituelle semble immense. Ce besoin convoque des ressources que la République laïque ne peut offrir. Peut-elle humblement le reconnaître? Peut-elle admettre qu’en ces temps difficiles, des corps intermédiaires comme les paroisses peuvent offrir en leurs murs, ce supplément d’âme et d’espérance, qu’une société aseptisée lui refuse?

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  • En l'honneur de saint Martin de Tours (feuillet pour le temps du confinement)

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