Hostilité au christianisme et à l'Eglise - Page 83
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La Libre Belgique : à Liège, Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance Vita, sera reçu à l’Espace Prémontrés (lundi 18 avril à 18h00)
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Chine: les réticences à l’égard d’un rapprochement entre Rome et Pékin
Lu sur le site « Riposte catholique »
« Les négociations entre Rome et Pékin laissent beaucoup d’incertitude sur leur issue. Le pape François a récemment fait l’éloge de la Chine et a montré toute son attention au peuple chinois, dans le sillage de ses prédécesseurs. C’est un dossier compliqué, un contentieux jamais éteint, qui remonte aux années 1950. Du côté des catholiques « clandestins » (l’expression est impropre, car dans bien des diocèses de Chine, les catholiques qui ne sont pas affiliés à l’Association patriotique ont pignon sur rue), il y a aussi beaucoup de circonspection et de réticence. La crainte d’être abandonné existe depuis un certain temps. Elle réapparaît à chaque moment de négociation sérieuse entre Pékin et Rome.
Certains redoutent la trahison de Rome et envisagent de ne pas suivre une Église réunie et réconciliée. Le The Telegraph met à disposition de ses lecteurs un reportage intéressant sur une communauté clandestine du Shijiazhuang (province du Hebei). Le reportage montre des photos d’une messe célébrée en plein air, dans la cour d’une maison. Pour le père Dong, « il est possible que Rome nous trahisse ». « Si cela arrive, je démissionnerai. Je ne rejoindrai pas une Église contrôlée par le Parti communiste ». « Nous souffrons comme Jésus sur la Croix. Nous combattons pour la liberté religieuse et suivons l’Évangile – mais nous ne sommes soutenus ni par Rome, ni par la Chine. » Le père Dong a été emprisonné à plusieurs reprises.
La province du Hebei est réputée pour sa forte communauté catholique. Mais à la différence des autres provinces chinoises, la situation est plus tendue. Ainsi, dans la région autonome du Xinjiang, Riposte catholique relatait l’existence d’une communauté catholique qui ne connaissait pas de division. Il n’en va malheureusement pas ainsi dans toutes les régions de Chine. Une vague de répression a récemment eu lieu dans le Hebei, touchant une communauté « clandestine ». Certes, la situation peut-être été davantage tendue dans le passé. Ainsi, Mgr Fu Tiexan, sacré évêque sans mandat pontifical par un autre évêque irrégulier, en 1979, a toujours été « irrégulier ». Pourtant, les séquelles des divisions demeurent. La réconciliation prendra du temps et suppose beaucoup d’efforts, tant du côté officiel que « clandestin ». Mais elle exige aussi que les autorités chinoises relâchent leur pression sur l’Église pour laisser à cette dernière sa nécessaire liberté. »
Source: The Telegraph.
Ref. Chine: les réticences à l’égard d’un rapprochement entre Rome et Pékin
JPSC
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Serrano et son "Piss Christ" accueillis à Bruxelles par les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique
De lavenir.net :
"C’est une expo (un peu) polémique et (très) attendue: les Beaux-Arts offrent leurs cimaises suréclairées au photographe new-yorkais Andres Serrano. Cette large rétrospective, grand public mais qu’on déconseillera peut-être aux âmes les plus sensibles, immerge le visiteur dans la longue quête de sens de l’artiste. «Immerger», c’est le cas de le dire puisque l’œuvre la plus emblématique de Serrano, «Piss Christ», plonge justement un petit crucifix dans l’urine. On le concède: «Unsencored Photographs» a quelque chose de putassier. Membres du Klux Klux Klan, corps inertes, prisonniers torturés, fluides corporels, flingues, figures christiques et sexe déviant (qui en a fâché certains, les cadres brisés en témoignent) jalonnent le parcours..."
On redoute des attentats terroristes meurtriers perpétrés par de redoutables filières chrétiennes radicalisées...
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Mgr Rey : «Les Chrétiens d'Orient nous ramènent à l'essence de notre foi»
FIGAROVOX/INTERVIEW - L'Evêque de Toulon est actuellement en Syrie pour approfondir les liens qui unissent son diocèse à celui d'Homs. Il nous explique le
Pourquoi vous rendez-vous en Syrie, pour la deuxième fois depuis le début du conflit?
La Syrie est un pays que je connais bien. J'y suis allé la première fois il y a trente ans, à la rencontre des chrétiens. J'y ai séjourné à plusieurs reprises, en passant par le Liban, pour donner des conférences, et prêcher la retraite des prêtres de Beyrouth. Mon dernier voyage date d'août dernier, où j'ai rencontré le patriarche Melkite Lahram Grégoire III et monseigneur Arbach, archevêque Melkite de Homs. Je vais en Syrie pour nouer des liens entre le diocèse de Fréjus-Toulon et l'archidiocèse melkite de Homs, dans le cadre d'un jumelage entre nos deux églises. Monseigneur Larahm est venu dans mon diocèse. En retour je vais de nouveau visiter l'évêque de Homs pour renforcer les liens, les approfondir. Je crois qu'il faut aider les chrétiens à rester là-bas, les aider à reconstruire leurs églises et leurs écoles, et témoigner notre solidarité dans le drame de la guerre.
Que représentent les Chrétiens d'Orient pour l'Eglise d'Occident?
Ils sont d'abord un trait d'union à l'intérieur des pays où ils vivent. Les petites communautés chrétiennes au Liban ont permis la coexistence harmonieuse entre les différents courants religieux. Ils sont des créateurs de ponts. En Syrie, quoique étant minoritaires, ils avaient une vocation d'entente de rencontre et de dialogue. Il y a 15-20 ans, il y avait une harmonie entre les communautés.
Ensuite, ils représentent nos racines. A travers eux, nous rencontrons la trace vivante de l'Eglise des premiers siècles. Ils sont gage de l'historicité patrimoniale de notre foi. Enfin, les églises et les communautés qui sont confrontées au tragique des persécutions et à la menace de l'anéantissement nous ramènent à l'essence de notre foi. Jamais la foi n'est aussi vive et pure qu'à travers le martyre, que sur la Croix. En ce sens ils s'identifient à notre maître le Christ.
Que signifierait la disparition des Chrétiens d'Orient?
Ce serait une perte patrimoniale, culturelle, une amputation de nos racines. Ce serait aussi une menace pour l'interculturalisme de ces pays. Les Chrétiens sont le liant et l'attestation d'une différence. Sans eux régnerait sans partage un totalitarisme religieux qui serait écrasant. Ils sont dans les pays où ils vivent une respiration, une lucarne ouverte sur l'universel.
Ne craignez-vous pas en prenant le parti des chrétiens de participer d'une communautarisation du christianisme?
Il ne s'agit pas de prendre parti. Ma visite est d'abord un pèlerinage. Mon propos, celui d'aider les chrétiens à être un signe vivant, qui nous rattache à l'histoire de notre foi, et ouvre la société syrienne, en l'empêchant d'être refermée sur elle-même, qui l'ouvre aux valeurs universelles de la foi.
N'y a t-il pas le risque d'entretenir un «choc des civilisations» entre islam et christianisme?
Je ne voudrais pas qu'on considère ce voyage comme une marque de défiance vis-à-vis des musulmans. Mais l'avenir de la Syrie ne peut pas se concevoir sans la présence des chrétiens. Il peut y avoir des tentations à l'intérieur de l'islam de se fermer à la diversité qui permet d'appréhender l'universel. Les chrétiens ne doivent pas être une communauté fermée, mais une communauté insérée dans un écosystème, un ferment de rencontre, d'enrichissement, de fécondité mutuelle.
Il existe un risque de reporter le choc des civilisations vers le choc des religions. Fondamentalement, le christianisme s'énonce comme une proposition universelle qui s'adresse à chaque homme, mais à l'intérieur d'une logique de rencontre et de dialogue. Cela passe par une attestation, mais aussi par l'assentiment et la liberté. Dans l'ADN du christianisme, il y a cette tension entre une proposition universelle et le chemin pour y accéder. Une grave dérive consisterait à vouloir éradiquer les différences dans la violence et forcer l'autre à croire.
Beaucoup de chrétiens partent trouver refuge en Europe. Est-ce une solution?
Il faut d'abord aider les chrétiens à rester sur place. Certains chrétiens ont pris le chemin de l'exil. Dans mon diocèse, j'accueille ces personnes et leur témoignage est précieux pour comprendre le drame humanitaire et civilisationnel qui se joue au Proche-Orient. Mais je ne voudrais pas que cet accueil soit interprété comme un appel à siphonner les chrétiens du terreau où ils ont toujours vécu. Il faut créer les conditions pour qu'ils n'aient pas à partir.
Ref. Mgr Rey : «Les Chrétiens d'Orient nous ramènent à l'essence de notre foi»
JPSC
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Aujourd'hui, c'est encore et toujours le Vendredi Saint
et de l'Agence Fides :
Goa – Exprimant sa douleur et son deuil pour le massacre des quatre Missionnaires de la Charité au Yémen, l’Archevêque ...New Delhi – Le pasteur Sumati Prakash Kharadia, de la communauté protestante Assemblée de Dieu, a été agressé et brutalement roué ...Rome – Depuis 1993, à l’initiative du Mouvement juvénile missionnaire des Œuvres pontificales missionnaires en Italie, le 24 mars de ...Rome – Un appel à la prière pour la paix, avec une intention particulière pour le Père Tom Uzhunnalil, prêtre salésien ...Kinshasa – « Pourquoi me tuez-vous ? » : telles ont été les dernières paroles prononcées par le Père Vincent Machozi, prêtre assomptionniste assassiné dans ...Kasur – Fouzia Sadiqe, chrétienne qui vivait avec ses parents jusqu’à ce qu’un musulman ne l’enlève et ne ...New Delhi – Les chrétiens en Inde demandent au gouvernement la protection des églises et la sécurité en vue des célébrations ...Kinshasa - Un prêtre de l’Ordre des Clercs réguliers mineurs a été grièvement blessé dans une embuscade routière hier, Dimanche ... -
Le cardinal Müller dénonce la subversion des valeurs instrumentalisée par l’État
Le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi s’est exprimé avec force à Cologne le 27 février dernier. De Jules Germain sur le site « Aleteia »
Le cardinal Müller, connu et apprécié pour son intelligence très fine et sa rectitude morale, a dénoncé le caractère néfaste de certains groupes d’influence qui utilisent l’État et son pouvoir à leur profit, pour faire triompher leur idéologie à l’école, dans les médias ou les universités, comme le soulignent nos confrères du site d’information de la conférence épiscopale allemande katholisch.de.
Une telle mise au pas de la pensée par l’État trahit selon Mgr Gerhard Müller une manière totalitaire d’agir qui va à l’encontre de la liberté de conscience et de la liberté d’expression. Elle nous rapproche dangereusement des régimes anti-démocratiques, où le citoyen ne jouit plus de la liberté de penser par lui-même. Se servir du pouvoir de coercition de l’État pour imposer une doctrine et une vision du monde fut en effet le propre du communisme ou des différents fascismes que l’Europe a connus au siècle dernier.
Une mise en garde du Cardinal qui ravive à nos mémoires les paroles de la ministre Najat Vallaud-Belkacem qui expliquait récemment au journal La Dépêche son désir « d’impulser un changement profond des mentalités ». Les responsables politiques, selon elle, ne doivent pas appliquer la volonté du peuple, ce qui est la logique de la démocratie, mais transformer ce peuple qui, semble-t-il, pense mal, et dont il faut « changer les mentalités » qui n’ont pas l’heur de plaire au gouvernement. La crainte de Péguy lorsqu’il dénonçait « le parti intellectuel » prend corps : en prétendant supprimer la religion d’État, on la remplace en réalité par une « métaphysique d’État » ou, pour utiliser un langage plus moderne, une « idéologie d’État ». Voici en effet ce qu’il écrivait dans sa revue les Cahiers de la Quinzaine (in Les cahiers de la quinzaine, VIII, v, 2/12/1906) :
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Le cardinal-archevêque de Lyon victime d'un lynchage médiatico-judiciaire en grand
De Régis de Castelnau sur causeur.fr :
«Affaire Barbarin»: derrière le lynchage…
Une prise d’otage?
Et si le cardinal Philippe Barbarin était en fait pris en otage dans un combat contre l’Eglise sur les questions sociétales? Régis de Castelnau s'interroge...
Alors comme ça Monseigneur Barbarin, cardinal et primat des gaules, serait pédophile ? Eh bien dites donc ! Ah non, il ne le serait pas lui-même mais couvrirait les agissements de ceux des ecclésiastiques qui le sont ? Mais c’est encore plus grave ! Et comment sait-on tout ça ? Tout le monde le dit, il suffit de lire les journaux et d’écouter la radio. Dans ce cas…
Avant d’examiner le fond de cette affaire, c’est-à-dire les faits, tels qu’on peut les connaître, leur dimension juridique et judiciaire puisqu’à nouveau la justice est saisie pour servir un combat politique, jetons au préalable un regard sur l’opération qui a déclenché la grêle. Sous laquelle se trouve aujourd’hui l’église catholique en général, et l’évêque de Lyon en particulier.
Un lynchage médiatico-judiciaire en grand
Nous assistons depuis quelques jours à un lynchage médiatico-judiciaire en grand comme la presse et les réseaux en raffolent. Et cette fois-ci, tout le monde s’y met, car quand il s’agit de bouffer du curé rares sont ceux qui manquent à l’appel. Les cathos se défendant comme des manches, c’est d’autant plus facile. Acteurs importants du processus de sacralisation des victimes, revendiquant la pratique de la miséricorde, la présentation de la joue gauche quand on leur frappe la droite, et accordant à la prière des vertus auxquelles ils sont les seuls à croire, ils constituent une cible confortable.
lire aussi : "le Monde" entre en guerre contre l'Eglise
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Le calvaire de l'Eglise orthodoxe sous le régime communiste et athée de l'URSS
Sur le site "Orthodoxie" (http://orthodoxie.com/persecutions-contre-leglise-orthodoxe-en-urss/) :
Les persécutions contre l’Eglise orthodoxe en URSS
Jamais, dans l’histoire de l’Eglise universelle, une persécution ne fut aussi importante, étendue dans l’espace et le temps et ininterrompue que celle qui sévit en URSS au XXe siècle. Les persécutions des trois premiers siècles de la chrétienté avaient un caractère local et ne duraient que quelques années. Même la persécution la plus terrible, sous Dioclétien et ses successeurs, qui commença en 303, n’aura duré que 8 ans.
En 1917-18, pendant une période difficile pour la Russie (Première Guerre mondiale, révolution russe), se réunit à Moscou le concile de l’Eglise orthodoxe russe, durant lequel le Patriarcat fut restauré après une période de trois cents ans. Le métropolite Tikhon fut élu patriarche de Moscou et de toutes les Russies. A cette époque, on comptait en Russie environ 60 mille églises et 117 millions d’orthodoxes répartis en 73 diocèses.
LA PREMIERE VAGUE DE PERSECUTIONS (1917–1920).
Prise du pouvoir, pillage massif des églises, exécution des clercs.Les persécutions contre l’Eglise orthodoxe russe ont commencé au moment de la révolution de février 1917, avant l’arrivée des bolcheviques au pouvoir. L’une des actions anticléricales les plus significatives du gouvernement temporaire fut la suppression du pouvoir canonique des évêques dans leurs diocèses, puisque tout le pouvoir de l’église se transmettait de facto par les conseils diocésains, et la confiscation de toutes les écoles de paroisse de l’Eglise russe orthodoxe. Cependant, les persécutions contre l’Eglise orthodoxe russe n’atteignent de véritable envergure qu’après les bouleversements de 1917.
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Belgique : « La loi ne crée pas un droit à l’euthanasie »
Lu sur le site « Cathobel » des diocèses francophones de Belgique, cette interview de Me Fernand Keuleneer (9 mars 2016)
« Fin 2015, Mgr De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, s’exprimait en faveur du droit des institutions catholiques de refuser l’euthanasie. Aujourd’hui, une proposition de loi déposée à la Chambre voudrait remettre en question ce droit, en vue d’ "assurer la clause de conscience " du médecin qui veut pratiquer une euthanasie. Que dit la législation actuelle sur l’objection de conscience institutionnelle?
C’est la question que nous avons posée à Me Fernand Keuleneer (photo), avocat au Barreau de Bruxelles. Mais d’abord, nous lui avons demandé ce que dit la loi au sujet de la possibilité, pour un médecin, de refuser de pratiquer une euthanasie.
Pour Me Keuleneer, les choses sont très claires en ce qui concerne cette question. L’article 14 de la loi de 2002 dépénalisant l’euthanasie « dispose qu’aucun médecin n’est tenu de pratiquer une euthanasie, et qu’aucune autre personne n’est tenue de participer à une euthanasie« , nous a-t-il répondu. « C’est clairement la liberté de conscience de chaque médecin ou de toute autre personne« .
Pas de droit à l’euthanasie
Cela dit, ce qui vaut pour les personnes physiques est-il également possible pour une institution? Pour Fernand Keuleneer, ce qui est en jeu ici, c’est ce que l’on appelle la liberté institutionnelle. En l’occurrence, la liberté, pour une institution, de refuser la pratique de l’euthanasie dans ses murs. Or, c’est cette question qui est actuellement en débat.
L’article 14 de la loi stipule: aucune personne n’est tenue de participer à une euthanasie. Or, cette clause ne se limite pas aux médecins et aux infirmiers, mais concerne toute personne, y compris un pouvoir organisateur, un conseil d’administration, un comité de direction… Par ailleurs, la loi de 2002 est une loi qui dépénalise l’euthanasie, dans certaines circonstances, et moyennant certaines conditions. « C’est une dépénalisation, mais la loi ne crée pas, pour autant, de droit à l’euthanasie. L’euthanasie n’est pas un droit du patient« , nous dit Me Keuleneer. « Et comme la loi ne crée pas un droit à l’euthanasie, je ne vois pas sur quelle base on pourrait obliger les institutions qui ne souhaitent pas pratiquer l’euthanasie, à devoir effectivement la pratiquer. »
Liberté institutionnelle, liberté constitutionnelle
Lors des travaux parlementaires qui ont précédé le vote de la loi de 2002, tous les membres de la commission ont confirmé que cette liberté institutionnelle existait bel et bien, et donc qu’aucune institution ne pouvait être obligée de pratiquer ou de permettre la pratique de l’euthanasie en ces murs. Cette interprétation de la loi, et de la clause de conscience qui l’accompagne, a été confirmée en séance plénière, et se trouve consignée dans les actes des travaux parlementaires. « Il y a donc une base solide pour dire que c’est effectivement une interprétation correcte » de la loi, selon Me Keuleneer.
L’argument-clé, insiste le juriste, c’est que la loi ne crée pas de droit à l’euthanasie. Par contre, le principe de la liberté institutionnelle se trouve dans la Constitution, qui prévoit la liberté fondamentale de créer des institutions qui ont une certaine orientation philosophique. Bref, Fernand Keuleneer ne voit pas « comment une loi qui dépénalise une certaine pratique pourrait annuler ces libertés fondamentales, qui sont constitutionnelles« .
Glissement
Si la liberté institutionnelle est garantie par la Constitution belge, quels sont dès lors les arguments de ceux – dont l’ "Association pour le droit de mourir dans la dignité " – qui voudraient interdire à toute institution, en l’occurrence des hôpitaux ou des maisons de repos catholiques, de refuser la pratique de l’euthanasie? Pour Me Keuleneer, leur argument repose sur un supposé droit à l’euthanasie. En 2002, certains ont voulu, en fait, créer un droit à l’euthanasie, mais la loi n’est pas allée aussi loin. Or, ce que certains avaient prédit est aujourd’hui en train de se produire: on assiste à une évolution, celle d’aller d’une simple dépénalisation vers l’affirmation d’un droit. Et si on arrivait à faire passer l’idée selon laquelle une institution n’a plus cette liberté constitutionnelle, on montrerait, à rebours, que l’euthanasie est effectivement un droit, éventuellement même un droit individuel fondamental.
Ce qu’il faut craindre aujourd’hui, pour Fernand Keuleneer, c’est qu’une certaine jurisprudence, arbitraire, créée à partir de certains arrêts récents émanant de la Cour européenne des droits de l’homme, ou de la Cour constitutionnelle belge, donne des arguments à ceux qui voudraient limiter la liberté institutionnelle en Belgique.
Christophe Herinckx (Fondation Saint-Paul)
Retrouvez l’intégralité du dossier spécial « Euthanasie » dans Dimanche n° 10 du 13 mars 2016. Pour vous abonner, cliquez ici. »
Ref. Me Fernand Keuleneer : « La loi ne crée pas un droit à l’euthanasie »
…pas plus qu’elle ne crée de droit à l’avortement.
JPSC
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« La France doit être davantage laïque »
Et que dire alors de la Belgique, où le débat refait une fois de plus surface ? Sur son blog, le Père Michel Viot commente les paroles du pape François aux « poissons roses » que le Saint-Père a reçus en audience privée pendant une heure et demie :
« Cette affirmation ne vient pas du Grand Maitre du Grand Orient de France, ni du président de la Libre Pensée, ni du président de la République, mais du Saint Père lui- même, lors d’une audience accordée aux « poissons roses » (socialistes chrétiens se nommant eux- mêmes ainsi). Je n’ai pu avoir le texte complet et c’est dommage ! Il semble qu’il soit difficilement accessible. Aussi ne puis-je me fier qu’à Famille chrétienne, journal catholique à qui l’on peut faire confiance (n° du 03/03/2016).
Il n’est pas douteux, que cette affirmation sera utilisée telle quelle tant par un certain « catholicisme » que je préfère ne pas qualifier, que par les laïcards de tout poil ! Aussi importe-t-il de citer quelques autres mots du Pape accompagnant cette affirmation et que rapporte Famille Chrétienne. Le Pape a poursuivi en précisant que la bonne laïcité devait toujours permettre la recherche et l’ouverture à la transcendance, et que c’était dans ce sens que la France devait être d’avantage laïque. Mieux encore, le Pape a ajouté que la laïcité à la française était un produit du siècle des lumières, où la religion n’est considérée que comme étant une sous culture.
Ainsi le Pape François ne change strictement rien à la position de ses prédécesseurs qui se sont exprimés sur le sujet. Pour m’en tenir aux plus récents, je citerai Pie XII qui, dans une allocution à l’Union catholique de l’enseignement public le 26 mars 1951, mettait en garde vis-à-vis de « la déviation des grands mots équivoques de neutralité et de laïcité ». Dans un autre discours de mars 1958, il remplaçait, de sa main, l’adjectif « légitime » par « saine » concernant la laïcité. Paul VI parlera de « juste laïcité ». Jean Paul II appliquera le même adjectif à la séparation des pouvoirs politiques et religieux. Benoit XVI en juin 2005 évoquera pour l’Italie une saine laïcité … qui n’exclut pas les « références éthiques qui trouvent leur fondement ultime dans la religion »(1).
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La chasse aux croix ouverte en Europe ?
La chasse européenne aux croix est ouverte (Source : Correspondance Européenne, 25 février)
La croix du drapeau de la Suisse fâche les musulmans. Les grandes marquent cèdent. En suisse alémanique : « Kreuz ist Trumpf ». En français : « La croix est un atout » (jeu de mot : littéralement « trèfle atout », formule employé quand on joue au « Jass », un jeutypiquement suisse). En réponse à ce slogan publicitaire de la campagne des lignes aériennes Swiss Air, les organisations islamiques ont réagi en demandant que le drapeau suisse avec la croix soit supprimé. Des groupes de musulmans protestent, tant sur Internet que dans les médias helvétiques, au motif que cette publicité serait « une attaque contre l’islam », comme l’était le film sur Mahomet (L’Innocence des Musulmans).
Myriam Ziesack, porte-parole de la compagnie aérienne s’est excusée de ce que cette publicité soit intervenue après la mise en ligne de la vidéo anti islamique The innocence of Muslims. La pression des investisseurs et de groupes musulmans en Suisse a déjà été telle que de grandes compagnies-phares du pays, telles que Swatch, Tissot et Victorinox, ont supprimé la croix du drapeau de plusieurs de leurs publicités, spécialement dans les pays arabes et asiatiques.
Dans de nombreux cas la croix blanche sur fond rouge a été remplacée par « Swiss Made ». Victorinox, la célèbre marque de couteaux, a remplacé la croix par la lettre « V ». Swatch s’est justifié en disant que « dans les pays musulmans il est interdit de montrer publiquement la croix ». Autocensure donc. Une campagne a débuté pour supprimer la croix du drapeau, surtout après l’interdiction des minarets dans le pays. Ivica Petrusic, présidente de Secondos-Plus, un groupe de pression d’immigrants musulmans de seconde génération avait alors indiqué que : « Le drapeau suisse ne correspond plus à la Suisse multiculturelle actuelle ». Elle propose un drapeau vert, rouge et jaune, qui est celui de la République Helvétique de 1799, pour « une Suisse plus progressiste et ouverte ».
Dans le pays, suite à la bataille et à l’interdiction des minarets, la Commission Pédagogique de Roggwill, en Suisse allemande, avait interdit aux étudiants de porter des « gadgets provocateurs », tels que la croix blanche sur fond rouge.
Une mesure semblable, en Angleterre, a porté à la disparition de la Croix de Saint-Georges sur plusieurs portes d’embarquement à l’aéroport de Heathrow ou sur les taxis de Blackpool et Cheltenham.
Il y a quelques mois, le Real Madrid en vue de l’ouverture du gigantesque parc hôtelier-musée destiné aux fans du Club à Ras-al-Khaimah dans les Émirats Arabes, a supprimé des armoiries de son logo, la petite croix au-dessus de la couronne. Le Barcelona à son tour, pour une finale de foot à Abu Dhabi, a enlevé sur son écu la croix de Sant-Jordi. Il y a deux semaines, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a débouté l’action en dernière instance présentée en Angleterre par Nadia Evedia, licenciée de son poste au check-in de la British Airways où elle travaillait parce qu’elle portait au cou une croix. La même chose est arrivée, toujours au Royaume Uni, à Shirley Chaplin, une infirmière.
Londres s’est donc nettement placé du côté des employeurs, mais la Cour de Strasbourg est allée plus loin, en discriminant la liberté de certaines confessions. Sur ce dossier des licenciements de femmes, le gouvernement anglais a statué déclarant que la religion chrétienne devait y mettre du sien en vertu de son caractère libéral et, dans le même temps, que la religion islamiste doit être respectée dans ses normes qui pour ses fidèles sont obligatoires. En fin de compte, l’on peut interdire les croix, mais pas le voile ni le niqab.
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Le débat sur la laïcité, c’est surtout un combat anticathos
Catherine Fonck s’agace des déclarations de Laurette Onkelinx
A en croire Catherine Fonck, les choses deviennent enfin claires. "Je me disais bien que le débat sur la laïcité, c’était surtout un combat anticathos : enseignement libre, hôpitaux, croix…" , a écrit la cheffe du groupe CDH à la Chambre sur le réseau social Twitter. L’objet de son "coup de gueule" ? Les propos tenus samedi dans "L’Echo" par son homologue du PS. Laurette Onkelinx y affirmait que le débat sur la neutralité/laïcité de l’Etat qui va se tenir au Parlement ne doit pas se limiter à la question du port du voile dans les administrations publiques. "Ce n’est pas le problème , disait-elle . D’ailleurs, l’essentiel du problème au niveau des signes convictionnels, ce sont les croix qui sont dans les administrations publiques, par exemple, dans le Luxembourg."Catherine Fonck perçoit dans cette déclaration "la volonté d’imposer la pensée laïque comme pensée unique. Si c’est cela l’enjeu du débat" sur la laïcité de l’Etat, "je dis stop" .
"C’est une attaque contre le financement" des institutions catholiques
"On sait que le combat sur la laïcité est porté par le mouvement laïc , poursuit l’élue humaniste . Or ce mouvement n’est pas neutre, il est antireligieux, surtout anticatholique…" En marge du débat sur la laïcité de l’Etat, dit-elle, "se pose la question du financement de l’enseignement et des hôpitaux catholiques. Donc, oui, je pense que derrière ce débat, il y a un combat anticatholique qui vise à mettre à mal" les institutions catholiques et "à s’attaquer à leur financement public" . "A titre personnel , conclut Catherine Fonck , je trouve ça dénigrant pour le travail - de bonne qualité - réalisé en faveur des élèves et des patients."