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Politique - Page 485

  • A propos de ce qui se passe en Pologne

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    Du Père Dariusz Kowalczyk SJ, cet article paru dans le journal Idziemy du 14 février 2016 et traduit par les soins d'une amie :

    "Que se passe t'il en Pologne ?" – tel est le titre d'un texte inséré dans le périodique en ligne, écrit par Henryk Woźniakowski, directeur de la maison d'édition "Znak", et en privé, frère de Róża Thun, député européen du PO (Plateforme Civique). L'auteur y explique au lecteur non-polonais, qu'à cause de divers événements internes et externes, les Polonais se sont énervés et ont élu comme président, de manière tout à fait inattendue, un inconnu, Andrzej Duda ; ensuite, lors des élections parlementaires, ils ont donné la victoire au parti PiS (Droit et Justice). Mais - selon l'auteur - ce parti victorieux a abandonné les promesses sociales et s'est concentré sur le renforcement de son pouvoir. L'ordre constitutionnel est détruit, et les médias se sont retrouvés sous le contrôle du gouvernement. Quant à la police, elle pourra surveiller encore plus les simples citoyens. Dans ce paysage apocalyptique de destruction de la Pologne par le PiS, une lueur d'espoir a cependant jailli – se réjouit le directeur de "Znak". C'est un mouvement social : le Comité de Défense de la Démocratie (KOD). A la fin de l'article, Woźniakowski assure assez mystérieusement : "Jusqu'à présent, les évêques catholiques ont décidé de ne pas faire de déclaration publique à ce sujet". Il assure ensuite, pour conclure, que les Polonais sont prêts à défendre les "acquis européens".

    Le problème ne consiste pas dans le fait que Woźniakowski possède un tel point de vue, même si - à mon avis - ce qu'il a écrit ne correspond pas à la réalité et fait du tort à la Pologne. Le problème réside dans le fait que son texte a été publié dans "Europe Infos", qui est l'organe de la Commission des Conférences Episcopales de l'Union européenne (COMECE) et celui du Bureau Jésuite Européen (OCIPE/JESC). Le lecteur peut donc penser que le texte exprime la position des évêques européens, y compris les évêques polonais. Face à ce genre de manipulation, l'épiscopat polonais se devait de réagir. Dans la lettre du secrétaire de la KEP (Conférence Episcopale de Pologne) au Secrétaire de la COMECE on peut notamment lire : "La publication de cet article dans Europe Infos, représentant les Conférences Episcopales d'Europe, est une réaction qui s'ingère dans les affaires intérieures de la Pologne. [...] nous voudrions vous prier avec affabilité de bien vouloir retirer ce texte non-objectif du site officiel d'Europe Infos et également de publier des textes, concernant en particulier des questions telles que celles-ci, avec une plus grande prudence.

    Des paroles fortes, mais combien nécessaires. Jusqu'à présent, le PO, le Parti Moderne et le KOD s'étaient limité à utiliser leurs contacts politiques et médiatiques en Occident pour représenter la Pologne gouvernée par le PiS sous les couleurs les plus sombres, et même de suggérer que la Pologne est menacée de fascisme. Ils répandent maintenant leurs histoires trompeuses en utilisant également les institutions de l'Église catholique. Habitant dans une maison religieuse internationale à Rome, je sais par expérience combien il est facile de façonner la réflexion, parmi les non-Polonais, au sujet de la Pologne et des affaires polonaises. Par exemple, six mois après la catastrophe de Smolensk, un confrère du Mexique a déclaré que les pilotes polonais avaient, par quatre fois, tentés d'atterrir de force, et se sont écrasés la quatrième fois. Car c'est une telle information qu'avait transmis la presse italienne immédiatement après l'accident et elle était restée dans la mémoire de mon confrère. Généralement, les affaires polonaises ne soulèvent pas beaucoup d'intérêt en Occident. La plupart des gens se sont bornés à "connaître" les noms de Lech Walesa et de Jean-Paul II ; ils ont entendu parler du footballeur Lewandowski et de la joueuse de tennis Radwanska. Et pas grand-chose de plus. Il est d'autant plus facile de les convaincre, grâce à un titre criard, que des choses horribles se passent en Pologne. Placer l'Eglise dans cette propagande noire indique que l'hystérie des "défenseurs de la démocratie" a atteint le sommet, ou plutôt le fond.

    Comme nous l'avons déjà indiqué, le secrétaire de la Conférence épiscopale polonaise a demandé qu'"Europe Infos" retire de son site le texte de Woźniakowski. Au moment où je termine ce feuilleton (14/2/2016), le texte s'y trouve toujours... (il a été retiré depuis lors mais il figure ICI; ndbelgicatho) Je ne connais pas les personnes qui dirigent "Europe Infos", mais je ne serais pas surpris qu'il s'y trouve des personnes plus proches de la manière de voir du libéral de gauche Guy Verhofstadt, connu pour ses attaques envers le gouvernement actuel en Pologne, que de la position de l'épiscopat polonais. Peut-être aussi les institutions catholiques auprès de l'UE ont-elles besoin d'un bon changement.

    Père Dariusz Kowalczyk SJ - paru dans le journal Idziemy du 14 février 2016

  • Refuser ce qui nous façonne et nous limite, c'est haïr le monde et se haïr soi-même

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    Anne-Laure Debaecker interviewe Chantal Delsol sur le site de Valeurs Actuelles

    Chantal Delsol : “Récuser les limites de l’homme nous inscrit dans le sillon des totalitarismes”

    Dans son dernier livre ('La haine du monde'), la philosophe Chantal Delsol dénonce le “tout est possible” des idéologues de l’émancipation et des populistes.

    En écho à son titre, vous déclarez dans votre nouvel ouvrage que « le refus du monde va s’écrire en haine de soi » pour nombre de nos contemporains. Comment expliquer ce phénomène ?

    Il s’agit de l’homme moderne qui veut re-naturer l’humanité. Le communisme voulait supprimer la nécessité d’un gouvernement et donc la politique, les questions métaphysiques et donc la religion… et façonner ainsi un humain tel que nous ne l’avons jamais connu. Je pense que nous avons aujourd’hui un programme démiurgique analogue avec la volonté d’égalisation, l’ardeur à supprimer les différences, la récusation des questions existentielles, le défi lancé à la mort avec le posthumanisme, enfin le refus de la finitude et de l’imperfection avec cette idée que tout dans le passé était mauvais. Nous entrons dans une ère où rien ne serait plus jamais comme avant — ce que pensait le communisme avec cette idée qu’avant, ce n’était que la pré-histoire, et que la société communiste, enfin, entrait dans l’histoire.

    Ce refus de tout ce qui nous façonne est une haine du monde, de la condition humaine, parce qu’elle est médiocre et tragique. Et finalement, c’est une haine de soi : l’homme moderne ne s’accepte pas tel qu’il est, il ne s’aime que renaturé…

    Vous évoquez une “idéologie émancipatrice” qui sévit dans notre monde postmoderne. De quoi s’agit-il ?

    C’est la suite de l’amélioration historique judéo-chrétienne, mais pervertie parce que radicalisée. Notre culture est la seule à promouvoir dans l’histoire une amélioration menée par l’homme lui-même : le temps est fléché, l’homme s’émancipe… Le Moyen Âge invente la démocratie et commence à émanciper les femmes. L’esclavage existe partout dans le monde, chez nous aussi, mais nous en inventons l’abolition. Avec les Lumières au XVIIIe siècle, la religion transcendante est rejetée et le processus historique d’émancipation, privé de ses limites, devient l’idéologie du Progrès et va se transformer en démiurgie. Il s’agit non plus seulement d’améliorer notre monde avec détermination et circonspection, mais de re-naturer l’homme. C’est 1793. C’est le totalitarisme communiste. C’est encore aujourd’hui, mais avec des moyens différents, puisque nous avons remplacé la terreur par la dérision. On ne cherche plus à détruire le questionnement religieux en emprisonnant les croyants, mais en ridiculisant les dieux. C’est moins coûteux et plus efficace.

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  • Vivrions-nous la fin d'un monde ?

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    C'est ce que plusieurs auteurs pensent comme le résume cet article paru sur le site cyceon.com :

    Pour les auteurs français, c’est la fin d’un monde

    La civilisation occidentale, « judéo-chrétienne » serait « finie, morte. » C’est ce qu’affirme un nombre croissant d’auteurs, au premier rang desquels des chercheurs et philosophes français. En catalyseur des évènements qui ont si durement frappé Paris en novembre 2015, se répandrait une « révolution » dont l’ « islamisme » serait la doctrine et le « terrorisme » la tactique. A « l'Occident (qui) a tué 4 millions de musulmans depuis la première guerre du Golfe, » répondent « de jeunes soldats prêts à mourir, » explique Michel Onfray. « Nous vivons la fin de la fin de l’Histoire, » affirme Alain Finkielkraut selon qui « l’Occident n’a (toutefois) pas enfanté l’islamisme. »

    Le terrorisme n’est pas l’expression d’un « nihilisme » mais l’offensive d’un « projet (révolutionnaire) profondément séduisant, » écrit Scott Atran. « Nos faiblesses les galvanisent, (…) nous avons abandonné le champ des valeurs, » estime Thibault de Montbrial qui plaide pour la réaffirmation de l’identité française. Pour nombre d’auteurs, la réaction militaire de l’Occident et sa perte de transcendance à travers sa réduction au simple consumérisme l’ont condamné. Dépourvu ainsi de spiritualité, l’Occident serait un panier de consommateurs mûrs prêts à tomber, sans combattre, devant la menace. La fin de l’Histoire en annonce pourtant une nouvelle, et si le réalisme manque encore, l’annonce du chaos précède parfois le sursaut.

  • La France n’a plus d’ambassadeur au Vatican depuis un an…

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    Le site du journal « La Croix » nous le rappelle opportunément :

    4353912_3_979f_francois-hollande-et-le-pape-francois-lors-de-l_97d4217cb7392b1fea0b55773389091b.jpg« Le poste d’ambassadeur de France près le Saint-Siège demeure vacant depuis le départ de Bruno Joubert, le 28 février 2015, sans perspective claire de solution.

    Les visites se succèdent Villa Bonaparte, siège de l’ambassade de France près le Saint-Siège. Les télégrammes partent. L’institut culturel, le Centre Saint-Louis, tourne à plein régime. Le numéro deux du poste n’a plus de congés. Un nouveau conseiller ecclésiastique a pris ses fonctions à l’été 2015. Mais il manque toujours le numéro un. Depuis le 28 février 2015, jour du départ du dernier ambassadeur près le Saint-Siège, Bruno Joubert, aucun successeur n’a été nommé.

    Les candidats n’ont jamais manqué – ni les rivalités – pour ce poste convoité. Mais après la proposition de l’Élysée, validée en conseil des ministres le 5 janvier 2015, de nommer Laurent Stefanini, actuel chef du protocole connu pour sa fine connaissance de l’Église, l’agrément du Saint-Siège n’est jamais arrivé.

    L’homosexualité du candidat apparaissant dans la presse comme un enjeu de sa nomination, cet agrément s’est trouvé de fait politiquement instrumentalisé. Paris a alors répété, en public, qu’il s’agissait du « choix de la France » et si le Vatican le rejetait, il lui revenait de « l’assumer ». Un ton qui n’était pas de nature à dédramatiser la décision.

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  • Euthanasie en Belgique : de nouvelles propositions de lois pour repousser les balises

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    Un "flood" d' sur twitter :

    Belgique : trois nouvelles propositions de loi relatives à l'euthanasie déposées ce mercredi. Pour aller toujours plus loin.

    1. Plus de limite pour la déclaration anticipée d'euthanasie. Pour bétonner la volonté d'euthanasie.

    2. Forcer tous les établissements à accepter l'euthanasie. Ils appellent ça "garantir la clause de conscience".
     
    3. Imposer au médecin, même s'il refuse l'euthanasie, une obligation de résultat. Avec délai à la clé.
     
    Le "respect" du patient, pour les promoteurs de l'euthanasie, c'est finalement s'assurer par tous les moyens qu'il soit bien mort. On est presque tenté de croire qu'ils ont "oublié" d'ajouter une proposition de loi pour l'euthanasie des déments. Ça viendra. Bref, plus des questions surgissent sur les "balises" prévues par la loi sur l'euthanasie, plus on veut les repousser. Formidable. Ils ne reculeront devant rien dans leur perversion de la médecine.
  • Sur RTL : un reportage scandaleux sur la gestation pour autrui

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    Lu sur le site de France Catholique :

    Luxembourg - Gestation pour autrui – Le scandaleux reportage de RTL du 24 février 2016

    (http://tele.rtl.lu/emissiounen/top-...) (à partir de la minute 2:20)

    Le reportage met en scène deux duos d’hommes ayant chacun été faire aux Etats-Unis des enfants par GPA, ainsi que la mère porteuse américaine, tous très satisfaits et n’y voyant absolument aucun problème, sinon des difficultés administratives et de confort pour l’obtention des congés parentaux. Le reportage comporte l’interview de deux ministres du gouvernement luxembourgeois (Justice et Travail) et du chef de service de PMA du centre hospitalier de Luxembourg, qui eux non plus ne voient rien à redire de substantiel au comportement de ces duos d’hommes.

    A aucun moment le reportage ne mentionne que la gestation pour autrui, même qualifiée prétendument d’« éthique », viole le principe de l’indisponibilité du corps humain (on ne loue pas son utérus) et l’interdiction des contrats sur la personne humaine (on ne cède pas un enfant), qu’elle constitue donc une marchandisation du corps de la femme et une chosification de l’enfant, qu’elle est d’ailleurs formellement condamnée par le Parlement européen qui en a demandé en décembre 2015 l’abolition internationale.

    A aucun moment le reportage n’évoque les troubles existentiels, identitaires et de filiation qu’auront à affronter les enfants conçus selon cette technique, alors pourtant qu’il est bien connu que l’abandon est un traumatisme grave pour tout enfant et que même les orphelins adoptés dans des conditions normales peuvent souffrir toute leur vie de la perte de leurs vrais parents.

    A aucun moment enfin le reportage n’ouvre à la contradiction et ne donne la parole aux organisations et associations qui se sont élevées contre la GPA, dans la procédure législative 6568 actuellement en cours devant la Chambre des Députés.

    Ce reportage d’une rare partialité n’est autre, en définitive, qu’un exercice de désinformation du public sur les réels et graves enjeux de la GPA. Il se situe, en cela, en-dessous de tous les standards de la déontologie journalistique.

    L’Initiative luxembourgeoise Schutz fir d’Kand - Défense de l’enfant proteste formellement auprès de RTL, ainsi qu’auprès des Ministres du Travail et de la Justice, qui n’ont eu lors de ce reportage aucune parole forte et claire contre la GPA, alors même que le projet de loi 6568 actuellement en débat prévoit la nullité d’ordre public des conventions de GPA.

    L’Initiative SFK répète que cette nullité est indispensable dans l’intérêt des enfants et donc de l’ensemble de la société, et que le Luxembourg doit s’engager activement dans la prohibition internationale de la GPA, ainsi que dans la pénalisation efficace de tous ses acteurs (commanditaires, intermédiaires, cliniques etc…).

    Le Luxembourg prêtera-t-il la main à ce (lucratif) commerce de l’humain ? Pire même, le pratiquera-t-il sur son sol ?

    L’Initiative SFK appelle l’ensemble des acteurs au Luxembourg, en particulier les membres de la Chambre des Députés, le Gouvernement, les partis politiques et la société civile dans son ensemble, à refuser la GPA. Elle appelle le Gouvernement à la responsabilité et à un engagement sans faille dans la promotion et la conclusion d’accords internationaux permettant d’aboutir à la prohibition mondiale de la GPA.

    www.schutzfirdkand.lu / www.defensedelenfant.lu

    facebook : défense de l’enfant Luxembourg

  • Demain, une Europe autoritaire et ghettoïsée ?

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    De Roland Hureaux sur le site de Liberté Politique :

    Vers une Europe autoritaire et ghettoïsée
     
    La conjonction de vagues migratoires hors de contrôle, d'attentats terroristes de grande ampleur et d'une restriction des libertés ( loi sur les écoutes, état d'urgence) allant jusqu'à une réforme de la constitution qui inquiète même le Conseil de l'Europe, pourrait bien dessiner les traits de l'Europe vers laquelle nous allons : ghettoïsée, conflictuelle et autoritaire.
     
    Les tenants de la société multiculturelle pensent que la diversité des communautés allogènes implantées dans les pays européens constituera un enrichissement pour le pays d'accueil par la multiplication d’échanges et le croisement des cultures qu'elle suscitera, pouvant aller jusqu'au métissage. Cela est vrai, au moins en partie, quand les dites communautés ne sont qu'une petite minorité, trop réduite pour rester dans l'entre-soi et pour apparaître comme une menace. Chacun de ses membres a de fortes chances de rencontrer, à l’école, sur les stades ou au travail des autochtones et de s'assimiler à leur mode de vie. Les autochtones ne sentant pas leur primauté remis en cause, se montrent accueillants et ouverts aux échanges. Il n'en est plus de même quand les dites communautés se font nombreuses. Les nationaux ont moins envie d'échanger. Les immigrés ou fils d'immigrés ont moins de chances de les rencontrer notamment dans des classes devenues monocolores. En France, la reprise de la fécondité immigrée depuis quinze ans laquelle s'était jusque là plus ou oins normalisée, est un marqueur de la communautarisation, de pair avec la préférence des mâles pour des femmes qu'ils font venir du pays, plus dociles que leurs voisines de palier. Au terme : une société d'apartheid telle que l'Allemagne en montre l'exemple depuis longtemps: à Berlin il n'y a pas d'Allemands dans les quartiers turcs et très peu de Turcs dans les quartiers allemands. Plus les populations immigrées seront importantes, plus la séparation sera grande. 

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  • Inscrire la laïcité dans la constitution belge : pour quoi faire ?

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    Lu dans « La Libre » de ce jour :

    blog -laicite-deesse.jpg« Ce jeudi, au micro de Bel RTL, Elio Di Rupo est enfin sorti du silence qu’il s’était imposé depuis trois mois au sujet de la laïcité - un débat qui divise fortement les rangs du Parti socialiste. En cinquante secondes chrono, le Montois a dessiné une position de synthèse. Il a suggéré d’inscrire la neutralité de l’Etat dans la Constitution. Il a proposé d’interdire le port de signes religieux pour les fonctionnaires en contact avec le public. Enfin, il a appelé à renforcer la lutte contre "les discriminations terribles que subissent des personnes parce qu’elles ont la peau noire ou parce qu’elles viennent du Maghreb".

    Les propos d’Elio Di Rupo laissent des zones d’ombre, des points à clarifier. Jamais, toutefois, le leader des socialistes francophones ne s’était exprimé de façon aussi explicite. Jamais, non plus, il n’avait jusqu’ici porté le débat sur le terrain constitutionnel. Là réside sans doute la principale innovation du compromis interne qui s’est dégagé au PS.

    Joint par "La Libre", Elio Di Rupo précise que son parti entend, dès cette législature, porter le débat à la Chambre, avec l’espoir de rassembler une majorité alternative pour modifier la Constitution. "On a des contacts avec les uns et les autres pour voir si une majorité laïque peut se dégager", assure le président du PS. La tâche ne sera pas aisée : une réforme constitutionnelle impose un vote aux deux tiers. "La N-VA n’en veut pas, le CD&V non plus, et la probabilité que le CDH soit pour le reste assez faible" , anticipe Elio Di Rupo. Lequel entend néanmoins tenter sa chance. "Nous, au PS, on est prêts à avancer."

    Neutralité ou laïcité : pas d’exclusive

    En radio, Di Rupo a parlé de neutralité, et non de laïcité. Mais rien n’est encore figé, explique-t-il. "Pour l’instant, le mot laïcité se trouve dans nos textes de travail. On n’exclut pas du tout d’inscrire ce mot-là dans la Constitution ou son préambule."

    S’agissant des signes religieux dans la fonction publique, la position du PS reste à peaufiner. "Ce que j’ai expliqué à la radio, c’est un minimum, indique Elio Di Rupo. Il n’est pas impossible que la position finale soit un peu plus restrictive." L’accord en passe d’aboutir au sein du PS s’articulerait autour de deux notions : "imperium" et "front office". En français, les signes convictionnels seraient prohibés pour deux catégories d’agents : ceux exerçant une fonction d’autorité (policiers, magistrats…) et ceux en contact direct avec la population (au guichet, notamment).

    Laurette Onkelinx désavouée ?

    Le PS serait par ailleurs sur le point de se prononcer en faveur de l’interdiction, dans les écoles, du port du voile pour les filles de moins de 16 ans. Mais la clarification soulèverait aussitôt une question : cela implique-t-il d’autoriser, partout, le voile pour les écolières de plus de 16 ans ? Certains socialistes l’affirment. Ils y voient l’un des points d’équilibre du compromis. Ce serait une fameuse évolution : dans plus de 90 % des écoles, le voile est actuellement interdit par des règlements d’ordre intérieur. Une situation qu’Elio Di Rupo n’entend pas bouleverser. "Notre intention est de laisser l’autonomie à chacun des établissements scolaires", précise-t-il à "La Libre".

    Laurette Onkelinx, cheffe du groupe PS à la Chambre, sort-elle affaiblie ou renforcée de cette nouvelle donne ? Les avis divergent. Ces dernières semaines, lors des tractations entre dirigeants du parti, la Bruxelloise militait pour une position nettement plus dure - l’interdiction totale des signes religieux dans la fonction publique. Elle n’a pas obtenu gain de cause. En revanche, c’est elle qui a plaidé, la première, en décembre 2015, pour inscrire la notion de laïcité dans la Constitution. Sur cet aspect, le PS l’a suivie.

    Ref. Le PS veut une majorité alternative pour inscrire la laïcité dans la constitution

    La notion même de laïcité (le mot dérive de laïc, non clerc, qui est d’origine ecclésiale) n’est pas univoque, ni en termes de sociologie, ni en termes de droit positif. La question se pose alors de savoir si une notion aussi imprécise, voire confuse, présente une vraie utilité opérationnelle pour les sciences humaines.

    JPSC

  • Rome : le « pacs italien » approuvé par le Sénat

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    De Solen De Luca sur le site du quotidien « La Croix »

    « Le gouvernement de Matteo Renzi a engagé jeudi 25 février sa responsabilité sur une nouvelle formule de la loi sur les unions civiles, notamment pour les couples homosexuels.

    D’un côté, le peuple du Family Day qui avait inondé le Circo Massimo, le 30 janvier, pour demander à Matteo Renzi de mettre un terme au débat au Parlement. De l’autre, les militants homosexuels qui avaient espéré dans le mariage égalitaire. Au milieu, une loi qui a été approuvée jeudi 25 février au Sénat italien, avant l’examen à la Chambre des députés. Si elle passe, elle reconnaîtra les unions civiles entre personnes de même sexe et entre couples hétérosexuels non mariés.

    Retrait de l’amendement sur l’adoption

    Le Parti démocrate de Matteo Renzi, président du Conseil, avait d’abord cherché le soutien du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, à la tête de l’opposition, mais cette étrange alliance avait échoué la semaine passée. Il a dès lors tenté une solution contentant une autre majorité, dont des élus catholiques opposés à cette mesure et le Nouveau Centre droit, ancien parti de Silvio Berlusconi, dirigé par le ministre de l’intérieur, Angelino Alfano. Dans cet objectif, il a retiré un amendement visant à permettre à un homosexuel d’adopter l’enfant biologique de son propre partenaire et qui établissait l’obligation de fidélité au sein du couple.

    > Relire: L’Italie à l’heure du Pacs

    Le 25 février, au Sénat, le gouvernement a posé la question de confiance, au risque, en cas de rejet du texte, de devoir démissionner. Il espérait toutefois l’emporter avec une majorité confortable.

    Si elle est adoptée, la loi introduira une série de nouveautés : l’inscription au registre de l’état civil de l’union entre personnes de même sexe, mais aussi le fait d’établir que le couple a l’obligation de se prêter une assistance morale et matérielle et de vivre ensemble. Il peut partager un nom, établir une communauté de biens, obtenir une pension de réversion…

    Un texte qui ne va pas assez loin pour certaines associations

    Par ailleurs, le texte ne ferme pas la porte, comme le réclamaient nombre de centristes, aux demandes d’adoption déposées au cas par cas, déjà récemment validées par certains tribunaux au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant à une « continuité affective ».

    Les réactions des associations homosexuelles sont contrastées. Certains se disent profondément déçus par un texte qui ne va pas assez loin : « Nous n’avons pas attendu trente ans pour ça », ont dénoncé dans un communiqué conjoint jeudi une trentaine d’associations de défense des homosexuels. D’autres espèrent que, comme en France, la reconnaissance de cette sorte de pacs ouvrira la voie au mariage égalitaire. »

    Ref. Rome : le « pacs italien » approuvé par le Sénat

    JPSC

  • Nigeria : de 9.000 à 11.500 chrétiens tués

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    AFRIQUE/NIGERIA - Nouveau rapport sur le drame des chrétiens nigérians (agence Fides)

    Abuja – De 9.000 à 11.500 chrétiens tués – selon une estimation prudente – alors que, depuis 2000, au moins 1,3 millions d’autres ont dû évacuer leurs domiciles, sachant que 13.000 églises ont été détruites ou contraintes à fermer leurs portes. Par ailleurs, des milliers d’activités économiques, de propriétés et de maisons appartenant à des chrétiens ont été détruites. Tel est le bilan des violences desquelles sont victimes les chrétiens dans le nord du Nigeria et dans ce qu’il est convenu d’appeler la Middle Belt, selon le rapport de l’ONG Open Doors intitulé « Crushed but not Defeated » parvenu à l’Agence Fides.

    A cause des violences, affirme le rapport, dans certaines zones du nord du Nigeria, « la présence chrétienne a été virtuellement effacée ou diminuée de manière notable, alors que dans d’autres zones, le nombre de fidèles dans les églises s’est accru suite au flux de chrétiens fuyant les violences, renforcé par la conversion au Christianisme d’un certain nombre de musulmans ».« En sus, la cohésion sociale entre musulmans et chrétiens a été mise en danger. La confiance réciproque a substantiellement disparu. Chrétiens et musulmans sont devenus des groupes toujours plus séparés et distincts, regroupés dans des périphéries, des quartiers ou des zones rurales spécifiques » indique le rapport.

    Le document montre que, si l’ethnie, le conflit politique et la lutte pour l’exploitation des ressources constituent des sources connues de violence au nord du Nigeria, les causes de la violence envers les chrétiens dans cette zone semblent en revanche multiples. Peuvent en faire partie des motivations religieuses, économiques et sociales mêlées. Les éléments de la violence ciblée contre les chrétiens au nord du Nigeria sont liés par un dénominateur religieux commun : la nécessité de défendre les intérêts des musulmans du nord, leur identité et la position de l’islam.« Non seulement l’islam radical, dont Boko Haram constitue l’exemple le plus connu, mais aussi des éleveurs musulmans d’ethnie Hausa-Fulani et l’élite musulmane politique et religieuse du nord du pays sont les acteurs principaux de la violence visant à frapper la minorité chrétienne » souligne encore le rapport.

    Malgré cela, il existe encore une vaste présence chrétienne dans le nord du Nigeria, qui dispose d’un potentiel d’unité et de résistance. Cependant, l’Eglise de cette région devra chercher à ne pas s’enfermer sur elle-même et à ne pas se désengager de la société. Elle devrait même faire l’inverse, stimulée par son élan chrétien à s’impliquer dans la société et à œuvrer pour la justice, la paix et la réconciliation en partageant ses propres ressources pour le bien de tous.Pour ce faire, l’aide de la communauté internationale sera nécessaire afin que l’Eglise puisse travailler au renouvellement et à la transformation de la communauté chrétienne et de la société nigériane du nord du pays en général.

  • Ce qu'est devenue l'Europe unifiée : une Europe de chiffres sans âme

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    De Ewald Pironet sur le site du Vif.be, ce diagnostic lucide sur ce qu'est devenue l'Europe :

    ... ce qu'est devenue l'Europe unifiée : un projet économique. L'Europe tourne autour de frontières ouvertes, d'efforts d'assainissement, de normes budgétaires, etc. Contrairement à ce qu'espérait Umberto Eco, l'Europe ne tourne pas du tout autour de Dante, de Shakespeare, de Balzac et de toutes ces personnalités culturelles qui ont contribué à l'identité européenne. Nous vivons dans une Europe de chiffres sans âme où les lettres dansantes n'ont pas leur place.

    Et quand on regarde le ramassis de chiffres européens, on doit bien en conclure que l'UE ne va pas bien du tout. La semaine dernière, l'OCDE a présenté ses prévisions de croissance. Cette année, l'économie américaine progressera de 2%, l'année prochaine de 2,2%. Pour le Royaume-Uni, les perspectives sont analogues : plus 2,1% en 2016 et 2% l'année prochaine. En comparaison, les résultats de la zone euro sont médiocres : cette année on attend 1,4% de croissance, pour l'année prochaine, on compte sur 1,7%. L'OCDE n'a pas publié de prévisions de croissance, mais d'après le Bureau du Plan, l'économie belge ne progressera que de 1,2% cette année. Ce n'est pas fameux. Catherine Mann, l'économiste principale de l'OCDE en a conclu que les politiques européens devaient passer à l'action d'urgence pour sortir leur économie de l'impasse. On pourrait y ajouter : et pour lancer la foi en le projet européen.

    Trop vite élargie?

    Mann, qui n'est pas tendre pour l'Europe, estime que "les ambitions de croissance doivent être suivies d'actions". Elle a souligné que la Banque centrale faisait tout son possible pour stimuler l'économie, mais qu'elle ne peut faire le boulot toute seule. Elle s'est étonnée qu'en Europe, on ne pense qu'à économiser d'autant plus que les états peuvent emprunter à des tarifs extrêmement avantageux. Plusieurs économistes tels que Paul De Grauwe (KU Leuven et London School of Economics) le disent depuis longtemps, mais maintenant l'OCDE le dit tout haut.

    Une UE qui réussit mieux est indispensable pour en refaire un projet enthousiasmant, mais ne suffit pas. L'Europe devra également obtenir de meilleurs résultats en termes de lutte contre la pauvreté, d'accueil des réfugiés, d'amélioration de l'enseignement, etc. Et il faut que les choix opérés par l'Europe soient plus clairs. Au plus fort de la crise de l'euro, le président de la Banque centrale de l'époque, Jean-Claude Trichet, a eu des propos encore valables aujourd'hui : "Le présent exige de l'action, l'avenir exige de la vision." L'action est très molle, et il n'y a pas de trace de vision.

    Reste à voir si on peut développer cette vision avec autant de pays affiliés au club. L'Union européenne n'a-t-elle pas été élargie trop rapidement ? Feu le commissaire européen Karel Van Miert était déjà de cet avis il y a dix ans. Il avait même évoqué un imperial overstretch : l'Europe n'est pas à la hauteur de sa taille. Les grands désaccords sur la crise des réfugiés le prouvent tous les jours. On ignore comment l'UE va s'en sortir, mais il est clair que ce ne sera pas facile. Comme le disait le regretté Umberto Eco, "il existe une solution simple pour chaque problème compliqué, mais ce n'est pas la bonne".

  • Le Secrétaire Général de l'ONU ajoute l'avortement aux objectifs humanitaires

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    ONU : LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AJOUTE L’AVORTEMENT AUX OBJECTIFS HUMANITAIRES

    Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, veut « ajouter de nouveaux objectifs pour inclure l’avortement et les droits des LGBT au plan de développement des Nations Unies ». Ces deux mesures permettraient selon lui d’« atteindre les objectifs humanitaires compris dans le nouveau programme de développement durable ». Il a pour cela publié un rapport intitulé : « Une humanité unique, une responsabilité partagée », qui servira de base de discussions entre les gouvernements lors du Sommet Humanitaire Mondial à Istanbul qui aura lieu en mai 2016.

    Dans ce rapport, il « insiste pour que la ‘priorité’ soit donnée afin ‘d’assurer aux femmes et aux adolescents des services complets de santé sexuelle et reproductive, sans discrimination’ », une expression qui est « comprise par le personnel de Ban Ki-Moon et certains Etats membres de l’ONU comme incluant l’avortement [1] ».

    Le programme de développement durable, « soigneusement négocié » par les gouvernements pendant trois ans et adopté par l’Assemblée général en septembre 2015, a déjà suscité la polémique concernant l’avortement (cf. ONU : L'avortement ne fait plus partie des objectifs de développement durable, Le programme de développement durable de l’ONU ne satisfait pas les partisans de l’avortement).

    L’« étape d’Istanbul » peut donner à Ban Ki-Moon « un moyen d’obtenir le consentement tacite général envers son approche des objectifs de développement durable dans un contexte où les nations qui résistent à l’avortement et aux droits des LGBT seront mises dans une situation désavantageuse »,analyse le C-Fam[2]. Ce sommet, convoqué par le Secrétaire général, est « entièrement contrôlé par son personnel » et ne fera pas l’objet de négociations « ni avant, ni pendant ».

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    [1] « La santé reproductive dans les nouveaux objectives onusiens renvoie à un accord historique de l’ONU de 1994 sur la population et le développement qui a expressément rejeté un droit à l’avortement en toutes circonstances, et ne permet l’avortement dans les programmes de l’ONU que là où il est légal ».

    [2] Center for Family and humain rights.

    Sources: C-Fam (20/02/2016)