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Politique - Page 486

  • "Un de Nous" ou quand des experts du droit, de la santé et de la politique s'engagent pour défendre l'embryon humain

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    "UN DE NOUS" : DES EXPERTS DU DROIT, DE LA SANTÉ ET DE LA POLITIQUE S’ENGAGENT POUR DÉFENDRE L’EMBRYON HUMAIN

     

    Alors qu’en 2014, la plus grande Initiative Citoyenne Européenne (ICE) Un de Nous était renvoyée par la Comission européenne. La Fédération Un de Nous invite aujourd’hui des experts de la santé, du droit et de la politique de toute l'Europe à signer une pétition pour appeller à un débat clé et légitime visant à limiter les financements européens aux seuls programmes éthiques. Ceux qui n'impliquent pas la destruction d'embryons.

    Carlo Casini est homme politique italien, ancien euro député. Il est Président d'honneur de la Fédération européenne Un de Nous[1]. Il présente pour Gènéthique, les enjeux de cet appel aux experts européens, qui doit être adressé aux Présidents de l’Union Européenne, du Parlement européen et de la Commission européenne.

    Gènéthique : Pourquoi avez-vous lancé un « Appel d’experts » ? Quel est l’objectif de cette mobilisation ?

    Carlo Casini : Le 27 mai 2014, la Commission européenne a décidé de ne pas promouvoir un débat parlementaire sur l'initiative citoyenne européenne Un de Nous, qui avait pourtant rassemblé 2 000 000 de citoyens. Cette initiative visait à demander à l'Union Eurpéenne de ne pas accorder ses fonds à la destruction d'embryons humains. Ce fut la première mise en action du nouvel outil de démocratie directe[2]. C’était la première dans l’ordre chronologique, mais aussi au vue du nombre d'adhésions. Ce refus a blessé la démocratie. Une blessure qui, à mon avis, a été causée par une gêne très profonde. Dans toute l'Europe, les institutions publiques essaient de ne jamais répondre à cette question fondamentale : l'embryon humain est-il une chose ou une personne, un objet ou un sujet ? Dit très simplement : l'être humain nouvellement conçu est-il l'« un de nous » ?

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  • Union européenne : les conférences épiscopales de l’Eglise catholique se divisent

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    Lu sur le site du journal « La Croix » :

    En l’espace d’une semaine, EuropeInfos, revue coéditée par la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece) et le Centre social européen jésuite (Jesc), a dû retirer deux articles de son site web : « Que se passe-t-il en Pologne ? » du directeur des éditions Znak, Henryk Woźniakowski, le 10 février ; « À propos de l’idéologie de la Nouvelle Droite en Hongrie », d’un professeur de théologie autrichien, une semaine plus tard. Ces articles, mettant en cause la politique des gouvernements polonais et hongrois, étaient vertement contestés par les épiscopats des deux pays.

    > A lire : L’Église catholique se mobilise pour l’accueil des migrants et des réfugiés

    L’épiscopat polonais a menacé de se retirer de la Comece

    « Depuis un moment, nous sentions un certain malentendu, notamment à l’Est de l’Europe, autour de la culture européenne, explique-t-on du côté la Comece. D’où cette série d’articles pour essayer de comprendre ce qu’il se passe. » Mais le débat aura tourné court : dénonçant une « ingérence dans les affaires intérieures de la Pologne », l’épiscopat polonais a menacé de se retirer de la Comece, tandis que, le cardinal Peter Erdö, archevêque de Budapest, mais aussi président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, a évoqué un boycott d’une réunion commune avec la Comece sur la question des migrants.

    Pour le jésuite Martin Maier, secrétaire pour les affaires européennes du Jesc et corédacteur en chef d’EuropeInfos« nous sommes ici au cœur de la crise de l’Europe, liée à la question des réfugiés et des migrants ». Et à l’identité européenne. « Ce qui est arrivé à la Comece a servi de prétexte à une crise qui couvait depuis longtemps, confirme un observateur. D’abord parce qu’on n’a jamais voulu réfléchir à ce que cela veut dire être Européen. »

    « Avouons-le: la réconciliation des esprits entre Est et Ouest prend plus de temps que nous l’avions imaginé », reconnaît Jérôme Vignon, ancien haut fonctionnaire européen qui se rend compte aujourd’hui combien les« visions très différentes à l’Ouest et à l’Est n’ont pas du tout été abolies par les échanges commerciaux ou entre élites. » « On a cru bien faire en procédant rapidement à l’élargissement. On l’a préparé tambours battants entre 2000 et 2004, puis chacun est retourné à ses affaires, se souvient-il. On n’a pas eu cette rencontre véritable des peuples, ni d’ailleurs entre Églises. »

    Deux structures épiscopales parfois en concurrence

    La place de la religion dans chaque État de l’Union européenne ajoute aux incompréhensions. « Les évêques dénoncent une Europe libérale, qui serait une menace, relève Henryk Woźniakowski. Il y a aussi des craintes concernant l’identité culturelle de la Pologne. » « La Pologne est un pays où le catholicisme fait partie de l’identité », met-on en garde au CCEE où on rappelle que, à l’Est, la question se pose moins en termes de relations Églises-État que du rapport de la foi à la culture, dont la première irrigue profondément la seconde : « Il faut comprendre les contextes locaux. La crise migratoire intervient quand ces pays de l’Est sont en train de comprendre ce qu’est leur identité par rapport aux autres mais aussi au moment où les évêques craignent de perdre le contrôle sur les évolutions de la société. » D’où une certaine compréhension vis-à-vis des partis qui s’affichent en défenseurs de l’identité chrétienne, PiS en Pologne, Fidesz en Hongrie.

    Ces deux visions sur l’Europe se traduisent à travers deux structures épiscopales, le CCEE et la Comece, qui, même si elles ne se recoupent pas, se retrouvent parfois en concurrence. « Entre le CCEE et la Comece, ça a toujours été chien et chat, reconnaît Jérôme Vignon. Avec des postures pastorales plus identitaires du côté du CCEE, plutôt conciliaire, d’une Église qui est dans la pâte de la société, pour la Comece. » La composition des deux joue aussi : délégués des conférences épiscopales pour la Comece –« beaucoup d’évêques auxiliaires, avec un désintérêt gentil à l’Ouest, plus d’hostilité à l’Est », commente un connaisseur – présidents des conférences pour le CCEE. « Se pose aussi la question du statut de la parole des deux organismes », relève ainsi un observateur qui souligne que le CCEE prend, par exemple, garde de ne jamais parler au nom des évêques européens.

    À l’inverse, en prenant la présidence de la Comece, en 2012, le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich, avait voulu en faire un véritable lieu d’expression de l’épiscopat européen, à l’instar du conseil épiscopal latino-américain (Celam) en Amérique latine. Il s’est senti renforcé dans cette volonté après avoir été « l’Européen » choisi par le pape François au sein du « C9 ». « Mais les évêques d’Europe ne veulent pas forcément de l’approche allemande de l’Europe », confie-t-on au CCEE. Volontairement, le cardinal Marx est resté très discret depuis quinze jours. L’assemblée plénière de la Comece, la semaine prochaine, sera sans doute l’occasion de clarifier les positions.

    Deux structures pour les épiscopats européens

    La Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece) rassemble des délégués des conférences épiscopales des 28 membres de l’Union européenne pour accompagner la politique de l’UE dans chaque domaine d’intérêt pour l’Église. Basée à Bruxelles, la Comece est présidée par le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich (Allemagne).

    Le Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE) est un organe de collaboration pour les présidents des épiscopats de 45 pays du continent européen. Basé à Saint-Gall (Suisse), le CCEE est présidé par le cardinal Péter Erdö, archevêque d’Esztergom-Budapest (Hongrie).

    Loup Besmond de Senneville et Nicolas Senèze »

    Réf. Entre les évêques européens, deux visions de l’Europe

    S’agissant des relations entre  institutions européennes et Eglises, communautés associations religieuses ou organisations philosophiques, l’article 17 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne précise que : 

    - « L’Union respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les Eglises et les associations ou communautés religieuses dans les Etats membres » ;

    -« L’Union respecte également le statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les organisations philosophiques et non confessionnelles » ;

    -« Reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces Eglises et organisations ».

    La Commission des Episcopats de la Communauté Européenne (COMECE)  est composée d'évêques délégués par les conférences épiscopales des Etats membres de l'Union européenne et possède un Secrétariat permanent à Bruxelles. Elle a pour objet de maintenir un dialogue régulier avec les Institutions de l'Union (Commission européenne, Conseil de l'Union européenne et Parlement européen),  sur base de l’article 17 du traité  précité.

    Dans les relations entretenues par l’Eglise catholique avec l’Union européenne, il convient de distinguer le rôle de la COMECE  de celui du Saint-Siège, lequel est un sujet souverain de droit international public et dispose, comme tel, d’une Représentation permanente auprès de l’Union.

    JPSC

  • La réalité religieuse multiple de l’Arabie Saoudite

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    De l’excellent « Courrier du Maghreb et de l’Orient », éditions décembre 2015-janvier 2016 :

    « Ce n’est plus un secret pour aucun observateur : l’Arabie Saoudite mène une guerre par procuration dans le Moyen-Orient pour contenir l’influence de l’Iran et du chiisme. Le royaume saoudien se veut ainsi le pays de l’axe sunnite et soutient, partout où il peut, les gouvernements ou rebelles qui luttent contre les satellites et auxiliaires de l’Iran. Pourtant, l’Arabie n’est elle-même pas une terre religieuse homogène, et on découvre que le royaume, dominé politiquement et religieusement par une version rigoriste et conservatrice de l’Islam, le Wahhabisme, est lui-même traversé de plusieurs courants religieux et abrite une minorité chiite importante.

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    Les Sunnites saoudiens constituent la majorité des habitants (52%). Ils peuplent majoritairement l’ouest (depuis la frontière yéménite jusqu’à la frontière jordanienne), le nord, quelques zones à l’est le long du Golfe persique, et quelques zones désertiques du sud-est. Le sunnisme est structuré en quatre rites ou écoles de jurisprudence (mad’hab) : le Hanafisme, le Shafi’isme, le Malikisme et le Hanbalisme. Seuls ces deux derniers sont représentés en nombre dans la population saoudienne (à l’exception de la population expatriée). Le Malikisme, une doctrine qui prône une approche moraliste de la loi, est majoritairement pratiqué dans l’ouest, le long du golfe persique et dans les zones désertiques du sud-est. Le Hanbalisme, qui a emprunté au Safi’isme une adhérence rigide aux Hadith/Sunna, rejette la spéculation juridique et se réfère à la lettre des textes sacrés originels. Il a été en grande partie absorbé par le Wahhabisme depuis la fin du XVIIIème siècle et n’est plus pratiqué qu’au nord du royaume, dans les hautes terres de Shammar, et dans les zones désertiques du sud de la Syrie et de l’Irak.

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  • Avortement : un reportage exceptionnel

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    Vu sur reinformation.tv :

    Avortement : ce que l’on ne vous dit pas. Des femmes témoignent

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    Un document exceptionnel – Une exclusivité Réinformation.tv

    Elle a avorté, un jour. C’était il y a 3 ans. Elle en a aujourd’hui 25. Lorsqu’elle s’est retrouvée enceinte, qu’elle l’a annoncé à son petit ami, Margaux ne s’attendait pas à une telle descente aux enfers. Très rapidement, son ami lui a demandé de ne pas garder l’enfant issu de leur union. Très rapidement, il la quittée. Elle s’est retrouvée totalement seule.

    Pressions, abandon, souffrance : des femmes témoignent

    Subissant la pression de son entourage, qui lui indiquait que financièrement elle ne pourrait subvenir à ses besoins, Margaux a fini par avorter. C’est alors pour elle une longue traversée du désert. Sommeil troublé, crises de larmes à répétition. Mais elle a surtout des envies de suicide. « Je ne dormais plus, je mangeais plus, j’ai perdu 10 kilos. Ma mère qui avait fait pression sur moi pour que je ne garde pas mon enfant a reconnu plus tard qu’elle avait été égoïste… ».
     
    Il y a Margaux, il y a aussi Anne-Laure. Cette jeune femme de 28 ans a subi un avortement par aspiration il y a un an et demi. Le témoignage déchirant de cette jeune femme ouvre le voile sur un tabou : la solitude, la souffrance, la très grande détresse de nombre de femmes qui, sous la pression, l’angoisse, l’inquiétude, privées des conseils dont elles auraient besoin, des soutiens financiers qui leurs seraient nécessaires, avortent, pour leur plus grand désespoir.

    Souffre et tais-toi : briser le silence autour de l’avortement

    Les conséquences psychologiques sont immenses, les dégâts collatéraux souvent incalculables et la société se tait. Les femmes doivent souffrir en silence, sans se plaindre. Le sujet est tabou, mais pas sur internet. Partout sur le web, on trouve des témoignages de ce type. Certaines vont même jusqu’à poster leurs vidéos-témoignages sur YouTube. Elles ont besoin d’en parler, car personne ne veut les entendre. La souffrance post-avortement est pourtant un fait avéré. Des spécialistes commencent à l’évoquer enfin. Une étude sur 173.000 femmes californiennes à partir des remboursements de leur mutuelle médicale a révélé que le risque d’avoir recours à un traitement psychiatrique est 63 % plus élevé pour les femmes ayant avorté.

    Un reportage exceptionnel d’Armel Joubert des Ouches

  • Vient de paraître chez Gallimard : « Simon Leys, Navigateur entre les mondes »

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    Philippe Paquet publie une biographie magistrale de l’écrivain belge. L’auteur des "Habits neufs du président Mao" fut un brillantissime intellectuel. Compte-rendu de Guy Duplat dans « La Libre » sous l’intitulé  « Simon Leys, la passion de la vérité ».

    leys-2.jpg"Bernard Pivot qui avait reçu Simon Leys à "Apostrophes" pour une émission mémorable, écrivait en 2011 : "Simon Leys est l’écrivain vivant que j’admire le plus au monde. Son érudition, sa lucidité (premier intellectuel à dénoncer les crimes de la Révolution culturelle), son courage (injurié, diffamé par les nombreux et influents admirateurs français de Mao), ses talents de sinologue, de conteur, d’historien, de critique, de traducteur, d’écrivain tout simplement, dans sa pratique d’une langue élégante, précise, efficace, sa modestie, sa gentillesse, sa générosité."

    Philippe Paquet, journaliste à "La Libre Belgique" et sinologue, reprend tous ces aspects de la personnalité de Simon Leys dans la monumentale biographie qu’il publie chez Gallimard. Il n’y parle pas du "petit tas de secrets" qu’est la vie de tout homme, disait Malraux, mais dresse son portrait intellectuel et littéraire. Si on admet que l’intelligence et l’érudition peuvent être jouissives, on comprendra que ces près de 700 pages se lisent d’un souffle, avec une joie profonde.

    Simon Leys (1935-2014), ce fut d’abord "Les Habits neufs du président Mao", bombe à fragmentation qui explosa en 1971, en pleine vague maolâtre en France. Un Belge (son vrai nom était Pierre Ryckmans), qui fut sept ans enseignant à Hong Kong et était devenu un grand sinologue, installé alors à Canberra en Australie, y démontrait que "le Roi est nu", que "la Grande révolution culturelle prolétarienne" n’avait rien de culturel mais tout d’une sanglante lutte interne pour le pouvoir dans la tradition des pires empereurs de jadis.

    Ce livre allait à l’encontre de toutes les thèses portées en France, par les intellectuels, de Barthes à Kristeva et Sollers, aveuglés par la Chine écarlate.

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  • La rencontre entre François et Cyrille à Cuba : un même regard critique sur le sécularisme européen

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    Sous le titre « François et Cyrille : une rencontre très politique » l’abbé Guillaume de Tanoüarn commente l’événement en ces termes sur son « metablog » 

    4864755_6_dc8a_le-pape-francois-et-le-patriarche-cyrille-a_3ee6ab123806a617abddaf193e6a750a.jpg« Le pape de Rome et le Patriarche de Moscou se sont rencontrés pour  la première fois dans l'histoire. Cet événement a eu lieu en terrain neutre, ni à Moscou ni à Rome mais à Cuba, où le pape François et sa diplomatie avaient  déjà engrangé de magnifiques résultats, pour ce qui concerne les relations de la grande Ile avec les Etats unis d'Amérique. Cette fois le sujet était différent et Cyrille venait de Moscou dans un pays traditionnellement soviétophile, pour rencontrer François, qui en est à sa deuxième visite en ces lieux. Le document issu de cette rencontre est long. Il met l'accent non sur le rapprochement  proprement religieux et ses modalités (trop tôt), mais sur les positions communes en matière de défense de la civilisation. 

    Ce qui est surprenant ? François - est-ce parce qu'il se sent issu du Nouveau monde ? - et Cyrille se sont entendus pour dire tout le mal qu'ils pensaient de l'Union européenne :

    "Nous sommes préoccupés par la situation de tant de pays où les chrétiens se heurtent de plus en plus souvent à une restriction de la liberté religieuse, du droit de témoigner de leurs convictions et de vivre conformément à elles. En particulier, nous voyons que la transformation de certains pays en sociétés sécularisées, étrangère à toute référence à Dieu et à sa vérité, constitue un sérieux danger pour la liberté religieuse. Nous sommes préoccupés par la limitation actuelle des droits des chrétiens, voire de leur discrimination, lorsque certaines forces politiques, guidées par l’idéologie d’un sécularisme si souvent agressif, s’efforcent de les pousser aux marges de la vie publique".

    La liberté religieuse mise en cause par les tenants du sécularisme (ainsi dans les Pays anglo-saxons appellent-ils la sacro-sainte laïcité), c'est une excellente formule, dont on espère qu'on la reverra souvent dans les textes du magistère authentique.

    Depuis son passage devant le Conseil de l'Europe, François insiste sur la défense des peuples, de leur identité (il emploie le terme de temps à autre) et de leurs "racines chrétiennes", bref - le mot y est cette fois-ci : de leur civilisation.  

    François insiste ici à nouveau avec le Patriarche Cyrille sur l'importance de l'identité des peuples de l'Union européenne : "Le processus d’intégration européenne, initié après des siècles de conflits sanglants, a été accueilli par beaucoup avec espérance, comme un gage de paix et de sécurité. Cependant, nous mettons en garde contre une intégration qui ne serait pas respectueuse des identités religieuses. Tout en demeurant ouverts à la contribution des autres religions à notre civilisation, nous sommes convaincus que l’Europe doit rester fidèle à ses racines chrétiennes. Nous appelons les chrétiens européens d’Orient et d’Occident à s’unir pour témoigner ensemble du Christ et de l’Evangile, pour que l’Europe conserve son âme formée par deux mille ans de tradition chrétienne".

    Jean-Paul II parlait déjà de l'âme de l'Europe. Mais la nouveauté du discours pontifical par rapport à Jean-Paul II est dans cette notion d'"intégration européenne". On l'avait déjà constaté (je l'avais montré dans Monde et Vie à l'époque) : le pape parle des peuples chrétiens de l'Union européenne, il défend les peuples - à la bonne heure - comme il a toujours défendu le peuple argentin, en bon péroniste qu'il est... Il défend aussi (cela va de pair) les "identités", en particulier "religieuses", on peut le constater dans le petit livre de ses sermons aux Argentins, publié chez Parole et silence sous le beau titre : La patrie est un don et la nation un devoir. Mais, cette fois, il a oublié les nations au profit de ce qu'il nomme "l'intégration" dans l'UE., c'est-à-dire l'abandon consenti de souveraineté qui est actuellement en cours au profit de la Superstructure bruxelloise. 

    Que sont les peuples sans les nations ? Une formule de Jean-Paul II dans son Discours à l'ONU en 1980 le dit très clairement : "Les nations sont les grandes institutrices des peuples". Un peuple sans institutrice est un sauvageon... Gare aux sauvageons par intégration forcée dans un magma sans souveraineté où - au nom du multiculturalisme - on parviendrait encore à reconnaître des peuples (avec éventuellement leurs droits propres) mais plus des nations. L'Union Européenne est en train de faire disparaître ce trésor millénaire de la politique chrétienne, né en France, poursuivi en Angleterre, que l'on appelle la nation. La nation est la seule structure politique qui, dans sa définition même, ne puisse pas prétendre être le tout (contrairement à l'Empire, dont on sait combien les papes ont souffert jusqu'à, inclusivement la prise de Rome en 1527).

    L'Empire représente une mystique et l'empire de la mondialisation ne fera pas exception. A cette grande Idée, comme naguère au Moloch, certains sont prêts à tout sacrifier. La nation se veut un service politique du peuple (voir le sacre des rois de France). La politique nationale reste toujours dans l'ordre des moyens, à dimension humaine. 

    François Mitterrand, jamais vraiment remis de son rêve collaborationniste et toujours fasciné par "l'Europe nouvelle", disait "Les nations c'est la guerre". On s'aperçoit au contraire aujourd'hui que les nations c'est la paix et que là où la nation est ébranlée (Irak, Syrie, Libye, Kosovo, Tunisie and so on), la guerre n'est jamais loin. 

    Je vais trop loin peut-être dans la défense des nations. Il y a en France traditionnellement un Pouvoir militaire, comme disait mon vieil ami Pierre Ordioni. Mais la France est une nation paisible. La seule nation guerrière, mais cela demanderait un post pour le prouver, c'est la plus récente des grandes nations européennes, bien évidemment la nation allemande, qui, au XXème siècle, l'a montré, rentrant en guerre 20 ans - seulement vingt ans - après le Traité de Versailles et la Boucherie immonde qui l'a précédé. Vingt ans : juste le temps de refaire une génération... Là on est effectivement dans un nationalisme aussi absurde que... mystique. 

    Il me semble urgent pour l'Eglise de retrouver dans le magistère de saint Jean Paul II et dans son livre Mémoire et identité une pensée claire et paisible de la nation : en tant que ressortissant polonais, venant d'un peuple resté pendant des siècles sans nation, il savait de quoi il parlait. »

    Ref. François et Cyrille: une rencontre très politique

    JPSC

  • Pour le Professeur Stéphane Clément de Cléty, la loi sur l'euthanasie des mineurs est un trompe l'oeil

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    Lu sur "bruxelles bondy blog" (Julien Bialas) :

    Deux ans après la mise en application de l’euthanasie chez les mineurs, aucune demande n’a été enregistrée.

    « L’euthanasie pour les mineurs est une volonté politique »

    Le professeur Stéphane Clément de Clety est pédiatre dans la section soins intensifs pédiatriques à l’hôpital Saint-Luc, à Bruxelles. Il a publié, en 2013, avec l’aide de deux confrères, une série de recommandations éthiques sur la fin de vie et l’euthanasie chez les mineurs. Il dresse un premier bilan d’une loi qu’il juge incomplète.

    Aucune euthanasie n’a été enregistrée jusqu’à aujourd’hui. Cette loi est-elle inutile ?

    Les avis divergent. Pour certains, il était indispensable de voter cette loi, même si son application est rare. Pour d’autres, il y avait d’autres priorités et d’autres alternatives possibles, qui n’ont jamais été développées, le politique n’ayant pas souhaité suivre cette voie.

    Pour vous, cette loi émane d’une volonté politique…

    Sans aucun doute. Nous n’avons pas pu donner notre avis sur la nécessité de cette loi. On a juste eu le droit de donner des recommandations et, dès lors, d’élaborer la meilleure loi possible. Certains politiques, qui défendaient ce projet, ont affirmé qu’il fallait choisir entre l’euthanasie et la souffrance. C’est totalement faux et irrespectueux pour les gens qui travaillent dans les unités de soins palliatifs pédiatriques. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine, on parvient à soulager presque toutes les douleurs.

    Cette loi innovatrice est donc un trompe l’œil

    Exactement. C’est toujours bien de montrer qu’on est pionnier, qu’on s’occupe de la mort des enfants. Pour les politiques, il est plus facile de créer une loi, qui ne coûtera rien, que d’améliorer les soins palliatifs qui, eux, nécessitent de l’argent. Les alternatives proposées n’ont pas été correctement étudiées… ils n’avaient plus assez de temps avant les élections de 2014.

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  • Famille, mariage, respect de la vie : François et Cyrille sur la même longueur d'ondes

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    Extraits de la déclaration commune signée à Cuba :

    19. La famille est le centre naturel de la vie humaine et de la société. Nous sommes inquiets de la crise de la famille dans de nombreux pays. Orthodoxes et catholiques, partageant la même conception de la famille, sont appelés à témoigner que celle-ci est un chemin de sainteté, manifestant la fidélité des époux dans leurs relations mutuelles, leur ouverture à la procréation et à l’éducation des enfants, la solidarité entre les générations et le respect pour les plus faibles.

    20. La famille est fondée sur le mariage, acte d’amour libre et fidèle d’un homme et d’une femme. L’amour scelle leur union, leur apprend à se recevoir l’un l’autre comme don. Le mariage est une école d’amour et de fidélité. Nous regrettons que d’autres formes de cohabitation soient désormais mises sur le même plan que cette union, tandis que la conception de la paternité et de la maternité comme vocation particulière de l’homme et de la femme dans le mariage, sanctifiée par la tradition biblique, est chassée de la conscience publique.

    21. Nous appelons chacun au respect du droit inaliénable à la vie. Des millions d’enfants sont privés de la possibilité même de paraître au monde. La voix du sang des enfants non nés crie vers Dieu (cf. Gn 4, 10).

    Le développement de la prétendue euthanasie conduit à ce que les personnes âgées et les infirmes commencent à se sentir être une charge excessive pour leur famille et la société en général.

    Nous sommes aussi préoccupés par le développement des technologies de reproduction biomédicale, car la manipulation de la vie humaine est une atteinte aux fondements de l’existence de l’homme, créé à l’image de Dieu. Nous estimons notre devoir de rappeler l’immuabilité des principes moraux chrétiens, fondés sur le respect de la dignité de l’homme appelé à la vie, conformément au dessein de son Créateur.

  • La pratique de l'avortement au Grand-Duché : le brouillard le plus complet

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    Du bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Luxembourg : avortement absence totale de chiffres

    Au Luxembourg, personne n’a aucune idée du nombre d’Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) pratiquées, ni du profil des patientes qui y ont recours.

    L’avortement a été dépénalisé au Luxembourg par une loi du 15 novembre 1978. Après deux réformes successives en 2012 et2014, la loi dépénalisant l’avortement avant 12 semaines a ôté toutes les conditions initiales. Aucun motif n’est désormais demandé à la femme qui veut avorter.

    De plus, le cadre d'accompagnement de la femme en détresse a été fortement réduit. Il n’y a plus qu’un entretien préliminaire obligatoire avant l'intervention, le deuxième étant facultatif, excepté pour les mineures. A noter que les parents de ces jeunes-filles ne doivent pas forcément être informés de l'IVG.

    De plus, le délai de réflexion initial d’une semaine a été réduit à trois jours. Les Interruptions Volontaires de Grossesse peuvent être prescrites par le médecin traitant tout au long des sept premières semaines de grossesse. L'absence de chiffres et de statistiques s'explique par le fait qu'il n'existe pas de code dans la nomenclature de la Caisse Nationale de Santé (CNS) pour référencer l'IVG : celui-ci est rangé parmi les avortements médicaux.

    D'après le ministre de la Santé, Lydia Mutsch, 589 curetages ont été pratiqués en 2013 auprès de 573 femmes dont 12 étaient mineures. Mais les chiffres sur lesquels s'appuie le gouvernement sont loin d'être précis puisqu'ils proviennent des deux seuls codes en vigueur à la CNS et qui recensent indifféremment tous les avortements par curetage qu'ils soient médicaux, spontanés ou volontaires. Or, dans la nomenclature de la CNS, les IMG et les IVG sont rangées sous le même code, ce qui ne permet pas de recenser avec exactitude le nombre d'IVG pratiquées dans le pays.

    Le Docteur Lemmer, co-auteur de la loi dépénalisant l’avortement déplorait déjà en 2012, alors qu’il était question que le gouvernement crée un code spécifique pour l'IVG : "la dépénalisation de l'avortement est certes un pas vers la libération sexuelle de la femme mais le fait qu'aucun code n'existe dans la nomenclature de la CNS est un problème pour nous, les gynécologues: sans chiffres exacts, il est impossible d'avoir des statistiques précises et sans statistiques de mettre en place une prévention efficace. À l'heure actuelle, nous n'avons pas de vue globale de l'IVG au Luxembourg".

    Source :  Luxembuger Wort

  • Les 30 points de la déclaration commune signée par le pape François et le patriarche Cyrille

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    De Radio Vatican :

    La déclaration commune du Pape François et du patriarche Cyrille

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    (RV) A l'issue de leur rencontre en privé, le Pape François et le patriarche Cyrille ont signé une déclaration commune, un texte dense et dont chaque mot a été soupesé, témoignant d'une convergeance sur de nombreux points. Une déclaration qui comprend trente paragraphes et qui revient sur les grands enjeux contemporains comme les conflits au Moyen-Orient, la liberté religieuse, la famille, la destruction de la création ou encore l'unité de l'Europe. Conscients que de nombreux obstacles restent à surmonter, le Pape et le patriarche de Moscou souhaitent, dans leur déclaration commune, que leur rencontre contribue au rétablissement de l’unité voulue par Dieu. 

    Dans ce texte, les deux chefs spirituels font part de leur joie de se retrouver « comme des frères dans la foi chrétienne ». Ils reviennent sur l'importance de Cuba, symbole des espoirs du « Nouveau Monde » et des événements dramatiques de l’histoire du XXe siècle et théatre de cette rencontre. « Conscients que de nombreux obstacles restent à surmonter, nous espérons que notre rencontre contribue au rétablissement de l’unité voulue par Dieu » écrivent-ils, faisant part de leur détermination commune à entreprendre tout ce qui est nécessaire pour surmonter les divergences historiques, et à répondre ensemble aux défis du monde contemporain. 

    Eviter une nouvelle guerre mondiale

    La déclaration revient aussi de façon précise sur la situation des Chrétiens persécutés surtout au Proche et Moyen-Orient et Afrique du Nord : des chrétiens exterminés par familles et villages entiers, des églises détruites et pillées de façon barbare, des objets sacrés profanés, et évoquent l'exode massif qui a transformé l'Irak et la Syrie. Le Pape et le patriarche de Moscou appellent la communauté internationale à trouver des actions urgentes pour faire cesser ces persécutions, mais l'invitent aussi à tout faire pour mettre fin au terrorisme et à trouver des solutions pour rétablir la paix. Toutes les parties sont par ailleurs invitées à agir de façon responsable et prudente et les croyants sont exhortés à prier pour que Dieu protège sa création de la destruction et ne permette pas une nouvelle guerre mondiale, écrivent-ils.

    Dans ce texte, les Eglises catholique et orthodoxe russe sont également préoccupées par la situation qui prévaut dans les sociétés sécularisées où la liberté religieuse est menacée, où les chrétiens n’ont plus le droit de témoigner de leurs convictions religieuses. Ils se déclarent convaincus que l’Europe doit rester fidèle à ses racines chrétiennes. Le Pape François et le Patriarche Cyrille espèrent que leur rencontre contribuera aussi à la réconciliation là où des tensions existent entre gréco-catholiques et orthodoxes. A propos de l’Ukraine, ils appellent leurs Églises à travailler pour atteindre la concorde sociale, à s’abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit.

    Après avoir signé chacun le texte, le Pape et Cyrille ont prononcé à tour de rôle quelques paroles improvisées. « Nous nous sommes parlé comme des frères, nous avons le même baptême, nous sommes des évêques » a relevé François, soulignant  « avoir senti la consolation de l'Esprit au cours de cet entretien »: de son côté, le patriarche russe a souligné que cette discussion « a montré que les deux Églises peuvent travailler ensemble pour défendre le christianisme dans le monde entier, afin qu'il n'y ait plus de guerre et que la vie humaine soit respectée ». 

    Voici le texte intégral de cette déclaration commune:

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  • Euthanasie : les évêques canadiens montent au front

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    Lu sur le site de la Fédération Internationale des Associations de Médecins Catholiques :

    ÉPISCOPAT CANADIEN ET EUTHANASIE

    (RV) La Conférence épiscopale canadienne a demandé à être écoutée par le Comité spécial sur le suicide médicalement assisté institué par le gouvernement en vue de la prochaine échéance d’un an, établie par la Cour suprême du Canada pour modifier la norme actuelle en vigueur. Le 6 février 2015, les juges suprêmes ont en effet déclaré inconstitutionnelle la loi qui interdit la possibilité de recourir au suicide assisté dans le pays, et ont donné un an aux forces politiques pour établir une nouvelle loi. Une loi sur le sujet a été votée dans la province du Québec en 2014.

    Dans une lettre envoyée aux ministres de la Justice et de la Santé, le président de la conférence épiscopale canadienne, Mgr Douglas Crosby soutient l’intervention de l’exécutif pour obtenir le renvoi de l’entrée en vigueur de la procédure au Québec, prévue le 10 décembre dernier, et la requête de prolonger la période concédée par le Cour suprême pour permettre un temps de réflexion majeur sur une thème si délicat. Dans le même temps, l’évêque d’Hamilton rappelle les raisons morales de l’opposition de l’Église au suicide et à l’euthanasie, partagée par la majorité des Canadiens, comme en témoigne, entre autre, l’ample adhésion à la campagne en défense de la sacralité et de la dignité de la vie humaine lancée ces derniers jours par la conférence épiscopale, en lien avec l’Alliance évangélique.

    Selon Mgr Crosby, l’expérience des pays qui ont légalisé l’euthanasie et l’aide au suicide assisté démontre que toute législation qui tente d’encadrer les pratiques d’euthanasie pour certains cas ne peut que susciter un affaiblissement de la confiance dans la médecine : «Les conséquences de la législation, affirme-t-il, sont facilement prévisibles : des tentatives d’appliquer l’euthanasie et le suicide assisté à de nouvelles situations médicales, un sentiment croissant d’angoisse pour les personnes handicapées, les personnes âgées, les malades chroniques, les personnes dépressives, les mourants, soumis à des menaces supplémentaires pour leur vie et leur sérénité, l’érosion de la confiance réciproque entre le médecin et le patient, plus de stress pour les acteurs sanitaires, un risque accru de pressions sur les personnes vulnérables et leurs familles pour les inciter à ne pas devenir “un fardeau”.»

    De fait, les conséquences néfastes du suicide dans la société canadienne, poursuit Mgr Crosby, dont déjà visibles : il suffit de penser que le suicide est la deuxième cause de décès pour les jeunes entre 10 et 24 ans, et que le taux de suicide parmi les populations autochtones est cinq fois supérieur à celui des non autochtones. D’où la critique adressée à la Cour suprême, pour avoir transgressé dans sa décision «le devoir moral de la société de protéger ses membres, surtout les plus faibles et vulnérables», et avoir encouragé les gouvernements, les autorités sanitaires et les familles à ne pas investir dans les soins palliatifs, centrés sur les personnes.

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  • Irlande du Nord : pas d'assouplissement de la loi sur l'avortement

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    L’IRLANDE DU NORD REJETTE L’ASSOUPLISSEMENT DE LA LOI SUR L’AVORTEMENT

    L’assemblée d’Irlande du Nord a finalement rejeté hier soir l’amendement qui devait étendre l’avortement à des enfants atteints de pathologies graves dont les conditions de vie sont limitées (cf. Gènéthique du 10 février 2016).

    A 59 voix contre 40, les membres de l’Assemblée ont maintenu leur législation restrictive en matière d’avortement, votant contre l’avortement en cas de viol ou de malformation du fœtus. Et ce malgré l’avis rendu en novembre dernier par la Haute Cour de justice à Belfast, qui estimait que cette législation violait les droits des femmes.