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Histoire - Page 43

  • Liège : le samedi 3 décembre prochain à 8h00 : célébration de la « Messe aux Chandelles » en l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132)

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    Affiche 3 décembre 2022 Rorate-page-001.jpg

    Au temps liturgique de l’Avent annonciateur de Noël, dans les pays alémaniques, mais aussi en France, la tradition propose des messes « Rorate », célébrées avant l’aube à la seule lueur des bougies. Leur nom vient du premier mot de l’hymne grégorienne « Rorate caeli desuper » chantée à la messe et qui signifie : « Cieux, distillez d’En Haut votre rosée » (Es. 45,8).

    C’est un peu romantique et très beau, comme dans les tableaux en clair obscur de Georges de la Tour soulignant des détails inhabituels : une petite flamme prête à s’éteindre perce l’obscurité de la nuit. Cette obscurité a quelque chose de notre vie et la lumière symbolise la lumière qu’on attend : l’Enfant-Jésus est comparable à cette petite lumière que peu ont reconnue un peu plus tard dans la nuit de Bethléem.

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    L’église du Saint-Sacrement a voulu s’associer à la restitution de cette belle symbolique religieuse: à (re) découvrir à Liège. Un petit déjeuner amical suivra la liturgie.

    Tous renseignements: Email : sursumcorda@skynet.be ou Gsm : 0470947005

  • Comment des cardinaux complotistes ont subverti l'Eglise

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La mafia de Saint-Gall : le projet de subversion de l'Église

    25-11-2022

    Un texte qui a déjà provoqué un tollé en Amérique reconstitue la trame d'un projet orchestré depuis les années 1990 par un groupe de cardinaux visant un changement doctrinal et moral. Ils misaient sur le primat argentin, devenu aujourd'hui Pape, et leurs intentions semblent être pleinement assumées.

    Les éditions Fede & Cultura publient en italien "La mafia di San Gallo", un livre qui a fait couler beaucoup d'encre dès sa sortie en Amérique en 2021. Le sous-titre traduit littéralement le titre américain : Un groupe réformiste secret au sein de l'Église. Comme on le sait, l'expression dont le livre tire son titre a été inventée par un membre du groupe, le cardinal belge Daneels, en référence à un certain nombre de prélats de haut rang, plus tard cardinaux, qui se réunissaient systématiquement à Saint-Gall, en Suisse (mais pas seulement là), pour coordonner les efforts de changement dans l'Église : Daneels lui-même, Martini, Kasper, Murphy O'Connor, Lehmann.

    Le livre enchaîne de nombreux faits, des rencontres, des dîners dans des trattorias romaines qui se sont déroulés à proximité des deux conclaves de 2005 et 2013 ; des phrases insinuées, des tromperies programmées, des révélations tendancieuses. Tout n'est pas prouvé, certaines reconstitutions reposent sur des hypothèses, comme lorsque, lors du conclave de 2005, après une conversation confidentielle entre Ratzinger et Martini au cours d'un déjeuner, les choses se sont tellement débloquées que Benoît XVI a été élu l'après-midi même. La lecture du livre révèle cependant bien plus qu'une reconstitution du journalisme d'investigation.

    Sa signification dépasse la dimension de l'histoire d'espionnage teintée de "polar du Vatican". Le lecteur perçoit que la reconstruction est très véridique, substantiellement fiable et capable d'expliquer trente ans d'histoire du Vatican. Le livre a le mérite de mettre en ordre les données, de les exposer avec clarté et exhaustivité et - nous y reviendrons - de les insérer dans la vie plus large de l'Église. Il ne s'agit pas seulement de ragots vaticanistes.      

    Le "groupe" de Saint-Gall est né au milieu des années 1990, lorsque la maladie de Jean-Paul II a commencé à se manifester, pour s'opposer à une éventuelle élection de Ratzinger en vue d'un futur conclave. Meloni reconstitue les actions convenues par le groupe à la mort de Jean-Paul II et, surtout, le comportement apparemment étrange de Martini qui - après la fameuse conversation à table mentionnée ci-dessus - a changé ses votes pour Ratzinger. Le même Martini que - explique Meloni - le groupe de Saint-Gall aurait voulu comme candidat anti-Ratzinger s'il n'avait pas contracté la maladie de Parkinson.

    Dans l'impossibilité de nommer Martini, l'attention du groupe s'était déjà tournée vers l'archevêque de Buenos Aires, Bergoglio, qui en 2005 était apparu comme un candidat possible de la mafia saint-galloise, mais en raison de l'"étanchéité" de la candidature de Ratzinger et du choix de Martini de converger vers lui, Bergoglio s'est lui aussi tourné vers Benoît XVI. Une chose différente s'est produite lors du conclave de 2013, après la démission de Benoît XVI. Là aussi, l'auteur reconstitue les faits, dont beaucoup sont établis, d'autres très probables mais non prouvés, comme l'invitation du cardinal Martini à Benoît XVI à démissionner.

    Le récit se concentre sur l'émergence du primat d'Argentine, Jorge Mario Bergoglio, et la convergence progressive de ses positions avec les souhaits du groupe de Saint-Gall. Je laisse ces nombreuses pages intéressantes au lecteur pour signaler, plutôt, l'une des dimensions les plus intéressantes du livre.

    Comme je l'ai dit plus haut, Meloni ne se contente pas d'écrire un roman policier ecclésiastique, une histoire de complots et de pièges, à lire comme un livre d'espionnage. Les actions du groupe de Saint-Gall s'appuient sur une vision théologique et visent à un "changement de régime" dans l'Église, non seulement et non pas tant à remplacer une personne par une autre, mais un paradigme par un autre.

    Le groupe voulait mettre en œuvre dans l'Église la révolution libérale que Karl Rahner avait exprimée en détail en 1972 dans son livre La restructuration de l'Église comme tâche et chance. Révision de la position de l'Église sur la sexualité, la contraception et l'homosexualité, le célibat des prêtres, le diaconat des femmes, la décentralisation doctrinale, la communion des divorcés remariés, la synodalité : tel était le programme de la " révolution " du groupe de Saint-Gall, déjà codifié à ses débuts.

    Ce qui nous indique qu'il ne s'agissait pas seulement d'un comité de fidèles clandestins, bien que de haut rang ecclésiastique, mais d'un monde théologique, d'une grande partie de l'Église qui luttait depuis des décennies contre Jean-Paul II et Ratzinger pour un "tournant" progressiste radical. Il était une "avant-garde" de la révolution avec de nombreuses troupes derrière lui.

    Selon Meloni, Bergoglio a été élu lors du nouveau conclave de 2013 comme le résultat final d'une longue machination au cours de laquelle le groupe avait dû être patient, attendre le bon moment, revoir momentanément sa tactique, se repositionner, mais n'avait jamais renoncé, pas même après son affaiblissement par la mort de Silvestrini d'abord et de Martini ensuite. Et en effet, l'auteur énumère les mesures avec lesquelles Bergoglio/Francesco réalise aujourd'hui tous les points de l'agenda du groupe mentionné ci-dessus.

    Il y a deux critères tactiques suivis pour la "révolution" dans l'Église, aujourd'hui en pleine application, selon notre auteur. La première est la rapidité : Murphy O'Connor a déclaré que quatre années de Bergoglio suffiraient pour avoir une Église différente. D'autres sont passés et chacun peut constater qu'il avance à pas forcés. La seconde, qui n'est qu'apparemment contraire, est celle de la prudence. Poser les bases des changements, les produire indirectement, les arrêter temporairement lorsqu'ils deviennent trop perturbateurs et donc susceptibles d'une réaction dangereuse, les laisser cheminer sous la surface pour ensuite les faire émerger au moment opportun.

  • Avons-nous une foi aussi ferme que celle des premiers missionnaires ?

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/TANZANIE - Le 400e anniversaire de Propaganda Fide : "Avons-nous une foi aussi ferme que celle des premiers missionnaires ?"

    21 novembre 2022

    Dar es Salaam (Agence Fides) - " Avons-nous une foi aussi forte que celle des premiers missionnaires qui sont venus dans notre pays ? " a demandé Mgr Damian Denis Dallu, archevêque de Songea et président des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) en Tanzanie, dans son homélie lors de la messe solennelle pour le 400e anniversaire de la fondation de la Sacrée Congrégation De Propaganda Fide, aujourd'hui Dicastère pour l'Évangélisation, qui s'est tenue le 13 novembre.

    Dans son homélie, Mgr Dallu a fortement insisté sur la nécessité de demander à Dieu le don d'une foi solide. Faisant une comparaison avec les premiers missionnaires, il a mis au défi chaque chrétien d'aujourd'hui de se demander si nous avons toujours cette foi forte des premiers missionnaires. De son point de vue de pasteur, il a témoigné que dans le monde d'aujourd'hui, la majorité des croyants ont peu de foi ou une foi vacillante, et que face aux défis de la vie, ils finissent par rejoindre des sectes religieuses en expansion ou d'autres tendances, simplement parce qu'ils espèrent obtenir une solution rapide à leurs problèmes.

    Pire encore, a souligné l'archevêque, il y a une tendance croissante parmi les fidèles à chercher des miracles au point d'abandonner la foi catholique parce qu'ils n'en trouvent pas ! Il est donc nécessaire que chacun soit ferme dans la foi, en gardant à l'esprit que la Croix est inévitable si nous voulons rester de vrais chrétiens. De même, l'Église doit veiller à ce que, même dans les services sociaux qu'elle offre à différents niveaux, l'accent soit mis sur le service comme moyen d'évangélisation, comme l'ont fait les premiers missionnaires. Si cela a été possible avec les premiers missionnaires, pourquoi pas avec nous aujourd'hui ? Que les célébrations du Jubilé soient donc l'occasion de réveiller le zèle missionnaire de chaque baptisé.

    Cette année, l'Église catholique célèbre des jubilés particuliers, à savoir : le 400e anniversaire de la fondation de la Sacrée Congrégation De Propaganda Fide, aujourd'hui Dicastère pour l'Évangélisation, et quatre autres jubilés des OPM. Parmi ces derniers jubilés figurent le 200e anniversaire de la fondation de l'Œuvre Missionnaire de la propagation de la foi (OPPF), le 100e anniversaire de l'élévation à l'état pontifical des trois premières Œuvres missionnaires (OPPF, OPSPA et OPSE) et le 150e anniversaire de la naissance du bienheureux Paolo Manna, fondateur de la Société de l'Union missionnaire (UPM).

    En réponse à l'invitation du Pape François dans son message pour la Journée missionnaire 2022, où il encourage tout le monde à se réjouir avec les OPM en cette année spéciale, la Conférence épiscopale de Tanzanie (CET) a organisé des célébrations les 12 et 13 novembre 2022. Ces événements ont été suivis par des représentants de tout le pays, notamment : des évêques, des prêtres, des religieux et religieuses, des grands séminaristes, des catéchistes, un grand nombre d'enfants appartenant à l'Œuvre de la Sainte Enfance, et quelques fonctionnaires du gouvernement tanzanien. Le premier jour a été spécialement conçu pour des séminaires spéciaux sur l'évangélisation et a été enrichi par un livre spécial sur l'histoire de la Congrégation (avant et après sa création) édité par le directeur national des OPM. Le 13 novembre, une messe jubilaire solennelle a eu lieu, présidée par l'archevêque président de la Conférence épiscopale de Tanzanie, Mgr Gervas M. Nyaisonga, évêque de Mbeya.
    (Alfred S. Kwene)

    (Agence Fides 21/11/2022)

  • Quand Pie XII entre en action

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    Du Père Michel Viot sur zenit.org :

    Pie XII entre en action

    4e partie de la série sur Pie XII (voir ICI, ICI et ICI)

    Des paroles contenues, mais des actions efficaces sous le fil d’un couperet. La mémoire de l’œuvre de Pie XII mérite d’être restaurée. 

    Sous le coup de la guerre

    Le 10 mai 1940 le pape adresse aux souverains de Belgique, de Hollande et du Luxembourg un avis très clairement « anti allemand », selon le jugement de Wladimir d’Ormesson. 

    Plus important, l’historien allemand Feldkamp a découvert dans les archives du Vatican concernant le règne de Pie XII, un document que le Jésuite Pierre Blet connaissait : En mars 1942, deux mois après la conférence de Wannsee sur la solution finale, Pie XII avait envoyé à Roosevelt, qui ne l’a pas cru, un télégramme l’avertissant du plan d’extermination des Juifs d’Europe ! Pie XII a alors crée son propre bureau sur les persécutions juives au sein de la deuxième section de la secrétairerie d’État. Cette année est d’ailleurs capitale pour lui car elle vient confirmer la justesse de sa position. 1942 est l’année des rafles et Pie XII avait laissé totale liberté aux évêques pour agir au mieux pour sauver des vies. Mais ces rafles prennent de l’ampleur. Le Pape connaît leur sinistre destination. Il avait écrit un texte de protestation, décidant de rompre son attitude habituelle devant l’horreur de ce qu’il sait maintenant de manière sûre. Il apprend alors la rafle des Pays-Bas et la protestation publique des évêques. Résultat, la rafle redouble d’ampleur. Même les Juifs convertis au catholicisme sont déportés, Edith Stein (religieuse carmélite) et sa sœur sont envoyées à la mort. Et le témoignage de la sœur Pasqualina qui se trouvait aux côtés du pape Pie XII depuis 1919, est confirmé par les documents d’archives. Le pape en larmes brûle le discours qu’il voulait prononcer, et conserve sa première attitude, ce qui ne l’empêchera pas d’agir autrement. 

    Dans son message de Noël 1942, le Pie XII déclarera sur Radio Vatican que « des centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute propre, parfois uniquement en raison de leur nationalité ou de leur race, sont destinées à la mort ou au dépérissement ». L’année qui suit, 1943 va lui fournir une autre occasion d’agir. En interne, Pie XII a justifié son attitude prudente car le 30 avril l’évêque de Berlin, son ami, le cardinal Konrad von Preysling lui avait demandé d’intervenir publiquement en faveur des Juifs de Berlin, et il n’avait pas donné suite. Cependant Radio Vatican fait savoir le 26 juin que « quiconque établit une distinction entre les Juifs et les autres hommes est un infidèle ». 

    Le 25 juillet les Allemands envahissent le nord de l’Italie, car Mussolini a été renversé et Hitler fait savoir à son entourage qu’il va envahir le Vatican (État neutre) et tient des propos menaçants. Les allemands arrivent jusqu’à Rome et dans la nuit du 15 octobre a lieu une rafle importante de Juifs romains. Il convient de rappeler que les SS étaient présents à Rome dès le 11 septembre 1943, et que leur commandant avait l’ordre d’arrêter tous les Juifs de Rome. Celui-ci, Herbert Kappler exigea une rançon de 50 kg d’or pour ne pas le faire. Le grand rabbin de Rome fit appel au pape, car il n’avait pas les moyens de verser toute la somme. Le pape en fournit 15 kg, en partie sur sa fortune personnelle, ce qui expliquerait la diminution importante de celle-ci à sa mort au grand étonnement de ses héritiers. Hitler envoie alors Dannecker avec des milices de la Waffen-SS pour procéder à la rafle qui aboutit à l’arrestation d’un millier de Juifs romains qu’on rassemble sous les fenêtres du pape. La provocation est évidente. C’est à cette occasion que Pie XII demande à son secrétaire d’État, le cardinal Maglione, de convoquer l’ambassadeur d’Allemagne au Vatican Ernst von Weizsäcker. Tant par l’ambassadeur, nazi notoire, que par le général Stahel qui ne l’était pas, le pape apprend de son secrétaire d’État que s’il fait une déclaration publique, le Vatican sera considéré comme ennemi du Reich et ses locaux occupés, et on lui fait savoir que les 15000 réfugiés Juifs qui se tiennent cachés au Vatican seraient tous arrêtés.

    Les archives dévoilées

    Le journaliste allemand Hesemann, qui fut un des premiers chercheurs à pouvoir consulter les archives du pontificat de Pie XII en 2020, a étudié particulièrement les documents de la secrétairerie d’État d’octobre 1943. Dès le 25 septembre le général allemand commandant en chef à Rome, Rainer Stahel, avait déclaré le collège pontifical croate Saint-Jérôme, propriété de l’État du Vatican, et interdit aux soldats allemands d’y pénétrer. Cela valait évidemment pour la cité de Vatican elle-même. Mais Pie XII était allé plus loin. Il avait demandé 550 autres attestations du même type, pour d’autres lieux. Ainsi au moins 4465 des 8000 juifs de Rome avaient pu être cachés dans 235 couvents romains. Il faut préciser que ces attestations avaient été imprimées au Vatican et présentées simplement aux autorités allemandes pour signature. Notre journaliste a pu aussi relever de très nombreuses interventions de nonces là où il y avait déportation, mais avec peu de succès. 

    Pie XII renonça donc à une déclaration publique, non sans avoir essayé d’obtenir que le millier de Juifs raflés ne soient pas déportés. Stahel ne put que promettre une intervention de sa part, ce qu’il fit vraisemblablement, allant jusqu’à justifier son attitude vis à vis du pape par les difficultés qu’il aurait pu rencontrer auprès de ses soldats catholiques s’il était allé plus loin. Une chose est sûre et montre qu’après son aventure italienne ce général, qui jusque là était bien vu,  fut envoyé sur le front de l’Est et fait prisonnier par les russes ; il mourut en captivité dans un camp. Weizsäcker qui appartenait à la SS fit partie du deuxième groupe de criminels de guerre condamnés à Nuremberg à 10 ans de prison.

    La guerre achevée, en 1945 le Congrès juif mondial adresse au pape Pie XII ses remerciements « Pendant les dix années de la terreur nazie, quand notre peuple a souffert un martyre effroyable, la voix du pape s’est élevée pour condamner les bourreaux et pour exprimer sa compassion envers les victimes », et pourtant le pape n’avait pas fait de grandes déclarations officielles, mais il avait agi. Le Grand Rabbin de Rome se convertit, avec son épouse au catholicisme et prit le nom de baptême d’Eugenio, expliquant dans ses mémoires « La rayonnante charité du pape, penchée sur toutes les misères engendrées par la guerre, sa bonté pour mes coreligionnaires traqués, furent pour moi l’ouragan qui balaya mes scrupules à me faire catholique. Le 26 mai 1955, un orchestre composé de musiciens juifs de 14 pays exécuta la neuvième symphonie de Beethoven au Vatican « en reconnaissance de l’œuvre humanitaire grandiose accomplie par Sa Sainteté pour sauver un grand nombre de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ». Madame Golda Meir, ministre des affaires étrangères d’Israël lui rendra un émouvant témoignage en 1958. Elle voulait qu’il fût déclaré Juste parmi les nations. Vœu que reprendra le rabbin américain David Dalin en 2001, dans un article. Il écrira en 2007 un livre qu’il faut absolument lire « Pie XII et les Juifs » qui détaille et développe ce que j’ai exposé.

    En guise de conclusion …

    … je voudrais rappeler enfin que les origines de la « légende noire » de Pie XII furent politiques et intervinrent en force à partir de 1960. Cela faisait partie de la propagande communiste que j’ai connue et vécue. Elle se manifesta dans des domaines multiples, y compris la théologie, et y a laissé des traces. D’une certaine façon le père Gumpel a achevé son travail comme postulateur de la cause puisqu’un miracle est nécessaire pour la béatification. Mais cela ne dispense pas de la prière des fidèles, bien au contraire. 

    Tout n’est pas dit sur les archives disponibles depuis 2020. On ne s’y est pas précipité en grand nombre, mais on continue à répandre des inepties et des contre-vérités sur Pie XII. Il vaudrait donc la peine qu’un successeur soit donné au père Gumpel. Le livre de Johan Icks sorti en 2021 sur Pie XII et les Juifs s’attarde sur les activités du bureau spécial créé par Pie XII, au sein de la deuxième section de la Secrétairerie d’État, pour aider les Juifs. Il a travaillé avec le père Gumpel et donne des chiffres importants de demandes d’aides qui, selon lui, devraient être revus à la hausse ! C’est pourquoi la vénérable Compagnie de Jésus complèterait utilement ses nombreuses aides apportées au cours des siècles à l’Église catholique en demandant à l’un de ses membres de continuer l’œuvre du père Gumpel en matière d’édition, pour instruire le peuple catholique et aussi pour guider l’activité spirituelle nécessaire à toute demande de béatification. 

    Ce travail ne concernerait donc pas que l’histoire, mais l’unité catholique, Pie XII n’étant pas qu’un grand diplomate et un grand pasteur, mais aussi un mystique visionnaire, qui eut le privilège de passer les frontières de deux siècles, de vivre dès ce monde une expérience d’éternité incarnant en sa personne une forme de continuité et de permanence qui donne au mot catholique tout son sens. Et contrairement à l’idée reçue, ses orientations pastorales d’après guerre, étayées par son encyclique Mediator Dei, seront le déclencheur du deuxième concile du Vatican. 

  • Belgique, le 15 novembre, fête du Roi: Domine salvum fac Regem

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    Ci-dessous la Prière pour le Roi telle qu’on peut encore l’entendre chanter (chaque dimanche après la grand’messe) dans l’une ou l’autre église du royaume de Belgique…

    Domine salvum fac regem nostrum [Philippum] /et exaudi nos in die qua invocaverimus te.

    Domine exaudi orationem meam/ Et clamor meus ad te veniat  

    Seigneur, protège notre Roi [Philippe] / et exauce-nous le jour où nous t’aurons invoqué

    Seigneur écoute ma prière/ Et que mon cri parvienne jusqu’à toi.

    En plain-chant tel qu’on l’interprétait avant la réforme de Solesmes :

    ou sous la forme d’un motet de Marc-Antoine Charpentier:

     JPSC

  • Il était une fois le Concile Vatican II. Nouvelles notes sur son histoire, alors que la foi s’effondre

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Il était une fois le Concile Vatican II. Nouvelles notes sur son histoire, pendant que la foi s’effondre

    Les critiques d’Alexandra von Teuffenbach et de Francesco Saverio Venuto portant sur la reconstruction historique de ce qui s’est passé il y a soixante ans dans les tous premiers jours du Concile Vatican II, publiée par Settimo Cielo le 11 octobre sous la plume de Guido Ferro Canale, ont incité l’auteur de cette reconstruction à éclaircir sa méthode et les objectifs de sa recherche.

    Le souhait de Ferro Canale, c’est que l’on parvienne un jour à obtenir une histoire véritablement complète du Concile Vatican II, qui soit comparable à celle, sans égal, d’Hubert Jedin sur le Concile de Trente : une histoire qui s’attache surtout à la genèse de son magistère, c’est-à-dire à la manière font les documents approuvés sont nés et ont pris forme.

    Vaste programme, qui ne parvient en tout cas pas à faire taire l’incessante controverse en cours depuis des années sur le Concile et sur ses effets sur la vie de l’Église. Une controverse qui a trouvé un écho ces derniers jours jusque dans les pages du « New York Times », sous la plume de son « opinion columnist » Ross Douthat.

    Comme déjà dans son article précédent datant du 11 octobre, jour anniversaire de l’ouverture de Vatican II, le journaliste catholique Douthat voit dans Vatican II le début d’une crise verticale du catholicisme.

    Pour étayer sa thèse, il cite dans ces deux articles l’historien français Guillaume Cuchet, auteur en 2018 d’un livre au titre éloquent : « Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Anatomie d’un effondrement ».

    Curieusement, même l’historien Roberto Pertici a cité ce livre de Cuchet, il y a deux ans sur Settimo Cielo, dans une analyse innovante, en s’émancipant des schémas actuels, sur les raisons de l’effondrement de la foi chrétienne justement à partir des années du Concile, même si ce n’était pas nécessairement dû au Concile lui-même:

    > Les attentes du concile contredites par l’histoire.  Les pourquoi de l’éclipse de la foi chrétienne

    Face à cet effondrement du régime de chrétienté et plus encore à l’évaporation de la foi catholique, ni le Pape François avec son soutien aux tendances de la post-modernité, ni les tentatives de relance du paradigme conservateur ne semblent en mesure d’amorcer un changement de cap.

    L’analyse de Pertici mérite absolument d’être relue. Mais laissons la parole à la mise au point de Ferro Canale su ce qu’il s’est passé au début de Vatican II et sur la manière d’en reconstruire la véritable histoire, publiée intégralement en italien sur cette autre page de Settimo Cielo :

    > Riscoprire un Concilio, riscoprire il diritto

  • Vietnam : des milliers de catholiques commémorent leurs martyrs du XIXe siècle

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Les diocèses de Hanoï et de Haïphong honorent les martyrs du Vietnam

    9/11/2022

    Le 5 novembre, plusieurs milliers de catholiques des diocèses de Hanoï et de Haïphong, dans le nord du Vietnam, ont commémoré plusieurs centaines de martyrs tués lors des vagues de persécutions au XIXe siècle. La paroisse de Xuan Bang, dans l’archidiocèse de Hanoï, a notamment célébré le 182e anniversaire de deux martyrs laïcs, saint Martin Tran Ngoc Tho (1787-1840) et saint Jean-Baptiste Tran Ngoc Con (1805-1840), et le sanctuaire de Hai Duong, dans le diocèse de Haïphong, a honoré des martyrs dominicains tués dans la même période.

    Des paroissiens en costume traditionnel, lors d’une procession autour du village de Xuan Bang, le 5 novembre dans la province de Nam Dinh.

    Les catholiques des diocèses de Hanoï et de Haïphong, dans le nord du Vietnam, ont été invités à perpétuer les héritages de foi reçus de leurs ancêtres, alors que l’Église locale a commémoré plusieurs centaines de victimes des vagues de persécution au XIXe siècle. Le 5 novembre, plusieurs milliers de fidèles de la paroisse de Xuan Bang ont participé à une messe spéciale afin de célébrer le 182e anniversaire de deux martyrs laïcs, saint Martin Tran Ngoc Tho (1787-1840) et saint Jean-Baptiste Tran Ngoc Con (1805-1840). Ils ont aussi honoré 134 autres catholiques tués dans la paroisse durant les persécutions, et que la communauté locale considère comme des témoins de foi.

    Le père Joseph Nguyen Van Hy, curé de la paroisse, explique que ces martyrs ont accepté leur mort afin de recevoir la vie éternelle et la gloire divine dans le Ciel, leur but ultime ; pour lui, ils sont morts pour la foi catholique et leur loyauté absolue envers Dieu. Les deux laïcs font partie des 117 martyrs du Vietnam, béatifiés par trois papes en quatre fois et canonisés le 19 juin 1988 par saint Jean-Paul II. Pour l’Église locale, ils représentent aussi plusieurs autres milliers de personnes tuées durant cette période dans le pays – on estime que leur nombre a atteint entre 130 000 et 300 000 durant les persécutions survenues entre 1745 et 1862.

    140 martyrs issus de la paroisse de Xuan Bang

    Le père Van Hy raconte que les saints Martin Tho et Jean-Baptiste Con, ainsi que trois prêtres et vingt autres laïcs, ont été arrêtés le même jour et tués le 8 novembre 1840 dans la province de Nam Dinh. Les deux saints laïcs ont été béatifiés en 1900. « Ce que nous avons aujourd’hui, cela vient de leur foi et de leur sacrifice, et nous sommes les fruits issus de nos martyrs. Nous sommes appelés à entretenir ce trésor de foi en témoignant des valeurs chrétiennes dans notre vie quotidienne et en les transmettant aux jeunes générations », demande le prêtre.

    Il ajoute que le sang des martyrs deviendrait vain si tous les habitants ignoraient leur foi. Il précise que la paroisse, qui compte 140 martyrs dont Martin Tho, Jean-Baptiste Con et quatre prêtres, est celle qui compte le plus grand nombre de martyrs dans l’archidiocèse de Hanoï. Les habitants de la région ont commencé à recevoir la Bonne Nouvelle dès le début du XVIIe siècle.

    Avant la messe, des membres de la communauté ont transporté des images des martyrs en procession autour du village, en chantant des hymnes au son des tambours, des gongs et des trompettes. Ils ont aussi assisté à des spectacles culturels évoquant la vie, le service et les souffrances des martyrs.

    Le diocèse de Haïphong honore les martyrs du sanctuaire de Hai Duong

    Le jour suivant, Mgr Joseph Vu Van Thien, archevêque de Hanoï, a également confirmé 82 jeunes de l’archidiocèse. À cette occasion, Mgr Thien a déclaré que les saints Tho et Con « sont morts afin d’affirmer que Dieu existe, que l’Église enseigne de bonnes choses et que les chrétiens aiment ce pays ». Il a ajouté que tout le monde peut témoigner, quels que soient l’activité, le métier, la fonction ou l’âge. Il a également souligné que les chrétiens vietnamiens ne sont plus tués à cause de leur foi aujourd’hui, mais qu’ils peuvent témoigner de la Bonne Nouvelle à travers leurs activités quotidiennes. Il a poursuivi en disant que le sacrement de la Confirmation aide à renforcer la foi des fidèles pour qu’ils puissent vivre leur foi en toutes circonstances.

    Le 5 novembre, de nombreux pèlerins ont aussi célébré la fête des martyrs dominicains au sanctuaire des martyrs de Hai Duong, à près de 60 km au sud-est de Hanoï. Mgr Vincent Nguyen Van Ban, évêque de Haïphong, a présidé la messe en présence de plus d’une centaine de prêtres. Mgr Ban a appelé l’assemblée à protéger et entretenir le sanctuaire en faisant des dons en vue d’une nouvelle église en pierre, dont les travaux ont commencé en 2017.

    L’ancienne église a été détruite lors d’un bombardement américain en 1967. De nombreux catholiques et missionnaires ont été exécutés à cause de leur foi sur le site du sanctuaire de Hai Duong. Parmi eux, on compte trois missionnaires espagnols dominicains – Mgr Jeronimo Hermosilla Liem, Mgr Valentino Berrio Ochoa Vinh et le père Pedro Almato Binh –, tués le 1er novembre 1861, et un dominicain vietnamien, frère Joseph Nguyen Duy Khang, tué le 6 décembre de la même année.

    (Avec Ucanews)

  • Le wokisme : un "fantasme de la droite conservatrice". Vraiment ?

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    D'Aymeric de Lamotte en contribution externe sur le site de La Libre:

    "Le wokisme est la purge culturelle en cours"

    Réponse à l’opinion de Margherita Romengo publiée sous le titre "Quand la droite conservatrice fabrique le wokisme".

    Une chronique "J’assume !" d’Aymeric de Lamotte, avocat et Directeur général adjoint de l’Institut Thomas More.

    Dans une chronique parue le mois dernier consacrée au wokisme, Margherita Romengo écrivait en substance que ce nouveau phénomène serait un fantasme de la “droite conservatrice” — l’expression est répétée à sept reprises dans un texte de trente lignes sans n’être jamais définie. Sa pensée reflète celle de la gauche francophone belge. Quant à la France, nous ignorions que le centre où l’on pourrait placer Emmanuel Macron — “Je suis contre la woke culture”, a-t-il dit —, en passant par l’intégralité de la gauche universaliste — dont Caroline Fourest fait partie, n’en déplaise à Madame Romengo —, jusqu’au communiste Fabien Roussel appartenait à cette fameuse “droite conservatrice”. Ils seront ravis de l’apprendre.

    Certes, il s’agit d’un concept théorique nouveau, protéiforme, en mouvement, parfois invoqué à tort ou à travers, que les intellectuels sont en train de scruter un sourcil froncé l’autre interrogatif, mais il n’empêche qu’il existe bel et bien et qu’il sévit quotidiennement. Il est un dérivé du mot “woke” qui signifie “éveillé” en anglais. Il peut être défini comme une vaste entreprise de déconstruction et de destruction de tous nos référents occidentaux (histoire, langue, repères anthropologiques et civilisationnels), qui pointe du doigt systématiquement le même coupable prédésigné : l’homme blanc hétérosexuel occidental. Le wokisme se ramifie en plusieurs concepts : théorie du genre, décolonialisme, islamo-gauchisme, racialisme, écriture inclusive, antispécisme, culture de la censure et de l’intimidation, etc. Ces concepts servent une idéologie que l’on pourrait qualifier de “néoprogressisme”, qui s’affranchit dangereusement de la réalité.

    Quelle est cette tendance, si ce n’est du wokisme, qui consiste à préférer systématiquement le mot genre au mot sexe, jusqu’à vouloir supprimer ce dernier du Code civil comme le plaide à demi-mot Sarah Schlitz, secrétaire d’État fédéral chargé de l’Égalité des genres avec la complicité d’Alexander De Croo ? Un Petit guide pour une écriture respectueuse du genre, distribué récemment par le gouvernement fédéral conseille à l’administration de ne plus débuter ses courriers par Madame ou Monsieur. Quelle est cette attitude, si ce n’est du wokisme, assumée par la présidente de Disney, Karey Burke, qui consiste à considérer la transidentité chez les mineurs comme une avancée sociétale et qui pousse chaque enfant à s’interroger sur la pertinence du sexe qu’il a reçu à la naissance ? Est-ce que la gauche pense sérieusement que l’ostracisation de J.K. Rowling (elle n’a pas été invitée aux vingt ans d’Harry Potter, sa propre création) et les menaces de mort qu’elle reçoit parce qu’elle a ironisé sur le fait que “les personnes qui ont leurs règles” appartenaient sans doute au sexe féminin est un fantasme de la “droite conservatrice” ?

    Le wokisme s’exprime aussi par la pensée décoloniale ardemment défendue par Thomas Dermine, secrétaire d’État fédéral chargé de la Politique scientifique. Celle-ci n’opère pas un rééquilibrage fécond entre les apports européens et africains, mais s’échine plutôt à rejeter aveuglément — même à diaboliser — les premiers au profit des seconds. La justice l’a reconnu en condamnant récemment l’État belge, car il était impensable pour le Musée royal de l’Afrique centrale de relater simplement et justement un sauvetage héroïque des soldats belges en République Démocratique du Congo. En 2021, la sociologue française Nathalie Heinich a publié un tract aux éditions Gallimard, intitulé Ce que le militantisme fait à la recherche, qui montre bien que la neutralité axiologique — posture méthodologique essentielle dans un cadre scientifique — ne guide plus les chercheurs dans leur travail.

    Vivons-nous dans le même monde que nos néoprogressistes ? Ne voient-ils pas, comme nous, le pistolet braqué sur la tempe de celui dont la marche s’apprête à dévier du chemin goudronné par la doxa ambiante ? N’ont-ils pas assisté, comme nous, au spectacle macabre de ces réputations broyées par les meutes d’aristarques auto-proclamés ? Oseraient-ils aller dire aux collègues enseignants de Samuel Paty à qui l’on prie — encore maintenant, après la décapitation — de “ne pas faire de vagues”, que le wokisme est un fantasme ? Car, oui, la tyrannie des minorités est l’une de ses chevilles ouvrières. Margherita Romengo mentionne “la justice sociale” comme remède à la situation ; peut-être, mais pas n’importe laquelle de justice sociale, car c’est trop souvent par l’utilisation de cette notion que l’individu se victimise et que le corps social se fragmente davantage.

  • Est-ce maintenant que vient le “dernier pape” des persécutions de la fin ?

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    De la Revue Cardinalis via le site Riposte Catholique :

    L'”Antéchrist” aurait-il déjà pris pied ?

  • Liturgie 24 : Au XX° s, les artisans du mouvement liturgique avant le Concile Vatican II (Denis Crouan)

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    Liturgie 24 : Au XX° s, les artisans du mouvement liturgique avant le Concile Vatican II (49 mn) 

    https://youtu.be/Ri4oGItyTfU   

    Le Docteur Crouan rappelle que le « mouvement liturgique » amorcé au XIXe siècle ne se limite pas aux travaux de Dom Guéranger osb ou aux déclarations des papes. Ce serait insuffisant. Pour porter des fruits, il faut que les principes énoncés par ces grandes figures puissent trouver des applications concrètes dans les paroisses, chez les fidèles. Plusieurs personnages de grande importance méritent d’être cités en raison du rôle qu’ils vont jouer dont Dom Odon Casel osb (1886-1948), le chanoine régulier autrichien Pius Parsch (1884-1954), Dom Lambert Beauduin osb (1873-1960) et le Père Romano Guardini (1885-1968) qui décrit plusieurs déviations possibles de la liturgie. 

    A la veille de Vatican II, la recherche historique a fait de grands progrès et a permis de découvrir et d’étudier de nombreux documents qui étaient ignorés jusqu’ici. Mais, bien avant le Concile, on voit apparaître les premiers signes d’une volonté de se couper liturgiquement de ce que veut l’Eglise. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Les 38 bienheureux martyrs albanais, victimes de la dictature communiste (5 novembre)

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    D'Evangile au Quotidien :

    Le 5 novembre 2016, le cardinal Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, à présidé, à la cathédrale Saint-Étienne de Shköder, en Albanie, la messe de béatification de 38 martyrs de la dictature communiste d'Enver Hoxha, président de l'Albanie durant 40 ans, de 1945 à 1985 .

    Cette béatification des Serviteurs de Dieu, Vinçens Prennushi, archevêque franciscain de Durrës et primat d'Albanie, mort sous la torture le 19 mars 1949, et de ses 37 compagnons, tués entre 1945 et 1974, marque une étape importante dans la reconstruction spirituelle de ce pays des Balkans, qui a longtemps souffert d'un isolement extrême, et d'une dictature bien plus sévère encore à l'égard des religions que celles des autres nations d'Europe centrale et orientale, où les Églises parvinrent parfois à jouer, dans la mesure du faible espace de liberté qui leur restait, un rôle de contre-pouvoir.
    Outre Mgr Prennushi, un autre évêque, Mgr Frano Gjini, des prêtres diocésains, des religieux franciscains et jésuites, un séminariste, une aspirante de 22 ans et trois laïcs figurent parmi les martyrs reconnus.

    À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un régime communiste fermé au monde s'est implanté en Albanie, proclamée en 1967 par Enver Hoxha « premier État athée du monde ». En tant que Primat d'Albanie, Mgr Prennushi avait refusé à Hoxha de créer une Église albanaise distincte de Rome. Torturé, il est mort en prison le 19 mars 1949. Au total, sept évêques, 111 prêtres, 10 séminaristes et 8 religieuses sont morts en détention ou ont été exécutés entre 1945 et 1985. Dans le même temps, 1820 lieux de culte catholiques, orthodoxes et musulmans ont été détruits. Les lieux de culte qui restaient ont été affectés à d'autres usages.

    Lors de sa visite en Albanie, le 21 septembre 2014, le pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) avait rendu hommage à la résistance catholique, visiblement ému par le témoignage d'une religieuse et d'un prêtre octogénaires ayant survécu à des décennies de persécutions. Pour l'occasion, il avait délaissé le texte préparé pour confier sa consternation devant l'ampleur des persécutions antireligieuses sous le régime de Enver Hoxha. « Comment ont-ils pu résister ? », s'était-il interrogé à propos des martyrs. Ce prêtre qui avait témoigné devant le Pape, le père Ernest Simoni (né le 18 octobre 1928 à Troshan – municipalité de Blinisht, en Albanie –), est un prêtre franciscain albanais. Emprisonné et réduit aux travaux forcés par les autorités communistes entre 1963 et 1981, il a été créé cardinal lors du consistoire, convoqué par le pape François en clôture de l'Année sainte de la Miséricorde, le 19 novembre 2016.

    Après les premières élections présidentielles démocratiques d'Albanie en 1992, une nouvelle constitution paraît en 1998, garantissant les libertés individuelles, dont la liberté religieuse. L'archidiocèse de Tirana-Durrës retrouve un archevêque, le siège ayant été vacant depuis la mort de Mgr Prennushi. Dans le même temps, les lieux de cultes rouvrent et les mouvements religieux sont autorisés à se développer.

    Le 10 novembre 2002, l'Archidiocèse de Shkodër-Pult introduit la cause en béatification et canonisation des trente-huit victimes de la persécution religieuse. Représentative de la reconstruction religieuse en Albanie, cette cause est soutenue par le pape François, notamment lors de sa visite apostolique du 21 septembre 2014. Pour l'occasion, les portraits des trente-huit serviteurs de Dieu sont exposés tout le long d'un boulevard qui leur est consacré, à Tirana. Le Saint-Père ne manqua pas de leur rendre hommage tout au long de ce voyage.

    Le 26 avril 2016, après trois ans d'étude auprès de la Congrégation pour la cause des saints, le pape François reconnaît qu'ils sont morts en haine de la foi, leur attribuant le titre de martyrs. La cérémonie de béatification s'est tenue le 5 novembre 2016 à Shkodër, en Albanie, et a été célébrée par le cardinal Angelo Amato, représentant du pape pour cette occasion.

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  • RDC : Avec « L’Empire du silence », deux soirées pour dénoncer l’impunité autour du martyre du peuple congolais

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    Lu dans la « Libre Afrique » :

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    « Le dernier film du cinéaste belge Thierry Michel est au cœur de deux soirées spéciales : l’une ce mercredi à 20h25 sur La Une RTBF et l’autre, le 14 novembre à Bozar (Bruxelles).

    Ni repos, ni répit. Depuis près de 25 ans, des hordes de belligérants s’abattent par vagues successives sur le territoire congolais. Dans l’Est de la RDC particulièrement, la population est soumise à une insécurité permanente. Ce martyre silencieux est au cœur du dernier film de Thierry Michel.

    En trente ans de voyage au Congo, le cinéaste a accumulé une somme de témoignages, d’images d’archives et d’analyses sur le pays-continent dont le destin fut longtemps lié à la Belgique. Dans L’Empire du silence, le réalisateur belge dénonce le chaos en cours au Congo et l’insoutenable impunité de ses auteurs. Depuis plus de vingt ans, les effets dévastateurs de la guerre s’y sont étendus sans que jamais ses instigateurs nationaux et internationaux ne soient inquiétés. C’est contre cette impunité que s’érige le film relayant notamment la voix du prix Nobel de la paix congolais, le Dr Denis Mukwege.

    Le Congo face à l’appétit du Rwanda et de l’Ouganda

    La première vertu de L’Empire du silence*** est sa formidable clarté. Même un public néophyte, qui ne connaîtrait rien des méandres de l’histoire congolaise, y retrouvera son chemin. De 1990 à nos jours, le cinéaste retrace le tragique destin d’une population soumise aux exactions sans fin des innombrables factions rebelles et troupes en présence depuis plus de vingt ans sur son territoire. Singulièrement depuis 1994 et le déclenchement du génocide des Tutsis dans le Rwanda voisin, entraînant l’exode de centaines de milliers de Hutus rwandais sur les terres congolaises.

    Le cinéaste croise les témoignages d’officiels de nationalités multiples ayant œuvré au sein des Nations Unies et du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), mais aussi de civils et témoins (journalistes et responsables de la Croix Rouge congolais) pris en étau dans les territoires de l’Est du Congo convoités pour leur incroyable richesse géologique. Il met ainsi en lumière les mécanismes prédateurs qui maintiennent la population dans la terreur et ont permis à d’anciens chefs de guerre de se frayer un chemin jusqu’aux postes les plus élevés de l’armée régulière congolaise. Car si les troupes étrangères, principalement rwandaises et ougandaises, sont responsables d’attaques, pillages et actes de barbarie par milliers sur le territoire de la RDC, les troupes gouvernementales et groupes armés congolais ont également commis d’innombrables crimes de guerre en Ituri, dans le Kivu et au Kasaï.

    Le film cite souvent le rapport Mapping, réalisé en 2010, documentant plus de 600 violations, les plus graves, des droits de l’Homme et du droit international commises en RDC entre mars 1993 et juin 2003. Un rapport qui, à ce jour, est toujours « resté enfoui dans un tiroir » de l’Onu.

    Parcours de cinéma, de Charleroi à Kinshasa

    Thierry Michel connaît bien le pays pour l’avoir arpenté en long et en large depuis Le Cycle du serpent (1992) en passant par Mobutu Roi du Zaïre (1999) jusqu’à son avant-dernier film sur le Docteur Denis Mukwege rebaptisé L’homme qui répare les femmes (2015). C’est dans le sillage du combat du célèbre médecin et prix Nobel de la paix 2018 que s’inscrit L’Empire du Silence***.

    Ce onzième film, réalisé au Congo par Thierry Michel, prend la forme d’un plaidoyer en faveur de la justice transitionnelle afin que soient jugés les responsables de crimes de guerre et reconnu le droit des victimes. Il pointe le silence international, l’inaction des autorités congolaises et la complicité de nombreuses compagnies étrangères exploitant les précieux minerais congolais. Après sa présentation dans divers festivals et au cours d’une tournée au Congo organisée fin août – début septembre à Kinshasa, Bukavu, Goma et Kisangani, le film sera visible ce mercredi à 20h25 sur La Une. Sa diffusion sera suivie d’un débat à 22h15. Dans la foulée (23h25), on pourra également revoir un autre film de Thierry Michel, Enfants du hasard, tourné dans sa région natale.

    Cette soirée préfigure la participation du cinéaste aux Grandes conférences catholiques le 14 novembre à Bozar. Soirée au cours de laquelle sera retracé son parcours, de Charleroi à Kinshasa, en passant par le Brésil et l’Iran.

    Karin Tshidimba »

    Ref. RDC : Avec « L’Empire du silence », deux soirées pour dénoncer l’impunité autour du martyre du peuple congolais

    ...Dans une éternelle série na balokuta, de poker menteurs : nationale, transfrontalière et internationale, entretenant  un imbroglio dont on n’aperçoit hélàs pas la fin (JPSC).