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Défense de la Vie - Page 8

  • Etats-Unis : le temps de l'espoir ?

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    L'éditorial du 19 janvier sur le National Catholic Register :

    Un temps d'espoir

    ÉDITORIAL : Donald Trump a un plan prometteur pour remettre l'Amérique sur la bonne voie après quatre années de présidence anémique du président Joe Biden. Alors que nous prions pour que Trump réussisse, le Jubilé de cette année nous rappelle que le véritable espoir ne peut être enraciné que dans Jésus-Christ, qui ne peut jamais nous décevoir.

    Après quatre années de leadership anémique du président Joe Biden, Donald Trump porte les espoirs et la confiance d’une partie large et diversifiée du pays quant à sa capacité à tenir sa promesse de remettre l’Amérique sur la bonne voie. 

    Il y a de bonnes raisons d’être optimiste, d’autant plus que la priorité absolue de Trump est de réparer les dégâts causés par son prédécesseur. 

    Pendant la pandémie, par exemple, Biden a choisi de combiner les mesures d’aide liées au COVID avec un programme massif de dépenses d’infrastructure, sans prêter attention aux avertissements selon lesquels cette approche « Bidenomics » déclencherait une violente explosion d’inflation.  

    De même, le président sortant a ignoré les avertissements généralisés selon lesquels son abandon des politiques de sécurité aux frontières de Trump garantirait une nouvelle vague incontrôlable d’immigration illégale.  

    Comme prévu, ces deux résultats se sont produits, portant gravement atteinte aux familles et aux communautés américaines, et contribuant de manière décisive à la victoire républicaine de 2024 dans les deux chambres du Congrès ainsi qu’à la Maison Blanche. 

    Malheureusement, le bilan de Biden est encore pire en ce qui concerne les questions qui préoccupent particulièrement les catholiques. Tout au long de son mandat et même dans les derniers jours de sa présidence, il a donné la priorité au droit à l’avortement à chaque occasion imaginable, à un point qui ne peut être décrit que comme étonnant pour un homme qui proclame continuellement son attachement indéfectible à sa foi catholique. De plus, lorsque la Cour suprême des États-Unis a répondu aux espoirs des catholiques et d’autres Américains croyants pendant sa présidence, en annulant la décision constitutionnellement indéfendable Roe v. Wade en 2022, il a imputé la « responsabilité » de cette victoire historique en faveur de la vie à la nomination par Trump de trois nouveaux juges à la Cour suprême.  

    Biden a également cherché à instaurer une idéologie du genre, notamment dans les sports féminins et les toilettes des écoles pour filles. Et dans les cas d’avortement et de procédures de « transition de genre » pour les mineures, son administration a tenté à plusieurs reprises de piétiner les droits de conscience des prestataires de soins médicaux qui refusent de participer à de telles procédures – en violation flagrante de leur liberté religieuse.

    En fait, le droit à l’avortement et l’idéologie du genre sont deux domaines dans lesquels il est pratiquement certain que des améliorations importantes auront lieu sous Trump 2.0. Bien que Trump ait déclaré qu’il ne chercherait pas à restreindre l’accès à l’avortement au niveau national, il est un fervent partisan de permettre aux États pro-vie d’être aussi restrictifs qu’ils le souhaitent.  

    On s'attend également à ce que Trump revienne sur de nombreuses mesures exécutives en faveur du droit à l'avortement qui étaient une caractéristique de Biden, y compris l'utilisation injuste de la loi FACE par le ministère de la Justice contre les défenseurs du droit à la vie.  

    En ce qui concerne l’idéologie du genre, Trump a vivement dénoncé les procédures de « transition de genre » pour les enfants mineurs et l’autorisation donnée aux hommes biologiques de concourir contre des athlètes féminines. Et en ce qui concerne le droit à la liberté de conscience du personnel médical, Trump a fait preuve d’un excellent bilan en matière de protection de leurs intérêts lors de son premier mandat, il y a donc toutes les raisons de s’attendre à ce qu’il en soit de même cette fois-ci. 

    Les perspectives de résultats positifs des politiques économiques et d'immigration de Trump sont plus floues. Mais étant donné que Trump s'est engagé à rétablir les éléments réussis de son premier mandat, ainsi qu'à réduire drastiquement le gaspillage gouvernemental, il est justifié d'espérer de meilleurs résultats en termes d'indices clés comme la croissance des revenus, la création d'emplois et l'inflation. 

    En ce qui concerne l’immigration, les évêques américains ont exprimé des inquiétudes légitimes quant à l’engagement de Trump à procéder à une déportation massive de millions d’immigrés sans papiers. Mais compte tenu de l’ampleur des difficultés que la politique de Biden a rencontrées pour absorber les nouveaux immigrés sans papiers – y compris les capacités des organismes caritatifs catholiques de première ligne qui apportent un soutien à tant de nouveaux arrivants dans le besoin –, il existe un consensus bipartisan croissant sur la nécessité d’apporter des changements majeurs. 

    En fait, un gouvernement national moins divisé – et une nation moins divisée – est quelque chose que les Américains de toutes tendances politiques devraient ardemment espérer. Dans son discours d’investiture il y a quatre ans, Biden avait promis de promouvoir l’unité. Son insistance par la suite à imposer tant de politiques progressistes clivantes a trahi cette promesse. Bien que Trump n’ait guère acquis lui-même une réputation d’unificateur, il a l’occasion d’agir comme tel simplement en agissant rapidement pour abroger la plus flagrante des nombreuses mesures « woke » qui ont été introduites au niveau national pendant les années Biden.  

    La vague de soutien à Trump, qui comprend désormais certains de ses anciens détracteurs les plus virulents, coïncide avec des développements positifs dans la politique étrangère. Après plus d’un an de bain de sang en Terre Sainte, un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas semble progresser. Dans le même temps, un consensus se développe sur le fait que la guerre en Ukraine a atteint une impasse sur le champ de bataille et qu’elle doit être réglée diplomatiquement dès que possible. 

    En tant que catholiques, nous sommes conscients que tous ces événements se déroulent au début d’un moment historique dans la vie de l’Église : le Jubilé de l’espérance 2025. Le pape François souhaite ardemment que les personnes de bonne volonté du monde entier profitent d’une effusion de grâce particulière cette année pour se rapprocher de Dieu, pour pardonner à ceux qui nous ont offensés et pour décider de remettre les choses en ordre – dans nos cœurs, nos familles, nos relations et nos communautés.  

    Après des années de troubles dans notre pays, Dieu a accordé au président Trump une occasion en or de diriger notre nation dans le même esprit. Prions pour qu'il réussisse, même si le Jubilé nous rappelle que le véritable espoir est enraciné dans notre confiance dans la miséricorde et l'amour du Seigneur.  

    Nous pouvons en être sûrs : Il ne nous décevra jamais. 

  • La dénatalité : un suicide collectif

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « Pourquoi la dénatalité est un suicide collectif »

    Chronique d'Eugénie Bastié sur le livre Les balançoires vides de l’économiste Maxime Sbaihi où il fait le point sur les enjeux vertigineux de la crise démographique.

    Notre classe politique est-elle irresponsable ? Il y avait un contraste saisissant cette semaine entre les chiffres catastrophiques de la natalité produits par l’INSEE (le nombre de naissances au plus bas depuis la seconde guerre mondiale) et l’absurde insistance de la moitié des partis politiques français à vouloir abroger une réforme des retraites pourtant minimale. Notre pyramide des âges est en train de s’inverser, le système par répartition est condamné par la dénatalité, mais des politiciens continuent à mentir à leurs électeurs et à sacrifier la jeunesse sur l’autel de promesses intenables.

    « L’exception démographique française n’est plus » résume l’économiste Maxime Sbaihi dans un livre passionnant Les balançoires vides (éditions de l’Observatoire), où il fait le point sur les enjeux vertigineux de la dénatalité. Pendant longtemps, grâce à son modèle culturel (égalité hommes femmes [à voir si cela fut vraiment un facteur décisif]) et social (État providence) la France résistait mieux qu’ailleurs à la tendance globale d’une chute de la natalité. Avec un taux de fécondité historiquement bas à 1,66, c’est terminé. Ouvrir une école c’est fermer une prison disait Victor Hugo.

    En France aujourd’hui, fermer une école c’est ouvrir un Ephad [maisons de retraite médicalisées]. 5000 écoles ont fermé en France depuis 2010, pour 300 maisons de retraite qui sont sorties de terre. La France est un pays vieillissant et le piège de la dénatalité pourrait bientôt se refermer sur elle, avertit Sbaihi. Plus la France vieillit, plus les actifs, qui doivent financer le poids des retraités trinquent. Plus les actifs trinquent, moins ils ont envie de faire d’enfants. Moins ils font d’enfants, plus le pays vieillit, etc… Quand le taux de fécondité descend à 1,4 [le Québec est sous ce seuil!] il devient presque impossible de revenir en arrière.

    Mais après tout, pourquoi est-ce grave ? Certains écolos se réjouissent même de cette nouvelle : moins de bébés, c’est moins de pollueurs. Sbaihi rappelle opportunément à quel point cet argument est de mauvaise foi : « dans l’ordre de grandeur à l’échelle d’une année, un vol transatlantique est plus polluant que d’avoir un enfant ». Avis à Meghan Markle et au Prince Harry qui ont annoncé en grande pompe renoncer à un troisième enfant par « écologie».

    La démographie, c’est le destin, disait Auguste Comte. La stérilité est la mère du déclin. La dénatalité a des conséquences vertigineuses sur l’économie. Un pays vieillissant, c’est un pays précautionneux, qui a peur du risque, qui n’innove plus et qui stagne. Un pays vieillissant, c’est un pays qui s’endette pour financer un modèle social intenable. Un pays vieillissant, c’est aussi un pays où la décision publique est orientée en faveur des électeurs âgés au détriment des plus jeunes, où l’avenir est sacrifié. Jusqu’à présent aucun pays n’a réussi à concilier croissance forte et chut des naissances, sans compenser par l’immigration massive. Le Japon en est un exemple qui a entamé son crépuscule économique en même temps que son crépuscule démographique.

    « O mères françaises, faites donc des enfants, pour que la France garde son rang, sa force et sa prospérité » disait Émile Zola en 1896. Quant à Raymond Aron, il prophétisait dans ses Mémoires : « Les Européens sont en train de se suicider par dénatalité. Les peuples dont les générations ne se reproduisent pas sont condamnés au vieillissement, et du même coup, guettés par un état d’esprit d’abdication, de fin de siècle ». Malheureusement une certaine gauche préfère pratiquer envers le natalisme une reductio ad petainum grotesque et irresponsable. C’est une priorité qui devrait transcender les partis politiques. C’est même la priorité politique par excellence. Car qu’est-ce que la politique sinon le souci des générations futures ?

    Alors peut-on enrayer ce phénomène qui semble à la fois global et irréversible ? Sbaihi explore les trois grandes pistes permettant de pallier la dénatalité : la relance de la procréation, l’immigration et la robotisation. Il n’y a pas de solution miracle. La Hongrie, malgré une politique hyper nataliste n’a réussi que péniblement à relever son taux de fécondité à 1,5 et stagne depuis. L’Allemagne, qui a eu très tôt conscience de sa faiblesse démographique, a importé des millions d’immigrés pour pallier son manque de main-d’œuvre, mais subit aujourd’hui les conséquences d’une intégration impossible. Le Japon a fait le pari de la robotisation, mais les maisons de retraite animées par des androïdes séduisent peu.

    Pourtant il doit y avoir des marges de manœuvre pour réduire l’infécondité involontaire qui subsiste dans notre pays. Le désir d’enfant reste stable en France : 2,2, bien supérieur au taux de fécondité actuel (1,6). Ce hiatus entre la volonté et la réalité prouve qu’il existe une frustration de l’engendrement. A-t-il des racines culturelles ou économiques ? En bon économiste, Sbaihi insiste sur la dimension matérielle: la crise du logement, l’absence de modes de garde abordables, le marasme économique jouent certainement dans l’absence de projection.

    L’essayiste, qui a publié précédemment Le Grand Vieillissement, insiste sur la fracture générationnelle qu’implique la dénatalité. La génération du baby-boom, a profité du dynamisme économique induit par l'essor démographique sans se reproduire elle-même. Elle fait aujourd’hui payer la facture par les générations plus jeunes, grevées par le poids des retraites (un tiers du salaire brut). Rendre aux actifs le fruit de leur travail serait une première mesure nataliste. Mais la dimension anthropologique est centrale. Un article du Financial Times publié cette semaine et intitulé « La récession des relations amoureuses devient mondiale » montre que la chute du couple est l’une des principales causes de la dénatalité. Aux États-Unis, les couples continuent à faire des enfants, mais il y a de moins en moins de couples. En France, les deux tiers des Français vivaient en couple en 1980 contre un peu plus de la moitié aujourd’hui.

    La part des jeunes vivant en couple a été divisée par deux. Il y a 11 millions de célibataires en France. Une révolution des modes de vie liée à la longueur des études, au dogme de l’émancipation individuelle, mais aussi à la technologie qui permet et promeut cette épidémie de solitude. Pour retrouver le chemin de la fécondité, il nous faudra donc retrouver le chemin du lien, de l’amour et de la confiance entre les sexes. Un « chantier » plus ambitieux que celui que veut ouvrir François Bayrou sur la réforme des retraites.

    Les balançoires vides: Le piège de la dénatalité Broché
    de Maxime Sbaihi,
    paru le 15 janvier 202,
    aux éditions de L'Observatoire,
    ISBN-13 : 979-1032930663

  • Quel chemin vers un monde meilleur ?

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    L'analyse qui suit porte sur l'actualité aux Etats-Unis mais le propos peut être élargi sans peine au monde occidental dans son ensemble.

    De James Kalb sur le CWR :

    Quel chemin vers un monde meilleur ?

    Il est difficile de se retirer de la société, mais les catholiques doivent retrouver le sentiment que leur mode de vie doit différer de la vie traditionnelle sur certains points importants.

    Si nous voulons que nos efforts sociaux et politiques soient utiles, leur orientation doit dépendre de la tournure que prend le monde.

    Mais les gens ne savent pas très bien lire les signes du temps. Comme l'a observé Yogi Berra, « il est difficile de faire des prédictions, surtout sur l'avenir ». Et dans ce cas, prédire l'avenir soulève des questions fondamentales sur l'ordre social et politique, ses sources et leur disponibilité aujourd'hui. Ce sont des questions difficiles.

    Il faut pourtant essayer. Les sources les plus fondamentales de l'ordre social sont généralement des liens informels comme la famille, la parenté, les traditions et la communauté locale. Même aux États-Unis aujourd'hui, la plupart des gens sont attachés à ces choses. La plupart d'entre nous vivent à moins d' une heure de route de membres de leur famille élargie, par exemple, et l'Américain moyen vit à seulement 30 kilomètres de sa mère.

    Mais ces liens s’affaiblissent depuis longtemps. Entre 1980 et 2021, la proportion de personnes de 40 ans ayant déjà été mariées est passée de 94 % à 75 %. Et entre 1960 et 1980, le taux de fécondité aux États-Unis a diminué de moitié, pour atteindre 1,8 enfant par femme, soit moins que le taux de remplacement de la population, qui est de 2,1. Et c’est à peu près le niveau actuel : la fécondité plus élevée des immigrés a compensé la baisse supplémentaire des personnes nées aux États-Unis.

    L’appartenance religieuse a également connu une baisse particulièrement marquée au cours des vingt dernières années. Entre 2009 et 2019, la proportion d’Américains s’identifiant comme chrétiens est passée de 77 % à 65 %, tandis que ceux s’identifiant sans religion sont passés de 17 % à 26 %. Ces changements ont touché toutes les tranches d’âge, certaines plus que d’autres, mais tous de manière très importante .

    Les causes probables sont la multiplication des distractions et le déclin du rôle des relations humaines, en particulier du foyer. Ces facteurs sont probablement dus à des développements tels que les appareils permettant d’économiser du temps de travail, les aliments prêts à consommer et les divertissements électroniques, ainsi qu’à l’extension de l’éducation formelle et de la garde d’enfants par des tiers. Ces facteurs ont récemment été amplifiés par Internet et les médias sociaux, qui séparent les gens de leur environnement et rendent les relations humaines transitoires et interchangeables.

    Ces facteurs matériels sont soutenus par le féminisme et la libération sexuelle, qui affaiblissent les liens entre les sexes, ainsi que par un système éducatif et une culture publique qui rejettent les idéaux culturels traditionnels et promeuvent le carriérisme et la gratification individuelle comme les objectifs humains les plus importants.

    Il convient de noter que toutes ces tendances augmentent le pouvoir des milliardaires et des bureaucrates puisqu’elles font des entreprises et des bureaucraties les seules institutions fonctionnelles encore debout.

    Les facteurs idéologiques semblent être très importants. Un sondage réalisé l’année dernière a révélé que 59 % des électeurs de Trump, contre seulement 19 % de ceux de Biden, estimaient que la société se porterait mieux si les gens faisaient du mariage et de la procréation une priorité.

    C’est une différence de taille. Et elle est plutôt étrange, étant donné que les plus fervents partisans de Harris sont les diplômés de l’enseignement supérieur, alors que ce sont les électeurs de Trump qui ont des opinions plus solides sur un sujet de recherche en sciences sociales. L’explication apparente, outre l’intérêt de classe possible à supprimer les institutions traditionnelles, est que l’éducation formelle signifie consacrer du temps, de l’énergie et du talent à assimiler les opinions officielles. Au moins, à certains égards, cela en fait moins une éducation qu’un endoctrinement.

    De même, dans une enquête récente, les femmes ont déclaré qu’elles accordaient plus d’importance à leur carrière que les hommes (74 % contre 69 % déclarant qu’elle était extrêmement ou très importante) et moins au mariage (18 % contre 28 %) et aux enfants (22 % contre 29 % déclarant qu’ils étaient importants).

    Cela paraît surprenant, car dans la vie quotidienne, les femmes semblent plus préoccupées par la famille, les enfants et les relations humaines en général. D’un autre côté, elles semblent également plus préoccupées par les attentes sociales et les sentiments des autres, et peuvent donc être plus affectées par ce que les autres leur disent.

    Les telenovelas brésiliennes , qui mettent en valeur les familles riches, peu d’enfants et fréquentes relations extraconjugales, apportent un soutien concret à l’effet de propagande : là où elles ont été introduites, elles ont démontré qu’elles ont réduit la fécondité et augmenté le taux de divorce.

    Si les relations informelles traditionnelles sont en déclin, en partie à cause des conditions matérielles et en partie à cause de la propagande, pouvons-nous espérer un bon ordre social grâce aux arrangements commerciaux et bureaucratiques qui deviennent de plus en plus dominants ?

    Il semble que non, ne serait-ce que parce que les institutions formelles dépendent des institutions informelles.

    Une société a besoin que les personnes qui la dirigent soient suffisamment soudées pour travailler ensemble et suffisamment intelligentes et compétentes pour gérer les événements de manière appropriée. Elle a également besoin d'une base pour une unité globale, qui est normalement une combinaison d'habitudes et de connexions héritées et d'un système de croyances qui explique pourquoi ceux qui sont au sommet doivent gouverner et le peuple obéir.

    Notre classe dirigeante actuelle – hommes d’affaires, bureaucrates et leurs partisans dans les médias, les universitaires et les professionnels – est unie par l’éducation, les intérêts, une séparation commune de la population générale et une vision sociale commune qui identifie le progrès social à la domination globale de personnes comme eux.

    Cette vision sape les habitudes et les liens hérités et les remplace par des revendications d’expertise scientifique et des promesses d’efficacité, d’égalité et de satisfaction des désirs individuels. En tant que telle, elle est plausible, compte tenu de la foi actuelle dans l’efficacité, l’égalité, la science, la tolérance et le choix individuel, mais elle présente des problèmes fondamentaux.

    En particulier, elle ne laisse aucune place aux biens communs substantiels et est donc incapable de soutenir des idéaux qui permettraient aux gens de vivre. Elle affaiblit intentionnellement les liens humains normaux ainsi que les croyances et les distinctions qui les soutiennent. Lorsque les liens sont trop puissants pour être ignorés, comme dans le cas des liens ethniques, religieux et sexuels, elle tente de les transformer en identités opposées qui luttent pour leur position sociale plutôt que comme des vecteurs de traditions fonctionnelles. Elle veut que les « Latinos » soient un bloc électoral en quête d’avantages sociaux plutôt qu’un complexe de communautés ayant des cultures communes qui les aident à mieux vivre ensemble.

    Le résultat est que les gens deviennent de plus en plus divisés et égoïstes. Cela s’applique aussi bien aux dirigeants qu’au peuple en général.

    L’une des conséquences de cette situation est la dégradation progressive de l’efficacité organisationnelle, les employés faisant des choix en fonction de leurs intérêts personnels ou de groupe plutôt que de la mission commune. Parmi les autres conséquences, on peut citer la corruption et l’incompétence croissantes, l’abandon de l’impartialité par des institutions telles que la science, l’érudition, la justice et les forces de l’ordre, ainsi que la haine et le mépris ouvertement exprimés par des personnalités publiques de premier plan à l’égard de larges pans de la population américaine.

    Malgré tout, un système de gouvernement peut survivre dans une large mesure tant que les gens continuent à y croire. Nos dirigeants semblent susceptibles de s’en tenir à notre orthodoxie politique générale, ne serait-ce que parce qu’ils ne savent pas comment la remplacer tout en préservant leur position. Les membres de la base semblent susceptibles de faiblir dans leur attachement, mais ils ont eux aussi du mal à trouver un remplaçant cohérent. L’orthodoxie établie est trop fermement ancrée dans la pensée et la pratique, et les gens sont trop fragmentés et distraits pour élaborer des alternatives. Les soulèvements populistes peuvent suggérer de nouvelles directions, mais ils manquent en eux-mêmes de la cohérence et de la vision nécessaires à un changement durable.

    Alors que faire ? Il est difficile de se retirer de la société, mais les catholiques doivent retrouver le sentiment que leur mode de vie doit se distinguer de la vie traditionnelle sur certains points importants. Et vu l’importance de la propagande pour soutenir les tendances récentes, ils doivent mener une contre-propagande soutenue et intelligente, qui comprend non seulement des arguments explicites en faveur d’une orthodoxie sociale différente, mais aussi des présentations qui, comme les telenovelas brésiliennes , véhiculent des messages implicites.

    Nous venons de vivre une élection qui a ébranlé les orthodoxies établies, et d’autres signes montrent que les tendances progressistes sont en perte de vitesse et que des alternatives gagnent en force et cherchent à se faire entendre. C’est donc le moment idéal pour une contre-attaque bien réfléchie.

    On dit que Vatican II a voulu ouvrir les fenêtres de l’Église au monde. Mais le monde séculier, en fait, est fermé sur lui-même et sans air. Nous ne pouvons pas compter sur lui pour trouver le salut. Notre tâche est de nous connecter plus étroitement à nos propres sources de salut et d’ouvrir les fenêtres du monde à ce qui se trouve au-dessus de lui.

    Mais telle était, après tout, l’intention ultime du Concile Vatican II. Il est temps maintenant que les laïcs et le clergé la mettent en pratique.


    James Kalb est avocat, chercheur indépendant et converti au catholicisme. Il vit à Brooklyn, New York. Il est l'auteur de The Tyranny of Liberalism (ISI Books, 2008), Against Inclusiveness: How the Diversity Regime is Flattening America and the West and What to Do About It (Angelico Press, 2013) et, plus récemment, de The Decomposition of Man: Identity, Technocracy, and the Church (Angelico Press, 2023).

  • L’Université de la vie d’Alliance VITA : comprendre pour agir

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    L’Université de la vie d’Alliance VITA : comprendre pour agir

    Notre Université de la vie, avant de s’étendre à de nombreuses villes de France, est née du besoin d’alerter et de former des parisiens motivés en plus grand nombre pour réussir certaines de nos actions nationales, qui se tiennent dans la capitale. Nous savons, par expérience, que, pour agir dans la tempête anthropologique qui jette à bas de multiples repères d’humanité, il est indispensable de comprendre la situation. « Qu’est-ce qui se passe ? » précède le « Que puis-je faire ? ». D’où l’idée de lancer, en janvier 2006, un cycle de formation à Paris sur les enjeux du respect de la vie, sous le label ambitieux et attractif d’Université de la vie. A l’époque ce sont les permanents de l’association qui interviennent sur des formats longs, dans une salle du centre-ville : arguments, réflexion, mise en pratique. Le succès est immédiat : de tous âges, des centaines de franciliens se pressent. Les éditions annuelles se succèdent. Il se trouve qu’à chaque mois de janvier l’actualité politico-médiatique corrobore nos alertes, offrant aux participants l’opportunité d’agir : révisions successives des lois bioéthiques, évolution continue des dispositions législatives régissant l’avortement, offensive de l’euthanasie, appuyée sur l’exploitation de faits divers etc. Spécificité d’Alliance VITA, nos arguments s’enracinent dans l’expérience : celle de nos services d’écoute et des soignants VITA, à commencer par notre président d’alors, le cancérologue Xavier Mirabel, solidement formé à l’éthique. La formule « comprendre pour agir » fait ses preuves. Des étudiants rejoignent nos équipes ; des soignants nous disent à quel point ils se sentent solidifiés ; un professeur de réanimation nous encourage même à l’issue d’une des premières sessions : « L’université de la vie a renouvelé mon regard et révisé ma pratique médicale ».

    Au fil des ans, le succès de ces sessions exclusivement franciliennes incite nos équipes locales d’autres régions à les réclamer pour leur public. La technique aidant, nous nous lançons en 2014 dans un nouveau concept, celui d’une « émission » nationale. Réalisée depuis une salle parisienne, elle sera diffusée en direct dans une centaine d’autres. Chacune bénéficiera de la capacité de mobilisation, d’organisation et d’animation d’une équipe locale. Dès la première année, 6000 personnes s’inscrivent. La soif de comprendre reste la même depuis, même si le concept s’est modernisé : interventions plus brèves, élargissement des thèmes et multiplication des intervenants. La parole est donnée à des experts mais aussi à des témoins. La culture de vie peut s’étendre en tout temps, à toute personne, particulièrement dans les situations de fragilité. Des orateurs porteurs de handicaps ou responsables d’œuvres de terrain s’expriment comme des maitres en humanité. Les séquences courtes touchent ; leur qualité n’a rien à envier aux émissions de télévisions, mais la part d’interactivité n’est pas factice.

    Très vite, notre nouvelle Université de la vie a aussi pris une dimension internationale, dans les communautés francophones de Belgique, de Suisse puis d’une dizaine d’autres pays, parfois en décalé. Elle est traduite et diffusée au Portugal. L’initiative a traversé les années Covid en s’adaptant à ses contraintes. Mais sa formule résiste à l’individualisme et au « tout numérique » : les participants qui convergent vers des salles s’y rencontrent et découvrent la réalité de terrain de notre association, tandis que des témoins locaux sont invités par les équipes pour prolonger ces soirées. Ce panachage entre écrans et rencontres directes est une clé de la fécondité. Car le but n’est pas seulement d’informer : il faut aussi et surtout « mettre en mouvement ». Et pour agir, ne pas se sentir seul !

    Chaque année, le programme se renouvelle autour d’un thème qui permet d’ouvrir des angles de réflexion inédits. Les figures de l’association organisatrice croisent leurs regards avec celles d’autres mouvements, des soignants, des universitaires. Les philosophes font prendre de la hauteur. A chaque édition s’inscrivent autant d’anciens participants que de nouveaux. Chacun reçoit un livret qui l’aide à suivre ce qui est donné et de noter ce qu’il veut en garder. Au fil du temps, l’Université de la Vie a ainsi rejoint, éclairé, consolé, et aussi mobilisé des dizaines de milliers de personnes, bien au-delà de notre ambition originelle. Bienvenue à l’édition 2025 sur le thème : « Être humain et le rester demain ». En somme, à nous d’humaniser le futur !

    Tugdual Derville
    Porte-parole d’Alliance VITA

    Pour s’inscrire à l’Université de la Vie 2025 d’Alliance VITA, 3 soirées de formation bioéthique les lundis 20 janvier, 27 janvier et 3 février : https://www.alliancevita.org/

  • Le Best Of de l'ONU en 2024 selon C-Fam

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    De sur C-Fam :

    Le meilleur de l'ONU en 2024 selon C-Fam

    2 janvier 2025

    NEW YORK, 3 janvier (C-Fam) Les menaces contre la vie et la famille ont été nombreuses et sans précédent cette année. La bonne nouvelle est que les bons ont réussi à faire échouer plusieurs accords internationaux cette année. Et nous avons reçu l'aide de courageux Africains ainsi que de pays nouveaux et surprenants.

    1. 30 ans après la Conférence du Caire, le discours sur l'avortement est rejeté lors des négociations à l'ONU

    Les pays traditionnels ont bloqué toute mention de l’avortement et des questions homosexuelles et transgenres dans la déclaration marquant l’anniversaire de la Conférence du Caire de 1994 sur la population et le développement . Lorsque la conférence a utilisé pour la première fois le terme « santé sexuelle et reproductive » comme euphémisme pour l’avortement, il semblait inévitable que l’avortement devienne un droit international. Trente ans plus tard, l’avortement s’avère plus controversé que jamais.

    2. De courageux délégués africains luttent contre l'avortement dans une résolution historique de l'ONU sur la famille

    Cette année marque également le 30e anniversaire de l'Année internationale de la famille, une initiative lancée par Jean-Paul II et son bras droit aux Nations Unies, le cardinal Renato Martino, décédé plus tôt dans l'année. Depuis, l'Assemblée générale adopte une résolution annuelle sur la famille. C'est l'une des rares à ne pas avoir été contaminée par l'avortement et l'idéologie du genre. Les pays occidentaux ont tenté d'inclure le terme avortement dans la résolution de cette année. Ils ont échoué grâce au courage et à la conviction de l'ambassadeur du Burundi aux Nations Unies .

    3. La responsable des questions féminines de l'ONU s'oppose à la prostitution et à l'idéologie transgenre

    Les fissures dans le système de genre commencent à apparaître. De plus en plus de féministes autoproclamées rompent avec l’orthodoxie transgenre. Dans son dernier rapport à l’Assemblée générale , la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes, Reem Alsaleem, a appelé les États à cesser d’autoriser « les hommes qui s’identifient comme des femmes » à concourir contre les femmes et les filles dans les sports. Elle a déclaré qu’il s’agissait d’une forme de violence. Plus tôt dans l’année, elle a présenté un rapport au Conseil des droits de l’homme contre la prostitution . Malheureusement, Alsaleem est très favorable à l’avortement, et même de manière inquiétante.

    4. Meloni, d'Italie, combat l'extrémisme lié à l'avortement au sommet du G7

    Les diplomates italiens ont réussi à exclure toute mention explicite de « l’accès à un avortement sûr et légal et aux soins post-avortement » dans la déclaration finale du sommet du G7 de cette année, qui s’est tenu dans les Pouilles, en Italie . Ils y sont parvenus même si Emmanuel Macron et Joe Biden ont insisté pour conserver le langage sur l’avortement du sommet du G7 de l’année dernière. Meloni contribuera-t-elle à empêcher l’UE d’exporter l’avortement et l’idéologie du genre, ou offrira-t-elle une couverture aux bureaucrates de l’UE comme l’ont fait jusqu’à présent les conservateurs hongrois et polonais ? Il est trop tôt pour le dire.

    5. L'élection de Trump encourage les militants pro-vie du monde entier

    Le second mandat de Trump sera-t-il aussi pro-vie que le premier ? C’est une question que les pro-vie se posent avec une anxiété croissante depuis que Trump a commencé à plaider pour une neutralité agressive du gouvernement fédéral sur la question de l’avortement. Compte tenu de ce que Trump a fait lors de son premier mandat à la Maison Blanche, les conservateurs du monde entier étaient très enthousiastes lorsque Trump a remporté les élections américaines en novembre. Trump est sans doute le président américain le plus pro-vie de tous les temps. Aucun autre président américain n’a jamais dénoncé l’intervention excessive de l’ONU en matière d’avortement ou tenté de l’arrêter comme lui. Exigera-t-il une stricte neutralité du système des Nations Unies sur l’avortement comme il l’a fait lors de son premier mandat ? Ira-t-il plus loin ?

  • "Je demande un engagement ferme à promouvoir le respect de la dignité de la vie humaine, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle" (pape François)

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    Marie Mère De Dieu – Messe, 1er Janvier 2024

    Nous devons chercher le Sauveur du monde dans le visage de tout être humain

    Homélie du pape François lors de la messe de la solennité de Marie Mère de Dieu (texte intégral)

    1 janvier 2025

    Marie Mère de Dieu – Messe, 1er janvier 2024 © Vatican Media

    Au début d’une nouvelle année accordée par le Seigneur, il est bon de lever le regard de notre cœur vers Marie. En tant que Mère, elle nous renvoie à notre relation avec son Fils, elle nous ramène à Jésus, elle nous parle de Jésus, elle nous conduit à Jésus. C’est pourquoi, la Solennité de la Très Sainte Vierge Marie Mère de Dieu nous plonge à nouveau dans le Mystère de Noël : Dieu s’est fait l’un de nous dans le sein de Marie. Et il nous est rappelé aujourd’hui, à nous qui avons ouvert la Porte Sainte pour commencer le Jubilé, que « Marie est la porte par laquelle le Christ est entré dans ce monde » (Saint Ambroise, Épître 42, 4 : PL, VII).

    L’apôtre Paul résume ce mystère en affirmant que « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4). Ces mots – “né d’une femme” – résonnent dans nos cœurs aujourd’hui et nous rappellent que Jésus, notre Sauveur, s’est fait chair et s’est révélé dans la fragilité de la chair.

    Né d’une femme. Cette expression nous renvoie tout d’abord à Noël : le Verbe s’est fait chair. L’apôtre Paul en précisant qu’Il est né d’une femme, éprouve presque le besoin de nous rappeler que Dieu s’est vraiment fait homme dans des entrailles humaines. Une tentation fascine un grand nombre aujourd’hui, qui pourrait séduire également nombre de chrétiens : imaginer ou se fabriquer un Dieu “abstrait” lié à une vague idée religieuse, à un bon sentiment passager. Au contraire, Il est concret, Il est humain. Il est né d’une femme. Il a un visage et un nom, et Il nous invite à entretenir une relation avec Lui. Le Christ Jésus, notre Sauveur, est né d’une femme ; Il est fait de chair et de sang ; Il vient du sein du Père, mais Il s’incarne dans le sein de la Vierge Marie ; Il vient du haut des cieux mais Il habite dans les profondeurs de la terre ; Il est le Fils de Dieu, mais Il se fait Fils de l’homme. Image du Dieu Tout-Puissant, Il vient dans la faiblesse et, bien qu’Il soit sans tache, « Dieu, pour nous, l’identifiera au péché » (2 Co 5, 21). Il est né d’une femme et Il est l’un de nous. C’est pour cette raison qu’Il peut nous sauver.

    Né d’une femme. Cette expression nous parle aussi de l’humanité du Christ qui se révèle dans la fragilité de la chair. S’Il est descendu dans le sein d’une femme, pour naître comme toutes les créatures, Il se montre dans la fragilité d’un Enfant. C’est pourquoi les bergers, voyant de leurs propres yeux ce que l’Ange leur avait annoncé, ne trouvent pas de signes extraordinaires ni de manifestations grandioses, mais « ils découvrent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire » (Lc 2, 16). Ils trouvent un nouveau-né sans défense, fragile, qui a besoin des soins de sa mère, besoin de langes et de lait, de caresses et d’amour. Saint Louis-Marie Grignon de Montfort dit que la Sagesse divine « n’a pas voulu, quoi qu’elle put le faire, se donner directement aux hommes mais par la Très Sainte Vierge Marie.

    Elle n’a pas voulu venir au monde à l’âge d’un homme parfait, indépendant d’autrui, mais comme un pauvre et petit enfant, dépendant des soins et de l’entretien de sa sainte Mère» (Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n. 139). Et ainsi, nous pouvons voir dans toute la vie de Jésus ce choix de Dieu, le choix de la petitesse et de la discrétion. Il ne cédera jamais à l’attrait du pouvoir divin pour accomplir de grands signes et s’imposer aux autres comme le diable le Lui avait suggéré, mais Il révélera l’amour de Dieu dans la beauté de son humanité, en demeurant parmi nous, en partageant notre vie ordinaire faite de peines et de rêves, en montrant de la compassion pour les souffrances du corps et de l’esprit, en ouvrant les yeux des aveugles et en réconfortant les cœurs égarés. La compassion. Les trois attitudes de Dieu sont la miséricorde, la proximité et la compassion. Dieu se fait proche, miséricordieux et compatissant. Ne l’oublions pas. Jésus nous montre Dieu à travers son humanité fragile, en prenant soin des plus fragiles.

    Frères et sœurs, il est bon de penser que Marie, la jeune fille de Nazareth, nous ramène toujours au Mystère de son Fils, Jésus. Elle nous rappelle que Jésus vient dans la chair et que le lieu privilégié où nous pouvons le rencontrer c’est d’abord notre vie, notre humanité fragile, celle de ceux qui nous côtoient chaque jour. Et en l’invoquant comme Mère de Dieu nous affirmons que le Christ a été engendré par le Père, mais qu’Il est vraiment né du sein d’une femme. Nous affirmons qu’Il est le Seigneur du temps, mais qu’Il habite notre temps, notamment cette nouvelle année, de sa présence aimante. Nous affirmons qu’Il est le Sauveur du monde, mais nous pouvons le rencontrer et devons le chercher dans le visage de tout être humain. Et si Lui, qui est le Fils, s’est fait petit pour être pris dans les bras d’une maman, pour être soigné et allaité, cela signifie qu’aujourd’hui encore, Il vient en tous ceux qui ont besoin des mêmes soins : en chaque sœur et frère que nous rencontrons ayant besoin d’attention, d’écoute, de tendresse.

    Cette nouvelle année qui s’ouvre, confions-la à Marie, Mère de Dieu, pour que nous apprenions, comme Elle, à découvrir la grandeur de Dieu dans la petitesse de la vie ; pour que nous apprenions à prendre soin de toute créature née d’une femme, avant tout en gardant, comme le fit Marie, le don précieux de la vie : la vie dans le sein maternel, la vie des enfants, la vie de ceux qui souffrent, la vie des pauvres, la vie des personnes âgées, des personnes seules, des mourants. Et aujourd’hui, Journée mondiale de la paix, nous sommes tous invités à accueillir cette invitation qui jaillit du cœur maternel de Marie : préserver la vie, prendre soin de la vie blessée – il y a tant de vies blessée –, rendre sa dignité à la vie de toute personne “née d’une femme”. Voici la base fondamentale pour construire une civilisation de la paix. C’est pourquoi « je demande un engagement ferme à promouvoir le respect de la dignité de la vie humaine, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle, afin que toute personne puisse aimer sa propre vie et envisager l’avenir avec espérance » (Message pour la 58ème Journée Mondiale de la Paix, 1er janvier 2025).

    Marie, Mère de Dieu et notre Mère, nous attend là, dans la crèche. Elle nous montre, comme aux bergers, le Dieu qui nous surprend toujours, qui ne vient pas dans la splendeur des cieux, mais dans la petitesse d’une mangeoire. Confions-lui cette nouvelle année jubilaire, confions-lui nos demandes, nos préoccupations, nos souffrances, nos joies et tout ce que nous portons dans nos cœurs. Elle est maman, elle est mère ! Confions-lui le monde entier, pour que l’espérance renaisse, pour que la paix germe enfin pour tous les peuples de la terre.

    L’histoire nous raconte qu’à Éphèse, lorsque les évêques sont entrés dans l’église, le peuple fidèle, avec des bâtons à la main, a crié : « Mère de Dieu ! Les bâtons étaient certainement une promesse de ce qui arriverait s’ils ne déclaraient pas le dogme de la « Mère de Dieu ». Aujourd’hui, nous n’avons pas de bâtons, mais nous avons des cœurs et des voix d’enfants. C’est pourquoi, tous ensemble, acclamons la Sainte Mère de Dieu. Tous ensemble, à haute voix : « Sainte Mère de Dieu ! », trois fois. Ensemble : « Sainte Mère de Dieu ! Sainte Mère de Dieu ! Sainte Mère de Dieu ! »

    Nous devons chercher le Sauveur du monde dans le visage de tout être humain | ZENIT - Français

  • Les proches du roi Baudouin : « Toute sa vie fut un témoignage du Christ vivant »

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur CNA :

    Les proches du roi des Belges Baudouin : « Toute sa vie fut un témoignage du Christ vivant »bouton de partage sharethis

    Vue du Roi Baudouin« Ce à quoi nous devons aspirer, c’est à devenir des saints », se rappellent les proches du défunt roi des Belgique Baudouin. | Crédit photo : avec l’aimable autorisation de la famille de Baudouin

    Après avoir prié en silence sur la tombe du roi Baudouin lors de son récent voyage en Belgique, le pape François a annoncé l'ouverture du procès de béatification du roi, une nouvelle très attendue surtout par ceux qui l'ont connu et ont été témoins d'une vie consacrée à atteindre la sainteté.

    « Il voyait Jésus dans le visage des gens. Il vous regardait comme si vous étiez unique au monde, il vous faisait prendre conscience de votre existence et vous donnait de la dignité », ont-ils déclaré. C'est l'empreinte que le roi Baudouin a laissée sur ceux qu'il a croisés, ne serait-ce qu'un instant. C'est ce que dit l'une des deux proches de Baudouin et de son épouse, Fabiola de Mora y Aragón, qui s'est confiée à ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA, et dont les noms ne seront pas révélés par respect pour la vie privée de la famille.

    Dans l'interview, les proches ont réfléchi sur la façon dont la foi du roi Baudouin l'a aidé à transmettre des valeurs telles que la solidarité, le respect de la dignité humaine et la défense de la vie en toutes circonstances, devenant ainsi une figure unificatrice de la société.

    « Il avait vraiment une relation très forte avec Marie. Il disait qu’il voulait être comme un fœtus dans son ventre, ne rien pouvoir faire sans elle et ne vivre qu’à travers elle, même pas respirer sans elle, être totalement dépendant d’elle. Il l’appelait souvent et l’appelait maman », se souvient un proche du roi Baudouin. Crédit : Avec l’aimable autorisation de la famille Baudouin
    « Il avait vraiment une relation très forte avec Marie. Il disait qu’il voulait être comme un fœtus dans son ventre, ne rien pouvoir faire sans elle et ne vivre qu’à travers elle, même pas respirer sans elle, être totalement dépendant d’elle. Il l’appelait souvent et l’appelait maman », se souvient un proche du roi Baudouin. Crédit : Avec l’aimable autorisation de la famille de Baudouin

    Il a décidé de prendre Marie comme mère

    L'un des moments qui a marqué la vie du monarque fut la perte prématurée de sa mère, Astrid de Suède, dans un accident de voiture alors que Baudouin avait 4 ans.

    C’est alors qu’il décide de « prendre la Vierge pour mère », ce qu’il expliquera lui-même des années plus tard. « À partir de ce moment, Marie l’a probablement protégé d’une manière très spéciale et a guidé sa vie spirituelle », raconte un de ses proches.

    « Il avait vraiment une relation très forte avec Marie. Il disait qu’il voulait être comme un fœtus dans son ventre, ne rien pouvoir faire sans elle et ne vivre qu’à travers elle, même pas respirer sans elle, être totalement dépendant d’elle. Il l’appelait souvent et l’appelait maman », a ajouté le proche.

    Les deux proches ont souligné d'autres événements cruciaux de la vie du roi, notamment pendant son enfance et son adolescence, comme le second mariage de son père et les années d'exil après l'invasion nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. « C'était une période très difficile et c'était difficile de la traverser en tant qu'enfant », ont-ils expliqué.

    Baudouin monte sur le trône à l'âge de 19 ans et le début de son règne est marqué par une crise profonde connue sous le nom de « Question royale » liée à la controverse sur les décisions de son père, Léopold III, pendant la Seconde Guerre mondiale.

    « Il a beaucoup souffert à cause de tout cela, mais je sais que c'est sa foi qui l'a aidé à surmonter cela », a déclaré l'un des proches.

    Son éducation fut fortement influencée par un prêtre dominicain de Suisse qui « eut une grande influence spirituelle » durant sa jeunesse. Il fut également guidé par le cardinal Leo Jozef Suenens, dont la rencontre avec lui à l’automne 1959 le marqua profondément jusqu’au jour de sa mort.

    Le cardinal, avec Veronica O'Brien, missionnaire de la Légion de Marie à laquelle il fut présenté en mars 1960, furent fondamentaux dans la vie spirituelle du roi Baudouin.

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  • En la fête des Saints Innocents, prier pour toute vie naissante

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    Prière litanique, d’après la prière de Benoit XVI  du 27.11.2010, lors de la Veillée Mondiale de prière pour toute vie naissante (source)

    Seigneur, Toi « la source de la Vie,… réveille en nous le respect pour toute vie humaine naissante. »

    Seigneur, Toi « la source de la Vie,… rends-nous capables de discerner dans le fruit du sein maternel l’œuvre admirable du Créateur. »

    Seigneur, Toi « la source de la Vie,… dispose nos cœurs à l’accueil généreux de tout enfant qui vient à la vie. »

    Seigneur, Toi « la source de la Vie,… bénis les familles, sanctifie l’union des époux, rends fécond leur amour. »

    Seigneur, Toi « la source de la Vie,… accompagne de la lumière de ton Esprit les choix des assemblées législatives, pour que les peuples … reconnaissent et respectent le caractère sacré de la vie, de toute vie humaine. »

    Seigneur, Toi « la source de la Vie,… guide le travail des scientifiques et des médecins, afin que le progrès contribue au bien intégral de la personne et qu’aucun être ne soit supprimé ou ne souffre l’injustice.

    Seigneur, Toi « la source de la Vie,… donne une charité créative aux administrateurs et aux financiers, pour qu’ils sachent … promouvoir des moyens suffisants afin que » les familles puissent accueillir sereinement la Vie.

    Seigneur, Toi « la source de la Vie,… donne-nous une charité créative » pour qu’aucune famille ne tombe dans l’exclusion par manque de moyens financiers.

    Seigneur, Toi « la source de la Vie,… console les époux qui souffrent de l’impossibilité d’avoir des enfants et, dans ta bonté, pourvois ! »

    Seigneur, Toi « la source de la Vie,… éduque-nous tous à prendre soin des enfants orphelins ou abandonnés, afin qu’ils puissent faire l’expérience de la chaleur de ta charité, de la consolation de ton divin Cœur. »

  • Aucun enfant n'est jamais une erreur !

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    L'Angelus du pape, ce dimanche 22 décembre :

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Aujourd'hui, l'Evangile nous présente Marie qui, après l'annonce de l'Ange, rend visite à Elisabeth, sa parente âgée (cf. Lc 1, 39-45), qui attend elle aussi un enfant. Il s'agit donc de la rencontre de deux femmes qui se réjouissent du don extraordinaire de la maternité : Marie vient de concevoir Jésus, le Sauveur du monde (cf. Lc 1, 31-35), et Élisabeth, malgré son âge avancé, porte Jean, qui préparera le chemin avant le Messie (cf. Lc 1, 13-17), Jean le Baptiste.

    Tous deux ont de quoi se réjouir, et nous pourrions peut-être avoir l'impression qu'ils sont loin, protagonistes de si grands miracles qui ne font normalement pas partie de notre expérience. Le message que l'évangéliste veut nous transmettre, à quelques jours de Noël, est le suivant : c'est différent. En effet, la contemplation des signes miraculeux de l'action salvatrice de Dieu ne doit jamais nous faire sentir loin de Lui, mais nous aider à reconnaître sa présence et son amour tout près de nous, par exemple dans le don de chaque vie, de chaque enfant, de sa mère. Le don de la vie. J'ai lu, dans l'émission « A tua immagine », une belle chose qui a été écrite : aucun enfant n'est une erreur ! Le don de la vie.

    Sur la Place, aujourd'hui encore, il y aura des mères avec leurs enfants, et peut-être aussi des femmes enceintes. S'il vous plaît, ne restons pas indifférents à leur présence : apprenons à nous émerveiller de leur beauté, comme l'ont fait Élisabeth et Marie, cette beauté des femmes enceintes. Bénissons les mères et louons Dieu pour le miracle de la vie ! J'aime - j'aimais, parce que maintenant je ne peux plus le faire - quand je prenais le bus, dans l'autre diocèse, quand une future maman montait dans le bus, je lui offrais immédiatement ma place : c'est un geste d'espérance et de respect !

    Frères et sœurs, ces jours-ci, nous aimons créer une atmosphère de fête avec des lumières, des décorations et de la musique de Noël. N'oublions pas, cependant, d'exprimer des sentiments de joie chaque fois que nous rencontrons une mère qui porte un enfant dans ses bras ou dans son ventre. Et quand cela nous arrive, prions dans notre cœur et disons aussi, comme Élisabeth : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ». (Lc 1, 42) ; chantons, comme Marie, « Mon âme proclame la grandeur du Seigneur » (Lc 1, 46), afin que toute maternité soit bénie, et que dans chaque mère du monde soit remercié et exalté le nom de Dieu, qui confie à l'homme et à la femme le pouvoir de donner la vie à des enfants ! (...)

    Nous pouvons donc nous demander : est-ce que je remercie le Seigneur parce qu'il s'est fait homme comme nous, pour partager toute notre existence, en dehors du péché ? Est-ce que je loue le Seigneur et le bénis pour chaque enfant qui naît ? Lorsque je rencontre une femme enceinte, suis-je aimable avec elle ? Est-ce que je soutiens et défends la valeur sacrée de la vie des petits depuis leur conception dans le sein maternel ?

    Que Marie, bénie entre toutes les femmes, nous rende capables d'éprouver de l'émerveillement et de la gratitude devant le mystère de la vie naissante.

  • 300 leaders politiques et civiques signent l’Engagement de Madrid en faveur de la vie et de la famille

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    De zenit.org :

    300 leaders politiques et civiques signent l’Engagement de Madrid

    Stephen Bartulica, un Croate, a été élu le nouveau président du Réseau politique pour les valeurs

    10 décembre 2024

    Une décennie d’action en faveur de la liberté, de la famille et de la culture de la vie : tel est l’engagement de Madrid, assumé par 300 dirigeants politiques et civiques de 45 pays d’Europe, d’Amérique et d’Afrique. Cette alliance mondiale a été annoncée lors du VIe Sommet transatlantique organisé par le Réseau politique pour les valeurs (PNfV) au Sénat espagnol les 1er et 2 décembre derniers.

    « Notre sommet transatlantique, plus qu’une réunion, est un appel à l’action. Les discours ne suffisent pas, nous devons agir de manière globale et de plus en plus articulée pour que la dignité de chaque être humain soit respectée à tous les stades de son développement », a déclaré l’eurodéputé croate Stephen Bartulica, nouveau président du PNfV.

    « Je vous encourage à rester ferme et à persévérer dans la défense de ce qui est bon et vrai. Votre exemple est une source d’inspiration pour les gens du monde entier. Nous devons nous battre dans l’arène politique, mais il ne suffit pas de gagner les élections, c’est la culture qui déterminera en fin de compte le destin de nos nations. Ici, nous ne devons pas céder un pouce. Nous sommes appelés à gagner les cœurs et les esprits de la prochaine génération », a-t-il déclaré.

    Un programme en cinq points L’Engagement de Madrid a été lu par un groupe de jeunes leaders et il établit qu’au cours des dix prochaines années, les signataires promouvront un programme en cinq points.

    Le premier consiste à s’assurer que les lois et les gouvernements respectent l’exercice de la liberté de défendre la dignité de chaque être humain et son droit à la vie, de la conception à la mort naturelle, et d’exprimer ses convictions de manière pacifique et respectueuse. Il encourage le développement d’initiatives législatives et de politiques publiques qui établissent un environnement propice à la formation et à la stabilité des familles, afin que les hommes et les femmes puissent exercer pleinement leur droit universel de se marier, de fonder une famille et d’éduquer librement leurs enfants. Il affirme qu’ils généreront une culture qui célèbre la vie, apprécie la famille et affirme l’exercice responsable de la liberté, et qu’ils travailleront pour que les gouvernements souscrivent et assument la Déclaration du Consensus de Genève, qui promeut la santé des femmes, le respect de la vie qui naît et la souveraineté des peuples. Enfin, l’Engagement de Madrid s’inscrit dans la continuité de la Déclaration de New York, qui propose une Alliance mondiale exigeant que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme soit interprétée selon son sens originel.

    Un instrument pour unir les efforts

    Pour la direction du réseau, le document est considéré comme un instrument qui élargira sa capacité de plaidoyer et rassemblera des hommes politiques et des dirigeants civiques du monde entier. Le document a été accueilli favorablement par les délégations de l’Allemagne, de l’Argentine, de l’Autriche, de la Belgique, du Brésil, de la Bulgarie, du Canada, du Cameroun, du Chili, de la Colombie, de la Croatie, de l’Espagne, de la France, de la Hongrie, de l’Italie, du Kenya, du Maroc, du Mexique, du Nigeria, du Panama, du Paraguay, de la Pologne, du Portugal, de la République dominicaine, de la Roumanie, de la Sierra Leone, de la Suisse, de l’Ouganda, de l’Ukraine et du Venezuela, entre autres pays.

    Parmi les participants au sommet figuraient Nahuel Sotelo, secrétaire au culte et à la civilisation d’Argentine ; Márton Ugrósdy, sous-secrétaire d’État au cabinet du Premier ministre de Hongrie ; les députés européens Kinga Gal, de Hongrie ; Stephen Bartulica, de Croatie ; Nicolas Bay, de France ; Paolo Inselvini, d’Italie ; Margarita de la Pisa, d’Espagne ; et Serban-Dimitrie Sturdza, de Roumanie. Sont également présents le député américain Andy Harris, membre du Congrès ; Paola Holguín, sénatrice et précandidate à la présidence de la Colombie ; Eduardo Girão, sénateur, et Nikolas Ferreira, membre du Congrès, du Brésil ; Stephan Schubert, parlementaire, du Chili ; Nicolás Mayoraz, parlementaire, d’Argentine ; Rogelio Genao, parlementaire, de la République dominicaine ; Ignacio Garriga, d’Espagne ; Rita Maria Matias, du Portugal ; Gudrun Kugler, d’Autriche ; Krzysztof Bosak et Krzysztof Szczucki, de Pologne ; John Crane, membre du Sénat de l’Indiana ; et Kerri Seekins-Crowe, membre de la Chambre des représentants du Montana, tous deux des États-Unis d’Amérique. Parmi les orateurs africains, citons les parlementaires Lucy Akello (Ouganda) et Samuel Sam, ambassadeur de la paix pour le gouvernement de Sierra Leone, et sept délégations du continent.

    Un nouveau président du réseau

    Un changement à la tête du PNfV a eu lieu pendant le sommet. L’eurodéputé croate Stephen Bartulica en est le nouveau président, succédant à José Antonio Kast, dont le mandat a duré deux ans et demi. « La période de José Antonio Kast à la tête du réseau a été fructueuse. Son prestige, sa vision et son intégrité personnelle nous ont permis d’aller de l’avant et de générer de plus grandes synergies et des articulations de plus en plus efficaces. Aujourd’hui, sous la direction de Stephen Bartulica, notre réseau va continuer à ouvrir de nouvelles voies pour élargir l’impact de notre agenda », a déclaré M. Velarde.

    Âgé de 54 ans, Stephen Bartulica est né à St. Joseph, aux États-Unis, il est le fils de parents croates. Il est marié et père de quatre enfants. Il est titulaire d’un diplôme en sciences politiques de l’université du Missouri et d’un doctorat en philosophie politique et éthique de l’Université Pontificale Grégorienne. Il est professeur associé de philosophie politique à l’Université Catholique de Croatie. Fondateur du groupe de réflexion Center for Renewal of Culture. Il a été membre du Parlement de son pays (2020) et est actuellement membre du Parlement européen (2024). Il est cofondateur et secrétaire international du parti DOMiNO et membre des Conservateurs et Réformistes Européens (ECR).

    Le sommet est rendu possible grâce au soutien des organisations partenaires du Réseau: The Heritage Foundation, Foundation for a Civic Hungary, Center for Fundamental Rights, International Organization for the Family, Family Watch International; Center for Family and Human Rights; Centro de Estudios, Formación y Análisis Social – CEU-CEFAS, Family Research Council, Fundación Neos, Ordo Iuris – Institute for Legal Culture ; Talenting Group et Más Cinco.

    L’Engagement de Madrid À l’occasion du 30e anniversaire de l’Année internationale de la famille et du 10e anniversaire du Réseau politique pour les Valeurs :

    Depuis Madrid, ville pour la vie (1), nous, représentants de gouvernements, dirigeants politiques démocratiquement élus, jeunes et leaders civiques de 45 pays d’Europe, d’Amérique et d’Afrique, annonçons le début d’une décennie d’action en faveur de la liberté, de la famille et d’une culture de la vie, visant à inverser le cours des choses à l’époque actuelle.

    Lors du VIe Sommet transatlantique du Réseau Politique pour les Valeurs, nous avons réaffirmé la reconnaissance de la dignité infinie de toute vie humaine, à toutes les étapes, comme fondement de notre civilisation.

    Nous avons également affirmé la liberté d’exprimer et de promouvoir publiquement nos valeurs, en tant que clé inaliénable d’une société démocratique. C’est pourquoi nous nous engageons à établir des liens d’unité et de collaboration entre nous pour :

    - Garantir que nos lois et nos gouvernements respectent l’exercice de la liberté de défendre la dignité de chaque être humain et son droit à la vie, de la conception à la mort naturelle, et d’exprimer ses convictions de manière pacifique et respectueuse.

    - Promouvoir des initiatives législatives et des politiques publiques qui établissent un environnement propice à la formation et à la stabilité des familles, afin que les hommes et les femmes puissent exercer pleinement leur droit universel de se marier, de fonder une famille et d’éduquer librement leurs enfants, en tant que moteur essentiel d’une culture de la vie.

    - Œuvrer pour que nos gouvernements souscrivent à la déclaration du consensus de Genève et la mettent en œuvre. (2)

    - Favoriser le développement d’une Alliance mondiale pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus, comme le propose la Déclaration de New York, (3)

    - exiger que la Déclaration universelle des droits de l’homme soit interprétée conformément à son sens originel.

    - Être les générateurs, dans tous les milieux à notre portée, d’une culture qui célèbre la vie, apprécie la famille et affirme l’exercice responsable de la liberté.

    En prenant ces engagements, nous travaillons à la réalisation de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et, en particulier, de son préambule et de ses articles 1, 2, 3, 7, 16, 17, 18, 19, 23, 24, 25, 26, 27 et 28.

    Nous sommes à un tournant d’une ère de changement. C’est pourquoi nous appelons nos contemporains, leaders politiques, civiques et intellectuels, à se joindre à nous dans cette entreprise. Il est temps de faire naître un nouveau printemps pour la liberté, la famille et la culture de la vie.

    Madrid, 2 décembre 2024

    (1) Décision approuvée par l’assemblée plénière du conseil municipal de Madrid lors de la session 4/2024 du 30 avril (point 29).

    (2) Déclaration du consensus de Genève (Doc. A/75/626, 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies).

    (3) Déclaration de New York, à l’occasion du Vème Sommet transatlantique du Réseau politique pour les valeurs (Doc. A/78/639, 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies).

  • Évaluer et résister à la croissance continue de la culture de la mort

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    De sur le CWR :

    Évaluer et résister à la croissance continue de la culture de la mort

    La vision du pape saint Jean-Paul II de construire une culture de la vie semble plus lointaine aujourd’hui qu’elle ne l’était lorsqu’il a utilisé ce terme pour la première fois il y a près de 35 ans.

    Les menaces contre la vie humaine sont constamment à l’ordre du jour. Nous avons des guerres à l’étranger et des fusillades dans nos villes, nos écoles et nos centres commerciaux. À cela s’ajoute l’holocauste de l’avortement et la nouvelle abomination du suicide assisté. Le choix entre la vie et la mort est récemment apparu sur les bulletins de vote de certains de nos États (aux USA ndb) et, malheureusement, la mort a remporté la majorité des suffrages.

    La vision du pape Jean-Paul II de construire une culture de la vie semble plus lointaine aujourd'hui qu'elle ne l'était lorsqu'il a utilisé ce terme pour la première fois il y a près de 35 ans. Nous ne tuons plus seulement des bébés. Nous jouons maintenant avec la guerre nucléaire tout en tuant des personnes âgées, des handicapés, des personnes seules, des malades mentaux et peut-être même des sans-abri et des toxicomanes.

    Où est le feu de l’espérance que le pape saint Jean-Paul II a allumé il y a tant d’années ?

    Avortement

    Nous avons une longue bataille d’un genre bien différent qui fait rage ici aux États-Unis, et ses victimes dépassent de loin celles de la guerre. Depuis 1973, l’année où la Cour suprême a rendu l’arrêt Roe v. Wade, plus de  66 millions de bébés sont morts à la demande de leur mère ou avec son consentement. Dans le monde entier, ce chiffre depuis 1980 s’élève à plus de 1,75 milliard ! Heureusement, la décision Dobbs de la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe v. Wade en juin 2022, mais malgré tout le brouhaha qui a suivi concernant l’accès à l’avortement, on estime qu’il y a encore eu 1 037 000 avortements aux États-Unis en 2023, l’année qui a suivi le prononcé de la décision par la Cour. Cela représente une augmentation de 11 % depuis 2020.

    Renverser la décision Roe était la bonne chose à faire, mais cela n’a pas eu l’effet de sauver la vie des bébés comme beaucoup d’entre nous l’avaient espéré.

    Depuis la décision Dobbs, dix-sept États ont voté sur l’accès à l’avortement. Avant les élections générales de novembre 2024, le soi-disant « droit » à l’avortement prévalait dans les sept États où il figurait sur un bulletin de vote. La tendance a changé le 5 novembre lors des élections générales, lorsque la protection des bébés l’a emporté dans trois des dix États où le « droit » de les tuer était en jeu. Ces États étaient la Floride, le Nebraska et le Dakota du Sud, mais la marge de victoire était bien trop mince.

    Suicide assisté par un médecin et euthanasie

    Jean-Paul II a souvent cité l’avortement et l’euthanasie dans la même phrase. Il y voyait « l’un des symptômes les plus alarmants de la « culture de mort », qui progresse surtout dans les sociétés prospères, caractérisées par une attitude de préoccupation excessive de l’efficacité et qui considèrent le nombre croissant de personnes âgées et handicapées comme intolérable et trop lourd » ( Evangelium Vitae, n° 64). La déclaration Dignitas Infinita  affirme que l’euthanasie est « unique en ce qu’elle utilise une compréhension erronée de la dignité humaine pour retourner le concept de dignité contre la vie elle-même » (n° 51).  Le pape François l’a qualifiée de « mauvaise compassion ». 

    La première fois que Jean-Paul II a utilisé les termes culture de la vie et culture de la mort, c'était en 1991 dans son encyclique Centesimus Annus , écrite pour commémorer le centième anniversaire de l'encyclique sociale  Rerum Novarum du pape Léon XIII .

    En réfléchissant sur les dangers du consumérisme et de la destruction de l’environnement, Jean-Paul II nous a rappelé une autre « écologie » encore plus importante. Il a écrit que « trop peu d’efforts sont faits pour sauvegarder les conditions morales d’une authentique « écologie humaine » » (n° 38).

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  • Soins palliatifs pour la dignité et la vie : entretien avec une doctoresse catholique (traduction revue et corrigée)

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    Un ami attentif a décelé des problèmes de traduction dans cet article que nous avions mis en ligne vendredi dernier. Il nous propose une traduction plus rigoureuse que nous publions ci-dessous en le remerciant de tout coeur pour ce travail et pour l'attention qu'il veut bien accorder aux parutions de belgicatho.

    Du CWR :

    Soins palliatifs pour la dignité et la vie
    Entretien avec la Dre Natalie King

    Natalie King, MD | Ave Maria Press

    21 novembre 2024

    Selon l'auteure de Intensive Caring: A Practical Handbook for Catholics about Serious Illness and End-of-Life Care, la médecine palliative « ne se concentre pas sur la mort du patient. Elle se concentre sur la vie du patient, sur sa vie du mieux qu'il peut malgré une maladie grave. »

    La Dre Natalie King, diplômée de la faculté de médecine de l'université de Tulane (1), est une médecin catholique spécialisée en soins palliatifs. Elle vit dans l'Utah (2).

    Soucieuse de la qualité et de l'éthique des soins prodigués aux patients à tous les stades de leur vie, elle est l'auteure de Intensive Caring: A Practical Handbook for Catholics about Serious Illness and End-of-Life Care, qui vient d'être publié par Ave Maria Press.

    Elle s’est récemment entretenue avec Catholic World Report (CWR) sur les soins palliatifs, son propre parcours dans cette discipline et les questions morales liées à la fin de vie.

    CWR : Vous êtes médecin en « soins palliatifs ». Que sont les « soins palliatifs » ? Quel est, selon vous, le lien entre les « soins palliatifs » et votre statut de médecin catholique ?

    Dr King : En grandissant, je n'avais jamais entendu parler des soins palliatifs. J'ai fait des études de médecine, comme la plupart des gens, pour pouvoir comprendre le fonctionnement du corps humain, diagnostiquer ses dysfonctionnements et travailler à les traiter et à les corriger si nécessaire pour retrouver la santé.

    En cours de route, j’ai découvert la médecine palliative, une sous-spécialité médicale axée sur les soins aux personnes souffrant de problèmes médicaux graves ou chroniques (souvent incurables). Pensez à des problèmes comme l’insuffisance cardiaque congestive (3), les accidents vasculaires cérébraux, la démence, l’insuffisance rénale, les problèmes pulmonaires et de nombreux cancers. Avec l’évolution des technologies de santé, de nombreuses personnes se retrouvent à vivre pendant des années avec des problèmes médicaux comme ceux-là. Ces problèmes ne sont peut-être pas immédiatement mortels, mais ils auront une incidence considérable sur la façon dont les gens vivent avec eux.

    Ces problèmes médicaux peuvent avoir des conséquences considérables sur la vie des personnes concernées, avec de nombreux symptômes, des tensions et même des effets secondaires liés aux traitements nécessaires. Les tensions peuvent s'étendre au-delà du physique et inclure également des dimensions émotionnelles, financières, spirituelles et relationnelles. Souvent, la maladie grave n'affecte pas seulement le patient, mais aussi toutes les personnes qui l'aiment dans sa vie.

    Les médecins en médecine palliative sont formés pour aider les personnes dans ce genre de situation à vivre la meilleure vie possible le plus longtemps possible. Nous travaillons avec une équipe interdisciplinaire (comprenant souvent des infirmières, des travailleurs sociaux et des aumôniers) pour identifier les effets de la maladie sur le patient et trouver des solutions créatives pour le soutenir.

    En tant que catholique, travailler comme médecin en médecine palliative est un immense cadeau. C’est un véritable privilège de prendre soin des patients et de leurs familles alors qu’ils traversent une maladie grave. J’ai l’occasion de constater la richesse de leur personnalité et l’amour qui les unit à leur famille et à Dieu. J’ai l’occasion de les accompagner, de les aider à défendre leurs intérêts et de mettre en lumière leur dignité et leur valeur intrinsèques. J’y trouve une telle beauté et ma foi rend tout cela encore plus significatif.

    CWR : Certaines personnes confondent les soins palliatifs avec les « soins de fin de vie », imaginant les « soins palliatifs » comme un joli euphémisme pour « mouroir ».

    Dr King : Il y a beaucoup de choses que les gens trouvent déroutantes dans mon domaine de médecine palliative. Je suis d'accord avec vous : même en tant que médecin généraliste en médecine interne, je ne comprenais pas certains aspects des soins palliatifs avant de me spécialiser dans ce domaine. Les malentendus et la confusion que j'ai rencontrés m'ont incitée à écrire le livre Intensive Caring.

    De plus, il est très stressant de faire face à une maladie grave. Et puis, il faut se retrouver dans le système de santé, défendre les meilleurs soins et veiller à ce que ces soins soient également respectueux et respectueux de la vie. C'est très difficile, et je veux contribuer à clarifier les choses.
    On pense souvent à tort que la médecine palliative est la même chose que les soins en fin de vie. Ce n’est pas vrai. Il faut considérer les soins palliatifs comme un ensemble de soins plus vaste, et les soins en fin de vie comme un sous-ensemble de ceux-ci. Les soins en fin de vie sont un type de soin palliatif, mais tous les soins palliatifs ne sont pas des soins de fin de vie.

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