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International - Page 67

  • La Chine sera-t-elle le nouveau maître du jeu au Moyen-Orient ?

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    Une tribune de Jean-Paul Ghoneim publiée sur le site de l'IRIS :

    La Chine, nouveau maître du jeu au Moyen-Orient ?

    13 mars 2023

    La Chine enregistre une victoire diplomatique en parrainant l’accord de rétablissement des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Cet accord n’est pas une surprise en soi puisqu’il a été précédé par des négociations qui auront duré deux ans en Irak et à Oman. D’autres pays du Golfe comme le Koweït et les Émirats arabes unis ont « normalisé » leurs relations avec l’Iran en août dernier en renvoyant leurs ambassadeurs à Téhéran.

    Les relations entre Riyad et Téhéran ont été rompues en 2016 après l’attaque du consulat du Royaume à Mashhad en 2016. Cet épisode de tension intervient sur fond d’appui de l’Iran aux rebelles houthis au Yémen et de l’attaque à grande échelle contre des implantations de Aramco, le géant pétrolier saoudien, en novembre 2020 puis mars 2022, qui aura mis à mal pendant un certain temps la production pétrolière du Royaume. L’absence de réaction américaine a fini de convaincre les Saoudiens que leurs alliés ne voleraient pas à leur secours en cas de nécessité. D’où un changement progressif de cap et une lente mais durable mutation dans les alliances du Royaume.

    L’annonce et la signature de cet accord, le jour même de la réélection de Xi Jin Ping à un troisième mandat à la présidence de la Chine, ne sont pas fortuites. Elles viennent signifier au monde que Pékin est désormais le seul interlocuteur capable de dicter à l’Iran sa conduite future. Il a aussi l’avantage de séduire l’égo de l’Arabie saoudite, en quête de statut de puissance régionale détachée des contraintes imposées par l’Occident. La veille de la signature de l’accord, le Prince Khaled Ben Salmane, fils du roi, ministre de la Défense et très proche du prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS), était en Corée pour négocier des contrats d’armements. Fayçal Ben Farhan le ministre des Affaires étrangères, a effectué quant à lui la semaine dernière une tournée qui l’a mené à Londres, Kiev et… à Moscou où il a rencontré Sergueï Lavrov.

    La Russie qui n’apparaît pas dans cet accord est pourtant bien présente. Les liens qui se sont créés au sein de l’OPEP+ entre Riyad et Moscou sont très solides, puisqu’ils reposent sur une communauté d’intérêts. La Chine qui est le premier partenaire économique de l’Iran et un des principaux acheteurs du pétrole saoudien ne peut que consentir à ce rapprochement qui va dans le même sens. De ce fait, l’Arabie saoudite se trouve de facto dans le camp des alliés de l’axe Pékin-Moscou.

    L’accord négocié à Pékin entre le 6 et le 10 mars entre deux personnalités en charge de la sécurité nationale – Mossaed Al Ayban, conseiller pour la sécurité nationale en Arabie saoudite et l’amiral Ali Shamkhani, le secrétaire général du conseil suprême de la sécurité en Iran -, prévoit le rétablissement des relations diplomatiques dans les deux mois à venir et « le respect de la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États ».  L’implication de la Chine dans la conclusion de cet accord offre la garantie pour l’Arabie saoudite que l’Iran ne se dérobera pas cette fois-ci aux engagements pris. Le test le plus probant sera l’attitude et l’action de l’Iran vis-à-vis de ses alliés houthis au Yémen.

    Malgré la satisfaction affichée et les sourires contraints, les réactions restent prudentes sur l’attitude future de l’Iran. Si Téhéran applique cet accord, cela signifierait qu’il devrait renoncer à soutenir ses alliés au Yémen, mais aussi en Irak, en Syrie et au Liban, qui sont une source d’inquiétude pour le Royaume saoudien. Cela est peu probable et va à l’encontre de la doctrine appliquée par la République islamique depuis sa prise de pouvoir.

    L’autre problème que les Saoudiens auront à gérer réside dans la rivalité avec les Émirats arabes unis. Les relations entre Riyad et Abou Dabi sont tendues. Au point que Fayçal Ben Farhan lors de son passage à Londres, invité du Chatham House, le think tank britannique, a dû démentir les rumeurs d’un désaccord profond entre les deux pays. Il n’en demeure pas moins que des signes évidents de divergences existent entre les deux pays voisins. Le 18 janvier dernier, les monarques du Conseil de Coopération du Golfe, le président égyptien et le roi de Jordanie se sont réunis dans la capitale des Émirats arabes unis en l’absence remarquée de Mohamed Ben Salmane. La diplomatie émirienne, qui chasse sur le même terrain que celui de l’Arabie saoudite (rapprochement avec la Russie et la Chine, mais aussi avec la Turquie), pourrait gêner les initiatives de Riyad qui se veut la puissance incontestée du Golfe.

    L’installation durable de la Chine dans le paysage diplomatique de la région semble irréversible. Les puissances occidentales empêtrées dans la guerre en Ukraine et dans leurs problèmes domestiques avec des économies affaiblies sont incapables de répondre aux besoins et aux aspirations de ces puissances économiques montantes. Les pays de la région anticipent en quelque sorte l’affrontement majeur qui aura lieu entre les États-Unis et la Chine et semblent miser sur une victoire de Pékin.

  • Poutine et les Juifs de Russie. La dénonciation du grand rabbin rebelle

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be)

    Poutine et les Juifs de Russie. La dénonciation du grand rabbin rebelle

    « J’étais le grand rabbin de Moscou. La Russie m’a contraint à fuir ». C’est ainsi que la revue américaine « Foreign Policy » a intitulé fin février l’impressionnant récit qu’a fait Pinchas Goldschmidt des rapports difficiles entres les Juifs russes et le régime de Vladimir Poutine, des rapports qui se sont davantage compliqués après son agression contre l’Ukraine.

    Dans cette guerre, le facteur religieux a son importance. Avec des racines lointaines qui, pour les Juifs de Russie, remontent aux soixante-dix années de dictature communiste, dont ils sont sortis pratiquement détruits. Ce n’est qu’après le tournant de 1989, quand avec Mikhaïl Gorbatchev « la perestroïka et la glasnost battaient leur plein », que le rabbin Goldschmidt est arrivé à Moscou, avec l’intention de « reconstruire la communauté juive ».

    Quatre années plus tard, en 1993, Goldschmidt devient grand rabbin de Moscou. Mais à l’aube du deuxième millénaire, avec l’arrivée de Poutine à la présidence, les signaux repassent à nouveau au rouge. À l’hiver 2003, le rabbin est convoqué par des fonctionnaires des services de sécurité fédéraux, le FSB, l’héritier du célèbre KGB, qui lui demandent de se mettre à leur service en tant qu’informateur. Goldschmidt refusa. Par la suite, les fonctionnaires reviennent plusieurs fois à la charge, toujours sans succès, jusqu’à ce qu’en 2005 – écrit-il – « j’ai été expulsé de Russie, peut-être justement à cause de mon refus de collaborer avec les agences d’espionnage ».

    Et il ajoute : « Je n’ai pu revenir que grâce à l’intervention du premier ministre italien de l’époque, Silvio Berlusconi », évidemment grâce à l’amitié que ce dernier avait créée avec Poutine.

    Mais les agents du FSB ne s’avouèrent pas vaincus : « il tenaient sous contrôle, visitaient et intimidaient » un nombre croissant de Juifs russes. Jusqu’à la conclusion d’un accord avec la Fédération des communautés juives de Russie, la FEOR, qui se plia à deux conditions bien précises du Kremlin.

    La première était de blanchir l’image de Poutine de tout soupçon d’antisémitisme, pendant qu’il se battait contre les oligarques d’origine juive Mikhail Fridman, Vladimir Gusinsky, Mikhail Khodorkovsky et Boris Berezovsky.

    La seconde condition du Kremlin était d’utiliser la Fédération des Juifs russes comme porte-parole en direction les Juifs d’Occident, « pour faire passer le message que, quoiqu’on puisse penser de Poutine, toute autre alternative serait pire et aboutirait à la persécution des Juifs ». Et la Fédération ne manqua pas de remplir sa part du contrat par la suite : quand Poutine annonça sa volonté de revenir à la présidence en 2012, les rabbins de la FEO « s’empressèrent de faire en sorte que les Juifs de Moscou renoncent à participer aux manifestations ».

    Et quand la Russie s’appropria la Crimée en 2014, « les leaders de la FEOR s’activèrent au maximum pour donner la ligne à suivre, en dépit des protestations des Juifs russes : Juifs, ne vous en mêlez pas, ce n’est pas notre guerre ».

    Quant aux années de guerre dans le Donbass qui suivirent, Goldschmidt écrit : « Dans le contexte du discours de propagande russes pour soutenir la lutte contre les néo-nazis en Ukraine, le Musée de la Tolérance, construit par la FEOR et centré sur l’histoire de la seconde guerre mondiale, a été utilisé à de nombreuses reprises pour accréditer la thèse selon laquelle la guerre contre l’Ukraine était une guerre contre le retour du nazisme. Telle était la ligne adoptée par le rabbin Alexander Boroda, président de la FEOR, pour soutenir la guerre. Les organisations-sœur de la FEOR situées hors de Russie, comma Chabad, n’ont pas dit un mot. »

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  • RDC : l’Eglise catholique et les églises protestantes réclament plus d’attention de la part de l’UE et spécialement de la Belgique

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    Lu sur le site web de « La Libre Afrique » :

    EVEQUE-1.jpgLes deux principales confessions religieuses congolaises, la catholique et les protestantes, ont demandé jeudi à l’Union européenne et à ses États membres – et en particulier à la Belgique – une « implication sincère » à l’égard de la République démocratique du Congo (RDC), un pays en proie à des décennies de violences et qui doit organiser des élections générales à la fin de l’année. Une délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), principale fédération protestante du pays, a mené durant quatre jours une « mission de plaidoyer » à Bruxelles, auprès de responsables belges et européens, rencontrant notamment l’archevêque de Malines-Bruxelles, cardinal Jozef De Kesel, et le nonce apostolique auprès de l’Union européenne, Mgr Noel Treanor.

    Les délégués des deux églises ont ensuite, lors d’une conférence de presse, dénoncé une « grave détérioration » de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et surtout dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, avec une ‘multiplication » des groupes armés, locaux et étrangers.

    Avec de « graves conséquences », a souligné le secrétaire exécutif de la commission justice et paix de la Cenco, le père Clément Makiobo.

    Selon les deux églises, depuis 2021, au moins 10.100 personnes ont été massacrées et plus de quatre millions d’autres ont été déplacées, alors que de graves violations des droits humains ont été enregistrées.

    « À cause de cette insécurité, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ne peut organiser les opérations électorales en cours (l’enregistrement des électeurs qui se déroule dans l’ensemble du pays, ndlr) dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyaragongo » dans le Nord-Kivu, ont souligné la Cenco et l’ECC dans une déclaration conjointe.

    Elles déplorent que la paix ne soit pas encore rétablie dans cette région en dépit des nombreuses initiatives militaires – comme le déploiement d’une force régionale de la communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) – et diplomatiques, comme des médiations menées par le Kenya et l’Angola entre les présidents congolais et rwandais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et Paul Kagame.

    RDC : l’Eglise catholique et les églises protestantes réclament plus d’attention de la part de l’UE et spécialement de la Belgique

  • RDC : échec du cessez-le-feu et diplomatie en panne

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    RDC 7141ad3d86b5d46b6ec1a949f5720ff21675742715.jpgLes combats se poursuivent dans l’Est du Congo entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, malgré un nouveau cessez-le-feu  annoncé à Luanda début mars et la faiblesse de son armée oblige Kinshasa à sous-traiter sa sécurité et sa diplomatie. Lu sur le site web « afrikarabia »:

    Comme si de rien n’était. Le sixième accord de cessez-le-feu, censé entrer en vigueur le 7 mars entre le M23 et l’armée congolaise, n’a jamais été respecté. Toute la semaine, les combats se sont poursuivis dans le Masisi, autour de la ville de Sake, dernier verrou d’accès à la capitale provinciale, Goma. Encore une fois, l’armée congolaise et les rebelles du M23 se sont accusés mutuellement d’avoir violé le plan de paix négocié à Luanda. Pourtant, les partenaires régionaux de la communauté d’Afrique de l’Est (EAC), l’Angola dans son rôle de médiateur, et la France qui souhaitait « donner une chance à la paix » selon Emmanuel Macron, avaient tous mouillé la chemise pour tenter de faire aboutir un énième cessez-le-feu. Peine perdue. Le rapport de force, très défavorable à Kinshasa sur le terrain militaire, pousse le M23 à acculer le gouvernement à se mettre à la table des négociations, ce que refuse toujours l’exécutif congolais.

    Isoler Goma

    L’apathie de la force régionale kényane de l’EAC, qui n’a pas levé le petit doigt pour affronter le M23, a fini par convaincre les rebelles qu’ils pouvaient encore accentuer la pression militaire sur les autorités congolaises en continuant d’avancer sur Goma. Si la prise de la capitale régionale de 2 millions d’habitants par le M23 et son parrain rwandais semble être un objectif diplomatiquement trop risqué, l’encerclement de la ville par l’Ouest et son asphyxie économique pourrait être tout aussi payant. Les rebelles ont en effet contourné la zone de Goma par le Masisi, au Nord, avant de redescendre vers le lac Kivu et la ville stratégique de Sake, qui ouvre la route vers le Minova, Bukavu et le Sud-Kivu. Le non-respect du cessez-le-feu et la poursuite des combats autour de Goma n’est donc pas vraiment une surprise.

    Nouvelle promesse de retrait du M23

    A Luanda, le 3 mars, outre un cessez-le-feu, qui ne sera jamais appliqué, le président angolais avait réussi faire accepter un plan de retrait des rebelles. Le calendrier, très souple, laisse jusqu’à fin mars au M23 pour libérer ses positions et se retirer vers ses bases, à la frontière ougandaise. Sur ce point, un communiqué du M23 a annoncé ce week-end son intention de se retirer de Karuba, Muremure, Nyamitima, Nkingo, Kagano et Kihuli. Début 2023, déjà, les rebelles avaient annoncé leur retrait de Kibumba et Rumangabo, dans le Nyiragongo. Un départ relatif, puisque très étrangement, ces positions font de nouveau partie des zones à libérer d’ici le 30 mars. La force de l’EAC, qui se renforce bien timidement de Burundais et d’Angolais doit occuper le terrain laissé par le M23, se transformant en une simple force tampon, très contestée par la population locale qui dénonce un risque de « balkanisation » de la région.

    Sous-traitances extérieures

    Militairement, le M23 reste toujours le maître des horloges, laissant Kinshasa chercher ses soutiens à l’extérieur, sans grand succès pour le moment. Face à l’extrême faiblesse de son armée, les autorités congolaises ont sous-traité leur sécurité à l’EAC, dont le Rwanda (soutien du M23) et l’Ouganda (accusé d’avoir facilité l’accès au sol congolais aux rebelles), font ironiquement partie. Sur le plan diplomatique, c’est également l’EAC qui a la main sur la pacification de l’Est congolais, avec le président angolais Lourenço à la manoeuvre. Pour les sanctions contre le Rwanda, Kinshasa cherche aussi l’appui des Nations unis. Lors de la visite d’Emmanuel Macron en RDC, Félix Tshisekedi a encore renouvelé sa demande de sanctions contre l’agression rwandaise.

    « La sortie de ce conflit ne peut être que politique »

    La France, comme les Nations unies, dont une délégation du Conseil de sécurité était au Congo jusqu’à ce dimanche, ont rappelé que Kinshasa ne pouvait pas tout attendre de l’extérieur. Emmanuel Macron avait été très direct, en mettant les dirigeants congolais devant leur incapacité à restaurer la souveraineté de leur pays depuis presque 30 ans. D’une manière presque moins diplomatique, l’ambassadeur de France à l’ONU, Nicolas de Rivière, a été plus cash : « Ne vous attendez pas que les Nations-Unies règlent les choses de manière magique et instantanée à la place des autorités congolaises ». Et de rappeler, ce qui est une évidence bien peu populaire au Congo : « La sortie de ce conflit ne peut être que politique, et ne peut se faire que par des négociations ».

    Tshisekedi prisonnier de l’EAC

    Impuissante militairement face au M23, Kinshasa attend donc des solutions de la part de la communauté d’Afrique de l’Est, qu’elle voudrait plus offensive face aux rebelles. Elle attend aussi de fortes sanctions contre Kigali pour obliger le soutien du M23 à sonner la fin de la progression du M23. L’opposant Dellly Sessanga estime que toutes les solutions proposées par Kinshasa ont échoué : état de siège, opérations militaires avec l’Ouganda, ou déploiement de la force de l’EAC. Le candidat à la présidentielle demande « une force internationale adaptée » pour remplacer l’EAC et les casques bleus de la Monusco, cantonnés au rôle de simples spectateurs. Certains experts voudraient voir la RDC s’appuyer sur la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), pourquoi pas soutenue par la France. Il se dit que la Namibie et le Zimbabwe pourraient être susceptibles de s’y impliquer. Un scénario bien trop prématuré, alors que Félix Tshisekedi semble maintenant être complètement prisonnier de son adhésion à l’EAC.

    Christophe Rigaud – Afrikarabia

     

  • L'ONU doit rappeler que l'euthanasie viole les droits fondamentaux

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    La vie est le bien le plus précieux de l’homme. Nul ne peut exercer aucun droit ni jouir d’aucune liberté sans cette vie. Pourtant, certains en France et ailleurs veulent pouvoir mettre fin à la vie des personnes vulnérables, malades, âgées et handicapées, sous couvert de « liberté ».

    Cependant l’interdiction de tuer est le fondement des droits de l’homme. Elle constitue un principe fondamental du droit international. 

    Ce principe fut réaffirmé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, après que des médecins furent condamnés à Nuremberg pour avoir euthanasié des personnes handicapées. Ce principe ne prévoit aucune exception d’euthanasie. Dès lors, toute euthanasie – même présentée comme volontaire – est une violation des droits de l’homme.

    L'ECLJ va donc agir auprès de plusieurs organes de l'ONU pour qu'ils réaffirment l'interdiction de l'euthanasie et initient une procédure d'enquête sur les pays ayant légalisé l'euthanasie.

    Je soutiens l'ECLJ pour que l'ONU réaffirme l'interdiction fondamentale de l'euthanasie

    En effet, la Convention européenne des droits de l’homme pose très clairement que « La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement » (article 2). L’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques stipule que « le droit à la vie est inhérent à la personne humaine ».

    Les promoteurs de l’euthanasie veulent donc revenir sur ces textes invoquant la liberté individuelle et arguant qu’un tel droit personnel n’enlèverait « rien aux autres. »

    Ce n’est pas vrai.

    Pour la société c’est renoncer à un principe fondamental d’humanité : protéger la vie de ses membres, y compris contre eux-mêmes. Légaliser l’euthanasie revient à considérer la mort comme une solution. C’est priver la société de sa légitimité de soigner une personne qui demande la mort. C’est mettre sur ses épaules la responsabilité de s’assurer du caractère libre d'une décision d’être euthanasié.

    Il y a ensuite les soignants à qui l'on demande de pratiquer un acte qui viole frontalement leur serment d’Hippocrate de ne pas donner la mort intentionnellement.

    Pour les autres enfin, c’est toujours un membre d’une famille qui s’en va, et la liberté de l’un de se donner la mort prive ses proches de sa présence.

    Quand une personne demande à mourir, cela ne concerne pas qu’elle. C’est à la société qu’elle demande la mort et la société en est atteinte.

    Ces choix individuels créent ensuite une norme, une norme sociale. Lorsque l’euthanasie devient légale, toute personne se projette devant ce choix. Chacun se demande s’il devrait un jour demander l’euthanasie pour lui-même. Alors ce sont les personnes âgées, les malades ou les personnes handicapées qui souffrent le plus de cette nouvelle norme sociale qui s’établit inévitablement.

    De la liberté de demander l’euthanasie, on en vient à l’opportunité de choisir l’euthanasie et finalement on aboutira à la responsabilité de demander l’euthanasie. « Donner la liberté de recourir au suicide assisté c’est autoriser la société à faire pression pour que certains aient l’élégance de demander la mort et ne pas peser[1]. »

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  • Un juif et un chrétien face à l’euthanasie : «  la fin de vie n’est pas absurde  »

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    Propos recueillis par Fabrice Madouas ( site web de France Catholique, vendredi 10 mars 2023) :

    « Face au rouleau compresseur de la mort programmée, les opposants peinent à se faire entendre. Quels arguments utiliser pour réveiller la conscience [des Français] ? Débat entre Grégor Puppinck, juriste et catholique, et Elie Botbol, médecin et talmudiste.

    Les sondages et le vote intermédiaire de la Convention citoyenne sur la fin de vie laissent entendre que les Français seraient favorables à la légalisation de l’euthanasie. Qu’en pensez-vous ?

    Élie Botbol : Les sondages donnent un état de l’opinion à l’instant T, qui n’est pas forcément éclairé par une réflexion préalable. La Convention citoyenne me paraît un outil plus intéressant : elle est censée nourrir la réflexion de ses membres en leur fournissant des données objectives aussi bien que des avis. Elle permet la confrontation des arguments. Cela dit, ses premières conclusions me semblent refléter surtout l’esprit de transgression propre aux sociétés sécularisées. Les vents dominants peuvent influencer aussi le jugement…

    Grégor Puppinck : Il y a ce que l’on dit, et il y a ce que l’on vit. En matière de fin de vie, il est prudent de distinguer les idées de l’expérience. Une personne peut avoir une conviction quand elle est en bonne santé et changer d’avis à l’approche de la mort : on aurait tort de ne pas en tenir compte.

    Cela étant, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme en matière d’euthanasie et de suicide assisté me paraît refléter assez bien l’état de l’opinion publique occidentale : choisir les conditions de sa mort serait un droit reconnu à tous ceux qui voudraient, selon les juges européens, éviter une fin de vie indigne et pénible. Ce «  droit  » est donc justifié par la peur de la déchéance physique et morale. Comment expliquer cette peur sinon par l’absence, par la disparition de l’espérance ? J’y vois la conséquence de la sécularisation de la société, et de sa médicalisation. La sécularisation rend la vie absurde, la médicalisation la prolonge. Il n’est pas étonnant que la population, face à l’absurdité de la vie, et plus encore d’une fin de vie subie, veuille exprimer ce qui lui reste d’humanité en décidant de sa mort. D’un point de vue matérialiste, maîtriser sa mort, c’est exprimer sa volonté, c’est donc agir humainement en prenant le contrôle de sa vie dans ses ultimes instants. Subir sa mort serait inhumain et absurde, la décider serait humain et volontaire. À cette évolution, qui peut sembler inéluctable, j’oppose l’expérience de la fin de vie de nos proches, qui peut nous montrer que la fin de vie n’est pas absurde, malgré ce que l’on en dit.

    Les partisans du suicide assisté fondent leur revendication sur la liberté de l’homme ; ceux qui défendent l’euthanasie disent agir par compassion, pour abréger les souffrances. Ces arguments vous semblent-ils recevables ?

    B.Je crois qu’il faut revenir aux fondamentaux. Si l’on considère la vie pour ce qu’elle nous apporte de jouissances, il est logique qu’on soit prêt à y mettre un terme dès lors qu’elle procure plus de désagréments que de joies. Mais si l’on considère que la vie est un bien en soi, qu’elle a une valeur propre, alors les sacrifices qu’entraîne la fin de vie, les abandons auxquels oblige la vieillesse, sont plus facilement acceptés. Et cela nous renvoie à ce que dit la Bible – que l’homme est à l’image de Dieu. C’est fantastique ! Cela signifie que la vie de l’homme est indisponible, et que la vie du corps et celle de l’esprit sont indissociables. Si la vie participe du divin, si la vie ne se résume pas à nos humaines contingences, si elle est si grande qu’elle échappe à notre échelle de valeur, alors l’homme ne doit la «  manipuler  » qu’avec d’extrêmes précautions, à son début comme à sa fin. Si l’on considère la vie comme un bien inaltérable, inaliénable, incessible, alors nous sommes prêts à trouver les moyens de rendre sa fin acceptable en la sublimant, en y associant les valeurs de réparation ou de rédemption.

    Ref.  la fin de vie n’est pas absurde  

  • Jérusalem : les chrétiens en proie à la violence extrémiste

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    De Guillaume de Dieuleveult sur Le Figaro du 7 mars 2023 via le blog Assawra :

    Les chrétiens de Jérusalem en proie à la violence extrémiste

    Bagarres, insultes, profanations : depuis le début de l'année, les quartiers chrétiens et arméniens de la Vieille Ville sont le théâtre d'agressions commises par des juifs radicaux. La communauté chrétienne, déjà très fragile, s'en inquiète.

    Des épaules de catcheur, une barbe de bûcheron, les mains comme des battoirs : lorsque la puissante silhouette du père Matheos, chef « drogman » du patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem, apparaît à l'entrée du restaurant Versavee, tout près de la porte de Jaffa, en plein coeur du quartier chrétien de la Vieille Ville, les touristes et les pèlerins venus déjeuner se taisent un instant et l'observent. C'est que le prêtre en impose. À Versavee, le père Matheos est chez lui. On lui apporte un verre d'eau, il en boit une gorgée, puis, d'un air mélancolique, livre un bilan alarmiste.

    Cela fait vingt-cinq ans que ce religieux vit à Jérusalem. Sa charge de drogman fait de lui le gardien des lieux saints. « Nous nous étions habitués aux petits incidents, aux crachats sur des prêtres parce qu'ils portent une croix, aux insultes. Mais la situation devient de plus en plus menaçante » , s'inquiète-t-il. Depuis le début de l'année, les agressions et les actes de vandalisme perpétrés contre des chrétiens, ou des sites sacrés de la Vieille Ville, se sont multipliés. Début février, dans la chapelle de la Flagellation, située sur la via Dolorosa qui est, dans la tradition chrétienne, le chemin par où Jésus est passé avant d'être crucifié, un Juif américain a brisé une statue du Christ. Ailleurs, cela serait probablement passé inaperçu. Mais pas à Jérusalem : le lendemain, René Troccaz, le consul général de France se rendait sur place en signe de « solidarité » et publiait sur Twitter un message affirmant que « la France est attachée à la liberté de culte et au respect de toutes les confessions religieuses » .

    Les consulats et représentations diplomatiques implantés à Jérusalem suivent ce dossier de près. « On ne peut pas vraiment parler de harcèlement, car je ne crois pas qu'il y ait une action programmée et coordonnée destinée à déstabiliser la présence chrétienne à Jérusalem et en Israël , tempère une source diplomatique. Cela dit, le fait est que la pression se fait de plus en plus intense, avec des événements de plus en plus fréquents et sur des fronts variés : physiques, mais aussi fiscaux. » Cette source évoque les cas de deux institutions : le centre Notre-Dame et la Maison d'Abraham, à qui la municipalité de Jérusalem demande de verser des sommes très importantes au titre du rattrapage d'impôts fonciers non payés en raison d'un accord de l'État d'Israël avec le Vatican. « Il y a une conjonction d'événements, qui coïncide avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement, dont certains membres sont sans foi ni loi, qui en profite pour relancer un certain nombre de dossiers, parmi lesquels la question de la présence d'autres religions que le judaïsme en Israël , poursuit cette source. Il ne faut pas oublier que pour certains membres de ce gouvernement, la présence d'autres religions sur la terre d'Israël est illégitime. »

    Une pression constante

    Quelques jours avant l'affaire de la statue du Christ, une altercation avait opposé de jeunes extrémistes israéliens à des habitants du quartier arménien. Setrag Balian était là ce soir. « Il y a toujours eu des incidents, rappelle-t-il. Mais jusqu'à présent, c'était le fruit du hasard. Aujourd'hui, des groupes viennent exprès à Jérusalem pour s'en prendre aux chrétiens. Ce sont toujours des jeunes avec un look de colons. Ils viennent prier pendant le Shabbat puis, le samedi soir, ils cherchent des problèmes. » D'abord, il y a eu cette série de graffitis écrits en hébreu sur les murs du monastère Saint-Jacques, le siège du patriarcat arménien : « Mort aux chrétiens » , « mort aux Arméniens » , « vengeance » . Un soir, c'est un jeune homme qui urine longuement devant la porte d'entrée du monastère et prend la fuite lorsque arrive le gardien, alerté par la caméra. Puis il y a cette dispute qui dégénère : un Arménien reçoit un jet de gaz au poivre dans l'oeil, des jeunes « colons » auraient tenté d'escalader le mur du couvent pour arracher le drapeau du patriarcat arménien parce qu'il est frappé de la croix, la tension monte, la police, cantonnée tout près, intervient et interpelle brutalement un Arménien. Il est aujourd'hui inculpé pour « agression d'un agent de police » . « La police doit venir nous expliquer nos droits, mais je ne sais pas ce qu'on peut en attendre, quand on sait que leur chef, le ministre de la Sécurité nationale, c'est le sioniste religieux Itamar Ben Gvir, l'avocat qui libérait les colons quand ils faisaient des histoires comme ça » , souligne, fataliste, Setrag Balian. La veille de cette altercation, une autre bagarre a eu lieu à quelques centaines de mètres de là, tout près de la Custodie de Terre sainte, le siège des franciscains à Jérusalem. Refoulé par la police de la porte de Damas, l'entrée du quartier musulman, une trentaine de « colons » longe le mur d'enceinte, pénètre dans la Vieille Ville par la porte Neuve et débouche sur une des rues les plus paisibles du quartier, une des voies d'accès au Saint-Sépulcre. Quelques touristes boivent un verre à la terrasse du restaurant Taboon and Wine. Miran Krikorian, le propriétaire, est alerté par les serveurs et accourt. « Ils criaient : « Les musulmans en Syrie, les chrétiens au Vatican, morts aux Arabes! » » , raconte-t-il. Les clients s'esquivent, des chaises volent. Quand la police arrive, les « colons » sont partis. « Ils nous ont dit de porter plainte, mais nous savons que personne n'est jamais arrêté. Nous ne faisons pas confiance à la police » , regrette Miran Krikorian.

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  • Un prêtre kidnappé et assassiné au Cameroun

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/CAMEROUN - Un prêtre kidnappé et assassiné

    7 mars 2023

    Yaoundé (Agence Fides) - Un prêtre catholique a été enlevé et assassiné au Cameroun. Le père Olivier Ntsa Ebode a été retrouvé mort le 1er mars à Obala, une commune du département de la Lékié, dans la région centrale du Cameroun.

    Selon la presse locale, des hommes se sont présentés à son domicile dans la nuit du 28 février au 1er mars, affirmant qu'un de leurs proches était malade et avait besoin de ses services religieux. Le prêtre a accepté de monter avec eux dans une voiture pour se rendre sur place. En chemin, il a été assassiné puis jeté hors du véhicule.

    Le corps du prêtre a été retrouvé au petit matin et transporté à la morgue d'Obala. L'annonce de sa mort a suscité une grande émotion parmi les fidèles de l'Église catholique et la communauté locale, où le père Olivier était connu pour son engagement en faveur de la paix et de la justice sociale. (LM)

  • Une application catholique bat Netflix, Instagram et TikTok dans les applications Google

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    De Rafael Llanes sur zenit.org :

    L’application catholique qui bat Netflix, Instagram et TikTok dans les applications Google

    100 millions de prières jusqu’à maintenant

    Apparue à l’université de Notre-Dame en 2018, Hallow s’est répandue dans 150 pays, réalisant 100 millions de prières jusqu’à maintenant, soutenues par l’application.

    (ZENIT News / Mexico, 05.03.2023) – L’application pour téléphone mobile appelée Hallow, avec des suggestions de prières, a été la plus utilisée ce mercredi des Cendres, battant Netflix, Spotify, Instagram et TikTok. Que se cache-t-il derrière cette réaction populaire, non promue par des intérêts commerciaux ?

    Apparue à l’université de Notre-Dame en 2018, Hallow s’est répandu dans 150 pays, réalisant 100 millions de prières jusqu’à maintenant, soutenues par l’application.

    Alex Jones, son fondateur, a déclaré au Daily Wire qu’ils ne s’attendaient pas à une telle réaction. Dans un monde où la présence de la prière et de la culture spirituelle est minime dans les informations grand public et les réseaux de télévision laïque, des millions d’individus cherchent à prier et à se rapprocher de l’exemple de Jésus, à savoir le jeûne et le dialogue avec Dieu. Se pourrait-il que l’inclination du cœur à se rapprocher de Dieu soit plus grande que ne le prétend la culture athée généralisée ?

    Cet événement numérique nous rappelle que chaque prêtre et chaque responsable pastoral est invité à répondre aux besoins spirituels actuels des personnes, souvent cachés et silencieux.

    Promouvoir la prière, la pénitence et la charité généreuse en ce temps liturgique du Carême devient une nécessité réclamée par une grande majorité de personnes silencieuses et ouvertes au mystère.

  • Inde : le premier ministre invité à mettre fin à la montée des violences contre les minorités chrétiennes

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Un groupe d’anciens fonctionnaires appelle Modi à mettre fin aux attaques contre les chrétiens

    07/03/2023

    Le 4 mars, un groupe de 93 anciens fonctionnaires et membres du Constitutional Conduct Group a adressé une lettre ouverte au Premier ministre indien Narendra Modi afin de l’appeler à mettre fin à la montée des violences contre les minorités chrétiennes dans le pays. L’Inde compte moins de 2,4 % de chrétiens. « Nous sommes profondément troublés par ce harcèlement continu contre les groupes minoritaires », ont dénoncé les signataires, dont certains ont été ambassadeurs en Europe.

    Des chrétiens indiens, le 8 janvier à New Delhi lors d’une veillée aux chandelles contre les violences faites aux minorités.

    Un groupe d’anciens fonctionnaires indiens a appelé le Premier ministre Narendra Modi à mettre fin à la montée des violences contre les minorités chrétiennes dans le pays. Dans une lettre datée du 4 mars, signée par 93 anciens fonctionnaires et membres du Constitutional Conduct Group, ils ont demandé au gouvernement BJP (Bharatiya Janata Party) pro-hindou d’assurer un traitement équitable et impartial vis-à-vis de la communauté chrétienne. « Il est urgent que vous, Premier ministre, leur donniez cette assurance », ont-ils insisté dans la lettre ouverte.

    Selon le Forum chrétien unifié (UCF), une organisation œcuménique basée à New Delhi, l’Inde a enregistré 598 cas de violences contre les chrétiens dans 21 États du pays en 2022. Ce chiffre s’élevait à 279 en 2020 et à 505 en 2021, selon un rapport de l’UCF. Ces attaques, qui comprennent du boycott social, des profanations d’églises et des arrestations de leaders chrétiens, ont eu lieu en majorité dans les États de l’Uttar Pradesh, du Madhya Pradesh, du Karnataka et du Gujarat, tous dirigés par le parti de Modo, ainsi qu’en Odisha, au Chhattisgarh et au Maharashtra, où le parti PJB est fortement présent.

    « Nous sommes inquiets des actions toujours plus viles contre une petite minorité »

    La plupart de ces États indiens ont voté des lois controversées anti-conversion, que les groupes nationalistes hindous utilisent pour cibler les chrétiens et leurs célébrations. « Nous sommes profondément troublés par ce harcèlement continu via des actions criminelles et des discours de haine, contre les groupes minoritaires dans le pays », ont déploré les signataires. Ils ont ajouté que « nous sommes inquiets des actes et des paroles de haine contre toutes les minorités, et des insultes et actions toujours plus viles contre une petite minorité religieuse, les chrétiens ».

    Selon la lettre, la Constitution indienne stipule que tous les citoyens indiens, quelle que soit leur religion, sont égaux en droits. « Mais nous sommes forcés de protester contre la multiplication des affaires discriminatoires contre les chrétiens ces derniers temps », ont insisté les signataires. La lettre a également observé que les chrétiens sont régulièrement accusés de conversions forcées, alors qu’ils représentent moins de 2,4 % de la population indienne, sur 1,3 milliard d’habitants.

    D’autant plus que cette proportion est restée plus ou moins la même depuis le recensement de 1951. « Pourtant, dans l’esprit de certains, ce chiffre minuscule est une menace pour les hindous qui forment plus de 80 % de la population », ont ajouté les anciens fonctionnaires, dont certains ont été ambassadeurs d’Inde dans plusieurs nations européennes.

    (Avec Ucanews)

  • Des experts de 75 pays demandent l’abolition de la GPA

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    De gènéthique.org :

    Des experts de 75 pays demandent l’abolition de la GPA

    5 mars 2023

    Une centaine d’experts de différentes disciplines et de 75 nationalités ont signé vendredi 3 mars la déclaration de Casablanca demandant aux Etats l’abolition de la GPA.

    Juristes, médecins ou psychologues, chercheurs et praticiens, de toutes cultures et de tous continents, ils travaillent depuis longtemps sur le sujet de la gestation par autrui (GPA), et de ses effets sur les personnes comme dans la société. Ils sont parvenus à ce constat partagé que la dimension internationale de la GPA exige une réponse mondiale, et qu’une Convention internationale serait le seul moyen efficace d’obtenir l’abolition de la GPA (cf. GPA : « la seule solution est l’abolition »).

    La GPA porte atteinte à la dignité humaine

    Convaincus de la nécessité de travailler ensemble sur les moyens de susciter une telle initiative pour protéger femmes et enfants, ils ont décidé de rédiger une proposition de Convention internationale. Malgré les divergences, les experts ont fédéré leurs efforts afin d’avancer et de « défendre une cause juste », la dignité des enfants et de la femme (cf. La GPA : « une violence faite à toutes les femmes ») mais aussi « de l’humain dans sa globalité », se félicitent les organisateurs. « Un combat contre un paradigme ».

    Parmi les participants de cette initiative mondiale, on retrouve notamment des Français comme Aude Mirkovic, maître de conférences en droit et porte-parole de l’association Juristes pour l’enfance ou Olivia Sarton, avocate et directrice scientifique de l’association.

    Les signataires de la déclaration de Casablanca sont « conscients de la souffrance des personnes qui ne peuvent pas procréer », mais aussi « de l’enjeu international d’une protection efficace de la dignité humaine » comme ils le mentionnent. Ils sont aussi « convaincus que le contrat de gestation pour autrui […], porte atteinte à la dignité humaine et contribue à la marchandisation des femmes et des enfants » (cf. GPA : la femme exploitée).

    « Condamner la GPA dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes »

    Les experts demandent « aux États de condamner la GPA dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes, qu’elle soit rémunérée ou non, et d’adopter des mesures pour combattre cette pratique ».

    Cinq recommandations sont également adressées aux Etats : «  interdire la GPA sur leur territoire » , « refuser toute valeur juridique aux contrats comportant l’engagement pour une femme de porter et remettre un enfant », « sanctionner les personnes (..) qui se proposent comme intermédiaires, qui recourent à la GPA sur leur territoire, les ressortissants qui recourent à la GPA en dehors de leur territoire », mais aussi « agir en vue de l’adoption d’un instrument juridique international emportant abolition universelle de la GPA ».

    En annexe, un projet de Convention internationale est proposé. Il est « à la libre disposition des Etats qui voudront s’engager dans cette démarche » précisent les organisateurs.

    « Aucun encadrement ne peut la rendre acceptable »

    Le texte de la déclaration est délibérément bref. Il ne développe pas les motifs et n’exige pas de se mettre d’accord sur tout, mais de se concentrer sur le résultat expliquent les organisateurs. « La Déclaration de Casablanca se démarque des autres initiatives internationales existant en matière de GPA car elle demande l’abolition et non l’encadrement de la GPA » précisent-ils également.

    « La GPA est intrinsèquement contraire à la dignité humaine et aux droits humaines. Aucun encadrement, quel qu’il soit, ne peut la rendre acceptable. La GPA éthique est un leurre car elle n’existe pas et ne peut pas exister » rappellent-ils (cf. « Ceux qui utilisent le mot éthique comme complément de la GPA sont des menteurs, des ignorants ou des candides »). « Le petit enfant est le grand oublié » ajoute Anne Schaub, psychologue en Belgique (cf. GPA : un enfant conçu avec le mauvais sperme abandonné).

    Le Maroc, une référence

    À ce jour, environ quinze pays autorisent la gestation par autrui, dont certains en Europe. La Russie, l’Ukraine (cf. GPA en Ukraine : deux naissances par semaine de commanditaires français), une partie du Mexique ou certains Etats des Etats-Unis le font sans condition, d’autres la limitent à leurs seuls ressortissants, ou encore à la « GPA altruiste » (cf. Royaume-Uni : augmentation du nombre de mères porteuses). Le Maroc, qui accueille le séminaire, fait, lui, figure de référence. Sa législation interdit et sanctionne pénalement le recours à la GPA. Quant à la France, la pratique est illégale, mais les enfants nés par GPA à l’étranger peuvent être inscrits à l’état civil (cf. GPA : la « complaisance » de la France ?).

    Il n’existe pas de chiffre du nombre de GPA pratiquées au niveau mondial. En revanche, l’un des experts indique que, dans le monde, le marché de la GPA s’évalue à 27 milliards de Dollars. La répartition est particulièrement marquante : 63% irait vers les cliniques, 33% vers les avocats et autres « prestataires », et seulement 1% de ce marché reviendrait aux mères porteuses.

    De nombreuses questions abordées

    Au cours du séminaire, de nombreuses interventions ont permis d’apporter un éclairage pluriel et complémentaire sur ce sujet complexe.

    Différents points ont été évoqués : la dignité de la mère porteuse, sa liberté et son consentement, mais aussi la négation de sa douleur. Le regard anthropologique sur la GPA, la dimension internationale du commerce des mères porteuses, les aspects juridiques de la GPA, la filiation de l’enfant né de la GPA ou encore les enjeux psychologiques de la GPA pour l’enfant, y compris lors de la vie prénatale, ont aussi été abordés.

    Le début d’une dynamique

    Cette réunion n’est que la première étape, le début d’une dynamique à développer. Sur le modèle, par exemple, de la COP sur le climat, suggèrent les organisateurs. Sensibiliser le grand public, mais aussi les pouvoirs publics et les institutions afin de promouvoir à terme un traité international mettant fin à la pratique de la GPA partout dans le monde, tel est l’objectif.

    Les différents experts présents vont désormais aller à la rencontre des instances gouvernementales de leurs propres pays pour poursuivre le travail.

    A Casablanca, Luis Ernesto Pedernera Reyna, membre et ancien président du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, ainsi que Suzanne Aho Assouma, membre et ancienne vice-présidente de cette même institution, étaient présents comme observateurs au séminaire. Un « bon signal » relèvent les organisateurs.

    En attendant que l’ONU et les chefs d’Etat réfléchissent ensemble, il serait déjà bien que les Etats commencent par respecter les engagements actuels de leurs législations. Tel n’est pas le cas de la France. La loi française sanctionne en théorie, mais n’est pas appliquée (cf. GPA : Emmanuel Macron réaffirme « les lignes rouges ». Et en pratique ?).

  • En route vers le totalitarisme nouveau du « monde d’après » …

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    Profitez tant qu’il est encore temps de votre liberté d’expression. L’ONU envisage d’autoriser des logiciels d’IA à censurer toutes vos interventions sur Internet. Si vous osez émettre des objections contre l’avortement, contre l’idéologie du genre, contre le néo-féminisme intersectionnel ou contre tout autre rengaine de la pensée unique, vous serez censuré(e), voire poursuivi(e) en justice !

    En route vers le totalitarisme nouveau du « monde d’après » …

    De zenit.org :

    L’intelligence artificielle au service de la censure de ceux qui s’opposent à l’avortement et à l’idéologie du genre

    Les gouvernements occidentaux progressistes encouragent la censure mondiale par le biais de l’intelligence artificielle

    Les premiers programmes d’intelligence artificielle viennent de commencer à émerger, mais les pays progressistes ont déjà l’intention d’utiliser la nouvelle technologie pour faire taire les conservateurs et tous ceux qui s’opposent à l’avortement et aux revendications homosexuelles/trans.

    Les gouvernements occidentaux progressistes encouragent la censure mondiale par le biais de l’intelligence artificielle pour lutter contre la « violence sexuelle et sexiste facilitée par la technologie », un nouveau terme qui peut être utilisé pour consolider l’opposition à l’avortement et aux droits des homosexuels/trans comme une forme de violence en ligne et la réprimer.

    La violence sexiste facilitée par la technologie comprend « le harcèlement, la manipulation d’informations, la désinformation et la cybercriminalité, la misogynie en ligne et l’incitation à la haine », selon les propositions présentées cette semaine par l’Union européenne, les États-Unis, le Canada et d’autres pays progressistes dans le cadre des négociations de l’accord annuel de la Commission des Nations Unies sur le statut juridique et social de la femme.

    Les propositions de l’Union européenne appellent à un « changement de paradigme » dans la technologie qui « contribue à transformer les normes sociales », notamment en programmant des algorithmes « qui adoptent une approche de la numérisation basée sur les droits de l’homme, centrée sur les personnes et sensible aux questions de genre, avec des principes féministes d’inclusion, d’intersectionnalité et de changement.

    Ces mesures sont nécessaires pour surmonter les « préjugés sexistes » dans les données et la technologie, selon l’Union européenne. Ils recommandent « de prendre des mesures algorithmiques équitables pour corriger les préjugés et les obstacles de la vie réelle », notamment « en améliorant la conservation et la modération du contenu ».

    L’administration Biden ne s’est pas opposée à ces appels à restreindre la liberté d’expression malgré les récentes critiques selon lesquelles les agences fédérales auraient mené des campagnes de censure massives par le biais de plateformes de médias privés, notamment les géants des médias sociaux Google, Facebook et Twitter.

    La proposition américaine dans les négociations appelait le « secteur privé » à continuer de modérer et de gérer le contenu à la demande des gouvernements, en essayant de contourner les critiques selon lesquelles la censure sanctionnée par le gouvernement, même si elle est menée par un intermédiaire privé, viole la liberté d’expression du premier amendement de la Constitution américaine.

    Les négociations sur les conclusions concertées de la Commission de la condition de la femme ont commencé cette semaine par un stratagème des pays occidentaux progressistes pour clore le débat sur tout langage lié à la « santé sexuelle et reproductive et aux droits reproductifs ». Lors des dernières négociations, ils se sont montrés inflexibles en affirmant que ce langage est immuable et ne peut être retiré de la politique de l’ONU.

    Parmi les autres sujets qui devraient être négociés, citons le droit des enfants à la confidentialité en ligne. Le projet d’accord proposait de manière controversée l’adoption d’une « approche fondée sur les droits de l’homme » et recommandait de suivre « les normes des droits de l’homme ». Les récentes déclarations du système des Nations unies sur le droit à la vie privée sont très controversées.

    Selon un expert de l’ONU sur les droits de l’homme liés à la vie privée, le droit des enfants à la vie privée comprend le droit d’« explorer en toute sécurité et en privé leur sexualité à mesure qu’ils grandissent, que ce soit hors ligne ou en ligne », le droit aux « soins de santé trans » et à la « reconnaissance légale du genre », ainsi que le droit de se livrer à « des activités sexuelles consensuelles entre pairs, y compris des informations et des services de sexting ». Par conséquent, les agences des Nations Unies affirment que le droit des enfants à la vie privée inclut l’accès à la pornographie.

    Les conclusions concertées devraient être intégrées aux normes et aux bonnes pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) que l’Assemblée générale est prête à adopter pour toutes les plateformes technologiques par le biais du « Digital global compact », un nouvel accord international sur la réglementation technologique, y compris la technologie artificielle, qui devrait être adopté en septembre 2024 dans ce qui a été surnommé « le Sommet du futur ».