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Justice - Page 69

  • Pour les scouts d'Europe aussi, c'est la rentrée

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  • Le cri du patriarche Gregorios III : « Restez en Syrie ! »

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    Le patriarche grec-melkite catholique Gregorios III résidant à Damas s’alarme du "tsunami" de l’émigration des jeunes et leur demande de rester. Lu sur le site « aleteia », sous la plume de Sylvain Dorient :

     000_nic6276691-c2a9-louai-beshara-afp.jpg« La vague presque générale d’émigration des jeunes, en particulier de Syrie, mais aussi du Liban et d’Irak, me brise le cœur, me blesse profondément et me porte un coup fatal. Compte tenu de ce tsunami d’émigration, (…) quel avenir reste-t-il à l’Église ? Qu’adviendra-t-il de notre patrie ? Qu’adviendra-t-il de nos paroisses et de nos institutions ? » La lettre du patriarche Grégorios III parvenue à l’Aide à l’Église en détresse (AED) ne fait pas l’impasse sur les difficultés que connaissent les chrétiens d’Orient, mais leur demande avec insistance de ne pas abandonner des paroisses déjà durement touchées.

    450 000 chrétiens déplacés

    Sur 1 170 000 chrétiens qui vivaient en Syrie avant la guerre, une « estimation prudente » de l’AED compte 450 000 déplacés intérieurs ou extérieurs. Pour convaincre les chrétiens de rester, le patriarche s’appuie sur l’histoire tumultueuse des chrétiens de cette région, qui ont connu des périodes de persécutions massives sans jamais disparaître : « Nos ancêtres ont subi de grandes difficultés, mais ils ont été patients, c’est pourquoi l’Église s’est maintenue, le christianisme a perduré et le nombre de chrétiens a même augmenté après 1860 ».

    La Syrie et l’Irak, terres d’asile des chrétiens

    L’ancien président de l’AED, Didier Rance, rappelle qu’un habitant sur trois de l’Empire ottoman de 1900 était chrétien, dans son ouvrage Chrétiens du Moyen-Orient(éditions bibliothèque de l’AED). Devant la terreur turque, les chrétiens se sont réfugiés au nord de l’Irak, notamment dans la plaine de Mossoul et en Syrie. À présent que la Syrie et l’Irak ne sont plus des refuges sûrs, certains tentent de revenir en Turquie, où il ne restait presque aucun chrétien (Aleteia). Beaucoup songent à émigrer en Occident, accablés par la succession de malheurs qui frappent leur peuple. Un mouvement facile à comprendre, mais fatal à leur identité.

    C’est l’âme des chrétiens d’Orient qui est en jeu

    Or, l’émigration met gravement en danger leur culture. D’abord parce que leurs édifices et leurs livres sont promis aux autodafés des islamistes radicaux (Aleteia). Ensuite parce que l’émigration s’accompagne le plus souvent de la dispersion des familles au sens large, et ce sont elles qui structurent la société. Didier Rance explique que pour ces chrétiens « la famille restreinte n’existe pas. Quand un chrétien parle de sa famille, c’est toujours de la famille élargie, de la parenté qu’il s’agit ». C’est par elle que se transmet le respect de la tradition, des « anciens », ces personnes âgées qui sont tenues pour des piliers de sagesse et de protection. Ils sont tenus pour indispensable. Un proverbe libanais dit : « Que celui qui n’a pas un ‘ancien’ s’en achète un ».

    Le clergé en première ligne contre l’émigration

    Les clergés irakiens et syriens sont les premiers opposants au mouvement d’émigration de leurs paroissiens. Ils sont souvent les derniers à partir, comme le père Pius Affas, à Mossoul, ou le père Yeghiche Elias Janji, à Alep. Ils tentent par tous les moyens de maintenir la vie de leur paroisse. Ils sont aussi les premiers à revenir : à Maaloula, ville syrienne conquise par les djihadistes puis reconquise par l’armée syrienne, les chrétiens exilés ont attendu que leurs prêtres réintègrent leur ville pour s’y réinstaller à leur tour. »

    Ref. Le cri du patriarche Gregorios III : « Restez en Syrie ! »

    JPSC

  • Crise migratoire : justice et charité sont indissociables

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    HNoyQ.jpgDans un communiqué en date du 10 septembre 2015, Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, aborde la question de la crise migratoire sous le prisme de la justice et de la charité, deux vertus indissociables. Une réflexion lue sur le site de son diocèse mais a une vocation emblématique  pour nous tous : 

    1. L’appel du Pape François :

    Après la prière de l’Angélus du dimanche 6 septembre, le Pape François a évoqué le drame « des dizaines de milliers de réfugiés fuyant la mort, à cause de la guerre et de la faim, et qui sont en marche vers une espérance de vie » ; et il a appelé les paroisses, les communautés religieuses, les monastères et les sanctuaires de toute l’Europe « à manifester l’aspect concret de l’Evangile et à accueillir une famille de réfugiés ». Il a demandé à ses frères évêques d’Europe, que dans leurs diocèses « ils soutiennent son appel, rappelant que la miséricorde est le deuxième nom de l’amour : ‘Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’ » (Mt 25,40).

    Je sais la générosité des fidèles de mon diocèse et je veux remercier ici les familles, souvent dans le cadre de leurs paroisses, qui accueillent déjà des réfugiés en provenance d’Irak et de Syrie et manifestent ainsi une vraie solidarité concrète envers les chrétiens d’Orient persécutés pour leur foi.

    Grâce à l’annonce faite par le gouvernement français, il y a un peu plus d’un an, d’ouvrir toutes grandes les portes de notre pays à ces chrétiens et autres minorités religieuses, expulsés par l’Etat Islamique de leurs villes de Mossoul et de la plaine de Ninive, sous menace de conversion à l’Islam ou de mort, ils se sont conformés aux règles administratives en vigueur en déposant leurs demandes de visa auprès des consulats de France. Force est de constater que les visas sont délivrés par Paris au compte-gouttes et qu’il s’agit, pour les plus chanceux d’entre eux, d’un parcours du combattant des plus éprouvants. Comme j’ai pu le constater en visitant ces réfugiés à Erbil, en octobre dernier, les moyens en personnels mis à la disposition des Consulats pour traiter ces dossiers manquent souvent cruellement, malgré la très bonne volonté des consuls et de leurs collaborateurs. Beaucoup de ceux qui répondent aux critères retenus – déplacement de Mossoul et de la plaine de Ninive l’an dernier et attestation d’une famille d’accueil en France – se découragent et prennent le chemin de l’exil vers le Liban, la Jordanie ou la Turquie… Aussi, qu’en est-il aujourd’hui du généreux effet d’annonce qui avait suscité tant d’espoir ?

    Tout en partageant la compassion causée par ces files de migrants jetées sur les mers et les routes, on ne peut s’empêcher de comparer le traitement concret qui est réservé aux réfugiés de Mossoul et de la plaine de Ninive, avec la volonté d’accueil universel affichée aujourd’hui à l’endroit des migrants qui forcent, souvent malgré eux, le passage !

    Dans son appel du 6 septembre, le Pape François se situe dans le registre du précepte évangélique de la charité, en se référant explicitement à la parabole du Jugement dernier : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire … j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25). On reconnaît ici ce que la tradition de l’Eglise appelle les œuvres corporelles de miséricorde. Jésus n’a pas l’intention ici de promouvoir un programme politique qui s’imposerait tel quel aux Etats, mais exhorte les fidèles à l’exercice de la charité dans une situation concrète. Comme l’écrivait le Pape Benoît XVI dans son encyclique Dieu est amour : « La charité chrétienne est avant tout simplement la réponse à ce qui, dans une situation déterminée, constitue la nécessité immédiate » (n. 31). C’est que l’appel du Pape François ne saurait se réduire à une incantation in abstracto : « l’Evangile nous appelle, affirme-t-il, nous demande d’être ‘proches’ des plus petits et des laissés-pour-compte. De leur donner une espérance concrète. Leur dire « courage, patience !... » ne suffit pas » (Angelus du 6 septembre).

    On notera en effet qu’ici, le Pape ne s’adresse pas aux Etats et se garde bien de préconiser des solutions politiques au problème des migrants, comme il l’avait fait par contre en interpellant avec vivacité la Communauté internationale pour venir au secours des chrétiens et autres minorités religieuses d’Orient persécutés. Il évite de poser un jugement sur des gouvernements pris de cours par l’ampleur soudaine du problème.

    Le Pape demande aux paroisses catholiques d’Europe d’accueillir une famille de réfugiés « fuyant la mort, à cause de la guerre ou de la faim ». Dans un discours circonstancié, il ne parle pas des « migrants » en général mais des « réfugiés ». Certes il ne précise pas comment discerner s’il s’agit effectivement de réfugiés, même si son propos le suggère. Il ne dit rien non plus sur le caractère temporaire qui s’impose à un accueil concret qui nécessitera, en lien avec des organismes ad hoc, une inscription dans la durée : papiers administratifs, logement, apprentissage de la langue, travail, ce qui s’avère un nouveau parcours du combattant des plus difficiles.

    De même, l’accueil des étrangers, en particulier ceux qui ne sont pas chrétiens, ne nous dispense pas, sans prosélytisme et dans le respect de la liberté, de leur partager le trésor de la foi (cf. Règle de Saint Benoît à propos de l’hospitalité ; Instruction du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Erga migrantes Caritas Christi, du 3 mai 2004, nn. 59-68).

    Nous ne pouvons donc pas rester insensibles à l’appel du Saint-Père et nous continuerons à accueillir les réfugiés d’Irak et de Syrie, en lien avec l’association chaldéenne de Pau. L’Oeuvre d’Orient, se tient à la disposition des diocèses, des paroisses et des familles qui souhaitent répondre positivement à l’appel du Pape pour accueillir unefamille de réfugiés (contact@oeuvre-orient.fr)

    2. Pour aller plus loin

    Il n’est pas interdit pour autant d’aller plus avant dans la réflexion et de se poser la question politique, non plus seulement de la charité, mais de la justice, en évitant de se laisser submerger par une vague d’émotion, suscitée par des images savamment diffusées par les médias au nom d’un moralisme culpabilisateur et manquant passablement de recul. D’aucuns ont souligné la différence de traitement qui a été faite entre la photo, il est vrai insupportable, du petit Aylan, qui a défrayé bien légitimement la chronique, et celle des 21 coptes égyptiens décapités par l’Etat Islamique en haine de la foi ! On ne gouverne pas avec des émotions, qui conduisent tout droit au risque du despotisme, qu’il soit celui des idées – la « pensée unique », qui peut être source de culpabilisation – ou qu’il soit celui des décisions précipitées et irréfléchies.

    L’accueil exprimé par l’Allemagne, à grands renforts de campagnes médiatiques, pour généreux qu’il soit, pourrait cacher des intentions moins altruistes qu’il n’y paraît : l’Economie-locomotive de l’Europe n’a-t-elle pas un besoin urgent de main d’œuvre pour faire fonctionner ses usines et ses entreprises, en raison du cruel déficit démographique ? Cet accueil largement relayé, pour donner un espoir légitime à tant de migrants en situation de détresse, pourrait avoir pour effet pervers d’encourager de nouveaux migrants à prendre des risques disproportionnés, en se jetant corps et âmes entre les mains de passeurs sans scrupules, qui exploitent cette vague migratoire à des fins mercantiles et parfois même de conquête idéologique inavouable.

    En corollaire de l’appel à la charité concrète faite par le Pape François, il me semble que de graves questions d’ordre politique s’imposent, pour que la vague d’émotion et l’authentique générosité suscitées par ce drame ne manquent pas d’un éclairage nécessaire.

    1. Les Etats occidentaux ne devraient-ils pas reconnaître, dans un beau geste de repentance, leurs erreurs de ces dernières années, en intervenant dans plusieurs pays et en y provoquant plus ou moins directement le chaos qui règne aujourd’hui dans ces pays (Irak, Libye, Syrie…) ?

    N’est-il est pas permis de douter de l’entière générosité des motifs avancés alors pour justifier ces interventions désastreuses : faire avancer la cause de la démocratie et des droits de l’homme, certes en s’attaquant à des Régimes forts, mais pour défendre des intérêts économiques, stratégiques, géopolitiques occidentaux, dans une région où les richesses pétrolières sont convoitées…

    2. Quels moyens sont mis en place pour lutter efficacement contre les passeurs ?

    3. Quelles résolutions de la Communauté internationale, quelle voie diplomatique sont mises en œuvre pour permettre aux migrants de demeurer chez eux ?

    Dans son message du 12 octobre 2012 pour la journée mondiale des migrants de 2013, le pape émérite Benoît XVI soulignait en effet qu'"avant même le droit d'émigrer, il faut réaffirmer le droit de ne pas émigrer, c'est-à-dire d'être en condition de demeurer sur sa propre terre, répétant avec le Bienheureux Jean-Paul II que le droit primordial de l'homme est de vivre dans sa patrie". C'est donc à juste titre que la déclaration du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France du 7 septembre 2015 souligne "l'importance de se préoccuper des causes de ces migrations. La communauté internationale, l'Europe, les gouvernements, ne peuvent ignorer la situation politique et économique des pays d'origine ou encore le rôle des filières qui exploitent la misère humaine".

    4. Quelle solution concrète pour secourir les chrétiens d’Orient et autres minorités religieuses, et nourrir leur espérance de recouvrer leurs maisons et leurs terres, injustement confisquées ?

    Une bonne part de la réponse à ces questions passe par la volonté de stopper l’avancée de l’Etat Islamique et de détruire cette organisation. Ce qui supposerait une coalition associant les Pays occidentaux et les pays arabes, la Russie et l’Iran, et qui ne semble pas pouvoir faire l’économie d’une opération terrestre.

    5. Enfin quelle politique mettre en œuvre en Europe pour répondre à cette vague migratoire sans précédent et qui ne saurait être déconnectée de la résolution des questions ci-dessus ?

    La Doctrine Sociale de l’Eglise ne dénie pas aux Etats la légitimité à réguler les flux migratoires au nom du Bien commun d’une nation, tout en réaffirmant le principe absolu du respect dû à la dignité de toute personne humaine.

    C'est ainsi que le Catéchisme de l'Eglise catholique affirme que "les nations mieux pourvues sont tenues d'accueillir autant que faire se peut l'étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu'il ne peut trouver dans son pays d'origine" mais rappelle que "les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont ils ont la charge subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard du pays d'adoption" tout en précisant qu'en tout état de cause, "l'immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d'accueil, d'obéir à ses lois et de contribuer à ses charges" (CEC n° 2241).

    Régulation des flux migratoires et accueil des réfugiés, justice et charité, ne sont pas inconciliables. Ils sont même inséparables.

    Quelle grande voix portera ces questions cruciales sans lesquelles on ne parviendra pas à endiguer les drames humanitaires et civilisationnels qui se préparent ? 

    + Marc Aillet  Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
    10 septembre 2015

    Ref. Crise migratoire : justice et charité sont indissociables

    JPSC

  • Réforme du processus de reconnaissance des nullités de mariage : 6 idées fausses et 6 développements

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    d435d85c8f04304556c8962dec78ce92_82.jpgLu sur le site « forum catholique » cette traduction d’un article paru en anglais dans le National Catholic Register. L’auteur du texte, M. Benoît Nguyen, est un avocat en droit civil et canonique. Il sert comme conseiller théologique et aviseur canonique pour le diocèse de Corpus Christi (Texas). Il est également professeur auxiliaire à l’Institut de formation spirituelle d’Avila.]: 

     "Les documents du Pape François, publiés mardi - un pour l'Église latine (Mitis Iudex Dominus Iesus) et l'autre pour les Églises orientales (Mitis et Misericors Iesus) – appellent à une lecture attentive afin de comprendre l'évolution des lois canoniques concernant la procédure de déclaration de nullité de mariage.

    Malheureusement, le sensationnalisme qui a entouré cela a causé quelques idées fausses ainsi que de fausses déclarations qui, à leur tour, peuvent entraîner des difficultés à comprendre certaines des réformes. (…) Je tiens à mettre en évidence six idées fausses et également six développements concernant ces réformes.

    Idées fausses 

    1. Tout d'abord, prenons le plus grand malentendu qui est rapporté, à savoir celle concernant les enseignements de l'Église sur le mariage. La doctrine catholique sur le mariage et l'indissolubilité n'a pas changée et ne changera pas. Il faut dire clairement, et à plusieurs reprises, que les réformes d’aujourd’hui du Pape François sont des changements procéduraux et non pas des changements dans les enseignements de l'Église ni même des changements dans le droit canonique ou la jurisprudence pour les cas de mariage. Ceux qui clament que ce sont des changements dans les croyances de l'Église sur le mariage se trompent tout simplement. 

    2. Le but de ces réformes n’est pas de rendre plus facile l’obtention d’une déclaration de nullité au sens du laxisme. Le but est de rendre le processus d'enquête plus efficace et plus accessible. Qu'on soit d'accord ou non avec eux, ces changements sont là parce que le Pape et la commission qui a étudié cette question ont vu les zones où le processus a été soit nié ou retardé inutilement. Malheureusement, même les lois les plus « serrées » peuvent être détournées ou traitées avec laxisme, mais ce sont des questions relatives au personnel et qui sont extérieures à la portée de ces réformes. Maintenant, comme avant, il sera important pour les évêques, les canonistes et les fidèles non seulement d'acquérir une compréhension claire des enseignements de l'Église et des lois canoniques sur le mariage mais aussi faire preuve de vigilance que le processus n’est pas détourné. Catéchèse et fidélité seront la clef.

    3. Il n'y a aucun nouveau motif pour déclarer un mariage nul. Il s'agit d'un malentendu majeur. Les motifs permettant de déterminer si un mariage a été conclu validement restent les mêmes. Chaque cas doit continuer à être déterminé à la lumière — et seulement à cette lumière — des motifs canoniques établis. Le Pape n'a pas établi de nouveaux motifs, et les évêques ne peuvent, ni les tribunaux ou les juges, évoquer de nouveaux motifs dans ces réformes de la procédure. 

    Particulièrement en ce qui concerne l'Article 14 de Mitis Iudex Dominus Iesus (MIDI), le Pape François n’a pas établi ici de nouveaux motifs de nullité de mariage. Une lecture attentive de l'Article 14 indique que ce sont des situations où il est possible pour une partie de demander le nouveau processus, plus court, par lequel un cas peut être soumis à l'évêque diocésain. Ces situations peuvent comprendre : le manque de foi, la brièveté de la vie conjugale, l'avortement, la persistance dans des aventures extra-conjugales, la dissimulation malveillante de graves questions, la grossesse non planifiée, la violence physique et l’absence médicalement prouvée de l'usage de la raison. Ce sont des situations permettant la demande d'une certaine procédure. Il serait tout simplement erroné d’y voir là de nouveaux motifs.

    Il est tout aussi erroné de voir chacun de ces motifs, pris un à un, comme une déduction d’invalidité. En d'autres termes, aussi tentant que cela soit possible de tirer des conclusions hâtives, la simple présence d’un quelconque motif ne veut pas nécessairement dire qu'il y a un mariage invalide. Cela signifie simplement qu'une partie peut demander la nouvelle procédure qui est plus courte. Une fois qu'il y a une volonté concernant quelle procédure utiliser, le juge ou l'évêque doit encore déterminer, selon le droit canonique, s'il y a un manque de capacité, une absence de consentement ou un manque de forme canonique (pour les catholiques), suivant le motif spécifique.

    4. Le Pape François n'a pas fait de norme servant à déclarer plus facilement un mariage nul. La norme, pour arriver à une décision positive, reste très élevée; le juge ou l'évêque doit parvenir à la certitude morale (Canon 1608). Le Pape François, à l'Article 12, réaffirme clairement cela. Il souligne qu'une simple prépondérance de la preuve ne suffit pas. Il est clair que la certitude morale reste la norme. En d'autres termes, une décision positive ne peut être donnée si le mariage était seulement possiblement invalide. Elle ne pourrait même pas être donnée si le mariage était probablement invalide. Au contraire, il peut seulement être donné s'il est moralement certain d'avoir été un mariage invalide. 

    5. Le Pape n'a pas éliminé les tribunaux de seconde instance. Ce qui est être éliminé c’est plutôt l'appel obligatoire de la décision positive du tribunal diocésain local. Les parties, ainsi que le défenseur du lien, sont toujours libres d'interjeter appel de la décision à un second tribunal d'instance, généralement métropolitain ou archidiocésain. En outre, la capacité d'une partie d'en appeler à la Rote romaine est conservée.

    6. Le Pape François ne demande pas un abandon total des frais de tribunal. Il encourage plutôt que le processus se fasse aussi libre que possible en tenant compte des salaires justes et décents de ceux qui travaillent dans les tribunaux. Ainsi, une taxe de dépôt appropriée est permise et appropriée en justice.

    Évolution de la situation 

    En gardant tout cela à l'esprit, il y a plusieurs nouveautés qui sont mises en œuvre dans ces réformes ainsi que certaines choses dans les documents qui sont oubliées par beaucoup.

    1. Le plus grand changement dans la procédure de déclaration nullité est l'ajout de «processus brevior coram episcopo» autrement dit, le "processus plus court" par laquelle un évêque diocésain est autorisé à déterminer le cas lui-même. Lorsque les deux parties à l'affaire consentent, ou lorsqu’il peut y avoir une situation telle que celles décrites à l'Article 14 (mentionné ci-dessus), on peut faire une demande à l'évêque diocésain.

    Il existe plusieurs procédures requises pour cela, mais à grands traits, l'évêque diocésain doit alors nommer ce qu'on appelle un « instructeur » pour le cas, ainsi que deux assesseurs, pour évaluer les faits à la lumière des lois canoniques. Le défenseur du lien doit également être informé et impliqué. Ceux-ci donnent leur évaluation de l'affaire à l'évêque qui peut prendre une décision s'il est capable d'atteindre la certitude morale sur la nullité du mariage. Si ce n'est pas le cas, il doit renvoyer l'affaire à la procédure ordinaire. Une partie conserve le droit d'interjeter appel de la décision à la Cour métropolitaine (archidiocésaine) ou à la Rote romaine.

    2. Ce qui peut être le plus oublié au milieu de toute la controverse est l'appel du Pape au niveau local — c'est-à-dire au niveau des paroisses et doyennetés — pour les personnes afin d’aider le processus. Le document envisage de former le personnel local pour aider les parties alors qu'ils se préparent à entamer le processus. Ce serait une grande aide pastorale pour beaucoup de personnes qui pourraient se méprendre ou confondre concernant la procédure de déclaration de nullité ou concernant les enseignements de l'Église sur le mariage. Le document réclame éventuellement la mise en place de groupes diocésains ou même interdiocésain pour aider à cet égard et même mettre sur pied un « manuel » qui pourra être utilisé par ceux qui sont engagés dans ce travail. 

    3. Actuellement, les cas de nullité de mariage sont habituellement réservés à un « tribunal collégial », c'est-à-dire, généralement un panel de trois juges. Il est prévu pour un diocèse, en raison de la pénurie de personnel, d'en appeler à la Conférence des évêques pour l'autorisation d'utiliser un seul juge qui est un religieux pour les cas de nullité de mariage. Cette option est généralement accordée aux tribunaux. Une partie est toujours libre de demander un tribunal collégial, et un tribunal d'appel doit toujours utiliser une formation de trois juges.

    Les documents, délivrés motu proprio (à l'initiative propre du Pape), permettront à un évêque diocésain de permettre à un juge administratif unique de siéger seul sans avoir à demander l'autorisation de la Conférence des évêques catholiques. Mais, le Pape François demande, cependant, que lorsque c'est possible, deux assesseurs soient nommés dans le cas où un seul juge administratif est utilisé afin d'aider le juge à déterminer la décision. Un tribunal d'appel doit toujours utiliser un panel de juges.

    4. L'utilisation des laïcs comme juges a été autorisée par le Code de droit canonique de 1983. Cependant, actuellement, il n’est pas possible pour un laïc de siéger sur un tribunal collégial (jury) en vue de compléter le panel des juges (Canon 1421.2). Le motu proprio permettra à un panel de juges laïcs de trancher l'affaire tant que l'un des juges est un dignitaire religieux. La présomption est que le clerc qui juge est toujours celui qui est le juge président (ponens). (…) 

    5. Un changement technique mais important est aussi le témoignage d'un témoin. Actuellement, le témoignage ou la déclaration d'un témoin n'est pas suffisante pour constituer une preuve complète. En d'autres termes, une déclaration de témoin doit être corroborée afin de compter comme une preuve complète, acceptée. Les documents permettent de prendre le témoignage d'une personne comme une preuve complète sous certaines circonstances : si sa crédibilité est soutenue, s'il n'y a pas d'autres preuves contraires, si la déclaration a été faite d'office, etc. Cependant, il devrait être noté que s'il y a une raison de douter de la crédibilité de la personne, qu’elle soit malveillante ou non, le témoignage non corroboré ne peut toujours pas compter comme preuve complète.

    6. Enfin, une curiosité est la dimension mariale du document, non pas tant dans ses mots ou le contenu, mais dans les dates; il a été signé par le Pape François en la solennité de l'Assomption (15 août) ; publié à la Nativité de la Vierge (8 septembre) ; et prendra effet à la solennité de l'Immaculée Conception (8 décembre). Puisse la Sainte Vierge étendre sa protection maternelle sur l'Église, sur le mariage et sur les familles, et sur la mise en œuvre de ces réformes."

    Source

    Réforme du processus de nullités 

    JPSC

  • Une conférence sur le Moyen-Orient ? Pour quoi faire ?

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    logo-AED.gifLe directeur (France) de l’ AED (Aide à l’Eglise en Détresse), Marc Fromager, de retour de Syrie, s'interroge sur la pertinence de la position française sur la guerre que traverse un pays en proie à l'Etat islamique. Les gesticulations du président Hollande  (survol de Daesch par des avions militaires français, grande conférence internationale à Paris) ont-elle, en effet, quelque chose à voir avec la réalité de terrain ? Lu sur  le site « Figarovox » :

    « Je rentre de Syrie. Ce pays, qui fut merveilleux, le demeure un peu en dépit de plus de quatre années de guerre acharnée. Cette guerre, que l'on persiste à nous décrire comme étant civile, oppose l'Etat syrien à un conglomérat de milices djihadistes, pour la plupart composées d'étrangers (tchétchènes, soudanais, algériens, français, …) et largement financées par des pays étrangers.

    230 000 morts et 12 millions de déplacés plus tard, le pays est coupé en deux: l'est, principalement désertique, occupé par l'Etat islamique et l'ouest, encore ou à nouveau sous contrôle de l'Etat. A Homs, Yabroud ou Maaloula, villes «libérées» de la présence des «rebelles», la vie revient petit à petit après des destructions de grande ampleur. Aujourd'hui, cette partie du pays est en train de se reconstruire!

    Très majoritairement, la population syrienne n'aspire qu'à la fin des combats et donc à la défaite des djihadistes. Entre un Etat pérenne et le chaos irakien ou libyen où les milices islamistes se gavent sur les décombres d'un pays failli, le choix paraît en réalité assez simple.

    Toutes les communautés ont souffert pendant cette guerre et les chrétiens n'ont pas été épargnés. Il suffit de voir par exemple avec quelle rage les djihadistes ont mutilé les icônes dans les églises en détruisant systématiquement les yeux, comme s'ils ne voulaient pas être observés dans leur haine destructrice. J'ai rencontré la famille de Sarkis, Michel et Antoine, trois chrétiens de Maaloula, assassinés devant leur famille pour n'avoir pas voulu se convertir à l'islam.

    Plus de 40% des chrétiens ont déjà fui le pays mais si la guerre prenait fin, un certain nombre pourrait revenir. Les chrétiens y ont conservé une plus grande espérance que leurs frères irakiens sur lesquels les épreuves se sont appesanties depuis encore plus longtemps.

    Sur place, certains s'attendent à une amélioration de la situation avant la fin de l'année. Les cartes sont en train d'être redistribuées, les Russes et les Américains se seraient mis d'accord et le pays, peut-être, parviendrait à survivre à une destruction programmée. Pragmatiques, les Américains se rendent compte que l'opération est en train d'échouer et comme ils souhaitent maintenant se rapprocher de l'Iran, soutien de la Syrie, le panorama moyen-oriental est brusquement en train d'évoluer.

    Dans ce contexte, seule la France persiste ouvertement à réclamer l'élimination de Bachar el-Assad, ce qui démontre soit un entêtement totalement déconnecté de la réalité du terrain, soit une capitulation effective devant les intérêts de la péninsule arabique qui, elle, poursuit son rêve de renverser le régime syrien pour des raisons à la fois politiques et énergétiques.

    Nous sommes aujourd'hui plongés dans une guerre entre sunnites et chiites qui n'est pas réellement une dispute doctrinale mais bien plus une lutte entre l'Arabie saoudite et l'Iran pour la suprématie régionale. Pour briser l'arc chiite (Iran, Irak - majorité de chiites), Syrie (les alaouites au pouvoir) et Liban (Hezbollah) qui le menace, l'Arabie saoudite cible le «maillon faible», à savoir la Syrie dont la majeure partie de la population est sunnite.

    A cela se rajoute des considérations énergétiques avec un projet de gazoduc qatari contrarié qui devait passer par la Syrie pour alimenter l'Europe via la Turquie. Le refus syrien (pour ne pas nuire à son allié russe - dont l'Europe est très dépendante pour le gaz) aura été un des déclencheurs de cette guerre. Dans les deux cas, il fallait donc se débarrasser de Bachar el-Assad, d'où le soutien des milices, Etat islamique compris. »

    Veut-on vraiment en finir avec l'État Islamique? Si on voulait résoudre le problème, il faudrait exiger de la péninsule arabique, de la Turquie et de l'Occident qu'ils cessent de soutenir les djihadistes rassemblés dans le nord-est syrien et réunir autour de la table tous les acteurs de cette crise, y compris les Iraniens, les Russes et l'Etat syrien. Comme rien de tout cela n'est fait, la guerre devrait continuer, nos djihadistes vont continuer à y aller et en revenir, les chrétiens vont continuer à disparaître et l'ensemble de la population locale va continuer à souffrir!

    Alors, pourquoi une conférence sur le Moyen-Orient à Paris? Eh bien, on se le demande. La première image qui vient à l'esprit est celle de Dalida: «encore des mots, toujours des mots…» La France voudrait conserver un rôle dans cette région du monde mais force est de constater que sa diplomatie, autrefois diplomatique et dorénavant âprement partisane, aura du mal à se faire respecter. L'art ne consiste pas à exagérément choisir (ou se soumettre) aux sunnites contre les chiites ou aux américains contre les russes.

    Pour le moment, cela nous permet de vendre des armes à la péninsule arabique mais qu'en est-il de la sécurité du territoire national? La poursuite de cette stratégie du chaos au Moyen-Orient ne fait que rapprocher le cyclone de nos rives. »

    Ref. une conférence sur le Moyen-Orient ? Pour quoi faire 

    A noter:

    Aide à l’Église en Détresse-Belgique asbl
    Abdij van Park 5
    B-3001 Leuven
    horaires: 08h00 -16h00

    tel:+32 (0)16 39 50 50
    fax:+32 (0)16 39 50 60
    email:info@egliseendetresse.be ou info@egliseendetresse.lu 

     JPSC

  • Le pape François va réformer la reconnaissance des nullités de mariage

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    55edd2e135709767898dc5fa.jpgOn l’oubliait un peu, mais bien à tort : un synode n’est jamais qu’un organe consultatif. Le pape François n'a d’ailleurs pas attendu les recommandations de son assemblée d’octobre prochain pour décider d’assouplir la procédure de reconnaissance de nullité d'un mariage sacramentel.

    Il prive peut-être ainsi ce synode d’une échappatoire pour éluder l'autre débat: celui de la dissolution canonique d'un premier mariage suivi du remariage religieux de divorcés civilement remariés. Lu dans « La Libre » de ce jour :

    « Le pape François doit rendre publiques mardi deux lettres visant à simplifier la procédure de reconnaissance de nullité d'un mariage, a annoncé lundi le Vatican, à un mois du synode des évêques sur la famille.

    A l'été 2014, le pape avait créé une commission chargée de travailler sur cette réforme, tout en sauvegardant le principe de l'indissolubilité du sacrement du mariage.

    Reconnaître la nullité d'un mariage revient à dire qu'en raison d'un vice au départ, le sacrement n'a jamais eu lieu. Cela permet aux anciens époux de se remarier religieusement, alors que l'Eglise refuse le divorce et considère un remariage civil comme une infidélité au véritable conjoint.

    Les deux lettres - l'une pour le Code de droit canon et l'autre pour le Code des canons des Eglises orientales - devraient simplifier des procédures jusqu'alors longues, chères et compliquées.

    En janvier, Jorge Bergoglio avait confié que ce parcours était "souvent perçu comme long et fatigant". Il a aussi plusieurs fois exprimé le souhait que la procédure soit gratuite.

    Deux solutions ont particulièrement été évoquées: la réduction à un seul jugement au lieu de deux et la mise en place d'un recours administratif sous la responsabilité d'un évêque.

    De plus, le manque de foi des époux pourrait davantage être pris en compte parmi les motifs de nullité. Les fiancés passent en effet souvent devant un prêtre sous la pression sociale, sans se rendre compte que le sacrement qu'ils reçoivent est un engagement pour la vie. »

    Ref. Le pape va simplifier la procédure de reconnaissance des nullités de mariage

     JPSC

  • Un commentaire sur la rencontre du pape François avec Monseigneur Gaillot

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    Le-pape-Francois-et-Mgr-Jacques-Gaillot-une-rencontre-entre-freres_article_popin (1).jpgLe père Cédric Burgun, maître de conférence en droit canonique à l'Institut catholique de Paris commente sur le site « aleteia » les propos attribués au pape François par Mgr Gaillot, à l'issue de sa rencontre de près d’une heure avec celui-ci.

    Extraits :

    Aleteia : Le pape François aurait partagé à Mgr Gaillot, l’évêque de Parténia (Algérie), sa peine pour les migrants « chair de l’Église », pourquoi ?

    Père Cédric Burgun : Les migrants sont une des nouvelles formes de pauvreté à laquelle le monde est confronté aujourd’hui et l’Église s’est toujours montrée attentive aux pauvres. Ce n’est bien sûr pas la seule forme de pauvreté mais une nouvelle que nous ne pouvons donc ni ignorer ni repousser […]

    Savons-nous porter sur les migrants un regard en « frères de sang », issus d’une même chair ?

    […] L’appel à la décroissance de nos pays riches lancé par le pape François dans son encyclique Laudato si’, assimilant l’enrichissement de nos pays occidentaux à une forme de vol des pays pauvres, devrait nous faire réfléchir. Rappelons que dans le projet européen initial, Robert Schuman voulait faire de l’Europe un lieu de solidarité effective envers les plus pauvres. Notre Europe actuelle perd son âme lorsque ses dirigeants tardent tant à ouvrir les yeux sur ces problèmes particulièrement graves.

    Le pape François n’entend pas se rendre en France pour le moment, préférant rendre visite à « des petits pays qui ont besoin d’aide ». La France est-elle encore un grand pays chrétien sans problème ?

    Grand pays chrétien non. Quand moins de 5% de la population française pratique encore, on ne peut même plus parler d’un pays chrétien. Mais je ne regrette pas pour autant les propos du Saint-Père. Je comprends que le Pape souhaite se rendre au chevet de pays qui n’ont encore jamais reçu la visite du Successeur de Pierre. Ils sont encore nombreux. La France a été assez privilégiée à ce point de vue au cours de son Histoire. Toutefois, le ministère de Pierre est aussi de conforter la foi des Églises locales en difficulté, et la France en aurait bien besoin pour garder l’espérance.

    À la question de la bénédiction des couples homosexuels ou divorcés remariés, le pape François aurait convenu que « la bénédiction de Dieu est pour tout le monde ». S’agit-il pour autant d’une reconnaissance de ces situations ?.

    […] Donner une bénédiction c’est dire du bien, c’est encourager l’homme ou la femme dans ce qu’il accomplit de bon. En revanche, la question de la bénédiction d’un couple homosexuel ou divorcé remarié en tant que tel est une autre question. Aujourd’hui, on ne peut bénir une situation qui irait à l’encontre de l’enseignement de l’Église. Et enfin, gardons-nous de réagir ou d’interpréter trop rapidement des propos rapportés et sortis de leur contexte. Au synode l’an passé, nous en avons eu des exemples…

    (Propos recueillis par Alexandre Meyer)

    Tout l’article ici : Migrants : « L’Europe est en train de perdre son âme »

     Un commentaire autorisé, prudent et nuancé. Le Père Cédric Burgun est l’auteur chez Artège de La Famille c’est sacré ! (2015, 169 p., 14,90 euros)

    JPSC

  • "Les embryons humains ne sont pas des choses" (CEDH)

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    De gènéthique.org :

    GRÉGOR PUPPINCK SALUE L’ARRÊT DE LA CEDH PARRILLO CONTRE ITALIE : « LES EMBRYONS HUMAINS NE SONT PAS DES CHOSES »

    Grégor Puppinck, directeur du European Center for Law and Justice (ECLJ) et expert de Gènéthique a salué l’arrêt rendu le 27 août 2015 par la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) dans l’affaire Parrillo contre Italie (cf. Gènéthique du 27 aout 2015).

     

    Dans cette affaire, une femme se plaignait de l’impossibilité de donner « ses » embryons à la recherche afin qu’ils soient détruits au service de la science. Elle dénonçait une violation du droit au respect de sa vie privée ainsi que de son droit de propriété sur « ses » embryons. La requérante mettait en cause le statut juridique des embryons surnuméraires au regard de la Convention européenne des droits de l’homme et l’interdiction faite par la loi italienne (loi n°40/2004) de détruire des embryons humains.

     

    Gènéthique : Quelle est la réponse de la Grande Chambre de la CEDH à la requête de Madame Parrillo ?

    Grégor Puppinck : A l’unanimité la Grande Chambre a jugé qu’il n’y avait en aucun cas violation du droit de propriété de la « mère » des embryons : elle a rappelé que les embryons humains ne sauraient être réduits à des biens. Le droit ne connaissant que les deux catégories de « biens » et de « personnes », la logique veut que les embryons humains soient des personnes dès lors qu’ils ne sont pas des biens. La Cour s’abstient de le dire, ou de le démentir.

    Par ailleurs, à 16 contre 1, les membres de la Grande Chambre ont également jugé que l’Italie peut légitimement interdire la destruction des embryons humains au nom du respect des « droits et libertés d’autrui » - autrui désignant ici les embryons humains. En effet la loi italienne reconnaît à chaque embryon humain la qualité de « sujet » à égalité avec ses géniteurs.

    Toutefois, la Cour précise qu’elle n’entend pas se prononcer « sur le point de savoir si le mot « autrui » englobe l’embryon humain » (§ 167) car cela limiterait la licence des États de porter atteinte à leur intégrité.
     

    G : Les juges de la CEDH reconnaissent que les embryons ne peuvent être réduits à des « biens » : auraient-ils pu aller plus loin ?

    GP : Cet arrêt contribue au respect de la vie humaine dès la conception, et ce malgré ses faiblesses et incohérences. L’ECLJ, comme plusieurs juges de la grande Chambre, regrette la contradiction dans laquelle la Cour s’est enfermée, reconnaissant que l’embryon humain n’est pas une chose, tout en étant autrui, sans être une personne. Cette contradiction résulte de la crainte d’affaiblir la conventionalité de l’avortement.

    Autre élément critiquable, la Cour soutient que le « commencement de la vie humaine » est une « notion » susceptible d’une « pluralité de vues (…) parmi les différents Etats membres ». Or, le commencement de la vie humaine est évidemment un fait biologique connu et réalisé par la fusion des gamètes ; ce n’est pas une idée sur laquelle les esprits pourraient légitimement diverger. Cette affirmation vise aussi à laisser place à l’avortement.

    En dépit de cette contradiction, je me réjouis que la Cour reconnaisse qu’un embryon humain, même in vitro et ne faisant plus l’objet d’un projet parental n’est pas une chose, et que sa protection contre la destruction est légitime au nom des  « droits et libertés d’autrui ».

     

    G : Certains juges ont tenu à faire connaitre leurs opinions : quels sont les points remarquables de leurs interventions ?

    GP : L’ECJL salue la qualité de la plupart des opinions séparées publiées par plusieurs juges en annexe de l’arrêt. Elles sont remarquables de rigueur juridique et d'humanité à l’égard de la vie naissante.

    En particulier, le juge Dedov s’est exprimé en ces termes : « Le droit à la vie est absolu, et ce précepte fondamental fait qu’il est inutile d’expliquer pourquoi un meurtirier, un handicapé, un enfant abandonné ou un embryon doivent être gardés en vie. Nous n’avons pas besoin d’évaluer leur utilité pour la société, mais nous plaçons de l’espoir en leur potentialité ».

     

    Quant au juge Pinto de Albuquerque, il conclue ainsi son excellente et très approfondie opinion séparée : « La vie humaine à naître n’est en rien différente par essence de la vie postnatale. Les embryons humains doivent en toute circonstance être traités avec tout le respect qui est dû à la dignité humaine. Les applications de la recherche scientifique concernant le génome humain, en particulier dans le domaine de la génétique, ne prévalent pas sur le respect de la dignité humaine. Les progrès de la science ne doivent pas reposer sur le non-respect de la nature humaine ontologique. Le but scientifique consistant à sauver des vies humaines ne justifie pas l’emploi de moyens intrinsèquement destructeurs pour cette vie.

    Le commencement et la fin de la vie humaine ne sont pas des questions de politique à laisser à la discrétion des États membres du Conseil de l’Europe. »

     

    G : Le juge Dedov cite l’initiative citoyenne européenne « One of Us » par laquelle « le droit à la vie de l’embryon a été expressément reconnu par des millions de citoyens européens » : quelles sont les conséquences de cet arrêt pour One of Us ?

    GP : On peut se réjouir que des juges citent One of Us comme étant la preuve de l’existence en Europe d’un véritable souci pour le respect de l’intégrité de la vie humaine au stade embryonnaire. One of Us a contribué à témoigner de l’existence de cette conscience en Europe. Le succès populaire de One of Us participe à assoir dans l’opinion publique la conscience du nécessaire respect de la vie et vient soutenir les juges qui au sein de la Cour ont montré qu’ils ont eux aussi une claire conscience du respect du à la vie humaine prénatale.

  • Migrants: l’Italie entre «casse-couilles» et «politicards»

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    Lu dans "Famille chrétienne":

    mgr-nunzio-galantino-mpi.jpg" En Italie la questions des migrants oppose l'Eglise et la classe politique. En 2014, plus de 165.000 migrants clandestins ont débarqué sur les côtes italiennes. Cet afflux crée des tensions de l'autre côté des Alpes. Mgr Galantino (photo), secrétaire général de la conférence épiscopale italienne dénonce l'inefficacité de la politique gouvernementale et l'indigence du débat politique sur la question migratoire.

    Benjamin Coste

    Certaines villes tenues par la Ligue du Nord refusent d’accueillir des migrants. Pour Matteo Salvini, chef du parti populiste, « un évêque doit s’en tenir à son rôle d’évêque et arrêter de casser les couilles (sic) à ceux qui administrent les villes. » À défaut d’élégance, le propos a le mérite d’être clair. Dans sa réponse, Mgr Galantino ne donne pas dans la langue de buis. S’en prenant aux élus de la Ligue du Nord qui jugent l’Église responsable de « l’africanisation de l’Italie », le secrétaire de la Conférence épiscopale italienne a, lui, dénoncé « les populistes qui prônent des mesures indignes » et qui « se comportent comme des politicards de quatre sous ». 

    Accéder au site : RFI 
    http://www.rfi.fr/europe/20150817-migrants-refugies-italie-eglise-vatican-ligue-nord-nunzio-galantino-colaninno

    Mgr Galantino estime que le gouvernement de Matteo Renzi « est totalement absent du débat sur l’immigration ». Ami du pape, l’évêque italien se trouve conforté par les appels à l’Europe de François à « ouvrir ses portes ». De plus, pour la journaliste Marcelle Padovani, l’Église est légitime sur cette problématique de l’immigration puisqu’« un migrant sur trois est reçu en Italie dans des structures liées au monde catholique » (Caritas, communauté de Sant’Egidio…).

    Accéder au site : L'Obs http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150817.OBS4236/italie-face-aux-migrants-matteo-renzi-coince-entre-l-eglise-et-les-populistes.html

    Pour Andrea Riccardi, fondateur de la communauté Sant’Egidio et ancien ministre, « les factions politiques jouent une vilaine guerre électoraliste, réduisant un phénomène global, complexe et inarrêtable à la seule urgence des débarquements (...). Il faut à tout prix raisonner ». Du côté des politiques, on accuse le coup et on se défend : le premier ministre Matteo Renzi estime « injuste » et « démotivante » les critiques dont son gouvernement est l’objet. Son ministre de l’Intérieur juge, lui, que « nous sauvons des vies et rapatrions ceux qui ne fuient pas la guerre ou les persécutions. Nous faisons un métier différent de l'Église. »

    Accéder au site : Le Point 
    http://www.lepoint.fr/monde/immigration-le-torchon-brule-entre-l-eglise-et-les-politiques-en-italie-19-08-2015-1957795_24.php

    Le Service des Jésuites pour les réfugiés – Prix international de la paix 2014 pour son action en Syrie – appelle l’Europe à un consensus sur la question des migrants. Si la question est « certes complexe », le père Costa, responsable portugais de l’organisation, estime qu’« un effort s’impose au nom du respect des droits de l’homme et de la protection de la vie humaine. Il faut donc donner la priorité à l’accueil, à l’intégration sociale et culturelle et à l’insertion professionnelle des réfugiés et si possible au développement économique des pays de départ ».

    Accéder au site : Radio Vatican 
    http://fr.radiovaticana.va/news/2015/08/18/le_jrs_appelle_les_europ%C3%A9ens_%C3%A0_lhospitalit%C3%A9_pour_les_migrants/1165781

    Ref. En Italie, la question des migrants oppose l’Église et la classe politique

    Même si rien n’est « inéluctable », la comparaison avec l'histoire des invasions de peuples germaniques fascinés par l’empire romain est-elle irréaliste ? Sous une forme ou une autre, avec ou sans accord officiel, ils y ont immigré toujours plus massivement jusqu’à franchir le seuil critique : la romanité s’est « barbarisée », et non l’inverse. Est-ce le sort qui attend l’Europe décadente où la natalité des populations anciennes ne cesse de diminuer ? La nature a horreur du vide et finit toujours par l’emporter sur les « limes » policier, militaire ou autres qu’on prétendrait lui opposer. Mais cela ne s’est pas fait en vingt-quatre heures comme dans le "Camp des saints", roman prémonitoire (1973) de Jean Raspail. Sur le fond de la question, nous renvoyons à l'article de Pierre Mélon, publié dans un récent numéro de la revue "Vérité et Espérance-Pâque nouvelle". On peut le lire sur le site web de l'église du Saint-Sacrement à Liège, en cliquant ici: "l'immigré est-il mon prochain? charité personnelle et charité politique".

    JPSC

  • Quels péchés nous empêchent de communier ?

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    Lu sur le site « aleteia » :

    topic (28).jpgSaint Paul a exprimé catégoriquement que tout le monde n'est pas en état de recevoir la communion : "On doit donc s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur" (1 Cor 11, 28-29). Ces paroles soulignent la gravité de la question, mais ne fournissent pas un critère clair sur le moment où une personne est digne ou ne l'est pas. Des paroles qui font donc débat. Elles donnent l'impression, cependant, que les destinataires de la lettre – les Corinthiens – avaient déjà une idée sur le sujet. C'est pourquoi il importe de se référer aux sources connues de la vie de l'Église primitive. 

    La communion, un acte pénitentiel

    À la fin du Ier siècle, ou au début du IIe siècle, a été écrite la Didaché ("Doctrine – ou enseignement – des Douze Apôtres"), dans laquelle il est fait souvent mention de l'Eucharistie. Après avoir indiqué que le sacrement n'est que pour les baptisés, le texte ajoute la phrase suivante : "Si quelqu'un est saint, qu'il vienne ! Si quelqu'un ne l'est pas, qu'il fasse pénitence !". Même si cette phrase nécessite une clarification, elle constitue encore un critère valable, à la lumière duquel on comprend ce qui a été déterminé. Certains pourront objecter, et à juste titre : "Mais qui peut dire qu'il est saint ?". Libre de tout péché, personne. C'est pourquoi s'approcher de la communion doit être un acte pénitentiel, afin de nous purifier au maximum. Le plus approprié est de recevoir la communion quand il y a déjà une communion de l'âme avec le Seigneur.
     
    Mais il existe des situations diverses, tout comme il existe divers types de péchés. Le péché mortel rompt totalement cette communion et, dans ce cas, la pénitence requise exige la réception du sacrement de la pénitence comme condition préalable. C'est pourquoi le Code du droit canonique établit que "qui a conscience d'être en état de péché grave ne célébrera pas la messe ni ne communiera au Corps du Seigneur sans recourir auparavant à la confession sacramentelle" (n. 916).
     Il vaut la peine de clarifier un point : il n'existe pas de véritable pénitence ni de confession valable sans intention de se corriger. Cela permet de comprendre pourquoi certaines personnes ne peuvent pas recevoir la communion, puisqu'elles vivent dans un état habituel de péché. 

    Une nourriture intérieure pour combattre le péché

    Mais reste le péché véniel. Personne n'y échappe, et prétendre être libre de tout péché véniel, c'est de la présomption. Dans ce cas – quand on est en état de grâce, mais avec des péchés véniels –, la pénitence est intérieure et incluse dans la liturgie. Le péché véniel n'empêche pas la personne de communier (au contraire : la communion est une nourriture intérieure qui donne des forces pour le combattre) ; mais, en même temps, pour participer aux mystères sacrés, il faut commencer par reconnaître nos péchés.
     
    Ceci est familier pour celui qui va fréquemment à la messe, car l'acte pénitentiel fait partie de la célébration ("Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères..."). Ensuite, la préparation immédiate nous rappelle que nous allons communier en tant qu'invités ("Heureux les invités au repas du Seigneur") et que nous ne sommes pas dignes de recevoir Jésus ("Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir..."). D'une certaine manière, ce sont aussi des paroles de contrition.

     En résumé : pour communier, il faut être dans la grâce de Dieu. Mais, même ainsi, nous ne sommes jamais dignes de recevoir Jésus. Ce n'est pas là un obstacle pour communier, mais la dignité du sacrement exige que nous essayions de devenir le plus dignes possible.

    Adapté du portugais par Élisabeth de Lavigne

    Ref. Quels péchés nous empêchent de communier ?

    Sans tomber dans les scrupules obsessionnels du jansénisme moral, le sens du péché et de la pénitence doit retrouver sa place dans l’Eglise d’aujourd’hui. Sans quoi la « miséricorde » à laquelle le pape actuel  trouve bon de dédier une année jubilaire n’est qu’un « buonisme » sans intérêt.

    Le blog « salon beige », à la suite de notre consoeur de « Benoît et moi », cite en ce sens une réflexion très opportune, comme toujours, du pape Benoît XVI :  "La miséricorde du Christ n'est pas une grâce à bon marché, elle ne suppose pas la banalisation du mal. Le Christ porte dans son corps et sur son âme tout le poids du mal, toute sa force destructrice. Il brûle et transforme le mal dans la souffrance, dans le feu de son amour qui souffre. Le jour de la vengeance et de l'année de grâce coïncident avec le mystère pascal, dans le Christ mort et ressuscité. Telle est la vengeance de Dieu: lui-même, en la personne du Fils, souffre pour nous. Plus nous sommes touchés par la miséricorde du Seigneur, plus nous devenons solidaires de sa souffrance - et plus nous somme prêts à compléter dans notre chair "ce qu'il manque aux épreuves du Christ" (Col 1, 24)" (Joseph Ratzinger, Homélie 'Missa pro eligendo Romano Pontifice', 18 avril 2005).

    JPSC

  • Assomption : les cloches des églises du diocèse de Liège sonneront pour les chrétiens d’Orient persécutés

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    Communiqué de Mgr Delville

    Face aux persécutions et massacres dont sont victimes les chrétiens d’Orient, le diocèse de Liège s’associe aux diocèses de France, à l’archidiocèse de Malines-Bruxelles et à d’autres diocèses du monde pour faire sonner les cloches des églises le 15 août à midi pendant une minute. Ces diocèses entendent ainsi exprimer leur solidarité avec ces chrétiens et prier pour eux.

     En ce jour de l’Assomption de Marie, nous sommes invités à prier la Vierge. Nous la prions comme le pape François, qui a découvert en Allemagne et introduit en Argentine la dévotion à Marie qui dénoue les nœuds. En effet, la Mère de l’Église dénoue les nœuds de la haine et de la violence qui étranglent souvent le cœur de l’homme. Elle fait tomber les murs de la violence qui séparent les peuples, les cultures et les religions. Le diocèse de Liège voue une reconnaissance particulière aux chrétiens d’Orient, puisque son premier évêque, saint Servais, était sans doute un chrétien syrien, appelé Sarbatios et venu comme missionnaire dans nos régions vers 340 ; il fut évêque de Tongres et a été enterré à Maastricht. C’est dans cet esprit de solidarité que j’invite les chrétiens du diocèse de Liège à s’associer à la prière pour les chrétiens d’Orient et à faire des gestes d’accueil à leur égard.

     

    + Jean-Pierre Delville, évêque de Liège

    Ref. Les cloches sonneront le 15 août à midi dans le diocèse de Liège pour les chrétiens d’Orient.

    Voir aussi:

    Belgique : les cloches sonneront le 15 août pour les chrétiens d’Orient

  • France: Vincent Lambert continuera d'être alimenté et hydraté

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    France: Vincent Lambert continuera d'être alimenté et hydraté
    Communiqué de la Fondation Lejeune

    "Vincent est bien vivant, il doit faire l’objet d’une « protection globale »

    Jean-Marie Le Méné, présent à Reims cet après-midi pour soutenir les parents de Vincent Lambert, réagit à l’annonce du Dr Daniela Simon :

    « Nous sommes heureux de la décision du Dr Simon de ne pas arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent aujourd’hui. Ce retournement est d’abord un véritable soulagement : Vincent ne sera pas mis à mort dans les jours à venir.

    Le Dr Simon a également marqué une préoccupation nouvelle et spéciale pour défendre la vie de Vincent. Elle formule au Procureur de la République une demande de protection globale et renforcée pour Vincent, qui est une reconnaissance que Vincent est bien vivant.

    Nous restons mobilisés dans les semaines à venir : le débat est déplacé.

    Nous espérons que la décision de ce 23 juillet marque l’amorce d’une évolution sage, pour le bien de Vincent : son transfert dans un autre établissement, loin des violences et des menaces. »