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Enseignement - Education - Page 58

  • À propos du pluralisme religieux

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    La foi chrétienne ne s’identifie à aucune culture déterminée. Un certain pluralisme y est donc intimement lié. C’est une évidence aussi vieille que l’histoire de l’Eglise.  

     

    On n’a pas attendu  l’Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du pape Paul VI pour être confronté à la question du rapport entre l’Evangile et les cultures. En parlant d’un processus d’ « inculturation », Jean-Paul II souligne le fait que l’Evangile transcende les cultures tout en étant vécu par des hommes et des femmes toujours liés à des cultures spécifiques. Et Benoît XVI précise que le dialogue des cultures inclut l’effort de l’Eglise pour faire pénétrer l’Evangile dans chaque milieu socioculturel mais aussi son influence sur les cultures elles-mêmes, à laquelle est rattachée l’idée de croissance et d’enrichissement mutuel des personnes et des groupes.

    Le reproche fait aux « lineamenta » du prochain synode dédié à l’Amazonie est d’inverser le processus au détriment de la foi. La note ci-dessous d’Edouardo J. Echeverria, publiée sur le site web "France Catholique", résume l’hétérodoxie affectant, selon lui, l’Instrumentum laboris de ce synode convoqué par le pape François:

    « L’Instrumentum Laboris qui vient juste de sortir pour le prochain Synode, « l’Amazonie, de nouveaux chemins pour l’Eglise et l’Ecologie Intégrale », accepte implicitement la présupposition que Dieu a voulu la diversité des religions - le pluralisme religieux. Et cette présupposition se trouve derrière le concept défectueux de l’inculturation. L’acceptation du pluralisme religieux prédispose les auteurs de ce document à comprendre l’inculturation comme étant principalement l’appel à adapter ou accommoder la totalité de la foi catholique aux cultures amazoniennes (no. 94) ; sur les plans ecclésiastiques (nos. 107, 110) ; liturgiques (nos. 124-124, 127) et doctrinaux (26, 29, 33, 56, 98.b.1, 103, 110, 121).

    En conséquence, la foi catholique perd son point de vue « transcendent », sa distance critique et donc normative au-dessus de la culture. Elle fait de la culture le standard de l’Evangile, plutôt que les sources catholiques faisant autorité : la foi, les Ecritures et la Tradition

    En fait, dans ce document de 65 pages (149 paragraphes), une seule position critique est suggérée à propos des pratiques culturelles qui sont opposées à l’Evangile (n° 144). En outre, la foi est conçue principalement comme une expérience religieuse avec Dieu, avec peu de contenu déterminé, comme si les croyances étaient générées principalement par un dialogue inter religieux continuel avec la culture.

    Par conséquent, la priorité est donnée à l’insertion du Catholicisme dans les cultures amazoniennes. Cette vision au mieux sous-estime, ou au pire néglige, la dynamique de l’inculturation transformiste et critique. (Voir Lumen Gentium 17 ; Ad Gentens 9). Le document ne voit pas que l’inculturation inclut à la fois l’insertion mais aussi la transformation et par conséquent la réception critique de ce qui est bon et vrai dans ces cultures en les intégrant dans le Catholicisme de manière que toute pensée soit dépendante du Christ.

    Le document a une fascination étrange et boiteuse à recevoir tout ce qui est bon et valable de ces cultures amazoniennes. Ainsi il échoue sérieusement à considérer que l’interprétation de ces vérités et de ces biens dans d’autres cultures est souvent telle qu’ils sont déformés, mal interprétés et en fait rejetés. Par exemple, une juste considération de l’ordre de la création de Dieu dans ce document semble impossible à distinguer du panthéisme.(« Amazon cosmovision »). C’est ainsi parce que les auteurs du document ont négligé l’influence décisive du péché sur nous, et particulièrement sur nos esprits, c’est à dire à la racine de la résistance de l’homme à la Révélation générale Dieu, dans et par les oeuvres de la Création, ainsi que l’ordre moral objectif qui pèse sur nos consciences.

    Mais le problème principal est que, derrière ce concept imparfait d’inculturation, repose la un pluralisme religieux pré-supposé. Ceci est le point de vue que Dieu a été légitimement révélé de différentes manières dans la diversité des religions, et qu’elles sont également vraies et par conséquent sont des véhicules de rédemption de façon égale. Ce point de vue ne peut pas être distingué du relativisme religieux.

    Le pape François a semblé accepter que Dieu veut la diversité des religions dans un document qu’il a co-signé avec Ahmed el-Tayeb, Grand Iman de al-Azhar, durant le grand meeting inter-religieux d’Abu Dhabi. Après beaucoup de critiques, cependant, il a semble-t-il clarifié sa position de façon informelle durant la visite ad limina à Rome des évêques du Kazakhstan et de l’Asie centrale. Selon un rapport officiel du Vatican : « Le pape a explicitement déclaré que le Cardinal Schneider pouvait partager le contenu de leurs échanges sur ce point. ‘ Vous pouvez dire que la phrase en question sur la diversité des religions signifie la volonté permissive de Dieu,’ a-il-dit à l’assemblée des évêques, qui venaient de régions à prédominance musulmane. »

    Néanmoins, le pape François n’a pas formellement corrigé le document lui-même, et donc la confusion persiste, comme c’est évident dans le document synodal.

    Le document du Synode met en garde contre l’absolutisme de toute croyance qui, selon les auteurs de ce document, est le fruit de l’échec de la reconnaissance d’autres moyens par lesquels Dieu se fait connaître, ce qui, par conséquence, ferme la porte du Salut aux autres qui professent d’autres croyances. (n° 39). Ce document proclame que l’on découvre sa propre identité par la rencontre avec les autres, par les différences et les coïncidences qui nous montrent l’impossibilité de scruter la. réalité et le mystère de la présence de Dieu » (n°40). Il nous avertit que « écouter respectueusement » l’autre n’impose pas des formules de foi exprimées avec d’autres références culturelles qui ne correspondent pas à la réalité de leur vécu. (n° 120). En conséquence, le document du Synode affirme, « L’amour vécu dans toute religion plaît à Dieu ».

    Les auteurs de ce document proclament que ce point de vue ne relativise pas les convictions chrétiennes. Pourtant, relativiser les vérités-proclamées des Chrétiens, c’est justement ce que ce document fait. Ils n’arrivent pas à poser la question non seulement de la vérité en général, mais également du désaccord religieux et en particulier des revendications conflictuelles de croyance entre les différentes religions.

    La vérité est une propriété des propositions selon laquelle une proposition est vraie si ce qu’elle affirme est, en fait, le cas d’une réalité objective. Pour faire court, la vérité signifie une correspondance objective avec la réalité ; autrement cette proposition est fausse. Dans cette optique, L’Eglise ne considère pas que les religions non chrétiennes sont complètement fausses en toutes leurs affirmations (voir Nostra Aetate 2) mais seulement en celles qui sont logiquement incompatibles avec les affirmations de la vérité chrétienne.

    En outre, mon identité est enracinée en union avec le Christ, en qui et avec qui, j’ai été fait une nouvelle création par le baptême. (2 Cor 5 : 17). Ainsi que Gaudium et Spes 22 le formule, « La vérité est que c’est seulement dans le mystère du Verbe fait chair que le mystère de l’homme est éclairé ». Les auteurs du document reconnaissent cette vérité absolue (n° 20) mais minimisent la capacité de l’Eglise à la proclamer. Pourquoi ?

    Ils ne comprennent pas que ce que les Chrétiens croient, affirment et tiennent pour vrai doit avoir une correspondance correcte avec la réalité. Plutôt, ils cherchent à tort à légitimer les revendications des autres religions, en suggérant que les formulations de la vérité divine par la foi chrétienne sont non seulement inadéquates mais encore inexprimables. (no 40). Pour eux, nous ne pouvons pas soutenir que les affirmations du catholicisme sont résolument vraies, et donc absolument vraies. En outre, ils épousent le subjectivisme, en faisant de la soi-disant « réalité vécue » la pierre de touche de ce qui est vrai.

    Les auteurs du document du Synode doivent retourner à l’école avec les documents de Vatican II, le Catéchisme de l’Eglise Catholique, et Dominus Jesus. Ils trouveront là une norme sûre de foi. »

    Ref. À propos du pluralisme religieux

    Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/06/25/more-roman-confusion-about-religious-pluralism/

    Eduardo J. Echeverria est professeur de philosophie et de théologie systématique au Sacred Heart Major Seminary Detroit. Ses publications comprennent Pope Francis, The Legacy of VaticanII,(2015) et Revelation, History and Truth. A Hermeneutics of Dogma (2018) ;

    JPSC

  • La santé insolente du séminaire de La Castille (75 séminaristes)

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    D'Antoine Pasquier sur le site de l'Hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Les secrets du succès du séminaire de Toulon

    ARTICLE | 26/06/2019 | Numéro 2163 | Par Antoine Pasquier

    Des séminaristes prient

    Le quotidien à La Castille est rythmé par trois temps longs de prière : l'adoration, la messe et l'oraison ©A.MICALLEF

    MAGAZINE – Le séminaire de La Castille affiche une santé insolente avec soixante-quinze séminaristes. Quels sont les secrets de sa réussite ? Visite guidée.

    La chapelle

    Trente minutes, tous les jours, sans exception. Chaque matin, à 7 h, les séminaristes de La Castille se retrouvent devant le Saint-Sacrement exposé dans la chapelle dédiée à l’Immaculée Conception. « Prendre quotidiennement ce temps d’adoration, tous ensemble, est vital », confie Albéric, 28 ans, originaire du diocèse de Bayeux-Lisieux, en 2e année de philosophie. « Je ne me voyais pas aller dans un séminaire qui ne propose pas cette forte vie de prière. Ce n’était pas négociable. » « Ici, on apprend vraiment à approfondir notre relation intime avec le Christ », abonde Leonardo, de la Communauté brésilienne Douce Mère de Dieu, en 2e année de théologie.

    Ce primat donné à la vie spirituelle, l’ancien évêque de Toulon, Mgr Joseph Madec, l’a voulu dès la réouverture du séminaire en 1983. « Un prêtre ne peut pas tenir s’il n’est pas enraciné en Dieu », rappelle le Père Jean-Noël Dol, le recteur. « La liturgie, la prière personnelle et communautaire, l’adoration, l’oraison chaque soir, la direction spirituelle font partie de nos fondamentaux depuis le début. Aujourd’hui encore, ils sont toujours très recherchés par les candidats qui se présentent chez nous. »

    C’est le cas de Foucauld, 24 ans, en 1re année de théologie. Alors qu’il avait reçu, deux ans plus tôt, l’appel au sacerdoce, ce Toulonnais d’origine a su, lors d’un séjour à La Castille où il révisait son examen d’entrée à l’ENS Lyon, que ce serait ici, et nulle part ailleurs, qu’il suivrait sa formation de séminariste. « J’ai été marqué par la beauté et la puissance de la liturgie. Ça a été le coup de cœur ! » Il n’est pas le seul !

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  • Rome réaffirme l’inviolabilité du secret de la confession

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    Lu sur le site du « Salon beige », cette note émanant de la Pénitencerie Apostolique :

    Cardinal-Mauro-Piacenza_0_730_638.jpg« Suite aux tentatives de conditionner le secret de la confession, la Pénitencerie apostolique, dans une note publiée lundi, datée du 29 juin et approuvée par le Pape François, rappelle l’importance du for interne et l’inviolabilité du sceau sacramentel. 

    Le document réaffirme avec fermeté que le secret de la confession est un pilier de l’Église catholique et dénonce un certain relativisme ambiant dans la perception des notions de péché et de rédemption.

    La note de la Pénitencerie apostolique s’inquiète d’une «hypertrophie de la communication» et d’un discours médiatique dominant qui accorde une place démesurée aux «possibilités techniques» mais néglige «l’amour de la vérité» et «le sens de la responsabilité devant Dieu et les hommes». Dans le rapport à l’information médiatique, la recherche avide des «scandales» touche aussi une partie des catholiques, et mêmes des membres du clergé, «au grave détriment de l’annonce de l’Évangile à toute créature et des exigences de la mission». 

    Le «jugement de l’opinion publique» se base souvent sur des informations qui «lèsent de façon illégitime et irréparable la bonne réputation» de certaines personnes et leur droit à «défendre leur propre intimité». Les institutions sont aussi fragilisées, et en premier lieu l’Église catholique qui fait l’objet d’un préjugé négatif liés aux tensions internes à sa hiérarchie et aux «récents scandales d’abus, horriblement perpétrés par certains membres du clergé». Dans ce contexte, une pression s’exerce pour que l’Église cale son organisation juridique sur l’ordre civil des États, mais cette exigence est incompatible avec la nature de l’Église.

    Cette note rappelle donc plusieurs points essentiels, notamment donc l’inviolabilité du sceau sacramentel que représente le sacrement de la Réconciliation.

    «Même s’il n’est pas toujours compris par la mentalité moderne, il est indispensable pour la sainteté du sacrement et pour la liberté de conscience du pénitent, qui doit être certain à tout moment que l’entretien sacramentel restera dans le secret de la confession, entre sa propre conscience qui s’ouvre à la grâce divine et la médiation nécessaire du prêtre», avait rappelé le Pape François le 29 mars dernier lors de son discours devant les participants au cours annuel sur le for interne organisé par la Pénitencerie apostolique.

    Les prêtres en effet, lorsqu’ils écoutent les pénitents et peuvent accorder l’absolution, agissent dans ce cadre  “in persona Christi capitis”, au nom du Christ donc et non pas en leur nom propre. Ils doivent donc être capables de défendre ce sceau sacramentel jusqu’au martyre. Leur seule exigence doit être le repentir sincère de la personne qui se confesse. Ils ne peuvent pas exiger du pénitent qu’il se rende à la justice civile, car il s’agit d’un autre ordre.

    Toute initiative politique ou législative visant à forcer l’inviolabilité du sceau sacramentel constituerait donc «une inacceptable offense envers la liberté de l’Église, qui ne reçoit pas sa propre légitimation des États, mais de Dieu. Elle constituerait une violation de la liberté religieuse, qui fonde juridiquement toute autre liberté, y compris la liberté de conscience des citoyens, qu’ils soient pénitents ou confesseurs». 

    Le respect du for interne implique aussi l’accompagnement spirituel, qui ne relève pas à proprement parler du sceau sacramentel mais qui concerne «tout ce qui regarde la sanctification des âmes et donc la propre sphère intime et personnelle de chaque fidèle». Le confesseur et le directeur spirituel n’ont donc pas à intervenir dans un processus d’admission aux ordres sacrés, ni à titre posthume dans une procédure de béatification ou de canonisation.

    La note évoque enfin la notion de «secret professionnel» qui s’applique à certaines autres communications dans le cadre ecclésial. Parmi eux figure le secret pontifical, qui relève de la personne même du Souverain pontife, qui peut donc le lever s’il le juge nécessaire. Dans toutes les autres communications publiques ou privées, une certaine liberté de discernement peut être laissée, en conformant «toujours sa propre vie au précepte de l’amour fraternel, en ayant devant les yeux le bien et la sécurité d’autrui, le respect de la vie privée et le bien commun», comme le rappelle le Catéchisme de l’Église catholique. La «correction fraternelle» peut s’exercer en ayant conscience du «pouvoir constructif» de la parole mais aussi de son «potentiel destructif». 

    L’Église doit en tout cas préserver à tout prix le secret de la confession, en sachant que la lumière venue du Christ doit être «préservée, défendue et cultivée» dans «l’espace sacré entre la conscience personnelle et Dieu», est-il précisé en conclusion.

    En présentant le document, le cardinal Piacenza (photo), qui l’a co-signé en tant que Pénitencier majeur, a expliqué que le Pape a voulu ainsi faire rappeler la nature sacrée du for interne, qui n’est pas toujours correctement prise en compte, y compris au sein de la communauté ecclésiale. Ce concept doit pourtant être pris au sérieux, car l’inviolabilité absolue du sceau sacramentel est une garantie indispensable pour la validité du sacrement de la réconciliation. Il s’agit donc d’un enjeu totalement différent par rapport au simple «secret professionnel» qui peut s’appliquer à des professions civiles comme les médecins, les avocats ou les pharmaciens. 

    Le cardinal Piacenza a précisé en outre que le texte de la note ne doit pas être considéré comme «une justification ou une forme de tolérance vis-à-vis des exécrables cas d’abus perpétrés par des membres du clergé». «Aucun compromis n’est acceptable dans la promotion de la protection des mineurs et des personnes vulnérables, ni dans la prévention et la lutte contre toute forme d’abus», comme le Pape François l’a constamment rappelé. La note spécifie que «la défense du sceau sacramentel et de la sainteté de la confession ne pourront jamais constituer une forme quelconque de connivence avec le mal», en soulignant que le repentir sincère constitue une condition essentielle pour la validité du sacrement, tout comme le ferme engagement de s’amender et de ne pas réitérer le mal commis. »

    Ref. Rome réaffirme l’inviolabilité du secret de la confession

    L’auteur de cette mise en garde est, en fait, le cardinal Mauro Piacenza, nommé Préfet de l’importante Congrégation romaine du Clergé par Benoît XVI, dont il est proche, puis relégué à la Pénitencerie apostolique par le pape François, peu après l’élection de ce dernier au souverain pontificat.

    JPSC

  • Comme un problème au royaume du progressisme triomphant

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    Pourquoi la génération la plus prospère, la plus libre et la mieux protégée de l’histoire est-elle en train de sombrer dans des pulsions d’euthanasie à cause de l’écologie ?

    Alors que notre génération est probablement l'une de celles vivant dans la plus grande prospérité, l'une des plus protégées et des plus libres, un sentiment de pessimisme, fortement lié au sentiment d'urgence écologique, la traverse...

    Pour « Atlantico », Eddy Fougier et Chantal Delsol  dialoguent sur ce phénomène:

    Atlantico : Alors que notre génération est probablement l'une de celles vivant dans la plus grande prospérité, l'une des plus protégées et des plus libres, un sentiment de pessimisme, fortement lié au sentiment d'urgence écologique, la traverse. Quelles sont les causes d'un tel pessimisme ambiant ? A quel point est-il intrinsèquement lié au sentiment d'urgence écologique ?

    Chantal Delsol : C’est la France qui est pessimiste et dépressive. Toutes les études sociologiques le montrent. Les Français se rendent compte que la mondialisation et l’ouverture à tous les vents leur fait perdre leur système social spécifique, très avantageux. Un Etat colbertiste n’est plus possible dans un pays moderne à l’époque de la mondialisation. Fait aggravant : le président de la République lui-même, élu et soutenu par l’élite cosmopolite et mondialisée, s’attache à mettre en cause le vieux modèle protecteur et colbertiste. Il y a pour le Français de quoi se révolter. D’où les gilets jaunes. Et je n’ose penser à ce qui se passera quand on voudra réformer les retraites ! Tout cela laisse comprendre le paradoxe : nous avons le pays le plus protecteur et redistributeur du monde, et nous sommes constamment mécontents, aigris et vindicatifs. C’est que nous sentons que ce système, on est en train de le rogner par tous les bouts.

    L’écologie joue un grand rôle parce qu’en l’absence désormais de religions, elle est devenue la seule religion partagée et conquérante, d’abord dans la jeunesse. Comme toutes les religions elle a ses clercs, ses prières, ses dogmes, ses grands-messes, ses grands mensonges qui fonctionnent très bien (regardez l’histoire des rats de Seralini en 2012), et son intolérance rituelle (on ne discute pas avec des euro-sceptiques: on les injurie). Il y a surement des vérités scientifiques dans le discours écologique. Mais il y a aussi des excès, des calembredaines, et même des tromperies conscientes faites pour affoler les fidèles croyants. On est encore dans une idéologie de type religieux. C’est pourquoi il est si difficile de savoir qui croire et ce qui est vrai.

    Eddy Fougier : Il y a effectivement, d'un point de vue objectif, quelque chose d'incompréhensible à l'échelle mondiale : l'amélioration d'un certain d'indicateurs, c’est-à-dire le niveau de vie, la mortalité infantile, l'espérance de vie, les indices liés à la malnutrition, la pauvreté également en baisse. D'un point de vue objectif, on a l'impression que les choses s'améliorent. Mais d'un point de vue subjectif, on a l'impression que les choses empirent, notamment pour les jeunes générations. Pour ces derniers, sûrement que cette de l'urgence climatique–qui est la chape de plomb de la lutte écologique - explique qu'on a du mal à se projeter dans le futur de manière optimiste, que la plupart des activités humaines sont entachés d'une sorte de péché, de culpabilité collective, qui fait que ces activités –industrielles, agricoles, animales- aboutissent à être l'origine de ce changement climatique. On est face à ce grand paradoxe où on n'a jamais aussi bien vécu à l'échelle mondiale, et pourtant le futur demeure incertain.

    Cette peur qui peut aller jusqu'à la volonté de ne pas faire d'enfant ou de s'euthanasier a une symbolique quasi-religieuse. Peut-on considérer que l'on fait face à un néo-millénarisme écologique ?

    Chantal Delsol : Les humains font des enfants pour deux raisons : soit parce qu’ils n’ont pas de moyens de contraception et donc souvent malgré eux, soit parce qu’ils ont une forme ou une autre de spiritualité, c’est-à-dire qu’ils valorisent quelque chose qui les dépasse. A une époque où nous avons la contraception sans la spiritualité, il n’y a plus grande raison de se reproduire. C’est pourquoi Raymond Ruyer disait que dans les cent prochains siècles, on était au moins sûrs d’une chose : les humains encore présents seraient religieux d’une manière ou d’une autre.

    Eddy Fougier : Effectivement. Quand j'ai vu monter la théorie de la collapsologie, j'avais un projet d'ouvrage que je souhaitais nommer ainsi. De même, il y a une dimension néo-religieuse dans ce qui se passe. On l'a ressenti en 2000 avec le bug qu'on prévoyait mais aujourd'hui ce sentiment est multiplié avec la crainte du grand effondrement à l'horizon 2030, 2040. Avec cette idée que seuls les "purs", ceux qui respectent la Terre-mère, Gaïa, pourront survivre. Et cette religion a ses prophètes, notamment suédois [ndlr. Greta Thunberg]. Ce sentiment ne sera que grandissant à mesure qu'on accumulera les preuves de l'impact de l'homme sur la terre. Mais ceci se trouvera également de plus en plus exploité par des marchands de peurs. Cela existe à l'échelle nationale avec les courants populistes. Mais ça pourra transparaître également dans des mouvements de nature religieuse, sectaire, voire idéologique, qui vont exploiter cette crainte de l'avenir et de l'effondrement de la civilisation.

    Le sentiment de déclin qui parcourt le monde occidental et à fortiori la France joue-t-il une part importante dans ce ressenti ? En quoi ce sentiment millénariste est-il associé au progressisme ?

    Chantal Delsol : Le sentiment de déclin est d’abord du au fait du déclin de notre modèle social dont j’ai parlé plus haut. Mais aussi au fait que la seule religion que nous ayons, la religion écologique, est une religion de catastrophe et non d’espérance: elle a restitué le temps circulaire des anciens paganismes, elle a renoncé au temps fléché du monothéisme judéo-chrétien. Le temps circulaire ne peut produire que du pessimisme : l’espoir y est vain.

    Eddy Fougier : Il y a un clivage de plus en plus fort entre les populations de pays développés et les pays émergents. Du côté de ces derniers, ils considèrent que leur vie s'améliore.  C'est le contraire pour les premiers qui estiment que les générations futures vivront moins bien que les générations actuelles. C'est un ressenti subjectif basé en terme de croissance, de niveau de chômage, d'insécurité économique et sociale, qui explique cette fracture. L'idée qu'il y a un jeu à somme nul où les pays émergents se sont développés au détriment des pays développés est finalement assez courante dans l'opinion publique. 

    Pour autant, je ne pense pas que le sentiment de déclin de l'Europe se retrouve lié à la collaspologie et à ses adeptes. Pour ces derniers, l'effondrement est lié à la diffusion d'un modèle occidental. Le bruit ambiant fait effectivement pourtant en sorte qu'il y a cet amalgame, comme on l'a vu chez les gilets jaunes qui y associent un déclin collectif de la civilisation occidentale et une incapacité à se projeter sans peur dans le futur. Pour résumer, pour ceux de la génération de Greta Thunberg à Pablo Servigne, l'Occident mourra de ses péchés.

    Le progressisme de l'autre côté –celui qui prône la décroissance- se retrouve également associé à cette chape de plomb du changement climatique. L'idée est un retournement du concept thatchérien "il n'y a pas d'alternative". C’est-à-dire que la seule alternative possible est en réalité la décroissance; c'est réduire de façon drastique les émissions de gaz à effet de serres par exemple ou mettre fin à notre système agro-alimentaire actuel. Donc remettre en cause de façon radical notre mode de développement, notre modèle économique à l'échelle individuelle et collective et éventuellement envisager un régime plus autoritaire pour imposer ce passage d'une abondance à une pénurie par anticipation de ce que pourrait être ce grand effondrement.

    Ref. Comme un problème au royaume du progressisme triomphant :

    Après la "religion" des droits de l’homme voici celle de l’écologisme et, en prime, une certaine Eglise déboussolée qui lui court après mais pour un chrétien, pas de quoi s’agiter: saint Paul nous avait déjà prévenus. Et la logique y ajoute le point de vue de la raison: la société occidentale est devenue mortifère. C’est pourquoi, en forçant un peu le trait, on peut en déduire, avec Rémi Brague et Raymond Ruyer, que les humains qui seraient présents d’ici quelques siècles dans nos contrées seront religieux d’une manière ou d’une autre…

    JPSC

  • Synode amazonien : la perspective théologique de Benoît XVI renversée

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    De Stefano Fontana dans la nuova bussola quotidiana, cet article traduit et publié aujourd’hui par et sur le site « Benoît et moi » :

    Benoît XVI sipa_00629540_000001.jpg

    « Ceux qui ont lu quelque chose de Joseph Ratzinger en tant que théologien, puis en tant que pape et maintenant en tant que pape émérite, ne peuvent s'empêcher d'observer l'énorme écart de perspective par rapport au contenu de l'Instrumentum laboris du prochain synode sur l'Amazonie, présenté il y a trois jours par le Cardinal secrétaire Baldisseri. Comparé aux considérations de Ratzinger sur les "religions du mythe" et sur la "religion du Logos", l'Instrumentum laboris est aux antipodes.

    Comme on le sait, Ratzinger-Benoît XVI soutenait que les religions du mythe, c'est-à-dire les religions païennes, étaient des formes humaines d'exorcisme du péril de l'existence, à travers la protection d'une divinité contre d'autres divinités. Pour ces religions, le monde était entre les mains de divinités et de pseudo-divinités souterraines, contradictoires entre elles, en perpétuel conflit, forces obscures et arbitraires terrifiant l'homme qui était à la merci de leurs tensions. C'est pourquoi l'humanité cherchait à obtenir la protection de l'un sur les autres, par des rites et des sacrifices (y compris d'êtres humains). C'était la religion de la peur, de l'obscurité, du mystère qui effrayait. L'homme se sentait à la merci de forces arbitraires, dans un monde absurde et conflictuel.

    Mais la religion chrétienne, disait Ratzinger-Benoît XVI, était au contraire la religion du Logos. Le christianisme ne se rattache à aucun des cultes païens de la Palestine de l'époque, mais se met en contact avec la philosophie grecque, qui cherchait le principe rationnel de toutes choses, et avec la religion juive elle-même qui croyait au Dieu unique, vrai et bon. Le monde n'était pas un lieu absurde et les hommes n'y étaient pas perdus, à la merci de dieux violents et arbitraires. Au commencement était le Logos, tout a été fait selon la Vérité, le monde est bon et la raison humaine peut se connecter avec la foi, qui n'est pas irrationnelle.

    Toute les recherches théologiques de Joseph Ratzinger portent sur ces sujets, ainsi que tout le magistère de Benoît XVI.

    C'est pour cela qu'il est incroyable qu'au contraire, dans l'Instrumentum laboris récemment publié, il y ait une véritable célébration du paganisme et de l'animisme des peuples amazoniens, un éloge du primitivisme religieux, et la description de ce monde culturel comme un paradis, où il n'y aurait ni violence ni désaccord et où tous vivraient en amitié et harmonie. On ne sait pas d'où le secrétariat du synode a tiré les arguments scientifiques à l'appui de ce point de vue. Il est certain qu'il il a dû renverser complètement les enseignements du Pape Benoît XVI lequel, à Ratisbonne, avait dit que «ce qui est contre la raison ne vient pas du vrai Dieu».

    L'Amazonie serait «pleine de vie et de sagesse»; ses cultures inspireraient «de nouveaux chemins, de nouveaux défis et de nouveaux espoirs»; ses peuples vivraient admirablement «l'harmonie des relations entre l'eau, le territoire et la nature, la vie communautaire et la culture, Dieu et les différentes forces spirituelles»; l'Amazonie est un lieu «de sens pour la foi, ou l'expérience de Dieu dans l'histoire... un lieu épiphanique... une réserve de vie et de sagesse pour la planète, une vie et une sagesse qui parlent de Dieu»; il émane d'elle «un enseignement vital pour une compréhension intégrale de nos relations avec autrui, avec la nature et avec Dieu»; en Amazonie «la vie est un chemin communautaire où tâches et responsabilités sont partagées pour le bien commun».

    C'est ce que dit l'Instrumentum laboris du synode, mais en réalité les religions des peuples indigènes ont toutes les caractéristiques que Ratzinger-Benoît XVI attribuait aux religions du mythe, construction d'idoles humaines pour exorciser la peur et implorer protection contre des forces obscures et colériques. L'animisme païen asservissait l'homme aux forces de la nature et aux autres hommes de la tribu. Ce monde n'était pas convivial et amical, mais violent et discriminatoire. La ritualité ancestrale n'élevait pas spirituellement à Dieu, mais mettait en communication avec les forces de la nature, considérées de manière panthéiste comme un tout, la grande Mère Terre. L'homme n'émergeait pas en dignité des autres éléments naturels, mais en était le sujet. Dans l'instrumentum laboris, c'est le retour du mythe rousseauiste du bon sauvage et de la nature originellement bonne , avant d'avoir été pollué par la civilisation. Mais c'est une hypothèse irréaliste et purement fonctionnelle qui sert de prémisse au système politique du contractualisme des Lumières du gouvernement de la volonté générale.

    L'Instrumentum laboris du Synode sur l'Amazonie propose que l'Église «désaprenne» puis «apprenne» et «réapprenne» à partir des sollicitations des cultures indigènes amazoniennes, qui seraient une véritable «épiphanie» fruit de l'Esprit Saint et de la présence de semences de la Parole dans les cultures païennes. Comment il est possible que le Logos (Parole) sème des graines dans l'irrationalité des religions du mythe est difficile à comprendre. Comment on peut partir de l'idolâtrie païenne absurde et irrationnelle pour convertir la foi de l'Église qui, depuis deux millénaires, se comprend comme la vraie religion est encore plus incompréhensible.

    La régression de l'Église de cet Instrumentum laboris par rapport à l'Église du Pape Benoît XVI est évidente et impressionnante. »

    Ref. Synode amazonien : la perspective théologie de Benoît XVI renversée

    Le Père Daniélou considérait les religions naturelles comme autant de mains tendues confusément vers la transcendance et la révélation judéo-chrétienne comme la main de Dieu qui les attire à Lui en purifiant leur démarche: d’Abraham à Jésus c’est l’histoire emblématique du peuple élu accomplie dans l’unique Eglise qui clôt ce que l'histoire de ce peuple préfigure.

    JPSC  

  • France : belle croissance pour la Communauté Saint-Martin (CSM)

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    De Michel Janva, sur le site du « Salon Beige » :

    CSM thumbnail-1-1050x600.jpeg« Les 28 et 29 juin seront célébrées en la Basilique d’Evron (Mayenne) 20 ordinations sacerdotales et diaconales pour la Communauté Saint-Martin.

    Le 28 juin à 15h30, son excellence Mgr Emmanuel Delmas (évêque d’Angers) ordonnera 11 diacres.

    Le samedi 29 juin à 10h, son excellence Mgr Thierry Scherrer (évêque de Laval) ordonnera 9 prêtres.

    La CSM comptera ainsi 135 prêtres et diacres envoyés dans 23 diocèses : ils assureront la charge de 35 secteurs paroissiaux, 4 internats et 2 sanctuaires (Lourdes et Montligeon).

    Actuellement plus de 100 séminaristes suivent leur formation en la Maison Mère d’Evron. Don Paul explique :

    « Nous sommes choisis, consacrés et envoyés avec la conscience d’être des hommes aimés et pardonnés pour devenir des pasteurs à la manière de Jésus blessé, mort et ressuscité. Notre mission est de témoigner de la force de la résurrection dans les blessures de ce monde. »

    En septembre 2019, à l‘appel de Mgr Lalanne, la Communauté Saint-Martin s’implantera dans un nouveau diocèse, celui de Pontoise, afin de soutenir les missions d’évangélisation dans toutes les paroisses de Sarcelles.

    Ref. Belle croissance pour la Communauté Saint-Martin

    La CSM n’a pas d’implantation en Belgique. A notre connaissance, au moins deux démarches tendant à confier une responsabilité pastorale à des prêtres issus de cette Communauté dans deux diocèses belges ont été lancées mais rapidement exclues par les autorités ecclésiastiques concernées au motif que le profil de la formation dispensée à ces prêtres ne correspondrait pas aux exigences requises par les autorités précitées.

    JPSC

  • Après les élucubrations de l’instrumentum laboris du synode amazonien convoqué par le pape François

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     Lu sur le site Benoît et moi  (extrait):

    pape amazonie 1548924559385.png« Les élucubrations de l'"Instrumentum Laboris" m'ont fait revenir en mémoire le discours prononcé [par le Saint-Père Benoît XVI] au Sanctuaire de Notre-Dame d'Aparecida le 13 mai 2007, lors de la séance inaugurale des travaux de la CELAM (cf. w2.vatican.va). En voici un extrait, que les Pères synodaux seraient eux aussi bien inspirés de relire:

    La foi en Dieu a animé la vie et la culture de ces pays [d’Amérique latine] pendant plus de cinq siècles. De la rencontre de cette foi avec les ethnies originelles est née la riche culture chrétienne de ce continent exprimée dans l'art, dans la musique, dans la littérature et, surtout, dans les traditions religieuses et dans la manière d'être de ses peuples, unis par une même histoire et un même credo, en donnant ainsi le jour à une grande harmonie également dans la diversité des cultures et des langues. Actuellement, cette même foi doit affronter de sérieux défis, parce que sont en jeu le développement harmonieux de la société et l'identité catholique de ses peuples. A cet égard, la Vème Conférence générale se prépare à réfléchir sur cette situation pour aider les fidèles chrétiens à vivre leur foi avec joie et cohérence, à prendre conscience d'être disciples et missionnaires du Christ, envoyés par Lui dans le monde pour annoncer et témoigner de notre foi et de notre amour.

    Mais, qu'a signifié l'acceptation de la foi chrétienne pour les pays de l'Amérique latine et des Caraïbes? Pour eux, cela a signifié connaître et accueillir le Christ, le Dieu inconnu que leurs ancêtres, sans le savoir, cherchaient dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le Sauveur auquel ils aspiraient silencieusement. Cela a également signifié qu'ils ont reçu, avec les eaux du Baptême, la vie divine qui a fait d'eux les fils de Dieu par adoption; qu'ils ont reçu, en outre, l'Esprit Saint qui est venu féconder leurs cultures, en les purifiant et en développant les nombreux germes et semences que le Verbe incarné avait déposés en elles, en les orientant ainsi vers les routes de l'Evangile.

    En effet, à aucun moment l'annonce de Jésus et de son Evangile ne comporta une aliénation des cultures précolombiennes, ni ne fut une imposition d'une culture étrangère. Les cultures authentiques ne sont pas fermées sur elles-mêmes ni pétrifiées à un moment déterminé de l'histoire, mais elles sont ouvertes, plus encore, elles cherchent la rencontre avec les autres cultures, elles espèrent atteindre l'universalité dans la rencontre et dans le dialogue avec les autres formes de vie et avec les éléments qui peuvent conduire à une nouvelle synthèse dans laquelle soit toujours respectée la diversité des expressions et de leur réalisation culturelle concrète.

    En dernière instance, seule la vérité unifie et la preuve en est l'amour. C'est pour cette raison que le Christ, étant réellement le Logos incarné, "l'amour jusqu'au bout", n'est étranger à aucune culture ni à aucune personne; au contraire, la réponse désirée dans le cœur des cultures est celle qui leur confère leur identité ultime, en unissant l'humanité et en respectant dans le même temps la richesse des diversités, en ouvrant chacun à la croissance dans la véritable humanisation, dans l'authentique progrès. Le Verbe de Dieu, en se faisant chair en Jésus Christ, se fit également histoire et culture.

    L'utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l'Eglise universelle, ne serait pas un progrès, mais plutôt une régression. En réalité, il s'agirait d'un retour vers un moment historique ancré dans le passé.

    La sagesse des peuples originaires les conduisit, fort heureusement, à créer une synthèse entre leurs cultures et la foi chrétienne que les missionnaires leur offraient. C'est de là qu'est née la riche et profonde religiosité populaire, dans laquelle apparaît l'âme des peuples latino-américains:

    - L'amour pour le Christ souffrant, le Dieu de la compassion, du pardon et de la réconciliation; le Dieu qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous;

    - L'amour pour le Seigneur présent dans l'Eucharistie, le Dieu incarné, mort et ressuscité pour être Pain de Vie;

    - Le Dieu proche des pauvres et de ceux qui souffrent;

    - La profonde dévotion à la Très Sainte Vierge de Guadalupe, l'Aparecida, la Vierge des diverses invocations nationales et locales. Lorsque la Vierge de Guadalupe apparut à l'indio saint Juan Diego, elle lui adressa ces paroles significatives: "Ne suis-je pas ici moi qui suis ta mère? N'es-tu pas sous mon ombre et mon regard? Ne suis-je pas la source de ta joie? Ne demeures-tu pas à l'abri sous mon manteau entre mes bras?" (Nica Mopohua, nn. 118-119).

    Cette religiosité s'exprime également dans la dévotion aux saints avec leurs fêtes patronales, dans l'amour pour le Pape et pour les autres Pasteurs, dans l'amour pour l'Eglise universelle comme grande famille de Dieu qui ne peut ni ne doit jamais laisser seuls ou dans la misère ses propres fils. Tout cela forme la grande mosaïque de la religiosité populaire qui constitue le précieux trésor de l'Eglise catholique qui est en Amérique latine, et qu'elle doit protéger, promouvoir et, lorsque cela est nécessaire, purifier également. »

    Ref.La foi chrétienne en Amérique latine

    JPSC

  • Nos diocèses : des figuiers stériles

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    parabole-figuier-sterile.jpgNos diocèses sont devenus stériles. En écho à l’article publié ici  par Belgicatho, notre excellent confrère diakonos.be écrit :

    « Nos collègues de Belgicatho s'interrogent. Il n'y a apparemment eu aucune ordination en Flandre cette année et seulement quatre pour toute la Belgique.

    Il faut bien sûr se réjouir et prier pour eux et pour les vocations plus que jamais.

    Mais ce qui est le plus frappant dans ce bilan, c'est qu'aucun de ces jeunes prêtres n'est issu du diocèse où il a été ordonné.

    Liège:
    - Un prêtre diocésain originaire de Côte d'Ivoire

    Arlon:
    - Un prêtre originaire du Vietnam pour les religieux du Sacré-Coeur

    Namur:
    - Un prêtre diocésain originaire du Bénin
    - Un prêtre diocésain originaire du diocèse de Malines-Bruxelles

    Comment comprendre qu'après tous ces efforts de nouvelles catéchèses, de refondations, de messes vivantes, ces milliers de jeunes passés par l'enseignement catholique, par les catéchèses modernes et existentielles, par les messes adaptées en paroisse, par les karaokés liturgiques, aucun diocèse n'ait été capable de susciter des vocations en son sein cette année ?

    Comment comprendre que malgré le recrutement massif de prêtres africains, d'assistantes paroissiales, d'auxiliaires de l'apostolat et autres laïcs en responsabilité, personne n'ait voulu les imiter ?

    Nos évêques auront-ils le courage de remettre sérieusement en question la pastorale désastreuse de ces 50 dernières années, malgré la pression écrasante de la sécularisation ?

    Seront-ils capables de répondre à l'appel du pape François et de se consacrer corps et âme à l'évangélisation plutôt qu'à l'autopréservation de bâtiments devenus trop grands et de communautés vieillissantes et stériles à coup de chantiers diocésains que personne ne peut plus porter ?

    Seront-ils capables de lire les signes des temps ? Ceux des jeunes d'aujourd'hui et non pas les illusions de la génération passée ?

    Sont-ils capables de reconnaître les communautés qui sont fécondes aujourd'hui et où l'appel du Seigneur est entendu, même si ce ne sont pas toujours celles qui rencontrent leurs propres préférences ?

    Seront-ils capables de méditer cette parole de Jérémie ?

    "Revenez, fils renégats – oracle du Seigneur ; c’est moi qui suis votre maître. Je vais vous prendre, un par ville, deux par clan, et vous faire venir à Sion. Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur : ils vous conduiront avec savoir et intelligence."

    Selon "mon" coeur, dit le Seigneur… »

    Comme le poisson du proverbe chinois, l’ Eglise d’Occident périt par la tête, sous nos yeux, parce qu’elle a cessé  d’être une Eglise selon le cœur de Dieu. Aujourd’hui, les prophètes de la foi fidèle à l’Evangile viennent d’ailleurs mais le monde aux  cheveux blancs n’est plus en état de les entendre. Alors, loin de l’anthropologie mortifère de l’Occident tardif, passons aux barbares pour reconstruire depuis la source un monde nouveau .

    Loin des fausses périphéries, un air plus frais à découvrir :

    JPSC

  • « Du visible à l’invisible : un autre regard » : une exposition sur la Fête-Dieu ouverte à Liège jusqu’au 23 juin

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    DSC00370.jpgDans le cadre des manifestations organisées à Liège pour la Fête-Dieu 2019, l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) présente une exposition « Du visible à l’invisible : un autre regard » illustrant les figures eucharistiques dans la liturgie liégeoise dédiée à cette Fête. Cette exposition est ouverte à l’église du Saint-Sacrement jusqu’au 23 juin, tous les jours (sauf le jeudi) de 14h00 à 17h00 (entrée libre). Outre les pièces exposées, elle donne à voir un DVD projeté « en boucle » sur grand écran : celui-ci retrace en images commentées la vie de saint Julienne (1193-1258) ) initiatrice de la Fête-Dieu et celle de l’expansion universelle de cette Fête. En fond sonore on peut aussi entendre l’interprétation des chants de l’office primitif de la Fête-Dieu composé par saint Julienne au XIIIe siècle.

    L’exposition est ouverte jusqu’au 23 juin, tous les jours (sauf le jeudi), de 14h00 à 17h00.

    20190617_142849.jpg

    podcast

    podcast

    Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous:

    Livret exposition 2019 06 16 relu.pdf

    Entrée libre.

    Tous renseignements: tel. 04 344 10 89 ou gsm 0470 94 70 05 .

    Email :   sursumcorda@skynet.be

    JPSC



  • Le document de la Congrégation pour l'éducation catholique sur l'idéologie du genre vivement critiqué

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Critique cinglante du document de la Congrégation pour l’éducation catholique sur l’idéologie du genre par le Pr Gerard van den Aardweg

    La récente publication par la Congrégation pour l’éducation catholique d’un document intitulé “Il les créa homme et femme” ; pour un chemin de dialogue sur la question du “genre” dans l’éducation a suscité quelque enthousiasme du fait d’une certaine critique de l’idéologie du genre qu’on y trouve.

    Ce document non-magistériel, publié le 10 juin, a suscité une vague de protestations dans le monde « LGBT », notamment parce qu’il affirme clairement que les personnes humaines sont soit mâles, soit femelles. D’aucuns accusent le Vatican d’en être resté à « l’âge des ténèbres, faisant la promotion d’un enseignement erroné qui repose sur le mythe, la rumeur et les mensonges ».

    Mais il ne s’agit pas là d’une garantie d’orthodoxie. Le psychiatre néerlandais Gerard van den Aardweg(membre de la nouvelle Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille), auteur d’ouvrages sur la tromperie du mariage des couples de même sexe et des revendications du lobby LGBT, estime au contraire que la Congrégation pour l’éducation catholique a publié un texte « idéologique » qui se refuse à rappeler clairement l’enseignement de l’Eglise sur la sexualité et le mariage, n’apportant aucun conseil vraiment utile aux parents catholiques qui ont le devoir d’éduquer leurs enfants aux « vertus nécessaires à la vie chrétienne ».


    Comment « dialoguer », en effet, avec les tenants d’une idéologie aussi radicalement contraire à la vérité que la « théorie » (ou plutôt, l’idéologie) du genre, en opposition frontale avec la doctrine de l’Eglise, cherchant en même temps à pervertir le sens des réalités et les exigences objectives de la loi naturelle ?


    Diane Montagna, correspondante de LifeSiteNews à Rome, a interrogé le Pr van den Aardweg à propos du document. Ça décape… Traduction par mes soins. – J.S.



    Diane Montagna : Dr van den Aardweg, quelle impression générale vous a laissée le nouveau document du Vatican sur la théorie du genre ?

    Gerard van den Aardweg : Il s'agit essentiellement d'un document idéologique. Il n'est pas spécifiquement catholique, en dépit de quelques vœux pieux. Il s'agit essentiellement d'un plaidoyer en faveur d'une sorte d'éducation sexuelle athée, humaniste et socialiste, présentée comme plus ou moins catholique. Il s’extasie sur les avantages d'un modèle social d'éducation sexuelle contrôlé par des « experts professionnels » sur le fondement d'une vision de la sexualité de la part des sciences humaines actuelles qu’il suppose naïvement toujours plus approfondie. Ce document est un exemple du genre de discours illusoire et sentimental sur l'éducation et l'« affectivité » caractéristique de la psychologie humaniste immature et superficielle des années 1960 : la voici élevée au rang de « sagesse supérieure » par une Congrégation du Vatican dont les membres ont cinquante ans de retard. On en revient une nouvelle fois au « dialogue », a l’« écoute », à l’« ouverture ». Mais il n’est pas question d'écouter les enseignements divins de l'Eglise catholique sur la sexualité, le mariage et la famille (car ceux-ci semblent avoir besoin d'une « restructuration »). Enseigner et prêcher ces enseignements à un monde paganisé ne serait pas, semble-t-il, la voie à suivre. Le grand rêve est celui d’une « alliance » avec le néo-paganisme qui caractérise l'idéologie sexuelle, conjugale et familiale de l'ONU et des pays européens anti-chrétiens.

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  • 18 juin : Philo à Bruxelles avec Stéphane Mercier : "Vous serez comme des dieux"

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  • Le sexe biologique et le genre sont naturellement fixés à la naissance et font partie du «plan de Dieu»

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    De Cindy Wooden sur le site "Présence - Information religieuse" (Canada) :

    Congrégation pour l'éducation catholique

    Rome reste opposé à la théorie du genre

    La Congrégation pour l'éducation catholique parle de la théorie du genre dans un document publié le 10 juin 2019. 

    Les écoles catholiques doivent aider les parents à enseigner aux jeunes que le sexe biologique et le genre sont naturellement fixés à la naissance et font partie du «plan de Dieu» pour la création, a déclaré la Congrégation pour l'éducation catholique.

    Dans un document publié le 10 juin, la congrégation a déclaré que l'Église catholique et ceux qui proposent une définition plus vague du genre peuvent trouver un terrain d'entente dans «un désir louable de lutter contre toutes les expressions de discrimination injuste», en éduquant les enfants dans le respect de chacun «et la différence», dans le respect de «l'égale dignité des hommes et des femmes» et dans la promotion du respect des «valeurs de la féminité».

    Et tout en prenant soin de respecter et de prendre soin des personnes qui «vivent des situations d'indétermination sexuelle», ceux qui enseignent au nom de l'Église catholique doivent aider les jeunes à comprendre que la création masculine et féminine fait partie du plan de Dieu pour eux, dit la congrégation.

    Le document intitulé Il les créa homme et femme: vers une voie de dialogue sur la question de la théorie des genres dans l'éducation, a été signé par le cardinal Giuseppe Versaldi, préfet de la congrégation, et par Mgr Angelo Zani, secrétaire de la congrégation.

    Le document reconnait une distinction entre «l'idéologie du genre», qui prétend présenter ses vues comme «absolues et indiscutables», et l'ensemble du domaine de la recherche scientifique sur le genre, qui tente de comprendre la manière dont la différence sexuelle est vécue au sein des différentes cultures.

    Tout en prétendant promouvoir la liberté individuelle et le respect des droits de chaque personne, le document indique que ceux qui considèrent le sexe comme un choix personnel ou une découverte personnelle sans rapport avec le sexe biologique favorisent en réalité une vision de la personne humaine «opposée à la foi et au bon sens».

    «La vision chrétienne de l'anthropologie considère la sexualité comme un élément fondamental de la personnalité», précise le document. «C'est l'un de ses modes d'être, de se manifester, de communiquer avec les autres et de ressentir, d'exprimer et de vivre l'amour humain.»

    Le document insiste sur le fait que l'idéologie moderne du genre et l'idée selon laquelle on choisit ou découvre son genre vont à l'encontre de la nature en affirmant que la seule chose qui compte dans les relations personnelles est l'affection entre les individus impliqués, indépendamment de la différence sexuelle ou de la procréation.

    La théorie du genre, a-t-il dit, nie «la réciprocité et la complémentarité des relations entre hommes et femmes» ainsi que «la fin procréatrice de la sexualité».

    Cela a conduit à des appels à la reconnaissance publique du droit de choisir son sexe et d'une pluralité de nouveaux types d'unions, en contradiction directe avec le modèle du mariage entre un homme et une femme, ce qui est présenté comme un vestige des sociétés patriarcales, dit le document.

    Lorsque la «complémentarité physiologique de la différence sexuelle entre hommes et femmes» est supprimée, la procréation n'est plus un processus naturel. Au lieu de cela, il faut recourir à la fécondation in vitro ou à la gestation pour autrui avec le risque de «réduire le bébé à un objet entre les mains de la science et de la technologie».

    La congrégation a insisté sur le fait que les éducateurs catholiques doivent être suffisamment préparés pour comprendre les subtilités des diverses questions soulevées par la théorie du genre et être pleinement informés de la législation actuelle et proposée dans leurs juridictions respectives, avec l'aide de personnes qualifiées dans ce domaine, de manière équilibrée et axée sur le dialogue.

    Cindy Wooden

    Ce document est consultable ICI.

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