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Histoire - Page 85

  • Les paras belges en RDC : quand les révisionnistes réécrivent l’histoire au Musée de Tervueren

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    Lu sur le site web de « La Libre Afrique » :

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    Sept associations représentant d’anciens para-commandos et officiers ayant servi en Afrique se sont déclarées jeudi « particulièrement choquées » par la nouvelle présentation d’une des seize sculptures ornant la grande rotonde du Musée royal d’Afrique centrale (MRAC, alias AfricaMuseum) à Tervueren. Il s’agit de la sculpture « La Belgique apportant la sécurité au Congo » d’Arsène Matton représentant la Belgique protégeant dans les plis de son drapeau un homme et un enfant endormi. A cette statue, comme aux quinze autres, est maintenant superposé un voile semi-transparent sur lequel est imprimée une image post-coloniale censée créer « un choc visuel et sémantique, permettant une lecture nouvelle d’un lourd patrimoine ».

    L’image superposée à la statue représente un militaire en arme et est explicitée par le texte « Un para-commando belge à Stanleyville en 1964, lors de l’écrasement des rebelles Simba. L’indépendance formelle du Congo en 1960 est loin d’avoir sonné le glas des interventions étrangères ».

    C’est cette première phrase qui parait « particulièrement tendancieuse et offusquante », affirment sept associations dans une lettre ouverte adressée mercredi au directeur général du MRAC, Guido Gryseels, avec copie à la Première ministre Sophie Wilmès.

    Selon les signataires, cette phrase porte « atteinte à l’honneur des para-commandos belges de l’époque, pour la plupart de jeunes miliciens, soit l’émanation de la Nation ».

    La lettre ouverte rappelle que l’intervention des para-commandos belges au Congo – les opérations américano-belges « Dragon rouge » et « Dragon noir » qui ont permis de libérer des centaines d’otages aux mains de rebelles dans une large zone du Congo ex-belge, dont Stanleyville (aujourd’hui Kisangani) et Paulis (désormais Isiro) – s’est faite en plein accord entre les gouvernements belge et congolais. « Il s’agissait d’une opération humanitaire visant à sauver les otages aux mains des rebelles et dépourvue de tout objectif militaire. »

    Cette intervention humanitaire a permis de libérer 2.375 otages, alors que certains venaient d’être exécutés, et que malheureusement d’autres le seront encore par la suite.

    « C’est pour ces raisons, dont la vérité historique ne peut être mise en doute, que nous vous demandons de supprimer texte et image actuels de la statue +la Belgique apportant la sécurité au Congo+ », soulignent les associations, dont l’Amicale nationale para-commando.

    « Nous ne pouvons en aucun cas admettre que l’honneur de nos soldats dont beaucoup sont encore en vie et à qui feu le Roi Baudouin avait tenu à rendre un vibrant hommage, puisse être bafoué par un établissement scientifique fédéral », conclut la lettre.

    Ref.Les ex-para-commandos mécontents de changements à une statue du Musée de Tervueren 

    Alexandre Dumas violait allégrement l’histoire, sûr de lui faire de beaux enfants. Quand la politique se mêle à la science ce l’est moins :  de quels monstres va donc accoucher la commission parlementaire et ses commis scientifiques chargés de « réécrire » celle du Congo pour satisfaire l'idéologie anticoloniale ?

    Selon « La Libre Belgique » du vendredi 17 juillet, cette Commission, à peine instituée, a connu des premiers pas difficiles : « après un début marqué par un consensus général, la réalité a vite repris le dessus au moment de trancher certaines questions. Ainsi, l’épineuse question des experts chargés de réaliser un premier rapport n’a pas tardé à prendre une tournure politique, chacun accusant l’autre de mettre en avant des spécialistes de son bord ».

    Le député CDH Georges Dallemagne (membre de la commission sans voix délibérative) a exprimé sa crainte que le débat ne réduise le Congo aux membres de la diaspora émigrée et prenne finalement une tournure belgo-belge « alors que l’objectif initial est de tendre la main et de parvenir à une mémoire partagée ».

    Ces clivages ont surpris l’écolo Simon Moutquin dont le groupe politique assure (au titre de son expérience coloniale?) la présidence de cette commission. Mais sûrement pas Georges Dallemagne, qui, sauf erreur, est né au Congo. Sur la liste des membres de cette curieuse commission  il est vrai qu’on trouve aussi le député CD&V Jan Briers (jr), ancien directeur du Festival des Flandres, sans doute choisi pour son expérience du monde musical: il est bien connu qu’un peu de musique adoucit les mœurs.

    La palabre devrait s'échelonner tout au long de l'année à venir: pour reconnaître les responsabilités des uns et des autres et partager une mémoire belgo-congolaise réconciliée, vraiment ? 

    JPSC

  • « vérité et réconciliation » belgo-congolaise : déboulonner le mythe de Lumumba

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    Vérité et réconciliation 70fcb77e6349f4467edd7227baa73222-1593630026.jpgLa Belgique, pays du surréalisme, s’apprête à instruire elle-même, au sein de son propre Parlement, un « procès » de la colonisation qu’elle a réalisée au Congo mais aussi au Ruanda-Urundi. Pour être équitable, il ne faudrait pas exclure de cette instruction la responsabilité des acteurs politiques indigènes eux-mêmes dans le drame qui conduisit à une décolonisation ratée dont les effets se font encore sentir de nos jours.

    A cet égard, le comportement d’un Patrice Lumumba reste emblématique comme le montre l’analyse lucide de l’Union Royale Belge des Pays d’Outre-Mer :

    « PATRICE LUMUMBA (1925 - 1961)

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    Hypothèses et controverses: d'abord, qu'était-il en réalité, Jefferson ou Savonarole?

    Il naquit en 1925 à Katako-Kombe parmi les Batetela, tribu belliqueuse qui, sous la conduite de Ngongo Lutete, allié de Tippo Tip, s'étaient distingués aux côtés des Arabisés contre les troupes anti-esclavagistes de Léopold Il. Ils menaient leurs razzias du Maniema et au Sankuru avant d'être arrêtés par les Belges. Sa haine de la Belgique, plutôt exceptionnelle parmi les hommes politiques congolais, aurait-elle été atavique?

    On le retrouve aux études dans des missions catholiques, protestantes ensuite. Chez ces derniers, il se serait surtout intéressé aux œuvres de Sartre et de Karl Marx. Dégagé de la férule de ses maîtres, il se laissera séduire par le Ministre des Colonies, le libéral Buisseret, à une époque où les partis politiques belges multipliaient sourires et bonnes paroles devant ceux des Congolais qu'ils estimaient les plus "valables" pour les représenter en Afrique. Le futur héros national bénéficia donc d'un séjour en Belgique aux frais de la princesse, parée de bleu pour la circonstance. Plus tard, sans davantage d'états d'âme, le voilà à Accra, se ralliant à Nkrumah et à son nationalisme panafricain quelque peu teinté de rouge.

    Une girouette politique? Ses partisans le nient. Donnons leur raison sur ce point. Leur leader semble bien avoir été un nationaliste naïf, sincère et exalté, mais maladroit et sans scrupules, utilisant toutes les opportunités pour faire avancer sa cause. La fin justifie les moyens? Oui, jusqu'à détourner les fonds déposés par ses compatriotes à la Poste de Stanleyville?

    Condamné pour ce motif à un an et demi de prison après onze ans de services dans l'administration, ses partisans le présentent plutôt comme la victime d'une répression colonialiste dirigée contre le rédacteur d'articles et de discours démagogiques dans lesquels il excellait déjà.

    A sa sortie de prison, ses talents persuasifs sont rapidement récupérés par une brasserie de Léopoldville. Vendant un peu partout dans le pays la bonne bière belge et des discours enflammés contre la Belgique il devient le très populaire fondateur du Mouvement National Congolais - le M.N.C./Lumumba, ainsi dénommé pour le distinguer d'un autre M.N.C., créé peu après par un rival, Kalonji. A l'époque, en effet, les partis politiques foisonnaient de toutes parts, dans la perspective d'une indépendance pas encore annoncée, mais que l'on devinait proche.

    Le parti de Lumumba constituait cependant le seul à afficher une vocation nationale unitariste, les autres se satisfaisant d'une assise ethnique locale. Ce fut là que se dessina la ligne de fracture avec son principal concurrent, Kasa Vubu, Président de l'Abako, l'Alliance des Bakongo, plutôt fédéraliste.

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  • Sainte-Sophie : le chagrin et la consternation du Conseil oecuménique des Eglises

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    D'Ara Toranian sur le site de Nouvelles d'Arménie Magazine

    Sainte-Sophie : « Chagrin et consternation » du Conseil oecuménique des Eglises

    11 juillet 2020

    Le Conseil oecuménique des Eglises, qui réunit environ 350 églises chrétiennes, notamment protestantes et orthodoxes, a exprimé samedi son « chagrin et consternation » après la décision des autorités turques de transformer l’ex-basilique Sainte-Sophie d’Istanbul de musée en mosquée. Le secrétaire général par intérim du Conseil, le professeur Ioan Sauca, a fait part de cette réaction dans une lettre au président turc Recep Tayyip Erdogan, publiée sur le site de l’organisation basée à Genève et qui rassemble environ 500 millions de croyants. L’Eglise catholique n’en fait pas partie, mais collabore avec le Conseil sur certains dossiers.

    Depuis 1934 - date de la transformation du temple en musée - Sainte-Sophie "a été un lieu d’ouverture, de rencontres et d’inspiration pour les gens de toutes les nations et toutes les religions", écrit M. Sauca, membre de l’Eglise orthodoxe roumaine, à M. Erdogan. C’était là une belle preuve de « l’attachement de la Turquie à la laïcité » et de son « désir de laisser derrière elle les conflits du passé », poursuit-il. Il reproche à M. Erdogan d’avoir "inversé ce signe positif de l’ouverture de la Turquie pour en faire un signe d’exclusion et de division". En outre, cette décision risque d’encourager "les ambitions d’autres groupes, ailleurs, qui cherchent à modifier le statu quo et promouvoir le renouvellement de divisions entre les communautés religieuses", avertit-il.

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé vendredi que l’ex-basilique byzantine de l’ancienne Constantinople serait ouverte aux prières musulmanes en tant que mosquée le vendredi 24 juillet, tout en restant ouverte aux visiteurs. Convertie en mosquée après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, elle a été transformée en musée par le dirigeant de la jeune République turque, Mustafa Kemal, soucieux de « l’offrir à l’humanité ». Cette décision du président Erdogan a provoqué condamnations et regrets en Grèce, France, Russie, Etats-Unis mais également à l’Unesco, qui avait classé Sainte-Sophie au patrimoine mondial.

    Lire : Jean-François Colosimo: «Ne laissons pas Erdogan transformer la basilique Sainte-Sophie en mosquée!» (Le Figaro)

  • Erdogan rétablit le culte musulman dans la basilique Sainte-Sophie

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    De franceinfo Culture :

    Turquie : le président Erdogan redonne à Sainte-Sophie son statut de mosquée, l'Unesco exprime ses "vifs regrets"

    Après une décision de justice invalidant le statut de musée de l'ex-basilique, Recep Tayyip Erdogan a annoncé l'ouverture de Sainte-Sophie aux prières muslmanes. 

    Erdogan reprend la Basilique Sainte-Sophie pour la convertir en ...

    Basilique dans l'empire Byzantin, mosquée sous le règne Ottoman, Sainte-Sophie est finalement devenue un musée en 1934.

    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a signé, vendredi 10 juillet, un décret rendant à l'ex-basilique Sainte-Sophie d'Istanbul son statut de mosquée, en dépit des inquiétudes exprimées par plusieurs pays ou institutions étrangers. Le décret a été pris une heure à peine après que la plus haute juridiction administrative turque a annulé un autre décret gouvernemental, datant cette fois de 1934 et ayant transformé l'édifice en musée.

    L'Unesco, l'agence de l'ONU en charge de la culture, a annoncé qu'elle "regrettait vivement" la décision des autorités turques, "prise sans dialogue préalable", de "modifier le statut" de ce site classé au patrimoine mondial de l'humanité. Exprimant leur déception, les Etats-Unis ont dit prendre acte "de l'engagement du gouvernement turc de garantir un accès à Sainte-Sophie à tous les visiteurs".

    Une première prière dans deux semaines

    Recep Tayyip Erdogan a annoncé que les premières prières collectives musulmanes auraient lieu le 24 juillet. Le dirigeant conservateur a précisé que l'ex-basilique "resterait ouverte à tous, Turcs et étrangers, musulmans et non-musulmans".

    Plusieurs pays, notamment la Russie et la Grèce, qui suivent de près le sort du patrimoine byzantin en Turquie, ainsi que les Etats-Unis et la France, avaient auparavant mis en garde Ankara contre la transformation de Sainte-Sophie en lieu de culte musulman, une mesure que le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan appellait de ses voeux depuis des années.

    Oeuvre architecturale majeure construite au VIe siècle par les Byzantins, qui y couronnaient leurs empereurs, Sainte-Sophie est un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco et l'une des principales attractions touristiques d'Istanbul. Convertie en mosquée après la prise de Constantinople par les Ottomans au XVe siècle, elle a été transformée en musée en 1934 par le dirigeant de la jeune République turque, Mustafa Kemal, soucieux de "l'offrir à l'humanité".

  • Etats-Unis : l'acharnement des manifestants contre la mémoire de saint Junipero Serra

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    Pour la troisième fois depuis quelques semaines, une statue de saint Junipero Serra a été mise à terre par des manifestants, le 4 juillet à Sacramento.

    Une nouvelle statue de Junipero Serra, missionnaire espagnol en Californie, a été mise à terre, brûlée et martelée durant une manifestation, dans la soirée du 4 juillet, fête de l’Indépendance, face au capitole de l’État de Californie à Sacramento, pendant que certains manifestants sautaient et dansaient sur les débris. Selon le site Catholic News agency, les manifestants ont scandé : « Soulève-toi, mon peuple soulève-toi » lors de sa destruction. Une statue du missionnaire avait déjà été mise à terre le 19 juin dernier à San Francisco.

    → À LIRE. Une statue de saint Junipero Serra déboulonnée à San Francisco

    Junipero Serra, prêtre franciscain espagnol du XVIIIe siècle, canonisé en 2015 par le pape François, est la grande figure missionnaire de Californie. Ce saint fait l’objet de polémiques depuis sa béatification en 1988, opposant ceux qui voient en lui un défenseur des indigènes et ceux qui voient un agent de la colonisation et de la destruction des populations amérindiennes. Cette polémique a repris dans le contexte des manifestations contre les injustices raciales qui agitent les États-Unis depuis plusieurs semaines.

    L’évêque de Sacramento répond

    Dans une déclaration du 5 juillet, l’évêque de Sacramento, Mgr Jaime Soto, a souligné que « les actions de ce groupe voulaient attirer l’attention sur les souvenirs douloureux du passé de la Californie » mais que ces « actes de vandalisme apportent peu dans la construction du futur ».

    « Il est indéniable que les indigènes de Californie ont enduré de grandes souffrances pendant la période coloniale, et qu’ils ont fait face à l’horreur d’un génocide soutenu par l’état naissant de Californie. Cet héritage est un déchirement », reconnaît l’évêque de Sacramento. Mais il ajoute « qu’il est aussi vrai que pendant que le père Serra participait au système colonial, il a dénoncé ces horreurs et a travaillé pour protéger la dignité des Amérindiens ».

    Il défend Junipero Serra ainsi : « La compréhension des efforts du père Serra pour apporter la lumière dans le sombre et amer projet colonial est la difficile tâche de l’histoire. […] La tâche éreintante de rejeter la plaie du racisme ne doit pas être associée à des pillages nocturnes. Le dialogue ne doit pas abdiquer devant le vandalisme. Ces épisodes ne doivent pas non plus nous détourner de notre devoir de justice et de charité sans lequel une meilleure Californie ne pourra être bâtie ».

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  • Quatorze siècles d'Esclavage et de Traite Négrière Arabo-Musulmane

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    De Terre des Hommes :

    14 Siècles d'Esclavage et de Traite Négrière Arabo-Musulmane - HD

    25 mai 2015
     
    1400 ANS d'histoire de l'esclavage en terre d'Islam. Documentaire historique présentant des témoignages de chercheurs Africains spécialistes du monde arabo-musulman et de l'Afrique subsaharienne. Où est aujourd'hui la descendance des millions d'esclaves capturés et déportés en Orient? La castration de l'homme noir était largement mise en oeuvre pour éviter le métissage dans le monde arabo-musulman.
  • RDC: Marcel Yabili, un exercice de critique historique sur le plus grand Fake News actuel

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    Yabili 2 téléchargement (1).jpgAvocat à Lubumbashi, Marcel Yabili est juriste. Il réside de manière permanente et active en RD Congo, depuis 50 ans. Il partage ses témoignages et observations dans de nombreux ouvrages scientifiques, littéraires et artistiques, des articles et des blogs, ainsi qu'un musée familial de la mémoire collective. Après "Vraiment Congo, une tribu", l'auteur raconte les premières années de la RD Congo comme on ne l'a jamais fait :

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    Cliquez ici : Présentation du livre  et là : Lien vers Amazon

    JPSC 

  • Congo : regrettables... les regrets du roi Philippe ?

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    De l'historien spécialisé en histoire de l'Afrique Bernard Lugan, sur son blog :

    2 juillet 2020

    Congo : les regrettables « regrets » du roi des Belges

    Le mardi 30 juin 2020, pliant à son tour sous l’air du temps, le roi des Belges a présenté « ses plus profonds regrets pour les blessures infligées lors de la période coloniale belge au Congo ». Des « regrets » qui n’avaient pas lieu d’être. Pour au moins quatre  raisons principales : 

    1) En 1885 quand fut internationalement reconnu l’État indépendant du Congo (EIC), les esclavagistes zanzibarites dépeuplaient tout l’est du pays. Ayant largement franchi le fleuve Congo, ils étaient présents le long de la Lualaba, de l’Uélé, dans le bassin de la Lomami, un des affluents majeurs du Congo, et ils avaient quasiment atteint la rivière Mongala.

    Dans cette immense région, de 1890 à 1896, au péril de leur vie, de courageux belges menèrent la « campagne antiesclavagiste ». Au lieu de lassantes et injustifiables excuses, c’est tout au contraire la mémoire de ces hommes que le roi des Belges devrait célébrer. Parmi eux, les capitaines Francis Dhanis, Oscar Michaux, van Kerckhoven, Pierre Ponthier, Alphonse Jacques, Cyriaque Gillain, Louis Napoléon Chaltin, Nicolas Tobback et bien d’autres. Pour avoir voulu arracher les malheureux noirs aux esclavagistes musulmans venus de Zanzibar et de la péninsule arabe, Arthur Hodister et ses compagnons ainsi que le lieutenant Joseph Lippens et le sergent Henri De Bruyne furent massacrés. Les deux derniers eurent auparavant  les mains et les pieds coupés par les esclavagistes. Leurs statues vont-elles être déboulonnées ? Probablement, tant l’ethno-masochisme des Européens semble être sans limites.

    2) Dans le Congo belge les services publics fonctionnaient et des voies de communication avaient été créées à partir du néant, tant pour ce qui était de la navigation fluviale, que des voies ferrées, des aérodromes ou des ports. Quant au réseau routier, il était exceptionnellement dense, des pistes parfaitement entretenues permettant de traverser le pays d’ouest en est et du nord au sud en toutes saisons. Après l’indépendance, ces voies de communication disparurent, littéralement « mangées » par la brousse ou la forêt.

    3) La Belgique n’a pas pillé le Congo. Et pourtant, cette colonie fut une de celles dans lesquelles  les profits  furent les plus importants. Mais, à partir de 1908, les impôts payés par les consortiums et les privés furent en totalité investis sur place.  Le Congo belge pouvait donc subvenir à ses besoins, le plan de développement décennal ainsi que les investissements étant financés par les recettes locales tirées de l’impôt des grandes sociétés.

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  • Le linceul de Turin : un signe pour notre génération

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    "Le Linceul de Turin, un signe pour notre génération", une production CapMissio / linceulturin.net

    Découvrez l'énigme du Linceul sur https://www.linceulturin.net, le site consacré au Linceul réalisé en collaboration avec le Père René-Luc. Passionné du Linceul depuis de nombreuses années, il nous donne dans cette vidéo un exposé très pédagogique en 5 parties et nous explique pourquoi le linceul est un signe fort pour notre génération.

    https://www.linceulturin.net

    https://www.capmissio.com

  • Colbert et le "code noir"; qu'en est-il historiquement ?

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    Qu’était réellement Le Code noir ?

    Deux publications à consulter :

    Colbert et le Code noir, la vérité historique par Jean-Christian Petitfils

    Qu'était réellement le Code noir ? par Philippe Pichot-Bravard

  • L’histoire du Congo Belge (15 novembre 1908-30 juin 1960) vue par les coloniaux

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    La décolonisation du Congo, précipitée en 18 mois (janvier 1959 – juin 1960), pose la question de la responsabilité de l’autorité métropolitaine dans un échec dramatique dont le Congo ne s’est pas encore relevé soixante ans plus tard. La Commission parlementaire belge curieusement chargée d’enquêter sur l’histoire de la colonisation aura-t-elle la décence de ne pas éluder cet aspect du dossier ? La parole est ici aux sans voix perdus dans le charivari qui se déroule présentement sous nos yeux :

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    A - Comment l'Etat Indépendant du Congo devint une colonie belge

     L'Etat Indépendant du Congo vécut vingt-trois ans. En 1908, il devenait une possession coloniale belge. Comment expliquer cette transformation d'un Etat en une Colonie? Elle ne se fit pas à l'improviste; elle ne fut pas non plus, comme on pourrait le croire, uniquement le résultat des campagnes menées contre le régime léopoldien.

    En fait, l'annexion du Congo par la Belgique représente l'aboutissement d'un long travail de préparation: elle trouve son origine à la fois dans la volonté du Souverain, dans l'aide financière capitale que la Belgique avait en une période difficile apportée à l'Etat, et dans la conscience de plus en plus grande que le peuple belge prenait, au début de ce siècle, de ses responsabilités devant l’œuvre africaine.

    Une succession d'événements marque les étapes qui préparèrent cette annexion.

     Leur point de départ se trouve en 1889: cette année, Léopold Il avait fait un testament dans lequel il déclarait «léguer et transmettre après sa mort, à la Belgique, tous ses droits souverains sur l'Etat Indépendant du Congo». L'année suivante, la convention du 5 juillet 1890 faisait faire à la Belgique un nouveau pas en avant. Par cette convention, l'Etat Belge avait consenti à l'Etat Indépendant du Congo un prêt important de vingt-cinq millions de francs; en contrepartie de cette aide, il avait reçu une option qui lui permettait, au bout de dix ans, de s'annexer le territoire du Congo. Cette annexion possible n'allait pas sans conditions, notamment celle d'éteindre par voie de confusion la dette contractée.

    Une nouvelle étape fut atteinte en 1901. En effet, à ce moment, la convention de 1890 venait à échéance et la Belgique pouvait exercer son option. Déjà une proposition d'annexion était déposée au Parlement, lorsque Léopold Il, tout en confirmant son testament et en réaffirmant le droit de la Belgique, demanda de surseoir à l'annexion jusqu'au moment où le Congo serait tout à fait productif.

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  • Vatican II : Mgr Vigano bientôt schismatique ?

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    L’archevêque Viganò au bord du schisme.  La leçon non entendue de Benoît XVI

    En 2019, Benoît XVI l’avait promu nonce apostolique aux États-Unis.  Mais il y a neuf ans, le doux pape théologien ne pouvait certainement pas s’imaginer que l’archevêque Carlo Maria Viganò – retourné à la vie privée depuis 2016 mais certes pas au silence – l’aurait aujourd’hui accusé d’avoir « trompé » l’Église toute entière en faisant croire que le Concile Vatican II était exempt d’hérésies et qu’il fallait donc le lire en continuité parfaite avec la vraie doctrine de toujours.

    Car voilà jusqu’où Viganò n’a pas hésité à aller dernièrement en décochant une volée ininterrompue de dénonciation des hérésies de l’Église de ces dernières décennies, avec à la racine de tous les maux le Concile, encore dernièrement dans un question-réponse avec Phil Lawler, le directeur de CatholicCulture.org

    Attention : non pas le Concile mal interprété mais le Concile en tant que tel et en bloc.  Lors de ses dernières interventions publiques, en effet, Viganò a même rejeté, en les qualifiant de trop timorées et même de vaines, les tentatives de certains d’apporter quelques « corriger » le Concile Vatican II ça et là, au niveau des textes qui sont à ses yeux les plus ouvertement hérétiques, tels que la déclaration « Dignitatis humanae » sur la liberté religieuse.  Parce ce qu’il faut faire une fois pour toutes – a-t-il enjoint – c’est « de le laisser tomber ‘en bloc’ et de l’oublier ».

    Naturellement, non sans « bouter hors du Temple » dans le même temps toutes les autorités de l’Église qui, reconnues coupables de cette tromperie et « invitées à s’amender » ne se raviseraient pas.

    Selon Viganò´, ce qui a dénaturé l’Église depuis le Concile, c’est une sorte de « religion universelle que la Maçonnerie a été la première à concevoir ».  Et dont le bras politique serait ce « gouvernement mondial au-dessus de tout contrôle » que cherchent à obtenir des puissances « sans nom ni visage » qui manipulent aujourd’hui même la pandémie du coronavirus pour servir leurs propres intérêts.

    Le 8 mai dernier, une pétition de Viganó à lutter contre ce « Nouvel Ordre Mondial » menaçant a même été signée imprudemment par les cardinaux Gerhard Müller et Joseph Zen Zekiun.

    De plus, la lettre ouverte ultérieure adressée par Viganó à Donald Trump – qu’il considère comme un guerrier de la lumière contre le pouvoir des ténèbres à l’œuvre aussi bien au sein du « deep state » que dans la « deep Church » – a reçu un accueil enthousiaste du président des États-Unis en personne, dans un tweet devenu viral.

    Mais pour en revenir à l’acte d’accusation téméraire de Viganò contre Benoît XVI pour ses « tentatives infructueuses de corriger des excès conciliaires en invoquant l’herméneutique de la continuité », il convient de donner la parole à l’accusé lui-même.

    L’herméneutique de la continuité – ou plus exactement : « l’herméneutique de la réforme, du renouvellement dans la continuité de l’unique sujet-Église » – est en effet la clé de voûte de l’interprétation que Benoît XVI a donnée du Concile Vatican II, dans son mémorable discours à la Curie vaticane la veille de Noël de l’année 2005, la première année de son pontificat.

    C’est un discours qu’il faut absolument relire dans son entièreté :

    > “Messieurs les Cardinaux, vénérés frères…”

    Mais voici dans les grandes lignes comment le pape Joseph Ratzinger a développé son exégèse du Concile Vatican II.

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