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Religions - Page 44

  • Epidémie du Covid19 en Belgique : le lockdown pour les cultes

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    Un aperçu concret lu sur le site web de l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) à Liège :

    DSC_0764.JPG« Suite aux dispositions de l’arrêté ministériel du 1er novembre 2020 portant des mesures sanitaires de lutte contre la pandémie du covid19 et des arrêtés de police complémentaires :

    1 La liturgie publique est interdite sur tout le territoire belge à partir du lundi 2 novembre 2020 jusqu’au moins le dimanche 13 décembre 2020.

    Toutefois :

    2 Les funérailles dans une église sont autorisées sans pouvoir excéder une durée de 30 minutes (arrêté de police provincial) et la présence de quinze personnes, les enfants de moins de 12 ans non compris.

    3 La célébration des mariages dans une église est permise à condition que l’assistance ne dépasse pas cinq personnes

    4 Les églises peuvent demeurer ouvertes sous la condition que soient respectées les dispositions suivantes prévues à l’article 6 de l’arrêté ministériel précité :

    informer les visiteurs et le personnel des mesures préventives, faire respecter la distance d’1,5 m entre chaque personne, recommander le port du masque, éviter les rassemblements, prévoir les produits nécessaires à l'hygiène des mains, désinfecter l'établissement et le matériel, assurer une bonne aération.

    A ce titre, l’église du Saint-Sacrement a choisi d’ouvrir ses portes pour la prière individuelle avec disponibilité d’un prêtre : tous les mardis de 17h à 19h, tous les jeudis de 10h à 12h et de 14h à 17h, tous les vendredis de 12h à 14h, tous les samedis de 15h à 18h et le dimanche de 15h à 18h.

    5 Enfin, le culte peut être célébré dans l’église porte closes avec maximum 10 personnes dans le but de diffuser la célébration par les médias.

    A ce titre, des messes (avec orgue et plain-chant) célébrées dans l’église portes closes seront diffusées vers le public via les réseaux audiovisuels disponibles. Une information sera organisée sous peu. »

    Plus de renseignements ici :

    Site web http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com/

    Email sursumcorda@skynet.be

    Tel. 04 344 10 89

  • Dans la pensée de Benoît XVI

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    Lu sur le site web du mensuel « La Nef »

    Gouyaud-2018©La-Nef-620x330.jpg

    « L’abbé Christian Gouyaud, fidèle collaborateur de La Nef bien connu de nos lecteurs, vient de publier un fort essai (1) consacré à la pensée de Benoît XVI sur le ministère pétrinien, appelé à devenir une référence en la matière. Il bénéficie d’une belle préface du cardinal Sarah:

    La Nef – Pourquoi vous êtes-vous intéressé au « ministère pétrinien » vu par le cardinal Ratzinger et le pape qu’il est devenu ?

    Abbé Christian Gouyaud – De façon générale, je suis fasciné par la pensée de J. Ratzinger qui assume le meilleur de la « nouvelle théologie », soit le contact avec les sources, sans se restreindre à la critique historique. Ratzinger n’adopte certes pas la dialectique scolastique pour laquelle j’ai le plus grand respect, mais sa compréhension de l’Écriture et sa connaissance des Pères de l’Église lui permettent de restituer ce qu’on peut appeler « l’intuition de la foi » dans toute son incandescence. En ce qui concerne le ministère pétrinien, Ratzinger l’a côtoyé pendant vingt-trois ans comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi et Benoît XVI l’a exercé pendant huit ans. Il a donc été le témoin et l’acteur privilégiés de ce service.

    Y a-t-il sur cette question un apport spécifique ou une vision particulière de J. Ratzinger-Benoît XVI ?

    Benoît XVI avait une conception tragique de la fonction papale. Pour Ratzinger, la primauté est d’abord celle du martyre. L’investiture que Pierre reçoit du Christ est fondée sur le témoignage de foi de l’Apôtre, témoignage qui sera suprême. Le siège du vicariat du Christ, c’est la Croix ! Tel a été le sentiment de Benoît XVI au moment de son élection qu’il vécut comme le couperet d’une guillotine. Telle fut sans doute aussi la raison du choix de son nom – après Benoît XV, pape incompris – et de son attachement à saint Célestin V, son prédécesseur dans la renonciation. Le philosophe Agamben a compris le renoncement à l’exercice du pouvoir pour ne plus user que de sa dimension spirituelle comme démonstration du primat de la légitimité sur la légalité dans le contexte délétère de la Curie.

    Alors que la papauté n’a cessé de prendre de l’importance au cours de l’histoire, Benoît XVI n’était pas un adepte de « l’absolutisme pontifical », écrivez-vous : pouvez-vous nous résumer la position du pape émérite sur cette question ?

    Benoît XVI avait en effet une conception modeste du primat de juridiction. Le pape doit avant tout être un rempart contre l’arbitraire pour que l’Église reste fidèle à son fondateur. Ratzinger tient que c’est le déplacement du pouvoir impérial à Byzance qui, historiquement, a permis à l’évêque de Rome de s’affranchir d’une compréhension mondaine de l’exercice de l’autorité. Évidemment, le drame de la papauté tient dans la tentation récurrente de Pierre du rétablissement de la royauté en Israël, c’est-à-dire d’une eschatologie réalisée ici-bas, tentation dont les papes, en tant que chefs aussi temporels, n’ont pas toujours été exempts.

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  • Messes interdites pour cause de santé publique : «Les restrictions à la liberté de culte reposent sur une appréciation éminemment subjective »

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    Décryptage de Jean-Baptiste Chevalier sur le site web d’ « Aleteia »

    mass-italy-covid-illustration.jpg« Dans son décret du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures requises pour faire face à l’épidémie de covid-19, le gouvernement [français] a décidé de limiter l’exercice du culte. L’article 47 prévoit l’autorisation de l’ouverture des églises, mais l’interdiction de « tout rassemblement ou réunion à l’exception des cérémonies funéraires dans la limite de trente personnes ». La proportionnalité de ces restrictions fait l’objet de critiques qui ont déjà donné lieu à plusieurs référés-liberté. Alors que les présidents de groupes parlementaires de l’opposition demandent au président de la République d’accepter un exercice du culte sécurisé et contrôlé, Maître Jean-Baptiste Chevalier, avocat au barreau de Rennes, répond aux questions d’Aleteia sur la cohérence juridique des mesures décidées.

    Aleteia : Mgr Dominique Rey a écrit à propos du reconfinement adopté dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire que « la liberté de culte n’est pas négociable ». La formule est forte : sur quels arguments juridiques s’appuie-t-il ?

    Me Jean-Baptiste Chevalier : Mgr Rey a raison dans la mesure où la liberté de culte est une liberté fondamentale, protégée par la Convention européenne des droits de l’homme et par la Constitution française. C’est une liberté qui, aux côtés de la liberté de conscience ou de la liberté d’expression, fait partie des « assises de nos sociétés démocratiques », selon les termes de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Elle n’est pas négociable parce qu’elle fait partie de ces libertés qui sont une frontière entre les sociétés démocratiques et les sociétés totalitaires, qui la bafouent. C’est ce qui distingue les cultes des activités sportives ou des activités de loisir. 

    La liberté de culte peut-elle néanmoins faire l’objet de restrictions pendant cet état d’urgence sanitaire ?

    La liberté de culte, comme les autres libertés, peut être limitée, mais à la condition que ces limitations soient justifiées par des raisons impérieuses d’intérêt général, qu’elles soient nécessaires et proportionnées. En cette période de crise sanitaire, la justice administrative admet ainsi que ces libertés puissent faire l’objet de restrictions, justifiées par la « sauvegarde de la santé publique » et par le « droit au respect de la vie ».

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  • Sacraliser le droit au blasphème ?

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    De Guillaume de Premare, en tribune, sur Aleteia.org (publié le 23 octobre, avant l'attentat de Nice) :

    Terrorisme islamique : l’impasse du droit au blasphème

    La guerre contre le terrorisme islamique se heurte à une impasse, si elle se mène au nom d’une sacralisation laïque du droit au blasphème. La fermeté dans la sécurité doit s’accompagner d’une bataille culturelle positive.

    Depuis la terrible décapitation du professeur d’histoire Samuel Paty par un réfugié tchétchène islamiste, le débat public s’articule autour de deux grandes catégories de questions : les questions de principe et les questions opérationnelles. Parmi les questions de principe : faut-il montrer les caricatures de Charlie Hebdo à l’école ? Comment éduquer les enfants, notamment musulmans, à la laïcité, à la tolérance et aux « valeurs de la République » ? Comment faire aimer la France aux enfants issus de l’immigration ? Comment intégrer voire assimiler les immigrés ? Comment protéger la liberté d’expression et défendre le « droit au blasphème » ? Comment faire émerger un « islam des lumières » ?

    Empêcher de nuire

    Parmi les questions opérationnelles : comment identifier et mettre hors d’état de nuire les individus radicalisés et dangereux présents sur notre sol ? Comment reprendre le contrôle d’enclaves aujourd’hui tenues par les trafiquants ou les fanatiques ? Faut-il revoir notre politique d’asile et les critères d’attribution et de retrait des titres de séjour ? Faut-il durcir les conditions d’accès à la nationalité française et élargir les motifs de déchéance de la nationalité ? D’une certaine manière, les questions opérationnelles de sécurité intérieure et de politique migratoire sont prioritaires parce qu’il y a une urgence très concrète : des combattants du Djihad sont sur notre sol — et arrivent encore sur notre sol — pour tuer avec rage et sauvagerie. Le premier devoir de l’État est de les identifier et de les mettre hors d’état de nuire, d’empêcher de nouveaux « soldats de Dieu » de poser le pied dans notre pays et de lutter contre les prédicateurs fanatiques qui arment idéologiquement et spirituellement les djihadistes.

    Le blasphème est-il une valeur ?

    Dire que cela est urgent et prioritaire ne signifie pas que les questions de principe soient de peu d’importance. Deux grandes options émergent dans le débat public : promouvoir et organiser un « islam des lumières » ; et entrer dans le combat culturel en affirmant nos « valeurs » face au fanatisme. Ces deux options se recoupent sous certains aspects. Il faut évaluer sérieusement ce qu’elles impliquent.

    Il existe différentes manières de vivre l’islam, lequel est traversé par de grandes fractures. Mais il existe un corpus commun qui veut que — sauf quelques intellectuels ou responsables religieux occidentalisés, coupés de la vox populi musulmane —, l’islam ne tolère ni le blasphème ni l’apostasie.

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  • Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse, est opposé à la diffusion des caricatures religieuses

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    De  , sur France Bleu Occitanie Toulouse :

    VIDÉO - L'archevêque de Toulouse contre la liberté de blasphémer les religions et crée une polémique

    Sur France Bleu Occitanie ce vendredi matin, et au lendemain de l'attentat terroriste de Nice, Monseigneur Le Gall s'est déclaré contre la liberté de blasphémer les religions en France. Il est contre la diffusion des caricatures religieuses. Ses propos ont fait réagir, y compris nationalement.

    Monseigneur Robert Le Gall sur France Bleu Occitanie

    Monseigneur Robert Le Gall sur France Bleu Occitanie © Radio France - FBO

    Rares sont les archevêques de France à faire publiquement ce genre de déclaration. Au lendemain de l'attentat au couteau à Nice et après l'assassinat du professeur Samuel Paty, Monseigneur Robert Le Gall s'est dit contre la liberté de blasphémer les religions en France. L'archevêque de Toulouse s'oppose à la diffusion de caricatures religieuses comme celles du prophète Mahomet, ayant entraîné l'assassinat du professeur dans les Yvelines.

    "On ne se moque pas impunément des religions, vous voyez le résultat que ça donne." — Mgr Robert Le Gall

    Pour Mgr Le Gall, montrer à des enfants notamment des caricatures de Mahomet, c'est jeter "de l'huile sur le feu", et il ajoute : "On ne peut pas se permettre de se moquer des religions". L'archevêque défend "la liberté d'être ensemble, de parler ensemble, la liberté d'être des frères ensemble, mais pas de s'invectiver".

    Ouvrir les églises

    Au lendemain de l'attaque de Nice, le président du Conseil français du culte musulman a demandé l'annulation des festivités de la fête de Mawlid et la fermeture des mosquées. Monseigneur Le Gall donne lui la consigne de laisser les églises ouvertes : "J'ai donné la consigne aux prêtres d'ouvrir au maximum les églises, avec prudence bien évidemment. Plus que jamais on a besoin d'espaces de paix, de prières et de recueillement qu'il s'agisse des mosquées ou des églises".

    "Plus que jamais on a besoin d'espaces de paix." — Mgr Robert Le Gall

    (...)

  • La réaction du président de la Conférence des évêques de France à l'attentat de Nice

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    Intervention exceptionnelle de Mgr de Moulins-Beaufort

    29/10/2020

    De retour de Nice avec le président de la République Emmanuel Macron, Mgr Eric de Moulins-Beaufort invite à faire face à la colère, la haine, la peur ou le désespoir...

    Le président de la Conférence des évêques de France adresse un message aux catholiques, mais aussi aux musulmans.

    Il confie également sa prière au soir de l’attentat qui a coûté la vie à 3 catholiques dans la Basilique Notre-Dame de l’Assomption.

    Entretien exceptionnel animé par Philippine de Saint Pierre.

    "Il faut que la peur et la colère se transforment en une énergie pour le plus grand bien ". 

    A retrouver sur www.ktotv.com.

    Le message des évêques de Belgique aux évêques de France

  • Covid19 : interdiction des célébrations religieuses en France à compter du 2 novembre 2020

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    Lu sur le site web de « Famille chrétienne » sous la signature d’Antoine Pasquier:

    paroisse-vide-de-fideles_article_large.jpg« Dans son discours détaillant les mesures prises pour le confinement, jeudi soir, le Premier ministre Jean Castex a annoncé l'interdiction de toute célébration religieuse, à l'exception des enterrements et des mariages avec un nombre limité de personnes.

    Le Premier ministre Jean Castex a confirmé jeudi 29 octobre au soir, lors d'une conférence de presse, l'interdiction de toute célébration religieuse publique à compter du lundi 2 novembre. "Les cérémonies religieuses seront interdites", a-t-il déclaré dans son allocution précisant les modalités pratiques du confinement. Les lieux de culte resteront cependant ouverts. Une tolérance sera toutefois appliquée "pour les cérémonies de ce week-end de la Toussaint et pour les déplacements dans les cimetières et les commerces de fleurs". Les cérémonies d'obsèques seront, quant à elles, autorisées "dans la limite de trente personnes", ainsi que les mariages "dans la limite de six personnes". La suspension des offices religieux avait déjà été annoncée aux représentants des cultes, mercredi soir, par le ministre de l'Intérieur au cours d'une visio-conférence.

    Une liberté "non négociable"

    Plusieurs voix se sont déjà élevées pour dénoncer cette restriction de la liberté de culte. "La liberté de culte n’est pas négociable, a indiqué Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, sur Twitter. Si commerces et écoles restent ouverts, les catholiques doivent avoir le droit d’assister à la messe".

    Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban, juge cette décision scandaleuse. "Nous avions prévu de célébrer des messes pour les défunts toute la semaine prochaine, à la demande des familles, notamment celles durement éprouvées lors du premier confinement. Si nous ne le faisons pas, nous manquerions à notre devoir !". Certains envisagent déjà des recours en justice, comme ce fut le cas au mois de mai dernier.

    Cette décision est d'autant plus mal acceptée par les catholiques après l'attentat perpétré jeudi matin contre la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice, où trois personnes ont été tuées. "Malgré le covid, malgré la menace d’attentats, je suis partisan d’un maintien de l’exercice du culte, confie à Famille Chrétienne l’abbé Vincent Bottin, curé de la paroisse de la Sainte Famille à Nice. Nous devons pouvoir continuer à nous rendre dans les églises et à assister à la messe".

    Ref. France Confinement : le Premier ministre confirme l'interdiction des célébrations religieuses

    Ces interdits sanitaires, radicaux et successifs, auront-ils finalement aussi raison d’une pratique religieuse déjà largement érodée parmi les chrétiens occidentaux, et à qui le tour: aujourd'hui ou demain ?

    JPSC

  • Non, il n’existe pas de droit au blasphème!

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    Un rappel bienvenu de Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon, lu sur le site web «salon beige » : 

    Cattenoz 870x489_mgr_jean_pierre_cattenoz-ruderic.jpg« Une question me travaille depuis des semaines : le blasphème est-il vraiment un droit en démocratie ? Les caricatures blasphématoires sont-elles un droit en démocratie ? Malgré les affirmations du président de la République, je réponds non à cette question et je voudrais argumenter ma réponse.

    En terre d’Islam radical, le blasphème contre le prophète ou le Coran est passible de la peine de mort et dans certains cas par décapitation. Dans l’Église catholique, quand un tabernacle ou un ciboire contenant la présence réelle du Seigneur est profané, les chrétiens célèbrent des messes de réparations et de demande de pardon pour de tels actes de profanation.

    Après les attentats de “Charlie Hebdo”, tout le monde était “Charlie” ! Personnellement, j’ai toujours affirmé : “Je ne suis pas Charlie”, tout en condamnant avec force les auteurs de cet attentat barbare et odieux. Il était fondamental de condamner l’attentat, mais il était tout aussi fondamental de me dissocier d’un journal qui fait sa une de caricatures aussi blasphématoires les unes que les autres.

    Lorsque “Charlie” a pu reparaître des mois plus tard, la une était toujours scandaleuse et m’a profondément blessé. Elle représentait le pape Benoît XVI sodomisé par le prophète ! Et la presse s’est réjouie de voir ce “journal” renaître de ses cendres. Quelques temps après, j’ai eu l’occasion, lors d’un repas à la préfecture d’Avignon avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, et les représentants des cultes de poser au ministre la question suivante : le blasphème semble faire partie des gènes de “Charlie Hebdo”, mais ne pensez-vous pas que la liberté de publier blasphème et caricatures s’arrête là où je blesse gravement mes frères ? Et je lui ai dit combien j’avais été profondément bouleversé de voir ainsi bafouer le pape Benoît et même de voir bafouer le prophète à travers cette caricature. Il m’avait répondu à l’époque qu’au gouvernement, il y avait eu un débat, car un certain nombre de ministres condamnaient une telle caricature au nom même d’une limite à la liberté dans un monde où nous sommes invités à vivre en frères.

    Je dois avouer que j’avais pleuré devant une telle caricature qui blessait ma sensibilité de chrétien. Comment des journalistes peuvent-ils agir ainsi au nom d’un pseudo droit à une liberté totale et sans limites de caricaturer jusqu’à l’extrême et de s’en glorifier ? La démocratie ou le laïcisme n’ont rien à voir en cela.

    Je croyais – naïvement peut-être – que l’homme était fait pour vivre en société et que la République avait cru bon d’emprunter aux chrétiens le symbole de la “Fraternité” comme emblème de la République ! Si nous sommes appelés à vivre ensemble en frères, la liberté de chacun s’arrête là où je blesse mon frère. Je peux certes entamer le dialogue avec un frère qui ne partage pas mon point de vue, et user de tout mon pouvoir de persuasion, mais déclarer d’emblée que le blasphème et les caricatures, quelles qu’elles soient sont un droit en démocratie, cela n’est pas juste, cela n’est pas vrai.

    En même temps, cela ne justifie en aucune façon la décapitation d’un professeur d’histoire qui voulait réfléchir avec ses élèves sur la portée de telles caricatures et sur un tel blasphème remis au goût du jour dans une presse à scandale.

    Je dois avouer combien je suis resté sans voix devant les déclarations du président de la République, qui plus est parlant depuis le Liban, face à un tel acte. Il a justifié au nom même de la démocratie la liberté de dire et de publier tout et n’importe quoi, la liberté au blasphème sous toutes ses formes. Je croyais rêver !

    Je comprends qu’il soit de bon ton aujourd’hui de se moquer des religions et de les traîner dans la boue, mais les auteurs de tels comportements se rendent-ils compte qu’ils bafouent la liberté dans son vrai sens, son sens profond et authentique ?

    Au nom même de la fraternité, base de toute vie en société, je ne peux que redire : la liberté de chacun s’arrête là où je blesse gravement mon frère ! Il s’agit là d’une vérité fondement même de toute vie en société ou alors nous allons vers une dérive totalitaire qui ne dit pas son nom. En même temps, il nous faut condamner avec force les actes de violences et de barbarie qui prétendent répondre à cette conception erronée de la liberté.

    + Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon »

    Ref: Non, il n’existe pas de droit au blasphème!

    Qui sème le vent récolte la tempête pour lui et pour les autres. Et surenchérir en absolutisant la laïcité comme un dogme d’Etat ne fait qu’ajouter un tison sur le feu des guerres de religion. JPSC

  • Un regard orthodoxe sur la pandémie, son origine, sa nature et son sens

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    De sur le site Orthodoxie.com (publié lors de la première vague de la pandémie, le 8 avril 2020) :

    L’origine, la nature et le sens de la pandémie actuelle. Une interview de Jean-Claude Larchet

    Jean-Claude Larchet, vous êtes un des premiers à avoir développé une réflexion théologique sur la maladie, la souffrance, la médecine. Votre livre « Théologie de la maladie » paru en 1991 a été traduit en de nombreuses langues, et en relation avec l’épidémie du covid-19, il va paraître prochainement en traduction japonaise. Vous avez publié aussi une réflexion sur la souffrance : « Dieu ne veut pas la souffrance des hommes », qui a paru également dans divers pays.

    Tout d’abord quelle est votre opinion générale sur l’épidémie que nous connaissons actuellement ?

    Je n’en suis pas étonné : il y a, depuis des millénaires, environ deux grandes épidémies par siècle, et plusieurs autres épidémies de moindre importance. Leur fréquence s’accroît cependant de plus en plus, et la concentration de population dans notre civilisation urbaine, la circulation favorisée par la mondialisation, ainsi que la multiplicité et la rapidité des moyens de transport modernes les transforment facilement en pandémies. La présente épidémie était donc prévisible, et annoncée par de nombreux épidémiologistes qui ne doutaient pas de sa venue, ignorant seulement le moment précis où elle surviendrait et la forme qu’elle prendrait. Ce qui est surprenant, c’est le manque de préparation de certains États (l’Italie, l’Espagne et la France notamment), qui au lieu de prévoir le personnel médical, les structures hospitalières et le matériel nécessaire pour affronter le fléau, ont laissé se dégrader l’hôpital et laissé externaliser (en Chine, comme tout le reste) la production de médicaments, de masques, de respirateurs, dont on manque aujourd’hui cruellement.

    Les maladies sont omniprésentes dans l’histoire de l’humanité, et il n’est pas d’homme qui ne les rencontre pas au cours de sa vie. Les épidémies sont simplement des maladies qui sont particulièrement contagieuses et se répandent rapidement jusqu’à atteindre une part importante de la population. La caractéristique du virus covid-19 est qu’il affecte gravement le système respiratoire des personnes âgées ou fragilisées par d’autres pathologies, et qu’il a un haut degré de contagiosité qui sature rapidement les systèmes de soins intensifs par le grand nombre de personnes atteintes simultanément dans un court laps de temps.

    Les Églises orthodoxes ont réagi par étapes, à des vitesses et sous des formes variables. Qu’en pensez-vous ?

    Il faut dire que les différents pays n’ont pas été atteints par l’épidémie au même moment ni au même degré, et chaque Église locale a adapté sa réaction à l’évolution de la maladie et aux mesures prises par les États. Dans les pays les plus atteints, la décision d’arrêter la célébration des offices a été prise rapidement, à quelques jours de différence seulement. Ne prévoyant pas un tel arrêt dans l’immédiat, certaines Églises (comme l’Église russe) ont pris des mesures pour limiter la contamination possible au cours des services liturgiques ou de la dispensation des sacrements ; aujourd’hui elles sont contraintes de demander aux fidèles de ne pas venir à l’église.

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  • Attaque d'une église au Pendjab : un chrétien abattu et trois autres blessés

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    D'Agnès Pinard Legry sur aleteia.org :

     

    Un chrétien a été tué et trois autres blessés dans l’état indien du Pendjab alors qu’ils sortaient de leur église pentecôtiste le 23 octobre.

    Une église pentecôtiste d’Amritsar, dans l’état du Pendjab (Inde), a été la cible d’une attaque vendredi 23 octobre. Un chrétien a été abattu et trois autres blessés alors qu’ls sortaient de l’édifice, rapporte UCA News. La police a arrêté trois personnes liées à l’attaque et en recherche quatre autres qui se sont échappées, ont déclaré les responsables religieux. « Quatre personnes armées de fusils sont entrées dans l’église et ont ouvert le feu sur nous. Je me suis allongé à plat sur le sol et j’ai sauvé ma vie », a déclaré Jaspal Masih, fils du pasteur de l’église, à UCA News.

    2,3% de chrétiens

    Les chrétiens, qui ne représentent que 2,3% des 1,3 milliard d’Indiens, sont souvent la cible d’attaques. Le dernier rapport de Persecution Relief, une organisation œcuménique indienne, montre une hausse des attaques contre les chrétiens à travers le pays : 157 cas de persécution, dont quatre meurtres, ont été enregistrés contre des chrétiens au troisième trimestre de cette année. Depuis début 2020, dix chrétiens ont été tués dans le pays.

  • Le chat est-il si drôle ?

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    De Judikael Hirel sur la Sélection du Jour :

    LE CHAT N'EST PAS DRÔLE

    Il est une chose de plus que l’on peut reprocher aux terroristes islamistes : d’avoir fait de l’humour selon Charlie Hebdo le parangon de la liberté et de la laïcité, en exécutant froidement toute la rédaction de l’hebdomadaire satirique. On peut se dire "Charlie", rendre hommage à ces dessinateurs morts le crayon à la main, sans partager un instant leur humour et leurs opinions. Reconnaître qu’en France, la caricature est libre et certainement pas passible de mort. Pas plus que d’enseigner la liberté d’expression en montrant ces mêmes caricatures, comme ce fut le cas de Samuel Paty.

    Pour autant, les réflexes ont la vie dure, et d’aucuns entendent bien profiter de la lutte annoncée (enfin !) contre l’islamisme pour en revenir à leurs vieilles lunes anticléricales. C’est sans doute moins dangereux, et plus facile. "Je suis convaincue que le combat pour la laïcité cache chez bien des confrères et des collègues députés un anticléricalisme. C’est de l’Eglise qu’on ne veut pas", déclarait ainsi il y a peu Agnès Thill, députée de l'Oise, exclue de LREM. Il ne faudrait pas longtemps, entre deux lectures de lettres de Jaurès, pour que la machine politique remonte le temps jusqu’en 1901, 1904 ou 1905. Le bon vieux temps de la Séparation entre Eglise et Etat, quand le président du Conseil Émile Combes faisant fermer des milliers d’établissements scolaires, interdisant l’enseignement aux congrégations, voire les expulsant. À l’époque, sans même parler de l'Ouest, rien qu’à Roubaix, la République mandait un millier de fantassins et une centaine de cavaliers pour les six églises de la ville... Que ne dirait-on aujourd’hui devant de tels déploiements de forces dans des lieux de culte ?

    Il n’est pire anticlérical qu’un catholique déçu : c’est sans doute ce que l’on peut retenir d’Émile Combes, séminariste dans sa jeunesse auquel on refusa le sous-diaconat, sa foi n’était pas assez sûre… C’est aussi lui  qui, par une circulaire du 29 septembre 1902, imposa aux prêtres, en Bretagne, que les instructions religieuses et le catéchisme soient faits en français. Imaginons un instant, en 2020, l’obligation de prêcher en français, dans une mosquée de France, afin de lutter contre l’islamisme ! Quelle serait sans doute la levée de bouclier… Lutter contre l’Eglise Catholique est sans doute encore aujourd’hui, plus confortable.

    La République se serait-elle à ce point ramollie, elle qui n’hésita pourtant jamais à tirer sur le peuple ? Elle semble ne pas être la seule à s’être soumise, comme dirait Michel Houellebecq. A rester prisonnière de ses vieux démons, de ses réflexes anticléricaux. Philippe Geluck, le très médiatique auteur du Chat, se retrouve ainsi remis en lumière dans une vidéo de 2005 refaisant surface au lendemain de l’assassinat de Michel Paty. Interrogé alors sur Maghreb TV après les attentats de Charlie Hebdo, le dessinateur expliquait alors : “Je ne veux pas blesser les musulmans”. "On m’a toujours demandé, « vous ne faites pas de dessins sur l’islam ». Je dis non parce que c’est une autre culture. Je dois faire très attention, je ne connais pas assez pour me permettre de faire de l’humour. Il y a une chose que je trouve qu’il ne faut pas faire. Le tabou absolu pour les musulmans, c’est représenter leur prophète."

    Le même dessinateur, en 2013, à la sortie de La Bible selon le Chat, prenait moins de gants quand il s’agissait de blesser les catholiques : "Si on y réfléchit, donner une religion à des enfants, c'est un peu leur enlever leur liberté de réfléchir. On leur donne les réponses avant qu'ils ne se posent les questions. C'est une forme de manipulation mentale dès le berceau. (…) Quand on pense aux millions de vies foutues, abîmées, salies par cette manipulation de masse, c'est quand même effrayant." "Je n'ai pas l'impression de blasphémer parce que je ne suis pas dans cette règle, je ne suis pas baptisé. Et je pense que c'est ce qui donne la plus grande liberté de pensée", expliquait-il également. À condition de ne pas blesser les musulmans, bien sûr.

  • CNEWS: la liberté de parole des chrétiens est-elle menacée ?

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