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Histoire - Page 85

  • Faire mémoire des victimes des Khmers rouges

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/CAMBODGE - Le souvenir des victimes des Khmers rouges, une occasion pour faire mémoire des martyrs cambodgiens

    20 mai 2020

     

    Phnom Penh (Agence Fides) - « Nous nous souvenons aujourd'hui des victimes et des souffrances qui ont été perpétrées au cours du régime génocidaire des Khmers rouges. Nous nous souvenons aussi de nos martyrs et nous prions pour la paix, le dialogue et la réconciliation, au Cambodge et dans le monde ». Tel est le message envoyé à l'Agence Fides par S.Exc. Mgr Olivier Schmitthaeusler, M.E.P, Vicaire apostolique de Phnom Penh, alors qu'en ce 20 mai est célébrée au Cambodge la Journée de commémoration des massacres perpétrés par les Khmers rouges et par le régime de Pol Pot. Les cambodgiens la qualifient de Journée de la colère et souvent, en différents lieux, on assiste à des reconstructions ou à des représentations dans le cadre desquelles des étudiants en noir recréent les vexations infligées dans les célèbres camps de massacre.

    Cependant, l'Eglise veut s'en souvenir et la célébrer en tant que Journée de la Mémoire, des Martyrs et de la Réconciliation, plutôt que de mettre l'accent sur des sentiments tels que la colère et la vengeance. Mgr Schmitthaeusler explique à Fides : « Cette année, nous célébrons le 45ème anniversaire de l'ordination épiscopale du premier Evêque cambodgien, S.Exc. Mgr Joseph Chhmar Salas, consacré en secret par S.Exc. Mgr Yves Ramousse, le 14 avril 1975, alors que l'église Notre-Dame de Phnom Penh était bombardée. Le 17 avril 1975, les Khmers rouges entrèrent dans la capitale et toute la population s'enfuit ou fut évacuée. Mgr Chhmar Salas fut porté dans le nord-est du pays, à Tangkauk, où il mourut en 1977. Il a été le premier de notre liste de 14 martyrs dont la cause de béatification est en cours depuis le 15 mai 2015 ».

    Le Vicaire apostolique ajoute : « Cette année, nous célébrons en outre le XXXVI° anniversaire de la résurrection de l'Eglise au Cambodge. En effet, c'est le 14 avril 1990 que Mgr Emile Destombes put célébrer de nouveau Pâques, dans un cinéma de Phnom Penh. Il s'est agi d'un moment historique et de grande valeur symbolique et spirituelle. Au cours de ces années sombres du régime, la lumière de la foi ne s'était pas éteinte et la flamme du cierge pascal réchauffa et illumina cette pièce noire ». « Aujourd'hui – poursuit Mgr Schmitthaeusler – les catholiques disent avec foi : le Christ Jésus est vivant ! Ceci est ce que nous avons célébré 30 ans après dans notre monde envahi par l'obscurité de la mort, de la peur et de la solitude. Nous désirons rappeler les derniers mots de Mgr Salas à Mgr Ramousse, prononcés le 17 avril 1975, avant de partir sur les routes poussiéreuses du Cambodge : « Parlez de nous au monde ». Dans cet esprit, nous conservons bien vivante la mémoire de nos martyrs et nous vivons au Cambodge aujourd'hui l'Evangile de la paix et de la réconciliation ».

    Sous le régime des Khmers rouges, de 1975 à 1979, quelques 2 millions de cambodgiens moururent suite à des exécutions, de faim ou de maladies. Les camps d'extermination pointillaient le pays, sachant qu'ont été retrouvés 20.000 sites de fosses communes contenant plus de 1,38 millions de corps selon le Centre de documentation du Cambodge. Le plus grand camp était celui de Choeung Ek, dans la périphérie de Phnom Penh. Il sert actuellement de monument à tous ceux qui sont morts et qui ont survécu, permettant de conserver pour les générations futures le souvenir de cette souffrance inhumaine. De par les proportions du phénomène et de par l'impact qu'il a eu sur la population locale, l'extermination cambodgienne peut être considéré comme un cas sans précédent dans l'histoire de l'humanité. (PA) (Agence Fides 20/05/2020)

  • Archives vaticanes : tout focaliser sur la figure de Pie XII ?

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    De sur zenit.org :

    Archives de Pie XII : « L’attention au pouvoir du pape est légitime, mais aussi réductrice » 

    Un article de Nina Valbousquet

    Une historienne et membre de l’École française de Rome, Nina Valbousquet, partage ses impressions d’une courte semaine de travail dans les archives du pape Pie XII (1939-1958), ouvertes aux chercheurs le 2 mars 2020 et à nouveau fermées le 6 mars à cause de la pandémie. Elle affirme que, dans le contexte des persécutions des Juifs, l’intérêt pour la figure du pape Pie XII ainsi que pour ses actions est justifié, mais ne reflète pas la « complexité de la situation ecclésiastique » en cette période tragique   :

    « Les débats mémoriels et sociétaux sur l’Église face au nazisme, au fascisme et à l’antisémitisme tendent à se focaliser sur un seul individu, le pape, scrutant sa personnalité, ses dires et ses actions », écrit-elle. « Cette attention au pouvoir pontifical est légitime, mais elle est aussi quelque peu réductrice face à la complexité des rouages ecclésiastiques, pour ne pas parler du monde catholique. »

    La chercheuse affirme que la « réduction du cadre historique à la seule figure pontificale a souvent pour corollaire médiatique une mise en scène de la recherche en archives comme véritable chasse au trésor ». « Ainsi, poursuit-elle, l’énigme de l’attitude de Pie XII durant la Shoah serait résolue par la découverte d’un document unique, le document, la preuve absolue et univoque, servant soit au procès de canonisation, soit au tribunal d’inquisition. » Il s’agit, dit-elle, d’une approche erronée qui « aplatit » « ce qui est pourtant crucial pour comprendre l’attitude de l’Église durant cette période : l’ambivalence et l’ambiguïté ».

    Spécialiste d’histoire transnationale du XXe siècle, de l’antisémitisme, du catholicisme et du fascisme et lauréate 2015 du prix de la Ville de Paris pour la recherche sur la xénophobie et l’antisémitisme, Nina Valbousquet parle des principes du travail de l’archiviste et partage quelques notes préliminaires sur les dossiers dont elle avait étudiés dans les archives du pape Pie XII : il s’agit principalement du celui sur les « Juifs, 1940-1944 » dans « l’un des rares inventaires papiers encore disponibles : ‘Nonciature de France’ ».

    Pour retrouver les « nuances et contradictions, ce sfumato du passé proche », affirme l’historienne, il faut « accepter et embrasser l’équivocité et l’opacité de l’archive ». « Derrière l’attrait du sensationnalisme historico-médiatique, la réalité du travail en archives est bien différente, explique-t-elle. D’une part, le temps de la recherche est long et lent, la tâche est ample et collective ; d’autre part, l’intérêt de ces fonds documentaires immenses réside moins dans le dévoilement d’une improbable révélation que dans la diversité des acteurs et le jeu d’échelles qu’ils permettent d’appréhender comme autant d’objets historiques. »

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  • Jean-Paul II : un enthousiasme qui retombe ?

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    Voici une chronique du Père Delhez s.J. (parue dans la Libre de ce vendredi 22 mai (p. 33) à propos d'un livre qui met en cause le pontificat de Jean-Paul II. Notre regard sur celui-ci n'est pas celui de ces détracteurs qu'irrite un magistère trop "clérical" et qui n'ont d'indulgence que pour la repentance de l'an 2000 et la réconciliation avec les juifs. Etonnant qu'ils n'aient pas ajouté les rencontres d'Assise ni les discours appuyés en faveur des droits de l'homme. Mais nous n'avons pas lu le livre. Nous, ce qui nous plaisait chez le pape venu de Pologne, c'était sa foi robuste, ses dévotions traditionnelles, son attachement au sacerdoce catholique, son héroïsme qui l'a fait aller jusqu'au bout de son pontificat, et aussi un certain attachement à la foi catholique qui l'a conduit à rectifier la trajectoire de l'Eglise faussée depuis Vatican II. Sans doute le style et les orientations du pontificat actuel satisfont-ils davantage les Pedotti, Favier, Delhez et consorts... Qu'en dira-t-on dans quinze ans?

    Un enthousiasme qui retombe

    Ce lundi, Jean-Paul II aurait eu 100 ans. Ce fut l’occasion de plusieurs commémorations et de nombreux articles de presse. Qui ne se rappelle les funérailles de ce géant du XXe siècle, en présence d’un million de personnes et d’un parterre bien garni de chefs d’État et de gouvernement ? Gigantesque. Un Santo subito lancé par les Focolari et relayé par les Légionnaires du Christ s’est fait entendre au milieu de la foule ! Un enthousiasme populaire. Il faut dire que la jeune génération d’alors n’avait connu que lui comme Pape. Son règne fut de vingt-six ans.

    Aujourd’hui, l’enthousiasme est retombé, même en Pologne. N’est-on pas allé trop vite ? Que Karol Wojtyla ait été entièrement animé par sa foi, c’est certain ; qu’il ait mené une vie sainte, je l’ai toujours cru. Qu’il ait été, comme chacun d’entre nous, conditionné par son éducation, son type de personnalité, le contexte politique et religieux de sa Pologne natale, c’est tout aussi indubitable. Mais que l’Église actuelle puisse prendre comme modèle la manière dont il a dirigé l’Église ou l’image qu’il s’en faisait, c’est moins évident. Je pense donc que cette canonisation en 2014, seulement neuf ans après son décès, ne fut pas opportune. Elle est un écho de la ferveur populaire qu’il a suscitée, mais pas un geste prophétique.

    On est bien d’accord, qui dit saint ne dit pas “parfait”. Le père Damien avait mauvais caractère. Saint Jean de la Croix a cette phrase : “N’imitez pas les saints, le diable vous ferait copier leurs défauts.” Il n’empêche. Une canonisation amplifie un message. Était-ce opportun d’amplifier celui-là ? Ne peut-on pas dire, avec Christine Pedotti et Anthony Favier, que sa canonisation, en 2014, “marque la fin d’un long cycle dans l’histoire du catholicisme, celui du rêve d’un retour de la puissance” ? Ces deux auteurs considèrent notamment cette période comme un essai de recléricalisation de l’Église. Ils viennent de signer, chez Albin Michel, un livre intitulé : Jean-Paul II, l’ombre du saint. Le bandeau indique : “Droit d’inventaire” . Après lecture, je dirais plutôt : Dossier à charge.

    Deux événements seulement de ce pontificat obtiennent leur satisfecit : la repentance de l’an 2000 et la réconciliation avec les juifs lors de la visite au mur des Lamentations. Tout le reste est vu sous l’angle de l’ambiguïté. De gros dérapages sont épinglés, entre autres le soutien à certains personnages dont la perversité apparaît maintenant. Sa gestion du drame de la pédophilie, sujet si sensible de nos jours, fut loin d’être exemplaire.

    Cet ouvrage est bien documenté et les sources sont sérieuses. Mais pour qu’il y ait de l’ombre, il faut de la lumière. Celle-ci n’apparaît guère dans le livre. Le regard systématiquement sceptique finit par mettre mal à l’aise. Il n’empêche, il pose beaucoup de bonnes questions. Il rejoindra ceux qui ne veulent pas seulement un renouvellement de l’Église, mais une Église nouvelle. Et je suis de ceuxlà. Bien sûr, il suscitera aussi des levées de boucliers.

    À la lecture de ce livre, je me pose au moins deux questions. Tout d’abord, celle de la rapidité de la canonisation. Un délai trop court ne permet pas d’avoir la distance nécessaire. Tant la canonisation que le livre pèchent, me semble-t-il, par défaut de contextualisation. La première oubliant l’évolution actuelle de l’Église, le second, lisant tout à la lumière de cette même évolution, dont pourtant je me réjouis. Et ensuite, le rapport des croyants à la papauté. N’y a-t-il pas parfois quelque chose qui frise l’idolâtrie, la papolâtrie dira-t-on, et qui ressemble par trop à ces empereurs romains divinisés à leur mort ? Et ce n’est pas aujourd’hui la seule idole qui tombe. Loin de moi de remettre en question le rôle de l’évêque de Rome. Le cardinal Newman, cet anglican converti au catholicisme en 1845, disait avec humour : “Si je devais lever mon verre, je le lèverais d’abord à la conscience, puis au Pape.” Sachons raison garder.

  • La vie de Jean-Paul II (18 mai 1920 - 2 avril 2005)

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    Du site de l'Eglise catholique en France :

    Biographie de Karol Wojtyla, pape Jean-Paul II

    Les racines de Karol Wojtyla : un pape marqué par les drames du 20e siècle

    Karol Wojtyla, pape Jean-Paul II

    Karol Wojtyla nait à Wadowice le 18 mai 1920, second fils d’un père militaire et d’une mère institutrice. Deux ans plus tôt, la Pologne recouvrait l’indépendance politique perdue à la fin du 18e siècle.

    Karol Wojtyla a été marqué dans sa jeunesse par la disparition de tous ses proches. Il est âgé de 9 ans quand sa mère décède. Quelques années plus tard, son frère aîné meurt prématurément. Puis le père meurt en 1941. Ces épreuves familiales ont pris place dans un contexte historique difficile. Karol Wojtyla a partagé le sort d’une Pologne particulièrement atteinte par les drames du 20e siècle. En 1939, la Pologne perd à nouveau son autonomie avec sa partition entre l’Allemagne nazie et l’URSS. Après la guerre, elle connaîtra le totalitarisme communiste jusqu’en 1989.

    Le pape Jean-Paul II visitera la Pologne communiste dès le début de son pontificat en 1979, puis de nouveau en 1983 et en 1987. Les rassemblements populaires suscités par ses visites, son soutien explicite au syndicat Solidarnosc, auront joué un rôle décisif dans la chute du pouvoir communiste en Pologne (1989), premier acte de la débâcle du bloc de l’est. L’action polonaise de Jean-Paul II aura été une des illustrations d’un pontificat marqué par les droits de l’homme et la propagation des conflits armés. En 1979, dès sa première encyclique, Jean-Paul II déclarait : « La paix se réduit au respect des droits inviolables de l’homme […], tandis que la guerre naît de la violation de ces droits et entraîne encore de plus graves violations de ceux-ci ».

    L’un des derniers combats de Jean-Paul II aura été son opposition au déclenchement de la guerre en Irak par les États-Unis. Le 13 janvier 2003, devant le corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, il déclarait : « Non à la guerre ! Elle n’est jamais une fatalité. Elle est toujours une défaite de l’humanité« .

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  • Changez d’air cet été : Randol , un havre de paix

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    Alors que le déconfinement se profile, certains voudront sans doute changer d’air. Dans le Puy-de-Dôme, l’abbaye de Randol accueille des pèlerins dans des maisons restaurées (reportage réalisé peu de temps avant le confinement). D’Iris Bridier sur le site web de France Catholique :

    randol-e9d26.jpg

    « Arrivé la veille au soir dans l’une des maisons mises à disposition par les moines, Jean, 8 ans, ne cache pas son excitation : « C’est le bonheur ici ! » s’exclame-t-il, en allant fièrement chercher des bûches dehors. Accompagné de sa famille, ce petit bonhomme s’apprête à vivre des vacances spirituelles, sous le regard de saint Benoît accueillant chaque pèlerin à l’entrée de l’abbaye. Nichées au creux de la montagne, tout au bout d’une route qui semble être le bout du monde, ces jolies maisons du XVIIIe siècle ont été rachetées et restaurées au fur et à mesure par la communauté bénédictine, fille de Fontgombault et réputée pour la fabrication de ses délicieux fromages d’Auvergne. Là, mouvements scouts, pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, mais surtout familles sont accueillis pour un temps de ressourcement.

    Points d’ancrage

    Pour l’hiver, chaque logement est équipé d’un poêle à bois ou d’une cheminée offrant à ses hôtes le plaisir et les joies simples de la lecture au coin du feu ou des jeux de société. En été, des terrasses ensoleillées offrent des vues «  propres à tremper les âmes contemplatives  » selon les mots du fondateur des lieux. «  Les familles viennent chercher la paix et le silence, dans un monde de plus en plus bruyant et de plus en plus difficile  » explique le Frère Lechevalier, père hôtelier du village, ajoutant : « Dans une époque en pleine mutation, les monastères sont des points d’ancrage.  »

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  • Il y a cent ans : la canonisation de Jeanne d'Arc

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    Du site consacré à la sainte :

    Le processus de canonisation de Jeanne d'Arc
    Mgr Henri Debout - 1922

    armi les hommages que la société humaine peut rendre à l'un de ses membres, le plus grand sans contredit et le seul divin, c'est le culte. On désigne par ce mot un honneur religieux décerné à un être intelligent dans lequel l'action de Dieu s'est révélée sensible, indéniable, éclatante.

    Introduction de la cause (1869)
    Vénérable (27 janvier 1894)
    Le procès de béatification (1897-1909)
    Bienheureuse (18 avril 1909)
    La canonisation (1910-1920)
    Sainte (16 mai 1920)
    Patronne de la France (2 mars 1922)


    L'introduction de la cause (1869) :

      A peine l'héroïne avait-elle paru sur la scène du monde et s'était-elle présentée en armes dans la cité d'Orléans que commençaient les manifestations ardentes et naïves de la foule, qui voyait en elle un ange descendu des hauteurs célestes et l'exaltait à ce titre; ce culte était un remerciement adressé au Tout-Puissant pour le secours qu'il envoyait directement à la France.
      J'ai dépeint en leur temps les démonstrations de cette foi populaire; j'ai signalé aussi la réponse touchante de Jeanne lorsqu'on lui reprochait la vénération universelle dont elle était l'objet :
      « En vérité, je ne saurais me garder contre de telles effusions si Dieu même ne me gardait. »
      L'inique réquisitoire de d'Estivet constate ces faits : il ajoute que l'on plaçait dans les églises des images de la Pucelle et que l'on portait avec confiance des médailles à son effigie. Ces allégations sont vraies, mais, au lieu d'en tirer une accusation contre Jeanne d'Arc, on doit y reconnaître la voix du peuple acclamant en elle l'intervention divine.
      En certains cas, qui demeurèrent l'exception, la sentence barbare de Rouen atteignit le but que les Anglais s'étaient proposé : montrer en leur ennemie l'action de Satan et non pas celle de Dieu; mais la masse du peuple français demeura fidèle à son premier enthousiasme aussi longtemps que subsista en elle le souvenir des événements de 1429-1430. Même quand, sous l'action des ans, cette vive admiration eut diminué, il survécut encore à travers les siècles un témoignage non équivoque en faveur de la sainteté de la Libératrice nationale.
      On le retrouve dans les écrits de personnages à l'esprit religieux et élevé, ainsi qu'en deux démonstrations extérieures d'un culte persévérant.
      A Domremy, jusqu'à l'époque où l'armée suédoise vint dévaster la Lorraine, on vit une chapelle de Notre-Dame de la Pucelle, située à la lisière du Bois-Chenu.
      A Orléans, la procession annuelle n'était que la marque tangible d'une dévotion «très profonde et permanente, au nom de laquelle un auteur du XVIIe siècle inscrivit Jeanne au martyrologe de son diocèse sous le titre de bienheureuse. Le mot était prématuré et ne venait point de l'autorité ayant la suprême compétence en ces matières. Mais il n'en reste pas moins établi que les fêtes orléanaises offrirent à l'Église l'occasion de déclarer si la Pucelle méritait ou non les hommages des fidèles.

      En 1869, Mgr Dupanloup, évêque d'Orléans, prit pour la seconde fois la parole en cette grande manifestation du 8 mai, où l'on s'est efforcé de faire entendre les voix les plus éloquentes du clergé français. L'orateur avait convoqué tous les évêques des diocèses que Jeanne honora de son passage : le thème de son discours était la sainteté de l'héroïne dévoilée par sa vie entière.

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  • Une lettre de Benoît XVI pour le centième anniversaire de la naissance de Jean-Paul II

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    S. Jean-Paul II @ biografieonline.it

    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Jean-Paul II, un rénovateur et un libérateur de l’Église, lettre de Benoît XVI

    Il a « partout proclamé l’Évangile comme une joie »

    « Un rénovateur et un libérateur de l’Église », qui « a partout proclamé l’Évangile comme une joie, accomplissant ainsi sa mission de mettre en avant le bien, de mettre en avant le Christ » : Benoît XVI salue en ces termes la mémoire de son prédécesseur Jean-Paul II, à l’occasion des 100 ans de sa naissance (18 mai 1920).

    « Dès le premier moment, Jean-Paul II a suscité un nouvel enthousiasme pour le Christ et son Église », souligne-t-il dans une lettre rendue publique ce 15 mai 2020 : « Cela parce que le nouveau pape venait d’un pays où la réception du Concile avait été positive: non pas une remise en cause universelle, mais plutôt un joyeux renouvellement de toutes choses. »

    Le pape émérite défend la sainteté de son prédécesseur : « Est saint celui qui détourne de lui-même et nous laisse voir et reconnaître Dieu. Vérifier cela juridiquement, dans la mesure du possible, c’est le sens des deux procès de béatification et de canonisation. Dans le cas de Jean-Paul II, les deux ont été effectués strictement selon les règles en vigueur. Ainsi, il se tient maintenant devant nous comme le père qui nous rend visible la miséricorde et la bonté de Dieu. »

    Il s’arrête aussi sur le bien-fondé de l’épithète « Jean-Paul II Le grand » : « Il est vrai que la puissance et la bonté de Dieu sont devenues visibles pour nous tous en Jean-Paul II. À l’heure où l’Église souffre à nouveau de la tribulation du mal, c’est pour nous un signe d’espoir et de confiance. »

    AK

    Lettre du pape Benoît XVI

    Cité du Vatican
    4 mai 2020

    Pour le centenaire de la naissance
    du saint pape Jean-Paul II
    (18 mai 2020)

    Le 18 mai, cela fera 100 ans que le pape Jean-Paul II est né dans la petite ville polonaise de Wadowice.

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  • Les évêques allemands à l'époque du nazisme : des complices ?

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    Du Dr. Eduard Werne sur kath.net :

    Évêques à l'époque nazie. Commentaires sur la déclaration du DBK (Conférence des évêques d'Allemagne) à l'occasion du 75e anniversaire de la fin de la guerre en 1945

    Contribution d'Eduard Werner en invité

    Dans leur déclaration épiscopale relative à la fin de la guerre en 1945, les évêques Bätzing et Wilmer ont porté des accusations générales contre leurs prédécesseurs de l'époque nazie. Malheureusement, les évêques d'aujourd'hui oublient les conditions dans lesquelles leurs prédécesseurs ont dû vivre et travailler il y a 80 ans. MM. Bätzing et Wilmer ne semblent pas non plus savoir qu'en 1932, les évêques de l'époque ont unanimement mis en garde contre le choix en faveur du NSDAP (le parti nazi). Apparemment, ils ne savent pas non plus que les évêques et les prêtres ont eu de grandes difficultés à l'époque dans une dictature idéologique avec une police secrète toute-puissante pour sauver leur propre vie et celle de leurs fidèles des griffes de la police secrète.

    L'une des allégations est que l'Eglise a soutenu la guerre d'Hitler en fournissant à l'état de nombreux bâtiments d'Eglise. MM. Bätzing et Wilmer gardent le silence sur le fait que ces maisons ecclésiastiques, pour la plupart des monastères que le régime nazi utilisait avaient auparavant été enlevées de force à l'Eglise. Les moines et les moniales qui ont été soudainement mis dans la rue n'avaient généralement que quelques heures pour emballer leurs affaires à l'improviste. Vouloir donner l'impression que l'Eglise a volontairement offert ses maisons au régime nazi est aussi blessant et diffamatoire que l'a été l'expropriation de l'époque. C'est un mensonge diffamatoire ! La Conférence épiscopale d'aujourd'hui a désespérément besoin de se rappeler l'exigence de vérité : "Vous ne devriez pas faire de faux témoignages".

    Une deuxième allégation est que l'Église a stabilisé l'armée d'Hitler grâce à la pastorale militaire. C'est totalement infondé. Les aumôniers militaires ne pouvaient et ne voulaient pas intervenir dans la guerre. Ils ont administré les sacrements aux soldats mourants. Comme le lieutenant Michael Kitzelmann heureux de voir un aumônier militaire avant d'être exécuté. Kitzelmann n'avait fait qu'émettre cette déclaration imprudente en Russie : "Chez nous, ils arrachent les croix des écoles et on nous dit ici que nous lutterions contre le bolchevisme impie." Il a été condamné à mort et exécuté pour son engagement religieux. Comme Kitzelmann, Jägerstätter et Alfred Heiß, 35.000 autres soldats ont été condamnés à mort, dont environ 25.000 ont été exécutés.

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  • L'Eglise catholique et la chasse aux sorcières

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    De Stanislas Grymaszewski sur le site de La Nef :

    L’Église et la chasse aux sorcières

    La chasse aux sorcières est un phénomène horrible qui a conduit de nombreuses femmes au bûcher. Dans l’opinion publique, cette image de la femme ainsi violentée est souvent associée à l’Église. La littérature, le cinéma, la bande dessinée ne manquent pas d’exemples pour conforter, en effet, l’idée que ce phénomène est dû à l’Inquisition médiévale menée par l’Église au plus profond d’un sombre Moyen Âge. C’est le cas, par exemple du film Le Nom de la Rose (1986), inspiré de l’œuvre (1980) d’Umberto Eco. Des ouvrages prétendument historiques comme l’Histoire de l’Inquisition de Lamothe-Langon (1829) et La Sorcière (1862) de Jules Michelet sont à l’origine de ce lieu commun. Cependant, tout cela est inexact. Ce n’est pas au Moyen Âge. Ce n’est pas l’Inquisition. Ce n’est pas l’Église. Non seulement, l’Église n’a pas été l’actrice de cet acharnement contre des femmes, mais, bien au contraire, elle est intervenue comme nous allons le voir pour s’y opposer.

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  • Léopold II souverain absolu du Congo ? En théorie seulement...

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    De Paul Vaute sur le blog "Le Passé belge"

    (C'est la deuxième partie de cette étude; première partie : Civilisation, exploitation, exactions…: le Congo léopoldien (1))

    Civilisation, exploitation, exactions…: le Congo léopoldien (2)

    La protection des indigènes était inscrite dans la législation de l’Etat indépendant. Mais l’autorité centrale, incapable de contrôler l’ensemble du territoire, n’a pas pu empêcher les abus et les violences d’Européens comme d’Africains. L’unification du pays et l’amorce de son développement n’en sont pas moins l’héritage de cette époque (1885-1908)

    Leopold II des Belges
    Léopold II souverain absolu du Congo ? En théorie seulement. Sur le terrain, les relais ont largement fait défaut. (Source: Rue des Archives / PVDE, https://www.bridgemanimages.us/en-US/search?filter_text=Leopold%20II&filter_group=all&filter_region=BEL&sort=most_popular)

    Le 14 septembre 1908, Albert Lantonnois van Rode, vice-gouverneur général de l’Etat indépendant du Congo (EIC), adresse à Bruxelles une liste des agents contre lesquels une instruction judiciaire a été ouverte. Cela donne, commente-t-il en substance, l’impression que les abus sont devenus bien ordinaires. Les dévoyés sont particulièrement nombreux au Kasaï (Zana Etambala, pp. 114-117) [1].

    Dans un ouvrage publié en 1898, le docteur Raymond Rihoux relate les propos d’un chef de poste de l’Etat à Nkutu (district du Lac Léopold-II), lequel s’est vanté, au retour d’une expédition décidée à la suite d’une révolte, d’avoir avec ses meilleurs tireurs tué deux ou trois hommes dans chaque village de la région. Sans faire de blessés: l’ordre a été donné de « viser le cœur »  (Zana Etambala, p. 166).

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  • Histoire du Congo : non, Léopold II n’était pas un génocidaire

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    Léopold II 567922a33570ed3894b66098.jpgCe court article n’a pas la prétention d’apposer sa pierre au sempiternel débat de l’action coloniale de Léopold II au Congo mais la simple ambition de réfuter certaines inexactitudes historiques, qui le salissent injustement, à la lumière de la réalité des faits. Une opinion d’Aymeric de Lamotte exprimée en synthèse dans la « Libre Belgique » :

    Léopold II, l’anti-esclavagiste

    Un des bienfaits majeurs de l’oeuvre léopoldienne au Congo, et peut-être le plus grand, a été de libérer le peuple congolais de l’esclavage des arabes qui décimait l’Afrique centrale dont la partie orientale du Congo. Dès 1876, il plaça cette volonté au centre de la Conférence internationale de géographie et la consolida lors de la conférence anti-esclavagiste de Bruxelles, en 1889, qui mit en place un système de répression du trafic des esclaves. Au bout de plusieurs campagnes militaires survenues entre 1892 et 1894, les Belges mirent fin à plus deux siècles d’occupation arabe qui attisait les guerres interethniques et faisait régner la terreur sur la partie orientale du pays.

    Le mythe des "mains coupées"

    On entend souvent dire « Léopold II faisait « couper des mains » au Congo ». Cette information induit que le roi Léopold II aurait sciemment fait torturer certains Congolais récalcitrants. Jean Stengers, professeur à l’ULB et un des plus grands spécialistes de Léopold II et du Congo, rétablit la vérité historique dans son édifiant « Congo : mythes et réalités ». En effet, il explique que les soldats, pour empêcher le gaspillage des munitions, avaient l’obligation d’apporter la preuve qu’ils utilisaient leurs cartouches à bon escient. La main coupée de l’ennemi tué du coup de feu en était une des preuves[1]. La célèbre Commission d’Enquête de 1904-1905, reconnue pour son indépendance et dont peu contestent l’objectivité, est on ne peut plus claire : « Jamais le Blanc n’a infligé ou fait infliger, à titre de châtiment, pour manquement dans les prestations ou pour toute autre cause, pareilles mutilations à des indigènes vivants »[2]. Enfin, cette méthode, abominable même si concernant uniquement des hommes morts, ne fut appliquée qu’au sein du district de l’Equateur entre 1895 et 1899 lorsque le commissaire Victor-Léon Fiévez était à sa tête[3].

    Les prétendus 10 millions de morts

    Certains prétendent, sur base des chiffres avancés par l’anglais Edmond D. Morel et Adam Hochschild, principales figures de proue de la campagne anti-léopoldienne, que la politique coloniale de notre souverain aurait décimé la moitié de la population du Congo c’est-à-dire près de 10 millions d’individus. Pour ce faire, ils comparent les recensements de la population effectués sous l’Etat Indépendant du Congo (1885-1908 ; propriété privée de Léopold II) avec ceux réalisés sous la période du Congo belge (1908-1960) et se basent sur leurs propres estimations. Ces démarches mènent à des résultats erronés pour plusieurs raisons. L’absurdité des méthodes de calcul employées est, dans un premier temps, méthodiquement démontrée par certains auteurs dont Jean Stengers[4]. En outre, l’exploitation du caoutchouc n’occupait qu’une petite partie du Congo, grand comme 80 fois la Belgique, et dans les années 1890, seuls 175 agents administratifs étaient en charge de cette dernière. De plus, de nombreuses maladies telle la maladie du sommeil firent des ravages tant dans les rangs des indigènes que des expatriés. Enfin, beaucoup s’accordent à dire qu’il n’exista pas de recensement fiable de la population avant la Seconde Guerre mondiale.

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  • Turquie : Sainte-Sophie va-t-elle devenir une mosquée?

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    Istanbul: Sainte-Sophie pourrait-elle devenir une mosquée ?

    6 mai 2020

    Sainte-Sophie à Istanbul (Turquie) fut autrefois le centre de l’orthodoxie, avant d’être transformée en mosquée puis en musée. Dans ce lieu, officiellement neutre depuis 1934, l’appel à la prière des musulmans a été entendu de nouveau le 23 mars dernier dans l’ancienne cathédrale byzantine. La première fois qu’a eu lieu un tel événement depuis 85 ans remonte au 3 juillet 2016. Décryptage de l’AED avec Étienne Copeaux, historien de la Turquie contemporaine.

    Comment expliquer la revendication des musulmans de prier à Sainte-Sophie d’Istanbul ?

    La revendication du retour de la basilique du VIème siècle au culte musulman est forte depuis le 500ème anniversaire de la prise de Constantinople en 1453. Lors de la prise de la Ville (la « Fetih« ), le sultan est allé célébrer la victoire à Sainte-Sophie, la transformant ipso facto en mosquée. Ce geste confère un caractère sacré et musulman à la basilique qui est devenue un symbole de l’islam turc quoique, paradoxalement, on lui a laissé son nom grec et chrétien, Aya Sofia. Atatürk, le fondateur et premier président de la République de Turquie de 1923 à 1938, a décidé en 1934, au grand scandale des religieux, de « laïciser » Sainte-Sophie en la transformant en musée, ce qu’elle est toujours actuellement.

    La question de la prière musulmane à Sainte-Sophie est-elle un rejet de la laïcité voulue par Atatürk ?

    La commémoration de 1953, assez modeste au demeurant, intervenait à une période anti-laïciste, une période de retour du religieux avec le gouvernement du Parti démocrate d’Adnan Menderes (1950-1960) qui a proclamé en 1956 à Konya : « La nation turque est musulmane ». Cet énoncé correspond au caractère de la Turquie, devenue de facto musulmane à 99% après le génocide des Arméniens, les expulsions de Grecs orthodoxes et pogroms de juifs, est devenu le slogan préféré de l’extrême-droite turque.

    Lorsque l’islam politique revient au pouvoir, de juin 1996 à juin 1997, le premier ministre Necmettin Erbakan promet à ses électeurs le retour de la basilique à l’islam. Il n’est pas resté assez longtemps au pouvoir pour accomplir ce projet. Mais à la même époque, de 1994 à 1998, Recep Tayyip Erdogan est maire d’Istanbul, et formule les mêmes vœux. Mais il est destitué par l’armée en 1998, et séjourne même en prison pour « atteinte à la laïcité ».

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