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Enseignement - Education - Page 57

  • KTO : les pratiques de dévotion

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    Montligeon 25344-190617154032160-5.jpgLa Foi prise au mot s'intéresse ici aux pratiques de dévotion. Ce mot un peu savant cache des activités bien connues : ce sont ces petits gestes tout simples que vous réalisez peut-être quotidiennement : dire un chapelet, embrasser une relique, allumer un cierge devant une statue, faire un voeu à la Sainte-Vierge ou encore porter un scapulaire. Pendant longtemps encouragées par l'Église, on les trouvait il y a quelques années démodées et, pour tout dire, un peu superstitieuses. Mais voici qu´elles reviennent en force. Pourquoi ce retour en grâce ? Que faut-il en penser ? Sont-elles obligatoires pour être chrétien ? Voici les questions que Régis Burnet pose à ses deux invités, Don Paul Denizot, recteur du sanctuaire de Montligeon, et le père Gilles Drouin, directeur de l'Institut supérieur de liturgie de l'Institut catholique de Paris, et auteur de Liturgie de pèlerinage et piété populaire (Salvator).

    JPSC

  • KTO : est-il possible au 21e siècle d´écrire encore la vie de Jésus ?

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    Pantocrator Christ-Pantocrator-icone-845-44-couvent-Sainte-Catherine-Sinai_0_729_1411.jpgA-t-on suffisamment d´informations fiables pour contenter ceux qui ne jurent que par les données historiques, et suffisamment d´audace pour braver le politiquement correct, et se risquer à affronter les opinions des croyants ? La foi prise au mot vous propose un dialogue exceptionnel entre deux auteurs, qui ont écrit une Vie de Jésus. 150 ans après la fameuse vie de Jésus d´Ernest Renan qui fit tellement scandale, mais que tout le monde a lu, pourquoi ont-ils pris la plume pour tenter de raconter la biographie du fondateur du christianisme ? Quel est leur rapport à l´histoire ? Qu´ont-ils fait du regard des croyants ? Quelles difficultés ont-ils rencontrées, mais aussi quelles belles surprises les ont attendus dans cette quête ? Telles sont les questions que nous vous proposons d´évoquer avec les deux invités de Régis Burnet : Daniel Marguerat, exégète et bibliste, professeur émérite de théologie protestante de l'université de Lausanne, et Jean-Christian Petitfils, écrivain et historien.

    JPSC

  • Bienvenue dans l’Eglise fluide du pape François

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    Sur le site web « Benoît et moi », on peut lire  -traduite en français- une  excellente recension proposée par Aldo Maria Valli d’un récent ouvrage de Stefano Fontana qui, partant du texte emblématique de l’exhortation « Amoris laetitia », expose avec une clarté convaincante la manière dont fonctionne la pensée du pape Jorge Mario Bergoglio: un décodage à lire par tous ceux que rebute presqu’instinctivement la « forma mentis » du Pontife régnant, même s'il n'est pas l'unique rédacteur matériel de l'exhortation:

    « Comme tous les livres du professeur Stefano Fontana (1)Exhortation ou Révolution? Tous les problèmes d’Amoris laetitia(éd. Fede & cultura) doit être lue de la première à la dernière ligne, avec attention et gratitude.

    La thèse de Fontana est claire: Amoris laetitia constitue une authentique révolution par rapport à la tradition et au magistère précédents. Se présentant comme un document de nature pastorale plutôt que doctrinale, elle semble presque vouloir rassurer. En réalité, elle est révolutionnaire précisément parce qu’elle privilégie le travail pastoral en le détachant de la doctrine et, en mettant la praxis au premier plan, qu’elle relativise l’idée de vérité. Cependant, comme nous le verrons, dans cette « nouveauté » elle est très vieille.

    Dans la première partie du livre, Fontana accorde une attention particulière au langage d’Amoris laetitia car c’est précisément ce langage qui révèle les intentions de François. C’est le langage du « oui… mais », des questions sans réponse, de l’ambiguïté souhaitée, de l’indétermination utilisée dans le but de déconstruire ce que l’exhortation considère, sans pour autant le dire ouvertement, comme des certitudes désormais dépassées.

    Que le Pape ne supporte pas la doctrine est flagrant, tout comme est claire sa prédilection pour la praxis. C’est précisément en utilisant la rhétorique du « oui, mais aussi » qu’on dit que l’unité entre doctrine et praxis est importante, « mais cela n’empêche pas l’existence de différentes manières d’interpréter la doctrine ou certaines conséquences qui en découlent » (§ 3). De plus, « dans chaque pays ou région, on peut chercher des solutions plus inculturées, attentives aux traditions et aux défis locaux ». (toujours § 3).

    Bien sûr, le concept clé d’ « inculturation » n’est pas précisé et le lecteur reste dans le doute. Cela signifie-t-il que la moralité doit être différente d’un endroit à l’autre? Cela signifie-t-il qu’une norme valable dans le pays A ne l’est pas dans le pays B ? Sur ce point, il n’y a pas de réponse, mais dans les faits, le relativisme s’installe et, encore une fois, c’est l’idée de vérité absolue qui est remise en question.

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  • Institut Jean-Paul II : Mgr Negri monte au créneau

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    On veut effacer l’héritage de Jean-Paul II, et une bataille « eschatologique » est en cours autour de la famille « le lieu le plus précieux de la vie de l’Eglise ». Une lettre de Mgr Luigi Negri, publiée sur La Verità d’aujourd’hui.

    L’intervention du Vatican sur la structure dédiée à saint Jean Paul II vise à effacer son magistère et le noyau humain le plus précieux de la vie de l’Église.

    par Mgr Luigi Negri, archevêque émérite de Ferrare-Comacchio
    La Verità, 9 août 2019

    L’intervention du Saint-Siège sur la vie de l’Institut Saint Jean Paul II pour la famille est un fait gravissime: George Weigel, l’inoubliable biographe de Saint Jean Paul II, a défini cet événement comme un fait de barbarie: « Les nouveaux barbares sont de retour », a-t-il dit dans un récent éditorial paru dans la presse américaine. 

    L’intervention n’a d’autre justification que le désir de marginaliser, d’annuler définitivement la présence, le magistère (et en particulier celui sur la vie et sur la famille) de saint Jean Paul II.
    La famille, qui est le lieu le plus précieux dans la vie de l’Église, a fini par être le lieu d’un choc historique, d’un choc eschatologique: la famille, qui représente l’urgence historique concrète, constructrice, dynamique de la vie de l’Église et la porte sur le terrain de la vie sociale, économique, culturelle; cette famille est attaquée, comme si elle était un résidu – comme on le dit dans les élucubrations d’aujourd’hui – « médiéval ». Comme si la « médiévalité » était le maximum de l’injure! Au contraire, si c’est cela, le Moyen Âge, si la tradition sur la famille était celle du Moyen Âge, nous serions tentés de dire: bienvenue au Moyen Âge !

    Attaquer la famille, essayer de la réduire simplement à un contexte particulier, transitoire, caractérisé par de nombreuses oppositions, de nombreux conditionnements, difficultés et exigences; bref, réduire la famille à un fait sociologique, c’est oublier que dans la profondeur de la famille brille le mystère de Dieu. Par exemple, dans l’unité de la famille, qui donne à l’unité familiale la dimension de l’amour, la dimension de la mission, de sorte qu’il n’est pas possible de considérer la famille comme un espace privé et égoïste, mais que celle-ci se tend vers le monde, pour communiquer au monde la nouveauté qui lui a été donnée. Autrement dit, elle constitue l’essence profonde de son être: c’est pourquoi une bataille eschatologique se joue vraiment sur la famille [contre] ceux qui affirment les droits de Dieu sur l’homme – et donc la possibilité du salut de l’homme en Dieu – et ceux qui affirment que l’homme est autosuffisant, autonome, indépendant de toute relation; ceux qui s’affirment uniquement dans l’exercice de leur propre puissance.

    Dans cette confrontation, l’Église sait bien de quel côté elle est appelée à être, et elle sait bien que sa position pour la famille et avec la famille est un fait hautement prophétique pour la vie et le destin de l’humanité et de la société.

  • Don Nicola Bux: dans l’Eglise, le stalinisme en gants blancs

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    Lu en traduction sur le site web « Benoît et moi » cette lettre de Nicola Bux (*)  extraite du blog de Marco Tosati :

    nicola-bux.jpg« A propos de l’ultime vicissitude de l’Institut Jean-Paul II d’études sur le mariage et la famille, il vaut la peine de souligner le retour en arrière advenu dans l’Église par rapport au Moyen-Âge, où les disputes théologiques entre franciscains et dominicains se faisaient sur la base de ceux qui avaient le plus d’arguments pour l’emporter. Nous en sommes aux méthodes staliniennes, avec des gants blancs. Dans l’Église, il n’y a plus de confrontation, plus de disputes. Si vous ne pensez pas comme le chef, vous êtes identifié, catalogué et exclu. C’est l’effet néfaste de l’idéologie du dialogue, qui est bien aussi longtemps qu’on pense comme celui qui le prêche.

    En confirmation du pluralisme et de la synodalité, voici donc le licenciement de professeurs titulaires qui sont privés de leur chaire pour des raisons idéologiques.

    Que se passerait-il dans n’importe quelle autre université si cela se produisait ?

    Quel prestige académique restera-t-il à l’Institut Jean-Paul II? (la question n’est pas seulement de savoir si elle continuera à être un institut universitaire inspiré par Jean-Paul II, mais si elle continuera à être un institut universitaire tout court).

    Tout cela pèse d’une manière singulière sur le directeur, en tant qu’homme de l’Académie qui préside cette opération: il n’a certainement pas agi ex sese mais derrière un ordre supérieur.

    De manière brutale ou avec des motivations inconsistantes, il en va de même dans les séminaires, facultés, congrégations et dicastères romains.

    Le paradoxe est que le dialogue œcuménique et inter-religieux se propage à l’extérieur, tandis que la dictature de la pensée unique s’affirme à l’intérieur.

    Beaucoup se demandent, toujours au nom de la synodalité et du pluralisme: ne devrait-on pas encourager la confrontation entre tous les baptisés, en l’espèce, entre toutes les catégories de théologiens? Une confrontation qui ait pour référence la pensée catholique, selon la maxime de saint Vincent de Lérins: « Ce qui a été cru toujours, partout et par tous » ?

    Peut-être le temps est-il venu de se lever et de se diriger vers St-Pierre, de toutes les parties du monde, pour dénoncer le nouveau « latrocinium ephesinum« . Je m’explique. Le deuxième Concile d’Éphèse en 449, connu parmi les théologiens catholiques et orthodoxes sous le nom de latrocinium Ephesi, ou brigandage d’Éphèse (en grec,  Ληστρική της Εφέσου), fut un Concile ecclésiastique christologique. En raison des conflits qui ont surgi en son sein au sujet de la personne de Jésus-Christ, et en particulier le conflit qui a suivi le concile de Chalcédoine (451), les églises chrétiennes ont été divisées en églises chalcédoniennes et pré-chalcédoniennes.

    On croit en déduire qu’après le prochain synode, Jésus-Christ sera déclaré dépassé, parce qu’il semblerait que l’Amazonie et une autre « région européenne » n’en ont plus besoin pour leur salut, étant bien comme ils sont. En attendant, c’est la « théologie morale » du mariage et de la famille voulue par le Seigneur, que Jean-Paul II a défendue et diffusée en payant de sa personne, qui est déclarée dépassée. C’est pour cela que nous sommes des précurseurs par rapport au latrocinium Ephesi.

    Alors suivons Benoît XVI qui a exprimé sa solidarité avec le directeur congédié, et imaginons combien le Pape François est contrarié par tout cela, malgré toutes ses exhortations au pluralisme, à la parésie et à la synodalité.

    Courrons donc nous mettre à l’abri, en premier lieu les professeurs et les étudiants de l’institut Jean-Paul II avant qu’il ne soit trop tard. Tous à Saint Pierre !

    Don Nicola Bux

    NDT

    (*) Mgr Bux est consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, professeur de liturgie et de théologie sacramentaire et consulteur au Bureau des Célébrations liturgiques du Souverain Pontife (La Porte Latine) »

    Ref. Pluralisme, synodalité et parrhésie dans l’Eglise aujourd’hui.

    Peut-on imaginer deux règnes plus contrastés que ceux des papes Benoît XVI et François, à ceci près que l’un et l’autre sont agités par le même malentendu sur l’ « esprit du concile Vatican II » : une controverse qui, un demi-siècle après ce concile, n’est toujours ni apaisée, ni résolue. « Un concile ? », disait, à l'époque, le général de Gaulle, « il faudra un siècle à l’Eglise pour s’en remettre ». Rendez-vous dans cinquante ans.

    JPSC

  • Quand le pape émérite apporte son soutien à un professeur éjecté de l'Institut Jean-Paul II

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    Du site du Catholic Herald :

    Au milieu des controverses de l’Institut JPII, Benoît XVI rencontre un professeur récemment limogé

    5 août 2019

    Mgr Livio Melina a eu une audience privée avec le pape émérite après avoir été limogé de l'Institut qu'il a dirigé pendant 10 ans

    Le pape émérite Benoît XVI a rencontré la semaine dernière un professeur de théologie morale récemment licencié de l’Institut pontifical Jean-Paul II de Rome, dans un contexte de controverse au sujet des récents changements apportés à l’Institut.

    Benoît XVI a invité Monseigneur Livio Melina à le rencontrer le 1er août, a déclaré à la CNA une source proche de Melina.

    Le pape émérite “voulait recevoir le professeur Mons. Livio Melina lors d'une audience privée. Après une longue discussion sur les événements récents à l'Institut pontifical Jean-Paul II, il a donné sa bénédiction, exprimant sa solidarité personnelle et l'assurant de sa proximité dans la prière. ”

    Melina, président de l'Institut Jean-Paul II de 2006 à 2016, a été démis de ses fonctions après la récente promulgation de nouveaux statuts, ou règles de procédure, pour les études supérieures, et la décision de supprimer la chaire de théologie morale que Melina occupait.

    Les nouveaux statuts ont été adoptés pour la première fois en 2017, lorsque le pape François a annoncé qu'il refonderait légalement l'Institut et élargirait son programme académique, passant de la théologie du mariage et de la famille à une approche incluant également l'étude de la famille. du point de vue des sciences sociales.

    Après l’approbation de nouveaux statuts le mois dernier, des étudiants, des anciens étudiants et des professeurs ont exprimé leur inquiétude quant au rôle des membres du corps enseignant dans la nouvelle structure dirigeante de l’institut, à la réduction des cours de théologie et à l’élimination de certaines disciplines théologiques et de membres du corps professoral, y compris Melina et le p. Jose Noriega.

    Des membres du corps enseignant ont déclaré à l'AIIC qu'ils ne s'opposaient pas au désir du pape d'élargir la mission ou l'approche de l'école, mais affirmaient que les administrateurs responsables de la mise en œuvre de cette mission avaient agi injustement.

    Le pape émérite collabore depuis longtemps avec l'Institut.

    Benoît XVI “a toujours suivi de près les travaux de Mgr. Melina à la chaire de théologie morale fondamentale" et du p. Juan José Pérez-Soba, professeur de théologie pastorale et directeur de la recherche internationale en théologie morale à l'Institut, selon l'AIIC.

    Pérez-Soba a déclaré à l'AIIC que le cardinal Joseph Ratzinger, élu plus tard pape Benoît XVI, avait écrit pour féliciter l'œuvre de Melina en théologie morale en 1998 et avait participé à une conférence sur l'encyclique Veritatis splendor, organisée en 2003 par le département académique de Melina. Institut Jean Paul II.

    «Lors de cette conférence, le cardinal Ratzinger a donné une conférence, publiée ultérieurement, expliquant le renouveau de la théologie morale après le Concile Vatican II. Selon Ratzinger, Veritatis splendor a été écrit pour développer tout le potentiel de la vision morale de Vatican II, en particulier Gaudium et Spes. Veritatis splendor exprime une moralité "non pas conçue comme une série de préceptes", mais comme "le résultat d'une rencontre d'où découlent des actions morales correspondantes", a ajouté le prêtre.

    Le prêtre a expliqué que dans sa conférence de 2003, le cardinal Ratzinger avait présenté une approche de la moralité «où il est constaté que« l'affirmation de commandements absolus, qui prescrivent ce qui est intrinsèquement mauvais, ne signifie pas se soumettre à l'esclavage des interdits, mais s'ouvrir au grande valeur de la vie, qui est illuminée par le vrai bien, ceci est pour l'amour de Dieu lui-même. "

    «Compte tenu de l’importance que Ratzinger a accordée à la morale fondamentale dans l’Institut, la suppression de la chaire de morale fondamentale et le renvoi de Livio Melina reçoivent un nouvel éclairage», a déclaré le professeur.

    «Cet ensemble de changements apparaît maintenant comme une recherche pour changer le paradigme moral. Il semble exister un désir de se défaire d'une morale objective, qui affirme la vérité sur le bien auquel l'homme est appelé, à la suite de Veritatis Splendor. Et il semble viser l'ouverture d'un processus de révision de toute la moralité sexuelle à partir du subjectivisme, à commencer par Humanae Vitae. ”

    Pérez-Soba a ajouté que lors de plusieurs visites à l’Institut au cours de son pontificat, Benoît XVI a parlé de l’importance de l’école.

    Dans un discours prononcé en 2006, Benoît «a souligné deux aspects essentiels de la mission de l’Institut: premièrement, enseigner que le mariage et la famille sont au cœur de la vérité sur l’homme et son destin; et, deuxièmement, montrer que la révélation du Christ suppose et illumine la profondeur de l'expérience humaine. L'énorme nombre de familles qui, après avoir étudié à l'Institut, ont assisté à cette audience, était le signe d'une grande fécondité pastorale dans l'enseignement de Jean-Paul II », a déclaré le prêtre.

    Plus de 250 étudiants et anciens élèves de l’Institut Jean-Paul II de Rome ont signé une lettre dans laquelle ils expriment leur préoccupation face aux nouveaux statuts de l’école et au licenciement de Noriega et Melina. La lettre exprime l'inquiétude que les étudiants actuels ne seront pas en mesure de terminer les programmes académiques dans lesquels ils sont actuellement inscrits, et les licenciements d'enseignants ont eu lieu sans procédure régulière.

    Le 31 juillet, le p. Jose Granados, vice-président de l’Institut, a déclaré à la CNA que «l’identité de l’Institut était sérieusement menacée», et a appelé les administrateurs à reprendre la discussion avec les membres du corps enseignant sur la manière de mettre en œuvre l’appel lancé par le Pape François en vue d’élargir l’approche de l’école.

    Le 2 août, le Catholic Herald a rapporté que les administrateurs de l’Institut avaient déclaré à un journaliste: «L’Institut souhaite toujours fournir des réponses exhaustives, mais demande quelques semaines au mois d’août afin de formuler des réponses adéquates».

  • Euromoot : 5000 scouts d'Europe se retrouvent à Rome

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    5000 scouts d’Europe sont arrivés à Rome pour l’Euromoot

    Tous les chemins mènent à Rome! Les scouts d’Europe en ont fait l’expérience cette semaine, dans le cadre de l’Euromoot, rassemblement international des Guides et Scouts d’Europe à partir de 17 ans. Ils ont cheminé à travers différentes régions italiennes, sur les traces de célèbres saints, dans un esprit de fraternité et d’approfondissement d’une même foi dans le Christ. Deux guides aînées et une commissaire générale témoignent.

    Adélaïde Patrignani / Svitlana Dukhovych – Cité du Vatican

    «Pour connaître Jésus, il est nécessaire de se mettre en route. Chemin faisant, nous nous apercevons que Dieu se fait rencontrer de diverses manières: dans la beauté de sa création, lorsqu’il intervient avec amour dans notre histoire, dans les relations de fraternité et de service que nous entretenons avec le prochain», écrivait le Pape François en 2014 aux scouts d’Europe, lors d’un précédent rassemblement international. Cinq années plus tard, les participants à l’Euromoot font à nouveau l’expérience concrète de cette «mise en route» et de ses bienfaits spirituels et fraternels.  Le thème retenu pour cette édition 2019 est d’ailleurs “Parate viam Domini” («Préparez le chemin du Seigneur», Lc 3,4).

    Depuis le 27 juillet et jusqu’à hier, des milliers de guides aînées et routiers ont cheminé vers Rome, à partir d’une région italienne de leur choix (Ombrie, Abruzzes, Toscane ou Latium). Chaque itinéraire leur a permis de (re)découvrir leurs racines culturelles et chrétiennes communes, notamment grâce à la figure d’un saint: l’apôtre Paul, Cyrille et Méthode, Benoît de Nursie, Catherine de Sienne, ou François d’Assise.

    Toujours plus de scouts à travers le monde

    Ces jeunes représentent une vingtaine de nationalités différentes. Les effectifs les plus importants sont les Italiens (2498), les Français (837) et les Polonais (453). On compte aussi des Russes, des Ukrainiens, des Suisses, des Turcs, des Biélorusses, et même des Argentins, des Mexicains ou des Canadiens ! L’Union Internationale des Guides et Scouts d’Europe – Fédération du Scoutisme Européen (UIGSE – FSE) est en effet un mouvement en expansion, qui gagne même les pays situés outre-Atlantique. Les adhérents ou potentiels adhérents y sont désireux d’établir des liens avec le catholicisme européen, comme l’explique Isabelle Nicpon, Commissaire générale Guides de l’AGSE. Parfois, l’UIGSE- FSE accueille également des associations protestantes ou appartenant à l’Église orthodoxe, dans un esprit d’ouverture œcuménique (comme au Canada, en Allemagne, en Roumanie ou en Russie). À l’heure actuelle, le mouvement compte environ 70 000 membres dans 22 pays.

    Mais avant d’évoquer la bonne santé du scoutisme «européen», Isabelle Nicpon nous explique en quoi il était important que les jeunes scouts arrivent en pèlerins à Rome.

    Entretien avec Isabelle Nicpon, AGSE

    Les dimensions internationale et spirituelle de l’Euromoot sont évidemment une invitation à fraterniser, à se réjouir et s’émerveiller ensemble, à recevoir et transmettre la paix du Seigneur. Marie-Émeline et Alcina en témoignent par leurs mots et leur chant. Elles viennent du Val d’Oise en France, et font partie du feu Notre-Dame de Oui.

    Témoignage de guides aînées

    Le point d’orgue de l’Euromoot 2019 sera l’audience des 5000 participants avec le Pape François, ce samedi 3 août en salle Paul VI. La dernière audience d’un Pape avec des scouts d’Europe s’est déroulée en 1994. Saint Jean-Paul II avait reçu 7 500 guides et scouts d'Europedans la Basilique Saint-Pierre. «Le Christ veut faire réussir votre vie, pour que resplendisse sa lumière et que vous puissiez parvenir au bonheur dont il veut vous combler. L’Église compte sur vous et sur la grande famille scoute», leur avait-il notamment déclaré lors de cette rencontre marquante.

    02 août 2019
  • Institut Jean-Paul II sur le mariage et la famille : wojtyliens vs bergogliens ?

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    En très haut lieu, on a sans doute cru que l'expression de la volonté pontificale suffirait à faire accepter la refonte de l'Institut mais il n'en va pas ainsi comme le montre cet article publié sur le site du journal La Croix :

    L’Institut Jean-Paul II pour la famille au cœur d’une vive polémique

    Le pape a approuvé le 18 juillet de nouveaux statuts qui entérinent la refonte de cet institut voulu par le pape polonais pour promouvoir la recherche théologique sur le mariage, la famille et la sexualité.

    Une refonte complète qui a suscité de vives réactions parmi les étudiants et les enseignants dont certains ont été écartés.

    • Céline Hoyeau, 
    • le 02/08/2019

    Une centaine d’articles en quelques jours sur des sites Internet italiens et américains principalement. La publication des nouveaux statuts de l’« Institut pontifical théologique Jean-Paul-II pour les sciences du mariage et de la famille », approuvés par le pape François le 18 juillet, a déclenché une salve de critiques sans précédent, qui dénoncent une « épuration » des professeurs et ce qui est vu comme la liquidation de l’héritage de Jean-Paul II. Un« nouveau sac de Rome », ose même le célèbre biographe nord-américain du pape polonais, George Weigel, fustigeant le « vandalisme intellectuel en cours ».

    En cause, le départ de plusieurs figures phares de l’institut, notamment les deux professeurs de théologie morale fondamentale, Mgr Livio Melina, l’ancien président de l’institut dont la chaire est supprimée, et le père José Noriega. Et la « perte d’identité » de l’Institut dont s’inquiètent les étudiants dans une lettre adressée le 25 juillet à la direction.

    « Bien que le pape François exprime (…) son désir de continuer avec l’inspiration originale de Jean-Paul II, (…) nous sommes surpris parce que, dans le nouveau système d’étude, il n’y a ni discussion ni cours sur la théologie du corps ou sur l’enseignement de Jean-Paul II », peut-on lire dans cette lettre qui a recueilli sur Internet 535 signatures, dont 119 étudiants.

    L’intuition « originale et toujours féconde » du pape polonais

    L’institut a aussitôt réagi par un long communiqué, le 29 juillet, reprenant point par point les critiques, et dénonçant « une information distordue, partiale et parfois de mauvaise foi, qui n’a même pas cherché une vérification à la source des informations ».

    Les nouveaux statuts veulent simplement donner une « nouvelle vigueur » à l’intuition « originale et toujours féconde » du pape polonais. La suppression de l’enseignement de théologie morale fondamentale est justifiée par le fait qu’elle appartient au premier cycle des études théologiques et que l’institut, qui a vocation à s’intégrer davantage dans le système universitaire, accueillera des étudiants de niveau licence et doctorat. Le projet académique du nouvel Institut, assure encore le communiqué, se configure comme « un élargissement de la réflexion sur la famille et non comme une substitution de thèmes ». Le communiqué réfute en outre les accusations de centralisation des pouvoirs dans les mains du chancelier, Mgr Vincenzo Paglia, « à qui des tâches précises sont attribuées ».

    Sur le fond, cette polémique cristallise les tensions nées autour de la réflexion menée par l’Église, depuis le double synode de 2014-2015, sur la famille, le mariage et la sexualité humaine. De fait, la refonte de l’institut exprime clairement l’infléchissement de la ligne théologique voulue par François.

    Tenir étroitement unies « l’intelligence de la foi » et le « principe de réalité »

    Il y a deux ans, le pape appelait cet institut, axé sur la théologie morale et sur une approche métaphysique soupçonnée d’idéalisme abstrait, à renouveler son regard pour mieux prendre en compte la complexité de l’existence et les situations concrètes, en intégrant davantage les sciences humaines.

    S’il n’y a pas de « prise de distance avec les inspirations de Jean-Paul II », expliquait alors Mgr Paglia, François « élargit la perspective, d’une focalisation seulement sur la théologie morale et sacramentelle à une vision biblique, dogmatique et historique qui tient compte des défis contemporains ». Si elle ne veut pas être « idéologique ou autoréférentielle », mais « libre de rester rigoureusement cohérente avec le témoignage de la vérité », la recherche théologique doit tenir étroitement unies « l’intelligence de la foi » et le « principe de réalité », confirmait ainsi son nouveau directeur, le théologien milanais Pierangelo Sequeri, en présentant les nouveaux statuts le 18 juillet.

    Une refonte menée « de manière improvisée, sans consultation des enseignants »

    Mais les héritiers de Jean-Paul II redoutent un « changement de paradigme » sur la famille et la sexualité, où la prise en compte de la complexité des parcours se substituerait à la « doctrine » et à des normes morales « absolues ». Certains critiques n’hésitent pas à opposer une vision dogmatique – et « orthodoxe » – de Jean-Paul II à une vision existentielle de François, incarnée dans l’exhortation apostolique Amoris Laetitia.

    « Sur cette réorientation, on peut être d’accord ou non, mais la manière dont cette réforme est effectuée d’un point de vue humain est affligeante », déplore un enseignant de l’institut. Vécue violemment, cette refonte, menée « de manière improvisée, sans consultation des enseignants », dont certains en ce début août, en charge de famille, ignorent toujours si leurs cours seront maintenus à la rentrée, risque de passer tout aussi mal que celle de Radio Vatican menée, à ses débuts, avec pertes et fracas.

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    Des antennes sur tous les continents

    1981 : Jean-Paul II crée l’Institut pontifical Jean-Paul-II d’études sur le mariage et la famille, pour promouvoir la recherche théologique sur le sujet.

    L’institut qui publie la revue Anthropotes a des antennes sur tous les continents : Rome, Washington, Cotonou (Bénin), Salvador de Bahia (Brésil), Melbourne (Australie)...

    19 septembre 2017. Par une lettre apostolique (Summa familiae cura), le pape François redéfinit la mission de l’institut rebaptisé «Institut pontifical théologique Jean-Paul-II pour les sciences du mariage et de la famille». Avec pour objectif de mêler davantage dans ses travaux théologie et sciences sociales.

  • Chine : les mots religieux sont proscrits des manuels scolaires

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    Du site des missions étrangères de Paris :

    Sinisation : les mots religieux proscrits des manuels scolaires destinés à l’école primaire

    02/08/2019

    La sinisation des religions continue d’être défendue par le Parti communiste chinois, afin de correspondre aux directives lancées par le président Xi Jinping en 2015. Selon ces directives, pour pouvoir exister dans le pays, les religions doivent s’adapter à la culture chinoise et se soumettre au Parti. Une tendance qui conduit à certaines censures dans l’éducation, comme l’attestent certaines modifications de textes classiques contenus dans un manuel scolaire paru au début de l’année. Des mots comme « Dieu », « Bible » ou « Christ » ont ainsi été retirés d’extraits de Hans Christian Andersen, Daniel Defoe, Anton Chekhov, Tolstoï ou Victor Hugo, supprimant toute référence religieuse.

    Des mots comme « Dieu », « Bible » ou « Christ » ont été effacés d’un manuel scolaire utilisé par des enfants d’école primaire. Dans une tentative de dissuader l’adhésion aux religions (et en particulier au christianisme), et de renforcer la sinisation des religions dans le pays, ces mots ont même été censurés dans les romans d’auteurs étrangers. Au début de l’année, les Éditeurs de l’Éducation Populaire, liés au gouvernement, ont publié un manuel scolaire pour les élèves de CM2, contenant quatre extraits d’auteurs étrangers et d’autres textes issus d’auteurs classiques chinois. Selon le ministère chinois de l’Éducation, le manuel est destiné à permettre aux élèves de comprendre d’autres cultures. Pourtant, les extraits en question ont été modifiés afin de correspondre à la volonté du Parti communiste chinois de réprimer toute référence religieuse.

    Ainsi, dans l’histoire de La petite fille aux allumettes, de Hans Christian Andersen, la grand-mère défunte de l’enfant lui apparaît dans une vision pour lui dire : « Quand on voit filer une étoile, c’est une âme qui monte vers Dieu. » Dans la version « chinoise », la grand-mère dit à l’enfant : « Quand on voit filer une étoile, c’est qu’une personne quitte ce monde. » Un extrait de Robinson Crusoé, de Daniel Defoe, a également été censuré. Naufragé sur une île déserte, le protagoniste parvient à trouver trois copies de la Bible parmi les restes du naufrage. La nouvelle version modifiée élimine le mot « Bible » et raconte que Crusoé a retrouvé « quelques livres » dans les restes du navire. Un passage a également été éliminé d’un extrait de Vanka, une nouvelle d’Anton Chekhov. Le passage en question représentait une prière dans une église, et le mot « Christ » a été effacé partout. Ce type de censure s’est répandue dans l’éducation chinoise, à plusieurs niveaux, y compris à l’université où certains enseignants condamnent et confisquent les classiques contenant des mots religieux. Cela concerne des œuvres comme Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, Résurrection de Léon Tolstoï, Notre-Dame de Paris de Victor Hugo…

    Toutes ces censures répondent aux directives lancées par le président Xi Jinping en 2015, selon lesquelles les religions, afin de pouvoir exister en Chine, doivent s’assimiler à la culture chinoise et se soumettre au Parti communiste. Leur sinisation consiste donc à exalter le patriotisme national contre les religions « étrangères » comme le christianisme. Selon les observateurs, cette campagne contre le christianisme est due aux craintes que la Chine devienne « le pays le plus chrétien au monde » d’ici 2030, comme l’ont prédit certains sociologues comme Fenggang Yang. Pour les critiques, la sinisation sert également de boucliers contre la démocratie, les droits de l’homme, et l’État de droit.

    (Avec Asianews)

  • A propos du démantèlement de l'Institut Jean-Paul II : le témoignage d'un disciple du pape polonais

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    Traduction de Jeanne Smits sur son blog :

    Stanisław Grygiel, philosophe ami de Jean-Paul II, dénonce la destruction de l'Institut Jean-Paul II

    1 aout 2019

    Le grand vaticaniste Aldo Maria Valli vient d’interviewer le Pr Stanisław Grygiel, grand ami de Jean-Paul II, sur la destruction de l’Institut Jean-Paul II sur la famille et le mariage. Je vous propose ici une traduction de travail intégrale de cet entretien paru sur le blog d’Aldo Maria Valli, Duc in altum. – J.S.

    ***

    Entretien avec de Stanisław Grygiel :

    « On ne rénove pas sa maison en la détruisant. »
    Chers amis de Duc in altum, je suis particulièrement heureux de vous offrir aujourd'hui une interview exclusive du Professeur Stanisław Grygiel, philosophe polonais, grand ami de Saint Jean Paul II et jusqu'à récemment, avant son éloignement, professeur à l'Institut Théologique Pontifical fondé par le Pape Wojtyła lui-même. Une vaste interview, dans laquelle le professeur Griygiel évoque les événements dans lesquels il a été impliqué, mais où il explique surtout ce qui constitue, selon lui, la nature de la crise actuelle de l'Eglise. Il prononce des paroles très claires : « L'Eglise d'aujourd'hui a besoin d'un Moïse qui, porté par la colère du Dieu miséricordieux, à qui il parle dans la montagne, va passer par le feu et par l'épée tous ces veaux d'or adorés par le peuple –  avec l'autorisation de tant de pasteurs – pour y chercher le bonheur. »

    *

    Professeur Gygiel, vous avez parlé de « pragmatisme théologique » par rapport à la théologie dominante actuelle. Qu'entendez-vous par cette expression et quels sont les objectifs d'un tel pragmatisme ?

    Le principe marxiste de la pensée est le suivant : la praxis précède et détermine le logos, c'est-à-dire de la vérité. Elle a ainsi bouleversé non seulement la vie intellectuelle du monde occidental, mais aussi la vie de l'Église catholique. Je me souviens des années 1966-67 passées à l'Université Catholique de Louvain en Belgique et de nombreuses leçons de théologie et de philosophie faites selon ce principe. Il en est résulté une théologie pragmatique et une pastorale tout aussi pragmatique, qui ont commencé non pas avec la Personne du Christ, mais avec la description sociologique des différents comportements des hommes. Si la majorité divorce, alors… Beaucoup de théologiens et, malheureusement, beaucoup de pasteurs de l'Église catholique  également, oublient de parler avec le Fils du Dieu vivant. Ils manquent de foi, dans le sens où ils manquent de confiance en la Personne du Christ et, par conséquent, de foi en l'homme.

    L'Union soviétique, ne parvenant pas à conquérir l'Europe occidentale par des moyens militaires, a essayé de pénétrer la mentalité des intellectuels, afin de pouvoir la soumettre aux ordres des seigneurs de ce monde. Elle a parfaitement réussi, comme on le voit aujourd'hui, alors que nous vivons les conséquences désastreuses de cette action astucieuse des agents communistes et de leurs « idiots utiles » occidentaux.

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  • Mariage et famille : une révolution dans l'enseignement romain ?

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    Du site Diakonos.be :

    L'INSTITUT JEAN-PAUL II A ÉTÉ RAYÉ DE LA CARTE

    On vient d'apprendre que le sulfureux Mgr Paglia, nommé par le pape François à la tête de l'Institut Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille vient de suspendre tous les professeurs ainsi que le président de l'Institut, Mgr Melina.

    L'objectif semble être de faire table rase de l'enseignement de Jean-Paul II et de sa théologie de la famille pour le remplacer par l'enseignement plus récent mais aussi plus ambigü de l'exhortation Amoris Laetitia du Pape François, qui soulève toujours de nombreux doutes sans réponse.

    « L'œuvre de destruction, entamée par le décret du Pape François qui a créé un nouvel institut confié à Monseigneur Vincenzo Paglia en tant que Grand Chancelier, est maintenant dans une phase décisive avec l'approbation des nouveaux statuts et du nouveau programme » commente le journaliste Riccardo Cascioli.

    Les nouveaux statuts confèrent également un pouvoir sans précédent à Mgr Paglia qui s'est arogé le droit d'engager et de licencier des professeurs, de nommer le président et le vice-président. Elle le rend aussi omniprésent dans toutes les structures internes de l'Institut, même si son curriculum vitae révèle qu'il n'est même pas titulaire d'un doctorat.

    En ce qui concerne le contenu des cours du nouvel Institut, les statuts ont éliminé les cinq programmes de Master proposés : Master en bioéthique, en sexualité et fertilité, en conseil familial, en pastorale familiale et en études sur le mariage et la famille.

    Source: La Nuova Bussola Quotidiana
    Traduction française: leblogdejeannesmits.blogspot.com/2019/07/institut-jean-paul-ii-raye-de-la-carte-paglia.html

    Lire également : http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2019/07/31/le-nouveau-sac-de-rome-par-des-vandales/

  • Abus sexuels dans l’Eglise : le cléricalisme, voilà l’ennemi ?

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    La « Libre Belgique » du 9 juillet 2019 consacre une double page à un ouvrage qui vient de paraître aux éditions Bayard : « L’Eglise catholique face aux abus sexuels sur mineurs » (Bayard 2019, 720 pages, env. 24,9 euros). L’auteur de ce livre, Marie-Jo Thiel, médecin et théologienne, est professeur d’éthique à l’Université de Strasbourg. En 2017, le pape François l’a aussi nommée membre de l’Académie pontificale  pour la Vie dont il a modifié la composition et confié la présidence à Mgr Vincenzo Paglia.

    Dans l’interview qu’elle accorde à « La Libre », la professeure souscrit à la thèse du pontife régnant pour qui les abus sexuels des clercs seraient principalement dus à une cause «structurelle»: le cléricalisme, instituant dans l’Eglise une mauvaise relation entre prêtres dominateurs et fidèles asservis. Selon l’académicienne pontificale, cette relation perverse serait due à la contre-réforme tridentine : « la formation psychosexuelle [des séminaristes] était très insuffisante ; était promue aussi une image singulière du prêtre dans la mouvance du concile de Trente, au XVIe siècle. Considéré comme un ‘autre Christ’, le clerc était mis à part,  ‘sacralisé’ dans une perfection supérieure à celle du laïc, ce qui pouvait engendrer un entre-soi problématique ». 

    On ne s’étonnera donc pas de la « surprise » exprimée par Mme Thiel à la lecture du texte publié en avril dernier par le pape émérite Benoît XVI expliquant que la source fondamentale des abus avait une origine moins lointaine : il s’agit du relativisme moral actuel de nos sociétés depuis les années 1960.

    Il est vrai que, dans sa «Lettre au peuple de Dieu» du 20 août 2018, le pape François attribue les abus sexuels ecclésiastiques au « cléricalisme », qualifiant ainsi, sans autre précision, un abus de pouvoir qu’il a raison de souligner. Mais, d’un point de vue sémantique, on peut regretter, avec l’abbé Christian Gouyaud (1), de voir assumée dans le discours pontifical une expression ambiguë, historiquement connotée dans un autre contexte et assénée à tout propos par les adversaires de l’Église: « Le cléricalisme, voilà l’ennemi! » : elle est parfaitement relayée, encore aujourd’hui, par les laïcards de tous poils dénonçant, à tort et à travers, l’ingérence de l’Église dans les questions sociétales.

    Enfin, émanant d’une théologienne membre d’une académie pontificale, la mise en cause de la sacralisation du prêtre surprend d’autant plus que l’argument est facile à retourner : « N’est-ce pas par défaut de sens du sacré de l’homme – et de l’enfant, en l’occurrence – qu’on le réduit à un objet de concupiscence et à un moyen d’assouvir sa pulsion ? Même si ces crimes ont été encore récemment commis, il faut dire que la plupart d’entre eux – connus – relèvent aussi d’une époque où le prêtre a justement été désacralisé.  On évoque aussi, comme remède, la promotion du laïcat, mais une telle promotion, justement fondée sur le sacerdoce baptismal, ne s’est-elle pas, hélas, bien souvent opérée pratiquement en termes de prise de pouvoir et de cléricalisation des laïcs ? Quant au comportement clérical, ne pourrait-on pas complètement s’en affranchir en acceptant de répondre simplement aux doutes soulevés courageusement à propos d’une inflexion possible de la doctrine ? » (2)

    JPSC

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    (1)(2) La faute au « cléricalisme » ? par l’Abbé Christian Gouyaud, membre de l’association sacerdotale « Totus tuus », article publié dans « La Nef », n° 309, décembre 2018.

    Ref. "Dans l’Église, les abus ne sont pas accidentels, mais structurels"