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Politique - Page 484

  • Comprendre la tragédie syrienne loin des raccourcis médiatiques

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    De Jean-Claude Guillebaud sur teleobs.nouvelobs.com :

    Et si l'on tentait de comprendre la tragédie syrienne sans raccourcis médiatiques, avant de prétendre être capable de l'expliquer ?

    Il ne faut jamais désespérer. Périodiquement, un retour du (grand) journalisme vient congédier la sottise des "simplificateurs médiatiques". Ces dernières semaines, chacune à sa façon, deux consœurs ont magnifiquement honoré notre métier. Le 18 février, sur France 2, Samah Soula accueillait dans son magazine de géopolitique, "Un œil sur la planète", une reprise minutieuse des cinq dernières années de la tragédie syrienne. Signés Frédéric Crotta, les reportages diffusés allaient bien au-delà d'une "reprise". Certains d'entre eux étaient même stupéfiants tant ils venaient corriger l'interprétation de la crise syrienne mille fois psalmodiée, sans plus d'examen, par le "médiatique".

    Pour la première fois, on découvrait que l'opposition syrienne était éparpillée en une bonne centaine de groupuscules djihadistes financés par les Saoudiens ou les Qataris, et tous plus barbares les uns que les autres. Mieux encore : ils participent d'une effrayante industrie du massacre. Pour chacun d'eux, il s'agit de filmer un de leurs "exploits" et d'en envoyer une copie MP4 au futur "sponsor".  Le chèque suivra…

    On découvrait aussi que, derrière les raccourcis médiatiques et le politiquement correct, se dissimulent des conjectures pas encore élucidées. On pense à l'attaque chimique du quartier de la Ghouta, dans la banlieue de Damas, le 21 août 2013. Personne n'est absolument certain que le régime soit "le" coupable. Selon certains témoins, il n'est pas impossible que ce doute, qui serait partagé par les services américains, ait pesé, le 31 août 2013, dans la décision de Barack Obama de lâcher in extremis François Hollande dans le projet de frappes de représailles.

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  • Les chrétiens de Turquie sous la menace

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    Lu sur cathobel.be (Benoît Lannoo) :

    La Turquie menacerait les chrétiens

    L’Union syriaque européenne (European Syriac Union – ESU) tire la sonnette d’alarme. Selon elle, les autorités turques menaceraient les villages situés au sud du pays.

    L’ESU est une organisation basée à Bruxelles qui a pour objectif la défense des intérêts des chrétiens assyriens, d’Irak, de et de , auprès des instances de l’Union européenne.

    Selon Rima Tüzün, porte-parole de l’Union syriaque européenne, le Parti de la justice et du développement (AKP) – au pouvoir à Ankara – et l’armée turque accroissent leurs pressions sur les villes et villages chrétiens situés entre la ville syrienne de Raqqa (fief de Daech) et la frontière syro-turque, mais aussi sur les rares chrétiens qui vivent encore ou à nouveau au sud-est de la Turquie elle-même.

    « La ville d’Idil par exemple – qui avant le génocide assyrien de 1915, était surtout peuplée de chrétiens – a été récemment bombardée par des F-16 turcs », explique la porte-parole. « Il est particulièrement alarmant que dans cette région, où certaines familles chrétiennes de la diaspora sont retournées depuis peu, les chrétiens se sentent de nouveau menacés. Le weekend dernier encore, des chrétiens assyriens ont été physiquement attaqués dans leurs maisons et dans leurs églises. »

    Dans ce contexte, estime Rima Tüzün, il est important de signaler que des leaders de l’AKP se servent de plus en plus souvent d’une rhétorique qui ressemble fort à celle du temps des massacres des chrétiens en 1915. Selon l’ESU, le Premier ministre turc Ahmet Davotuglu a ouvertement déclaré à Bingöl, une ville située dans la région où les Kurdes sont nombreux, « qu’ils collaborent avec les Russes comme des gangs arméniens ». Pour qui connaît un peu l’Histoire, on se souvient que des rumeurs populistes sur « des gangs arméniens collaborant avec les Russes » ont été l’élément déclencheur du génocide du siècle passé.

    Sur le front en Syrie, l’armée turque s’en prend également à la population civile dans les régions où vivent des minorités chrétiennes importantes. Ainsi, il y a quelques jours, au moment où les rebelles de l’Armée Syrienne Libre (ASL) défendaient la ville de Tel Abyad – qu’il contrôlent depuis l’été de 2012 – contre un assaut des extrémistes de Daech, les Turcs ont bombardé aveuglement la région. « Il faut absolument que les participants au prochain sommet de l’Union européenne avec la Turquie se rendent compte que ce pays Turquie ne respecte ni sa propre population chrétienne ni les chrétiens en Syrie », poursuit Rima Tüzün. « La Turquie n’est pas un état de droit à l’européenne et ne respecte pas le droit international », conclut Rima Tüzün.

  • La commission de contrôle de l'avortement est en panne depuis quatre ans

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    Belgique : Commission de contrôle de l'avortement en panne depuis 4 ans

    du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique

    Dans une question publiée le 28 décembre 2015 et restée sans réponse à ce jour, la députée Anne Dedry (Ecolo-Groen) s’inquiète de la persistance de l’absence de la commission d'évaluation de la loi du 3 avril 1990 relative à l'interruption de grossesse. Cela fait maintenant 4 ans que la Commission n’a pas été reconstituée, faute de candidats, semble-t-il. La députée s’inquiète des conséquences de cette panne de la Commission, induisant qu’aucun suivi des chiffres relatifs à l’avortement ne soit effectué en Belgique. Une proposition de loi du 13 novembre 2014 avait déjà souligné les dysfonctionnements du contrôle de l'avortement tout en faisant certaines suggestions.

    Consultant le rapport annuel relatif à la loi sur l’avortement des Pays-Bas, publié en octobre 2015,  Anne Dedry constate que 574 femmes résidant en Belgique se sont rendues aux Pays-Bas pour y subir un avortement. Cela pourrait s’expliquer par une législation néerlandaise beaucoup plus laxiste, puisque le délai légal d’avortement est de 22 semaines d’aménorrhée contre 14 en Belgique. Une bonne part des interruptions de grossesses tardives serait ainsi dirigée vers les cliniques néerlandaises.

    Source : lachambre.be

  • Gestation pour autrui (GPA): le Conseil de l’Europe va-t-il adopter une position forte en faveur de la dignité de l'Homme?

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    Communiqué de presse de la FAFCE*

    Gestation pour autrui (GPA): le Conseil de l’Europe va-t-il adopter une position forte en faveur de la dignité de l'Homme?

    Bruxelles, le 4 mars 2016

    Le 15 mars, la Commission des Questions sociales de la santé et du développement durable de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe va examiner un rapport préliminaire et probablement voter sur un projet de résolution et un projet de recommandation sur les Droits de l’homme et les questions éthiques relatives à la gestation pour autrui

    La Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) est très préoccupée par le risque de légitimer la pratique de la GPA, qui est une exploitation des femmes et des enfants.

    En Janvier, le Comité a décidé de ne pas examiner un conflit d’intérêt potentiel du rapporteur, le Dr. Petra de Sutter (Groupe socialiste, Belgique), qui est également le directeur du service de médecine reproductive à l’hôpital de Gand, où la GPA est pratiquée. De plus, le Dr. De Sutter a des liens publics avec une clinique indienne qui pratique la gestation pour autrui de façon commerciale.

    Les honorables collègues du Dr. De Sutter vont-ils continuer à négliger ces faits ? Comme nous l’avons déjà déclaré, ceci est une approche très surprenante dans une institution dont la mission est de soutenir les droits de l’Homme et l’état de droit.

    Plus encore, la FAFCE a fait état de plusieurs doutes au sujet de la transparence et de l’impartialité de la procédure dans son ensemble. Le dernier motif à ces doutes est le fait que ce rapport préliminaire sera examiné à huis clos. Ce sujet particulièrement sujet à controverse devrait faire l’objet d’un débat public et transparent. Il concerne la dignité de nombreuses femmes et nombreux enfants à travers le monde.

    Le président de la FAFCE, Antoine Renard, a déclaré : « Nous voyons maintenant un risque concret pour que le Conseil de l’Europe adopte un mauvais compromis : au lieu de promouvoir le Bien commun en travaillant à une interdiction internationale de la GPA, l’Assemblée parlementaire peut être tentée de choisir une solution de compromis sous l’influence forte d’intérêts idéologiques et financiers ». Cela contredirait également la position claire adoptée par le Parlement Européen, qui dit que « la GPA doit être interdite et traitée comme un sujet urgent dans les instruments relatifs aux Droits de l’homme ».

    La FAFCE, qui a un statut participatif au Conseil de l’Europe, a demandé aux membres de l’Assemblée parlementaire d’examiner en détail et avec le temps de réflexion nécessaire le sujet de la GPA, afin de protéger la dignité humaine et l’intégrité physique et mentale des enfants et des femmes. La FAFCE a présenté une note d’information (disponible aussi en anglaisallemandet italien) soulignant que le seul type de réglementation que le Conseil de l’Europe devrait promouvoir est une interdiction totale de la GPA au moyen d’un instrument international.

    LA FAFCE demande à toutes les organisations qui s’opposent à la GPA de joindre leurs forces et de se faire entendre. Tous les citoyens peuvent signer la pétition No maternity traffic et rendre leurs représentants à l’Assemblée parlementaire responsables de leurs décisions.

    La FAFCE en appelle également aux membres de la Commission des Questions sociales pour considérer le débat du 15 mars à Paris comme une opportunité de prendre position en faveur de la dignité de l'Homme et de travailler vers une abolition universelle de la GPA sous toutes ses formes.

    Contact: Maria Hildingsson, Secrétaire Général
    Mob. +32 4 70 20 39 18
    info@fafce.org

    * La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe, FAFCE, détient un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe, est membre de la Plateforme des droits fondamentaux de l’UE et représente les associations familiales de 15 Etats européens.

  • Entre l'Europe et la Pologne, c'est le bras de fer

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    Sur le site de Famille Chrétienne, Antoine Pasquier et Aymeric Pourbaix donnent la parole au vice-ministre polonais des Affaires étrangères :

    Pologne / Europe : le bras de fer

    Vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Aleksander Stepkowski répond aux inquiétudes de la Commission européenne et met en avant la nouvelle politique familiale de son pays.

    La Commission européenne a lancé une procédure de mise sous surveillance de votre pays. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d’atteintes à la liberté de la presse ?

    Délicate question. Une part considérable de l’establishment polonais, qui a engagé le pays sur la voie de réformes postmodernes pendant huit ans, a ensuite été rejetée par les Polonais aux dernières élections. Mais il cherche à présent à protéger ses intérêts depuis l’extérieur. Et bénéficie de soutiens extrêmement puissants des médias libertaires à travers l’Europe. Ceux-là ont été à l’origine d’une hystérie à propos de la politique en Pologne, très différente de la réalité. Par exemple, c’est après des réactions exagérées sur la base d’articles du Monde que le secrétaire général du Conseil de l’Europe a demandé une veille sur la Pologne.

    Que reprochez-vous à la Commission européenne ?

    De vouloir étendre ses compétences au-delà de ce que les traités européens permettent. Une des difficultés relève de la volonté de la Commission d’établir un « nouveau cadre légal pour renforcer l’État de droit ». Le problème est que cette disposition est présentée comme une obligation pour les pays concernés, ce que les traités n’autorisent absolument pas.

    Selon la Commission, le fameux « nouveau cadre » serait un chantier préparatoire à l’application de l’article 7 du traité de Maastricht (1). Mais, en 2014, le service juridique du Conseil de l’Union européenne a émis l’avis que le « nouveau cadre légal » est ultra vires [expression qui caractérise un abus de pouvoir, Ndlr]. Et la France a été l’une des plus critiques à l’égard de ce « nouveau cadre légal ».

     
  • "Mémoire et identité", le testament politique et spirituel de Jean-Paul II

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    De Laurent de Woillemont sur ndf.fr :

    mi-jp2.jpgOn a lu pour vous : « Mémoire et identité » (Jean-Paul II)

    Ce livre est le témoignage posthume, pour ne pas dire le testament de Jean Paul II, qu’il n’a pas publié de son vivant, de façon délibérée. Ces entretiens datent de 1993, ils se sont tenus à Castel Gandolfo, avec des amis philosophes polonais. La discussion est très libre et tourne autour de cinq thèmes ; la limite imposée au mal, liberté et responsabilité, quand je pense patrie, quand je pense Europe, la démocratie : possibilités et risques.

    Il s’agit donc de thématiques à la fois morales et politiques sur lesquelles le pape donne son avis personnel ; bien que ces conversations restent privées, le livre est bien signé Jean Paul II, et non pas Karol Wojtilya. A ce titre, et au vu des références dont le pape se réclame, on peut difficilement contester le caractère autorisé de ce document, bien qu’il ne soit pas à proprement parler « magistériel ».

    Or, le pape s’exprime sur des sujets on ne peut plus sensible et d’actualité ; le titre à lui seul est révélateur ; l’identité et la mémoire sont des sujet brulants aujourd’hui, qu’il s’agisse de l’identité sexuelle ou de l’identité nationale, les débats font rage et les mémoires non plus ne sont pas traitées de manière égale ; certaines sont censées être plus nécessaires à la mémoire collective que d’autres…

    Le pape assume parfaitement son patriotisme polonais ; il rappelle qu’à l’origine de ce terme, il y a le mot « père », et que le sentiment patriotique s’inscrit tout à fait dans la foi catholique puisqu’elle se rattache directement dans le quatrième commandement « Honore ton père et ta mère ». Nous devons vénérer nos parents car ils représentent pour nous le Dieu créateur. La famille, la nation et la patrie demeurent des réalités considérées par la doctrine sociale de l’Eglise comme des sociétés « naturelles ». « Elles ne sont pas le fruit d’une simple convention » et ne peuvent être remplacées par rien d’autre ! Les nations, de manière analogue aux individus, sont dotées d’une mémoire historique. Paroles prophétiques s’il en est. Paroles qui nous provoquent aujourd’hui et restent un guide sur pour nous diriger en ces périodes de troubles. Pour autant, si l’homme a une vocation eschatologique il n’en est pas de même des nations. Le pape observe aussi que la Pologne comme nation sort de la préhistoire au moment de son baptême et commence alors à exister dans l’histoire.

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  • Euthanasie : quand les limites s'effacent

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    Sur le site de lalibre.be, cette opinion de Xavier Dijon, Professeur émérite de l'Université de Namur :

    Euthanasie: les limites s’effacent

    Sonnons le tocsin. Trois propositions de loi veulent changer la déclaration anticipée, la décision médicale et la clause de conscience. L’homicide étend davantage son règne.

    Trois propositions viennent d’être déposées à la Chambre des Représentants pour modifier la loi relative à l’euthanasie, sur le triple point de la déclaration anticipée, de la décision médicale et de la clause de conscience. Ces trois propositions de loi contribuent à étendre davantage encore les avancées de l’euthanasie en effaçant quelques limites qui lui étaient opposées jusqu’ici, tant dans l’espace que dans le temps.

    1. Dans le but de s’assurer de la volonté persistante du malade incapable de s’exprimer lui-même en fin de vie, la loi de 2002 prévoyait que sa demande anticipée d’euthanasie aurait une validité de cinq ans. La proposition actuelle entend rendre pareille déclaration illimitée, étant donné, dit-on, la lourdeur de la procédure qui vise son renouvellement. La gravité du geste euthanasique se trouve ainsi singulièrement banalisée à l’égard de la personne qui aura peut-être signé cette demande vingt ou trente ans avant d’être euthanasié. Certes, cette requête pourra être retirée à tout moment mais, si la proposition de loi est acceptée, le signataire ne serait plus tenu de réfléchir régulièrement aux enjeux de sa demande. Comme si elle était devenue tout simplement normale.

    2. La réforme souhaitée quant à la décision médicale concerne également l’écoulement du temps mais, cette fois, dans l’autre sens : il ne s’agit plus de rendre perpétuelle la demande du malade mais de raccourcir drastiquement la délibération du médecin. La loi de 2002 prévoyait que si le médecin consulté refuse de pratiquer une euthanasie, il est tenu, d’abord, d’en informer le patient en temps utile, ensuite, de communiquer le dossier médical du patient au médecin désigné pour poser ce geste. Ici, la proposition de loi précise que la décision de refus doit être donnée dans les sept jours de la demande et que le dossier doit être transmis dans les quatre jours du refus. Quand on connaît les hésitations et les revirements par lesquels peut passer une demande d’euthanasie, quand on réalise toute la part de confiance qui doit sous-tendre le dialogue entre médecin et patient, on se demande pourquoi il s’imposait de réduire à une semaine le temps de vérification du bien-fondé de la demande qui conduira le malade à la mort. Serait-ce, ici encore, pour étendre la normalité du geste euthanasique ?

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  • Des propos percutants du pape François sur l'Europe, la laïcité, les idéologies et le culte de l'argent

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    Jean-Pierre Denis, sur le site de La Vie, rapporte les propos tenus par le pape avec une délégation française le mardi 1er mars (extraits) :

    Conversation politique avec le pape François

    (...) Mardi 1er mars à 16h30, au rez-de-chaussée de la fameuse Casa Santa Marta qui lui sert de résidence et de bureau, sur le flanc écrasant de la basilique Saint-Pierre, François a accordé une étonnante audience à une trentaine de catholiques engagés dans le christianisme social. J’ai eu la chance de faire partie de l’équipée et de saisir au vol l’essentiel d’une conversation informelle qui n’est en rien une interview. Mais l’initiative en revenait à Philippe de Roux, le fondateur des Poissons roses, un petit courant de pensée né au sein du parti socialiste au moment des débats sur le mariage pour tous, rejoint pour l’occasion par un laboratoire d’idées d’inspiration personnaliste, Esprit civique. (...)

    Sur la mondialisation :

    « Il y a quelque chose qui m’inquiète », dit le pape. « Certes, la mondialisation nous unit et elle a donc des côtés positifs. Mais je trouve qu’il y a une bonne et une moins bonne mondialisation. La moins bonne peut-être représentée par une sphère : toute personne se trouve à égale distance du centre. Ce premier schéma détache l’homme de lui-même, il l’uniformise et finalement l’empêche de s’exprimer librement. La meilleure mondialisation serait plutôt un polyèdre. Tout le monde est uni, mais chaque peuple, chaque nation conserve son identité, sa culture, sa richesse. L’enjeu pour moi est cette bonne mondialisation, qui nous permet de conserver ce qui nous définit. Cette seconde vision de la mondialisation permet d’unir les hommes tout en conservant leur singularité, ce qui favorise le dialogue, la compréhension mutuelle. Pour qu’il y ait dialogue, il y a une condition sine qua non : partir de sa propre identité. Si je ne suis pas clair avec moi-même, si je ne connais pas mon identité religieuse, culturelle, philosophique, je ne peux pas m’adresser à l’autre. Pas de dialogue sans appartenance. »

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  • Shahbaz Bhatti : vers l'ouverture d'une enquête de béatification

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    Lu sur Eglises d'Asie, le site de l'agence d'information des Missions Etrangères de Paris :

    Vers l’ouverture d’une enquête en vue de la béatification de Shahbaz Bhatti

    Cinq ans après l’assassinat, le 2 mars 2011, de Shahbaz Bhatti, ministre catholique des Minorités religieuses, tué pour avoir défendu la cause d’Asia Bibi, chrétienne condamnée à mort pour blasphème et emprisonnée depuis 2009, des témoignages en vue de sa béatification commencent à être recueillis, afin d’ouvrir une enquête diocésaine.

    « C’était un bon chrétien, catholique, un homme bon, honnête, qui cherchait à faire quelque chose pour créer des rapports entre les musulmans et les non-musulmans. Et œuvrer à l’édification d’une société multi-religieuse. Pour nous, c’est un modèle. Il était porteur d’une vision pour un Pakistan qui soit une société de paix et d’harmonie », a déclaré le 29 février à Radio Vatican Mgr Joseph Coutts, archevêque de Karachi et président de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan, en visite en Italie. Selon lui, Shahbaz Bhatti est « devenu un modèle pour toute la communauté chrétienne du Pakistan ».

    Interrogé par l’agence Fides, le 29 février, Mgr Coutts a précisé que le ministre catholique « avait toujours parlé avec foi et faisait preuve de courage. Il a fait en sorte que la voix des chrétiens soit écoutée dans le pays. Il nous a montré la route. Il était un bon catholique et il a donné sa vie pour sa mission. Il a été tué en tant que chrétien et, même si bon nombre de personnes lui suggéraient de quitter le pays parce qu’il était menacé, il a voulu rester au Pakistan et accomplir jusqu’au bout sa mission ». Toujours selon Mgr Coutts, il appartenait à « l’évêque d’Islamabad, lieu où il a été martyrisé, d’ouvrir une enquête canonique en vue du procès diocésain qui peut le proclamer martyr ». « J’y suis favorable », a souligné le président de la Conférence épiscopale du Pakistan.

    Selon le P. John Williams, de la Commission ‘Justice et Paix’ de l’archidiocèse d’Islamabad, les conditions à l’ouverture de cette enquête sont favorables. « L’actuel évêque d’Islamabad, Mgr Rufin Anthony, est né dans le même village que Shahbaz Bhatti et il connaît bien les lieux, la famille et la communauté locale. Il existe donc toutes les circonstances favorables pour mener une enquête soigneuse dont nous espérons qu’elle pourra avoir une issue positive. Toute la communauté catholique au Pakistan l’espère. Le souvenir de Shahbaz Bhatti est encore vif et, ces jours-ci, se dérouleront de nombreuses commémorations », a-t-il indiqué le 1er mars.

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  • Fatwas et caricatures; la stratégie de l'islamisme

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    Du Père Edouard-Marie Gallez sur le site eecho.fr :

    Beaucoup d’études paraissent sur l’islam. Même sans aucune prétention à être exhaustifs, nous sommes bien en retard sur l’actualité de leur parution – mais l’actualité de leur contenu, elle hélas, ne faiblit pas. La première :

    • Fatwas et caricatures. La stratégie de l’islamisme, Lina Murr Nehmé (septembre 2015) 

    51-NUplbAuL._SX349_BO1,204,203,200_.jpg Lina Murr Nehmé n’est pas une inconnue pour les lecteurs d’EEChO. En  2003, elle a publié « 1453. Chute de Constantinople. Mahomet II impose le Schisme Orthodoxe« , qui traite des causes réelles du schisme entre latins et orthodoxes grecs (Francois-Xavier de Guibert, 2e éd., 2009).

    Son dernier livre, Fatwas et caricatures. La stratégie de l’islamisme (Paris, éd. Salvator, septembre 2015), était prémonitoire par rapport aux attentats de Paris, le 13 novembre 2015. À cette date, le Français moyen découvrait le visage véritable de l’islamisme que les Orientaux connaissent bien mais que les médias officiels ne montraient qu’en partie. 

    Ce livre de 222 pages, abondamment illustré, est fait d’analyses et d’histoire. Il s’ouvre sur la révolution islamiste iranienne (1979 – chap. 1 et 2), après laquelle la situation des chrétiens d’Orient n’a fait se détériorer d’année en année, mais ce n’en est pas simplement une suite : ont joué un rôle plus déterminant encore la fabrication des armées islamistes par les USA contre l’URSS (p.32-34), l’expansion du mouvement des Frères musulmans, d’origine égyptienne (grâce aux soutiens saoudiens et occidentaux) jusqu’en Europe (chap. 4 à 6) et le « choc pétrolier » de 1973 (chap. 7).

    Ensuite, en passant par un chapitre rappelant que le jihâd s’enracine dans le projet d’Etat islamique originel (chap. 3), nous entrons dans la réalité de l’islamisme vue du côté arabe et musulman, ce qui nous change des discours des pseudo-spécialistes médiatiques. L’Arabie Saoudite a joué et joue toujours un rôle majeur dans l’islamisme le plus radical et inhumain – même s’il faut reconnaître que l’islam offre en lui-même de telles potentialités (mais une potentialité ne s’active pas toujours…). 90% des institutions islamiques dans le monde sont financées par le régime totalitaire saoudien (p. 74 – chap. 8 et 9). Il faut découvrir le sectarisme qui est ainsi diffusé par l’argent du pétrole (et c’est vraiment le moins que l’on puisse dire ! – chap. 10).

    Un chapitre (11) consacré au voile islamique rectifie des idées confuses en Occident : « Beaucoup de musulmanes sont voilées parce que la famille le veut. Mais les femmes islamistes se voilent volontairement et avec orgueil, car elles savent que le voile islamique distingue la musulmane libre de la non-musulmane esclave, qui est traditionnellement nue » (p.97). Parallèlement, on comprend les discours islamiques qui traitent les européennes de prostituées…

    Après un détour par le 11 septembre (chap. 12), l’assassinat de Théo van Gogh aux Pays-Bas (chap. 13) et la non-interdiction de représenter Mahomet (sauf en Europe… – chap. 14), l’auteure analyse longuement le cas de l’islamiste Tariq Ramadan, agent et zélateur des Frères musulmans en Europe, qui est emblématique des manipulations orchestrées par les associations islamiques en lien avec des organisations étatiques ou non agissant dans les pays arabo-musulmans (chap. 15-18) ; de cette manière, les pressions haineuses exercées sur les responsables occidentaux est maximale (à la fois intérieures et extérieures).

    Il ne faut pas se faire d’illusion sur les ressorts employés par l’islamisme pour atteindre le pouvoir, le principal étant la haine. Celle-ci s’est manifestée massivement – donc aussi de la part de « bons musulmans » (comme disent les gentils animateurs de nos Eglises) – à Beyrouth en 2006, sous le prétexte des caricatures danoises de Mahomet : l’auteur y était (chap. 19) et cette haine fit de nombreuses victimes chrétiennes jusqu’au Pakistan (chap. 20) – des paroles déformées (par la BBC) de Benoît XVI ont servi aussi de prétexte à d’autres pogroms anti-chrétiens (chap. 21).

    Cependant, il serait simpliste de croire que l’islamisme soit indépendant d’intérêts occidentaux. Ici, l’auteure ne fait que soulever le voile – on connaît par ailleurs les liens originels entre les Frères musulmans et le MI6 britannique puis avec la CIA, sans parler des autres groupes armés terroristes (les Frères musulmans sont reconnus comme tels en Egypte et dans d’autres pays, mais pas en Occident). Elle donne des pistes significatives (chap. 22 et 23). Après deux pages sur « Charlie Hebdo, sauvé de la faillite » (chap. 23) et sur Rail Badawi, condamné à mille coup de fouet par le régime saoudien (chap. 24), le livre se termine sur la complicité du pouvoir médiatique occidental avec les islamistes de l’Etat islamique et autres terroristes : l’auteure donne ici seulement des documents, très significatifs (chap. 25).

    Un livre à garder sous la main ! Mais aussi à prêter largement autour de soi : il permet d’entrevoir, à travers des récits illustrés et des exemples simples, la réalité globale de l’islamisme que, hélas, la plupart des responsables ne voient pas – ou ne veulent pas voir.

    Edouard-M G.

  • La chasse aux croix ouverte en Europe ?

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    La chasse européenne aux croix est ouverte (Source : Correspondance Européenne, 25 février)

    La croix du drapeau de la Suisse fâche les musulmans. Les grandes marquent cèdent. En suisse alémanique : « Kreuz ist Trumpf ». En français : « La croix est un atout » (jeu de mot : littéralement « trèfle atout », formule employé quand on joue au « Jass », un jeutypiquement suisse). En réponse à ce slogan publicitaire de la campagne des lignes aériennes Swiss Air, les organisations islamiques ont réagi en demandant que le drapeau suisse avec la croix soit supprimé. Des groupes de musulmans protestent, tant sur Internet que dans les médias helvétiques, au motif que cette publicité serait « une attaque contre l’islam », comme l’était le film sur Mahomet (L’Innocence des Musulmans).

    Myriam Ziesack, porte-parole de la compagnie aérienne s’est excusée de ce que cette publicité soit intervenue après la mise en ligne de la vidéo anti islamique The innocence of Muslims. La pression des investisseurs et de groupes musulmans en Suisse a déjà été telle que de grandes compagnies-phares du pays, telles que SwatchTissot et Victorinox, ont supprimé la croix du drapeau de plusieurs de leurs publicités, spécialement dans les pays arabes et asiatiques.

    Dans de nombreux cas la croix blanche sur fond rouge a été remplacée par « Swiss Made »Victorinox, la célèbre marque de couteaux, a remplacé la croix par la lettre « V ». Swatch s’est justifié en disant que « dans les pays musulmans il est interdit de montrer publiquement la croix ». Autocensure donc. Une campagne a débuté pour supprimer la croix du drapeau, surtout après l’interdiction des minarets dans le pays. Ivica Petrusic, présidente de Secondos-Plus, un groupe de pression d’immigrants musulmans de seconde génération avait alors indiqué que : « Le drapeau suisse ne correspond plus à la Suisse multiculturelle actuelle ». Elle propose un drapeau vert, rouge et jaune, qui est celui de la République Helvétique de 1799, pour « une Suisse plus progressiste et ouverte ».

    Dans le pays, suite à la bataille et à l’interdiction des minarets, la Commission Pédagogique de Roggwill, en Suisse allemande, avait interdit aux étudiants de porter des « gadgets provocateurs », tels que la croix blanche sur fond rouge.

    Une mesure semblable, en Angleterre, a porté à la disparition de la Croix de Saint-Georges sur plusieurs portes d’embarquement à l’aéroport de Heathrow ou sur les taxis de Blackpool et Cheltenham.

    Il y a quelques mois, le Real Madrid en vue de l’ouverture du gigantesque parc hôtelier-musée destiné aux fans du Club à Ras-al-Khaimah dans les Émirats Arabes, a supprimé des armoiries de son logo, la petite croix au-dessus de la couronne. Le Barcelona à son tour, pour une finale de foot à Abu Dhabi, a enlevé sur son écu la croix de Sant-Jordi. Il y a deux semaines, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a débouté l’action en dernière instance présentée en Angleterre par Nadia Evedia, licenciée de son poste au check-in de la British Airways où elle travaillait parce qu’elle portait au cou une croix. La même chose est arrivée, toujours au Royaume Uni, à Shirley Chaplin, une infirmière.

    Londres s’est donc nettement placé du côté des employeurs, mais la Cour de Strasbourg est allée plus loin, en discriminant la liberté de certaines confessions. Sur ce dossier des licenciements de femmes, le gouvernement anglais a statué déclarant que la religion chrétienne devait y mettre du sien en vertu de son caractère libéral et, dans le même temps, que la religion islamiste doit être respectée dans ses normes qui pour ses fidèles sont obligatoires. En fin de compte, l’on peut interdire les croix, mais pas le voile ni le niqab.

  • Le débat sur la laïcité, c’est surtout un combat anticathos

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    Lu sur lalibre.be :

    Catherine Fonck s’agace des déclarations de Laurette Onkelinx

    A en croire Catherine Fonck, les choses deviennent enfin claires. "Je me disais bien que le débat sur la laïcité, c’était surtout un combat anticathos : enseignement libre, hôpitaux, croix…" , a écrit la cheffe du groupe CDH à la Chambre sur le réseau social Twitter. L’objet de son "coup de gueule" ? Les propos tenus samedi dans "L’Echo" par son homologue du PS. Laurette Onkelinx y affirmait que le débat sur la neutralité/laïcité de l’Etat qui va se tenir au Parlement ne doit pas se limiter à la question du port du voile dans les administrations publiques. "Ce n’est pas le problème , disait-elle . D’ailleurs, l’essentiel du problème au niveau des signes convictionnels, ce sont les croix qui sont dans les administrations publiques, par exemple, dans le Luxembourg."Catherine Fonck perçoit dans cette déclaration "la volonté d’imposer la pensée laïque comme pensée unique. Si c’est cela l’enjeu du débat" sur la laïcité de l’Etat, "je dis stop" .

    "C’est une attaque contre le financement" des institutions catholiques

    "On sait que le combat sur la laïcité est porté par le mouvement laïc , poursuit l’élue humaniste . Or ce mouvement n’est pas neutre, il est antireligieux, surtout anticatholique…" En marge du débat sur la laïcité de l’Etat, dit-elle, "se pose la question du financement de l’enseignement et des hôpitaux catholiques. Donc, oui, je pense que derrière ce débat, il y a un combat anticatholique qui vise à mettre à mal" les institutions catholiques et "à s’attaquer à leur financement public" . "A titre personnel , conclut Catherine Fonck , je trouve ça dénigrant pour le travail - de bonne qualité - réalisé en faveur des élèves et des patients."