Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 482

  • La Belgique : un Etat calamiteux ?

    IMPRIMER

    La Libre.be relève la publication d'un éditorial du Monde très critique (et à juste titre) à l'égard de notre pays :

    La Belgique, une nation sans Etat ?

    Editorial du « Monde ». Les Belges sont nos amis, nos frères. On aime leur humour, lorsque, ville morte et métros fermés pour cause d’alerte terroriste maximale à Bruxelles, leur dessinateur Geluck écrit : « Le kamikaze belge étonnant de lucidité : je vais me faire sauter, une fois. » En bon jacobin, on s’étonne de la vacance régulière du pouvoir et de leurs sept Chambres parlementaires. Et l’on admire, dans leur capitale chaotique, leur engagement européen indéfectible.

    Pourtant, alors que la traque des auteurs des attentats de Paris se poursuit, il faut se rendre à l’évidence : au cœur de l’Europe, la sympathique Belgique est devenue une plaque tournante du djihadisme.

    Une bonne partie des terroristes de Paris et le coordinateur présumé des attentats, Abdelhamid Abaaoud, venaient de Belgique. L’auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles, l’an dernier, le tireur désarmé du Thalys cet été, ou, naguère, certains auteurs des attentats de Madrid (2004), sans oublier les assassins en Afghanistan du commandant Massoud en 2001 : tous ont vécu ou sont passés par le royaume, échappant le plus souvent au radar de ses services de renseignement.

    Base logistique du terrorisme international, la Belgique est aussi devenue un centre d’endoctrinement et de recrutement. Rapporté à sa population, le pays fournit le plus gros contingent des combattants européens en Syrie. Des groupes y ont profité de la trop grande tolérance d’autorités municipales, régionales ou fédérales surtout soucieuses de ne pas troubler la paix civile. L’islam y est financé par des puissances étrangères, en particulier l’Arabie saoudite. Des mosquées et des imams, bien identifiés mais rarement inquiétés, ont pu y tenir des propos hostiles, tandis que des apprentis djihadistes se fondaient dans l’anonymat de quartiers échappant de fait au contrôle des autorités.

    Une sorte d’union nationale s’est formée

    Ces rappels ne doivent pas faire oublier que, depuis quinze ans, les services belges de l’antiterrorisme ont démantelé des réseaux, empêché des attentats et permis des dizaines de procès. C’est en arguant de ces résultats que les autorités du pays ont rejeté les critiques du gouvernement français, qui soulignait les lacunes de la Belgique. Certes. Mais, même s’ils n’ont pas été les seuls, les services belges ont échoué à déjouer des attentats fomentés en partie à Bruxelles.

    Une sorte d’union nationale, assez rare, s’est formée pour ne pas mettre en cause la responsabilité de tel ou tel. Et pour cause : le système des coalitions fait que, depuis l’émergence du terrorisme islamiste, à peu près toutes les formations démocratiques ont participé au pouvoir et pourraient en être jugées coresponsables.

    Loin d’isoler la Belgique, il faut l’aider à se protéger et c’est ce que font les services français. Mais le pays doit se ressaisir. Il aura fallu qu’il connaisse la terrible affaire Dutroux, dans les années 1990, pour qu’il réforme enfin sa police et sa justice. L’épreuve du terrorisme doit le conduire à renforcer sa sécurité, qui est celle de tous les Européens, et à s’interroger – comme la France – sur ses défaillances en matière de prévention et d’intégration.

    Le pays a beau avoir retrouvé une certaine stabilité, il reste prisonnier d’un débat institutionnel que l’on a pu trouver pittoresque mais qui tourne au tragique et qui lui a fait perdre de vue l’importance de ses missions régaliennes. Confondant régionalisation et efficacité, cet Etat sans nation prend le risque de devenir progressivement une nation sans Etat.

  • "Crée en moi un coeur pur"; la réponse des évêques américains à la pornographie

    IMPRIMER

    Sans titre.pngSur le site de la Conférence des évêques des Etats-Unis :

    Create In Me A Clean Heart

    A Pastoral Response to Pornography

    At their November 2015 General Assembly, the U.S. bishops approved the formal statement "Create in Me a Clean Heart: A Pastoral Response to Pornography" with an almost unanimous vote. 

    Bishop Richard J. Malone of Buffalo, chairman of the Committee on Laity, Marriage, Family Life and Youth, which directed the statement's development, said: "My brother bishops' approval of this statement shows our collective concern for the widespread problem of pornography in our culture today. As the statement says, virtually everyone is affected by pornography in some way. So many people –including within the Church– are in need of Christ's abundant mercy and healing. My hope is that the statement can serve as a foundation and catalyst for increased pastoral attention to this challenge at the national and local level."

    The full text of the statement: Create in Me a Clean Heart: A Pastoral Response to Pornography

    "Create in Me a Clean Heart" will be made available in both English and Spanish. A print version is forthcoming. Please check back for further updates and additional resources.

  • L’Europe doit modifier sa politique concernant le conflit en Syrie et enfin ouvrir les yeux

    IMPRIMER

    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    ATTENTATS EN FRANCE : « l’Europe doit ouvrir les yeux » déclare Mgr Darwish, archevêque libanais

    Après les attentats du 13 novembre en France, Mgr Darwish, archevêque melkite catholique de Zahlé (Liban), appelle l’Europe à changer son mode de pensée concernant le conflit en Syrie.

    Selon l’archevêque libanais de Zahlé, Mgr Issam John Darwish, les attentats de Paris devraient avoir pour conséquence un changement du mode de pensée : « L’Europe doit modifier sa politique concernant le conflit en Syrie et enfin ouvrir les yeux », explique-t-il au cours d’une interview accordée cette semaine à l’AED, en rajoutant : « Il est temps de lutter contre Daech conjointement avec le gouvernement syrien. Ce n’est qu’après que nous pourrons voir comment les choses vont évoluer en Syrie. Maintenant, il faut que toutes les forces s’unissent pour affronter l’ennemi commun. »

    Selon l’archevêque, originaire de Syrie, les attentats survenus à Paris n’étaient qu’une question de temps : « nous avons toujours su que Daech est un danger pour le monde entier. Mais l’Europe ne l’a pas pris au sérieux », a déploré l’archevêque, quelques jours après que le Liban ait également été victime d’un attentat à Beyrouth faisant 40 morts et des centaines d’autres blessées.

    Pour Mgr Darwish, l’une des raisons des attentats de Paris est fondée dans l’idéologie des djihadistes de Daech : « les fondamentalistes ne peuvent pas supporter que des musulmans soient gouvernés par une majorité chrétienne, comme en France. Ils croient que ce devrait être le contraire, que les musulmans doivent dominer le monde entier. » Étant donné que de nombreux musulmans français combattent actuellement en Syrie aux côtés des djihadistes, l’archevêque estime que la menace sur la France persiste. « Les jeunes hommes combattent en Syrie. Là, ils sont soumis à un lavage de cerveau. Ils retournent en Europe et sont incapables de vivre sans combattre. C’est extrêmement dangereux. »

    Inquiétude face au flux massif de réfugiés en Europe

    L’archevêque s’inquiète également de l’énorme afflux de réfugiés qui ont quitté le Proche-Orient pour partir en Europe. « L’Europe doit examiner au plus près ceux qu’elle laisse entrer. C’est facile pour Daech de mêler ses combattants aux réfugiés. Il peut en résulter un problème de sécurité pour l’Europe. » Mais l’archevêque déplore aussi fondamentalement les conséquences de ces mouvements migratoires. « Je pense que les gouvernements européens ont pris une mauvaise décision en accueillant autant de réfugiés. C’est la raison pour laquelle beaucoup de gens veulent quitter la région, également des chrétiens. Mais il vaudrait mieux aider la population ici même, dans la région. Nous en avons besoin ici. D’ailleurs, la traversée de la mer est également très dangereuse. » Selon Mgr Darwish, il existe actuellement des zones dans les pays limitrophes ainsi qu’en Syrie même. « À Homs ou Latakieh, mais aussi à proximité de la frontière libanaise, il y a des zones sûres. Beaucoup de familles syriennes qui ont trouvé refuge chez nous sont déjà retournées chez elles. »

  • Quand Koz s'adresse à une Association des Maires de France "désespérante d'aveuglement et d'idéologie"

    IMPRIMER

    Adresse à l’Association des Maires d’une drôle de France

    by Koz

    Il y aura toujours deux types de réponse aux événements que nous avons connus en janvier et la semaine dernière, et que nous connaîtrons encore. Ne m'en veuillez pas de ne ménager aucun suspense : entre les deux, je préfère la mienne à la réponse illusoire et idéologique qu'est l'autre. Elle ne nous surprend pas : il a déjà fallu lui répondre en février dernier.

    Elle est illusoire parce qu'elle s'imagine pouvoir éradiquer le sentiment religieux du cœur de l'Homme. On peut l'estimer erroné, mais ceux qui pensent l'éradiquer poursuivent une chimère. Elle est idéologique, parce qu'elle postule la supériorité d'une option philosophique et/ou spirituelle sur une autre. On me répondra qu'il n'en est rien, qu'il est seulement question de garder les convictions religieuses dans la fameuse sphère privée. C'est évidemment au mieux une hypocrisie, au pire un mensonge délibéré : quand une option a le droit de s'exprimer publiquement tandis que l'autre devait être tue, c'est bien que l'on accorde une supériorité à la première. Il n'est plus question ici d'une quelconque neutralité, mais bien d'un parti pris, qui nous éloigne radicalement de l'esprit allégué de la laïcité.

    Votre association, des Maires de France, a présenté ce 18 novembre un vade-mecum sur la laïcité désespérant d'aveuglement et d'idéologie.

    Ainsi faites-vous preuve d'un manque historique de sens de l'à-propos en réclamant une loi, une seule, sur cet enjeu évident et la menace éminente auxquels le pays fait face : la présence de crèches dans les mairies. Tant pis si la loi de 1905 dit déjà tout sur ce sujet, l'existence de jurisprudences divergentes vous est insupportable.

    Lire la suite

  • No Maternity Traffic réagit contre une tentative de libéraliser la GPA en Europe

    IMPRIMER

    De la synthèse de presse bioéthique de genethique.org :

    TENTATIVE D’IMPOSER LA LIBÉRALISATION DE LA GPA EN EUROPE : NO MATERNITY TRAFFIC RÉAGIT

    19 novembre 2015 PMA-GPA

    Un projet de Résolution sur la Gestation pour le compte d’Autrui sera examiné lundi 23 novembre à Paris par la Commission des questions sociales du Conseil de l’Europe avant d’être soumis au vote définitif de l’Assemblée plénière en janvier 2016. Le contenu de ce rapport est « encore confidentiel », cependant No Maternity Traffic[1] « s’inquiète de l’orientation de ce texte qui accepterait la pratique de la GPA et proposerait des recommandations en ce sens ». Or une telle résolution aura un impact « important » sur les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme, « et sur les travaux en cours de la Conférence de La Haye » (cf. Gènéthique du 14 septembre 2015).

    Le rapport a été rédigé par la sénatrice belge Petra De Sutter, gynécologue spécialise en médecine reproductive, qui « réalise des GPA à la faveur de l’imprécision de la législation belge » et « aide en pratique à contourner l’interdiction de la GPA en Europe » (cf. Gènéthique du 9 mars 2015).

    Le collectif No Maternity Traffic dénonce ce rapport qui « sous couvert d’’encadrer’ la GPA, validerait le principe même de la GPA ». Elle a « adressé une note à l’ensemble des membres de la Commission des Affaires Sociales du Conseil de l’Europe » et les appelle à « s’opposer fermement à cette nouvelle tentative d’imposer la libéralisation de la GPA en Europe ».

    [1] Collectif européen d’associations militant pour l’abolition de la gestation pour autrui (cf. Gènéthique du 16 mars 2015).

    Sources: ECLJ (19/11/2015)

    Voir également le communiqué de presse de la FAFCE

  • Quand les évêques d'Afrique dénoncent le chantage néolonialiste de l'ONU et de l'Occident

    IMPRIMER

    De ihsnews.net :

    Retour sur la lettre méconnue des Evêques d’Afrique dénonçant le chantage néocolonialiste de l’ONU et de l’Occident 

    Le 20/11/2015

    Hier, suite au très bon numéro de Famille chrétienne consacré à l’Afrique à l’approche du voyage pontifical sur le continent, on nous a suggéré de reparler de cette lettre des évêques d’Afrique dont Famille chrétienne ne publie que des extraits du fait de la longueur du texte. Voici donc en intégralité cette lettre particulièrement vive et claire sur le rôle néfaste que jouent aujourd’hui l’ONU et les dirigeants occidentaux. Dans son numéro de la semaine Famille Chrétienne aborde également le cas dénoncé par quelques évêques africains des vaccins détournés à fin de stérilisation, nous avions évoqué l’an passé (ici) cette pratique, qui au vu de l’article semble toujours d’actualité.

    Déclaration des évêques d’Afrique et de Madagascar rendue publique le 16 septembre mais adoptée en juin dernier (8-11 juin)

    Les évêques africains dénoncent le chantage « néocolonialiste » de l’ONU

    « Non, l’Afrique n’est pas un immense marché potentiel pour l’industrie pharmaceutique des contraceptifs et les fabricants de préservatifs. »

    Au vu des évolutions actuelles sur le continent africain, en perspective du Sommet des 25-27 septembre à New-York devant adopter un « plan mondial de développement post-2015 ».

    Respectez, aimez et servez l’Afrique en vérité !

    1. À nos chefs d’État et gouvernements africains,
    Au Secrétaire Général des Nations Unies
    Aux chefs d’État et gouvernements avec lesquels nos pays ont conclu des accords bilatéraux ou multilatéraux,
    Aux responsables des institutions panafricaines,
    Aux responsables des organisations internationales,
    Aux partenaires de la gouvernance mondiale et bailleurs de fonds,
    Aux fils et filles de notre bien-aimé continent africain,

    Lire la suite

  • La France et la Russie "alliées contre les "serviteurs de Satan"

    IMPRIMER

    EUROPE/RUSSIE - Pour le chef du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, la France et la Russie sont alliées contre les terroristes « serviteurs de Satan » comme contre le national-socialisme

    Moscou (Agence Fides) – « La Russie et la France étaient alliées durant la dernière grande guerre et elles ont vaincu ensemble la Peste brune (le national-socialisme NDR). Maintenant, nous devons nous opposer ensemble à la plaie du terrorisme international, pour l’avenir de nos nations ».

    Ce sont quelques-unes des phrases les plus éloquentes écrites par le Métropolite orthodoxe Hilarion de Volokolamsk, chef du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, dans le libre de condoléances ouvert à l’Ambassade de France à Moscou, lors de sa visite au siège diplomatique français le 17 novembre. Dans son message – indique le communiqué du département patriarcal parvenu à l’Agence Fides – le « ministère des Affaires étrangères de l’orthodoxie russe a exprimé également les condoléances du Patriarche de Moscou, Cyril, pour les victimes innocentes des attentats de Paris. Les terroristes de l’Etat islamique autoproclamé – a écrit entre autre le Métropolite Hilarion – « sont des serviteurs de Satan, même s’ils utilisent des slogans religieux pour couvrir leurs crimes monstrueux ». Face à leur planification de la terreur, « nous devons tous être unis ». (GV) (Agence Fides 19/11/2015)

  • Et si la Libye devenait le nouveau sanctuaire de l'Etat islamique ?

    IMPRIMER

    Lu ICI :

    La Libye risque de devenir le « nouveau sanctuaire » de l’Etat islamique

  • Attentats : nous devons nous réveiller

    IMPRIMER

    De Marc Fromager, Directeur de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE : la nécessité d’un réveil

    Les attentats du 13 novembre ont marqué un tournant. Désormais, nous savons que nous sommes en guerre et que nous sommes tous des cibles. L’islam radical veut notre mort. Notre mort physique mais surtout notre mort spirituelle. Leur objectif : notre renoncement. Que nous renoncions à bombarder l’Etat islamique. Que nous renoncions à nous défendre. Que nous renoncions à toute forme de résistance.

    Il nous faudra pourtant résister, physiquement et spirituellement. Même si on peut débattre sur la réelle motivation religieuse de ces terroristes, c’est bien au nom de « Dieu » qu’ils ont commis ces attentats. Il nous faut donc également leur apporter une réponse religieuse. Ce n’est pas en niant la transcendance que nous pourrons vaincre ces fous de Dieu. Sans doute nous faudra-t-il redécouvrir et approfondir notre identité chrétienne.

    La nécessité d’un réveil.

    Seul le Christ en effet pourra mettre un terme à l’embrasement qui s’annonce. La violence appelle la violence et la guerre entraîne la vengeance et la haine. Nous ne devons pas entrer dans cette ronde infernale. Comme chrétiens, nous sommes appelés à pardonner et même à aimer nos ennemis. Cela ne signifie pas qu’il faille les laisser faire ni les absoudre. Une défense légitime et la justice doivent s’exercer, mais elles ne serviront à rien si l’on se contente de soigner les symptômes.

    Nos ennemis nous détestent, ainsi que nos valeurs. Nous devons nous défendre mais également nous faire respecter. Pour cela, nos valeurs doivent être respectables. Le sont-elles toujours ? Reconnaissons qu’à travers un certain nihilisme, une fermeture dépressive à la transcendance et une certaine décadence, nous prêtons aussi le flanc à leur rejet.

    La paix commence dans notre cœur. Cette paix, nous devons en témoigner et la partager avec nos concitoyens. Nous devons bien entendu la manifester également à ceux de confession musulmane, sans doute encore plus maintenant qu’auparavant.

    Au milieu de ces épreuves, nous ne pouvons pas non plus oublier tous nos frères qui souffrent pour le Nom du Christ à travers le monde (Pakistan, Chine, Nigeria, Irak, Syrie, Corée du Nord et tant d’autres….). Ils nous avaient prévenus, surtout ceux qui sont en Orient, que la violence risquait de nous atteindre. Nous pouvons apprendre d’eux comment répondre à cette violence et malgré tout, conserver l’espérance.

    Marc FROMAGER, directeur de l’AED.

  • Pour Rémi Brague, on ne peut pas survivre sans Dieu

    IMPRIMER

    De LibertéPolitique.com (François de Lens) :

    Rémi Brague : « On ne peut pas survivre sans Dieu »

    Rémi Brague : « On ne peut pas survivre sans Dieu »

    Rémi Brague est philosophe, membre de l’Institut. Dans son dernier livre, Le Règne de l’homme(Gallimard) — le dernier volet d’une trilogie consacrée à la manière dont l’homme a pensé successivement son rapport au monde, à Dieu puis à lui-même — il décrit la montée en puissance du projet moderne. Et son échec.

    En se coupant de son passé pour aller toujours plus de l’avant, l’homme moderne s’est-il empêché de penser l’avenir, et donc de le réaliser ?

    Le passé n’est pas un boulet que nous traînerions au pied et qui nous entraverait. Il est au contraire ce sur quoi nous nous appuyons pour avancer. Nous ne pouvons nous comprendre comme porteurs d’avenir que si nous commençons par nous comprendre comme héritiers du passé.

    Nous ne sommes gros d’avenir que si nous sommes lourds de passé. Nous ne serons les parents de nos enfants que si nous sommes conscients d’avoir été d’abord les enfants de nos parents. Nous ne transmettrons aux générations futures que si nous nous sentons, pour ainsi dire, transmis nous-mêmes.

    Pour que l’homme puisse régner, il fallait le couper de Dieu, faire « table rase ».Mais ce plan ne s’est-il pas retourné contre l’homme lui-même, en l’amenant à s’idolâtrer ?

    Il a fallu commencer par se faire de Dieu une certaine idée, particulièrement imbécile. C’est celle d’un adversaire qu’il faut abaisser pour que l’homme puisse s’élever. Comme s’il existait une sorte de balançoire : quand Dieu monte, l’homme descend, et réciproquement. On peut à la rigueur la trouver chez Hérodote, avec son idée de la nemesis, une sorte de jalousie des dieux devant le bonheur des hommes. Elle est plus claire chez Feuerbach, puis chez Nietzsche.

    Depuis le christianisme, pour lequel Dieu se laisse crucifier pour libérer l’homme, il faut laisser cette image plus ou moins consciente là où elle a sa place, c’est-à-dire à la nursery, si ce n’est à l’asile.

    Des auteurs du xixe siècle ont déjà dénoncé l’auto-idolâtrie de l’homme moderne : un chrétien comme Baudelaire, ou un agnostique comme Flaubert. Mais au fond, toute idolâtrie est une idolâtrie de soi-même. Ce que nous appelons des idoles sont au fond des miroirs que nous tendons à notre propre désir.

    L’homme peut-il survivre, ou plutôt peut-il vouloir survivre sans Dieu ?

    Le « ou plutôt » par lequel vous précisez votre question met le doigt sur le point essentiel : vouloir. Nous vivons une sorte de « triomphe de la volonté », en ce que l’homme décide de plus en plus de ce qu’il est, et déjà, de savoir s’il existera. Mais comment décider que notre volonté doit mener à la vie plutôt qu’à la mort ? Le suicide est lui aussi un acte volontaire, et qui n’est même pas sans une certaine noblesse.

    Survivre sans Dieu ? L’expérience commence à nous montrer que non. Les groupes sociaux qui se définissent comme « séculiers » sont particulièrement inféconds. Et certains disent très explicitement qu’il est moralement mal d’avoir des enfants. Un marchand de soupe « philosophique », qui se proclame hédoniste, donc faire du plaisir le souverain bien, le déclare à qui veut l’entendre.

    Mais finalement, vive Darwin ! Nous procédons à une sorte de sélection naturelle — ou surnaturelle. Les groupes humains qui veulent survivre, et qui en prennent les moyens, survivront. Quant à ceux dont les comportements montrent qu’ils veulent la mort, ils l’auront. Mais qu’on se rassure : sans violence, par simple extinction. Vous vouliez la mort ? Vous l’avez. Alors, de quoi vous plaignez-vous ?  

    Pour faire advenir le projet moderne, l’homme a dû dominer la nature, grâce à la technique. Quelle est la place de la nature, dans un monde moderne qui rejette tout ordre, naturel ou divin ?

    La nature n’y est guère vue plus que comme un réservoir d’énergie, ou une carrière d’où extraire des matières premières. Ou alors, nous la rêvons comme un jardin dans lequel nous pouvons nous délasser.

    On peut noter d’ailleurs que, comme cela se produit souvent, exagérer dans une direction mène, par contrecoup, à aller trop loin dans la direction opposée. Je pense à une certaine tendance à diviniser la Nature, chez les « Philosophes » autoproclamés des « Lumières » françaises. Et aussi, de nos jours, à la figure de Gaia, la Terre, à laquelle certains adeptes de l’écologie dite « profonde » rêvent de sacrifier l’homme.

    À égale distance de ces deux extrêmes, il serait bon d’en revenir à la nature « vicaire de Dieu » dont parlent Alain de Lille au XIIe siècle, puis le Roman de la Rose au XIIIe : puissante, belle, inventive, mais subordonnée ; créative, mais sans qu’on la confonde avec le Créateur. 

    Propos recueillis par François de Lens.

    Lire la suite

  • Quand DAECH menace l'Europe et fait de Rome son principal objectif

    IMPRIMER

    isis1.jpgDe Massimo Introvigne sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction par nos soins) :

    La menace d’ISIS en Europe. A présent, elle touche Rome

    Dans la myriade de commentaires qui ont suivi la tragédie de Paris, il manque souvent une réponse convaincante à la question : « pourquoi l’ont-ils fait ? ». Dire : « parce qu’ils nous haïssent » ou « parce qu’ils ont une idéologie de mort » répond à la question sur un plan psychologique, mais pas sur le plan politique et stratégique. Même ceux qui haïssent et ont une idéologie criminelle choisissent leurs cibles en fonction d’une stratégie.

    Pour répondre à cette question, il nous faut retracer un bref historique des divisions au sein du terrorisme fondamentaliste islamique ultra. Dans son incarnation moderne, il est né en 1981 avec l'assassinat du président égyptien Sadate. L'attentat fut un succès sur le plan militaire – les terroristes ont réussi à tuer un chef protégé par un appareil de sécurité massif – mais fut un échec sur le plan politique. Il ne fut pas suivi, comme ses auteurs l’avaient espéré, par une révolution islamique en Egypte, mais par l'arrestation et la pendaison des principaux leaders intégristes, dans l'indifférence massive de la population. Après 1981, le fondamentalisme proprement dit choisit de viser le pouvoir par le biais d’une lente islamisation de la société tout en revendiquant la démocratie et des élections. L'intégrisme ultra, dirigé en Egypte par Ayman al-Zawahiri, le chef actuel d'al-Qaïda, s’en sépara, voulant persévérer sur la voie du terrorisme et les attentats.

    Mais l'intégrisme ultra a lui aussi ses divisions. En Palestine, le Hamas - qui est aussi une organisation politique capable de gagner les élections et de gouverner - continue d’organiser des attentats, mais fait valoir que l'attention de l'ensemble de l'islam radical devrait se concentrer sur Israël et sur des cibles israéliennes. Pour le Hamas, le combat contre Israël n'est pas un combat parmi tant d'autres, mais la mère de toutes les batailles. Toutefois, pour al-Qaïda, le terrorisme a réussi s'il épouse une pluralité de causes – depuis les revendications d'indépendance du Cachemire à la lutte des intégristes algériens contre le gouvernement laïque d’Alger – et s’il frappe dans le monde entier. Voici un fossé entre al-Qaïda et le Hamas, qui n'a jamais été comblé.

    La deuxième division a eu lieu après le 11 septembre 2001 et les attentats successifs perpétrés à Madrid (2004) et à Londres (2005). Ici aussi, il s’agit de succès militaires, mais avec des résultats politiques ambigus. On dispose maintenant de documents suffisants pour savoir quel était le but que Ben Laden visait à travers ces attaques. Sa thèse était que laïques ou « faussement » musulmans, les gouvernements du Moyen Orient n’étaient debout que parce qu’ils étaient soutenus par l'Occident. Si le tireur de ficelles occidental coupait les fils, les marionnettes – c’est-à-dire les gouvernements du Moyen-Orient – tomberaient rapidement. Les attentats devaient servir à convaincre les occidentaux que s’occuper du Moyen Orient n'était pas une chose salutaire, en épouvantant l’opinion publique et en exerçant une pression sur les gouvernements qui les amènerait à s’abstenir de toute intervention dans les pays arabes.

    Lire la suite

  • Fabrice Hadjadj : «Il faut prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour»

    IMPRIMER

    Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

    fabrice-hadjadj_article.jpg« Nous avions perdu la guerre. Je ne parle pas d’une absence de succès. Au contraire, nous avions pris l’habitude de nous endormir dans le confort et les succès, jusqu’à ce qu’une maladie, un accident, un fait divers, un mal sans lutte ni ennemi, nous emportent comme un ordinateur plante, dans une insignifiance en deçà de l’absurde.

    Nous nous étions ramollis, nous avions perdu toute virilité, réduits à l’état d’enfants gâtés piquant leur crise, de pantins soucieux de leur cardio-training, de bisounours consommateurs de porno. Nous voulions non pas la paix qu’on fait, mais celle qu’on nous fiche, peu importe à quel prix de dévastations, de « dégâts collatéraux ». Mais «la paix est œuvre de justice », dit Isaïe, et il est normal, quand on refuse ce combat pour la justice, que notre paix apparente nous saute à la figure. Et voilà que flâner dans la rue ne va plus de soi, comme pour des promeneurs blasés. La guerre nous a regagnés. C’est déjà quelque chose dans l’ordre de l’éveil. Mais, cette guerre, la gagnerons-nous ? Combattrons-nous le « bon combat», selon le mot de saint Paul ?

    C’est la figure de l’amour qui domine dans la vie chrétienne, celle du frère, du fils, de celui qui dialogue, de celui qui compatit. Mais nous ne pouvons plus oublier celle du guerrier. Guerrier dont les armes sont d’abord spirituelles, mais guerrier quand même. Certes, contrairement à ce que croit un certain darwinisme, la vie est communion avant d’être combat, don avant d’être lutte. Mais parce que cette vie est blessée dès l’origine, sans cesse attaquée par le Malin, il faut lutter pour le don, combattre pour la communion, prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour.

    Si nous ne retrouvons pas cette virilité guerrière, celle qui faisait chanter à saint Bernard la « louange de la nouvelle milice », nous aurons perdu contre l’islamisme aussi bien spirituellement que matériellement. Beaucoup de jeunes, en effet, se tournent vers l’islam parce que le christianisme que nous proposons ne contient plus d’héroïcité ni de chevalerie (alors que Tolkien est avec nous), mais se réduit à de gentils conseils de civisme et de communication non-violente.

    Quel est le vrai terrain de cette guerre ? Certains voudraient nous faire croire que ce qui fait la force des terroristes du vendredi13 dernier, c’est qu’ils ont été entraînés, formés dans des camps de Daech, de sorte que le combat serait encore celui de la puissance techno-capitaliste fabriquant un armement plus lourd. En quoi un jeune type bloqué aux portillons de sécurité, et qui se fait sauter avec des explosifs rudimentaires, est-il un soldat expérimenté ? Nous savons – et l’expérience récente d’Israël l’a prouvé – que n’importe qui peut s’improviser tueur du moment qu’il est possédé par une résolution suicidaire. Ce qui fait sa force de destruction, prête à exploser n’importe quand, n’importe où, ce n’est pas son habileté militaire, c’est son assurance morale.

    Qu’avons-nous à opposer pour empêcher la contagion? Nos «valeurs» peuvent lever des armées de consommateurs, pas de combattants. Aussi est-ce là que se situe le combat élémentaire – à la hauteur d’une foi qui sait affirmer un vrai martyre – contre la parodie diabolique du martyre qu’est l’attentat-suicide.

    Le communiqué de Daech revendiquant l’« attaque bénie » parle de Paris comme de la capitale « qui porte la bannière de la croix en Europe ». On aimerait qu’il dise la vérité. La guerre est ici : dans le courage de porter une espérance assez forte pour que nous puissions donner nos vies et donner la vie. 

    Fabrice Hadjadj »

    Ref. Fabrice Hadjadj : «Il faut prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour»

    JPSC