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Prof. émérite Dr. Bernard Spitz : "L'avortement : entre droit fondamental et crime contre l'humanité"
Le Prof. émérite Dr. Bernard Spitz est médecin et professeur émérite à l'Université Catholique de Louvain, où il a enseigné l'obstétrique et la déontologie médicale. Dr. Spitz est le (co-)auteur de « Quand vous perdez une grossesse précoce » (2010) et « Devenir Maman » (2021). En tant que médecin et enseignant, le Dr. Spitz s'est engagé pour une médecine accessible et humaine.
L'avortement, l'interruption intentionnelle d'une grossesse, est un sujet qui suscite depuis longtemps des débats passionnés au sein de la société et du pouvoir législatif. Il se situe sur la ligne fine entre le droit à l'autodétermination et la protection de la vie de l'enfant à naître. Dans cette contribution, nous souhaitons examiner la complexité de l'avortement, mais plutôt en tant que principe, à un niveau méta, détaché de la pratique clinique concrète. Cela présente l'avantage de ne pas porter atteinte à des cas individuels, parfois déchirants. D'un point de vue historique et futuriste plus large, nous voulons situer la problématique de l'avortement dans le vaste champ de tension entre droit fondamental et crime contre l'humanité, avec pour objectif d'explorer des perspectives aussi larges que possible qui pourraient contribuer à une dépolarisation sociétale de cette question.
L’éthique de l’avortement
L'une des questions centrales du débat sur l'avortement est celle de sa justification éthique. Les partisans de l'avortement affirment souvent que le droit à l'autodétermination des femmes prime, leur conférant le droit de décider de leur propre corps et avenir. Selon cette perspective, une femme a le droit de mettre fin à une grossesse si elle le juge nécessaire, quelle qu'en soit la raison.
En revanche, les opposants à l'avortement soulignent la valeur intrinsèque de la vie humaine, même à ses premiers stades. Ils considèrent l'enfant à naître comme un individu doté de droits inhérents, dont le droit à la vie. Selon cette perspective, l'avortement équivaut à mettre fin à une vie humaine et est donc inacceptable. Ils voient des alternatives plus humaines aux raisons souvent psycho-socio-économiques qui sous-tendent la demande d'avortement.
L’avortement en tant que droit fondamental
Dans de nombreux pays, l'avortement est régi par des lois qui limitent ou protègent le droit des femmes d'interrompre une grossesse. Ces lois varient considérablement, allant de la légalisation quasi-totale à l'interdiction complète, et peuvent se baser sur divers critères tels que la durée de la grossesse, les raisons de l'avortement, la santé de la femme, différentes formes d'état d'urgence, etc.
Paul Vaute a entrepris, pour Belgicatho, de répondre aux savants et aux scribes qui, à l'occasion de la visite de François en Belgique, n'ont eu de cesse de contredire ou de minimiser ses enseignements, particulièrement ceux qui sont relatifs à la vocation de la femme et au droit à la vie.
Depuis que le Pape est venu en Belgique, nous sommes abreuvés de polémiques à sens massivement unique. Elles visent surtout ses réponses aux interpellations qui lui furent adressées tant à la Katholieke Universiteit Leuven qu'à l'Université catholique de Louvain, ainsi que ses propos tenus au cours du vol de retour à Rome. François n'a pourtant fait que répéter ce que dit l'anthropologie chrétienne des vocations respectives de l'homme et de la femme. Il a rappelé ce qu'aucune science sérieuse ne peut contester, à savoir que celui qui, hors de toute légitime défense, met fin à la vie d'un être humain, quel que soit son stade de développement, est un tueur. Il a réaffirmé, sur des questions sensibles et essentielles, les enseignements permanents du magistère autorisé de l'Eglise, sans se cantonner aux sujets sur lesquels la tribu intellectuelle aime l'entendre (les réfugiés, le climat, les abus dans l'Eglise…).
Tout en rendant compte de la fronde, Cathobel n'a pas manqué d'y ajouter son grain de sel [1]. L'éditorialiste du site d'information qui est aussi "le portail officiel de l'Eglise" en Belgique francophone voit dans la volonté exprimée de relancer le procès en béatification du roi Baudouin "une instrumentalisation par le Pape". Nous sont livrés en outre trois regards de femmes sur le voyage papal avec pour titre: "On savait bien que la question des femmes risquait de fâcher". Egalement conviée, Anne Ferier, présidente du Conseil interdiocésain des laïcs, dénonce l'expression "tueurs à gage" qui constitue, selon elle, "une injure aux situations de détresse".
Les différentes instances du pilier chrétien ou ex-chrétien sont à l'unisson. Toujours à propos de la référence aux sicaires, le président et la vice-présidente de la Mutualité chrétienne parlent d'"une insulte pour tous les prestataires de soins spécialisés dans l'avortement" [2]. Sammy Madhi, président du CD&V (pour rappel, Christen-Democratisch en Vlaams), se justifie d'avoir refusé de rencontrer le Saint-Père, estimant que l'Eglise doit "davantage évoluer avec son temps" [3]. Le jésuite et sociologue Charles Delhez, chroniqueur à La Libre Belgique, Dimanche et la Radio chrétienne francophone (RCF), juge dans un article par ailleurs balancé que la visite du successeur de Pierre est "un fiasco", que ses propos sur l'avortement et la béatification du Roi relèvent de "l'excès verbal" et que le dialogue avec les étudiants à l'UCL "n'a pas vraiment eu lieu" [4].
"Nous félicitons le nouveau président des États-Unis Donald Trump et nous lui souhaitons beaucoup de sagesse" ainsi que de "dépasser les polarisations", a confié le secrétaire d’État du Vatican, Pietro Parolin, en marge d’un événement à Rome, rapporte notamment l’agence italienne Ansa, le 7 novembre 2024. Le pape François n’a pas exprimé de réaction à la victoire du candidat républicain qu’il avait reçu au Vatican en 2017.
Le cardinal Pietro Parolin, ‘numéro 2’ du Saint-Siège, a réagi à la victoire de Donald Trump, en marge d’un événement organisé à l’université Grégorienne de Rome sur l'intelligence artificielle : "Je crois qu’il doit surtout travailler à être le président de tout le pays, et donc dépasser la polarisation", a-t-il confié, alors que la campagne présidentielle américaine a manifesté de grandes tensions au sein de la société américaine. "Nous espérons qu’il pourra vraiment être un élément de détente et de pacification dans les conflits actuels qui ensanglantent le monde", a-t-il poursuivi.
Les élections américaines ont été une mauvaise soirée pour le mouvement pro-vie, sept États ayant adopté des dispositions pro-avortement
7 novembre 2024
Alors que l’avortement était implicitement sur les bulletins de vote dans tous les États-Unis lors de cette campagne présidentielle, le droit à l’avortement était également inscrit directement sur les bulletins de vote dans dix États américains, avec huit propositions visant à modifier les constitutions des États.
Les mesures ont varié considérablement : dans certains États, les électeurs ont décidé d’annuler les restrictions imposées après que la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe v. Wade en juin 2022. Dans d’autres, les électeurs ont décidé « s’il fallait renforcer les protections de la procédure et les rendre plus difficiles à annuler si les conservateurs prennent le pouvoir », rapporte le Guardian.
Sept des dix États où l'avortement était à l'ordre du jour ont connu des revers pour le mouvement pro-vie, seuls le Nebraska, la Floride et le Dakota du Sud ayant maintenu les lois pro-vie actuelles. Les dépenses consacrées aux mesures de vote liées au droit à l'avortement ont dépassé 122,7 millions de dollars dans tout le pays, dépassant toutes les autres questions, selon les rapports.
En Arizona, où une limite de 15 semaines pour l'avortement est en vigueur depuis 2022, la proposition 139 modifiera la constitution de l'État pour garantir l'accès à l'avortement jusqu'à la viabilité du fœtus (généralement considérée autour de 24 semaines). Elle autorise également des exceptions au-delà de la viabilité pour des raisons médicales, notamment la santé mentale de la mère.
Dans le Colorado, les électeurs ont approuvé une mesure visant à modifier la constitution de l'État, empêchant le gouvernement de refuser, d'entraver ou de discriminer le « droit à l'avortement » des individus. Cet amendement supprime également une disposition constitutionnelle interdisant le financement public des avortements. Le Colorado autorise déjà l'avortement jusqu'à la naissance, quelle qu'en soit la raison.
À New York, les électeurs ont approuvé la proposition 1, un amendement qui interdit la discrimination fondée sur divers facteurs, notamment « le sexe, l'orientation sexuelle, l'identité de genre, l'expression de genre, la grossesse, l'issue de la grossesse, les soins de santé reproductive et l'autonomie ». Bien que le libellé général soit controversé, il ne modifiera pas la réglementation existante autorisant l'avortement jusqu'à 24 semaines.
Au Nevada, où l’avortement est légal jusqu’à 24 semaines, un amendement constitutionnel visant à garantir le droit à l’avortement jusqu’à la viabilité du fœtus a été adopté. Il doit toutefois être approuvé lors d’un second vote en 2026, car les amendements constitutionnels des États nécessitent deux approbations.
Dans le Maryland, les électeurs ont soutenu un amendement inscrivant le droit à l’avortement dans la constitution de l’État, rendant difficile pour les futurs législateurs de limiter l’accès sans violer la constitution.
Le Missouri a été une perte importante pour les défenseurs du droit à la vie, car il est devenu le premier État à voter en faveur de l'annulation de l'interdiction de l'avortement à tous les stades de la grossesse. L'amendement permettra aux législateurs de restreindre les avortements uniquement après la viabilité fœtale.
Dans le Montana, où l'avortement est légal jusqu'à la viabilité, l'Initiative constitutionnelle 128 a été approuvée, inscrivant les protections de l'avortement dans la constitution de l'État, limitant la capacité des législateurs de l'État à porter atteinte à ces droits.
Le Nebraska a remporté une rare victoire pro-vie, les électeurs ayant adopté un amendement visant à inscrire l'interdiction actuelle de 12 semaines dans la constitution tout en rejetant une proposition autorisant l'avortement jusqu'à la viabilité du fœtus.
En Floride, le mouvement pro-vie a également connu une avancée significative, après que l'amendement 4, qui visait à protéger le droit à l'avortement avant la viabilité du fœtus et dans les cas où la santé maternelle est en danger, n'a pas obtenu la majorité de 60 % nécessaire. En conséquence, l'interdiction actuelle de l'avortement après six semaines de grossesse en Floride reste en vigueur.
Dans le Dakota du Sud, les électeurs ont rejeté l’amendement G, qui aurait autorisé l’avortement au cours du premier trimestre et permis à l’État de réglementer la procédure plus tard dans la grossesse. Les groupes pro-avortement comme l’ACLU et Planned Parenthood n’ont pas approuvé l’amendement, doutant de son impact sur le rétablissement de l’accès à l’avortement dans l’État.
Si la victoire du président élu Donald Trump peut représenter un moindre mal pour certains partisans du mouvement pro-vie, le résultat est plus nuancé qu'il n'y paraît. La position de Trump sur l'avortement a changé, ce qui frustre les militants ; il a même hésité à soutenir l'interdiction de six semaines d'avortement en Floride.
Son bilan sur les questions pro-vie reste supérieur à celui de Kamala Harris et des démocrates, qui ont reçu un financement substantiel de Planned Parenthood et se sont engagés à codifier l’arrêt Roe v. Wade au niveau fédéral. Cependant, pour y parvenir, il faudrait une majorité démocrate à la Chambre des représentants et au Sénat, ce qui a toujours été peu probable.
Beaucoup critiquent Trump pour avoir érodé le mouvement pro-vie, certains estimant même qu’il a initié l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade trop tôt et avant que des considérations appropriées n’aient été prises en compte pour créer une culture de la vie dans les paramètres de la loi sur l’avortement.
On peut soutenir qu’avoir un président qui se range publiquement du côté de la vie à l’occasion mais qui semble avoir peu de compréhension des principes qui sous-tendent la philosophie pro-vie est en réalité plus néfaste à long terme pour la création d’une culture de la vie, par rapport à la position claire d’opposition au mouvement pro-vie qu’aurait représentée une administration Harris-Walz.
Malgré ces débats, il est clair que l’élection présidentielle américaine du 5 novembre a marqué un revers pour le mouvement pro-vie.
De Salvatore Cernuzio et Jean Charles Putzolu sur Vatican News :
Le Pape en silence pour les défunts et en prière devant les enfants non-nés
François a célébré la liturgie du 2 novembre pour la commémoration des défunts au cimetière Laurentino, de Rome. Avant la messe, il s'est arrêté en prière quelques instants au «Jardin des anges», un carré dédié aux sépultures d’enfants non nés, un espace entouré de jouets et de peluches. En lieu et place de l’homélie, le Saint-Père a préféré un temps de silence pour la médiation et la prière.
Comme chaque jour, et plus particulièrement à l’occasion de la commémoration des défunts, les familles se rendent au cimetière pour une visite à leur proches disparus. L’activité normale rythme la vie du cimetière Laurentino, l’un des trois plus importants de la ville de Rome, situé dans le sud de la capitale. Une mère retrace au feutre le prénom de sa fille sur une pierre tombale, une autre femme change l’eau des fleurs, posées dans un vase au milieu des jouets et des peluches qui entourent la petite tombe. Nous sommes dans le «jardin des enfants», un espace du cimetière réservé aux enfants qui n’ont jamais vu le jour, décédés pendant la grossesse ou victimes d’avortement. François traverse les allées, s’arrête pour prier et dépose d’une gerbe de fleurs à l’entrée du carré. Sans prononcer le moindre mot, l’évêque de Rome réaffirme par son geste le soutien inconditionnel à la vie, dès sa conception jusqu’à la mort naturelle.
Thomas, Matthias, Marie, Joseph, André, Ariana: les prénoms sont gravés dans la pierre ou sur une stèle en bois, parfois écrits à la main. Sur de nombreuses tombes le mot «foetus» est gravé qui précède le prénom de l’enfant.
Le geste du Pape accompagne aussi son intention de prière pour le mois de novembre pour les papas et les mamans qui traversent la souffrance atroce de la perte d'un enfant. «Les paroles de réconfort sont parfois triviales ou sentimentales et inutiles. Même si elles sont prononcées avec les meilleures intentions du monde, elles peuvent finir par amplifier la blessure», dit François dans la vidéo publiée sur notre site ; d’où le choix du silence aussi bien dans les allées du jardin des enfants, qu’au cours de la messe, en préférant à l’homélie un temps de prière personnelle et de méditation.
Un moment de méditation pendant la messe
Au moment de l'homélie, le Pape reste silencieux, tête baissée. À la fin de la messe, il récite les prières de la liturgie du jour: «notre existence terrestre n'est qu'un souffle: apprends-nous à compter nos jours et donne-nous la sagesse du cœur qui reconnaît au moment de la mort non pas la fin, mais le passage à la plénitude de la vie». Au terme de la célébration, avant de donner sa bénédiction, il invite les fidèles à renouveler leur «foi dans le Christ qui est mort, a été enseveli et est ressuscité pour notre salut. Même les corps mortels se réveilleront au dernier jour et ceux qui se sont endormis dans le Seigneur seront associés à lui dans le triomphe sur la mort».
Puis il adresse au Très haut une prière: «Sois béni, ô Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, dans ta grande miséricorde, nous as régénérés par la résurrection de Jésus d'entre les morts, pour une espérance vivante à un héritage qui ne se décompose pas et ne pourrit pas; écoute la prière que nous t'adressons pour tous nos proches qui ont quitté ce monde: ouvre les bras de ta miséricorde et accueille-les dans l'assemblée glorieuse de la sainte Jérusalem. Réconforte ceux qui sont dans la douleur de la séparation avec la certitude que les morts vivent en toi et que même les corps confiés à la terre participeront un jour à la victoire pascale de ton Fils». Et, le regard tourné vers la Mère de Dieu, placée par son Fils sur le chemin de l’Église, il conclut: «par son intercession soutiens notre foi, afin qu'aucun obstacle ne nous fasse dévier de la route qui mène à toi, qui es la joie sans fin».
Le salut aux «Étincelles d'espérance»
Dans l’assemblée priante, les «Étincelles d'espérance», un groupe de mamans qui ont toutes perdu un enfant en bas âge pour des raisons différentes, sont serrées les unes contre les autres, émues. Elles se sont rassemblées après le Jubilé de la Miséricorde grâce au curé de la paroisse du cimetière, qui «nous a donné l'espérance de la résurrection et de l'acceptation, la seule chose dont nous ayons besoin, ainsi que le partage du chagrin. Nous vivons notre peine ensemble». Il y a les orphelins, les veuves, mais pour les parents, expliquent ces femmes, «il n'y a pas de mot qui nous définisse». Elles se présentent en associant leur nom à celui de leur enfant: Francesca, l'organisatrice, mère de Giorgia, morte à 15 ans, Caterina mère de Marina, Maria Teresa mère de Daniele, Shanti de Marco, puis Roberta qui a perdu son petit Claudio, Roberta mère de Chiara, Nazarena mère de Chiara et Angela de Cinzia. Elles ont toutes remis au Pape une écharpe blanche: «C'est le signe de notre étreinte chaleureuse avec lui, une étreinte symbolique de la part aussi de nos enfants», ont-elles expliqué, remerciant le Successeur de Pierre pour son silence «respectueux» pendant la messe et pour sa présence au cimetière de Laurentino: «Un témoignage d'affection. Le meilleur moyen d'être proche de nos enfants».
« Nous fêtons le 2 novembre la commémoration des fidèles défunts et novembre est traditionnellement un temps réservé aux morts, aux visites aux cimetières, aux prières pour les âmes du purgatoire. Notre société matérialiste et hédoniste cherche cependant à évacuer toute référence à la mort. La pandémie de Covid-19 l’a néanmoins remise brutalement sur le devant de la scène, nous rappelant qu’elle faisait inévitablement partie de notre horizon. Dans ce contexte et en ce mois-ci, la méditation sur la mort de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, tombe particulièrement à pic (1). Évoquant la pandémie, il écrit : « La réponse que nous avons eue a été de nous protéger de la mort par tous les moyens. En réalité, nous nous sommes protégés de la vie. La vie est un risque, mais un risque magnifique. Le fameux principe de précaution désormais inscrit dans la Constitution revient, au fond, à refuser de vivre vraiment pour ne pas risquer de mourir. […] L’obsession permanente de la mort, même enfouie, empêche de vivre pleinement. »
Le rituel de la mort
La civilisation se caractérise notamment par le souci réservé aux morts. Mgr Aupetit montre que le rituel qui a entouré la mort, en Occident, a beaucoup évolué, mais qu’il demeurait axé sur le passage de la vie d’ici-bas à la vie éternelle. Au milieu du XXe siècle s’opère un changement radical avec le déplacement du lieu de la mort, du logement familial à l’hôpital : « L’agonie devient un acte technique entre les mains d’une équipe soignante qui guérit et lutte contre la mort. […] Nous sommes donc passés d’une agonie maîtrisée par le mourant lui-même à une agonie accompagnée par la famille à partir du XVIIIe siècle pour arriver à une maîtrise de la fin de vie par l’équipe hospitalière. Tous les problèmes de la fin de vie et de son accompagnement qui ont cours aujourd’hui viennent de ce déplacement. » À partir de là, le deuil est devenu indécent et la mort, désormais insupportable, devait disparaître, d’où la multiplication des incinérations qui ne laissent aucune trace, aucune possibilité de se recueillir auprès des défunts. La mort est ainsi l’un des nouveaux tabous de nos sociétés développées. D’où, aussi, le mensonge fréquent des médecins sur l’état réel d’un malade qui ne doit pas savoir qu’il est en fin de vie, volant ainsi au mourant et à sa famille « des moments précieux de pardon et de paix ».
Et Mgr Aupetit de s’interroger : « C’est bien parce que dans notre société la mort ne fait plus partie de la vie que nous avons été totalement désarçonnés quand elle s’est manifestée de manière aussi brutale qu’inattendue. La mort doit-elle engendrer la terreur ou donner le goût de la vie ? » En Afrique, la mort d’un ancien n’est pas un moment triste, c’est dans l’ordre des choses, cela fait partie de la vie.
ACTUALITÉ Point d’étape sur le synode, par Jean Bernard La guerre scolaire et le déni, par Anne Coffinier Généalogie du climato-alarmisme, par Pierre Mayrant Plongée au cœur du Hamas, par Annie Laurent
Petite histoire de la spiritualité chrétienne, par Odile Robert Les grandes étapes de la vie mystique, par le Père Baptiste Sauvage, ocd Ce qu’est la prière chrétienne, par le chanoine Christian Gouyaud Ascèse et spiritualité, par le Père Louis-Marie de Jésus, ocd La nécessité de lire les classiques, par le Père Max Huot de Longchamp Les grands ouvrages mystiques, par Dom Thierry Barbeau, osb Spiritualité pour tous, par un moine du Barroux La spiritualité orthodoxe, par le Père Philippe Raguis, ocd
VIE CHRÉTIENNE
Question de foi Spiritualité, par l’abbé Hervé Benoît 1000 Raisons de croire Les raisons de croire en Jésus (2/2), par Mgr André Léonard
Les élites romaines et le christianisme, par Bruno Massy de La Chesneraye Notes de lecture De verbe et de chair Un Claudel viril, par Henri Quantin Musique Cziffra, par Hervé Pennven Livre Magistère : rupture sur la liberté ?, par Dom Basile Valuet, osb Cinéma Le robot sauvage & Challenger, par François Maximin Sortir L’épopée de Saint-Sulpice, par Constance de Vergennes À un clic d’ici, par Léonard Petitpierre Et pour les jeunes…, par Isabelle Le Tourneau Rencontre Marianne Durano, par Marine Tertrais Brèves
Royaume-Uni : un homme condamné pour avoir prié en silence près d'un centre d'avortement
ADF International : Dorset, Royaume-Uni (16 octobre 2024) – Un homme accusé d'avoir prié en silence dans une « zone tampon » d'avortement à Bournemouth a été reconnu coupable dans une décision choc du tribunal d'instance de Bournemouth.
Le conseil de Bournemouth, Christchurch et Poole a inculpé Adam Smith-Connor, un vétéran militaire et père de deux enfants, à la suite d'un interrogatoire du bureau sur « la nature de ses prières » lorsqu'il s'est arrêté pour prier pendant quelques minutes près d'un centre d'avortement en novembre 2022.
Le tribunal a condamné Smith-Connor à une libération conditionnelle et lui a ordonné de payer les frais de poursuite d'un montant de 9 000 £. Une libération conditionnelle est un type de condamnation qui signifie que Smith-Connor ne sera condamné que s'il est reconnu coupable d'une infraction future au cours des deux prochaines années.
Dans sa décision, le tribunal a estimé que sa prière équivalait à une « désapprobation de l’avortement » car, à un moment donné, sa tête était légèrement inclinée et ses mains jointes.
En réponse à la décision, Smith-Connor a déclaré :
« Aujourd’hui, le tribunal a décidé que certaines pensées – des pensées silencieuses – peuvent être illégales au Royaume-Uni. Cela ne peut pas être correct. Tout ce que j’ai fait, c’est prier Dieu, dans l’intimité de mon esprit – et pourtant, je suis condamné comme un criminel ?
« J’ai servi pendant 20 ans dans la réserve de l’armée, notamment en Afghanistan, pour protéger les libertés fondamentales sur lesquelles ce pays est bâti. Je continue à faire preuve de cet esprit de service en tant que professionnel de la santé et bénévole dans une église. Je suis profondément troublé de voir nos libertés érodées au point que les délits de pensée sont désormais poursuivis au Royaume-Uni. »
Jeremiah Igunnubole , conseiller juridique d'ADF UK, a déclaré :
« C’est un tournant juridique d’une ampleur immense. Un homme a été condamné aujourd’hui en raison du contenu de ses pensées – ses prières à Dieu – dans les rues publiques d’Angleterre. Nous ne pouvons pas sombrer plus bas dans notre négligence des libertés fondamentales de parole et de pensée. Nous allons examiner de près le jugement et envisageons des options pour faire appel. Les droits de l’homme sont pour tous – quelle que soit leur opinion sur l’avortement. »
Lire le communiqué de presse complet d’ADF International ici .
S’adressant aux délégués du Royaume-Uni et d’autres États participants à la Conférence sur la dimension humaine du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCE à Varsovie la semaine dernière, Anja Hoffmann , directrice exécutive de l’OIDAC Europe, a souligné le cas d’Adam Smith-Connor.
« Interdire de prier en silence et d'exprimer pacifiquement des croyances religieuses personnelles constitue une atteinte dangereuse à la liberté de pensée, de conscience et de religion et a un effet néfaste sur nos sociétés démocratiques pluralistes », a déclaré Hoffmann aux délégués.
Malcolm Muggeridge, le grand journaliste chrétien, croyait que l’acceptation de l’avortement signifiait la mort de l’Occident.
Dans le monde occidental, la culture de la mort étend ses frontières, projetant son ombre sinistre sur une population toujours croissante de personnes faibles, vulnérables et handicapées. La Norvège (tout comme la Belgique)propose d’étendre l’avortement aux bébés jusqu’à 18 semaines de gestation ; le Danemark vient de faire de même. Après que les législateurs polonais ont rejeté un projet de légalisation de l’avortement, le gouvernement de coalition rebelle du pays a tout simplement changé les règles par décret pour faciliter le foeticide. La France a fait de l’avortement un « droit constitutionnel » au début de cette année. Le gouvernement britannique accélère le vote sur le suicide assisté, qui a été rejeté par le Parlement il y a neuf ans. La liste est longue.
Il était prévisible qu’à mesure que l’Occident avançait vers l’ère post-chrétienne, les interdictions de tuer des êtres humains ancrées dans l’éthique judéo-chrétienne disparaîtraient. Les Occidentaux n’ont plus aucune raison de croire au « caractère sacré de la vie humaine » parce qu’ils n’ont plus aucune raison de croire au caractère sacré de quoi que ce soit. Les universitaires et les professionnels de la santé défendent désormais ouvertement la pratique pré-chrétienne de l’infanticide et citent explicitement les valeurs chrétiennes résiduelles comme la seule raison pour laquelle nous ne l’avons pas encore adoptée. Comme l’a observé Louise Perry, qui est « pro-choix » à contrecœur, dans son essai « We Are Repaganizing » pour First Things :
Le statut juridique de l’avortement est au cœur de la guerre culturelle contemporaine car il représente la pointe de la déchristianisation. Lorsque les partisans du droit à la vie et ceux du droit à l’avortement se disputent sur les détails de la politique de l’avortement, ce qui les oppose en réalité est la question de savoir si notre société doit rester chrétienne. La plupart des gens qui se disent pro-choix n’ont pas vraiment réfléchi à ce que signifierait vraiment abandonner le christianisme – c’est-à-dire abandonner vraiment l’insistance historiquement bizarre des chrétiens selon laquelle « Dieu a choisi les choses faibles du monde pour faire honte aux fortes ». Mais il existe quelques hérauts de la repaganisation qui sont prêts à faire preuve d’une cohérence confiante et effrayante.
La philosophe française Chantal Delsol partage cette analyse. Mais ce n’est certainement pas la première. Malcolm Muggeridge, l’un des plus grands journalistes chrétiens du XXe siècle, pensait que l’acceptation de l’avortement signifiait la mort de l’Occident. Muggeridge est décédé le 14 novembre 1990, et il a vécu assez longtemps pour voir la culture de la mort prendre racine. Il est surtout connu (pour ceux qui se souviennent encore de lui) comme écrivain, personnalité de la télévision et, dans ses dernières années, comme un apologiste chrétien excentrique mais brillant. Mais Muggeridge était aussi un militant pro-vie et cherchait à défendre la cause pro-vie à chaque occasion, y compris en prenant la parole lors de marches pour le droit à la vie à Londres et dans tout le Royaume-Uni.
De nombreux vétérans du mouvement pro-vie canadien se souviennent de la famille Muggeridge comme de camarades au début de la lutte contre l’avortement. John, le fils de Malcolm, et sa femme Anne Roche, qui vivaient à Toronto, étaient de fervents partisans de la lutte. Deux des petits-fils de Malcolm, Peter et Charles, écrivaient pour le journal pro-vie The Interim. John était conseiller éditorial pour LifeSiteNews et rédacteur en chef de Human Life Review, une revue basée à New York. Kitty Muggeridge, une brillante écrivaine, a vécu à Welland, en Ontario, avec son fils et sa belle-fille après la mort de Malcolm jusqu’à sa propre mort en juin 1994.
Malcolm Muggeridge a fait une tournée dans le sud de l’Ontario dans les années 1970, donnant des conférences soir après soir dans des théâtres bondés sur le caractère sacré de la vie et la menace existentielle de l’avortement. Lors du deuxième Festival pour la vie à Ottawa en 1977, Muggeridge a été l’un des orateurs principaux. Il a également visité le Right to Life de St. Catharine en octobre 1978, où il a parlé de « The Slippery Slope » au Thistle Theatre de l’Université Brock, discutant du glissement de la contraception vers l’avortement sur demande. Muggeridge a mobilisé tous ses talents oratoires pour inciter le public à s’opposer à l’avortement par tous les moyens possibles.
Muggeridge (avec Everett C. Koop) a également écrit l’une des postfaces du livre de 1984 du président Ronald Reagan, Abortion and the Conscience of a Nation , la seule polémique anti-avortement écrite par un chef d’État en exercice. Muggeridge a souvent condamné l’avortement à la télévision et dans la presse, mais le résumé le plus succinct de ses opinions – toujours aussi pertinent aujourd’hui – a peut-être été publié pour la première fois dans le London Sunday Times . Il a été réimprimé en 1975 dans la Human Life Review , et prophétisait ce que la déchristianisation signifierait pour les enfants à naître :
Notre mode de vie occidental est arrivé à un carrefour ; le temps, en quête de conquête de l'éternité, a atteint un point où des décisions irrévocables doivent être prises. Soit nous continuons à façonner notre propre destin sans nous référer à aucun être supérieur à l'homme, en décidant nous-mêmes combien d'enfants naîtront, quand et sous quelles formes, quelles vies méritent d'être poursuivies et lesquelles doivent être abandonnées, à qui les pièces détachées - reins, cœur, organes génitaux, cerveaux, même - doivent être prélevées et à qui les attribuer.
Ou bien nous nous retirons, cherchant à comprendre et à nous conformer au dessein de notre Créateur pour nous plutôt que de poursuivre le nôtre ; en véritable humilité, nous priant, comme nous l'a enseigné le fondateur de notre religion et de notre civilisation : que ta volonté soit faite.
Voilà ce qui se passe dans la controverse sur l’avortement et ce qui se passera dans la controverse sur l’euthanasie quand elle surgira, comme cela ne peut que se produire. La conséquence logique de la destruction de ce qu’on appelle les « enfants non désirés » sera l’élimination de ce qu’on appellera les « vies non désirées » – une mesure législative que jusqu’à présent dans toute l’histoire de l’humanité seul le gouvernement nazi s’est aventuré à promulguer.
En ce sens, la controverse sur l’avortement est la plus vitale et la plus pertinente de toutes. Car nous pouvons survivre aux crises énergétiques, à l’inflation, aux guerres, aux révolutions et aux insurrections, comme nous l’avons fait dans le passé ; mais si nous transgressons la base même de notre existence mortelle, en devenant nos propres dieux dans notre propre univers, alors nous périrons sûrement et à juste titre de la surface de la terre.
Il avait raison, et il faisait partie de la poignée de personnes qui voyaient l’avenir avec une grande clarté morale. Muggeridge était l’un de ces prophètes condamnés à voir se réaliser nombre des tragédies dont il avait prévenu. Les corps des bébés avortés sont aujourd’hui pillés pour en extraire les pièces détachées, qui sont utilisées dans des expériences hideuses de type Frankenstein dans nos meilleures universités. Les victimes d’euthanasie peuvent être tuées de manière à ce que leurs organes soient prélevés et transférés à des personnes dont la « vie vaut la peine d’être vécue ». Chaque nation occidentale a désespérément besoin de bébés ; chaque nation occidentale tue ses propres enfants en nombre effarant et avec une brutalité stupéfiante.
La condamnation par Muggeridge de la révolution sexuelle qui se déroulait en Occident n’a fait qu’augmenter en raison de sa propre expérience de jeune homme adultère et aux mœurs légères . Il savait le prix que de tels comportements destructeurs faisaient payer aux mariages, aux familles et aux âmes, et il a mis beaucoup de ses contemporains profondément mal à l’aise avec ses écrits introspectifs sur la vie, la mort et le meurtre des enfants à naître. Malgré cela, Muggeridge est entré dans la vieillesse non pas avec optimisme, mais avec le réalisme chrétien :
Nous pouvons voir les institutions et les structures sociales de notre époque s’effondrer – et je pense que vous, les jeunes, êtes voués à les voir s’effondrer – et nous pouvons compter sur ce qui semble être une puissance irrésistiblement croissante du matérialisme et des sociétés matérialistes. Mais l’histoire ne s’arrêtera pas là. Comme le disait saint Augustin – et j’aime à y penser lorsqu’il apprit à Carthage que Rome avait été mise à sac : « Eh bien, si cela s’est produit, ce sera une grande catastrophe, mais nous ne devons jamais oublier que les villes terrestres que les hommes construisent, ils les détruisent, mais il y a aussi la Cité de Dieu que les hommes n’ont pas construite et qu’ils ne peuvent pas détruire. » Et il a consacré les dix-sept années suivantes de sa vie à élaborer la relation entre la cité terrestre et la Cité de Dieu – la cité terrestre où nous vivons pour un court moment, et la Cité de Dieu dont nous sommes les citoyens pour toute l’éternité.
En attendant, la tâche des chrétiens qui vivent la mort de la chrétienté est la même que celle de ceux qui ont affronté les maux de l’Empire romain lors de sa naissance tumultueuse et sanglante. Les premiers chrétiens ont combattu les pratiques de l’avortement, de l’infanticide et de l’abandon. Ils ont insisté sur l’amour des « plus petits » – les handicapés, les indésirables et les parias. Alors que nous avançons dans la nuit post-chrétienne et que le vernis de la civilisation s’amincit, il doit y avoir des gens qui s’accrochent résolument à la croyance que chaque vie humaine est sacrée et qui sont prêts à se sacrifier pour cette croyance. L’Occident devient rapidement un endroit dangereux pour les faibles et les vulnérables, et nous devons nous souvenir des mots de ce grand humanitaire chrétien, philanthrope et abolitionniste William Wilberforce : « Qu’on ne dise pas que je suis resté silencieux quand ils avaient besoin de moi. » Muggeridge ne l’était pas, mais il est parti. C’est notre tour.
Jonathon Van Maren est rédacteur en chef de The European Conservative . Il a écrit pour First Things , National Review , The American Conservative et son dernier livre est Prairie Lion: The Life & Times of Ted Byfield .
DeRandall Smithsur The Catholing Thing (dans le contexte des prochaines élections présidentielles américaines):
Suivons vraiment la science
15 octobre 2024
De nos jours, de nombreux hommes politiques et autres personnalités publiques aiment dire : « Suivez la science ! » Bon, faisons-le. Il n’y a absolument aucun doute, scientifiquement parlant, que la vie humaine commence à la conception. À ce moment-là, l’ensemble complet des chromosomes qui constituent une vie humaine est présent. Ce n’est pas un lézard, un chimpanzé ou une chèvre. C’est un être humain.
Mais les gens ne comprennent pas vraiment le message et ne font pas face à la triste vérité. L’avortement est la fin d’une vie humaine. Quand on regarde la vérité en face, tous les discours sur la « santé reproductive » et le « choix en matière de reproduction » deviennent nocifs.
Vous voulez avoir le « droit » de mettre fin à une vie ? Mettre fin à une vie, c'est « soigner » ? Depuis quand injecter du poison dans un corps humain, c'est « soigner » ? Vous êtes contre l'injection létale pour les meurtriers condamnés ? Bien. Et qu'en est-il des bébés innocents ? Vous êtes végétarien et vous abhorrez le fait de tuer des animaux ? Vous pensez qu'il devrait y avoir des peines sévères pour quiconque tue un aigle, un cerf ou un bébé baleine. Mais est-il acceptable de tuer un enfant à naître ? Comment cela fonctionne-t-il ?
Je vois d’autres exhortations de la part de divers intellectuels catholiques à ne pas voter pour un seul sujet. Je ne connais personne qui souhaite voter pour un seul sujet. La plupart des gens préféreraient voter pour des sujets comme l’économie, le déficit budgétaire, la politique d’immigration, la politique énergétique et l’éducation. Mais des vies humaines sont en jeu. (...)
Et que dire du déficit budgétaire actuel de près de 2 000 milliards de dollars depuis le début de l'année ? Que dire du pourcentage d'écoliers qui ne savent ni lire, ni écrire, ni faire les mathématiques de base ? Que dire de la fragilité croissante du réseau électrique ? Que dire du problème des sans-abri ? Que dire de la politique d'immigration ? Que dire de la faillite prochaine du système de sécurité sociale ? (...)
Personne ne veut voter pour un seul sujet. Mais certains semblent penser que les lois interdisant de mettre fin à la vie humaine sont « oppressives ». Certains philosophes disent des choses comme « ce n’est pas une personne » ; d’autres crient : « c’est un fœtus ! » Mais ce sont là des jeux de langage, pas de la science.
Il est indéniable que l’avortement met fin à une vie humaine.
Si vous tuez une adolescente, vous ne pouvez pas accepter de crier : « Ce n’était qu’une adolescente ! » Le mot que vous utilisez ne change pas la réalité de la personne. L’histoire nous apprend que beaucoup de gens dans le passé pensaient que les Noirs et les Mexicains indigènes étaient des « êtres humains », mais pas des « personnes à part entière ». Cette distinction a toujours été une erreur, et c’est l’une des pires erreurs que nous ayons jamais commises.
Il n'y a pas d'autre raison que la conception lorsque cet être en développement devient « magiquement » humain. Il est donc indéniable que l'avortement met fin à une vie humaine. Nous devons donc être honnêtes et admettre que ce dont il est question ici, c'est du droit de mettre fin à des vies humaines non désirées.
Et pour l’amour du ciel, ne brouillons pas le problème avec un double langage orwellien comme « justice reproductive » (à moins que « justice » ne signifie « ne pas tuer des bébés innocents ») ou « l’avortement est un soin de santé » (le genre de « soin » où une personne meurt toujours).
Le Wall Street Journal a récemment publié un article sur le dilemme d'une pauvre étudiante en médecine de l'Indiana, intitulé : « Rester chez soi ou déménager là où l'avortement est protégé ? » Où l'avortement est protégé ? Et pourquoi ne pas rester dans l'Indiana, où la vie des jeunes est protégée ?
Dans l’article, l’auteur déplore « la suppression des protections constitutionnelles pour l’avortement ». S’agirait-il de protections « constitutionnelles » qui n’ont jamais été constitutionnelles, comme l’arrêt Dred Scott ne l’a jamais été ? (Saviez-vous qu’Abraham Lincoln a aliéné de nombreuses personnes qui ont fait sécession de l’Union parce qu’elles craignaient qu’il ne supprime « les protections constitutionnelles » pour la possession d’esclaves ? Terrifiant.) Appelons cet article ce qu’il est : une obscurcissement délibéré.
Et puis il y a cet étudiant de l’Université de Louvain qui a dit qu’il ne pouvait pas croire que « dans le monde moderne » le pape François puisse dire que « l’avortement est un meurtre ». Ce type n’a-t-il pas entendu parler de la théorie de l’âme du XIIIe siècle ? C’est la science moderne qui nous dit que la vie humaine commence à la conception. Mais oui, certains d’entre nous pensent encore que la vie humaine a une dignité infinie et qu’il faut prendre soin des pauvres, payer un salaire décent et ne pas appliquer des taux d’intérêt usuraires. Quelle « manière médiévale » de notre part.
Il est temps d'entrer dans le monde moderne, mon garçon. C'est une vie humaine, une personne humaine, et tu as autant d'obligations envers cette vie qu'envers n'importe quel sans-abri, n'importe quel immigré ou n'importe quel travailleur opprimé. Alors ne me dis pas que tu vas remuer ciel et terre pour protéger ces gens si tu n'es pas prêt à lever le petit doigt pour protéger les enfants sans défense dans le ventre de ta mère.
Non seulement vous vous mentez à vous-même, mais vous soutenez une culture du « choix » individuel qui n’aidera jamais les gens à développer les vertus et les traits de caractère nécessaires pour protéger tous ceux que vous prétendez vouloir protéger. Ils seront tout aussi « jetables », invisibles et oubliés que cet enfant à naître.
Si vous ne me croyez pas, demandez-vous simplement : que dirait Mère Teresa de Calcutta ? On n'aide pas les plus pauvres en tuant des bébés. Alors, soit vous vous joignez à elle et à l'Église, soit vous admettez que vous êtes du côté de ceux qui pensent que les êtres humains indésirables sont jetables.
Suicide assisté : le percutant réquisitoire d’un cardinal anglais
14/10/24
Un projet de loi visant à légaliser le suicide assisté en Grande-Bretagne doit être présenté à la Chambre des communes par un député travailliste le 16 octobre. L’archevêque de Westminster, le cardinal Vincent Nichols, y a répondu en trois points simples et percutants.