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Histoire - Page 87

  • Espagne : le gouvernement va expulser les bénédictins de la Valle de los Caidos et "réfléchir" à la démolition de la Croix

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    De Ketty Garat sur Libertad Digital :

    La dépouille de Franco sera exhumée de la Valle de Los Caidos jeudi | LCI

    Le gouvernement va expulser les bénédictins de la Valle de los Caidos et "réfléchir" à la démolition de la Croix

    Un nouvel écran de fumée idéologique auquel le gouvernement s'accroche pour détourner l'attention de sa gestion de la pandémie et de ses contradictions internes. Ce mardi, le Conseil des ministres a approuvé le projet de loi sur la mémoire démocratique et les droits de l'homme qui vise à interdire la Fondation Francisco Franco, à enseigner une nouvelle matière dans les écoles "sous le paradigme de ne "plus jamais" perdre nos libertés", à créer un ministère public spécifique pour "réparer les victimes", à payer l'exhumation des victimes de Franco des fosses communes avec des fonds publics, et à annuler les procès du régime franquiste.

    Cependant, en plus des mesures déjà prévues, il y a la nouveauté de la "résignation" de la Valle de los Caidos. La fondation des moines bénédictins qui, jusqu'à présent, ont géré l'abbaye, sera "éteinte" du fait de la désacralisation du lieu. "Jusqu'à leur extinction, il y aura un régime transitoire que nous réglementerons par décret." Une fois que cela sera fait, la vallée sera "résigné" et deviendra "un cimetière civil qui rendra hommage aux victimes des deux côtés". Ils envisagent même la démolition de l'emblématique Croix de la Valle de los Caídos, à laquelle l'exécutif va "réfléchir", selon les termes de la première vice-présidente, Carmen Calvo.

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  • Pour en finir avec les préjugés anticatholiques

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Livre de Rodney Stark : Faux Témoignages. Pour en finir avec les préjugés anticatholiques

     
           
    Rodney Stark a enseigné la sociologie et les religions comparées à l’Université de Washington (Seattle) jusqu’en 2004. Il est désormais professeur de sciences sociales à l’Université Baylor au Texas. Traduit dans le monde entier, il est l’auteur du succès de librairie L’essor du christianisme (Excelsis, 2013).

    Son dernier ouvrage est Faux Témoignages.

    On lit souvent que l’Inquisition fut l’un des chapitres les plus terribles et sanglants de l’histoire occidentale ; que Pie XII, dit « le pape d’Hitler », était antisémite ; que l’obscurantisme a freiné la science jusqu’à l’arrivée des Lumières ; et que les croisades furent le premier exemple de l’avidité occidentale. Ces affirmations sont pourtant sans fondements historiques. 
     
    Dans cet ouvrage, l’éminent professeur de sociologie des religions Rodney Stark démontre que certaines idées fermement établies — surtout lorsque l’Église entre en scène — sont en réalité des mythes. 
     
    Il s’attaque aux légendes noires de l’histoire de l’Église et explique de quelles façons elles se sont substituées à la réalité des faits. Un livre passionnant, écrit « non pour défendre l’Église, mais pour défendre l’Histoire ».  Rodney Stark n'est pas catholique.

    Nous reproduisons ci-dessous des extraits de cet ouvrage.

    FAUX TÉMOIGNAGES.
    Pour en finir avec les préjugés anticatholiques
    par Rodney Stark,
    aux éditions SALVATOR,
    à Paris,
    paru le 29 août 2019,
    288 pages,
    ISBN-10 : 2 706 718 226
    ISBN-13 : 978-2706718229

    INTRODUCTION

    Confronter d’éminents sectaires

    JEUNE protestant aux ambitions intellectuelles, je me demandais toujours avec étonnement pourquoi les catholiques faisaient aussi grand cas de la journée dédiée à la mémoire de Christophe Colomb. Ne se rendaient-ils donc pas compte de l’ironie à célébrer un homme qui, bien que catholique, avait réalisé son voyage de découverte contre l’opposition inflexible de prélats catholiques romains qui faisaient valoir des preuves bibliques selon lesquelles la Terre était plate ? Toute tentative pour atteindre l’Asie en naviguant vers l’Ouest finirait donc, selon eux, par un désastre et plongerait les navires dans l’abîme du bout de la terre.

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  • Y a-t-il un génie du catholicisme ?

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    Aymeric Pourbaix et ses invités Jean-Robert Pitte, géographe, l’Abbé William Slattery​​, théologien, et Véronique Jacquier, journaliste, abordent ensemble le sujet du génie catholique (via Le Salon Beige):

  • L'Ostpolitik du Vatican célébrée par le cardinal Parolin

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    On lira ci-dessous l'éloge de la politique menée par le cardinal Sivestrini qui fut avec le cardinal Casaroli l'artisan de l'Ostpolitik dans les années 70'. Cette lecture des évènements dont certains contesteront l'optimisme béat intervient au moment où le Vatican s'apprête à reconduire l'accord signé avec la Chine communiste. Ce n'est évidemment pas un hasard si le cardinal Parolin qui se livre à cet éloge de l'Ostpolitik est aussi le maître d'oeuvre du rapprochement avec le gouvernement de la Chine communiste. Ses propos retentissent comme un plaidoyer en faveur de sa politique actuelle que des voix autorisées contestent avec force.

    De Giancarlo La Vella sur Vatican News :

    Le cardinal Silvestrini, architecte de l'Östpolitik du Vatican

    Le cardinal Parolin s'est exprimé lors de la conférence organisée par l'ambassade d'Italie auprès du Saint-Siège sur les 45 années écoulées depuis les accords d'Helsinki, qui ont amélioré les relations entre les États-Unis et l'URSS. Le Secrétaire d’État du Saint-Siège est revenu sur le rôle du cardinal Achille Silvestrini, figure de la diplomatie vaticane décédé il y a un an, et qui a exercé une «tâche diplomatique très délicate» avec une grande «sensibilité humaine et chrétienne».

    Le secrétaire d'État du Saint-Siège a rappelé ce matin la figure du cardinal Achille Silvestrini, l’un des protagonistes de l'Östpolitik du Vatican et des premiers contacts avec les communautés catholiques martyrisées de l'Europe de l'Est. Une activité inspirée par le pape Paul VI qui, dans l'encyclique Ecclesiam Suam de 1967, a écrit: «Nous ne désespérons pas que ces régimes puissent un jour ouvrir un dialogue positif avec l'Église». Le cardinal Silvestrini lui-même, a rappelé le cardinal Parolin, a dit qu’il s’agissait de «la clé de l'Östpolitik de Paul VI, qui a déterminé son action à ne pas renoncer à d'éventuelles tentatives, même avec un succès réduit et même lorsqu'elles s'avérèrent infructueuses». Des paroles prophétiques, même s'il reste encore beaucoup à faire. Mais les accords d'Helsinki ont été un bon début pour mettre fin, il y a près d'un demi-siècle, à des années de frictions entre l'Union soviétique et les États-Unis. Le cardinal Sivestrini, a souligné le Cardinal Parolin, a mis en œuvre sa sensibilité humaine et chrétienne dans l'accomplissement d'une tâche diplomatique très délicate.

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  • Pourquoi les attentes de Vatican II ont-elles été radicalement contredites par ce qui s’est passé ensuite?

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Les attentes du concile contredites par l’histoire. Les pourquoi de l’éclipse de la foi chrétienne

    (S.M.) Pourquoi les attentes d’un grand concile tel que Vatican II qui prétendait vouloir « s’ouvrir au monde », ont-elles été aussi radicalement contredites par ce qui s’est passé ensuite, avec la vague de déchristianisation qui a submergé les sociétés occidentales ?

    C’est la question à laquelle répond le professeur Roberto Pertici, dans cette captivante deuxième partie de son analyse du concile et de l’après-concile dans le contexte de l’histoire du monde de ces dernières décennies.

    Le professeur Pertici enseigne l’histoire contemporaine à l’université de Bergame et est spécialisé dans les rapports entre l’État et l’Église.

    La première partie de son analyse se trouve sur cette page de Settimo Cielo du 31 août dernier :

    > Historiciser Vatican II

    Et voici donc la suite, qui ne manque pas de pistes de réflexion.  Avec en arrière-plan, une société toujours davantage postchrétienne qui semble donner raison à la question de Jésus : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18, 8).

    (Photo : une église du XVsiècle à Zwolle, en Hollande, transformée en Biblio Café)

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    L’après-concile et les « grands bonds en avant » de la modernité

    de Roberto Pertici

    1. Une révolution non prévue

    Dans mon dernier article sur Settimo Cielo, j’ai cherché à présenter, quoique de manière très sommaire, la modernité avec laquelle l’Église a cherché à composer au concile Vatican II.  Elle l’a fait, écrivais-je alors, sur base des « grands récits idéologiques du XIXe siècle » sortis victorieux de la Seconde Guerre mondiale : le récit libéral-démocrate et le récit marxiste.

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  • Repentance : et les victimes catholiques de la République ?

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    Du Père Christian Venard sur Aleteia.org :

    La République et le sang des catholiques

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    Revolution francaise et mouvements contre-revolutionnaires : Massacre des 2,3,4,5,6 septembre 1792 à Paris.

    7 septembre 2020

    Mystérieusement, la repentance à l’égard de toutes les fautes du passé échappe aux autorités de l’État quand il s’agit des victimes catholiques, tuées en haine de la foi au nom des idéaux révolutionnaires. Pourtant, c’est en vérité que se construit l’unité d’un peuple.

    Tout au long de l’été, à bien y regarder, c’est chaque jour, que le martyrologe romain faisait mémoire de la triste et longue liste de ces innombrables martyrs espagnols, tués en haine de la foi catholique par les Républicains. Pas une semaine ne se passe non plus, sans que l’on y trouve mention d’un ou plusieurs catholiques, prêtres ou laïcs, martyrs du nazisme durant la Seconde Guerre mondiale, ou du communisme ! Pourtant, si l’on en croit la pensée dominante dans les médias français et plus généralement occidentaux, l’Église catholique est affublée d’oripeaux d’horreurs, d’obscurantisme et surtout de violences et de répressions.

    Silence sur les victimes

    En ce début septembre, avec l’Église nous avons commémoré le massacre de 191 catholiques, déclarés depuis bienheureux et martyrs de la Révolution, par les émeutiers, essentiellement au couvent des Carmes, en 1792. Ces massacres sont un des sommets de la violence révolutionnaire, au moins dans la capitale, et en quelques jours provoqueront l’assassinat de plus de 1.300 Français, dans des exécutions aussi sommaires que barbares. Pourquoi donc, dans un pays où la commémoration des victimes de toute sorte est devenue une des expressions publiques les plus fréquentes de la part des hommes politiques, aucun mot, aucune allusion n’ont jamais été formulés pour tous ces Français, par milliers, tombés sous la fureur partisane des révolutionnaires ? Dans un pays qui s’est honoré en reconnaissant officiellement le massacre des Arméniens, la Shoah, les victimes de la colonisation, celles de l’esclavage, jamais une parole n’a pu être exprimée pour ces compatriotes tués en haine de leurs convictions religieuses ou politiques ?

    Tant que le régime républicain qui gouverne la France traitera ainsi en citoyens de seconde zone celles et ceux que, par des principes odieux, ses prédécesseurs ont massacrés, il y a peu de chance qu’il puisse en vérité être un pouvoir d’unification d’un peuple, qui connaît de plus une forte crise d’identité, face à la mondialisation et aux mouvements migratoires. Quand verrons-nous la République reconnaître officiellement ses erreurs, ses horreurs, pratiquées jusqu’à une large échelle — on peut penser ici au génocide vendéen — contre les catholiques ?

    Le pardon n’est pas l’oubli

    Il ne s’agit pas de prendre la pose victimaire et communautariste, dont on nous accuserait bien vite pour détourner le regard, gêné en effet par ces crimes contre l’humanité, perpétrés au nom même des idéaux de la République (ah… ces fameuses « valeurs » républicaines aussi vagues finalement que vides de sens, puisque dépendant uniquement de la morale relative et provisoire du plus fort représenté à l’Assemblée nationale). En revanche, il conviendrait, avec force, de rappeler dans nos rapports avec l’État républicain, les torts immenses qu’il a causé à ses propres citoyens, à cause de leur foi. Cela nécessiterait peut-être aussi un changement profond de perspective historique et diplomatique au sein des autorités de l’Église. En particulier, il conviendrait de sortir d’une mauvaise interprétation du fameux Ralliement à la République, qui appelait une indifférence légitime à l’égard du régime et non son soutien aveugle. Le pardon ne saurait être oubli. C’est dans la vérité, fût-elle rude, que se construit un peuple et la loyauté à l’égard de l’autorité politique.

  • Sainte-Sophie et Saint-Sauveur-in-Chora : le Père Daniel-Ange fustige la passivité occidentale

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    Du Père Daniel Ange sur France Catholique :

    Sainte-Sophie et Saint-Sauveur-in-Chora

    «  Il ne reste qu’à protester et à pleurer »

    vendredi 4 septembre 2020

    P. Deliss / Godong

    Révolté par la transformation de Sainte-Sophie en mosquée sur demande du président turc en juillet, le Père Daniel-Ange fustige la passivité occidentale.

    Bouleversés, sidérés, traumatisés, nous le sommes tous. Violé, le voilà donc à nouveau, ce chef-d’œuvre d’entre toutes les merveilles de l’humanité. Cette basilique, sainte entre toutes, qui a été le cœur palpitant de toute la chrétienté au long de plus de dix siècles. Lorsque Rome était occupée par les barbares, la «  Haghia Sophia  », la «  sagesse de Dieu  » en grec, demeurait à Constantinople le symbole majestueux et de l’Empire romain et surtout de l’Église encore indivise. Cela pendant cinq siècles, jusqu’à la douloureuse déchirure du grand schisme d’Orient, en 1054.

    C’est en elle, ou la jouxtant dans l’église impériale des Blachernes, que le très saint Linceul du Seigneur a été vénéré avec tant d’amour pendant 259 ans, depuis son accueil triomphal le 15 août 944, jusqu’à l’atroce saccage – satanique, infernal – de la Cité sainte en 1204 par les hordes des croisés devenus barbares et excommuniés de fait par le pape.

    Mille ans de Divine Liturgie

    Ainsi, de sa dédicace en 537 jusqu’à sa première transformation en mosquée en 1453 suite à la prise de Constantinople par les Ottomans, ses murs et ses coupoles ont retenti des chants célestes de la Divine Liturgie selon saint Jean Chrysostome ou saint Basile, se sont imbibés du parfum des acclamations de louange ou des cris de détresse du peuple de Dieu. Ses murs se sont couverts de fresques flamboyantes, dont les rescapées ont été voilées ce 25 juillet sur décision de la Turquie. Ah ! Si Erdogan l’avait magnanimement restituée à ce Patriarcat œcuménique tant et tant humilié (réduit sur place à quelque 3 000 fidèles et dont le séminaire est toujours fermé !) : quel fantastique impact cela aurait eu sur nos dialogues inter-religieux !

    Or voici que devant ce nouveau viol, notre Occident latin, toujours aussi lâche, réagit si timidement, si faiblement. Combien de chefs d’État ont-ils hurlé ? Ah ! si toutes les Églises catholiques, anglicanes, protestantes avaient sonné le glas, mis drapeaux en berne, à l’unisson de nos bien-aimés frères de Grèce : quel formidable signe de communion fraternelle, de solidarité ecclésiale, de proximité familiale cela aurait été, parlant plus fort que toutes nos rencontres officielles au sommet ! Quel acte fantastique de réparation de notre couardise de 1453, et de nos horreurs de 1204 !

    Nos frères orthodoxes oubliés

    Mais, hélas ! combien de nos épiscopats ont-ils publié des réactions unanimes ? Combien de nos chers évêques et prêtres se sont-ils précipités dans nos paroisses et monastères orientaux – catholiques, mais surtout orthodoxes qui fleurissent dans nos pays – pour simplement pleurer avec eux ? Combien de nos moines-moniales ont-ils écrit ou téléphoné à leurs frères et sœurs de la Sainte Montagne ? Combien de nos bergers ont-ils écrit aux Patriarches, surtout ceux de Constantinople et de Moscou, sans oublier Kiev ? Nos frères des saintes Églises orthodoxes ont déjà été si cruellement humiliés par notre arrogance romaine et latine, au long des siècles ! Nous avions là une occasion en or d’au moins leur manifester notre communion tout aimante et fraternelle ! Nous l’avons laissé passer, les laissant croire à notre indifférence. Comme en 1453 ! Kyrie eleison ! Un million de fois Kyrie eleison !

    En attendant, il ne reste qu’à protester et surtout à pleurer, en chantant le psaume 136 : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion…  »

     

    Lire également : Les profondes racines chrétiennes de la Turquie

  • Mgr Gollnisch : « Il est dangereux de remettre en cause le système confessionnel libanais ! »

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    Lu sur le site web du magazine « Famille Chrétienne » :

    mgr-gollnisch-oeuvre-d-orient-recadree_article.jpg

    « Mgr Pascal Gollnsich, directeur de l'Œuvre d’Orient, accompagne Emmanuel Macron en voyage à Beyrouth, ce 31 août. Alors que le président libanais, Michel Aoun, vient d'appeler à la proclamation d'un « État laïc » au Liban, Mgr Gollnisch rappelle que le modèle confessionnel actuel garantit un équilibre entre dix-huit confessions et a fait du Liban le seul pays du Moyen-Orient où se vit « une pleine citoyenneté » et une « pleine liberté religieuse ».

    Le président Michel Aoun a appelé de ses vœux la mise en place d’un « État laïc » au Liban. Comment réagissez-vous à cette déclaration historique ?  

    Au Liban, depuis plusieurs mois, les manifestants réclament la lutte contre la corruption et le renouvellement de la classe politique par des dirigeants capables de mener des réformes profondes. Il ne m’a pas semblé que le refus du système confessionnel était dans les priorités. Ensuite, prenons bien conscience que le Liban est le seul pays du Moyen-Orient qui vit réellement une pleine citoyenneté pour chaque habitant. Dans les autres pays, mis à part Israël, il n’y a pas de vraie liberté religieuse, c’est-à-dire, cette possibilité de changer de religion, de ne pas en avoir, d’être musulman et de devenir chrétien, d’être chrétien et d’épouser une musulmane, etc. Il n’y a qu’au Liban que cela est possible !

    Enfin, le système confessionnel maintient un équilibre entre dix-huit confessions. On y retrouve principalement les sunnites, les chiites, les chrétiens et les Druzes. L’appartenance religieuse traduit quelque chose de très profond au Liban. J’estime qu’il serait dangereux de toucher à cet équilibre, cela risquerait de détruire le Liban des libertés religieuses et de la pleine citoyenneté pour tous.

    Vous êtes donc très réservé sur le principe d’un État laïc…

    Mais de quelle laïcité parlons-nous ? Ce mot recouvre des tas d’applications ! La laïcité en France n’est pas la même que la laïcité en Grande-Bretagne ou celle des États-Unis. Si, pour le Liban, on décide d’une laïcité rigoriste à la française, cela me semble voué à l’échec. Si on entend par laïcité le fait que l’État n’intervient pas dans les affaires religieuses et qu’il assure simplement l’équilibre permettant la pleine citoyenneté pour tous, alors « oui » ! Cette laïcité ne s’oppose pas au système confessionnel.

    Mais beaucoup disent que ce système confessionnel favorise les réflexes claniques et la corruption ?

    Je n’en suis pas certain. L’équilibre confessionnel n’est pas nécessairement synonyme de corruption ou de copinage. Il peut même être un contrepoids à un système tribal et clanique. Regardez par exemple les nombreuses oppositions internes dans le « camp » chrétien – Aounistes, Forces libanaises, etc. En l’occurrence, c’est le patriarche maronite qui a aidé à ce qu’on dépasse les guerres de clans.

    Je ne dis pas que le système actuel est parfait. Je dis qu’il faut le purifier afin qu’il renouvelle la classe politique avec des personnes capables de relever le Liban. Mais attention : l’équilibre confessionnel a permis au Liban d’être le pays le plus libre qui soit. Prenons bien garde à ne pas jouer avec des allumettes dans une grange ! La question est extrêmement délicate !

    ▶︎ À LIRE AUSSI À Beyrouth, reportage auprès d'une population traumatisée

    « L’attitude de la France a été remarquable »

    Emmanuel Macron se rend à nouveau à Beyrouth. Craignez-vous que la France ait la tentation d’exporter son modèle de la laïcité ?

    La France n’a jamais voulu imposer un système laïc au Liban. Lorsque Gambetta était au pouvoir sous la très laïque IIIe République, il disait bien que l’anticléricalisme n’était pas un produit d’exportation ! Comme lui, je crois qu’un système laïciste raide n’est pas un produit d’exportation judicieux pour le Moyen-Orient, a fortiori pour le Liban. Encore une fois, cela ne signifie pas d’abandonner le principe de laïcité. Mais cette laïcité devra valider un équilibre confessionnel existant et précieux, qui fait que chacun peut arriver au pouvoir. Y renoncer, c’est prendre le risque que le plus fort s’empare du pouvoir et fasse disparaître cette liberté. Concrètement, aujourd’hui, c’est prendre le risque de voir arriver plus fort encore le Hezbollah.

    La France multiplie les signes d’amitié avec le Liban depuis la catastrophe du 4 août. Quel regard portez-vous sur l’attitude du président Français ?

    L’attitude de la France a été remarquable. Le président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n’ont pas appelé à l’instauration d’un laïcisme pur et dur au Liban. Le discours de la France est d’abord de dire qu’elle se trouve aux côtés de ce pays meurtri avec qui elle entretient une longue relation d’amitié. Ensuite, la France a réussi, avec la communauté internationale, à réunir 11 milliards de dollars pour venir en aide au peuple libanais. Ces milliards sont conditionnés à des réformes qui permettront notamment de lutter contre la corruption – nous n’allons tout de même pas prendre le risque de voir ces milliards partir dans la poche de mafieux...  Enfin, Emmanuel Macron a bien dit que c’était aux Libanais de se prendre en main et d’entamer les réformes nécessaires. Il n’y a donc pas d’ingérence française dans les affaires du Liban !

    Vous faites partie de la délégation présidentielle… Pourquoi Emmanuel Macron invite-il le directeur de l’Œuvre d’Orient avec lui ?

    Ma présence souligne que des œuvres catholiques sont présentes pour aider les Libanais dans l’épreuve qu’ils traversent aujourd’hui. Ces œuvres sont présentes depuis des années. Ce voyage d’Emmanuel Macron montre que des liens étroits existent entre la France et le Liban, mais également entre l’Église de France, les évêques de France, et les chrétiens du Liban.

    Enfin, l’Œuvre d’Orient est très investie sur la question de la francophonie au Moyen-Orient, une francophonie essentiellement portée par les congrégations religieuses. Emmanuel Macron y est très attentif et a accordé un fonds pour soutenir ces établissements.

    Propos recueillis par Hugues Lefèvre »

    Ref. Mgr Gollnisch : « Il est dangereux de remettre en cause le système confessionnel libanais ! »

    JPSC

     

  • La mort d'un grand cardinal

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    Le cardinal Simonis vient de mourir à l'âge de 88 ans. Il fut un rempart de l'orthodoxie catholique dans un pays miné par le modernisme.

    De wikipedia :

    Adrianus Johannes Simonis, né le  à Lisse aux Pays-Bas, et mort le  à Sassenheim, commune de Teylingen1 est un cardinal néerlandais, archevêque émérite d'Utrecht depuis 2007.

    Après avoir étudié dans les séminaires d'Hageveld et de Warmond, Adrianus Johannes Simonis est ordonné prêtre le  pour le diocèse de Rotterdam.

    Il exerce son ministère sacerdotal en paroisses avant de partir pour Rome de 1959 à 1966 pour étudier l'exégèse biblique.

    La crise moderniste frappe durement l'Église néerlandaise, qui était l'une des plus fécondes d'Europe, par l'affaire du catéchisme hollandais qui reçoit l'imprimatur du cardinal Alfrink et qui est publié en . C'est le début de l'effondrement du catholicisme aux Pays-Bas. Deux mille prêtres vont défroquer en une douzaine d'années et les ordinations ne sont plus alors qu'une quinzaine par an (au lieu de trois cents en moyenne). Misant sur le long terme, le pape Paul VI répond par la mise en place d'une commission cardinalice de théologiens qui rédigent un nouveau texte, en accord apparent de l'épiscopat néerlandais. Lorsqu'il s'agit de nommer le nouvel évêque de Rotterdam, c'est Paul VI lui-même qui le nomme directement sans choisir parmi les trois noms que traditionnellement le chapitre lui soumet2. Le pape choisit donc, le , un jeune abbé de 40 ans qui s'était prononcé contre les conclusions de la commission préparatoire au catéchisme hollandais. Aussitôt révélé le nom d'Adrianus Simonis, c'est un tollé dans les médias néerlandais, acquis au modernisme. Les évêques néerlandais évoquent un « tragique malentendu »2. Le cardinal Alfrink ne peut pas s'opposer à le consacrer lui-même à la cathédrale d'Utrecht[Laquelle ?] le . Pour couper court à toute ambiguïté, et contrer la rébellion sourde des évêques hollandais, Paul VI consacrera lui-même un an plus tard à Rome l'abbé Gijsen évêque de Ruremonde, qui présente un même profil.

    Le Mgr Simonis est nommé archevêque coadjuteur d'Utrecht, diocèse particulièrement divisé et touché par l'effondrement de l'Église catholique néerlandaise. Il succède au cardinal Willebrands, au gouvernement plutôt libéral en matière de discipline ecclésiastique et de liturgie ; Mgr Simonis en est l'archevêque du  au .

    Durant son épiscopat, il a particulièrement défendu les positions de l'Église catholique concernant le mariage, la famille et la valeur inviolable de la vie humaine, dans une société qui opère depuis les années 1960 un virage profondément à l'opposé de ces valeurs ; cela a causé des inimitiés à l'endroit de l'archevêque et des divisions au sein de son clergé. Mgr Eijk, qui tient une ligne proche, lui succède en 2007.

    Il est créé cardinal par le pape Jean-Paul II lors du consistoire du  avec le titre de cardinal-prêtre de Saint-Clément.

    Au sein de la Curie romaine, il fut membre de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, de la Congrégation pour l'éducation catholique et du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens.

    Il est décédé le 2 septembre 2020.

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    1. ↑ [1] [archive]
    2. ↑ Pierre Brachin, Paul VI et l'Église néerlandaise [archive], École française de Rome, 1984, n° 72
  • Une lettre de Jean-Paul II sur Grégoire le Grand (3 septembre)

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    0312gregoire2.jpgLe 29 juin 1990, à l'occasion du quatorzième centenaire de l'élévation de saint Grégoire le Grand au pontificat, le pape Jean-Paul II adressait aux évêques, prêtres et fidèles la lettre suivante (missel.free.fr) :

    Au terme de l'Antiquité et à l'aurore du Moyen Age, saint Grégoire le Grand, à la fois issu du patriciat romain et du monachisme bénédictin, s'efforce, en réglementant le présent, de transmettre au futur les enseignements du passé et l’héritage de la tradition. Au début de son pontificat (février 590), les structures de l’empire romain, bouleversées par les invasions gothes, puis normandes, s’écroulent, tandis que renaît l’hérésie donatiste et que l’arianisme règne encore sur la plupart des barbares ; la discipline monastique s’est généralement relâchée et le clergé, souvent démoralisé, conduit des fidèles catastrophés par les invasions barbares : « Ballotté par les vagues des affaires, je sens la tempête gronder, au-dessus de ma tête. Avec le psaume1 je soupire : Dans l'abîme des eaux, je suis plongé et les flots me submergent.2 » Dirigeant la barque de saint Pierre menacée de naufrage, saint Grégoire le Grand, le consul de Dieu, va, d’une main ferme et assurée, redresser la barre pour transmettre à la postérité une culture ébranlée sous les coups des barbares mais toujours riche de ses précieux acquis où les leçons de l’Antiquité s’épanouissent à l’enseignement des Pères de l’Eglise, comme le montrent déjà les royaumes des Francs, convertis depuis près d’un siècle, les terres ibériques dont le roi wisigoth, Reccared, vient d’entrer dans le giron de l’Eglise catholique (587) ou les chefs de clan irlandais. Ainsi, prophète des temps nouveaux,  autant que gardien des temps anciens, Grégoire le Grand, sur les ruines de l'empire romain, va-t-il faire se lever l'aube médiévale. Pasteur et missionnaire, théologien et maître spirituel, mais aussi diplomate et administrateur, le soixante-troisième successeur de Pierre construit une œuvre grandiose, à la fois politique, ecclésiastique et mystique, ne revendiquant qu'un seul titre, transmis à ses successeurs : « serviteur des serviteurs de Dieu. »

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  • Les bienheureux Martyrs des Carmes (+1792) (2 septembre)

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    Les bienheureux Martyrs des Carmes (+1792) (source)

    Massacres de septembre 1792 à la Prison des Carmes (couvent) le 2 septembre.  Un épisode sanglant de la Révolution française

    Ils sont 191 : 3 évêques, 127 prêtres séculiers, 56 religieux et 5 laïcs qui furent arrêtés par les révolutionnaires comme ennemis de la Patrie et rebelles à la Constitution civile du clergé. On les entasse dans diverses maisons religieuses transformées en prisons improvisées : les Carmes, l’Abbaye, la Force. Le 2 septembre 1792, elles sont investies par des « sans-culottes » exaltés. Les assassinats qui inaugurent le carnage sont suivis d’un simulacre de jugement : « J’appartiens à l’Eglise catholique, apostolique et romaine. » A ce titre, exécution immédiate. Plus d’un millier d’entre ces prisonniers sont tombés en ces jours sous une fureur populaire incontrôlée. Pour 191 d’entre eux, on a pu établir qu’ils sont morts certainement à cause de leur foi, mais tous les autres partagèrent leurs souffrances et leur témoignage pour le Christ.

    Nous voilà réfugiés dans l’oratoire. Voici les Marseillais ! Nous ne pouvons être mieux qu’au pied de la croix pour faire le sacrifice de nos vies.
    (Abbé Desprez, l’un des martyrs)
  • (Vers) L’Avenir: comment un organe de combat pour le trône et l’autel a cessé de l'être

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    De Paul Vaute sur le blog "Le passé belge" :

    (Vers) L’Avenir: histoire d’un désengagement

    Né au lendemain de la Grande Guerre, le quotidien namurois a cessé, à partir de la fin des années ’70, d’être un journal de combat pour le trône et l’autel. Est restée une dimension de proximité, dans les petits comme dans les grands événements, qui en fait à la fois le miroir et le lien d’une province (1918-2018)

       Centenaire depuis 2018, L’Avenir (ex-Vers l’avenir) appartient à cette presse de proximité, provinciale et locale, qui assume d’être la messagère de la petite histoire autant ou davantage que de la grande, des faits divers et du sport, des fêtes populaires et des caprices du temps, des noces d’or et des jubilés sacerdotaux… Une presse où l’avis du garde champêtre d’Hastière importe autant ou davantage que celui de la ménagère de 50 ans dans la sphère des annonceurs télévisuels.

       Dans les rédactions des quality papers – ou qui se croient tels –, il est de bon ton de dauber sur les « chiens écrasés » . Mais témoins et victimes d’un grave accident de la route, par exemple, savent à quel point cet événement « sépare du reste de la population ceux qui sont impliqués » et les place en « un endroit coupé de la réalité habituelle » . Ainsi témoigne François-Xavier Heynen, docteur en philosophie devenu fait-diversier, dans l’ouvrage collectif, associant journalistes et historiens, publié à l’occasion des cent bougies du quotidien namurois [1]. A côté de ce « monde parallèle » où on peut trouver « de l’amitié, une forme de rédemption et du sacré » (p. 123), rien moins, c’est aussi d’être, dans la vie ordinaire, tout à la fois le miroir et le lien d’une collectivité à taille humaine qui confère toute leur importance aux actualités d’une ville et de sa province.

       Parmi d’autres reflets des temps, l’examen du passé de (Vers) L’Avenir fait ressortir la montée du phénomène sport, surtout après la Seconde Guerre mondiale, dans les faits comme dans les colonnes. La place grandissante prise par la rédaction sportive fera même dire, dans les années ’60, qu’elle est devenue « un Etat dans l’Etat » (p. 142). Comme le veut la loi de l’information, le léger n’en cohabite pas moins avec le grave: ample aussi est la couverture des crises économiques et des drames sociaux par un journal qui refuse, dès ses débuts, d’être considéré comme le porte-parole des possédants: « Non, Vers l’avenir n’est pas le journal des gros, il est le journal de tous, il est le serviteur de la vérité » (27 mars 1925, cité p. 34).

       Il n’en a pas moins été aussi voulu, à l’origine, comme un organe de combat pour le trône et l’autel, ce qu’il restera pendant six décennies au moins. Le 19 novembre 1948, Marc Delforge, fils du premier directeur et directeur lui-même, réaffirme sans ambages cet engagement: « Tous les perfectionnements techniques, toutes les extensions et améliorations que les exigences modernes nous ont dictés n’ont jamais été à nos yeux que des moyens, dont la légitimité tendait à un objectif invariable: la conquête des âmes à l’unique doctrine de Salut » (cité p. 250). Ce projet apostolique on ne peut plus clair n’est pas porté par des laïcs autonomes: il est organiquement lié à l’Eglise. Vers l’avenir a démarré – petitement – au sortir de la Grande Guerre sous la houlette de l’évêque de Namur Mgr Thomas-Louis Heylen pour prendre la relève de L’Ami de l’ordre, la très vieille feuille catholique (née en 1839) que sa parution sous le contrôle de l’occupant avait discréditée. Quand s’impose, très vite, la nécessité d’un refinancement, c’est parmi les notables catholiques ainsi que les institutions et les communautés religieuses qu’on mobilise pour qu’ils y aillent de leurs deniers. En 1935, une convention signée entre l’évêque et Marc Delforge stipule que « le journal Vers l’avenir a été fondé par l’évêque de Namur, qui en est le maître pour ce qui concerne la direction religieuse, sociale et politique du journal, ainsi que la rédaction. Le second nommé, directeur du journal, relève directement de la direction de l’évêque du diocèse, dont il s’engage à être en tout le collaborateur soumis et dévoué » (cité p. 248).

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