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Foi - Page 382

  • Arzoo Raja : l'arrêt inique d'un tribunal pakistanais

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Vibrantes protestation de l'Eglise et de la société civile après la justification de l'enlèvement de la jeune catholique de la part d'un tribunal

    2020-10-29
    Karachi (Agence Fides) - « Nous demandons aux autorités du gouvernement du Sindh, aux fonctionnaires de police et à la magistrature justice et procès équitable ainsi que des mesures sévères destinées à bloquer la vague croissante d'enlèvements et de conversions et mariages forcés de jeunes filles appartenant aux minorités religieuses du Pakistan. En ce moment, les citoyens des minorités ne se sentent pas en sûreté et ne se considèrent pas comme disposant de l'égalité des droits ». C'est ce qu'indique, dans un message envoyé à l'Agence Fides, S.Em. le Cardinal Joseph Coutts, Archevêque de Karachi, intervenant à propos du cas de la jeune catholique Arzoo Raja, enlevée, convertie à l'islam et contrainte à se marier avec un musulman à Karachi (voir Fides 21, 22 et 24/10/2020).

    Le Père Saleh Diego, Vicaire général de l'Archidiocèse de Karachi et Président de la Commission diocésaine Justice et Paix, a conduit une manifestation de plus de 300 personnes – chrétiens, hindous et musulmans – à l'entrée de la Cathédrale Saint Patrick en date du 28 octobre. Le Père Diego a déclaré : « Nous demandons justice pour la mineure Arzoo Raja, qui n'a que 13 ans. L'ordonnance du tribunal qui a de facto légitimé l'enlèvement a attristé la communauté chrétienne du Pakistan. Selon cette ordonnance, la jeune fille devra cohabiter avec son ravisseur et la police assurera leur protection ». Le Père Diego indique : « La jeune fille enlevée se trouve déjà en compagnie de son ravisseur depuis deux semaines et le tribunal a délibéré en faveur de ce dernier ce qui est terrible. Pour lui rendre justice, nous ferons tous les efforts possibles ».

    Arzoo Raja a été enlevée le 13 octobre dernier par un musulman dénommé Ali Azhar, qui habitait dans les environs de l'habitation de la jeune chrétienne. Le jour même de l'enlèvement, la jeune fille s'est convertie à l'islam et s'est mariée avec lui.

    L'ordonnance du tribunal, émise le 27 octobre, affirme qu'Arzoo Fatima (le nom musulman) est signataire et consentante auprès de la Cour. La décision mentionne également le fait qu'elle était initialement de religion catholique mais que, au fil du temps, elle aurait réalisé que l'islam est la religion universelle et a demandé à ses parents et à d'autres membres de sa famille d'embrasser l'islam, ce qu'ils ont catégoriquement refusé de faire. Arzoo Raja a par la suite accepté l'islam de sa propre et libre volonté et contracté un mariage avec un musulman, Ali Azhar, son ravisseur.

    La même ordonnance invite la police à n'effectuer aucune arrestation en rapport avec la plainte déposée au sens de l'article 364-A du Code pénal pakistanais – enlèvement de personne de moins de 14 ans – lui faisant même l'obligation de protéger la jeune femme à peine mariée.

    Shema Kirmani, une activiste musulmane des droits fondamentaux, a déclaré à Fides : « Nous condamnons fermement de tels actes qui sont accomplis au nom de la religion. Aucune religion ne permet de contraindre quelqu'un à se convertir et à se marier avec son ravisseur. Il s'agit d'enlèvement et de viol ». Elle ajoute par ailleurs : « Selon le Child Marriage Act de la province du Sindh, il n'est pas possible de permettre de se marier à moins de 18 ans. Les autorités doivent arrêter et punir les coupables ».

    Ghazala Shafiq, activiste chrétienne pour les droits fondamentaux et les droits des femmes, dans le cadre d'un entretien accordé à Fides remarque : « Cette ordonnance du tribunal accepte la conversion forcée d'Arzoo Raja, une jeune de 13 ans. Le juge n'a pas même demandé de certificat de naissance pour démontrer son âge et ne lui a pas permis non plus de rencontrer ses parents. Il s'agit d'un ordre injuste dans le cadre duquel n'est pas accordée de priorité aux documents présentés par les parents lesquels démonte l'âge réel de la jeune fille ». (AG-PA) (Agence Fides 29/10/2020)

  • La peur, pire que le Covid

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    De Christophe Geffroy sur le site web du mensuel « La Nef » :

     " L’épidémie de Covid-19 qui a rapidement touché une grande partie de la planète en quelques mois n’est assurément pas un cas banal semblable aux grippes saisonnières. Certes, le virus est peu mortel pour la plupart d’entre nous, mais il a un taux de contagiosité très élevé et devient dangereux pour les populations à risques, les personnes âgées notamment. Il était donc normal et légitime d’essayer de les protéger. Face à une situation de crise inédite, il est plus facile de donner des leçons a posteriori que de prendre les justes décisions sans avoir tous les éléments de discernement. Mon propos n’est donc pas ici de critiquer le confinement du printemps dernier, même s’il y aurait beaucoup à dire sur les invraisemblables atermoiements du gouvernement (le masque qui, d’abord, ne sert à rien, puis devient obligatoire en toutes circonstances) et l’idéologie égalitaire qui l’a conduit à confiner de la même façon des régions gravement touchées par l’épidémie et d’autres largement épargnées, mettant ainsi tout un pays à l’arrêt pendant plus de deux mois, avec des conséquences catastrophiques pour l’économie, le lien social, l’équilibre psychique des individus…

    Le levier de la peur

    Le pire, cependant, est le levier sur lequel s’appuient nos autorités – gouvernement, scientifiques labélisés par ce dernier, médias – pour imposer et justifier leurs mesures restreignant nos libertés : la peur ! Et la pire des peurs : la peur de l’autre, la peur du prochain, celui-là même dont l’Évangile nous invite à nous préoccuper ! On a ainsi créé un climat anxiogène délirant qui fonctionne d’autant mieux que notre société matérialiste essaie à tout prix d’oublier la mort et de la bannir de notre horizon – comme si la mort des plus âgés n’était pas dans l’ordre des choses –, alors que cette pandémie est loin d’être l’une des plus mortelles que l’humanité ait connues. La peur a tellement pénétré les esprits qu’on a vu resurgir les dénonciations visant les récalcitrants aux « gestes barrières » !

    Cette peur, visiblement bien assimilée par une majorité de la population intoxiquée par les médias, permet de faire accepter d’importantes restrictions de liberté au nom d’un « bien sanitaire » qui n’a rien d’évident et que l’on ne cherche pas à mettre en balance avec les maux qu’elles engendrent. Tout cela revient à traiter la population comme des enfants immatures incapables d’agir de façon responsable. Beaucoup l’ont déjà montré, nous avons là les ingrédients d’un contrôle toujours plus étroit des citoyens qui, par cette crainte bien entretenue, acceptent trop facilement de s’en remettre aveuglément à l’État pour tout régler : cela n’augure rien de bon pour l’avenir de notre démocratie déjà bien malade.

    Ainsi, chaque jour, les médias s’époumonent à crier au danger de l’épidémie qui reprend. Pourtant, au moment où j’écris (le 22 septembre), si le nombre de cas de Covid est en effet en hausse (c’est toujours cette courbe qui est mise en avant), ce qui s’explique notamment par le plus grand nombre de tests réalisés, celui du nombre d’hospitalisations et, plus encore, de morts, n’a connu qu’une légère élévation (nous étions à 600 morts par jour au pic de la mi-avril, nous sommes actuellement à environ 50 morts par jour, très majoritairement des personnes âgées). Bref, sans doute faut-il demeurer vigilants et appliquer les mesures de protection là où elles s’imposent vraiment (foule dans un endroit clos), mais cesser de vivre dans la psychose de la contamination et essayer, autant que faire se peut, de reprendre une vie normale.

    Des bouleversements néfastes

    En effet, les mesures gouvernementales ont, depuis mars dernier, profondément bouleversé la vie de la plupart des Français (et de nos voisins). Pendant un temps, on pouvait espérer quelques effets bénéfiques comme modérer nos modes de vie consuméristes, revenir au local pour la production, aussi bien alimentaire qu’industrielle, ou restaurer une certaine souveraineté des nations européennes… mais ce n’était malheureusement qu’illusion et ce qui est patent aujourd’hui, ce sont les répercussions néfastes des mesures « sanitaires » : le chômage s’est envolé et les perspectives ne sont guère réjouissantes ; le lien social, déjà bien anémié, s’est encore distendu, le plus proche étant désormais vu comme un danger potentiel ; masque, télétravail, tendent à renfermer les gens sur eux-mêmes, sans parler de la misère de ne plus voir le visage complet de nos contemporains, dans la rue, dans les transports, les magasins et jusqu’au travail, alors que tant passe par une expression ou un sourire : c’est un appauvrissement dramatique des relations humaines qui ne peut pas être sans dommage pour chacun d’entre nous et toute la société.

    Il n’y a sans doute pas de solution miracle pour sortir de cette crise, sinon, peut-être, de cesser de voir la mort comme une fin absolue, comme un immense néant digne, en effet, d’une compréhensible frayeur. On en revient toujours au même point : notre principal problème est d’avoir chassé Dieu de notre horizon…"

    Christophe Geffroy

    © LA NEF n°329 Octobre 2020

    Ref. La peur, pire que le Covid

    À PROPOS CHRISTOPHE GEFFROY:

    Fondateur et directeur de La Nef, auteur notamment de Faut-il se libérer du libéralisme ? (avec Falk van Gaver, Pierre-Guillaume de Roux, 2015), Rome-Ecône : l’accord impossible ? (Artège, 2013), L’islam, un danger pour l’Europe ? (avec Annie Laurent, La Nef, 2009), Benoît XVI et la paix liturgique (Cerf, 2008).

    Ref. La peur, pire que le Covid

    In medio virtus: la peur peut en effet dégénérer en pathologie attisée par la communication médiatique anxiogène des experts ou des gouvernants mais la négation de la pandémie d’un virus mal connu et difficile à maîtriser serait tout aussi contre-productive…

    JPSC

  • La réaction du président de la Conférence des évêques de France à l'attentat de Nice

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    Intervention exceptionnelle de Mgr de Moulins-Beaufort

    29/10/2020

    De retour de Nice avec le président de la République Emmanuel Macron, Mgr Eric de Moulins-Beaufort invite à faire face à la colère, la haine, la peur ou le désespoir...

    Le président de la Conférence des évêques de France adresse un message aux catholiques, mais aussi aux musulmans.

    Il confie également sa prière au soir de l’attentat qui a coûté la vie à 3 catholiques dans la Basilique Notre-Dame de l’Assomption.

    Entretien exceptionnel animé par Philippine de Saint Pierre.

    "Il faut que la peur et la colère se transforment en une énergie pour le plus grand bien ". 

    A retrouver sur www.ktotv.com.

    Le message des évêques de Belgique aux évêques de France

  • Covid19 : interdiction des célébrations religieuses en France à compter du 2 novembre 2020

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    Lu sur le site web de « Famille chrétienne » sous la signature d’Antoine Pasquier:

    paroisse-vide-de-fideles_article_large.jpg« Dans son discours détaillant les mesures prises pour le confinement, jeudi soir, le Premier ministre Jean Castex a annoncé l'interdiction de toute célébration religieuse, à l'exception des enterrements et des mariages avec un nombre limité de personnes.

    Le Premier ministre Jean Castex a confirmé jeudi 29 octobre au soir, lors d'une conférence de presse, l'interdiction de toute célébration religieuse publique à compter du lundi 2 novembre. "Les cérémonies religieuses seront interdites", a-t-il déclaré dans son allocution précisant les modalités pratiques du confinement. Les lieux de culte resteront cependant ouverts. Une tolérance sera toutefois appliquée "pour les cérémonies de ce week-end de la Toussaint et pour les déplacements dans les cimetières et les commerces de fleurs". Les cérémonies d'obsèques seront, quant à elles, autorisées "dans la limite de trente personnes", ainsi que les mariages "dans la limite de six personnes". La suspension des offices religieux avait déjà été annoncée aux représentants des cultes, mercredi soir, par le ministre de l'Intérieur au cours d'une visio-conférence.

    Une liberté "non négociable"

    Plusieurs voix se sont déjà élevées pour dénoncer cette restriction de la liberté de culte. "La liberté de culte n’est pas négociable, a indiqué Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, sur Twitter. Si commerces et écoles restent ouverts, les catholiques doivent avoir le droit d’assister à la messe".

    Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban, juge cette décision scandaleuse. "Nous avions prévu de célébrer des messes pour les défunts toute la semaine prochaine, à la demande des familles, notamment celles durement éprouvées lors du premier confinement. Si nous ne le faisons pas, nous manquerions à notre devoir !". Certains envisagent déjà des recours en justice, comme ce fut le cas au mois de mai dernier.

    Cette décision est d'autant plus mal acceptée par les catholiques après l'attentat perpétré jeudi matin contre la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice, où trois personnes ont été tuées. "Malgré le covid, malgré la menace d’attentats, je suis partisan d’un maintien de l’exercice du culte, confie à Famille Chrétienne l’abbé Vincent Bottin, curé de la paroisse de la Sainte Famille à Nice. Nous devons pouvoir continuer à nous rendre dans les églises et à assister à la messe".

    Ref. France Confinement : le Premier ministre confirme l'interdiction des célébrations religieuses

    Ces interdits sanitaires, radicaux et successifs, auront-ils finalement aussi raison d’une pratique religieuse déjà largement érodée parmi les chrétiens occidentaux, et à qui le tour: aujourd'hui ou demain ?

    JPSC

  • Non, il n’existe pas de droit au blasphème!

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    Un rappel bienvenu de Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon, lu sur le site web «salon beige » : 

    Cattenoz 870x489_mgr_jean_pierre_cattenoz-ruderic.jpg« Une question me travaille depuis des semaines : le blasphème est-il vraiment un droit en démocratie ? Les caricatures blasphématoires sont-elles un droit en démocratie ? Malgré les affirmations du président de la République, je réponds non à cette question et je voudrais argumenter ma réponse.

    En terre d’Islam radical, le blasphème contre le prophète ou le Coran est passible de la peine de mort et dans certains cas par décapitation. Dans l’Église catholique, quand un tabernacle ou un ciboire contenant la présence réelle du Seigneur est profané, les chrétiens célèbrent des messes de réparations et de demande de pardon pour de tels actes de profanation.

    Après les attentats de “Charlie Hebdo”, tout le monde était “Charlie” ! Personnellement, j’ai toujours affirmé : “Je ne suis pas Charlie”, tout en condamnant avec force les auteurs de cet attentat barbare et odieux. Il était fondamental de condamner l’attentat, mais il était tout aussi fondamental de me dissocier d’un journal qui fait sa une de caricatures aussi blasphématoires les unes que les autres.

    Lorsque “Charlie” a pu reparaître des mois plus tard, la une était toujours scandaleuse et m’a profondément blessé. Elle représentait le pape Benoît XVI sodomisé par le prophète ! Et la presse s’est réjouie de voir ce “journal” renaître de ses cendres. Quelques temps après, j’ai eu l’occasion, lors d’un repas à la préfecture d’Avignon avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, et les représentants des cultes de poser au ministre la question suivante : le blasphème semble faire partie des gènes de “Charlie Hebdo”, mais ne pensez-vous pas que la liberté de publier blasphème et caricatures s’arrête là où je blesse gravement mes frères ? Et je lui ai dit combien j’avais été profondément bouleversé de voir ainsi bafouer le pape Benoît et même de voir bafouer le prophète à travers cette caricature. Il m’avait répondu à l’époque qu’au gouvernement, il y avait eu un débat, car un certain nombre de ministres condamnaient une telle caricature au nom même d’une limite à la liberté dans un monde où nous sommes invités à vivre en frères.

    Je dois avouer que j’avais pleuré devant une telle caricature qui blessait ma sensibilité de chrétien. Comment des journalistes peuvent-ils agir ainsi au nom d’un pseudo droit à une liberté totale et sans limites de caricaturer jusqu’à l’extrême et de s’en glorifier ? La démocratie ou le laïcisme n’ont rien à voir en cela.

    Je croyais – naïvement peut-être – que l’homme était fait pour vivre en société et que la République avait cru bon d’emprunter aux chrétiens le symbole de la “Fraternité” comme emblème de la République ! Si nous sommes appelés à vivre ensemble en frères, la liberté de chacun s’arrête là où je blesse mon frère. Je peux certes entamer le dialogue avec un frère qui ne partage pas mon point de vue, et user de tout mon pouvoir de persuasion, mais déclarer d’emblée que le blasphème et les caricatures, quelles qu’elles soient sont un droit en démocratie, cela n’est pas juste, cela n’est pas vrai.

    En même temps, cela ne justifie en aucune façon la décapitation d’un professeur d’histoire qui voulait réfléchir avec ses élèves sur la portée de telles caricatures et sur un tel blasphème remis au goût du jour dans une presse à scandale.

    Je dois avouer combien je suis resté sans voix devant les déclarations du président de la République, qui plus est parlant depuis le Liban, face à un tel acte. Il a justifié au nom même de la démocratie la liberté de dire et de publier tout et n’importe quoi, la liberté au blasphème sous toutes ses formes. Je croyais rêver !

    Je comprends qu’il soit de bon ton aujourd’hui de se moquer des religions et de les traîner dans la boue, mais les auteurs de tels comportements se rendent-ils compte qu’ils bafouent la liberté dans son vrai sens, son sens profond et authentique ?

    Au nom même de la fraternité, base de toute vie en société, je ne peux que redire : la liberté de chacun s’arrête là où je blesse gravement mon frère ! Il s’agit là d’une vérité fondement même de toute vie en société ou alors nous allons vers une dérive totalitaire qui ne dit pas son nom. En même temps, il nous faut condamner avec force les actes de violences et de barbarie qui prétendent répondre à cette conception erronée de la liberté.

    + Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon »

    Ref: Non, il n’existe pas de droit au blasphème!

    Qui sème le vent récolte la tempête pour lui et pour les autres. Et surenchérir en absolutisant la laïcité comme un dogme d’Etat ne fait qu’ajouter un tison sur le feu des guerres de religion. JPSC

  • Un "état maximal de confusion pontificale" ?

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    Du site de l'association Pro Liturgia :

    28 octobre 2020

    Coup de sifflet final pour le pape François ? L’image que Jorge Bergoglio s’est employé à donner de lui et, avec lui, de l’Église à laquelle il rêvait, semble avoir eu raison de la grande patience des fidèles désireux de demeurer dans la foi catholiques comme aussi de celle d’autres chrétiens. Il n’y a pas d’autre moyen d’interpréter l’indignation provoquée par les quelques phrases de François - dont on sait maintenant qu’elles étaient voulues - sur les couples homosexuels dans le film « Francesco ». Selon Peter Winnemöller, il est devenu légitime de parler d’un « état maximal de confusion pontificale ». Situation que Marcello Pera, philosophe et interlocuteur de Benoît XVI, résume en écrivant : « Le Pape sécularise l’Église (...) Si la survie de l’Occident est liée à la santé de l’Église, alors reconnaissons que le pape François nous a tous mis à plat. »

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    Les presque huit années du pontificat de François semblent lui donner raison. La première apparition publique de Jorge Bergoglio en tant que pape n’augurait rien de bon. Lorsque François est apparu à la loggia depuis laquelle il devait donner sa bénédiction, le monde entier a pu assister à l’entrée la plus plate possible depuis qu’existe la télévision. Jorge Bergoglio n’a pas dit aux milliers de personnes présentes sur la place Saint-Pierre « Laudetur Jesus Christus », ou « In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti », mais simplement « Buona sera ». Que pouvait craindre l’Église dès ce moment-là ? Simplement que cette entrée plate soit suivie d’un pontificat tout aussi plat, dans lequel la mission du pape consisterait à transformer le rocher de la foi tenant au milieu des tempêtes du siècle en une dune de sable balayée par le vent des modes. L’accueil enthousiaste fait à « Fratelli tutti » par des musulmans et des francs-maçons confirme cette crainte.

    Une phrase clé permet de mieux comprendre le pontificat actuel. Fin juillet 2013, dans le vol de retour du Brésil à Rome, François a répondu, dans l’avion, à la question d’un journaliste sur l’homosexualité de son collègue Battista Ricca : « Chi sono io per giudicare ? » Cette réponse devenue emblématique était en elle-même tout un enseignement. A savoir que tout est permis.

    En fait, de nombreux mots, textes et gestes du pape François laissent deviner qu’il n’est pas si strict qu’il veut le faire croire sur la préservation de la doctrine reçue du Christ et des Apôtres. Au contraire, dans « Amoris laetitia » ou dans le document d’Abu Dhabi, il met en discussion des croyances fondamentales du catholicisme en permettant d’abandonner la foi en l’unicité de la personne du Christ et en la Vérité enseignée par l’Eglise de par la volonté de son Fondateur.

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  • Dans l'Église d’Allemagne : "un grand nombre de fonctionnaires ne vont plus à la messe et ont une vie en décalage avec la doctrine de l’Église"

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    De l'Homme Nouveau via le Salon Beige :

    lI y a dans l’Église d’Allemagne un grand nombre de fonctionnaires qui ne vont plus à la messe et ont une vie en décalage avec la doctrine de l’Église

    lI y a dans l’Église d’Allemagne un grand nombre de fonctionnaires qui ne vont plus à la messe et ont une vie en décalage avec la doctrine de l’Église

    Le cardinal Müller a été interrogé dans le dernier numéro de L’Homme Nouveau. Il s’exprime notamment sur l’épiscopat allemand :

    Aujourd’hui, des évêques et des laïcs en Allemagne veulent donner une nouvelle définition aux dogmes et à la pastorale. Ils souhaitent distinguer la théorie de la pratique. Ils doivent apprendre à regarder de nouveau la réalité. Ils doivent comprendre que, pour la foi catholique, le dogme n’existe pas comme théorie. Le dogme est seulement l’affirmation d’une réalité, du Verbe incarné. Pour ces évêques, la pastorale est seulement un passe-partout pour s’accommoder au monde d’aujourd’hui. Il y a dans l’Église d’Allemagne, qui est riche matériellement, un grand nombre de fonctionnaires qui ne vont plus à la messe et ont une vie en décalage avec la doctrine de l’Église. Certains ont une vie maritale en dehors des liens sacramentels du mariage. Ils aimeraient garder leur travail et unifier leur vie avec la théorie catholique sans se convertir ni changer leur vie. La seule réforme de l’Église possible est un approfondissement de la vie en Jésus. Comme le dit la Vulgate dans la Lettre aux Romains, il faut changer notre intelligence selon la volonté de Dieu et non selon la volonté du monde (Rm 12).

    Est-ce que la situation allemande vous inquiète ?

    Cette idéologie progressiste en Allemagne est portée par des hommes occupant des postes d’influence, notamment dans la communication au sein des organisations des assemblées épiscopales. Mais il existe des millions de catholiques qui veulent continuer à l’être selon la définition officielle de l’Église. Le pape François a critiqué ce chemin, non de l’Église d’Allemagne, mais de ce groupe de fonctionnaires qui occupe l’opinion publique en Allemagne. Il est vrai qu’il existe une certaine superbe allemande, une fierté de l’âme qui pousse les Allemands à se prendre pour les professeurs du monde. Ce qui est un peu ridicule. L’Église catholique est une communauté de tous les peuples avec des échanges selon les charismes et les dons propres.

  • Sur les errements de la catéchèse

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    Aux racines de la crise catéchétique : laisser faire, laisser passer

    La renaissance de l’enseignement du catéchisme sera, personne n’en doute, le premier chantier d’une reconstruction ecclésiale. Mais il faut auparavant regarder la réalité bien en face : la prolifération des catéchèses hétérodoxes ou inconsistantes est due au fait que l’autorité n’a jamais pris les moyens de la combattre, et aussi, ce que nous évoquerons prochainement, qu’elle a paru douter elle-même du message à transmettre.

    Les générations sacrifiées de l’après-Concile

    L’effacement de la culture chrétienne, que tout le monde constate aujourd’hui, a pour cause, non pas unique, mais directe la crise catéchétique de la fin des années soixante. Avant le Concile, pratiquement tous les enfants passaient par le catéchisme, qu’ils suivaient, à raison de plusieurs séances par semaine (et avec assistance obligatoire à la messe dominicale), jusqu’à l’âge de 12 ans. Mais à partir de 1965, en même temps que la pratique dominicale amorçait une baisse considérable, un vent de liberté décimait les rangs des catéchisés.

    Puis, quand les « enfants de 68 » ou les « enfants du Concile », formés par la nouvelle pédagogie catéchétique, sont devenus eux-mêmes des parents, le nombre des baptêmes s’est effondré, et celui des enfants catéchisés est devenu dérisoire. Quant aux foyers catholiques « progressistes », qui ont vécu avec enthousiasme l’événement de Vatican II, ils ont vu l’entière génération de leurs enfants abandonner paisiblement toute référence religieuse.

    La prise de conscience de la faillite a eu lieu à la fin du siècle dernier. En 1994, le rapport Dagens, approuvé par l'assemblée des évêques de France, constatait que « pour beaucoup d’enfants de notre pays, l’initiation aux valeurs fondatrices de l’existence s’effectue en dehors ou à l’écart de la “tradition catholique” » [1]. Pour le Portugal, le cardinal José Policarpo da Cruz évoquait des problèmes analogues : parents qui ont cessé en grand nombre d’être pratiquants, accaparement de plus en plus grand de l’école pour les enfants [2]. Les évêques d’Italie constataient que « dans sa forme plus massive et traditionnelle, la catéchèse ecclésiale montre des signes évidents d’une grave crise » [3]. Mgr Georg Eder, archevêque de Salzbourg témoignait : « Une grande partie de ceux qui fréquentent les messes dominicales ne savent pratiquement plus rien de la nature de la messe. […] Dans les facultés catholiques, durant des décennies, des professeurs ont dénaturé le dogme eucharistique et d’autres encore. Dans les cours d’instruction religieuse, les vérités concernant l’eucharistie ont été et sont encore transmises de manière gravement lacunaire » [4].

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  • Quatre martyrs reconnus par de nouveaux décrets

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Causes des saints: 3 miracles et 4 martyrs

    Dont une jeune martyre brésilienne de 20 ans

    Le Saint-Siège indique, ce 28 octobre 2020, que le pape François a en effet autorisé ce dicastère à la publication de 8 nouveaux décret concernant ces trois miracles, mais aussi quatre martyres, et deux cas de « vertus héroïques », lors d’une audience accordée, hier, mardi 27 octobre, au nouveau préfet, le cardinal désigné Marcello Semeraro.

    Les martyrs pourront être béatifiés sans qu’un autre miracle que leur fidélité face à la mort ne soit nécessaire, mais il sera requis avant une éventuelle canonisation.

    Il s’agit de Léonard Oueiss Melki et Thomas Saleh, 2 capucins libanais tués en Turquie respectivement en 1915 et en 1917; 1 prêtre italien tué en 1945, par des communistes, le p. Luigi Lenzini; 1 laïque brésilienne Isabel Cristina Mrad Campos, tuée en 1982, à l’âge de 20 ans, par un homme qui l’agressait et auquel elle a résisté.

    Le même dicastère reconnaît que deux baptisés ont vécu les vertus humaines et chrétiennes de façon « héroïque », c’est-à-dire de manière conforme à l’Evangile, ce sont: un religieux du Brésil, un stigmatin, Roberto Giovanni (1903-1994) et d’une religieuse espagnole, Maria Teresa del Corazon de Jesus (1844-1908). Il faudra un miracle pour leur béatification.

  • Un regard orthodoxe sur la pandémie, son origine, sa nature et son sens

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    De sur le site Orthodoxie.com (publié lors de la première vague de la pandémie, le 8 avril 2020) :

    L’origine, la nature et le sens de la pandémie actuelle. Une interview de Jean-Claude Larchet

    Jean-Claude Larchet, vous êtes un des premiers à avoir développé une réflexion théologique sur la maladie, la souffrance, la médecine. Votre livre « Théologie de la maladie » paru en 1991 a été traduit en de nombreuses langues, et en relation avec l’épidémie du covid-19, il va paraître prochainement en traduction japonaise. Vous avez publié aussi une réflexion sur la souffrance : « Dieu ne veut pas la souffrance des hommes », qui a paru également dans divers pays.

    Tout d’abord quelle est votre opinion générale sur l’épidémie que nous connaissons actuellement ?

    Je n’en suis pas étonné : il y a, depuis des millénaires, environ deux grandes épidémies par siècle, et plusieurs autres épidémies de moindre importance. Leur fréquence s’accroît cependant de plus en plus, et la concentration de population dans notre civilisation urbaine, la circulation favorisée par la mondialisation, ainsi que la multiplicité et la rapidité des moyens de transport modernes les transforment facilement en pandémies. La présente épidémie était donc prévisible, et annoncée par de nombreux épidémiologistes qui ne doutaient pas de sa venue, ignorant seulement le moment précis où elle surviendrait et la forme qu’elle prendrait. Ce qui est surprenant, c’est le manque de préparation de certains États (l’Italie, l’Espagne et la France notamment), qui au lieu de prévoir le personnel médical, les structures hospitalières et le matériel nécessaire pour affronter le fléau, ont laissé se dégrader l’hôpital et laissé externaliser (en Chine, comme tout le reste) la production de médicaments, de masques, de respirateurs, dont on manque aujourd’hui cruellement.

    Les maladies sont omniprésentes dans l’histoire de l’humanité, et il n’est pas d’homme qui ne les rencontre pas au cours de sa vie. Les épidémies sont simplement des maladies qui sont particulièrement contagieuses et se répandent rapidement jusqu’à atteindre une part importante de la population. La caractéristique du virus covid-19 est qu’il affecte gravement le système respiratoire des personnes âgées ou fragilisées par d’autres pathologies, et qu’il a un haut degré de contagiosité qui sature rapidement les systèmes de soins intensifs par le grand nombre de personnes atteintes simultanément dans un court laps de temps.

    Les Églises orthodoxes ont réagi par étapes, à des vitesses et sous des formes variables. Qu’en pensez-vous ?

    Il faut dire que les différents pays n’ont pas été atteints par l’épidémie au même moment ni au même degré, et chaque Église locale a adapté sa réaction à l’évolution de la maladie et aux mesures prises par les États. Dans les pays les plus atteints, la décision d’arrêter la célébration des offices a été prise rapidement, à quelques jours de différence seulement. Ne prévoyant pas un tel arrêt dans l’immédiat, certaines Églises (comme l’Église russe) ont pris des mesures pour limiter la contamination possible au cours des services liturgiques ou de la dispensation des sacrements ; aujourd’hui elles sont contraintes de demander aux fidèles de ne pas venir à l’église.

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  • Message des Évêques de Belgique pour la Toussaint et la Commémoration des défunts 2020

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    Covid-19: mesures à respecter lors des funérailles – Diocèse de Liège –  Diözese Lüttich

    A tous les collaborateurs et les fidèles des diocèses en Belgique  

    Chers Amis, 

    La courbe du coronavirus est dangereusement repartie à la hausse dans notre pays à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. Le nombre quotidien de nouvelles infections par la Covid-19, les admissions à l'hôpital, les patients en soins intensifs et les décès continuent d'augmenter.   Cette situation particulièrement dangereuse est très préoccupante pour notre société dans les prochains mois, à l'approche de l'hiver. Ces derniers jours, le Comité national de concertation et les Gouvernements de Bruxelles, de Wallonie et de Flandre ont publié des mesures supplémentaires ; d'autres mesures devraient suivre. Ce n’est qu’ensemble que nous pouvons vaincre la Covid-19. Nous appelons toutes les communautés chrétiennes et les croyants à collaborer loyalement avec les autorités responsables et à observer strictement les règles promulguées. Ce sens civique est essentiel pour marquer notre solidarité. 

    Personne n'est à l’abri du virus. On peut le contracter n’importe où, à n’importe quel âge et quel que soit son milieu social. Nous sommes tous solidairement responsables les uns des autres. Personne n'est superflu dans la prise en charge de ceux qui souffrent aujourd’hui. Que pouvons-nous faire ? Être attentifs aux personnes touchées par le virus, par ses conséquences sociales ou par l'impact des mesures nécessaires, dans notre voisinage. Prendre contact avec les personnes âgées, les personnes seules ou les personnes handicapées qui doivent s’autogérer. Offrir une aide de voisinage. Chacun peut prendre personnellement l'initiative. Les paroisses peuvent collaborer avec des associations ou des réseaux de bénévoles. Un petit geste peut faire toute la différence ! 

    On recherche, de plus en plus, des bénévoles dans certains services ou secteurs qui connaissent des difficultés particulières. Des personnes momentanément sans travail peuvent trouver un emploi temporaire dans des secteurs gravement touchés. Cela vaut surtout pour le secteur médical. Les médecins, les infirmières et les professionnels de la santé (en hôpital, dans les centres de soins de santé et dans le cadre des soins à domicile) sont soumis à une pression croissante. Ils ont à peine pu récupérer depuis le mois de mars. Leur effectif devient trop faible par rapport au nombre croissant de patients. Des bénévoles pourraient renforcer temporairement leurs rangs. De même, par exemple, dans les écoles quand les enseignants tombent malades ou pour aider les éducateurs pour l'accueil des enfants. Ou encore pour des services sociaux quand le personnel n’est plus suffisant pour aider les familles ou les personnes en situation difficile. Celui qui a un talent particulier peut réellement l'offrir à bon escient. 

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  • Ne pas offenser les sentiments religieux avec des caricatures

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    De Vatican News :

    27 octobre 2020

    L’Église du Pakistan appelle à ne pas offenser les sentiments religieux avec des caricatures

    Alors que la tension monte dans de nombreux pays à majorité musulmane autour de la publication de caricatures de Mahomet, l’Église catholique du Pakistan invite à ne pas blesser les sentiments religieux.

    L'Église catholique au Pakistan partage les critiques du gouvernement d'Islamabad sur la position des autorités françaises concernant la publication des caricatures de Mahomet. En France, à l'occasion de l’hommage national à Samuel Paty, le professeur français décapité le 16 octobre par un islamiste tchétchène pour avoir montré les caricatures du prophète en classe, le président Emmanuel Macron avait exprimé la détermination du gouvernement français à «ne pas abandonner les caricatures et les dessins» au nom de la liberté d'expression.

    Cette déclaration a provoqué les protestations des dirigeants de plusieurs pays musulmans, dont le Pakistan, où le Premier ministre Imran Khan, dans un tweet publié le 25 octobre, a accusé l'Elysée de créer «une nouvelle polarisation».

    Une critique également partagée par les membres de l'Église locale: «Nous condamnons fermement ces gestes sacrilèges», a déclaré lundi à l'agence Ucanews Mgr Sebastian Shaw, président de la Commission pour le dialogue interreligieux et l'œcuménisme de la Conférence épiscopale pakistanaise (Cep). «Une société libérale ne signifie pas qu'il faille blesser les sentiments des communautés, en particulier leurs croyances religieuses», a ajouté l’archevêque de Lahora.

    Le militant catholique Samson Salamat, président de l'organisation interreligieuse RawadariTehreek (Mouvement pour la tolérance), a également émis des critiques : «Je pense que cette incitation a fait du tort aux frères musulmans du monde entier et à toutes les personnes qui croient en la philosophie du respect entre les religions», a-t-il déclaré. «Nous pensons que de telles tentatives augmentent les divisions entre les adeptes de différentes confessions. En ce moment, nous avons besoin de respect et d'unité», a ajouté M. Salamat.

    «Nous respectons toutes les différences dans un esprit de paix. Nous n’acceptons jamais les discours de haine et défendons le débat raisonnable», a écrit le président de la République française sur Twitter, en réaction aux critiques. «Nous nous tiendrons toujours du côté de la dignité humaine et des valeurs universelles», a-t-il ajouté.