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Justice - Page 68

  • Communauté Saint-Martin : une réponse à la crise des vocations ?

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    3905715701.gifC’est un heureux hasard du calendrier. L’Année de la miséricorde, qui se déroulera dans tous les diocèses du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, sera placée à Tours sous le patronage bienfaiteur de saint Martin (fêté le 11 novembre) dont le jubilé démarre mardi 10 novembre et durera jusqu’au 4 juillet 2017. Cette année martinienne veut marquer le 1 700e anniversaire de la naissance de ce grand évangélisateur, ancien légionnaire devenu évêque de Tours, qu’il gagna à pied depuis sa Hongrie natale, Le jubilé martinien est l'occasion pour la Communauté Saint-Martin, née il y a quarante ans, de préciser sa spiritualité. En revenant à sa source: la charité sacerdotale. Entretien d’Aymeric Pourbaix  avec Don Paul Préaux, supérieur de la Communauté.

     

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    Lu dans « Famille chrétienne » :

    Que dirait saint Martin aux prêtres d’aujourd’hui?

    Que le grand danger qui menace leur vie est l’activisme ! Je n’existe qu’à travers ce que je fais, et je m’active – souvent bruyamment – afin de recevoir quelques gouttes de reconnaissance. Saint Martin nous apprend que ce qui est premier, c’est l’enracinement en Dieu. Ce qui est premier, c’est « être avec le Christ » (esse cum Christo). La vie apostolique est un débordement de ce trop-plein d’amour de Dieu en nous.

    Rien de nouveau ! Il nous redirait ce que les papes ne cessent de nous répéter : «Ne nous laissons pas prendre par la précipitation, comme si le temps consacré au Christ dans une prière silencieuse était du temps perdu. C’est précisément là, en revanche, que naissent les fruits les plus merveilleux du service pastoral» (Benoît XVI, Rencontre avec le clergé polonais, 2006).

    «On ne demande pas au prêtre d’être expert en économie, en construction ou en politique. On attend de lui qu’il soit expert dans la vie spirituelle.» (ibid.).

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  • Vatileaks 2 : retour sur une indiscrétion méprisable

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      ...commise pour « bouster » les fausses vraies confidences à charge publiées par deux livres médiocres :« Via Crucis » (Le chemin de croix) de Gianluigi Nuzzi et « Avarizia » (Avarice) d’Emiliano Fittipaldi, sortis en librairie jeudi dernier. « Ce qu’ils publient n’est rien d’autre que le travail fait, par volonté du pape, pour chercher à rendre toute l’administration du Saint-Siège plus transparente et plus fonctionnelle », explique  le substitut  de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Angelo  Becciu qui souligne la disponibilité de la Curie pour les réformes voulues par le pape. Une indiscrétion d’autant plus méprisable s’il s’avère que les auteurs du délit sont bien Mgr Lucio Angel Vallejo Balda et Francesca Chaouqui (photo) : deux membres de la commission pour la réorganisation des services économico-administratifs du Vatican, nommés par le pape François lui-même ! Lu sur le site de l’agence Zenit  ce commentaire d’Anita Bourdin (extrait) :

    «  […] Le contenu de ces deux livres sont des « choses que l’on savait déjà » et qui « indiquent la volonté du pape de réorganiser le système financier du Saint-Siège ».

    De fait, les documents obtenus par les auteurs sont le résultat des audits demandés par le pape lui-même pour la réforme que les cardinaux attendaient de lui en l’élisant au Siège de Pierre, le 13 mars 2013.

    Dans ce sens, les « révélations », ne sont pas tant le fruit d’un travail d’investigation de journalistes, qui publient ce qui existait dans les archives du Vatican, que le fruit du travail d’investigation interne promue par l’administration vaticane sous l’impulsion du pape François.

    « C’est clair, a-t-il ajouté, que des dysfonctionnements sont apparus, et c’est ce que les deux livres publient. Tout cela était déjà connu, c’était confidentiel à l’intérieur du Vatican, mais chaque État a sa part de confidentialité. Je pense qu’il est nécessaire de maintenir le secret, non pas pour éviter que les gens en aient connaissance, mais parce que c’était la volonté expresse du pape François, une fois découvert ce qui n’allait pas, afin d’y porter remède. »

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  • Belgique : Simone a été euthanasiée parce qu'elle en avait "marre de vivre"

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    D’Annick Hovine dans « La Libre » de ce jour :

    « La Commission fédérale de contrôle de la loi euthanasie a transmis un dossier à la Justice. C'est le tout premier cas depuis que l'instance de contrôle a été mise en place. En cause: un médecin n'aurait pas respecté les conditions imposées par la loi sur l'euthanasie du 28 mai 2002. La commission a pris cette décision à l'unanimité mardi soir.

    Selon nos informations, le médecin en cause est le docteur Marc Van Hoey, médecin généraliste et par ailleurs président de "Recht op waardig sterven", l'équivalent en Flandre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). La patiente concernée, Simone, a été euthanasiée dans sa maison de repos à Anvers le 22 juin dernier, la veille, précisément, de son 85e anniversaire.

    Transmis au parquet

    Pour quelles raisons la déclaration d'euthanasie du docteur Van Hoey a-t-elle interpellé la Commission au point de renvoyer le dossier vers le parquet (d'Anvers probablement)? Les membres de la commission que nous avons contactés ont refusé de s'exprimer.

    Mais la fin de vie de Simone a été filmée par un journaliste australien qui a tourné un documentaire de 52 minutes (diffusé sur la chaîne "SBS News") sur la pratique de l'euthanasie en Belgique (voir vidéo ci-dessous à partir de 38'35'').

    On y voit Simone dans son home prendre son petit déjeuner, faire du vélo d'appartement, papoter avec les autres résidents qui sont pour beaucoup bien moins vaillants qu'elle.

    Mais la vieille dame, qui a perdu sa fille 3 mois auparavant, veut mourir pour la rejoindre. "Le chagrin est une douleur insupportable", explique-t-elle au journaliste.

    Simone ne souffre pas d'un problème physique particulier qui entraîne d'affreuses souffrances ni d'une maladie psychique. Face caméra, le docteur Marc Van Hoey, son médecin traitant, en convient. "Elle ne veut pas mourir parce qu'elle est dépressive. Non. Mais parce qu'elle en a marre". En avoir marre de la vie? Ce n'est pas un diagnostic médical qui entre dans les conditions de la loi de 2002.

    Interrogé par le journaliste, le médecin explique qu'il va indiquer "dépression réactive" sur la déclaration d'euthanasie et préciser qu'elle était impossible à traiter. Là encore, on peut s'interroger: on ne fait pas son deuil en trois mois… A-t-on vraiment mis tous les traitements en œuvre?

    Le médecin n'a pas davantage consulté un troisième confrère, comme l'exige la loi sur l'euthanasie quand le décès du patient n'est pas prévu avant brève échéance. Pourquoi? "Pas de problème", répond encore le docteur Van Hoey au journaliste australien. Comment en est-il sûr? "Mon expérience".

    Le parquet pourrait en juger autrement. S'il n'a pas respecté les conditions de la loi sur l'euthanasie, le médecin risque d'être poursuivi pour assassinat. »

    Ref. Simone a été euthanasiée parce qu'elle en avait "marre de vivre"

    JPSC

  • Euthanasie en Belgique: la Commission de contrôle n'a pas pu être renouvelée

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    Lu sur le site de la RTBF :

    « La Commission de contrôle de l'euthanasie n'a pas été renouvelée en raison du manque de candidats membres qui remplissent les conditions, rapporte lundi le journal Le Soir. Les mandats des membres de la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'application de la loi sur l'euthanasie ont expiré dimanche.

    La Commission se compose de quatre professeurs de droit ou avocats, de quatre membres issus de milieux chargés de la prise en charge des patients atteints de maladies incurables et, surtout, de quatre médecins et de quatre "professeurs ordinaires" en médecine. Le tout doublé de suppléants, soit, au total, 32 personnes.

    Ce sont en l'occurrence les professeurs en médecine qui posent problème. En effet, une seule candidature a été jugée recevable pour huit places vacantes (effectifs et suppléants).

    En attendant son renouvellement, la Commission actuelle poursuivra son travail, comme un gouvernement "en affaires courantes". »

    Ref. Euthanasie: la Commission de contrôle n'a pas pu être renouvelée

    Et c’est quoi les affaires courantes pour le contrôle des euthanasies ?

    JPSC

  • Communion aux divorcés remariés : un théologien dominicain italien a trouvé la solution

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    p-giovanni-cavalcoli-c2a9-arpatotyn-youtube.jpgLa trouvaille du père Giovanni Cavalcoli, rapportée par le vaticaniste Andrea Tornielli et publiée sur le site « aleteia », s’exprime comme suit : 

    Question : Le divorcé ayant contracté une seconde union vit-il dans une condition de péché ? 

    Réponse du révérend père :« Le péché est un acte, pas une condition ni un état permanent. Le problème des divorcés remariés tient dans le fait que l’adultère, doublé de la circonstance aggravante du concubinage, est un péché mortel. Le couple, en s’unissant, commet donc un péché mortel, s’il n’y a pas de repentir. Cependant, certaines conditions poussent parfois facilement au péché, puisqu’elles en constituent des occasions presque inévitables, comme dans le cas notamment des divorcés-remariés, qui vivent une union adultère, étant l’un et/ou l’autre, liés par un précédent mariage légitime. »

    Ainsi donc, selon cet aimable théologien, l’état de péché n’existe pas, la faute continue non plus (zéro pointé à l’examen de droit pénal) et le fait d’être divorcé-remarié est, si je lis bien, une circonstance atténuante voire absolutoire de chaque acte sexuel peccamineux. C’est bien pratique. Je suppose que c’est pour nous faire rire qu’ « Aleteia » a publié ce raisonnement casuistique dont on peut lire tous les développements ici :  La communion des divorcés-remariés ne relève pas de la doctrine, mais de la « discipline »  

    JPSC

  • Papauté ou synodalité, faut-il choisir ?

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    I5726713.jpgnutile de se cacher derrière le paravent de la langue de buis. C’est évidemment le pape qui doit avoir le dernier mot. Mais lequel ? Les enjeux soulevés dans ce synode dépassent un simple propos pastoral et on ne voit pas comment le pontife romain pourrait se soustraire à l’édiction d’un document magistériel requérant l’adhésion de la foi : sous peine d’ouvrir un chemin menant à une Eglise à plusieurs vitesses sur le modèle anglican.  JPSC.

    De Samuel Pruvot sur le site de « Famille chrétienne » : 

    « Quel usage le pape fera-t-il du document final du synode ? La question reste ouverte et favorise toutes les spéculations. Le point avec le Père Thomas Rosica, attaché de presse pour la langue anglaise au Synode, et le cardinal Georges Cottier, théologien émérite de la Maison pontificale. 

    « À la fin du synode, que se passera-t-il ? » Le Père Thomas Rosica, attaché de presse pour la langue anglaise au Synode des évêques, et familier de ces rassemblements en perd son américain. Mais il ajoute tout de suite : « C’est parfois bon dans l’Église de ne pas tout savoir. Cela nous oblige à nous mettre dans la main du Seigneur ! »

    De fait, la barque de Pierre est chahutée par la houle. « Le pape François a réveillé le synode des évêques, explique le Père Rosica. Cela bouscule évidemment. » Est-ce une manière de dire que le pape a ouvert la boîte de Pandore ? Un des Pères aurait même déclaré que « la fumée de Satan était entrée au Synode ». D’autres auraient adressé une lettre au pape pour mettre en doute la méthode et l’honnêteté des discussions. Beaucoup de conditionnel, beaucoup de rumeurs et d’inquiétudes. « Il ne faut pas voir d’abord les intrigues, explique le Père Rosica. Il faut avoir le sens de l’histoire de l’Église. J’ai confiance dans l’Esprit Saint qui est un acteur encore plus important que le pape ! »

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  • Synode sur la famille : encore un livre qui tombe à pic

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    Lu sur le site du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    100-questions.jpg« Les éditions Contretemps viennent de publier un petit livre, très accessible, et qui tombe à pic : Le Synode sur la famille en 100 questions. Nous avons demandé à l'éditeur, Jean-Pierre Maugendre, de nous en dire un peu plus sur ce livre qui permettra aux laïcs de mieux saisir les enjeux d'un synode qui les concerne au premier chef et qui est souvent dénaturé par la grande presse. 

    Le Synode sur la famille est-il un tel mystère qu’il fallait 100 questions/réponses pour le présenter ?

    Jean-Pierre Maugendre : Il ne s’agit pas tant, dans ce livre, de présenter le Synode ordinaire de 2015 sur la famille que de livrer des éléments de réflexion et des réponses aux questions qui ont déjà été agitées lors du Synode extraordinaire de 2014 sur le même sujet. Ce Synode a été marqué par une grande confusion. En effet, les règles de fonctionnement prévues n’ont pas été respectées et cela, toujours au bénéfice de ceux qui souhaitaient remettre en cause la position traditionnelle de l’Église en particulier sur l’accès à la communion des divorcés remariés et sur l’homosexualité. Il est apparu au grand jour que les Pères synodaux étaient partagés, le Pape semblant plutôt soutenir ceux qui souhaitaient une évolution de la pratique de l’Église, la doctrine demeurant inchangée car inchangeable. Les auteurs de ce livre ont souhaité clarifier les questions traitées en s’appuyant sur le magistère et la pratique constante de l’Église. Sans langue de buis, ils dénoncent, par exemple, les affirmations du cardinal Kasper selon lesquelles dans l’Église primitive il aurait existé une large tolérance pour la communion des divorcés remariés. Ils refusent d’entrer dans l’opposition artificielle entre doctrine et Miséricorde, citant de nombreux textes des papes Paul VI ou Jean-Paul II : « La pédagogie concrète de l’Église doit toujours être liée à sa doctrine et jamais séparée d’elle ». (Familiaris Consortio). Rappelons, comme l’affirme la réponse à la deuxième de ces 100 questions, que ce Synode n’a aucune valeur magistérielle. Seul le Souverain Pontife possède un pouvoir de décision, le Synode n’émet qu’un avis.

    Qui sont les auteurs de ce livre ?

    Cet ouvrage, préfacé par le cardinal Medina Estevez préfet émérite de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, a été écrit par trois évêques diocésains. Il s’agit de NNSS Aldo di Cillo Pagottto, religieux de la congrégation du Saint-Sacrement et archevêque de Paraíba au Brésil, Francis Vasa évêque de Santa Rosa en Californie et Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana au Kazakhstan, auteur aux éditions Contretemps d’un ouvrage largement diffusé : Corpus Christi. La communion dans la main au cœur de la crise de l’Église. Ce livre a également reçu le soutien de quatre autres évêques diocésains, NNSS Luigi Negri archevêque de Ferrare en Italie, Anthony Sablan Apuron archevêque d’Agana (Guam), Tadeusz Kondrusiewicz archevêque métropolite de Minsk-Mohilev en Biélorussie et Patricio Bonilla Bonilla vicaire apostolique de San Cristobal en Équateur. Certains de ces évêques ont été nommés par Jean-Paul II mais d’autres par les papes Benoît XVI ou François.

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  • Effervescence synodale : Divorcés-remariés, seule la vérité rend libre

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    téléchargement (17).jpgNous avons déjà fait écho aux thèses d’un « père synodal » très médiatisé, Mgr Vesco, « dialoguant » (cliquez ici ) avec Mgr Marc Aillet. L'abbé Gérard Thieux (Opus Dei, photo) cité par son confrère Pierre Amar (Padreblog) lui répond aussi sur le blog du synode de "La Croix" . C’est ce que rapporte le site web « Aleteia » :

    L’ancien avocat Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran (Algérie) et participant au synode des évêques sur la famille,a déclaré que la discipline de l’Église à l’égard des divorcés-remariés le blessait profondément et le révoltait depuis longtemps « en raison de la violence inutile qu’elle fait subir aux personnes concernées, sans aucune distinction de leur situation individuelle ».

    Le père Pierre Amar de Padreblog, pour lui répondre, lui fait part du message d’un frère prêtre, enfant de parents divorcés, le Père Gérard Thieux et reproduit la lettre de ce dernier sur le blog du synode du quotidien catholique La Croix pour sortir d’une vision binaire qui ne rend service ni à la vérité, ni à la miséricorde.

    « Cher Monseigneur,

    Ce sont vos propos qui me blessent profondément et qui blessent, je pense, toutes celles et ceux qui, comme mes propres parents, s’efforcent de rester fidèles à l’enseignement de l’Église tout en acceptant une situation qui les a fait souffrir, certes, mais dont ils ont accepté dans la foi les conséquences.

    Je sais de quoi je parle car je suis moi-même enfant de parents divorcés (j’avais 2 ans au moment de leur divorce) et qui se sont remariés très vite. J’ai toujours été traité avec beaucoup d’affection aussi bien par mes parents que par leur second conjoint respectif, et permettez-moi de vous dire que s’ils avaient subi une violence inutile – comme vous dites – ils m’auraient traité bien différemment.

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  • La formation spirituelle des prêtres dans une société sécularisée : il est temps d’y réfléchir

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    Dans « La Libre Belgique – Gazette de Liège de ce jeudi 1er octobre 2015 : une réflexion de l’abbé Claude Germeau, directeur du Foyer des jeunes d’Herstal et prêtre auxiliaire à l’église du Saint-Sacrement (Liège) : 

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    JPSC

  • Moyen-Orient : la barbarie n’est pas l’apanage de Daesch

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    Dans le « Figaro », l’abbé Pierre-Hervé Grosjean adresse cette « Lettre ouverte » aux autorités françaises :

    XVM8d5b38dc-61dc-11e5-ab2a-75954d224542.jpg« Il a 21 ans. Demain, si rien n'est fait, il sera décapité, puis son corps sera exposé crucifié, «jusqu'au pourrissement». Par les barbares de Daech? Non. Par un de nos alliés. Un de nos partenaires commerciaux les plus importants. Un de nos «pays amis» que nos présidents successifs visitent souvent. Par l'Arabie saoudite.

    Quel est le crime d'Ali Mohammed al-Nimr? Il est chiite. Il est le neveu d'un opposant célèbre au régime. Il a manifesté contre ce régime une fois, en 2012. Il n'avait que 17 ans. Il a été arrêté, torturé. Sous la torture, ce gosse a avoué détenir des armes. Il n'a pas eu le droit de communiquer avec son avocat. Son dernier recours a été rejeté. La sentence peut être exécutée à partir de ce jeudi. Même si ce jeune était coupable de ce que le régime lui reproche, comment supporter l'horreur de la peine décidée?

    Nous nous sommes mobilisés pour Asia Bibi, chrétienne, jeune mère de famille condamnée à mort pour blasphème au Pakistan. Nous avons dit notre horreur face aux crimes de Daech, visant tour à tour chrétiens, yézidis, chiites ou encore personnes homosexuelles. Nous avons alerté le monde sur le drame des chrétiens d'Orient. Comment pourrions-nous nous taire aujourd'hui? La France, pays des droits de l'homme, peut-elle continuer à tenir ce silence ahurissant vis à vis des crimes du régime saoudien?

    Car au delà du sort d'Ali Mohammed, c'est la situation des droits de l'homme en Arabie saoudite qui se révèle une fois de plus dramatique et la question de notre complaisance qui se pose.

    Nos dirigeants se sont fait les défenseurs de la démocratie et des droits de l'homme contre Poutine, Saddam et Bachar… Pourquoi cette complaisance qui dure vis à vis de l'Arabie saoudite? Complaisance qui vire à la complicité, quand elle amène à se taire devant ces atrocités. Je ne suis pas un «spécialiste» de géostratégie ni de la raison d'Etat. J'imagine bien que «c'est compliqué» comme nous le diront les diplomates. Que la situation est «complexe». Que des «intérêts colossaux» sont en jeu. J'entends tout cela. Je remarque simplement, comme beaucoup de Français, que le deux poids deux mesures apparent est de plus en plus difficile à justifier, quand un tel «allié» rivalise avec Daech dans l'horreur. Alors je veux qu'on m'explique ce qui peut bien justifier qu'on se taise. Quels intérêt stratégique ou économique majeur impose que la France jette un voile pudique sur des crimes qu'elle dénonce ailleurs.

    Le scandale éclate d'autant plus au grand jour quand on apprend que l'Arabie saoudite vient de prendre la tête du panel du Conseil des droits de l'homme, une instance stratégique de ce Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Comment peut-on supporter cela? C'est donc désormais un diplomate saoudien qui est à la tête du groupe qui doit choisir les experts chargés d'observer et rapporter les atteintes aux droits de l'homme dans le monde! Le discrédit est total. C'est une gifle terrible pour tous ceux qui souffrent de ces crimes.

    L'Arabie saoudite ne reconnaît aucune liberté religieuse sur son sol, mais finance des mosquées partout dans le monde. L'Arabie saoudite est un des régimes les plus répressifs pour les opposants politiques. La condition des femmes, des minorités religieuses, des travailleurs immigrés est dramatique. Les décapitations et autres exécutions publiques se comptent par dizaines depuis le début de l'année. Sans parler du rôle trouble quant au financement des groupes radicaux. Et le monde occidental baisse les yeux, pudiquement.

    Monsieur le Président de la République, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, toutes les raisons d'Etat, tous les intérêts économiques et financiers en jeu, ne suffiront pas à faire oublier que demain, un jeune de 21 ans sera décapité et crucifié par un de nos pays «alliés». Pour sa religion. Pour ses opinions. S'il vous plaît, parlez d'Ali Mohammed al-Nimr comme vous avez parlé d'Asia Bibi, et de tant d'autres.

    Ref. M. le Président, empêchez la décapitation et la crucifixion du jeune Ali par l'Arabie saoudite

    L‘abbé Pierre-Hervé Grosjean, curé de Saint Cyr l'Ecole, est Secrétaire Général de la Commission «Ethique et Politique» du Diocèse de Versailles. Il a récement publié Aimer en vérité(Artège, 2014). Il est l'un des animateurs du Padreblog

    JPSC

  • Quand justice et miséricorde se rencontrent…

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    Lu sur le blog « cahiers libres » :

    Une tension immémoriale

    2_rembrandt_610x343.jpgLe 8 décembre prochain débutera pour l’Église l’année de la Miséricorde. Sans attendre cette date, il m’a paru important de souligner l’importance de celle-ci pour la vie des croyants. De plus, ayant besoin d’un angle d’approche très précis pour ce court article, j’ai choisi d’aborder le sujet de la miséricorde dans son rapport avec la justice.

    Thème éternel que ce face à face entre justice et miséricorde ! Très logiquement la justice a été associée à la vérité, et la miséricorde à l’amour. La justice de Dieu nous met face à la réalité de notre péché, de nos contradictions. Quant à la miséricorde, elle déplace le curseur en direction de la bonté : avec elle, Dieu passe outre nos égarements. La justice de Dieu porte la lumière sur nos errements ; la miséricorde, quant à elle, met l’onguent de la tendresse sur nos plaies en y apposant le sceau du pardon. Dieu, à défaut d’être complaisant envers elles, prend pitié de nos faiblesses, parfois même les « comprend ».

    De plus, la justice n’est pas seulement l’affaire de Dieu. Nous devons la consolider à notre tour avec nos actes. En religion, cela s’appelle expiation, réparation. Mais point n’est besoin de croire pour cela. En toute justice, nous devons réparer les dégâts que nous avons causés. Par miséricorde, Dieu continue de payer le plus gros de l’addition à notre place – ce qu’il a réalisé principalement en envoyant son Fils dans le monde (dans quelles conditions !).

    Cependant, cette distribution des rôle entre justice et miséricorde, vérité et amour, n’est-elle pas trop évidente pour être tout à fait probante ? Les choses ne sont-elles pas un peu plus complexes ? Et si la justice était aussi une question d’amour, et la miséricorde, une question de vérité ?

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  • Mitis iudex : une réponse insuffisante à la problématique de l’invalidité de nombreux mariages sacramentels

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    Lu sur le blog de Jeanne Smits :

    5-Mgr-Pio-Vito-Pinto (1).jpg« Passé assez inaperçue en France, l’article publié le 8 septembre dernier à propos de Mitis Iudex par le président de la commission spéciale pour la réforme des procès matrimoniaux canoniques, Mgr Pio Vito Pinto jette une lumière sans équivoque sur l’objectif poursuivi par la simplification des procédures de déclaration de nullité. Non seulement il a dirigé la commission qui a travaillé pour le pape en vue de la publication de ses Motu proprio du même jour, mais il s’est exprimé dans L’Osservatore Romano, avec tout le poids que donne une parution dans le journal du Vatican. Or ce qu’il dit est lourd de sens : le prélat indique que l’objectif de la réforme est qu’il puisse y avoir davantage de déclarations de nullité.

    « Voulue et décidée par le pape François », comme le dit le sous-titre de l’article à propos de la réforme, elle relève du « pouvoir des clefs » donné à saint Pierre par Notre-Seigneur Lui-même. L’article prend soin de rattacher les nouvelles pratiques aux procédures et réformes antérieures, pour affirmer que la réforme est dans la continuité des réformes de Benoît XIV et de saint Pie X et « dans le même esprit ».

    Mgr Pio Vito Pinto s’explique : « La réforme du pape François, mue par le même esprit qui anime Benoît XIV et Pie X, ne se distingue cependant pas uniquement par une véritable refondation du procès canonique matrimonial, mais avant tout par les principes théologiques et ecclésiologiques qui le soutiennent. »

    S’appuyant sur la 40e proposition finale du synode des évêques de 2005, Mgr Vito Pinto met en évidence la nature de ces principes : « Elle recommandait “d’approfondir ultérieurement les éléments essentiels pour la validité du mariage, en tenant compte aussi des problèmes qui surgissent dans le contexte de la profonde transformation anthropologique de notre temps, à cause de laquelle les fidèles eux-mêmes risquent d’être conditionnés, en particulier à cause d’un manque de formation”. »

    C’est une citation incomplète, puisque la même proposition insistait sur le devoir de former les futurs couples et de « s’assurer au préalable qu’ils partagent réellement les convictions et les engagements indispensables pour la validité du sacrement du mariage ». Il s’agit donc de tout mettre en œuvre pour que le « manque de formation » n’aboutissent pas à ce que « des élans émotifs ou des raisons superficielles conduisent ceux qui se préparent au mariage à assumer une grande responsabilité pour eux-mêmes, pour l’Eglise et pour la société, qu’ils ne pourront ensuite honorer […] ».

    L’article complet est à lire ici : Mitis Iudex : le président de la commission de réforme, Mgr Pio Vito Pinto, veut qu’elle serve au « nombre démesuré » de personnes qui n’ont pas accès à la déclaration de nullité

    JPSC